Le titre est l'infâme Unholy de Sam Smith.

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Le duo Rhyddid n'était resté que quelques jours, le temps que les Spades découvrent à quel point le père et la fille faisaient parties de la famille. Cela avait été aussi l'occasion pour Marina de retrouver une vieille amie. Elle avait littéralement sauté avec joie sur le dos de la jeune femme aux cheveux rouges et noirs quand elle l'avait vue. Et Carmen s'était contentée de sourire à cela avant de lui rendre l'étreinte. Pour ceux qui avaient encore des doutes sur le fait que Marina soit une espionne, cela avait apaisé les soupçons. Marina s'était empressée de présenter à son amie les membres de l'équipage dont elle faisait désormais partie. Chris avait été très heureux de rencontrer la cheffe des Marches Tempêtes et il avait fallu intervenir avant que le duo ne parte dans un débat médical avancé. Ace était devenu rapidement ami avec la jeune femme à peine plus jeune que sa cousine, ce qui le faisait bien rire intérieurement quand il savait que la seule rencontre entre Amelia et Carmen avait échappé de peu à une bagarre. Marina aurait souhaité pouvoir présenter un peu plus Kali à Carmen, vu qu'elles étaient les deux seules filles des Spades (Ace ne comptait pas), mais l'elfe se contenta d'un simple bonjour avant de retourner à ses affaires. Plus de temps pour Marina, Ace et Carmen pour refaire le monde.

Seulement à côté, Marco se faisait étrangement distant et discret, ce qui inquiétait son amant. Quand les Rhyddid avaient annoncé leur départ, le Phénix avait rapidement adressé quelques mots à sa filleule qu'il fuyait presque avant de parler au capitaine.

Pour le coup, le zoan partit pour une mission solo de son côté, laissant Carmen en charge de l'infirmerie en son absence, et surtout, de la santé de leur paternel. Certes, Marco avait vu un médecin très compétent en Chris, au point de lui demander de l'aide régulièrement pour la formation des infirmières, mais l'équipage n'était pas encore assez à l'aise avec le comportement distant des Spades, donc, lui confier comme ça la santé du capitaine n'était pas une bonne idée. Raison principale pour laquelle Marco avait demandé à sa filleule de le remplacer à ce poste en son absence. Et c'était aussi l'occasion pour sa filleule de voir les compétences et le comportement du nouvel élément de l'ONG.

C'est ainsi qu'ils levèrent l'ancre de Sphinx. Izou avait laissé sa place à Jozu et chacun regagnait son coin attitré du Shin Sekai. Les Spades, ainsi que la Seconde flotte, seraient déposées sur une autre île du territoire pour récupérer un petit navire pour rejoindre une autre île où l'un des hommes qu'ils ciblaient se trouveraient. Ace avait choisi ce gars en particulier pour une bonne raison. D'après Shakky (vu que Javier ne s'était toujours pas excusé ou autre, son neveu ne risquait pas de le recontacter même pour des infos), l'individu, un utilisateur du SMILE le rendant à moitié fusionné avec un putois, avait tendance à profiter de l'influence de Kaido pour faire le con avec les femmes. Alors, le D. voulait s'assurer qu'il baisse sa garde et de venger toutes les nanas qu'il avait tuées après avoir abusé d'elles.

Et sur le navire secondaire, qu'ils prirent donc pour rejoindre le lieu de l'affaire, les Spades étaient devant un mystère. Comment Eric, qui après six ans sur le même navire, n'arrivait pas à aller aux toilettes sans se perdre, arrivait à les faire naviguer dans le Shin Sekai à la perfection à moindre risque et en peu de temps ? Une des nombreuses énigmes de la Grand Line.

Ce n'est qu'une fois à terre que les choses se corsèrent. Ace voulait frapper leur cible principale quand elle aurait la garde la plus basse, c'est-à-dire, dans le club de charme qu'il fréquentait sur l'île où ils se trouvaient. C'était d'ailleurs le lieu de rendez-vous pour beaucoup des échanges d'armes. Mais pour se fondre dans la masse, il aurait certainement besoin de son atout, de Ann. A côté, Edwin ne voulait pas que lui et ses gars fassent le pied de grue à attendre le navire au port. Cela avait été un bras de fer, mais Ace avait réussi à le gagner. Et bon sang, c'était mieux ainsi. Voyager dans un espace si petit à proximité de Marshall D. Teach avait été un véritable supplice pour lui. Cela le rendait malade d'être en sa présence. Sur le Moby Dick, cela pouvait être géré, puisque le navire était assez grand pour que le logia l'évite, mais durant le chemin, ça avait été autre chose. Et ça avait soulevé quelques questions qu'il avait préféré laisser en suspend.

