Maya soupira en fixant les étals du marché, à son grand désarroi, il n'y avait aucun livre, que des bibelots et de la nourriture moisie. Elle se tenait autour du coup de Gil qui grignotait dans un paquet de frites qui venant (bien évidemment) de la friterie d'Ursula.
Ils déambulaient tous les deux dans les rues, Gil et elle avaient pour l'instant amassés plusieurs objets qu'ils pourraient revendre, mais rien de vraiment exceptionnel, juste quelques petits bijoux en bronze, quelques sous et une dague basique.
Depuis le dernier arrivage, le petit serpent n'avait pas pu mettre la main (quand elle en avait) sur un nouveau livre.
Bien qu'avec son équipage maintenant, elle ressentait moins le besoin de se terrer sous des couches de savoir et de se cacher dans les mondes imaginaires cachés à l'intérieur des lignes de ses livres.
Toutefois, elle avait quand même envie d'étancher la soif de savoir qui résonnait en elle.
A la fin de la patrouille, ils se rendirent dans leur base pour y déposer leur butin. Uma et Harry s'y trouvaient déjà et discutaient de choses et d'autres.
Gil s'avança et déposa leur prise avec le reste, tandis que Maya se glissa sur le sol et repris forme humaine.
La table était, comme toujours recouverte de cartes en tout genre et de quelques bibelots aléatoires, toutefois, au sol se trouvait une boite en carton.
Maya leva un sourcil et demanda ce que pouvait bien contenir cette boite, ses yeux brillaient de curiosité.
Uma ne leva pas les yeux de la carte qu'elle fixait «Oh, ça… Ce n'est rien, juste des vêtements trop petits, tu peux les prendre si ça te va» déclara-t-elle avec une désinvolture apparente.
La petite fille fixa ses yeux rouges sur la boite et l'ouvris prudemment, sans le savoir, fixée par trois autres regards qui guettaient sa réaction.
Maya fixa les vêtements et un large sourire illumina son visage. Bien sûr qu'elle savait que ses vêtements n'avaient jamais appartenus à Uma, elle connaissait les codes de l'île.
On ne fait pas preuve de générosité, c'était pour ceux vivants à Auradon, ou du moins en apparence. Ils ont une réputation à entretenir!
Son regard se posa sur son capitaine, qui détourna rapidement le regard avec ses deux autres équipiers, et mimèrent le désintérêt en fixant le mur.
Maya rit à cette vue et réalisa qu'ils étaient devenus sa famille, et qu'elle remuerait ciel et terre pour chacun d'eux.
Les conversations se poursuivirent jusqu'à tard dans la nuit. Au petit matin, ils étaient tous endormis sur le sol de leur base, ayant glissés dans les bras de Morphée sans s'en apercevoir au fil de leurs discutions.
Harry se réveilla le premier, et, après s'être assuré que personne d'autre ne l'était se mis à fixer son petit serpent.
Elle avait enfilé ses nouveaux vêtements et était étalé comme une étoile de mer sur le sol.
Elle semblait si paisible à cet instant, qu'Harry savait qu'il avait un sourire niait sur le visage.
Il rougit subitement et détourna le regard pour croiser celui de son capitaine dont les yeux étaient plein de malice.
Il pouvait déjà entendre certains ragots arriver aux oreilles de ses sœurs, qui allaient encore moins le laisser tranquille avec cette histoire.
Ses oreilles rougirent à leurs tours en se souvenant de la déduction de ses sœurs et se renfrogna, ce n'était pas de l'amour.
L'amour c'est pour les princes riches avec un cheval blanc, ses prétentieux d'Auradon, pas pour les petits pirates!
Il ne savait pas pourquoi, mais cette pensée lui fit un pincement au cœur.
Uma regarda avec beaucoup de curiosité le visage de son vice capitaine, qui avait l'air perdu dans un débat intérieur. Il était passé d'un rougissement à un air mécontent en seulement quelques secondes et semblait réfléchir sérieusement à quelque chose, ce qui ne pouvait pas être bon signe.
Le capitaine soupira longuement, ne sachant pas comment aider cette tête de mule qui lui servait de vice capitaine.
Pendant ce temps, Mme Mim jetait un regard noir à la lettre qu'elle tenait. Dans sa frustration, elle la froissa et la laissa tomber sur la table.
C'était une réponse à sa lettre qu'elle avait envoyé quelques mois auparavant à ces imbéciles d'Auradon, leur demandant une possible correspondance avec Merlin.
Même si elle le détestait tout autant, elle se sentait de plus en plus faible, et elle devait lui révéler cette information avant qu'il ne soit trop tard.
Mais cette satanée Bête avait refusé toute correspondance sous prétexte que c'était surement une tentative de créer le chaos, si soudainement tous les méchants pouvaient envoyer des lettres, et que ce n'était pas gérable.
Ah! Quelle excuse bidon! C'était juste car il voulait garder la distance qui s'était construite entre les habitants de l'île et d'Auradon!
La sorcière s'énerva et déchira la lettre dans un accès de colère. Sa pauvre Maya, elle ne pouvait pas la laisser comme ça, il va falloir qu'elle lui dise…
Son seul réconfort, c'est que sa petite fille s'était trouvée de bons amis, elle ne serait donc pas complètement solitaire.
Elle soupira une dernière fois avant d'attraper une autre feuille et de réécrire une lettre qu'elle enverrait directement à Merlin, ça prendrait surement beaucoup plus de temps sans le passage par la case «roi», mais tant pis, au diable la royauté!
