Note : Hello tout le monde !

La motivation était avec moi, la suite est déjà là. Ce chapitre 31 est bouclé, et on s'envole vers le 32.

J'espère que ça va vous plaire !

Bonne lecture !


Allen était un peu abattu, pour être honnête. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même, mais il ne s'était pas attendu à se faire envoyer chier comme ça par Kanda. Il aurait dû. Kanda ne montrerait pas d'indulgence devant une telle expression de lâcheté. Un rire secoua ses épaules. Ses valeurs fortes le rendaient parfois impitoyable, il le savait déjà, ça aussi. Tout comme les siennes le rendaient buté. Ses mots tournaient dans sa tête. Il n'était même pas en colère. Non, c'était vexant, son égo n'aimait pas l'admettre parce qu'il n'avait rien fait de mal en soit — il voulait juste être rassuré, mais Kanda avait raison. Il lui avait fait un sale coup. À sa place, Allen n'aurait pas apprécié non plus. Il aurait été plus indulgent, sans doute. Il aurait poussé Kanda à lui dire la vérité, il aurait eu du mal à lâcher le morceau. Ils se seraient disputés pour une autre raison, dans ce cas.

Ils ne seraient pas à la place l'un de l'autre, car Kanda n'aurait pas réagi comme lui, de toute façon. Lorsqu'il avait quelque chose à dire, il le faisait sans se soucier des conséquences. Ce qui était peut-être un problème également.

Le maudit se douta que Kanda n'oublierait pas cette conversation.

Il soupira. C'était peut-être pour le mieux. Un signe qu'il devait arrêter de se cacher derrière sa peur.

Ses chaleurs allaient arriver. L'annonce de l'infirmière ne l'avait pas ébranlé. Il avait été franc avec Kanda. Savoir faisait du bien. Au fond, peut-être que c'était pareil avec ses sentiments pour Kanda. Il avait besoin de savoir ce qui changerait. Il ne pouvait plus faire semblant. Ça devenait trop étouffant pour lui, il avait transmis ça à Kanda tout à l'heure. Il ne pouvait plus mentir. L'aide-soignante avait dit qu'il rentrerait en chaleurs d'ici la fin du mois. N'importe quand, à tout moment. Ça lui laissait tout de même du temps pour trouver le moment où ça ferait sens pour lui. Le moment où il aurait le courage.

Il ne se dégonflerait pas, la prochaine fois qu'ils en parleraient. Allen lui dirait la vérité. Il préférait de toute façon le faire avant que ses chaleurs soient là, il se refusait de prendre le risque de le lui avouer dans un moment si vulnérable.

Mieux valait le faire quand il était en contrôle. Quand Kanda et lui pourraient en parler sans les hormones qui les forçaient à se coller l'un à l'autre même si la conversation devenait houleuse.

Il prendrait son courage à deux mains.

Il resta un moment à fixer le paysage, de la fumée lui venant dans le visage de temps en temps, jusqu'à ce que les lumières de l'après-midi se baissent. Des gens étaient déjà passés plusieurs fois, ignorant l'adolescent accoudé à la barrière, sa veste autour du bras gauche et sa manche droite remontée car il faisait plutôt chaud. Il ne fut pas surpris quand quelqu'un ouvrit la porte de nouveau, peut-être un peu plus quand des bras l'entourèrent et une odeur douce familière lui heurtant le nez. Ce n'était pas Kanda. C'était Lavi.

« Allennn, dit-il d'une voix nasillarde, je t'ai cherché partout ! »

Le maudit fronça les sourcils. Lavi était tactile, il l'avait toujours été, mais c'était rare qu'il vienne le prendre dans les bras de façon si spontanée. Il était un peu bizarre, depuis ce matin. Comme si un truc n'allait pas. Allen avait beau avoir le nez dans ses propres tourments, il n'oubliait pas son ami pour autant. Lavi le relâcha et se contenta de poser sa tête sur son épaule en bâillant. Il y avait quelque chose de marrant à ce que ce grand crétin se courbe pour se coller contre lui. Allen se dégagea doucement, remplaçant son inquiétude par un sourire aux lèvres.

« Bien dormi ? Tu as pu décuver ?

—Ouais. On va dire ça. J'aurais bien pris une autre bière. »

Il lui adressa un clin d'oeil complice. Allen saisit la perche tendue.

« Tu as quelque chose à oublier, peut-être ? »

Quand il était plus jeune, Allen avait demandé à Cross pourquoi il buvait tant. Son maître n'était pas ivre mort au moment où il l'avait fait, sans quoi il aurait fini par se faire engueuler d'un "occupe-toi de ton cul, sale gosse". À la place, il lui avait répondu qu'il y avait des choses qu'un homme cherchait parfois à oublier. La boisson rendait tout plus positif, plus drôle, moins pesant, sans questionnement. Jusqu'à ce qu'on en abuse. Ce pourquoi Allen se refusait à sombrer là-dedans, ayant trop vu ce que l'abus faisait pour n'en garder que le positif.

