Melynee - Ahaha, j'avoue que coté "libérons drago", je suis pas trés fiable XD Mine de rien, c'est mon perosnnage principal, ce ptit prisonnier
Et bon, tu sais qu'il comprends rarement du premier coup quand i ls'agit du comportement de Harry Fucking Potter
Ysa - Allez, deux mois pour faire ouvrir les yeux à Drago, c'est JOUABLE !
Elohpdm - XD tu m'as fait marrer avec ton "on s'en fout de ça"
Moi j'aime bien quand la romance avance parallèlement à un autre truc ^^
Et Drago veut plus d'amour !
(quoi que... Again, c'est drago...)
Guest - Bah, il éprouvait des trucs pour Price, hein... Mais Price, il était nul.
Woodynassa - Harry ne s'effondrera pas : il est the boy who lived !
Fleur d'Ange - Je sais pas si t'as recu mon mp
Dans le doute : merci tellement pour tes react à chaud 3 C'est trop bon de suivre ta progession en direct
Drago passa la journée entière à mettre de l'ordre dans ses affaires.
Son remplaçant devait être une personne organisée, réactive, capable de suivre le célèbre Harry Potter dans ses épopées administratives, mais aussi de le freiner et de lui tenir tête. L'annonce devait être publiée rapidement, les candidatures risquant d'être nombreuses et pas forcément toutes sérieuses.
Drago retrouva un vieux brouillon qu'il avait rédigé le jour où, pour la première fois, il avait eu l'occasion de s'enfuir de la prison et ne l'avait pas fait. À l'époque, il était supposé obtenir une place de choix au Malefistinat Européen. Aujourd'hui, il ne récoltait qu'un poste de larbin au service du Ministère.
Et pourtant, il ne regrettait rien.
La cage dorée que lui avait proposée Vissarion Kenaran aurait été bien trop encombrante pour reprendre une vie normale. Et puis, il serait parti avec le souvenir d'un Potter détestable, et il était malgré tout heureux d'avoir eu le temps de découvrir, ou de redécouvrir qui était l'homme derrière le Survivant.
Le soir venu, Drago alla cogner à sa porte mais, comme à son habitude, n'attendit pas son autorisation pour entrer. Il entendit le bruit des canalisations et devina que le Directeur prenait une douche tardive. Il alla faire chauffer de l'eau à la cuisine puis, par acquis de conscience, alla jeter un regard à la boîte en carton qui avait retrouvé sa place sur l'étagère murale de la chambre à coucher.
Il piétina un peu sur place en se demandant s'il était capable – et s'il avait envie – de l'ouvrir une nouvelle fois.
Il n'entendit pas l'eau s'arrêter et sursauta quand une voix l'interpella :
« Tu peux pas t'empêcher de continuer à te faire du mal, pas vrai ? »
Potter, une serviette nouée autour des hanches, cheveux humides et sourire moqueur.
« Ce n'est pas ça, répondit Drago. Elle m'intrigue, c'est tout.
– Comme les Selkies, les Détraqueurs et moi », souligna Potter en passant devant lui.
Drago fit un pas de côté mais se prit tout de même une pleine bouffée de son parfum – gel douche et dentifrice – et une vague de chaleur le frappa pour rester.
Potter se dirigea vers sa garde-robe et Drago répondit, en forçant un peu sur sa voix pour se faire entendre :
« Tu ne cites que des individus qui ne me voulaient pas de mal, au final.
– C'est vrai ! répondit la voix étouffée de Potter. Quand la menace est un humain, ton instinct de survie reprend le dessus. T'es courageux quand tu comprends pas ce que tu as en face, en fait.
– Aux dernières nouvelles, toi aussi tu étais humain, maugréa Drago par-devers lui.
– Tu dis ? »
Potter revint, vêtu d'un d'un jogging, d'un t-shirt blanc, et frottait désormais sa serviette sur son crâne.
