Jade dans sa version possédée a été hot à écrire ^^ mais un certain blond l'appelle déjà...


Chapitre 443 : Temptation waits

"Shachi, viens vite ! Jade est..."

La conversation se coupe.

"Floyd ? FLOYD !" rappelant derechef pour tomber sur la messagerie direct.

J'attrape ma veste, enfile mes bottines et me rends au Lounge à la hâte.


J'entre prudemment - la porte demeurant entrebâillée.

J'avance lorsque soudain une ombre me couvre.

Je me retourne d'un trait pour faire face à... ce que Jade Leech possède de pire !...

Son hétérochromie me fixe, sa bouche - d'ordinaire close pour camoufler ces deux rangées de pointes meurtrières - s'ouvre en grand, ses bras se lèvent, doigts tenus en griffes.

Le son qui quitte sa gorge ne possède plus aucun écho humain.

Je recule. Il s'avance. Un rire gloussé lui échappe, visiblement très satisfait de l'effet de surprise.

Je heurte le canapé.

"Ja... Jade !..."

Il attrape ma gorge et me bascule du haut du dossier d'un canapé, me dominant totalement de sa hauteur.

J'enserre ses hanches de mes jambes presque par réflexe.

Il cligne.

Dans cet état, rien n'est susceptible de raisonner Jade. Il parle d'ailleurs très peu - et très haut perché, de façon similaire à Floyd - le vice en sus - et s'exprime beaucoup par sons.

"Toi, mon p'tit bonhomme, tu ne l'emporteras pas au paradis !..." me redressant, avançant la paume jusqu'à son sexe que je masse.

Moment d'incrédulité totale avant qu'il rassemble son regard sur moi.

Son menton se lève d'un cran. La sensation lui est follement agréable. Il oscille entre sons contentés et grognements.

Son sexe marque son pantalon de son honorable taille que je gorge de sensations.

Je finis par me redresser sur le dossier, le faisant se retourner, deux mains partant à l'assaut.

Il alterne toujours entre gloussements déments et rauques vibrants.

Je le dégage de sa gangue de tissu. My, my... j'oubliais presque quelles proportions possédaient les sexes tendus de mes deux murènes... Le mien commence d'ailleurs à remuer.

"Appreciate, uh ?..."

Mon autre main voyage sur son pubis.

Je le fais transcender dans les sphères d'un plaisir extasié autant que hoqueté.

Sa personnalité commence à émerger. Sa voix retrouve l'usage des mots mais est rapidement rattrapée par son entité possédée.

A la fin, alors qu'il s'ébat de spasmes dans mon poing, les appels apparaissent enfin.

"Su... Sugar Caaaaaaake !..."

Il finit par échapper à mes mains et se retourne pour me défaire rapidement, me pénétrant sans délai pour nous achever sur-le-champ.

La jouissance s'abat enfin ; violente et généreuse.

I'll tell you something

I am a wolf but

I like to wear sheep's clothing

I am a bonfire

I am a vampire

I'm waiting for my moment

You come on like a drug

I just can't get enough

I'm like an addict coming at you for a little more

And there's so much at stake

I can't afford to waste

I never needed anybody like this before

I'll tell you something

I am a demon

Some say my biggest weakness

I have my reasons

Call it my defense

Be careful what you're wishing

You are a secret

A new possession

I like to keep you guessing(*)


"Belle tentative." admet Vil. "Où as-tu placé le sort ?"

"Dans sa serre à champignons."

"Bien vu. Une fricassée dont il se souviendra..."

"Jade possédé vaut vraiment le détour." avoue le Roi.


"Te souviens-tu de quoi que ce soit ?..." interroge Azul.

"Non." tête baissée, peu fier de l'inquiétude qu'il a générée.

"Vache, tu fais se dresser tous les poils de mes pores quand t'es dans cet état, Jade ! Et t'as une force de malade !" glapit Floyd.

"Désolé." préférant aller s'activer derrière le comptoir.

Je l'y rejoins. "Vraiment, tu ne te souviens de rien ?..."

Petit sourire. "Juste... la sensation d'avoir été entre de très bonnes mains." explicite.

J'attends qu'il enfonce le clou, ce qui ne manque pas. "Est-ce là le sort qui me sera réservé chaque fois que... ma personnalité basculera ?..."

Je plisse le regard. "Tu te souviens de tout, n'est-ce pas ?..." peu dupe.

En guise de réponse, il laisse échapper un son ne pouvant appartenir qu'à son double maléfique.

Belle performance, Jade Leech !...