Lavi eut un soupir. Il lui donna un coup d'épaule.

« T'es perspicace, quand tu veux.

—Donc y a bien un truc. »

Comme s'il hésitait, Lavi finit par hausser les épaules.

« Oh, tu sais, comme d'habitude, rien qui change... J'espère juste que les Noah nous attendent pas au Japon. Une telle mission, ça me dit rien qui vaille. »

Allen hocha la tête. Il se sentit indélicat d'avoir posé la question. Comme lui, Lavi devait se prendre le chou avec sa situation par rapport à Tyki. Il était évident qu'il fasse la gueule, surtout si la mission l'empêchait d'apprendre la vérité. Une quête qui commençait à devenir bien trop commune à son goût. Lavi s'étira, pas vexé pour deux sous par sa bêtise.

« Et toi, alors ? T'as une sale mine. On dirait que tu as pleuré. Il s'est passé un truc avec Yû ? »

Lavi était le plus perspicace des deux, Allen se doutait bien que ses yeux étaient encore rougis. Il se força à rire.

« Je vais peut-être pas t'ennuyer avec ça.

—Si je demande, c'est que je suis disponible pour écouter. » Son sourire était doux. « Allez, parle-moi. »

Allen hocha la tête. Il était peut-être temps de lui dire tout ce qui s'était passé depuis la dernière fois. Il avait évité soigneusement de dévoiler quoique ce soit sur sa situation avec Kanda à Lavi et Lenalee, étant resté pudique sur ses émotions. Peut-être était-ce aussi temps de se lâcher un peu, maintenant que ça avait maturé.

« En fait, c'est compliqué. » Il se mordit la lèvre. « Tu sais ce que je lui ai demandé, et bien... Il a dit non. C'était avant son anniversaire, je vous ai rien dit pour digérer tout ça. »

Ça faisait mal de prononcer ces paroles. Lavi posa sa main sur son épaule. Allen secoua la tête, pour signifier que ça allait.

« Il voulait savoir si j'avais une vraie raison de demander ça, si tu vois ce que je veux dire...

—Tu lui as dit que tu l'aimais ? »

Allen baissa la tête, cette fois. L'idiotie de sa situation, dans laquelle il s'embourbait, le frappait.

« Non. J'ai pas réussi. J'ai dit que c'était à cause du lien. J'ai hésité tout à l'heure, en détournant un peu le sujet. J'ai demandé comment il réagirait si je lui cachais un truc important, et il n'a pas aimé... Il était fâché contre moi. Il veut savoir ce que c'est, maintenant. Je sais que je dois lui dire, mais je suis pas plus avancé. »

Lavi siffla entre ses dents.

« Vieux, écoute... Je vais pas jouer les chieurs, mais oui, tu dois lui dire, surtout si tu as commencé. Qu'est-ce qu'il a dit quand il a refusé, l'autre fois ? Que c'était un problème de sentiments ?

—Même pas. Il l'a évoqué, en me demandant si c'était pour ça que je voulais essayer avec lui. il était hyper froid et il avait l'air contrarié. Je savais pas comment réagir autrement qu'en mentant... Puis il a dit que si c'était que pour le lien, ça n'en valait pas la peine non plus. Je pense que c'est mal barré, dans tout les cas. Il a pas l'air de vouloir que notre relation soit quelque chose de plus. »

La façon dont son "ne te fais pas plus bête que tu ne l'es" avant claqué dans la salle, pile après qu'il ait demandé ce qu'il ressentait pour lui... Allen avait cru le perdre s'il parlait. Kanda s'était tellement crispé. Pas moyen qu'il ait pu bien réagir à ça. Le rouquin parut réfléchir. Il se pinça le menton.

« Tu sais, il se peut que Yû s'exprime pas comme il faut, » dit-il, contredisant justement la vision qu'en avait Allen. « Je peux pas parler pour lui, mais peut-être que ça le gênerait pas tant que ça. Il était peut-être perdu, lui aussi. »

Allen haussa les épaules. Il n'y croyait pas. Mais ce n'était plus la seule chose à considérer à ce stade. Qu'il le dise ou pas, il risquait de s'attirer ses foudres pour deux raisons différentes. Loin de l'abattre, ça lui confirmait encore une fois qu'il était temps d'arrêter les idioties. Il avait toujours la trouille. Il fallait s'en dépêtrer malgré tout. Il serra les poings.

« Je le saurai bientôt, en tout cas. Je vais me faire violence et lui dire avant qu'on arrive au Japon. J'espère juste que mes chaleurs patienteront jusqu'à ce que je sente que c'est bon.

—Vas-y sans précipitation, lui conseilla Lavi en avisant son stress sous-jacent. Quand vous serez posés, que cette conversation se sera un peu tassée. Ça va le faire. Tu sais, je vous vanne toujours un peu, parce que ça m'éclate de le voir démarrer au quart de tour et toi avec, mais je te soutiendrais quoiqu'il arrive. Si t'as besoin de moi, tu sais où me trouver. »

Souriant, Allen hocha la tête. Il donna lui aussi un coup d'épaule à Lavi.