« Rien. »
Potter se sécha les cheveux en l'observant du coin de l'œil, puis demanda :
« Tu voulais me dire quelque chose ?
– Non… Enfin, si, se reprit Drago en se détournant enfin. Je… Je voulais te demander si tu voulais bien empêcher Runcorn d'organiser quoi que ce soit ?
– Yep, bien sûr. »
Drago hocha la tête, puis se dirigea vers la cuisine et sortit deux mugs du placard pour les remplir d'eau chaude. Il sélectionna une tisane légère et laissa infuser.
Quelque-chose le mettait mal à l'aise dans le comportement de Potter, même si avait du mal à dire quoi en particulier… Il semblait distant, presque désintéressé.
Pourquoi ne l'avait-il pas invité à se rendre avec lui sur la banquise ? Pourquoi ne l'avait-il pas informé qu'il connaissait ses dates de sortie ? Souffrait-il de son départ à ce point ? Mais si tel était le cas, il aurait dû, au contraire, profiter de sa présence tant qu'il était encore là…
Quand il revint dans le salon avec ses boissons à la main, Potter était debout devant la table et occupé à lire un papier, les sourcils ridiculement froncés. De l'eau continuait de goutter de ses cheveux, mouillait le col de son t-shirt malgré la serviette jetée nonchalamment sur ses épaules.
« Est-ce que… Est-ce que ma présence te dérange ? demanda franchement Drago.
– Hein ? » Potter releva un visage paniqué. « Non, qu'est-ce qui te fait penser ça ? »
Drago hésita à répondre, mais il lui semblait déjà avoir suffisamment tendu la perche. Il referma la bouche, haussa les épaules, s'avança, et posa une tasse sur la table devant Potter. Il resta ensuite à ses côtés en soufflant sur la sienne pour en chasser la vapeur.
Potter lui adressa un sourire bref et retourna à sa lecture.
« J'ai terminé de rédiger l'offre de recherche d'emploi, indiqua-t-il.
– J'ai vu ça, répondit Potter sans lever les yeux. Merci.
– De quoi s'agit-il ? poursuivit Drago en désignant le courrier qui absorbait tant son interlocuteur.
– Oh, rien… Un élevage d'hippogriffes danois. Maintenant qu'on a signé avec les autres, ils baissent leurs tarifs. Tu vois le genre. »
Potter secoua la tête en pinçant les lèvres et reposa le papier. Il étira ensuite ses bras au-dessus de son crâne, fit craquer sa nuque et retourna vers la salle de bain.
Drago attendit qu'il eut disparu pour tourner le papier vers lui et constater la véracité des propos du Survivant.
La question suivante lui brûlait les lèvres, et il n'osa pas attendre le retour de Potter pour la lui poser :
« Est-ce que tu vas bien ? »
Un ricanement lointain lui répondit. Puis Potter fut de retour, sa serviette enfin abandonnée et les yeux pétillants de malice.
« Ça va, affirma-t-il. Je commence à réaliser dans quoi je me suis embarqué avec cette promesse de rester ici dix ans, et ça m'inquiète. J'ai expliqué les grandes lignes à Teddy hier soir, et il l'a pas bien pris. Mais bon, on peut se voir par cheminette et je lui ai promis qu'il pourrait venir me rendre visite une fois qu'on aura sécurisé la navigation pour les enfants ici, alors ça devrait aller. »
Drago sentit son cœur se serrer en pensant au petit garçon.
« Tu pourrais quand-même lui rendre visite à lui, négocia-t-il. Il n'a pas à payer pour tes erreurs à toi.
– Non, mais c'est ce qui va se passer, pourtant, annonça Potter avec un sourire contrit. C'est le principe de la prison. »
Drago prit une inspiration pour rétorquer, mais Potter fut plus rapide :
« Je suis déjà un peu trop indulgent avec moi-même, expliqua-t-il. Londres. Ces appartements. Tout ça… »
Il désigna en un geste la richesse, le confort et les moyens de distractions présents.
« Faut que je remise tout ça quelque part et que je me la joue ascète. Je te piquerais bien ta table basse, mais je crois qu'elle me ferait un peu trop plaisir.
– Ma souche, corrigea machinalement Drago.
– Ta table basse. »
Drago avala une gorgée de thé. Potter n'avait toujours pas touché à sa propre tasse.
!il se souvenait que le Survivant pouvait boire ses infusions, glacées comme brûlantes, après ou avant s'être brossé les dents. Il ne faisait jamais le difficile quand il s'agissait d'avaler quelque chose.
Son refus de goûter la boisson ressemblait à un congédiement.
« Et toi, ça va ? » s'inquiéta enfin Potter.
Drago croisa ses bras sur son torse et plissa les yeux pour mettre au défi Potter de se moquer de sa réponse :
« J'ai vraiment la sensation que tu cherches à m'éviter. »
Potter bâtit des cils plusieurs fois avant de renverser son visage en arrière et d'éclater de rire.
Drago ne se démonta pas et continua de le toiser.
« Non, pas du tout, au contraire, affirma Potter. Enfin, si, peut-être un peu. Mais non, vraiment pas. En fait, j'essaye de te mettre à l'aise. C'était trop ? interrogea-t-il, les yeux brillants
– Un peu, admit Drago.
– Tu veux qu'on bouffe ensemble un de ces soirs ?
– Non. Plus de repas en tête-à-tête. Les gens ne peuvent pas s'empêcher d'imaginer des choses.
– On s'en fout, de ce que pensent les gens.
– Tu t'en moques parce que tu retombes toujours sur tes pattes. Ce n'est pas mon cas et je préfèrerais qu'on évite de m'accuser de t'avoir encore brisé le cœur quand je m'en irai.
– Le midi, ça allait. »
Le midi, ça allait.
Difficile de comprendre comment fonctionnait la rumeur. Une chose était sûre, Drago n'avait aucune envie de jouer avec le feu.
Il allait répondre, mais Potter reprit :
« On peut pas faire de sortie en balai, alors. Ce serait encore pire. On pourrait prendre le thé ensemble après les cours de Patronus ? Genre installer une table dans un coin du Hangar ? Remarque, je les connais, ces morfals : si on y met autre chose que les sachets premier prix, ils vont tout dévaliser en moins de deux… »
Drago décroisa les bras et but une nouvelle gorgée en tâchant de réfléchir malgré le soliloque du Survivant. Celui-ci ne pouvait s'empêcher, quand il était lancé, de prononcer à haute voix chaque pensée à l'instant ou elle prenait naissance sous son crâne. Une habitude que Drago réprouvait mais qui sonnait un peu comme une berceuse à ses oreilles.
« Il y a toujours la chambre d'Ekrizdis, annonça-t-il finalement. Nous avions convenu de la désensorceler ensemble.
– Mouais. Mais bof. Je pense qu'il vaut mieux attendre que les architectes aient avancé. Ce truc pourrait nous péter au visage.
– En fait… »
Drago prit une grande inspiration.
« En fait, j'ai déjà commencé à l'explorer de mon côté. »
Le visage de Potter se figea. Son expression, joyeuse un instant plus tôt, se crispa jusqu'à craquer. Ses yeux s'arrondirent et ses pupilles se contractèrent.
« De quoi ?
– La chambre d'Ekrizdis. J'y suis allé plusieurs fois, avoua Drago d'une voix précipitée. Le maléfice n'agit plus sur moi. Je… »
Les veines dans le cou de Potter se firent plus visibles et il tourna un visage paniqué dans la direction du fameux couloir. Toute couleur semblait avoir quitté sa peau. Il transpirait. Il revint aussitôt à Drago et marmonna :
« Quoi ? »
Drago attendit que Potter digère l'information.
« Pourquoi t'aurais fait ça ?
– J'étais juste curieux. Au début, je n'ai pas réfléchi.
– T'as pas fait ça, t'es pas si con. »
Les mains de Drago se crispèrent sur la céramique.
« Pardon ! » se reprit immédiatement Potter en fermant les yeux et en se frappant le front. Il garda la main sur son visage et répéta, les doigts écartés pour ne révéler que les yeux :
« T'as pas vraiment fait ça ? »
Drago appuya ses fesses contre la table, reposa sa tasse, fouilla dans sa poche et sortit le carnet du Mage Ekrizdis qu'il tendit à Potter.
« Il s'agit du seul objet que j'ai extrait de la pièce. Il n'est pas magique, il n'a subi aucun maléfice. Il s'agit simplement du journal dans lequel il notait le résultat de ses expériences. »
Potter s'empara de l'objet avec des doigts mous, dans un geste réflexe. Il ne quittait pas Drago du regard, la bouche entrouverte.
Drago entendit une espèce de crépitement lent et doux, du genre que produisent les bulles du bain moussant qui éclatent à leur rythme. Il baissa les yeux et constata que le thé dans les tasses commençait à se figer. Sa respiration s'accéléra d'un coup et il releva le regard.
« Désolé ! » s'exclama Potter qui venait également de s'apercevoir du phénomène. Il recula de quelques pas et, les mains levées en signe de bonne foi, poursuivit d'une voix précipitée : « Tu risques rien, t'inquiète pas, je maîtrise, je suis pas énervé, juste stressé ! »
Drago n'hésita pas longtemps avant de lui accorder un bref hochement de tête.
« Tu progresses vite », fit-il tout de même observer.
Potter resta à distance et immobile quelques secondes supplémentaire avant d'accorder un coup d'œil au carnet dans sa main, puis de revenir à Drago :
« Je veux pas t'inquiéter, mais j'y suis passé pas plus tard qu'hier. Le maléfice est encore là et bien en place. J'ai pas réussi à entrer, moi.
– Oui, je me doute que le maléfice est toujours là, confirma Drago avec un haussement d'épaules. Je suppose que s'il ne fonctionne plus sur moi, c'est lié à l'espoir que j'ai perdu. En tout cas, c'est la théorie la plus crédible que j'ai élaborée jusqu'ici.
– T'aurais dû me prévenir, accusa un peu plus durement Potter.
– Oui, admit Drago. Mais nous n'étions pas en très bons termes, à l'époque. »
À présent que le choc était passé, Potter semblait lutter pour ne pas s'emporter. Ses mâchoires étaient serrées et sa respiration un peu plus rapide et sonore qu'à l'accoutumée. Les lèvres pincées, les sourcils froncés, il baissa le nez sur le carnet qu'il feuilleta. Il s'arrêta sur une page au hasard, qu'il approcha à quelques centimètres du verre de ses lunettes.
« C'est du Vieux Norrois, j'imagine ? grogna-t-il d'un ton bas. C'est pour ça que tu as commandé un dictionnaire ?
– En effet.
– Bon Sang, Malfoy, ça date d'il y a plusieurs mois, ça ! T'étais encore avec Price !
– Hum. Oui. »
Drago n'avait jamais cherché à s'en cacher.
Il fronça les sourcils, surpris d'éprouver de la gêne à entendre Potter l'appeler par son nom.
« Pourquoi tu m'en parles aujourd'hui ?
– Et bien… réfléchit Drago. Puisque mon départ approche, j'imagine que je voudrais pouvoir m'assurer d'avoir fini ma traduction avant de…
– La vérité », exigea Potter.
La vérité, c'est que Drago voulait passer davantage de temps avec lui. Il ne pouvait pas avouer cela.
« Je préfèrerais que tu évites de m'appeler uniquement Malfoy, annonça-t-il à la place. J'ai décidé de prendre également le nom de ma mère et de procéder par ordre alphabétique. Je m'appelle Drago Black Malfoy. »
