Bonjour à toutes et à tous, on se retrouve aujourd'hui pour le dix-huitième chapitre de SAMLD!
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Je suis désolée pour la longue attente, mais je tiens à avoir deux chapitres d'avance lorsque j'en publie un, et j'ai été bloquée sur le dernier, je ne savais pas comment l'amener. Mais en dix jours tout s'est débloqué, j'ai pondu un POV de 9000 mots et j'en suis plutôt satisfaite!
Bon, même si on est maintenant en février, je vous souhaite à toutes et à tous une bonne année, en espérant qu'elle sera synonyme de bonne santé, de bonheur et de réussite!
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tyffaine bally: heureuse que le chapitre (et surtout le mariage !) t'ait plu =D J'avoue que tout est beau tout est rose dans ce mariage (même peut-être un peu trop? xD) mais ça ne fait pas de mal un peu de légèreté, parfois! Et tu m'as fait réaliser que j'avais complètement oublié de mettre le petit avertissement, je ne m'en étais même pas rendu compte! Mais si tu as aimé c'est le principal, j'espère que c'est le cas pour tout le monde xD Un grand merci pour ta review! =D
Sarah MAES: on s'ennuierait si tout allait toujours bien xD Mais c'est vrai que pour le coup, tout allait bien dans ce chapitre!
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Merci à vous deux pour vos retours, ça fait toujours extrêmement plaisir!
Je vous laisse découvrir le nouveau chapitre et je vous souhaite une agréable lecture =D
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Warning: présence d'une scène sexuellement explicite dans ce chapitre.
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18 – Discrimination, stage et belle-famille
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(vendredi 26/07) POV Théo
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Après avoir fait les chambres toute la matinée, Théo était à la plonge avec Jasmine, Tiffany, Ethan, Jake, Evan et Ellen.
- Alors, Théo, c'était comment, ce mariage? interrogea Ethan.
- C'était super. On était dans un parc magnifique, il y avait une belle déco, de la bonne musique, un bon buffet, j'étais avec plusieurs de mes amis, et la cérémonie était très émouvante. C'était un peu troublant d'assister à ce mariage avec cinq de mes professeurs, dont les deux mariés, mais je n'y ai pas fait attention très longtemps, tant l'ambiance était top. Mais ce qui m'a fait le plus bizarre, ça a été de voir mon professeur de potions, qui est aussi mon médicomage et mon psychomage, avec sa compagne… Même si ce n'était pas la première fois qu'on se rencontrait.
- Ah oui? Qui est-ce, au juste? Qui est cette femme qui a réussi à faire fondre le coeur de celui qui était autrefois la terreur des cachots?
- Tiffany…
- Quoi? Il terrorisait bien tous les élèves, non? Et il est bien le maître des cachots? Donc il mérite bien son surnom de «terreur des cachots»... Enfin, il méritait ce surnom. Car il n'est plus du tout le même homme… Et c'est peut-être grâce à ça qu'il est en couple, désormais. Et je veux savoir avec qui il est!
- C'est Tonks, une Auror, et c'est la fille d'une des cousines du professeur Black.
- Oh… Et à quelle occasion as-tu fait sa connaissance?
- Il y en a eu deux, en réalité. La première fois, c'était l'été dernier, quand j'étais chez Blaise, un de mes meilleurs amis, après m'être enfui de l'endroit où mon père s'était réfugié. Tonks était avec un autre Auror, et ils étaient venus pour que je leur dise où était mon père, et pour m'informer que je ne pouvais pas rester chez mon ami, car sa mère n'avait aucun droit sur moi. La deuxième fois, c'était fin octobre, au Ministère, quand j'y suis allé avec le professeur Snape pour que Mrs Bones recueille ma déposition à propos de toutes les maltraitances que j'ai subies de la part de mon père. C'était en vue de son procès qui avait lieu trois mois plus tard. Ce jour-là, Tonks a débarqué dans le bureau de Mrs Bones à la fin de notre entretien, et comme Mrs Bones voulait parler avec le professeur Snape, elle avait chargé Tonks de rester avec moi pendant qu'elle discuterait avec mon directeur de maison. Mais à l'époque, il n'était pas encore avec Tonks.
- Avec elle, non, mais avec Bones… Pour qu'elle ait tenu à discuter avec lui en privé…
- Non, il n'était pas avec elle, réfuta Théo. Mrs Bones aurait bien aimé, à mon avis, mais ce n'était pas réciproque. Le professeur Snape paraissait un peu trop agacé par elle.
- Peut-être ont-ils eu une histoire quand ils étaient plus jeunes…
- Tiffany, tu es une vraie commère, soupira Jasmine.
- Oui, et j'assume complètement! Mais tu n'es pas trop épuisé, Théo? Car j'étais à l'accueil, quand tu es rentré avec Justin, et il était tard…
- Oui, c'est parce qu'en arrivant sur le Chemin de Traverse, je me suis baladé pour digérer et j'ai vu Justin qui buvait un verre au Bardélys avec ses deux meilleures amies. Je me suis joint à eux et j'ai un peu prolongé la soirée avec eux… Mais je suis en pleine forme, même si j'ai dû être debout à six heures puisque je commençais à sept heures ce matin…
- Ah, c'est ça, d'être jeune! En vrai, je suis comme toi, je pète le feu même quand…
Tiffany fut coupée par la porte de la cuisine qui s'ouvrit sur Katie.
- Ethan, Théo, vous allez échanger avec Kevin et Alexia. On a besoin de jambes fraîches en salle de restauration. Théo, je sais que tu finis à treize heures, mais rien que de nous aider une demie-heure, ça nous fera du bien.
Théo acquiesça et suivit la gérante avec Ethan. Comme tous les midis, à l'heure de rush, la salle de restauration était bondée. Katie indiqua à Ethan et Théo quels clients attendaient que l'on s'occupe d'eux. Ils se répartirent d'emblée les tables. Ethan eut celles de gauche tandis que Théo eut celles de droite. Il récolta les commandes des trois premières tables et fila en cuisine:
- Deux tourtes de bœuf aux rognons avec pavé de légumes, trois roast-beef avec carottes et pommes de terre, une tarte aux pommes, deux gâteaux au chocolat, trois bièreaubeurre, trois jus de citrouille et deux jus d'oeillet.
Théo laissa les chefs préparer tout cela et revint en salle de restauration. Il alla à une quatrième table où étaient assis deux hommes et une femme:
- Bonjour, que désirez-vous?
Ce fut un des deux hommes qui répondit pour la tablée:
- Un pâté en croûte, une tourte de bœuf aux légumes, des côtelettes de porc avec de la purée, deux verres de xérès et un verre de jus de citrouille.
Théo nota tout cela et alla soumettre plats et boissons aux cuisiniers. Il récupéra les assiettes prêtes et les donna aux clients. Il demanda à un couple et à trois amis ce qu'ils choisiraient, refit un saut en cuisine et regagna la salle de restauration avec un plateau dans une main, une assiette dans son autre main et une deuxième assiette sur son avant-bras. Il remit le tout aux bonnes personnes, et se dirigea ensuite vers une table où patientait Mr Downs, un locataire à l'année de l'auberge.
- Bonjour, monsieur, que souhaitez-vous comme menu?
L'homme, qui lisait la Gazette du Sorcier, leva les yeux vers Théo et les rebaissa aussitôt.
- Merci mais je m'adresserai à quelqu'un d'autre que vous.
«Sympa» songea Théo. Il n'avait aucune idée de ce qu'il avait fait à cet individu, mais visiblement, il ne l'aimait pas.