« Te moque pas trop de nous, on est à cran pour l'instant, dit-il sans changer de ton. Il faudra garder ça pour plus tard. Mais toi aussi, tu sais où me trouver. Dis-toi qu'au moins, tu risques pas de croiser Tyki dans ce train. »

À sa surprise, Lavi éclata de rire à gorge déployée. Il y avait un côté effrayant à ce son qui se heurtait au vide. Lavi était parti dans un fou-rire qui le faisait presque pleurer. Allen en fut choqué en premier lieu. Le front plissé, il observait Lavi s'étouffer sans pouvoir reprendre son calme comme si c'était la blague de l'année. La façon dont il se bidonnait, plié en deux, devint communicative. Les sons qui sortaient de sa bouche étant de plus en plus ridicules.

Allen finit par se mettre à rire lui aussi.

« C'est vrai que ça serait sacrément un coup de pute de la vie, ça, dit l'archiviste en se calmant enfin. Parle pas de malheur, va. »

Allen pouffa encore. Lavi s'essuya l'oeil en marmonnant un "putain" qui fila de ses lèvres en un souffle.

« Je ne fais que plaisanter, t'en fais pas.

—Je sais pas si t'es très bon aux blagues, mon cher ami. C'est mon domaine, laisse-le moi.

—Vu l'effet que ça a eu, je t'ai surpassé, on dirait. Et je te ferais dire que l'humour, ça me connaît. J'ai été clown.

—Le mien est plus subtil que ça, tu le sais bien. » Lavi eut un sourire un poil vantard, alors que c'était pourtant un beau mensonge. « Mais t'as fait fort, ouais. Je l'avais pas vu venir, celle-là. Elle est bonne. Mais elle fait pas le ménage. »

Ils se remirent à rire comme deux idiots. Ils changèrent de sujets, discutant de la forme des nuages, de l'histoire des fermiers dans cette région de campagne qu'ils traversaient, des anecdotes sympas qu'il y avait à savoir sur Saint-Petersbourg. Lavi n'était pas avare de partage sur ses connaissances.

Allen se sentit soulagé. Il avait le coeur plus léger. Heureusement que Lavi était là.


Le soir vint beaucoup trop vite au grand regret de Lavi. Tyki devait l'attendre au wagon restaurant, comme l'autre soir. Il y alla la boule au ventre, ne sachant pas du tout comment se comporter. Il préférait laisser Allen et Kanda en paix, le premier avait proposé un jeu de cartes au dernier et il essayait de l'amener vers des conversations plus légères que celles qu'ils avaient dû avoir tout à l'heure. Kanda n'en montrait rien, mais Lavi parvenait à discerner qu'il n'était pas dérangé comme il l'aurait été avant par les sollicitations d'Allen et ses jeux. Son rictus en coin révélait qu'il y prenait plus de plaisir qu'il n'en affichait à cause de sa présence. D'où sa décision de leur laisser la cabine. Ils avaient réellement une complicité, derrière leurs difficultés, Lavi trouvait cela touchant.

Il ne fallait qu'un peu de temps avant que ces deux-là fassent mûrir leurs sentiments. Lavi espérait pour eux qu'ils y arrivent bientôt.

Son lien prendrait-il une telle tournure, un jour ? Il ne le voulait même pas.

Tyki voulait apprendre à le connaître. Quant à lui, il ne savait pas trop s'il voulait en savoir plus sur le Noah. Il voulait surtout ne plus avoir peur. Se sentir en sécurité. Trouver une solution pour que ce lien ne lui pourrisse pas sa vie. Ils avaient parlé d'entrevue de quelques minutes. La salle de restauration était un lieu public, il aurait moins peur que dans sa chambre. Il était plus rassuré qu'avant par sa présence. Tyki déclarait ne pas vouloir lui faire du mal. Il avait été sincère, Lavi avait bien ressenti sa peur de virer cinglé avec ses propres hormones. Ça ne voulait pas dire qu'il lui faisait confiance à cent pourcent.

Merde, il ne savait pas quoi faire de ce qu'il lui avait appris.

Il allait devenir un oméga, qu'il le veuille ou non. Il n'arrêtait pas d'y penser, bien qu'il ait fait son maximum pour se montrer sous son jour le plus enjoué toute la journée. Il ne ressentait rien, dans son corps, qui indiquait le changement. Il n'avait pas de crampes, comme Allen. Il se souvenait bien qu'il n'avait pas eu grand-chose avant le dernier moment, la première fois. Ce serait vraisemblablement son cas.

Marchant jusqu'au wagon suivant, Lavi voyait la pièce tanguer sous son regard.

Il était bien plus angoissé qu'il n'aurait aimé l'admettre.

Ses pas le menèrent à sa destination, bien qu'il s'y rende à reculons. Son oeil précis ne tarda pas à voir Tyki Mikk, au fond de la salle, attablé avec un repas chaud et un verre de vin. Il y avait la bouteille qui allait avec. Il ôta son chapeau en le voyant. Lavi déglutit. Pas sûr que du vin soit bien indiqué entre eux. Il se déplaça à sa hauteur, prenant place en gardant une expression sérieuse. Tyki le servit.

« Si tu veux manger quelque chose, n'hésite pas, c'est pour moi.

—Ça ira. »

Son estomac gargouilla à ce moment-là. Il n'avait pas si mangé que ça, tout à l'heure. Allen s'était enfilé joyeusement la moitié non-touchée de son assiette, Kanda l'ayant fixé de façon insistante l'air de s'interroger sur ce qui se tramait. Lavi ne possédait pas l'appétit d'ogre du blandin, sans pour autant être un oiseau. Tyki eut un rire, car il avait perçu le grondement émanant de lui. Il prenait la situation avec tant de désinvolture que ça énervait Lavi.

« Mange un truc, Lavi. J'imagine que ça doit être compliqué pour toi. T'affamer n'aidera pas. »

Lavi soupira, sa langue claquant dans sa bouche d'agacement. Il observa la carte quelques instants. Rien ne lui faisait envie. Le steak frites dans l'assiette de Tyki sentait pourtant bon. Le plus âgé fit signe au serveur.

« Je prendrais comme lui, dit Lavi en désignant l'assiette à demi-contre coeur.

—Très bien. »

Le serveur partit. Lavi trempa ses lèvres dans son verre de vin.

« Bois ça doucement, c'est pour accompagner le repas, pas pour être fini en un coup.

—Je ne suis pas ignorant, je te remercie. »

Il aurait préféré une bière, comme tout à l'heure.

« Comment tu te sens ? » s'enquit Tyki.

Lavi rit jaune. Il se sentait comme on pouvait se sentir quand toute une identité était mise à mal, quand le corps trahissait l'esprit et que l'on ne pouvait rien y faire.

« Si tu veux tout savoir, j'ai l'impression d'être au coeur d'une lente explosion qui m'engloutit et que je regarde faire sans pouvoir bouger un orteil. Donc mal. »

Tyki siffla entre ses dents, l'air bête. À quoi pensait-il ? Lavi ressentait bel et bien ça. Ce serait inéluctable, il ne pouvait ni lutter ni se lamenter. Juste attendre la catastrophe avec le sourire et la peur dans l'estomac. Le serveur déposa le plat de Lavi, ce dernier enlevant ses coudes de la table en faisant de la place. Il le remercia. Au lieu de se mettre à manger, il but encore.

« On trouvera une solution pour que tout se passe bien.

—C'est pas le seul problème. Allen est un oméga aussi. Il va aussi avoir ses chaleurs. J'ai entendu dire que deux omégas proches émotionnellement ont tendance à synchroniser leurs cycles. C'est un effet connu. Tu penses que c'est possible que ses chaleurs déclenchent les miennes plus tôt ? »

Ou inversement, d'ailleurs. Lavi se torturait l'esprit aussi avec ça. Ils auraient été bien lottis, à exploser en même temps. Tyki haussa les épaules. Il ne put s'empêcher d'avoir un rire ironique.

« Putain, vous êtes pas dans la merde, les Exorcistes...

—Sans déconner, Tyki ! »

Lavi tapa du poing sur la table. Vu la tranche de rigolade qu'il se payait, ils leurs préparaient une belle surprise. Il avait des questions. Il se mordit la lèvre.

« T'as dit que tu dirais rien, mais t'es tellement bête que tu vends la mèche malgré toi. Vous nous réservez quoi ?

—Tu m'aurais pas comme ça. Je parle seulement de ce voyage en train, vous faites une belle équipe de bras cassé, toi et le gamin... Elle est pas là, la fille ?

—Lenalee ? Elle est restée à l'Ordre. »

Tyki caressa son menton en réfléchissant. Lavi n'avait aucun intérêt à lui cacher ce détail, puisqu'il le voyait très bien. De même que lui ne voyait aucun des membres de sa famille, à moins qu'il n'ait planqué Road dans sa valise. Grâce à Allen, ils n'avaient repéré aucun Akumas dans ce train.

« Pourquoi tu voyages seul ?

—Parce que je suis peut-être le seul qui va au Japon. Je suis peut-être en vacances. Faut bien profiter de la vie. »

Lavi prit une poignée de frites avec sa fourchette. Tyki avait un petit sourire charmeur en coin, qui ne fonctionnait qu'à moitié sur lui. Ça l'aurait franchement étonné, surtout si on lui demandait d'être discret. Si ce n'était que des vacances, aussi, Tyki ne ferait pas tant de mystère. Il n'avait pas le profil du type qui cherchait à poser un voile sur des détails de ce genre. Il dégageait trop d'insouciance. Non, de ce que Lavi percevait de lui, il était persuadé qu'il se serait vanté des soirées mondaines auxquelles il allait assister, des restaurants auxquels il voulait goûter... Ce genre de trucs.

Il coupa un bout de viande, secouant la tête. Il ne rentrerait pas dans le jeu de l'alpha.

« J'ai réfléchi, lança-t-il. Dis-moi, imaginons que t'aies déjà mis les tiens au courant du lien, et qu'on t'ait justement demandé de me séduire ? Je suis un Bookman, je peux être utile. Je suis pas idiot. J'ai beau être un Exorciste, les Bookman s'entendaient bien avec les Noah, avant. J'ai du mal à croire que tu en fasses un secret. »

Il fallait qu'il balance ça, afin de juger de la réaction de Tyki. Lavi ne pouvait toujours pas lui faire confiance comme ça, boire ses paroles avec naïveté. Il aurait fallu avoir une conscience de la situation lunaire pour ça. Le choc faisait ce genre de choses à l'esprit. Lavi avait le privilège d'y échapper et il comptait bien l'utiliser. Tyki reprit une gorgée de vin. Il avait eu un mouvement de recul, puis il s'était mis à sourire.

« Je pense qu'ils réagiraient comme ça si je leur disais, ouais. »

Lavi fronça les sourcils.

« Mais t'avais dit hier soir que...

—Je sais pas comment ils réagiraient s'ils savaient que je décide pas forcément de le faire, » Lavi nota le mot "forcément, « et que je pense à mes intérêts avant ceux de la famille. Ça, c'est un flou pour moi. Road et le Comte Millénaire veulent qu'Allen nous rejoigne. C'est pour ça qu'ils se permettent des familiarités avec lui et que ça ne choque pas. »

Familiarité... Road avait quand même embrassé Allen. Lavi comprenait toutefois ce que Tyki voulait dire. S'il refusait de le manipuler, les autres auraient un peu de mal à comprendre pourquoi. Il haussa les sourcils.

« Ouais, mais si on te disait de dire ça pour me mettre en confiance pour que je décide tout seul de te suivre ? T'as pas dit que tu le faisais "pas du tout". »

Tyki éclata de rire. Quelques têtes pivotèrent dans leur direction. Lavi ne fléchit pas.

« T'es du genre têtu, toi. Écoute, je peux pas te faire lire mes pensées. Et si je pouvais, je le ferais pas. J'ai trop à y perdre, tu t'en doutes bien. Tu le découvriras tout seul. Ou pas, d'ailleurs... »

Le retour de ce petit sourire. Lavi ne pouvait pas s'empêcher de le trouver beau. C'est le lien, se répétait-il. Il fait cet effet-là. C'est totalement normal. Il ne faut pas y succomber. Surtout quand il se fout de ta gueule sur un sujet si important.

« Tu sais, reprit Tyki, le Comte aurait bien aimé être lié à Neah pour récupérer le Quatorzième. Il a eu les boules que ton pote le couteau de cuisine l'ait eu à sa place, il a fait la gueule pendant des semaines après l'avoir appris. »

Lavi se demanda comment ils le savaient. Puis, en pensant au fait que Tyki le suivait depuis un moment, ils avaient dû aussi faire surveiller Allen. D'une manière ou d'une autre. Le Comte ne la jouait pas agressif, avec eux, pas depuis qu'ils avaient attaqué le QG. Ce ralentissement était observable, comme s'ils jouaient aux échecs et qu'il s'amusait à les bloquer sans leur asséner le mat ou leur en donner l'opportunité. Ainsi, ils pourraient frapper fort. En guerre, c'était une stratégie payante. Épuiser l'ennemi pour une frappe éclair.

« Tu veux dire que Kanda est aussi lié à Neah ?

—Pas exactement. Il est en dormance, donc il n'est lié qu'à Allen. Si Neah se réveille un jour, personne ne sait ce qui peut se passer. »

Le sourire de Tyki vira de biais.

« Tu en as une idée, asséna Lavi.

—Ouais, j'en ai une petite. On en a pas mal discuté, avec Road. Reste à voir qui a raison.

—C'est quoi, vos théories ? »

Tyki termina son verre de vin. Il haussa de nouveau les épaules.

« Disons que je suis un Noah réveillé. Tu es lié à moi, et tu es aussi lié à Joyd. Mais ça, c'estparce queje suis réveillé. Tu piges ? »

Lavi hocha la tête lentement. Ouais, il pigeait. Neah pouvait très bien être aussi lié à Kanda, ne l'être à personne ou être lié à quelqu'un d'autre... Quels en seraient les effets sur le lien d'Allen et Kanda ? Il avala un peu de frites. Un sourire vint s'étaler sur ses lèvres.

Il avait eu une illumination.

« Ça veut dire que si je te tue, je ne serai plus lié à Joyd lorsqu'il se réincarnera ? »

Tyki ne se vexa pas, bien qu'il aurait pu tout à fait prendre cela comme une menace.

« Faut déjà y arriver, mon petit chat.

—Épargne-moi ces surnoms à la con, ça me plaît pas du tout. »

Un air rieur lui faisait face. Tyki le savait, et il le faisait bien exprès. Lavi était bien conscient qu'il n'était pas en capacité de se battre contre Tyki. Leur rencontre de l'autre fois gisait encore dans sa tête comme un malheureux souvenir. Il souhaitait de toute son âme que celui qui trouverait une solution pour que ça se passe bien durant ses chaleurs serait Tyki. Il ne voulait pas le revoir submergé par son instinct d'alpha. Morose, il se servit de nouveau.

Le repas continua dans un silence à moitié confortable. Tyki n'avait vraisemblablement plus rien à ajouter, ou alors il se décidait à finir son assiette dont le contenu refroidissait. Lavi avait des questions, encore et toujours. Il se doutait que Tyki devait en avoir aussi, malgré son silence. À savoir si c'était un autre jeu, à qui céderait à sa curiosité le premier, qui ferait une conversation badine ou rentrerait dans le vif, ou si c'était peut-être parce que Tyki n'était pas si avancé que ça. Quelque chose s'alluma dans l'esprit de Lavi, comme une petite ampoule qui brillait.

Ici, c'était comme la sensation d'avoir oublié d'éteindre un feu dans une forêt et de retourner sur place lorsqu'elle était cramée.

Le voyant sauter au plafond sur son assise, comme pétrifié, Tyki plongea les yeux dans les siens.

« Tu... sens mes émotions, ou pas ? Kanda peut sentir celles d'Allen. »

Voilà l'objet de sa panique. Tyki s'adossa de nouveau à la banquette.

« De plus en plus. Tes fragrances émotives sont assez brouillées à cause de ton changement. Je sens surtout l'odeur d'oméga qui grandit. Ça prend toute la place. Ce que tu ressens, j'y arrive surtout quand je te touche. »

Lavi en fut à moitié soulagé. À l'heure actuelle, il ne percevait que peu de choses, il sentirait bientôt le reste. Tout comme Allen, ou plutôt comme tout le monde au fond, le jeune archiviste n'aimait pas du tout l'idée que quelqu'un ait un accès complet à ce qu'il ressentait. Même en parvenant à tout démêler, ça rendait les choses plus compliquées par bien des aspects.

« Je peux ? » demanda Tyki, brisant la réflexion de Lavi.

Il lui montrait une paume nue. Lavi hésita. Il ne voulait pas savoir ce que le Noah percevait de lui. Ou le voulait-il ? Lavi était curieux. Les expériences, la connaissance, c'était son truc, ce qui lui avait enseigné son grand-père. La vérité, même inconfortable, valait la peine d'être connue. C'était ça, de creuser, creuser, encore et encore. Mieux valait savoir à quel point Tyki ressentait les choses que d'y penser dans le lit inconfortable du train comme un imbécile en se retournant le cerveau.

En considérant que le salaud soit fiable.

Il ressentait peut-être sa détresse, ses pointes d'amusement, d'hésitation, et jouissait du pouvoir que lui accordait le mensonge.

Le rouquin tendit sa main. Il la déposa au-dessus de celle de Tyki. Tout de suite, les sensations chaudes lui donnèrent des fourmis dans le bras. Tyki fronçait les sourcils, le visage écarquillé dans un étonnement palpable. Il sentait bel et bien des trucs.

« Tu sens quoi ?

—Une hésitation. De la peur. Rien qui me surprend. Et je sens aussi une forme de plaisir. Ai-je tort ? »

Lavi rougit malgré lui. Il voulut se dégager en réflexe, Tyki retenant sa main en douceur.

« Ne te ferme pas. C'est normal. J'ai l'impression qu'entre nous, c'est plus sensoriel qu'olfactif, pour partager ce genre de choses. On m'a dit que ça dépendait de certains liens.

—Qui t'a dit tout ça ? Je pensais que les symptômes étaient assez universel pour tout le monde. »

C'était bel et bien ce qu'on lui avait appris.

« C'est comme ça que le lien est vécu par un sigma, très souvent. Ma famille discute librement de ce genre de choses, pour qu'on ne soit pas surpris.

—Alors tu vas bel et bien devenir fou quand je serai en chaleur... Avec ce que je vais sécréter et l'appel de mon corps, ça sera impossible à contrôler. »

Lavi sentit la détresse l'envelopper. Tout devint sombre, autour de lui, comme si tout avait disparu, le train, les banquettes, l'odeur de nourriture et de vin, les passagers... Il n'y avait que cette main qui le guidait vers des ténèbres dont il craignait d'approcher. Tyki donna une caresse à sa paume. Cela l'apaisa malgré tout bon sens. Le toucher de Tyki avait bel et bien la possibilité de changer ce qu'il ressentait.

C'était terrifiant. Car quelque chose comme ça n'existait pas que pour le meilleur, mais aussi le pire.

Quand Tyki le lâcha, Lavi sentit son estomac se retourner dans ses entrailles.

Il sentit que quelque chose coulait le long de son nez. Sa main s'y portant, il y vit du sang.

« Putain de merde..., » s'agaça-t-il en prenant une serviette pour s'essuyer. « C'est...

—Ça aussi, c'est un effet courant. Ça passera avec le temps. Et pour te répondre, je vais faire en sorte que ce ne soit pas le cas. Je te le promets. »

Passant sur ses promesses, Lavi allait demander pourquoi il ne saignait pas, lui, quand il aperçut son nez brillant. Tyki semblait être moins réceptif que lui, qui pissait le sang sur le linge blanc, tandis qu'un petit mouchoir parut lui suffire à se débarrasser de son propre sang.

« Je vais retourner dans ma chambre, bredouilla Lavi. Je... Merci pour le repas. »

C'était si idiot, de le remercier pour ça. Tyki acquiesça.

« De rien. J'ai été content de discuter avec toi. Bonne nuit, Lavi.

—Bonne nuit. »

Retournant se coucher à pas de loup, Lavi avait le coeur qui battait à tout rompre de sentiments conflictuels. Imposés par le lien. Siens, au final. Il préféra aller aux toilettes pour se débarbouiller au lavabo, pour ne plus avoir le visage de celui qui vient de s'enfiler un steak et du bon vin. Tyki avait pris une bonne bouteille, il ne s'était pas foutu de sa gueule.

Il finit par rire face au miroir, son nez n'arrêtant pas de saigner. Ils allaient peut-être se faire buter au Japon alors qu'il serait en chaleur, qu'Allen le serait aussi, que Kanda serait hors d'état de combattre et que Lenalee ainsi que tout autre personne mettrait près de quinze jours à les rejoindre s'il y avait besoin de renfort. Pendant ce temps-là, il se faisait payer un dîner au chandelle avec l'ennemi.

C'était la blague de l'année, et il ne pouvait même pas la faire partager, celle-là.


Lenalee n'avait pas adressé la parole à son frère depuis l'annonce qu'il lui avait faite.

Elle en était incapable.

Chaque fois qu'elle y pensait, elle brûlait de colère. On lui avait demandé de passer voir Hevlaska dans la journée, elle s'y était refusé, préférant s'enfermer dans sa chambre. Ce qui la dérangeait le plus, c'étaient les mots de Komui lorsqu'il avait été taper à sa porte pour la convaincre de commencer son nouvel entraînement. Des paroles qui, au fond, renforçaient le sentiment déjà ancré qui faiblissait sa rage. Il l'accusait de se montrer immature, de refuser de comprendre que tout ça la dépassait. Il avait voulu entrer pour la consoler, croyant encore qu'elle était triste. Si elle pleurait à moitié, certes, elle avait hurlé un "non" ferme en le voyant tourner la poignée, qu'elle avait verrouillé à double tour. Elle avait balancé une chaussure contre la porte, furieuse.

Komui n'avait pas insisté. Il s'était excusé à nouveau.

Une part d'elle-même y était sensible. Elle avait cette impression de faire un caprice d'enfant, parce que lutter ainsi était ridicule. Ça retardait l'échéance. Elle était capable d'entrevoir que Komui n'avait pas totalement tort. Cela ne rendait pas moins ses émotions légitimes. Elle s'y accrochait et ne voulait pas les laisser partir. Elle avait besoin de temps, elle n'irait pas faire leur saloperie de synchronisation aujourd'hui.

En plus de la trahison, elle était déçue. Son grand-frère avait toujours été de son côté, la chérissant, l'infantilisant peut-être un peu trop si leur écart d'âge était à moitié responsable. Il était revenu au moment où sa dépression atteignait son paroxysme. Elle ne pensait pas qu'il la trahirait comme ça, ça tournait en boucle dans sa tête.

Ça ne serait venu que de Luberrier, il lui aurait imposé ça sans l'aval de son frère, elle aurait été heureuse de trouver du soutien en lui. Qu'il ait accepté seul, qu'il ait préféré prendre cette décision à sa place... Bon sang, elle devenait folle. Sa respiration s'emballait alors que ces pensées l'engloutissaient.

L'Ordre Noir lui avait pourri la vie. Orpheline arrachée à son pays, elle avait dû apprendre une langue qu'elle ne connaissait pas quand elle était arrivée, ça avait été si dur de parler anglais alors qu'elle n'en avait aucune motivation. L'enfance rendait réceptif à un tel apprentissage, mais avec les circonstances, elle l'avait extrêmement mal vécu, d'autant plus qu'elle avait arrêté de parler la sienne et que son expression s'en était appauvrie — quand Kanda était arrivé de Chine, elle avait au moins cru pouvoir discuter avec lui, sauf qu'il ne parlait pas beaucoup. Ni chinois, ni tout court, elle avait fini par le découvrir. Oh, elle ne lui en voulait pas. À son retour, son frère lui avait reprendre leur langue, la faisant échanger avec la branche Asiatique à son souhait. Lenalee n'avait jamais voulu oublier sa culture. On l'avait déracinée, ça, elle s'en souviendrait pour toujours. Les épreuves de synchronisations avaient meurtri son corps, comme pour tous les Exorcistes. Elle avait dû ignorer la douleur alors qu'elle n'était qu'une toute petite fille. Maintenant, ils voulaient son âme. Elle s'y résoudrait. Parce qu'avoir pleuré dans les bras de son frère était une forme de capitulation. Elle voyait toujours la manière dont elle pourrait mettre ses capacités à profit. Et surtout parce qu'encore une fois, on se fichait de ce qu'elle désirait.

Elle le ferait.

Pas aujourd'hui. C'est tout ce qu'elle demandait.

Tant pis si elle se comportait comme une gamine pleurnicharde, elle se l'accordait au moins quelques temps.

Son Golem s'agita, une voix robotique, celle de 65, parlant au travers.

« Mademoiselle Lee, quelqu'un vous entend à la porte. Vous avez une mission. »

Lenalee fronça les sourcils.

Maintenant ?

« Je ne suis pas prête, argua-t-elle, mon frère ne m'a pas prévenue... Je n'ai même pas de bagages.

—Venez à la grande porte. Des bagages ne seront pas nécessaires. »

À la hâte, la jeune fille se prépara. Elle ramassa sa chaussure encore échouée contre la porte et enfila son manteau pour chasser ses jambes nues, il pleuvait, elle le voyait depuis sa fenêtre.

Descendant les escaliers de l'aile des dames quatre à quatre, elle salua quelques Traqueurs d'un sourire sans entrain, empruntant le couloir qui menait à l'entrée. Elle eut un mouvement de recul dès qu'elle vit qui se tenait là. Link était de retour. Et il n'était pas tout seul. Une petite blonde dans un uniforme de Crow se tenait à moitié cachée derrière lui. L'adulte posa une main sur son épaule, pour l'encourager. Lenalee songea qu'elle avait l'air encore plus jeune qu'Allen. Elle ne devait même pas avoir seize ans.

« Lenalee, je te présente Tewaku. Elle est une Exorciste de Troisième-génération, et une de nos meilleures magiciennes. Elle va t'initier à la magie. Tout les gardiens la maîtrisent en plus de leurs Innocences. Félicitation. »

Lenalee avait entendu dire que les CROW magnaient la magie, elle ne savait pas qu'un Exorciste pouvait l'utiliser également. Il y avait des rumeurs concernant Cross Marian, et elle n'avait jamais questionné Allen vu sa tête de six pieds de long quand on lui parlait de son maître. Elle observa la gamine qui ne lui souriait même pas, se contenant de la fixer timidement. Elle n'eut pas le coeur à répondre aux félicitations de Link.

« Quand commençons-nous ? demanda-t-elle d'un ton sec.

—Tout de suite. Tu étais censée avoir une première séance avec Hevlaska, si je ne trompe pas. »

Lenalee se mordit la lèvre. Révéler devant Link qu'elle n'y avait pas été, c'était s'exposer à des représailles, et s'humilier devant la jeune fille qui allait être sa professeure. Elle offrit son sourire le plus hypocrite. Se tint plus droit. Faire bonne figure devint son objectif. Ses jambes furent pourtant fébriles.

« Oui, c'est bien ça. »

Link demeura parfaitement composé.

« Tu sais donc ce qui va se passer. »

Pas du tout, du tout.

Elle sourit encore.

« Oui, ne vous inquiétez pas.

—Bien. Tewaku, à toi de jouer. »

Lenalee n'eut pas le temps de comprendre.

Elle se retrouva saucissonnée dans des sceaux magiques qui lui brûlèrent la peau. Lenalee poussa un cri malgré toute sa fierté. Ça faisait mal.

Au regard de Link, qui la vit se tortiller, perdue et endolorie — elle croyait qu'ils iraient au moins dans une salle d'entraînement, pas qu'ils la prendraient par surprise ici !, et de Tewaku qui chercha dans celui de l'alpha un indice sur la conduite à adopter, elle pensa qu'elle aurait peut-être mieux fait de dire la vérité.

À suivre...


Note : Ce chapitre aura terminé d'installer certains d'éléments qui l'air de rien sont importants pour plus tard ;).

Allen prend enfin la ferme décision de faire honneur à sa devise, Lavi et Tyki s'apprivoisent et Lenalee commence sa formation de gardienne sur le vif... Ça fait un beau cocktail d'événements, j'ai hâte de m'atteler à la suite :D. (Ça sortira pas aussi vite, par contre xD)

Pour la magie dans l'univers de DGM, après avoir scruté le wikia j'ai cru comprendre que c'était assez flou, dans les tomes ce n'est pas beaucoup plus développé que ça... Alors je vais un peu faire ce que j'ai envie, en essayant que ça reste assez "vraisemblable" par rapport à l'univers de DGM. Comme pour les gardiens de l'Innocence, je pars un peu en free-style.

Concernant le point autour du langage, le personnage de Lenalee est pas mal critiqué pour sa faiblesse émotionnelle, mais elle a vécu une immigration forcée en étant seule, et c'est intéressant de le remettre en perspective pour sa caractérisation je trouve.

Avis ?

Comme toujours, hésitez pas à laisser un petit mot !

Merci d'avoir lu :D