Je ne possède aucun des personnages des films
Whumpuary 2025 consacré au film The Man From UNCLE de 2015
Un prompt tous les deux jours
En espérant que cela vous plaise
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
WHUMPUARY 2025 The Man from U.N.C.L.E
4. Insomnie
La lumière du jour traversait les grandes fenêtres de l'hôtel, illuminant les fauteuils en velours et les boiseries élégantes de la salle commune. Assis sur un canapé, Illya tournait distraitement une page de journal, ses yeux jetant des coups d'œil furtifs à Napoléon, installé à la table voisine, une tasse de café dans la main. Solo paraissait aussi impeccable qu'à l'accoutumée, une chemise immaculée et une cravate parfaitement ajustée, mais Illya avait appris à voir au-delà de cette façade. Le sourire facile de Solo était là, comme toujours, mais son regard semblait fatigué, et cette fatigue n'était pas seulement physique.
- Tu as mauvaise mine, lança Illya, brisant le silence.
Solo releva les yeux, un sourire en coin.
- Merci, c'est gentil. Toujours aussi direct, Péril.
Le Russe haussa les épaules, posant son journal sur l'accoudoir.
- Tu n'as pas dormi, constata-t-il sans détour.
Solo esquissa un geste désinvolte de la main, comme pour balayer l'idée.
- Je suis un oiseau de nuit, c'est tout.
Illya fronça les sourcils. Ce n'était pas la première fois qu'il remarquait que Solo manquait de sommeil. Cette fois, c'était plus évident. Les cernes, même discrets, étaient là et malgré l'élégance apparente, son partenaire semblait... tendu. Il était clair que les insomnies commençaient à réellement lui peser.
- Tu peux faire semblant pour les autres, mais pas pour moi, dit Illya calmement.
Solo posa sa tasse, son sourire s'effaçant légèrement.
- Tu t'inquiètes pour moi maintenant, Péril ? Demanda-t-il, une lueur de malice dans la voix.
- Peut-être cow-boy, répondit Illya sans se démonter. Je veux juste comprendre pourquoi tu es dans cet état.
Solo le regarda un instant, un éclat d'amusement dans les yeux, mais quelque chose d'autre aussi. Une lassitude qu'il ne pouvait pas cacher.
- Des cauchemars, finit-il par dire, comme si les mots avaient été arrachés.
Illya resta silencieux un moment, ses yeux perçants tentant de comprendre de quel teneur pouvait être ces cauchemars
- À cause de Rome ? Demanda-t-il finalement, faisant allusion à leur dernière mission où Solo avait été capturé et torturé.
Solo se pencha légèrement en avant, posant ses coudes sur la table et croisant les mains devant lui.
- Pas exactement, répondit-il avec un demi-sourire qui semblait plus destiné à lui-même qu'à son interlocuteur.
Illya attendit, ne posant pas d'autres questions. Il savait que trop insister risquerait de le faire se refermer. Solo finit par lever les yeux vers lui.
- Disons que ça a réveillé d'autres souvenirs, dit-il finalement.
Illya hocha lentement la tête.
- Quelque chose d'avant.
Solo confirma d'un léger mouvement de tête, mais il ne dit rien de plus.
- Je connais ça, dit Illya après un moment, sa voix grave adoucie par une pointe de compréhension.
Solo releva un sourcil, l'air curieux.
- Vraiment ? Demanda Napoléon sur un ton qui se voulait un peu moqueur.
Illya haussa légèrement les épaules.
- Les choses que l'on croit enterrées... elles reviennent toujours, surtout quand on est forcé de les affronter à nouveau.
Solo le fixa un instant, son sourire habituel vacillant à peine, mais suffisant pour qu'Illya remarque la brèche. Le Russe observa son partenaire en silence, notant le léger relâchement des épaules et le masque qui glissait un peu plus que d'habitude. Pourtant, l'américain ne laissa rien transparaître ouvertement, portant sa tasse de café à ses lèvres comme si tout était parfaitement sous contrôle.
Illya finit par détourner les yeux, feignant l'indifférence, mais remonta subtilement la manche de son propre poignet, révélant une fine cicatrice. Il n'eut pas besoin de mots, pas de déclarations explicites pour se faire comprendre. Juste ce geste, calculé mais naturel, qui brisa le silence.
Napoléon ne répondit pas immédiatement. Son regard glissa brièvement vers le poignet d'Illya avant de revenir à son visage. Ce fut fugace, mais suffisant pour que l'ancien agent du KGB capte l'éclat de compréhension dans ses yeux. Un silence lourd s'installa entre eux, chargé de tout ce qui n'avait pas besoin d'être dit.
- Nous avons cela en commun, apparemment, lâcha finalement Solo, un sourire en coin apparaissant sur ses lèvres. Il essayait de reprendre le contrôle, de ramener une légèreté factice.
Illya haussa légèrement un sourcil, son expression neutre masquant une empathie qu'il ne montrait qu'en de rares occasions.
- Oui, mais moi, je dors, répliqua-t-il avec une pointe d'humour, son ton adouci mais calculé pour désamorcer la tension.
Solo esquissa un sourire amusé, malgré lui.
- Toujours la sagesse russe ?
- Toujours, répondit Illya avec un léger sourire, presque imperceptible.
Il se leva ensuite, ses gestes mesurés, et se dirigea vers la fenêtre. Son regard se posa sur l'extérieur, mais il n'observait pas vraiment la rue en contrebas. C'était une manière de donner à Napoléon l'espace nécessaire pour se recentrer. Solo le suivit des yeux, son sourire s'effaçant légèrement. L'échange n'avait pas été direct, mais il comprenait qu'Illya avait saisi l'essentiel et étrangement, ce n'était pas inconfortable.
- Gaby revient bientôt, dit Illya après un moment, changeant le sujet avec une fluidité délibérée. Si tu veux dormir un peu avant qu'elle n'arrive, je peux rester là et commencer la suite avec elle.
Napoléon posa sa tasse, laissant échapper un rire presque imperceptible.
- Merci Péril, mais je vais tenir, répondit-il avec un air nonchalant, bien qu'une gratitude silencieuse transparaissait dans sa voix.
Illya tourna légèrement la tête, ses yeux clairs fixant son ami avec une intensité discrète mais constante.
- Bien sûr que tu vas tenir, dit-il enfin, un petit sourire en coin se dessinant sur son visage. C'est ce que tu fais de mieux.
Napoléon laissa échapper un rire bref, sincère cette fois parce que dans ces quelques mots, Illya avait résumé l'essentiel. Ils tenaient, tous les deux, malgré les cicatrices, malgré les poids invisibles qu'ils portaient et bien qu'ils n'aient pas besoin de le dire à voix haute, ils savaient qu'ils pouvaient désormais compter l'un sur l'autre pour ne pas fléchir.