- J'espère que vous n'êtes pas pressé, dans ce cas, car nous ne sommes que deux pour chaque moitié de la salle…
- Tant pis, je ne suis pas à vingt minutes près. Je mangerai à treize heures s'il le faut, tant que je suis servi par un autre employé.
Théo fixa Mr Downs, perplexe.
- Pardonnez-moi, mais… ai-je fait quelque chose qui vous a déplu?
- Oui. Vous existez. Et vous cachez qui vous êtes. Combien de personnes avez-vous approchées, ici, qui auraient refusé d'avoir le moindre contact avec vous si elles avaient su qui vous étiez? Ce n'est franchement pas très honnête de votre part… Mais nous allons régler cela.
Mr Downs haussa la voix:
- Mesdames, messieurs, votre attention, s'il vous plaît! Il y a un jeune homme, en face de moi, qui travaille là, et j'estime que vous avez tous le droit d'avoir quelques informations sur lui… Hier soir, je l'ai aperçu au Bardélys avec trois ados de son âge, ce qui est tout à fait légal en soi, mais là où ça coince, c'est qu'il embrassait le seul autre garçon du groupe… Je me suis renseigné sur lui dans la matinée, et il s'avère que ce garçon est le fils d'Edward Nott, l'un des anciens alliés les plus fidèles de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom… Non, vous ne rêvez pas. En plus d'être gay, ce vaurien est le fils d'un des plus grands Mangemorts de ce monde…
Le bruit des couverts et des conversations s'était tu, et les paroles de Mr Downs furent suivies d'un bref silence qui fut rompu par Mr Payne, un autre résidant à l'année du Chaudron Baveur, que Théo appréciait beaucoup:
- Toi qui lis si régulièrement les journaux, tu devrais être au courant qu'à son procès, Nott a admis avoir fait subir de graves abus à son fils qui ne partageait pas son idéologie et qu'il lui a balancé à la fin du procès qu'il n'était pas son père biologique… Donc, d'une, Théo n'est pas son vrai fils, et de deux, son esprit n'a pas été perverti par celui qui l'a éduqué…
- Ce n'est qu'une façade! Sa vraie nature finira bien par resurgir! Car après avoir été baigné toute son enfance dans la magie noire, et avoir été amené à fréquenter plein d'amis Mangemorts de Nott, il a été forcément influencé par tout ça! Quand il ne sera plus à Poudlard où les bonnes valeurs sont prônées, il révélera son vrai visage! Mais il n'y a pas que ce problème. Il aime les garçons, et ça…
- Ne concerne que lui, coupa sèchement Mr Payne. Et en quoi est-ce un problème? Chacun est libre d'aimer qui il veut. L'amour n'a pas de sexe.
- C'est contre-nature!
- Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre… Ici, le problème, ce n'est pas Théo, c'est toi!
Downs allait rétorquer, mais il en fut empêché par Katie qui déboula dans la salle de restauration, et qui fut immédiatement intriguée par l'atmosphère qui y régnait:
- Est-ce que tout va bien?
- Oui, affirma d'emblée Théo. Il y avait juste un débat houleux sur un sujet qui divise…
Il ne mentait pas totalement. Mais il ne disait pas tout non plus… Un parfait numéro d'équilibriste. Il jeta un coup d'oeil à Ethan, Jake et Alison, qui servaient en même temps que lui, et qui affichaient un air clairement réprobateur. Théo leur intima implicitement de se taire, et malgré la grimace qu'ils firent, ils obéirent et n'intervinrent pas auprès de Katie.
- Ah oui? Et quel est ce sujet? s'enquit celle-ci.
- L'abrogation de la loi qui interdit la vente de fourrure de boursouflets, de poils de veaudelunes et de cornes et de poils de qilins.
- Ouh là, je m'en vais sinon je vais m'énerver à cause de ça!
Katie s'éclipsa. Alison s'avança vers Théo, lui attrapa le poignet et l'entraîna à l'écart.
- Pourquoi tu n'as rien dit à Katie?!
- Je ne veux pas créer d'histoires.
- Mais c'est grave, Théo! C'est de l'homophobie et de la discrimination! C'est puni par la loi!
- Et qu'est-ce que fera Katie? Elle le sermonnera? Elle le sommera de s'excuser? Et s'il réitère ses propos, elle le renverra définitivement de l'auberge? Je m'en voudrais de lui faire perdre un client qui loge en permanence ici…
- La situation financière du Chaudron Baveur est bien assez florissante pour qu'on puisse se passer du loyer mensuel de ce type… Et puis Katie et Richard préféreraient perdre cinq clients plutôt que d'avoir dans leur auberge un abruti qui juge les gens sur leurs origines parentales et leur orientation sexuelle…
- Tant qu'ils n'en ont pas vent… Ce qu'ils ignorent ne peut pas leur faire de mal.
- Ce que tu es borné… Fais comme tu l'entends, mais je te préviens: s'il refait un scandale pour les mêmes raisons, cette fois, je déballerai tout aux patrons.
Ce fut sur cette promesse qu'Alison s'en alla. Théo soupira et s'apprêta à retourner en salle, mais il fut averti par Katie qu'il était treize heures et qu'il avait fini sa journée. Il en fut presque soulagé. Il salua Katie, enleva son tablier et alla vers les escaliers. Tout en grimpant les marches, il se souvint qu'il avait miniaturisé dans la poche de son pantalon un livre que lui avait prêté un client et dont il avait achevé la lecture la veille au soir. Oui, il était vraiment tard quand il s'était enfin couché. Mais il n'avait plus qu'une dizaine de pages à lire… Il se rendit donc au premier étage où vivait le client. Il frappa à la porte de la chambre et y pénétra quand il eut l'autorisation. Il le remercia de lui avoir fait découvrir cet ouvrage qu'il avait adoré, bavarda un peu avec lui, puis il prit congé de lui. Alors qu'il traversait le couloir en sens inverse, il croisa Mr Roth, l'un des rares locataires qu'il n'aimait pas trop, sans qu'il ne sache pourquoi. À chaque fois qu'il faisait le ménage dans sa chambre, Roth était là. C'était son droit, mais Théo avait la nette conviction qu'il en faisait exprès… Et durant tout le temps où il s'affairait, il sentait le regard de Roth rivé sur lui. Et quand il était face à lui pour lui demander, par exemple, de quitter son lit pour qu'il le fasse, il discernait dans les yeux de Roth une lueur qu'il serait incapable de décrire, mais qui le terrifiait. Et il y avait sa façon de le dévisager et de le détailler de la tête aux pieds, comme s'il était une proie… Mais peut-être se faisait-il des films, comme disaient les moldus…
- Bonjour, Théo. Tu as vite déguerpi, tout à l'heure… Est-ce à cause de cet idiot de Downs? J'étais là quand il a fait son cirque. Quel crétin… Mais grâce à lui, j'en sais plus sur toi. Personnellement, je me fiche royalement que tu sois le fils du Mangemort Nott. En revanche, c'est fort dommage que tu aies un petit-ami… Mais avec un si joli minois, pas étonnant que tu aies fait craquer un garçon…
Roth fit quelques pas vers Théo qui recula. Son dos se heurta rapidement au mur, et il sut qu'il était piégé.
- J'aurais tellement plus à t'apporter que lui, mon pauvre Théo… Tellement plus d'expérience…
Théo était tétanisé. Roth était beaucoup trop proche de lui. Mais le dégoût fut plus fort que sa peur. Il repoussa Roth et s'enfuit en courant. Il se rua vers les escaliers et ce ne fut qu'arrivé au deuxième étage où se situait sa chambre qu'il s'arrêta, estimant avoir mis suffisamment de distance entre Roth et lui. Sa chambre n'était qu'à quelques mètres, mais il ne pouvait décemment pas y débouler dans l'état dans lequel il était. Cela alerterait Justin qui y était, n'ayant été de stage à Sainte-Mangouste ce jour-là que le matin, de huit heures à midi. Théo s'efforçait de se calmer quand une main se posa sur son épaule. Il fit violemment volte-face et bondit en arrière, craignant que ce ne fût Roth. Mais ce n'était pas lui. C'était Mr Payne.
- Pardon de t'avoir fait sursauter… Ça va? Tu avais l'air d'avoir du mal à respirer…
- Oui, grimper les deux étages m'a épuisé. D'habitude, ça ne me fait rien, mais j'ai peu dormi, cette nuit, et j'ai eu une matinée assez intense… Mais je vais bien. Et puisque vous êtes là… Je souhaitais vous exprimer toute ma gratitude pour m'avoir soutenu face à Mr Downs…
- Oh mais il n'y a pas de quoi! Il était inconcevable pour moi de laisser cet homme cracher sa haine et son venin… Et c'est une chance qu'il y ait eu Katie. Sans elle, j'aurais fichu dehors cet imbécile à grands coups de pieds aux fesses… Il mériterait de se faire bannir de l'auberge. Mais il n'y a que les gérants qui peuvent le faire. Et pour ça…
- Je dois leur en parler, oui, compléta Théo. Mais ce n'est pas à l'ordre du jour. Je vais me contenter d'éviter cet homme quand je serai en salle et quand il sera là. Tant que je suis loin de lui, il ne dira rien.
- Mmmh. Pour l'instant, ce ne sont que des mots, mais s'il se montre violent en tombant sur toi dans la rue… Il ne le fera pas ici, car il y a du monde, mais à une heure de basse affluence sur le Chemin de Traverse…
- Je saurai me défendre, assura Théo.
- Ça, j'en suis persuadé. Tu es plein de ressources! Bon, j'y vais. Repose-toi bien.
- Merci, bon après-midi à vous.
Mr Payne inclina la tête et s'éloigna. Cet échange avait réchauffé le coeur de Théo. Mr Payne était l'un de ses favoris parmi tous les clients de l'auberge. Il était si gentil… Il s'inquiétait pour lui, mais pas du vrai danger selon Théo. Car ce n'étaient pas les potentiels actes malveillants de Downs qu'il redoutait, mais ceux de Roth… Il saisissait mieux désormais pourquoi il était si gêné quand il était dans la chambre de cet homme avec lui… Il était choqué par l'attitude que Roth avait eue envers lui dix minutes plus tôt, mais aussi par ce que cela signifiait: Théo éveillait du désir en lui… Il avait dû se résoudre au fait qu'il attirait la gente masculine: il était en couple avec Justin, qui, avant lui, était convaincu d'être hétéro, Graham n'aurait pas été contre une relation purement charnelle avec lui, au début de la cinquième année, Dean l'avait embrassé, une fois, après une soirée alcoolisée, et il avait été dragué deux ou trois fois de manière très respectueuse par des jeunes clients qu'il avait servis au Chaudron Baveur. Mais à chaque fois, c'étaient des gens de son âge, des adolescents. Il n'avait rien contre la différence d'âge, il n'avait pas spécialement réagi, la veille, en voyant une Auror de vingt-trois ans au bras du professeur Snape qui avait une dizaine d'années de plus qu'elle… Car ils étaient tous deux adultes. Là, il avait failli se faire agresser par un homme qui avait au moins vingt-cinq ans de plus que lui… Était-ce normal qu'un homme d'une quarantaine d'années ait un fort attrait pour les garçons mineurs? Théo n'en savait rien du tout. Jusqu'à ce jour, il croyait bêtement que les ados aimaient les ados, et que les adultes aimaient les adultes… Qu'il avait été stupide… Pourquoi était-il donc constamment à côté de la plaque pour tout ce qui était question de sexe ou d'amour? C'était tout bonnement affligeant… S'il avait été plus au fait de ce genre de choses, il aurait bien plus vite compris le comportement que Roth avait avec lui… Il aurait deviné dès leur première rencontre que cet homme n'était pas insensible à son charme… Théo avait pourtant bien flairé qu'il y avait un truc qui n'allait pas avec Roth, qu'il était malsain, mais ce n'était qu'une intuition, et elle avait été trop vague. À présent, tout était clair. «Allez, cesse de te torturer avec ça» s'intima-t-il. Plus facile à dire qu'à faire… Mais il souffla pour se donner du courage et fit les derniers mètres qui le séparaient de sa chambre. Il fut gaiement accueilli par son petit-ami:
- Ah, te voilà! Tu as été libéré en retard?
- Non, j'ai fini hier soir un livre que m'avait conseillé un client et je suis allé le lui restituer. On a un peu papoté et je n'ai pas vu l'heure, prétexta Théo.
- Ah oui, ce livre que tu lisais à minuit alors que tu te levais à six heures, le taquina Justin.
- C'est bizarre, j'ai eu la même réflexion de la part de Tiffany… Vous vous êtes concertés ou quoi?
- Oui, on s'est ligués contre toi.
- Pfff…
Déridé, Théo rejoignit Justin sur le lit et lui vola un baiser.
- Ça te dirait une petite virée sur le Chemin de Traverse? suggéra Théo.
- Là, tout de suite? Tu n'es pas fatigué, après ta courte nuit et ta matinée à courir partout?
- Non, et l'air extérieur me fera plus de bien qu'une sieste ou que d'être simplement là, enfermé, à bouquiner ou à ne rien faire…
- Ouais, pas faux. Et moi, je n'ai pas eu trop le temps de flâner depuis que je suis là. Sauf le premier jour, mais je n'étais pas très en forme, c'était le lendemain de mon ingestion de cocktail d'alcool et de philtres de paix, je n'ai pas pu profiter pleinement… Là que j'en ai l'occasion, je ne vais pas me priver!
Ce fut sur ces mots remplis d'enthousiasme de Justin que Théo et lui quittèrent leur chambre, puis le Chaudron Baveur. Une fois sortis, Théo inspira profondément. Il y avait une petite brise tiède très agréable. Oui, cette promenade allait vraiment lui faire le plus grand bien…
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L'après-midi fila à une vitesse folle. Après avoir visité presque tous les commerces, les deux tourtereaux se rafraîchirent en dégustant glaces, sorbets et boissons froides chez Florian Fortarôme. Il était plus de vingt heures quand ils regagnèrent l'auberge, et n'ayant pas très faim, ils sautèrent le dîner et montèrent directement à leur chambre. Théo vit une lettre sur le sol qui avait dû être glissée sous la porte par Katie durant leur absence. Il la ramassa, décacheta l'enveloppe qui était frappée du sceau du Ministère de la magie et ouvrit la missive:
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«Mr Nott,
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Nous vous contactons pour vous signaler qu'en vertu de la loi régie par l'article 712 du Code Pénal du Sorcier, votre ancien tuteur légal, Mr Edward Nott, vous a officiellement déshérité.
Par conséquent, vous ne recevrez plus d'apport financier de la part de Mr Edward Nott.
En revanche, à la suite de son procès à l'issue duquel aucun verdict n'a pu être rendu en raison de sa tentative de suicide, le Magenmagot a tranché et a statué que Mr Edward Nott devra vous verser la somme de cinquante mille gallions pour toutes les exactions dont vous avez été victime.
Nous vous prions d'agréer l'expression de nos salutations distinguées.
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Mrs Dixon,
Présidente du Département des Violences Infantiles et Familiales»
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Théo replia lentement le parchemin. Il était sonné. Nott avait beau lui avoir dit qu'il allait le renier et le déshériter, en avoir la confirmation n'en demeurait pas moins violent… Mais ce n'était pas ça qui le déstabilisait le plus. Non, c'était la seconde information qui lui était livrée dans cette lettre… En dénonçant Nott pour tout ce qu'il lui avait fait, Théo avait juste voulu qu'il paye en finissant sa vie à Azkaban… Il n'avait pas escompté avoir de quelconques dommages et intérêts… Il aurait bien aimé ne pas en avoir du tout. Même s'il lui était dû, cet argent le répugnait. Tout comme tout ce qui venait de cet homme qui l'avait fait souffrir de tous les moyens possibles et imaginables.
- Ça va, Théo?
La voix de Justin ramena Théo à la réalité. Il tourna la tête vers lui et sourit:
- Oui, tout va bien.
- Tu es sûr? Tu es pâle…
Théo retint une grimace. Justin le connaissait trop bien… N'ayant pas la force de lui expliquer, il lui tendit le courrier. Justin s'en empara et le lut.
- Oh… Ça fait beaucoup d'un coup.
- Oui… Et c'est plus la deuxième moitié de la lettre qui me crispe. N'importe qui serait fou de joie à l'idée que son coffre soit prochainement garni d'un tel pactole, mais… pas moi. Du moins, pas dans ces conditions. Je ne veux plus rien avoir à faire avec lui. Je ne veux plus rien de lui. Et surtout pas de sa fortune. Je n'en ai pas besoin. Je suis indépendant. Ce n'est pas pour rien si j'ai déniché un job ici! Je suis bien conscient que je mérite d'être indemnisé pour tout ce qu'il m'a fait, mais ce ne sont pas cinquante mille gallions qui vont effacer de ma mémoire tous les traumatismes que sa cruauté a générés en moi… Mais je dois faire avec. Je ne vais pas me plaindre d'avoir tout cet argent… Il me révulse, mais il me sera de toute façon utile… J'en ferai bon usage.
- Ça, j'en suis certain. Ce sera ça de moins à débourser pour ta formation…
- Elle sera même presque entièrement payée! Avec ce que j'ai déjà dans mon coffre et ce qu'il va y avoir en plus avec mon salaire… Je suis largement à l'abri. Je vais avoir de quoi économiser… Ce qui sera bien pratique pour notre future maison! Car on ne va pas rester éternellement au Chaudron Baveur!
Justin éclata de rire.
- Non, c'est sûr! Même si on est bien ici, avoir un vrai «chez nous» sera bien mieux.
Justin avisa le bureau qu'il pointa du doigt:
- Ce n'est peut-être pas le bon moment pour te montrer ça, mais… il y a un édito sur ton père, dans la Gazette du Sorcier.
Théo attrapa le journal que lui désignait son petit-ami. Il parcourut en diagonale l'édito. Ce dernier relatait que le Mangemort Edward Nott, deux mois après s'être réveillé de son coma dû à la potion empoisonnée qu'il avait ingurgitée à la fin de son procès, allait retrouver le surlendemain sa cellule à Azkaban.
- Désolé, j'aurais dû t'en parler demain plutôt que ce soir…
Théo haussa les épaules.
- Non, ça ne me fait ni chaud ni froid. C'est sa place, à Azkaban… C'est là où il doit être. Et je suis plus serein de le savoir en prison qu'à Sainte-Mangouste. C'est une véritable passoire, là-bas. Vingt pour cent des prisonniers qui y sont hospitalisés réussissent à s'évader…
- Oui, ceux qui sont censés les surveiller sont un peu trop corruptibles…
- Oui, ou alors les détenus sont plus malins qu'eux…
- Ce qui aurait pu être le cas de mon «père». Il est intelligent, mine de rien. Mais là, je ne crois pas qu'il ait essayé de s'enfuir. C'est retour à la case départ, pour lui.
Et c'était une satisfaction pour Théo. Il avait été soulagé, huit semaines auparavant, de lire dans la Gazette que Nott était sorti du coma, qu'il avait peu de séquelles et qu'il serait transféré à Azkaban vers la mi-été. Nott était le grand perdant dans cette histoire. Il avait tenté d'échapper à sa sentence en mettant fin à ses jours, mais il s'était raté, et c'était bien fait pour lui. Se tuer pour ne pas purger sa peine, c'était lâche, et Théo aurait été anéanti si ça avait marché.
Justin se leva du lit et franchit les quelques mètres qu'il y avait entre Théo et lui. Il entoura ses bras autour de la taille de Théo qui se laissa aller contre Justin. Il ferma les yeux et savoura le bien-être que lui procura cette étreinte. Il se sentait bien et en sécurité. Il frémit quand les lèvres de son petit-ami butinèrent son cou, à défaut de pouvoir ravir ses propres lèvres, Théo étant dos à Justin. Mais il remédia à cela en pivotant pour faire face à son Poufsouffle adoré. Il captura lui-même les lèvres de son chéri et les engagea tous deux dans un long et tendre baiser, auquel Justin participa volontiers. Il faufila ses mains sous la chemise de Théo, mais stoppa vite son geste.
- Je comprendrais si tu n'as pas la tête à ça…
Théo ne s'était pas posé la question, mais il n'eut pas à réfléchir bien longtemps. Il éprouva la forte urgence d'oublier cette journée pourrie. Oublier Downs. Oublier Roth. Oublier Nott. Oublier tout ce qui lui détruisait le moral. Et pour cela, rien de tel que s'égarer dans les voluptés de la luxure avec le garçon qu'il aimait.
- Non, au contraire. J'ai la tête à ça. Et pas que la tête…
L'allusion était très claire, et fit briller les prunelles bleues de Justin. Celui-ci poussa Théo jusqu'au lit où il le fit chuter avec lui. Ils s'effeuillèrent doucement, se caressant et s'embrassant entre chaque vêtement retiré, faisant monter petit à petit l'excitation. Une fois en caleçon, Justin, qui surplombait Théo, abaissa son bassin pour que leurs érections se rencontrent. Théo se cambra, accentuant sans le faire exprès le contact entre leurs membres.
- Bon sang, Théo…
- Pardon…
- Non, ne t'excuse pas…
Justin enfouit son visage dans le cou de Théo qu'il couvrit de baisers. Théo rejeta la tête en arrière et agrippa les cheveux de Justin. Il envoya cette fois sciemment ses hanches vers celles de son petit-ami qui, au vu du son qu'il émit, sembla beaucoup apprécier l'initiative. Justin ondula lascivement contre Théo, les faisant gémir à l'unisson. Théo se désintéressa des cheveux blonds qu'il malaxait et fit voyager ses mains sur tout le corps qui lui était offert. Justin continua à se mouvoir lentement, ce qui frustra bientôt Théo. Justin pesant trop de son poids sur lui, Théo appuya ses mains sur le bas de son dos pour que leurs sexes comprimés dans leurs barrières de tissu se touchent plus franchement. Mais cela ne fut pas du goût de Justin qui saisit ses poignets qu'il redressa en haut du lit, s'attirant une plainte de Théo:
- Hé, lâche-moi…
- Non, tu es un peu trop impertinent, ce soir…
- Mais tu fais trop traîner les choses…
- Plus c'est long, plus c'est bon…
Tout en se déhanchant sensuellement contre Théo, Justin marqua son cou de plusieurs suçons qui ne firent qu'émoustiller davantage Théo. Le feu brûlant au creux de ses reins, il chercha désespérément à se presser avec plus d'ardeur contre Justin. Mais sans résultat.
- Justin, par pitié, accélère…
- Serais-tu à bout? s'amusa Justin.
- À ton avis?! Ça fait des heures que tu me fais languir, là!
- Des heures? Tu exagères…
- Roh ça va! Ne joue pas sur les mots en plus de jouer avec moi!
- Oooh, mais c'est que mon petit Théo se rebelle… Mais je suis sûr que tu peux faire mieux que ça. Dis-moi précisément ce que tu veux. Quitte à être cru.
Théo plongea ses yeux dans ceux bleus de Justin. Il voulait qu'il soit cru? Eh bien il allait l'être.
- Fais-nous jouir. Prouve-moi que tu en as autant entre les jambes que dans la tête…
La surprise se lut sur les traits de Justin. Il ne s'attendait visiblement pas à ce que Théo le prenne à ce point au mot… Mais cela lui fit de l'effet, car son sexe se fit plus dur qu'il ne l'était déjà.
- À tes ordres, mon amour…
Justin happa les lèvres de Théo et se mit à bouger bien plus énergiquement contre lui. Théo gémit et croisa ses jambes dans le dos de Justin. Ce dernier libéra enfin ses poignets, empoigna ses hanches et se mut avec de plus en plus de vigueur. C'était presque trop, maintenant, mais Théo s'en fichait. Il avait ce qu'il réclamait depuis ce qui lui paraissait être une éternité. Il s'accrocha aux épaules de Justin et accompagna du mieux qu'il put ses mouvements. Justin augmenta la cadence et rompit le baiser pour aller picorer les zones érogènes de Théo.
- Oh Merlin…
Théo lutta pour conserver sa lucidité, mais il sut qu'il ne gagnerait pas ce combat lorsque Justin lui fit un autre suçon dans un endroit très sensible de son cou. Il intensifia encore le rythme, et Théo ne put qu'haleter et enfoncer ses ongles dans le dos de Justin pour garder pied avec la réalité. Mais ses efforts furent vains, car Justin se déchaîna littéralement, amplifiant mille fois plus les frictions entre leurs deux sexes, et les rapprochant ainsi inexorablement de la délivrance. Il ne fallut que quelques minutes de plus pour qu'un ultime coup de rein de Justin ne les fasse atteindre l'orgasme ensemble, dans un cri qui fut étouffé par le baiser qu'ils partageaient. Justin retomba sur Théo qui ne broncha pas, étant trop dans les limbes de la jouissance pour cela. Quand il reprit complètement ses esprits, il constata que Justin les avait nettoyés et qu'il avait rabattu les draps sur eux. Théo se blottit contre lui et lui murmura un «Je t'aime» qui lui fut rendu avec une infinie tendresse. Justin s'endormit peu après, et Théo ne tarda pas à faire de même. Mais avant de sombrer dans le sommeil, il se rappela ce que lui avait dit Roth, et il songea qu'il avait totalement tort. Certes, Justin était tout aussi ignare que lui en matière de relations intimes entre deux hommes, mais il avait bien mieux à lui apporter: son amour. Et ça, ça valait toute l'expérience du monde…
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(samedi 27/07) POV Justin
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Ce samedi-là, Justin signait son cinquième jour de stage à Sainte-Mangouste. Il savait depuis un certain temps qu'il serait kinémage plus tard, mais s'il n'en avait pas été sûr, ce stage aurait fait naître la vocation en lui. Il était dans son élément, comme un poisson – ou un triton – dans l'eau.
Même s'il s'était tout de suite plu à Sainte-Mangouste, les deux premiers jours avaient été quelque peu déroutants. Tout fonctionnait par magie, ici. Logique, pour un hôpital sorcier, mais en-dehors de Poudlard, Justin n'était pas habitué aux établissements exclusivement magiques. Mais il y avait tout de même des points communs avec les hôpitaux moldus, tels que les maladies, les pathologies, les vaccins, les prises de sang… Pour ce qui était de la kinémagie, les exercices et les massages étaient les mêmes que ceux du monde moldu, mais avec leurs lots de magie.
La tutrice de Justin, Mrs Howell, était cheffe du service de kinémagie. C'était une femme de trente-huit ans, grande, aux yeux marron, au visage fin, et aux cheveux bruns relevés en un chignon d'où s'échappait de chaque côté une mèche bouclée. Elle était jeune, pour une cheffe, mais cela ne faisait que deux ans qu'elle l'était. Justin avait été très vite à l'aise avec elle. Mrs Howell était très sympathique, pleine de vitalité, elle avait de l'humour et elle avait le don de motiver ses patients qui manquaient parfois d'entrain. Elle avait quatre enfants: deux fils qui avaient dix-huit et douze ans, et deux filles de quinze et dix ans, dont l'aînée, Betty, était dans la même promotion que Ginny. Elle était à Serdaigle, et comme Ginny, elle serait préfète à la rentrée.
Ce fut avec la même bonne humeur que les jours précédents que Justin atterrit dans la cheminée de Sainte-Mangouste, un quart d'heure avant le début de sa journée. Il commençait à neuf heures pour finir à dix-sept heures, avec une heure et demie pour manger.
Comme tous les jours, il monta au cabinet de sa tutrice, où il pénétra après y avoir été invité.
- Bonjour, Justin, comment vas-tu?
- Bien, et vous?
- Ça va très bien. Mieux que notre premier patient, en tout cas!
- Qui est-ce?
- C'est Mr Hodgkin. Il s'est fracturé la malléole et ça va être sa toute première séance de kiné.
- En quoi va consister le processus de guérison? C'est long, non? Quand j'étais à l'école primaire, j'avais un ami qui avait eu ça et il avait eu trois mois de séances chez le kiné…
- C'est moins long dans le monde sorcier, car nous avons deux sorts qui font la moitié du travail: un sort de réunification et un sort de consolidation. Avec ça, le temps de consolidation est de quarante-cinq jours au lieu de quatre-vingt-dix sans l'aide de la magie, le temps d'appui différé est de trente jours au lieu de quarante-cinq, et le temps de guérison, quant à lui, est de deux mois au lieu de trois à quatre mois chez les moldus. Voilà ce à quoi Mr Hodgkin aura à faire. Il aura une séance de trois quarts d'heure et pendant qu'il sera en autonomie, je m'occuperai à neuf heures trente de Mrs Kay.
- Celle qui était là mercredi et qui a une entorse au genou?
- Oui, c'est ça. Elle aura elle aussi une séance de trois quarts d'heure, à neuf heures quarante-cinq nous aurons notre troisième patient, Ben Sanders, un adolescent de treize ans qui a une scoliose, et à dix heures nous aurons un bébé de cinq mois qui a la bronchiolite. Il y aura d'autres patients dans la matinée, mais je te ferai la suite de l'agenda après nos quatre premiers patients. Car je crois que Mr Hodgkin est là…
Mrs Howell s'éclipsa et revint trente secondes plus tard avec le patient. Elle s'enquit de son état, lui présenta le programme de la séance et le fit s'installer sur la table. Elle défit le plâtre avec un sort et entama un massage circulaire. Comme à l'accoutumée, Justin scruta tous les gestes de sa tutrice. Il était à chaque fois fasciné par la technicité et la dextérité dont elle faisait preuve. Au bout de quinze minutes, elle cessa ce qu'elle faisait et expliqua à Mr Hodgkin l'exercice qu'il allait faire. Celui-ci avait pour but de stimuler les muscles du mollet et du triceps afin d'éviter qu'ils ne fondent. Comme
c'étaient des muscles sous plâtre, cet exercice était statique. Mais la kinémage précisa que lors de la séance suivante, il ferait un autre exercice qui, cette fois, serait actif et qui viserait les muscles de la cuisse – le quadriceps et les ischio-jambiers – qui, eux, n'étaient pas sous plâtre… Tout ne se faisait pas le même jour, sinon les séances seraient trop longues. Et comme il y avait deux à trois séances par semaine, ce n'était pas un problème d'alterner. Tandis que Mr Hodgkin se livrait à son activité, Mrs Howell accueillit Mrs Kay. Son entorse étant légère, son genou n'avait été immobilisé qu'une dizaine de jours, et elle avait eu sa première séance une semaine plus tôt. Comme Mr Hodgkin, elle bénéficia d'un massage, puis elle se vit appliquer sur son genou une poche qui fut glacée par un sort que lança Mrs Howell.
- C'est de la cryothérapie, dit-elle à Justin. On expose la partie du corps concernée à de très basses températures pour diminuer la douleur, l'œdème et l'inflammation. C'est une méthode assez récente chez nous, mais qui est de plus en plus répandue, tant elle est efficace. Mrs Kay, je vous laisse avec la poche.
Mrs Howell s'absenta pour annoncer à Mr Hodgkin la fin de sa séance. Elle l'accompagna à la salle d'attente où elle récupéra Ben Sanders. Sa scoliose n'était pas très grave et était due à de mauvaises postures assises. La kinémage lui donna des étirements à faire, vérifia qu'il les faisait correctement et retourna auprès de Mrs Kay. Elle retira la poche de glace et dicta des consignes de renforcement musculaire à la jeune femme. Justin admira la façon dont elle gérait plusieurs patients à la fois. Ce n'était pas l'idéal, selon elle, mais il n'y avait pas assez de praticiens pour se consacrer entièrement aux patients durant toute leur séance. Au moins, nuança-t-elle, son cabinet et ceux de ses collègues étaient grands. Ainsi, les patients avaient de l'espace.
À dix heures, elle fit entrer un couple avec un bébé. Elle interrogea les parents sur l'état respiratoire de l'enfant. Avait-il de la fièvre? Toussait-il? Si oui, la toux était-elle grasse ou sèche? Avait-il de l'appétit? Buvait-il bien ses biberons? Dormait-il bien? Lorsqu'elle fut au point sur tout cela, elle ausculta le bébé. Tout cela prit environ vingt minutes, et il fut temps d'aller libérer Mrs Kay et Ben Sanders. Une fois revenue, elle s'attela au massage du bébé. Si, pour les enfants, ados et adultes qui avaient eu des massages de toutes sortes lorsque Justin était là, cela avait semblé leur faire du bien, même quand c'était un peu dur, le bébé, lui, n'eut pas du tout l'air d'apprécier… Il cria et pleura, et la perplexité dut se lire sur les traits de Justin car Mrs Howell le rassura:
- Ce n'est pas douloureux du tout pour lui. S'il pleure, c'est parce qu'il est fatigué, malade, entre les mains d'une étrangère qui le bloque dans ses mouvements… Ce n'est pas très agréable, surtout pour un bébé qui ne comprend pas ce qui lui arrive… Mais il n'a pas mal, je te le promets. Et il ira bien mieux après cette première séance. Ça n'a rien à voir avec ce que nous faisions avant, et ce que font encore les kinés moldus… Il y a des années, la kiné respiratoire se résumait à des percussions sur la cage thoracique du bébé. Même si c'était fait par des professionnels, c'était trop brutal, il y avait des risques de fractures des côtes, et les résultats n'étaient pas très concluants. Cette méthode n'est plus utilisée dans le monde sorcier, mais les moldus, eux, continuent d'y avoir recours. Nous sommes en avance sur eux là-dessus… Mais eux n'ont que ça, alors que nous, sorciers, avons la magie… Avec notamment des sorts qui dilatent les bronches, ce qui fait une grosse part du boulot. Il y a Anapneo, le plus connu de tous, mais il n'y a pas que lui. Le choix du sort repose en réalité sur du cas par cas. Nous nous basons sur la gravité de l'état du bébé et sur le type de voies encombrées. Si ce sont les voies inférieures, ce sera tel sort, et si ce sont les voies supérieures, ce sera tel autre sort.
Justin buvait les paroles de sa tutrice. Il l'observa exécuter de douces pressions, de bas en haut sur le thorax du bébé, ce qui fit remonter les sécrétions dans sa trachée, permettant au bébé de respirer lentement et profondément. Après quinze minutes, elle l'examina de nouveau et parut satisfaite de ce qu'elle entendit dans la respiration du nourrisson.
- Une séance par jour pendant quatre jours et cette bronchiolite sera de l'histoire ancienne, affirma-t-elle. La toux peut persister un peu mais elle sera beaucoup moins gênante.
Les parents remercièrent Mrs Howell et s'en allèrent avec leur bébé. La kinémage fit à Justin la liste des autres patients de la matinée et de ce qu'ils avaient. Il devait y en avoir huit, mais à onze heures, Mrs Howell reçut le Patronus d'un de ses patients qui l'informait qu'il annulait sa séance, ce à quoi elle lui indiqua de contacter la secrétaire du service de kinémagie pour avoir un autre créneau.
À midi, Mrs Howell ferma son cabinet. En traversant un couloir qui menait aux escaliers, Justin eut la surprise de croiser Blaise. Il était censé avoir terminé son stage à la fin de la troisième semaine de juillet, et Justin doutait qu'il y ait moyen de le prolonger… Il fallait traiter cela avec le directeur de maison, ce qui n'était pas chose aisée quand on n'était pas à Poudlard…
- Blaise! s'exclama Justin. Mais que fais-tu ici?!
- Eh bien, je bosse!
- Tu as réussi à avoir un job à Sainte-Mangouste?!
- Eh oui!
- Mais… depuis quand?
- Depuis lundi, mais de lundi à hier, j'étais dans un autre bâtiment. Et on n'a pas dû avoir les mêmes horaires pour manger.
- Ouais, on a dû être en décalé… Mais comment tu as fait pour avoir un job ici?
- Ça s'est fait très vite. Samedi dernier, j'ai demandé, par hasard, s'ils avaient besoin de quelqu'un pour quelque tâche que ce soit. Et on m'a dit qu'ils recherchaient un agent hospitalier.
- Oh… Et c'est quoi, ton rôle?
- Distribuer les repas et les collations, nettoyer les chambres, les sols et les bureaux, acheminer les patients dans l'établissement pour aller d'un endroit à un autre, stériliser le matériel, désinfecter et décontaminer les blocs opératoires avec des lotions spécifiques…
- Ah oui, tu n'as pas de quoi t'ennuyer…
- Oh non! Et rien de tout cela ne requiert de diplôme.
- Même pour ce qui est de la stérilisation et de la désinfection?
- Non, on m'a montré comment faire, ce n'est pas super compliqué, il faut juste être très rigoureux. Mais tout ce que je fais à ce niveau-là est contrôlé. Si c'est mal fait, une personne plus compétente y remédiera. Je ne suis pas non plus un expert… Et on ne plaisante pas avec l'hygiène.
- Très bien dit, intervint Mrs Howell. Je suis contente que tu aies eu ce job, Blaise. Cela va enrichir ton expérience. Blaise a été mon stagiaire pendant trois jours, ajouta-t-elle à l'intention de Justin. Il avait beau ne pas être spécialement branché par la kinémagie, il a été très attentif et très curieux. Un stagiaire de rêve. Tout comme toi, Justin. Bon, je vais aller me sustenter, mon estomac crie famine! Rendez-vous à treize heures trente dans mon cabinet, Justin.
Mrs Howell s'en alla sur ces mots.
- Tu as donc été trois jours avec ma tutrice? Intéressant, fit Justin.
- Oui, c'est le quatrième service que j'ai découvert cet été, précisa Blaise.
- Et ça t'a plu?
- Franchement, oui. Plus que je ne l'aurais cru! Mais c'est probablement parce que la kinémagie est étroitement liée avec la chirurgimagie, mon domaine de prédilection… Car il y a des cas où les gens se font d'abord opérer avant d'avoir des séances de kiné…
- Oui, toi tu répareras, et moi je renforcerai les os…
- Du travail d'équipe! Et toi? Est-ce que ton stage te plaît?
- Oh oui, énormément… Mais si on poursuivait cette discussion au réfectoire?
- Oui, allons-y, j'ai trop faim…
Blaise et Justin se remirent en route et descendirent à la salle où tous les employés déjeunaient. Ils garnirent leurs plateaux d'entrées, de plats et de desserts préparés par des elfes et allèrent s'asseoir à une table vide.
- Mrs Howell est très gentille. Tu as de la chance de faire tout un stage avec elle…
- Oui, je n'ai pas à me plaindre! Mais toi qui as exploré douze services en deux ans et qui, du coup, as été supervisé par douze chefs de service, est-ce que tu as en eu qui n'étaient pas très… cool?
- Oui, il y a deux ans, j'ai eu le chef ophtalmomage et le chef dermatomage. Le premier était trop à cran à cause de toutes ses responsabilités, il s'énervait facilement, mais il s'excusait à chaque fois et quand il était détendu, c'était un homme chic et drôle. Le deuxième, en revanche, est l'un des pires hommes que j'ai pu fréquenter. Il est cynique, misogyne, homophobe, il n'a aucune empathie… J'ai dû serrer les dents à de multiples reprises pour cacher mon agacement. Je hais cet homme.
- Il y a de quoi… À ta place, j'aurais aussi bouillonné de l'intérieur… Mais comment ce genre de… d'individus peuvent-ils faire un métier où il y a du contact humain?
- Je n'en sais rien. Mais à mon avis, il y a autre chose que le désir de soigner ou de soulager les gens qui les motive.
- Le salaire? La sécurité de l'emploi?
- Sûrement un mélange des deux, ouais… Quel que soit ton métier, quand t'es à Sainte-Mangouste, t'es bien payé. Et la sécurité de l'emploi, y a pas mieux que Saint-Mangouste pour l'avoir. Car avec la pénurie de praticiens qu'il y a, il faut vraiment faire une grosse faute pour être licencié… Mais ça m'étonnerait que la plupart de ceux qui sont comme Mr Moncky, le chef de la dermatomagie, aient décidé de travailler dans une des branches de la médicomagie rien que pour avoir une bonne paie ou pour être garanti d'avoir un emploi sur le long terme… Il y en a qui, à la base, devaient réellement aimer leur métier, mais qui, avec le temps, s'en sont lassés… Et d'autres sont peut-être malheureux dans leur vie et n'arrivent plus à s'épanouir dans leur boulot… Ça ne justifie pas leur attitude, mais ça l'explique en partie.
- Eh bien si un jour, j'en ai marre d'être kinémage, je réfléchirai à ce que je pourrais faire d'autre et je ferai une autre formation. Je ne me vengerai pas en étant exécrable avec mes pauvres patients qui n'auront rien fait…
- Pareil. C'est ce qu'on aura de mieux à faire! Bon, sinon, il paraît que tu as emménagé avec Théo au Chaudron Baveur?
- «Emménager» est un bien grand mot, mais oui, je loge avec Théo à l'auberge.
- Et ça va, ce n'est pas trop déstabilisant, la vie de couple? Il n'y a pas trop de disputes?
- On en a eu une au tout début, mais ce n'était qu'une stupide histoire de loyer. À part ça, tout va à merveille. On a chacun notre train-train, lui avec son job au Chaudron Baveur, moi avec mon stage à Saint-Mangouste, on se voit le matin et le soir, et quand on est libres en même temps, on se balade sur le Chemin de Traverse, on flâne, on déguste des glaces chez Florian Fortarôme…
- Ouais, vous avez une vie d'adulte, avec un soupçon d'activités d'ados, résuma Blaise.
- D'ados? Parce qu'on se rafraîchit en mangeant des glaces? Mais il n'y a pas que les ados qui font ça! Les adultes le font aussi… Et même des personnes âgées avec leurs petits-enfants! Ou sans…
- C'est vrai. Florian Fortarôme a le don de réunir tout le monde, avec ses sorbets aux mille saveurs et sa capacité à avoir une conversation sur tous les sujets…
- Oui, il n'est pas prêt de fermer boutique…
- Oh ça non! Et tant mieux pour nous. Mais ça ne va pas être trop dur, à la rentrée pour Théo et toi, de ne plus dormir ensemble?
- Si, ça va certainement l'être les premiers jours, mais on s'y fera. Et toi, au fait? Vas-tu aller chez Ginny pendant les vacances? Ou bien ce sera elle qui ira chez toi?
- Non, c'est moi qui irai chez elle, du quinze au vingt-cinq août, déclara Blaise. J'ai hâte d'y être! Tout en appréhendant un peu… Je stresse à l'idée de rencontrer sa famille. Et plus particulièrement sa mère… Avec ce qui s'est passé l'été dernier lors du séjour d'Olivier Dubois, le petit-ami d'un des jumeaux… Je n'hésiterai pas à faire comme lui si Mrs Weasley m'exhorte à raisonner Ginny. Je ne le ferai pas et je la défendrai. Mais je m'en voudrais si ça créait un conflit…
- Dans ce cas, dis-lui que tu préfères parler d'autre chose pour ne pas casser l'ambiance…
- Mmmh… Pas bête. J'aurais l'impression d'être lâche mais au moins, s'il y a une embrouille, ce ne sera pas de ma faute…
- Ça, c'est clair. Quoi qu'il en soit, je suis trop content d'être avec un des membres de la bande! Ce serait cool qu'il y ait d'autres jours où ce serait possible de déjeuner à la même heure…
Blaise et Justin extirpèrent d'une des poches de leur robe de sorcier le parchemin où figuraient leurs horaires de la semaine suivante qu'ils avaient eues le matin-même. Ils les comparèrent et il s'avéra qu'il y avait quatre midis où ils avaient leur pause au même moment. Ils convinrent de se rejoindre devant le réfectoire, puis ils finirent leur repas en bavardant de tout et de rien.
Tout au long de l'après-midi, à l'instar de la matinée, les patients s'enchaînèrent dans le cabinet de Mrs Howell. Lombalgies, torticolis, troubles musculaires, troubles articulaires, entorses, fractures, troubles moteurs, séquelles post-chirurgicales, douleurs liées à la vieillesse… Il y eut de tout, pour le plus grand bonheur de Justin qui fit ainsi face à toute une série de situations. Plus il avançait dans son stage, plus la kinémagie le passionnait. Il avait trouvé sa voie, il en était persuadé.
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(dimanche 26/07) POV Hermione
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Cela faisait six jours que Hermione était chez Terry, et tout allait pour le mieux. Les parents de Terry travaillaient beaucoup, mais lorsqu'ils étaient là, ils étaient d'une gentillesse extrême et ils faisaient tout pour qu'elle se sente comme chez elle.
Ses journées étaient très remplies. Comme elle l'avait mentionné à ses amis trois jours plus tôt, lors du mariage de Sirius et Remus, au cours des trois premiers jours, elle avait refait son stock de livres à la bibliothèque municipale, elle était allée à une exposition de créatures magiques, elle avait joué à des jeux sorciers avec Terry, et elle était allée deux fois à la plage. Les deux jours d'après, Terry lui avait fait visiter deux centres commerciaux – Needs Avenue et Wildsmith Aera – qui étaient moins réputés que le Chemin de Traverse, mais qui n'en étaient pas moins riches en commerces, ils étaient allés se promener en forêt, et ils avaient joué au frisbee à dents de serpent. Hermione n'avait jamais été très fan du frisbee moldu, mais en y jouant avec Terry, le mode sorcier l'avait conquise. Car il y avait de la stratégie à avoir, le but étant de récupérer le frisbee uniquement lorsqu'il était édenté, les dents sortant et se rétractant toutes les cinq secondes. Il fallait donc avoir l'oeil rivé sur le frisbee en permanence et calculer son coup à la seconde près. C'était un jeu de tactique et de concentration, et c'était ce qu'affectionnait typiquement Hermione. De plus, cela lui faisait faire du sport! Car courir après le frisbee, sauter, ou se jeter au sol avant qu'il ne tombe par terre, ce n'était pas de tout repos! Mais cela lui faisait un bien fou.
Ce jour-là, les Boot accueillaient Judith, la sœur aînée de Terry, Miguel, son mari, et Amy, leur fille. Hermione avait hâte de faire leur connaissance, même si elle avait un peu le trac. Elle souhaitait tant que tout aille bien avec toute la famille de son petit-ami… Mais Terry lui avait assuré qu'elle allait bien s'entendre avec Judith et Miguel. Et Hermione avait confiance en Terry.
Le couple et le bébé débarquèrent vers quinze heures dans le salon, par le réseau de cheminées. Ils furent reçus par Dylan et Deborah qui s'empressèrent de les débarrasser de leurs effets.
- Quelle joie de vous avoir avec nous! Vous nous avez manqué… Cela n'a pas été trop compliqué de vous libérer?
- Non, absolument pas. Comme nous prenons rarement ne serait-ce qu'un jour de congés, on a juste eu à demander.
- Ouais, enfin Miguel a eu de la chance que sa cheffe ait accepté, car il avait tellement peur qu'elle refuse qu'il a fait sa requête à la dernière minute, se moqua gentiment Judith.
- Le congé est pourtant un de vos droits, Miguel, rappela Mrs Boot. Vous enchaînez les audiences, vous êtes six jours par semaine au Magenmagot, le seul jour de repos que vous avez, vous le dédiez à vos dossiers… Mrs Bones peut remercier Merlin que vous n'ayez désiré qu'un jour de vacances! Mais asseyez-vous, ne restez pas debout…
Judith et Miguel s'installèrent à table, tout comme Dylan, Deborah, Terry et Hermione.
- Avant que je n'aille faire du thé, Judith, Miguel, je vous présente Hermione Granger, la petite-amie de Terry, annonça Deborah.
- Enchantée, Hermione! Moi, c'est Judith, la sœur de Terry, et lui, c'est Miguel, mon mari. Mais ça, tu as dû le deviner… Bon, dis-nous tout sur toi! Qui es-tu?
- Oh euh… je ne sais pas trop par où commencer…
- Eh bien, ta famille, ta scolarité, tes hobbies, tes matières favorites, celles que tu aimes moins…
- Bien, alors je suis une née-moldue, je n'ai ni frère, ni sœur, je n'ai que des cousins et des cousines, parmi lesquels il n'y en a qu'une qui est au courant de ma nature de sorcière. Elle s'appelle Olivia et pour être tout à fait franche, c'est la seule que j'apprécie. On est très complices, elle et moi. Sinon, j'ai un chat, Pattenrond, que j'ai eu à la ménagerie magique du Chemin de Traverse durant l'été qui a précédé ma troisième année à Poudlard.
- C'est un chat ou un fléreur? s'enquit Miguel.
- Un fléreur. Il est roux, il a des pattes rondes, d'où son nom, il a de longs poils et il a la singularité d'avoir un nez écrasé.
- C'est mieux de l'avoir nommé en référence à la forme de ses pattes et non à son nez plat, et c'est un nom très mignon, jugea Judith. Est-il ici?
- Oui, il doit être en train de chasser les gnomes dans le jardin… C'est sa principale activité quand il est dans une maison de sorciers…
- Oui, c'est normal, c'est distrayant pour lui qui est plus habitué aux rats, aux souris et aux oiseaux qu'aux gnomes… Mais à part Pattenrond, tu n'as pas d'autres animaux?
- Non, mais avant lui, j'ai eu un hamster, des poissons rouges, un lapin et un chat, qui était cent pour cent moldu.
- Ah oui, tu as eu pas mal d'animaux…
- Oui, mes parents sont des amoureux des animaux. Et ils m'ont transmis ce gène.
Terry rebondit sur cette information:
- Hermione a lutté, à Poudlard, pour améliorer les conditions de vie des elfes.
- Oui mais j'ai abandonné quand j'ai compris qu'ils étaient très bien comme ils étaient. J'ai mis du temps, et je regrette de les avoir offensés en ayant tenté de les convaincre de se battre pour avoir les mêmes droits que les sorciers en termes de salaire et de congés…
- Tu n'as pas à t'en vouloir, affirma Judith. Quand on n'est pas issu du monde magique, c'est dur de se faire à l'idéologie des elfes de maison… Mais le plus important, c'est que tu aies fini par lâcher l'affaire.
- Oui, mais j'étais quand-même allée loin… J'avais créé la Société d'Aide à la Libération des elfes, ou S.A.L.E pour aller plus vite…
- Ça prouve que tu es tenace! Et que tu es fidèle à tes convictions.
- Et que quand tu as un objectif, tu t'y tiens! ajouta Miguel.
- Mais ce n'était pas trop galère de gérer ça en plus de tes cours et de tes devoirs?
- Non, ça allait. Mais cette année, ça aurait été plus délicat…
- Oui, car Hermione est préfète, divulgua Terry.
- Ooooh, vous êtes un couple de préfets! C'est assez rare, ça. Vous êtes donc parfois en binôme lors des rondes?
- Oui, une à deux fois par semaine.
- Pratique pour se voir! Et tu es dans quelle maison?
- Je suis à Gryffondor. Mais le Choixpeau a hésité à m'envoyer à Serdaigle…
- Ce qui n'a rien d'étonnant. Hermione est l'une des meilleures élèves de notre promotion. Et c'est l'une des élèves qui suit le plus de cours.
- Je n'en suis plus tant que ça, protesta Hermione.
- Ouais, c'est vrai que si on compare avec ta troisième année…
- Tu avais beaucoup d'options? interrogea Miguel.
- Je les avais toutes prises, avoua Hermione.
- Quoi?! Mais… comment as-tu fait?
- Je… je m'étais arrangée. Mais c'était une erreur. J'étais débordée et ça avait des répercussions sur mon humeur. Il n'a fallu que quelques semaines pour que je quitte la divination en plein cours… Je n'y suis plus allée, mais même en n'ayant plus «que» onze matières, j'étais sous l'eau. Si bien que j'ai fait un burn-out vers la fin de l'année… J'ai retenu la leçon et je me suis débarrassée de l'étude des moldus.
- C'est tout? Ça fait encore dix matières…
- Oui, mais j'aimais trop les runes et l'arithmancie pour m'en délester… Et je n'osais pas arrêter les soins aux créatures magiques par loyauté envers Hagrid, qui est plus un ami qu'un professeur pour Harry, Ron et moi. Ce sont mes meilleurs amis, précisa Hermione. Mais là, pour la sixième année, je me suis décidée à me décharger de cette option ainsi que de l'astronomie. Je n'aurai plus que huit matières. Ah non, neuf, avec les cours de duel… C'était une option, cette année, mais là, ça va être obligatoire pour tous les préfets et suppléants. