Après avoir fêtés l'agrandissement de leur territoire, Maya repartie chez elle tranquillement.
Une fois partie, Gil se tourna vers son capitaine «Je l'ai récupéré, avec Harry on l'a déposé dans sa cabine.» Uma leva un sourcil et se tourna vers Harry, «tu n'as pas peur que tes sœurs viennent mettre leur grain de sel?»
Harry soupira, abattu et déclara que c'était trop tard pour ça.
Uma les regarda tous les deux d'un air interrogateur. Ils se mirent alors à raconter ce qu'ils leur étaient arrivé.
Harry venait de sortir du restaurant d'Uma, il devait aller trouver Gil pour fêter la défaite de cet abruti d'Hector. Il trouva le blond non loin de l'atelier de Tremaine, tenant dans ses mains une boite en carton.
Gil lui fit un signe joyeux de la main et s'approcha de lui en montrant le carton. «Tremaine vient de le finir! Il faut qu'on le mette chez Uma en attendant.»
Harry souleva le haut du carton pour voir les vêtements qu'ils avaient pris pour Maya, une veste en cuir couleur lavande et un jean rose foncé, aux couleurs des vêtements iconiques de sa grand-mère puisqu'il était coutume sur l'île de s'accorder à la palette de couleur de ses parents.
Harry déclara qu'ils ne pouvaient pas le placer chez Uma, Maya et elle y étaient, et Uma à prévu de lui donner à un moment précis, il fallait que ça ait l'air désinvolte. Il ne fallait surtout pas que ça passe pour de la pitié, ou pire, de la générosité. Tout devait donc être parfaitement calculé.
«On ne peut pas vraiment le déposer chez toi, on peut toujours le mettre dans ma cabine le temps que Maya reparte de chez Uma.» Il prit le carton sous son bras et se dirigea vers le port.
Gil approuva, puis, fronça les sourcils «attend, tu n'as pas peur que tes sœurs le trouve?» A ses mots, le jeune vice-capitaine se figea, c'était un risque à considérer, mais ils n'avaient pas d'autres options, ils ne pouvaient pas le mettre dans leur planque, au cas où Maya s'y rende.
Il expira, résigné, «on va devoir prendre le risque» Ils se rendirent donc tous deux au Jolly Roger en se fondant dans l'ombre et en faisant le moins de bruis possible. Ils ne devaient surtout pas être repérés!
Une fois à bord, Harry, plus tendu que jamais, faisait attention au moindre grincement, prêt à fuir si besoin, au diable l'honneur, traitez-le de lâche, mais il n'était pas stupide, il faut savoir choisir ses combats. Et ce combat-là, ne valait clairement pas la peine, au diable l'honneur!
Ils atteignirent sa cabine sans aucun obstacle, ils s'autorisèrent un soupir de soulagement. Mais au moment où la boite fut posée sur son bureau, la porte s'ouvrit brusquement. Les deux compères sursautèrent brutalement, des sueurs froides se formèrent sur le front d'Harry qui cacha la boite en se plaçant devant, afin de tenter de la mettre hors de la vue des envahisseurs.
Deux silhouettes s'engouffrèrent dans la pièce. La sœur ainée, Harriet avait de longs cheveux bruns qui tombaient en cascade dans son dos et sur lesquels se tenait fièrement un tricorne. Vêtue d'une chemise rouge et noire, avec une ceinture cloutée retenant une épée sur sa hanche ses yeux bleu comme l'océan se posèrent sur son jeune frère.
Calista-Jane, ou comme elle le préfère, CJ à quant à elle une longue chevelure blonde retenue en queue de cheval par un bandeau, et des yeux brun-dorés. Avec un manteau rouge, à l'image de leur père et de son grand frère, une chemise blanche à manches bouffante et un short gris agrémenté d'une ceinture noire avec elle aussi une épée.
Les deux jeunes pirates sourirent en voyant le stress évident d'Harry camouflé derrière ses yeux bleus et sa posture défensive. Leurs regards se posèrent immédiatement sur le carton que tentais de cacher leur frère.
Harriet Hook était de nombreuses choses, mais stupide n'en faisait pas partie.
Elle avait bien sûr entendu cette rumeur selon laquelle l'équipage de son frère avait adopté un serpent venimeux. C'était étrange et imprudent, mais loin d'être la chose la plus folle qu'elle ai jamais entendu.
En revanche, qu'elle entende que son jeune frère se mette à commander subitement des vêtements, à rentrer plus tard et elle l'avait entendu demander au vieux Jafar s'il vendait des livres, alors qu'elle sait parfaitement qu'il est presque allergique à la lecture.
Bien évidemment qu'elle était intriguée!
CJ, quant à elle avait remarqué que son frère était étrange ses derniers temps. Enfin, plus que d'habitude, non mais, imaginez!
Il prêtait plus d'attention quand un vieux marin ressortait du pub, le nez rouge et bredouillant des histoires de pirates datant de bien avant la création de cette maudite île. Il était aussi plus cachotier que d'habitude, les esquivant dès qu'il le pouvait, bref, il cachait quelque chose, c'est sûr!
Après un long échange de regards, l'ainée s'approcha prudemment de son jeune frère, tandis que CJ claqua la porte. Après quelques secondes qui semblèrent s'étirer sur une éternité, tout explosa.
Harriet sauta sur Harry pour le maintenir à terre tandis que CJ les esquiva et agrippa le carton avant de se mettre à une distance de sécurité de son frère au cas où il s'échapperais. Tout cela sous le regard éberlué de Gil, (pour sa défense, tout s'était déroulé en à peine quelques secondes).
Harry tenta de se soustraire de l'emprise de sa sœur ainée qui le plaquais au sol en envoyant des regards noirs à CJ. Mais trop tard, CJ marqua une pause théâtrale avant d'ouvrir la boite «Mon très cher frère, tes cachoteries s'arrête… Maintenant!»
Elle ouvrit d'un coup sec la boite avant de fixer, surprise les vêtements à l'intérieur. On pouvait voir les roues tourner au-dessus de sa tête avant qu'un sourire carnassier ne vienne illuminer ses traits.
A la réaction de sa sœur, Harriet laissa tomber sa prise sur son frère pour observer ce que pouvait bien contenir ce fameux carton. Elle s'attendais à tout, des armes, des trophées, même le crochet de leur père à se stade, mais certainement pas à des vêtements, qui n'étaient clairement destinés ni à Harry, ni à aucun des amis qu'elle lui connaissait.
A ses yeux de grande sœurs intrusive, ça ne pouvait signifier qu'une chose! et son sourire devint identique à celui de sa sœur, les deux se regardèrent pour être sûre qu'elles pensaient à la même chose.
Puis, elles se retournèrent pour fixer Harry, qui connaissait très bien ses sœurs, et savait au moment où Gil lui avait rappelé la possibilité qu'elles trouvent se maudit carton à quelle conclusion elles allaient arriver.
Il tenta donc de se faire le plus petit possible, dans l'espoir de disparaitre soudainement sous les planches du Jolly Roger.
Ses sœurs hurlèrent alors dans ses pauvres tympans «Notre frère à une petite copine!»
Il savait d'expérience, qu'elles n'écouteraient rien, dès qu'elles avaient une idée en tête, rien au monde ne peut les faire changer d'avis.
Il se retrouva donc, résigné engloutis par une montagne de question absurde et embarrassantes que les filles de 7 et 13 pouvaient poser sur la relation -inexistante- de leur pauvre frère.
Lui et Gil eurent beau leur répéter qu'il s'agissait juste d'un nouveau membre de l'équipage, ça continuait sans fin, ils durent se résoudre à fuir vaillamment sous les regards hilares de ses sœurs.
Bien évidemment, ils accentuèrent le côté dramatique au maximum lors de leur récit de l'histoire à Uma, qui était évidemment morte de rire -la traitresse- et tapota l'épaule d'Harry car elle savait très bien qu'il ne verrait pas la fin de cette histoire avec ses sœurs.
Elle tenta de reprendre un visage sérieux, mais échoua lamentablement et explosa encore de rire, sous le regard outré et trahis de son vice capitaine.