"Shachi, tu restes." me rattrapant par la main au moment où je pars.

"Floyd. Enough." moufte sa moitié.

"Mais euuuuuh..." refusant de me libérer.

Regard sévère de Jade. "Cesse immédiatement, Floyd."

Il gonfle les joues et libère ma main. "Pfff. Pas drôle." partant bouder à l'autre bout de la salle.

"Sugar Cake, merci pour... ton intervention." souriant à pleines pointes.

"Tu ne recules décidément devant aucune bassesse, Jade Leech..."

"Plains-toi en. Je sais que toi aussi tu as beaucoup apprécié ce moment qui n'a appartenu qu'à nous." me dépouillant de mon hypocrisie.


En terrasse d'un petit café où nous avons nos habitudes, Rook et moi, nous dévorant du regard, mains jouant l'une avec l'autre.

"Attends-toi également que tes blessures cicatrisent plus rapidement."

"J'en prends bonne note, Princesse."

La présence frappe nos sens presque simultanément. Une chaise attrapée qu'on place et sur laquelle il s'installe, dossier face à lui, nous avisant l'un l'autre avec un fol amusement.

"Tu ne changes vraiment pas, Steen Høyer." usant du véritable nom de Rook. "Toujours à conter fleurette aux plus belles."

"Que veux-tu, Taka ?"

Ah tiens, tu savais aussi pour son véritable prénom ? Bien joué, Chasseur !...

"Viens-tu plaider une nouvelle fois la cause de Vil ?"

"Peuh. C'est peine perdue. Je vois bien que tu as perdu tout sens commun depuis que tu l'artilles proprement." me désignant d'un regard bien senti.

"Tu as laissé passer ta chance." sec. "Ce que tu peux t'avérer mauvais joueur !..." agacé.

"Te rends-tu compte que tu as perdu une bonne partie de ton légendaire panache dans le process, Chasseur ?"

"C'est un inconvénient mineur avec lequel je composerai, roi des Lions."

"Chaque jour que la Savane lève sur nos terres, je me félicite que tu aies été transféré à Pomefiore."

"Étrange la façon dont ton comportement ne semble pourtant pas relever de la même logique."

"J'apprécie te chercher des poux, Hunt." sur un sourire découpant ses canines. "Ça fait partie de mes petits plaisirs. Après la sieste, évidemment. Tu as perdu la parole, Princesse ?..." cynique, avançant la main pour m'offrir une caresse du revers.

Rook bloque le poignet orné de grigris. Le contact que Leona attendait pour confirmer ses doutes.

"Tu t'avances sur un terrain miné, roi des Lions. Prends bien soin de l'endroit où tu choisiras de poser les pattes."

"Allons. Elle n'est plus dans le genre partageur, ta poulette, Chasseur ?"

"N'as-tu pas entendu ce que j'ai dit tout à l'heure ? Tu as laissé passer ta chance."

"Cela t'arrange en un sens, pas vrai, Chasseur ?..." basculant le regard sur lui, défiant les jolies émeraudes dans ses yeux taillés en amandes. "Tu veux savoir ce qui te plaît autant chez elle, Høyer ? C'est... qu'elle ait conservé sa part animale."

"Tu palabres bien pour quelqu'un qui n'a rien à dire, Taka." dis-je. "Si tu as enfin vidé ton sac, je te prierai d'aller voir ailleurs. J'aimerai être tranquille avec mon amoureux."

"Ha ! C'est ça. Jusqu'à ce que tu t'en lasses."


Nous rentrons juste à temps pour nous éviter les foudres de l'orage qui vient d'éclater sur la ville.

Nous rions d'avoir pris un peu l'eau, grimpant en nous donnant la chasse dans l'escalier.

La façon dont il m'accule contre le mur, bouche venant fondre sur la mienne comme sur une prise de choix, donne le ton à ce qui suivra.

"Monsieur Høyer, vous n'avez aucune manière !..."

Il soupire, navré que Leona ait vendu la mèche.

"Hey. Ne laisse pas Taka nous ravir ce moment." attrapant ses paumes pour les inviter sur mes fesses, me pressant davantage contre lui, reprenant le baiser là où nous l'avions laissé.

Il soulève habilement ma jupe courte, glissant les doigts sous le fin tissu du tanga.

"J'adore... faire l'amour pendant que la pluie s'abat sur le carreau..." glissé à son oreille.

"Sous une toile de tente, c'est encore mieux..." en retour de confession.

"Ouh, toi, tu as déjà testé !..." rieuse.

Nous nous accordons sur tant de choses !...

Ses doigts glissent là où ils sont attendu avec ferveur. C'est délicieux !... Je dois étouffer mes sons contre son épaule.

"Tu me laisses... de l'avance ?..." consciente que cela ne peut se passer dans la cage d'escalier.

"File." me libérant.

Je me détache et grimpe à reculons, regard fixé sur ce joli corps en émoi qu'est le sien.

Mes doigts tremblent en sortant les clés et je peine à insérer l'une d'elle dans la serrure.

La porte s'ouvre enfin et il me rejoint, m'entraînant sur le canapé.

Là, les attentions reprennent, plus ciblées, dévorantes.

Le blond se meut avec une telle aisance !...

Nos corps s'épousent si parfaitement !...

Nos jambes s'entremêlent dans des jeux interminables.

Nos vêtements tombent l'un après l'autre. Nus. Enfin !...

Il me regarde descendre jusqu'à son sexe que je titille d'une pointe de la langue, l'émoustillant davantage, main regagnant mes cheveux, lèvres soupirant leur bonheur.

Je passe une langue pleine depuis la base jusqu'au gland, longeant la hampe dressée.

Son menton se lève, son sexe en vibre littéralement, sa voix s'élève dans la pièce. "Princesse !..."


"Change tes plans, ô ma reine."

Vil plisse des yeux. "Pourrais-tu te montrer davantage explicite, je te prie ?"

"Ton Chasseur vient de prendre du galon." s'installant sur le trône au paon à roue en guise de dossier, mordant dans un fruit avant de se souvenir qu'il déteste ça, recrachant la bouchée sur la bottine de Vil. "Il va être difficile de lui faire la peau à l'avenir, si tu vois ce que je veux dire."


"Alors comme ça... on contait fleurette aux plus belles, uh ?..." caressant et embrassant son torse agréablement bâti.

Petit rire de sa part. "Je me disais aussi que cette tirade ciblée de Kingscholar n'était pas tombée dans l'oreille d'une sourde."

"Et qu'elle allait t'être resservie ultérieurement ?..." me hissant à sa hauteur, avisant sa jolie bouche avec gourmandise.

"J'ignorai simplement à quel moment." souriant, pulpes des doigts caressant mon dos nu.

"Alors ?... C'est vrai ?..." curieuse, avisant finalement un bouton de sein pale, le choyant de ma bouche avant de chérir le second de la même manière, lui offrant de jolies sensations.

"J'ai toujours été un grand appréciateur de la beauté sous toutes ses formes, Princesse."

"Du peu que je sache de ton tableau de chasse, cela se confirme."

"Et j'ai toujours tenté de me montrer respectueux à l'égard des personnes que je me plaisais à séduire."

"Tu ne penses pas... que concernant Roquevaire il y a prescription ?..." me hissant sur mes bras.

Il m'avise, regard descendant brièvement sur mes seins, dont il trouve la forme absolument exquise lorsque je demeure ainsi positionnée au-dessus de lui, avant de revenir à mon visage.

"Tu m'en as déjà beaucoup voulu pour ta tante et Julie..." glissant les doigts dans ma chevelure. "Je ne souhaite pas en rajouter." connaissant ma sensibilité à ce sujet.

"Rassure-moi, tu n'as jamais lorgné sur Rosine ?"

Il pouffe. "Princesse !..."

"Non parce que Rosine..." reniflé.

"Rassure-toi."

"Elle n'a jamais tenté de te séduire ?"

"Elle n'avait d'yeux que pour ton cousin... Et ta tante aurait tôt fait de lui taper sur les doigts au moindre comportement équivoque."

"Tout le monde savait à qui tu appartenais à l'époque, Chasseur." évoquant ma tante.


Roquevaire - printemps.

"Avez-vous entendu, ma chère, la nouvelle ?..." questionne l'épicière du village.

"Non. La Bastide demeure fort isolée, ce qui me chagrine beaucoup..." déplore ma tante, friande de ragots en tout genre.

"Roquevaire vient d'accueillir un nouveau chasseur. Et je peux vous dire qu'il est bien plus jeune et séduisant que le vieux Père Prunille !..." gloussé.

"Ne m'en parlez pas !... Ce Michel était aussi empâté qu'un animal domestique trop grassement nourri !..."

"Et lunatique, mon Dieu !..." couvrant sa bouche de la main. "Vous devriez le convoquer à la Bastide et lui commander le meilleur du gibier de la région... pour vous en faire une idée, très chère." sur un petit rictus explicite.

Blanche Sambre retrouve soudain le sourire. "Mais que voilà une excellente suggestion !..."

Voilà qui égayera son quotidien, son époux se trouvant à Paris pour "affaires".


Le jeune homme, tout juste la vingtaine, qui se présenta, en fin d'après-midi, à la Bastide, passant par l'entrée réservée aux gens de maison, plut immédiatement au regard de ma tante.

Des cheveux d'un blond vénitien, d'adorables taches de rousseurs sur le nez et les pommettes, des iris d'un émeraude perçant, de magnifiques yeux taillés en amandes, des lèvres très joliment dessinées, un corps sec et athlétique. Son physique tranche effectivement sur celui, qui tenait plutôt de la bedaine bouchère, du précédent chasseur.

"Mon garçon, il me plairait d'avoir à ma table le plus fin gibier de la région." commença ma tante.

Rook se découvre devant la femme - il possède un minimum de manières. "Bien entendu, Madame. Je vous conseille la perdrix rouge, le poule faisane et le chevreuil dont la chair est des plus fines."

"Quel connaisseur !..." sur un rire charmeur, main élégamment ramenée devant sa délicate bouche, délicieusement pulpeuse - que Rook désignera plus tard comme "le coussin à baisers". Le Chasseur n'a pas les yeux dans sa poche et possède un excellent sens de la vue - que ce soit pour le gibier ou les jolies femmes.

"Je rajouterai le marcassin lorsque la saison de mise bas se présente." renchérit Rook.

"Je saurai évidemment vous rémunérer à hauteur de la prestation." précise ma tante.

Décidément, cette silhouette que la jeunesse habite plaît beaucoup à ma tante, malgré leur différence d'âge.

Rook note la façon dont elle se pince la lèvre inférieure - signe tangible d'attirance physique, tout autant que ses pupilles dilatées.

"Si Madame en a terminé avec les instructions..."

"Vous avez un nom, mon garçon ?..."

"Hunt. Rook Hunt."

"Hunt ?" petit rire. "Vous portez fort bien votre nom, jeune homme !..." possédant quelques rudiments en anglais.

Elle se lève, se mettant à lui tourner autour, l'appréciant sous toutes les coutures.

"Je reçois de la famille dimanche. Il me serait agréable d'y voir, dressé sur ma table, le gibier promis."

"Bien, Madame."


Rook fabrique lui-même ses flèches, adaptant la forme, choisissant l'alliage idéal, la longueur du corps de la flèche et son poids.

Lorsqu'il déambule dans le village, les jeunes femmes le regardent, le convoitent, bavardant entre elles à voix basses - l'ouïe de Rook est suffisamment fine pour en capter le moindre mot, les sottes !...

Rook est joli garçon et il en a parfaitement conscience.

Il a déjà repéré, parmi les villageoises de son âge, celles susceptibles de lui plaire.

Rook apprécie la beauté assumée. Le physique importe peu. Pourvu que la fille - ou le garçon - ait conscience de son charme et l'assume d'une jolie façon.

Rook n'aime pas les manières - affectées encore moins !...

La fille de la boulangère pourrait lui plaire. Ainsi que le fils de l'instituteur. Quant à ma tante, l'option n'est pas à écarter.

Rook dresse l'oreille à ce qui se raconte dans le village ; que ma tante, encore très séduisante, se languit de compagnie masculine.


Le gibier est abondant. Rook fait une très bonne chasse : un chevreuil de belle taille, deux poules faisanes.

C'est avec une certaine fierté qu'il ramène ses prises à la Bastide, profitant de la carriole de livraison de lait par un fermier local.

"Belles prises." admet le vieux fermier.

"Merci."

Rook aide le majordome Théodore à débarquer les prises pour les placer dans le cellier.

La maîtresse de maison reçoit Rook dans le petit salon attenant à la salle à manger et le paie grassement.

"Madame... c'est... bien trop." gêné.

"Allons, mon petit Rook, prenez sans discuter."

"Vous êtes généreuse, Madame."

"Avez-vous... une bonne amie au village ?..."

"Madame, je n'ai guère le loisir de..."

"Oh mais quel dommage !... Allons, allons. Vous êtes plaisant. Ce serait un gâchis !..." commençant à papillonner autour de lui, avisant sa bouche, prenant son menton en douce tenaille. "N'avez-vous jamais succombé à l'appel de Cupidon ?..."

"Nos flèches ne ciblent pas les mêmes proies." sur un sourire fin.

"Je vous invite à me rejoindre lorsque ma visite aura pris le chemin du retour. Vous demanderez la chambre rouge. Je vous y attendrai."


(*) Garbage - Temptation Waits