Au final, avec juste Chris et Oilonev pour le couvrir, le D. s'était fait embaucher dans les danseurs du club. Devant la barre lisse et métallique au centre d'une des nombreuses scénettes du cabaret, Ace sentait un nœud dans son estomac en se rappelant des sous-entendus de son oncle. Mais il passa le pas. Il faisait ça pour Oden et O-Tama. Pour Wano. Sa personne n'avait aucune importance, quand il pouvait être un rouage pour sauver d'autres dans le besoin. Si pour cela, il devait sacrifier sa fierté et son honneur, ainsi soit-il. Kali s'était bien proposée pour faire l'assassinat dans le cabaret, mais Ace avait refusé de la laisser se confronter à une situation qui aurait pu lui rappeler de mauvais souvenirs.

Il allait gérer lui.

- Tu sais, Ace, tu devrais songer à toi, parfois. Arrêter de faire passer les autres avant toi, commenta simplement Patrick quand le D. eu fait la répartition des rôles.

Le capitaine n'eut aucune réponse à son second outre un regard perplexe.

- Tu as le droit de vivre, d'avoir tes désirs, tes envies et de parfois, songer à toi, au lieu de te plier en quatre pour les autres, poursuivit le roux. De vivre pour toi.

La seule crispation des mains du logia fut l'unique réponse.

Non, il ne pouvait pas. Il avait arrêté de songer à lui quand il avait repris sa vie suite à sa tentative de suicide. Le prix de sa vie, c'était de faire passer les autres avants. Le prix de sa vie, il résidait dans le bien-être des autres. Lui, il n'était qu'un rouage dans ce but. Il n'aurait le droit de vivre que lorsqu'il aurait réparé les crimes qu'on lui imputait. Lorsqu'il aurait compris pourquoi on avait cherché sa mort. Il aurait le droit de songer à sa vie quand il aurait vengé les morts de la traque de South Blue.

C'est sur ce sentiment que commença la longue attente.

En tant que danseur masculin, Ace avait fait exprès de se faire embaucher bien à l'avance, histoire d'être en place et de réduire les soupçons si on se posait des questions. Il y avait aussi que dans ce genre d'endroits, entre les artistes en tenues légères et l'alcool, les langues étaient rarement sur leur garde, alors, sous prétexte d'intégration, le D. avait pris ce temps d'attente pour poser des questions sur les clients et les « ragots ». Quand il revenait au navire pour se restaurer et se reposer, il avait toujours des informations intéressantes sous le bras. Pas forcément sur leur affaire, mais utile pour la vie dans le Shin Sekai. Certaines d'entre elles, il les refilait même à Estia, sous prétexte de règlement par avance pour tout ce qu'elle apprendrait pouvant se rapporter à Kaido. Javier pouvait s'asseoir sur ces infos.

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Marco s'était fait discret en descendant sur l'île. D'un côté, il avait vu l'équipage de la seconde flotte avec les Spades s'intégrant sans bruit et sans remous dans la ville, de l'autre, il avait remarqué le navire portant le pavillon de Kaido. Raison de plus pour être discret. Il s'était posé dans un coin de l'île, avant d'enfiler blouson et bonnet pour se rendre moins reconnaissable, avant de rejoindre la ville. Il tomba sur Edwin en premier qui le repéra et le reconnut assez vite pour aller s'isoler dans une ruelle afin de faire son rapport.

- On a vu le navire au port. Pour faciliter les choses, Portgas veut qu'on attende que les gros bonnets ne soient plus à bord pour faire l'attaque, avant qu'on rejoigne tous le cabaret pour en finir avec eux, dit simplement le pirate quand le zoan lui demanda son rapport. En attendant, il se roule pas les pouces, il est doué pour obtenir des infos, il a toujours des trucs de neufs à nous apprendre depuis qu'il a commencé son infiltration.

- Il est dans le cabaret, c'est ça ? devina Marco avec une lassitude montante.

- Je vois pourquoi Oyaji voulait l'adopter en premier lieu. Pourquoi il disait que s'il continuait comme ça, le gosse allait se faire buter.

Le blond leva un sourcil de perplexité alors qu'Edwin se massait la nuque avec un clair malaise.

- Il se met au-devant du danger, il veut prendre les coups pour tout le monde. L'une des nana s'est proposée de s'infiltrer, mais il lui a refusé pour cause de possible PTSD.

Le brun eut une grimace.

- J'étais pas censé entendre la conversation, mais voilà…

- Et pourquoi tu me dis ça ? Où est le rapport, yoi ?

- Ben… y'a son second qui lui a rappelé qu'il avait le droit de vivre pour lui. C'est pas le genre de chose que l'on doit rappeler à son capitaine. D'accord, un capitaine d'équipage doit sacrifier deux trois trucs s'il veut que ses potes le suivent, mais la façon dont c'était dit… c'est comme si tout ce qu'il faisait, c'était pour autrui et qu'il s'interdisait lui-même de vivre. Vu le ton, ça n'avait pas l'air d'être la première fois qu'on lui disait ça et son silence était éloquent… Il va se tuer comme ça, Oyaji a raison.

- Je sais. Tu te sens d'essayer de l'empêcher de faire le con, ou travailler avec lui est vraiment une corvée ?

- Il est sympa. Têtu, mais sympa. Mais vachement sur ses gardes, donc, j'ai peur que le moindre pas dans son sens ne sera pas réciproque. Mais j'vais essayer.

- Merci Edwin. Merci beaucoup. Bon, je vais m'assurer qu'il ne se fasse pas planter dans ce cabaret comme un idiot, yoi.

- Il en serait capable.

C'est donc pour cela que Marco alla rejoindre son amant dans le cabaret. Un lieu lisse en dépit de teintures et des coussins de velours. Il y avait deux bars se faisant face des deux côtés de la grande pièce, avec quelques alcôves tout autour pour que les visiteurs puissent consommer en galante compagnie. Il n'y avait plus que des pirates et les employés dans la salle, les clients classiques ayant pris peur. Les pirates étaient réunis autour d'une grande scène centrale à regarder un show de pole dance avec des rires gras et des quolibets. Le plus bruyant d'entre eux était un homme à moitié moufette que tout le monde appelé « Pépé ». Il s'assit à l'un des bars quand il remarqua que Chris y était. Immédiatement, le médecin se posta devant lui, et prétextant lui préparer sa commande, l'informa entre ses dents qu'Ace faisait évacuer par derrière les employés.

- Un plan ? demanda tout bas Marco alors qu'il portait à ses lèvres son whisky.

- Il aime improviser. Et vu qu'il n'y a que nous deux, enfin, trois avec vous, Marco-san, je m'attends à tout et n'importe quoi.

Une nouvelle musique se lança, annonçant un nouveau spectacle. Et cela commençait sur un chœur pour toute sonorité, avec cet écho qui donnait un ton presque religieux au chant, donnant un gros décalage autant avec le lieu qu'avec le message :

Mummy don't know Daddy's getting hot

At the Body Shop

Doing something unholy

C'est à cet instant que la musique en soit commença vraiment. Une basse électrique qui faisait teinté la même corde grave pendant qu'un danseur très légèrement vêtu entra sur scène.

He like it, like it, yeah

La même phrase se répétée en boucle à chaque fois qu'il posait sur la promenade son pied chaussé de talon aiguille à semelle très compensée.

He like it, like it, yeah

A la musique s'était rajoutée des gémissements évocateurs qui accompagnaient le danseur jusqu'à la scène et la barre luisante qui l'attendait. Et dieu que Marco était reconnaissant d'être au bar, parce que ça lui donnait quelque chose à quoi s'agripper. Il reconnaissait chaque muscle des jambes puissantes qui s'avançaient au milieu des rires gras. Il connaissait par cœur ce fessier ferme recouvert d'un micro-shorty de cuir noir qui laissait deviner un appareil génital masculin un peu plus imposant que la moyenne, et ce, en dépit du court paréo noir par-dessus. Il avait suivi des doigts autant que des lèvres et de la langue plus d'une fois les tâches de rousseurs et les abdominaux de l'artiste, tout comme il avait passé de longues nuits de passion à s'accrocher aux épaules musclées recouverte d'un court veston sans manche de cuir tout juste attaché par un maigre bouton d'argent et qui couvrait seulement les pecs.

He like it, like it, yeah

Chris se racla vaguement la gorge et fit un signe discret à l'autre barmaid d'évacuer. La nana hocha la tête, échangea un regard avec ses collègues, et aussi discrètement que possible, elles filèrent à l'anglaise.

A lucky, lucky girl

Ace se saisit d'un geste négligeant de la barre alors quand le chanteur, à la voix juste assez aiguë pour lui donner une touche efféminée, commença le premier couplet.

She got married to a boy like you

Toujours avec son léger déhanché, Ace se positionna devant les pirates, le dos contre la barre, le visage sans expression et le regard éteint. Il s'était comme déconnecté pour ne se concentrer que sur la musique et ce qu'il avait à faire. Il resserra la prise de sa main gauche qu'il avait à la barre bien au-dessus de sa tête et se saisit du métal par la droite, au niveau de son fessier, pour ensuite se soulever pour faire un grand écart impressionnant en parvenant à monter son bassin sur la même hauteur que sa tête.

She'd kick you out if she ever, ever knew

Le médecin en Marco prit un instant le dessus sur le zoan jaloux. Le dos était en train de trinquer, il en était certain.

- Il va se tuer le dos, je serai pas surpris qu'il se retrouve paralysé par une crise, marmonna Chris en préparant des verres de cocktail rouge sang.

Avec une légèreté dû très certainement à son logia, Ace reposa délicatement ses jambes au sol et tourna autour de la barre pour se mettre sur la droite, face à elle, avec un geste d'une main qui ramena sa tignasse qu'il tenait normalement de sa forme féminine, sur son épaule, pendant qu'il ondulait de façon exagéré du bassin au point de mettre un peu trop en arrière son fessier pour le goût de son amant.

'Bout all the…

Ace changea de côté de la barre, se retrouvant sur la gauche, dos à elle, un doigt sur les lèvres au moment où la chanson émit un bruit de cristal en guise de censure.

… you tell me that you do.

Il ondula à nouveau contre la barre, avec toujours le même air absent.

Dirty, dirty boy

Il accrocha ses deux mains au-dessus de sa tête sur la barre et se souleva pour faire une roue avec ses jambes qui l'envoya encore une fois de l'autre côté. Les rires gras redoublèrent et Marco sentit une envie assassine lui prendre à la gorge quand des propositions salaces commencèrent à fuser. Aucun de ces hommes ne quitteraient cet endroit en vie.

You know everyone is talkin' on the scene

Tout juste les pieds furent-ils posés qu'il se souleva à nouveau, le pelvis contre la barre, toujours en grand écart, pour revenir, toujours avec légèreté, au sol.

I hear them whisperin' 'bout the places that you've been

Il leva sa jambe gauche pliée avec le genou au niveau de ses pecs, crochetant la barre avec son pied, et utilisa cette position pour se hisser un peu plus haut sur le métal contre lequel il se mit à onduler. La tenue et la danse n'aidaient pas Marco qui revoyait des mouvements familiers dans ce spectacle. Des gestes et des postures qu'il se voulait être le seul à connaître.

And how you don't know how to keep your business clean…

Il fit tournoyer un instant ses cheveux autour de sa tête avant de redescendre pour remonter à nouveau.

Mummy don't know Daddy's getting hot

At the Body Shop

Doin' something unholy

Le logia tournoyait en apesanteur autour de la barre dans un tourbillon noir, montant et descendant le long de celle-ci sans jamais toucher le sol, agitant ses cheveux dans le rythme avec ses mouvements hypnotiques. Et à la mention de « something unholy », il s'était accroché à la barre avec ses jambes pour se laisser tomber en arrière, la tête à l'envers, face aux pirates, où il prit la peine de vaguement se signer.

He's sat back while she's droppin' it

She be poppin' it

Yeah, she put it down slowly

Il se redressa et continua ses tours sur la barre, faisant preuve de souplesse et de force dans ses figures acrobatiques qui mettaient en valeur ses formes.

Puis il recommença à tourner, alors que Chris avait servi les boissons aux pirates qui commençaient à les siroter.

Oh-ee-oh-ee-oh, he left his kids at

Ho-ee-oh-ee-ome so he can get that

Mummy don't know Daddy's getting hot

At the Body Shop

Doin' something unholy (Woo)

Ace tournait de plus en plus vite autour de la barre et n'était à présent qu'un cercle de feu qui filait si vite qu'on ne voyait qu'un anneau rougeoyant autour de la barre de métal. Cela fit se redresser tout le monde et les boissons à moitié entamé étaient à présent à terre.

Mm, daddy, daddy, if you want it, drop the addy

C'était une femme à la voix un poil cassé au micro cette fois. Et au mot « drop », Ace fit de même.

Ou plutôt Ann.

Gol D. Ann était dans la place, son paréo autour de ses yeux et ses cheveux de nouveau en queue de cheval, reprenant la forme que tout le monde connaissait. Elle s'était laissée tomber lourdement sur la scène, dos à la barre, droit devant les pirates. Et son visage avait retrouvé de la vie dans la haine et un sourire mauvais.

Un pirate toussa et se mit à cracher du sang.

Le sourire d'Ann devint plus grand.

Give me love, give me Fendi, my Balenciaga daddy

D'un coup de pied, Ann détacha la barre, explicitant en partie pourquoi elle avait usé de son logia si ouvertement. Elle avait dû faire fondre l'une des zones de celle-ci pour qu'elle puisse facilement la détacher.

D'autres pirates s'étouffaient dans leur sang alors que Pépé et d'autres de ses hommes s'étaient redressés. Si l'on continuait de rire, les regards montraient de l'inquiétude.

You gon' need to bag it up 'cause I'm spendin' on Rodeo

Ann sauta à pied joint pour atterrir sur l'une des tables et fit tournoyer la barre pour frapper un premier individu avec.

Le premier corps s'effondra, mais ce n'était pas sous les coups d'Ann, mais plutôt sous l'effet de la dernière boisson qui, avec le temps passant, dégageait un parfum de plus en plus prononcé de fleur d'hibiscus.

You can watch me back it up, I'll be gone in the A.M.

Marco était figé au comptoir, ignorant autant les gars de Kaido que ce que faisait Chris, trop hypnotisé par ce changement de danse d'Ann qui était partie dans une chorégraphie mortelle, donnant des coups de pieds emplis de Haki dans la tête de ceux qui voulaient la renverser, quand la barre servait désormais d'arme et d'appuis pour lui permettre de faire le vide.

And he, he get me Prada, get me Miu Miu like Rihanna

He always call me 'cause I never cause no drama

Le sang coulait sur le sol, ruisselant sur les interstices du carrelage, quand il n'aspergeait pas les meubles ou la peau cuivrée de la logia qui riait à présent comme une démente.

And when you want it, baby, I know I got you covered (Yeah, yeah)

And when you need it, baby, just jump under the covers

Dans la bagarre, Pépé avait fini au sol. Il rampa un instant sur le dos pour s'éloigner afin de se relever, les meubles cloués au sol ne lui offrant pas assez d'espace pour, à cause de la partit animale de son anatomie. Mais il n'alla pas bien loin puisqu'Ann planta la barre de fer dans le dernier survivant du carnage. Droit dans les entrailles, le faisant hurler de douleur.

- Mummy don't know Daddy's getting hot

At the Body Shop

Doin' something unholy...chantonna Ann dans le refrain final.

Et ses flammes firent le reste, coulant comme de l'eau le long de la barre pour tomber dans les entrailles à vifs de l'homme et de là, pénétrer dans l'organisme, le brulant ainsi, lentement, depuis l'intérieur. Les hurlements de douleur et les suppliques couvrirent le reste du morceau, avant que, avec un geste négligeant, Ann ne tire une carte de son shorty et la jette sur le cadavre où elle laissa la barre planter.

La musique se coupa enfin, laissant un silence assourdissant dans le cabaret.

Marco parvint enfin à trouver la force mentale de se lever et se rapprocher. Pour garder un maximum sa contenance, il s'accroupit au niveau d'une des boissons renversées pour la renifler. Il y avait la même odeur que celle qu'il avait senti autour de Javier.

- Il est vachement efficace ce produit, commenta Chris en revenant de l'on ne sait où. Il est au courant, le Phénix, pour ton autre identité, si j'en juge le manque de question.

- Tout les commandants, répondit Ann en s'étirant avec une grimace.

- Izou est une fouine et un grand observateur, yoi, informa le blond. Et quand on apprend quelque chose, généralement, on le partage à Oyaji et l'ensemble des commandants avant de voir si on le fait descendre plus bas ou pas.

Ce n'était pas vraiment ce qu'il se passait dans le cas d'Ann, mais Chris n'avait pas besoin de connaître leur relation.

- D'accord. Bon, on en a fini ici, en tout cas.

- Va trouver les autres et dis-leur qu'on les rejoint plus tard pour vider le navire de tout ce qui a de l'intérêt. Je dois me changer et me débarrasser du sang de ce putois.

- Mouffette, rectifia Marco.

- M'en fou.

Chris soupira, secoua la tête et quitta l'endroit, histoire de dire aux autres qu'il n'y avait plus besoin de venir les aider ici. Tout juste la porte eut-elle claquée que Marco bondit sur Ann pour la plaquer contre la scène pour l'embrasser comme un affamé. Et vu comment elle s'accrocha à lui, elle en avait tout autant besoin que lui.

Faire l'amour à côté de cadavres et avec l'un des partenaires couverts de sang, était aussi loin qu'on pouvait l'imaginer de l'idée qu'on se faisait du romantisme. Mais avec sa compagne allongée sur la scène qui gémissait pendant qu'il s'oubliait entre ses cuisses, Marco sentait quelque chose de particulier en lui. Quelque chose en plus que l'amour fou et inconditionnel qu'il ressentait généralement pour la logia. Une sensation, un sentiment, une impression… un truc indéfini qui rajouter plus de plaisir et d'affection à cet ébat à l'improviste. Le goût du sang qui s'était rajouté à leur baiser lui faisait tourner la tête.

- C'est nous… souffla-t-elle à son oreille.

- De quoi ? haleta le blond.

- L'amour… dans la violence…

Elle se fendit d'un gémissement alors que ses ongles émoussés se cramponnaient aux épaules de son amour. Elle ne termina pas sa phrase, mais elle n'en n'eut pas besoin. Marco avait compris, comme il comprenait et devinait beaucoup de choses au sujet d'elle, comme s'ils partageaient un même esprit.

Cette partie de jambe en l'air à l'improviste dans un charnier était à l'image de leur relation. Un amour secret, sans planification, dans un monde violent et sanglant où ils risquaient leur vie à chaque instant. Une relation où chacun se donnait jusqu'à la mort en entier, jusqu'au sang de ses veines, où chaque échange pouvait être le dernier.

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Shirohige cligna des yeux en voyant le groupe revenir au Moby Dick avec un gros chargement d'armes en kairoseki et autres articles de valeurs, sans parler des provisions et du matos nécessaires à la navigation dans le Shin Sekai.

- Rapide, commenta Jozu pour tout le monde.

- Expéditif, rectifia Éric. Le plus long, ce n'est même pas le voyage, c'était l'attente. Ils n'ont rien vu venir et on a juste fait les petites frappes pour récupérer le matos de leur navire.

Du pouce, il pointa Ace qui s'éloignait pour préparer à manger à Strike et Iro.

- Il a tout fait avec son médecin et Marco, qui nous a rejoint entre- temps.

- Je vois, nota le Yonkou. Et ta mission, mon fils ?

Le géant avait tourné sa tête vers son aîné qui s'était rapproché du grand fauteuil pour saluer sa filleule qui surveillait la santé du paternel.

- Rien à signaler de particulier. Étant seul, j'ai dû me résoudre à faire couler le navire pour que personne ne mette la main sur le chargement.

- Tu serais tout à fait capable de naviguer le Moby Dick tout seul et les yeux bandés, va pas me faire croire que tu aurais pu le ramener à une de nos îles, accusa Thatch.

- Cela aurait impliqué de passer au large de Whole Cake, mentit le blond.

La réalité est que cela l'aurait dérangé pour faire son détour et être certain d'arriver vite à destination pour voir comment s'en sortait Ace.

- Sinon, on fait la fête ? demanda Teach avec un grand sourire.

Il fallait être sourd pour entendre la réponse positive de l'équipage. Et cela arrangeait Marco, puisque cela voulait dire qu'il pourrait avoir un tête à tête avec son compagnon.

- Carmen, je vais être indisponible durant la nuit, je peux compter sur ton silence et ta discrétion, s'il te plaît ? demanda tout bas le zoan à sa filleule.

Sans détourner le regard du remue-ménage sur le pont en vue de la fête qu'il y aurait le soir venu, Carmen répondit à son parrain :

- Disons que tu peux compter dessus. Même si je suis curieuse, oncle M.

- Rendez-vous avec une galante compagnie, résuma le blond.

Cela tira un sourire ravie à la jeune femme.

- Je vois. Eh bien, je ne peux que te souhaiter une bonne soirée et de t'amuser. Si on me demande, je lancerais les curieux à une chasse à l'oie sauvage. Ça te va ?

Le commandant embrassa sa filleule sur la tempe en réponse.

- Je savais que je pouvais compter sur toi pour garder aux larges les fouines, yoi.

- Je te dois bien cela.

Elle ne lui devait rien, dans l'opinion de Marco, mais pour une fois, il n'allait pas la contredire. Il avait après tout une soirée tranquille d'assurée en tête à tête avec Ace, et elles étaient trop rares pour qu'il puisse s'en détourner.

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Mi-janvier 1519

Avec le moins de bruit possible, Ann aligna le Striker contre la coque du navire de la Marine. C'était risqué, extrêmement risqué, mais elle assumait cette prise de risque. Elle caressa la fourrure de Iro qui se tenait dans le renfoncement sur l'avant de l'engin, puis prit son courage à deux mains. Le bandeau bien resserré sur ses yeux, elle entreprit d'escalader la coque du navire jusqu'au hublot condamné de l'intérieur qu'elle avait repéré juste avant de se bander les yeux. Là, elle plaqua sa main sur la vitre pour faire fondre juste assez le verre pour former un tout petit trou. Mais là, son feu sentit une résistance. C'était du métal, elle en était certaine. Elle augmenta la température de sa main pour faire fondre partiellement ce nouvel obstacle, formant un autre petit trou par lequel elle s'engouffra en dématérialisant son corps pour ne former qu'une fine ligne de feu. A l'intérieur, elle reprit forme, accroupit au sol. Elle resta immobile. Rien ne changeait dans la vie du navire, elle entendait toujours les coups de gueule de la terreur des océans qu'était Garp, et le vieil homme était sur le pont.

Doucement, elle se redressa et sur la pointe de ses pieds nues, elle se dirigea vers la penderie qu'elle ouvrit, avant de s'engouffrer dedans pour se cacher. Les portes refermées sur elle, elle s'assit sur le sol, les genoux contre la poitrine et son front, patientant en silence, la respiration aussi calme et lente que possible pour diffuser sa présence. Elle était le monde, le monde était elle.

Enfin, elle entendit la porte de la cabine s'ouvrir. Garp hurlait si fort que cela ne changea pas le volume auquel on le percevait. La porte se referma, suivi d'un lourd soupir épuisé.

- Espèce de vieux fou, dit une femme.

Ann serait la dernière personne à dire le contraire, mais là, elle réfléchissait intensément pour se rappeler des infos qu'elle avait sur Draer Toki. Cela lui revint enfin. Oui, récemment, on avait réalisé que l'officier de la Marine semblait apte à changer de genre, mais la méthode restait encore inconnue. Pas que cela l'intéresse particulièrement, mais au moins, elle était certaine de ne pas s'être trompée de cible.

Elle prit une respiration et poussa les portes du placard pour enfin sortir. Ce n'était pas en restant cachée qu'elle aurait ses réponses.

- Et encore, t'es gentille. J'en ai d'autres à son sujet, mais je connais quelques personnes qui me laveraient la langue si je m'avisais de les prononcer.

Etrangement, malgré la surprise, la femme resta détendue. Autant l'une que l'autre sentait que personne dans cette cabine n'avait d'intention hostile.

- Ann, je suppose ? fit la Marine avec un sourire dans la voix.

La D. retourna vers la fenêtre condamnée et s'appuya contre, se rapprochant ainsi de la présence de Iro plus bas dans le Striker. Elle ne pouvait pas prendre le risque de faire monter sa camarade, mais elle espérait que ça serait suffisant pour rester émotionnellement stable.

- Merci de ne pas avoir sonné l'alarme. Venir ici n'a pas été de tout repos, et j'ai des questions dont j'aimerais avoir les réponses avant que l'autre barjot découvre ma présence, dit assez bas la pirate pour ne pas se faire entendre par les personnes qui montaient la garde devant la porte.

Et elle croisa vaguement ses bras en gardant bien ses mains visibles, histoire de montrer qu'elle n'avait aucune intention hostile.

- Je ne suis pas aussi marine que mes « collègues » dirons-nous. Et j'aurais aussi une ou deux questions, si vous le voulez bien, Hime-sama.

Ann entendit une chaise racler quand l'autre femme s'assit dessus. Elle eut néanmoins un petit rire. Cette Toki était vachement amicale, ça faisait du bien.

- Je ferai au mieux pour y répondre.

- À vous l'honneur, puisque vous avez pris la peine de venir jusqu'ici, invita la Marine.

- Merci. Si mes sources sont exactes, vous avez été membre d'un équipage pirate. Un de vos camarade était un survivant des Rocks, aussi, je me trompe ?

- Lewis nous a toujours vendu cette histoire comme une fable, mais si la rumeur court, c'est que ça doit être vrai.

Même si en apparence, cette femme affichait une bonne humeur à toute épreuve, Ann percevait une certaine douleur et peine à la mention de ses anciens camarades. Merde, elle avait touché un sujet sensible. Et ça la faisait se sentir mal, parce que Toki avait parlé d'une fable, ce qui voulait dire qu'il y avait peu de chance qu'elle ait les réponses à ses questions. En d'autres termes, l'une comme l'autre auraient pu s'épargner cette conversation.

- Une fable ? Je vois... souffla la brune en perdant son sourire. Donc, il n'a jamais discuté avec vous de cette période de sa vie ? Aucun souvenir, aucune confidence ?

- Il a bien raconté deux ou trois choses, mais que des choses connues de tous, on ne l'a jamais pris au sérieux à vrai dire.

L'espoir était faible, mais Ann devait le prendre.

- Est-ce qu'il vous a déjà parlé de Roger ? demanda-t-elle en essayant d'empêcher sa voix de trembler.

- J'aimerai vous aider, mais il n'en parlait que comme du capitaine d'un équipage rival. Un rival qu'il respectait, et gagner son respect, c'est pas facile vous pouvez me croire, mais je ne pourrais pas en dire beaucoup plus.

Ann sentait qu'il fallait arrêter la conversation. Elle enfonçait pour rien le couteau dans la plaie de Toki. Elle n'avait pas les réponses. C'était une porte qui se refermait dans son éternelle quête.

- Je vois. Navrée d'avoir remué un sujet douloureux. Merci de votre réponse en tout cas. Vous aviez des questions ?

- Seulement si vous avez un peu de temps...

Ann eut un geste pour l'inviter à poursuivre. Elle lui devait bien ça.

- J'aimerai savoir si d'autres de mon équipage s'en sont sortis... je sais qu'il y a peu de chance, mais est-ce que vous auriez vu une de ces personnes pendant vos voyages ?

La D. entendit des papiers, mais elle toucha son bandeau, donnant ainsi la réponse sur sa possibilité d'avoir vu les personnes que chercher Toki, et, par extension, son impossibilité de voir les papiers que devait brandir la femme. Cependant, la pirate avança doucement en tendant la main vers Toki pour avoir les papiers et les rangea dans son manteau. Elle les regarderait sur le trajet retour vers le Moby Dick.

- J'ai des bons contacts. Je vais faire une petite enquête et je vous tiens au courant. Vous m'avez accordé du temps et des réponses sans violence, je peux bien faire ça pour vous, Toki-san.

- Merci ! répondit la Marine avec un sourire sincère dans la voix. Vous pouvez sortir par vos moyens ou vous voulez que je sorte éloigner les gardes ? Ils ne me lâchent jamais, si vous voulez vous promener sur le navire, ils risquent de vous poser problème. Ils sont plus marines que moi, ajouta-t-elle sur un faux ton de confidence.

- Je devrais m'en sortir. Et si je peux me le permettre. Rapprochez-vous de l'officier Rhyddid. Vous devriez vous entendre.

- La femme la plus recherchée du monde qui me conseille l'amitié d'un officier ? Ça a de quoi susciter mon intérêt.

Ann était sur le point de répondre quand la porte s'ouvrit avec fracas. Elle sentit son sang se geler dans ses veines. Le pire venait d'arriver : Garp l'avait découverte. Ce que l'ancien voulait dire mourut sur ses lèvres quand il la remarqua.

- Et merde... j'aurai dû le sentir arriver, murmura-t-elle pour elle-même avant de reprendre plus haut : Aaah ! vice-amiral ! J'allais justement vous appeler ! Regardez qui nous rend visite !

- Anabela… gronda Garp.

Pas besoin de le voir pour savoir qu'il avait un grand sourire sur les lèvres. Un grand sourire qui présageait des ennuis. Elle déglutit. Elle ne pouvait pas fuir comme ça, cela serait mettre Iro en danger. Elle plongea sur Toki et lui adressa un coup au visage histoire d'acheter la couverture de celle-ci, et fonça vers l'entrée de la cabine en cherchant à contourner Garp. Cela vira à une course-poursuite dans la cabine, laissant des gravats et de la destruction sur le chemin, avant que l'ancien ne l'assomme à moitié avec son infâme « Poing de l'Amour ». Il la saisit ensuite par le col de son manteau, la jeta sur son épaule et quitta la pièce en claquant violemment la porte.

Dehors, le vent se leva.

L'ancien hurla qu'il ne voulait pas qu'on le dérange, menaçant tout le monde d'un entraînement mortel, avant de s'enfermer dans sa cabine. Il jeta Ann sur une chaise et verrouilla sa porte.

- Gol D. Ann ! J'espère que tu as des explications à me donner si tu ne veux pas que je te botte sévèrement le cul ! gronda l'ancien.

Avec agacement, Ann retira son bandeau et adressa son regard le plus noir à son grand-père en se massant sa bosse.

- C'est quoi ton souci, le vioc ?

- C'est moi qui pose les questions, jeune fille !

Il posa avec violence ses mains sur le bureau derrière la chaise où Ann était assise, faisant trembler et craquer le meuble. La D. déglutit et se fit toute petite. Son grand-père était effrayant quand il était dans cet état. Pourtant, il n'y avait aucune colère dans son regard, juste de l'inquiétude.

- Il fait pression sur toi ? Il te fait chanter ?

- Par-pardon ? demanda-t-elle avec une toute petite voix.

L'orage tonna au dehors.

- Shirohige. Le vieux Newgate. Les rapports commencent à laisser entendre que tu l'as rejoint. Et vu que tu étais prête à me suivre pour le fuir, je doute que ce soit de gaieté de cœur que tu bosses pour lui, aujourd'hui.

Le ton s'était adouci, avec une certaine inquiétude dedans qu'Ann n'avait pas vu depuis longtemps.

- Je commence à me dire que tu n'as pas eu mon message à Dawn.

- Je l'ai eu, mais là n'est pas la question. Oui ou non Newgate fait pression sur toi ?!

- …vaguement ?

- Comment ça, « vaguement » ? C'est un oui ou un non ?!

Le vent se leva au dehors, faisant balloter le navire. Ann craignait qu'Iro se noie. Le Striker n'était pas fait pour rester longtemps ainsi, surtout par ce temps.

- J'ai besoin de sa puissance militaire pour une affaire perso, et il m'a plus ou moins piégé, enfin, il a piégé "Ace" à bosser pour lui. Mais je resterai pas ad vitam aeternam avec ce vieux con. Une fois mon projet accompli, je me tire avec mes hommes.

- Et c'est quoi ce projet ?

- Libérer Wano de Kaido.

Avant que Garp ne puisse répondre, on toqua avec empressement à la porte. En jurant, l'ancien se redressa. Ann se dépêcha de remettre son bandeau sur ses yeux avant que son grand-père n'ouvre la porte.

- Quoi ?! aboya la légende de la Marine.

- Nous venons recevoir un appel de détresse des Marches Tempêtes, monsieur ! annonça le soldat derrière en se mettant avec peur au garde à vous. Mademoiselle Rhyddid nous a contacté pour signaler l'attaque et…

Les voiles gonflèrent énormément au point de faire craquer le mât. Les vagues se montraient menaçantes. Pas besoin d'en dire plus, Garp connaissait le logia de la demoiselle.

- Je vois. On va la voir. Et Ann. Prends garde.

Il referma la porte en partant, laissant la D. surprise derrière. Cela avait été étrangement simple. Pourquoi est-ce qu'il la laissait partir comme ça ?

Décidant de ne pas rester derrière pour avoir sa réponse, la jeune femme se précipita vers le hublot qu'elle ouvrit pour se glisser au-dehors. En quelques instants, elle était à nouveau sur son Striker pour filer au large. Elle résoudrait l'étrange idée de Garp de la laisser partir comme ça un autre jour, là, elle voulait se mettre en sécurité avec Iro. Et peut-être passer un coup de fil à Carmen pour la remercier du coup de main.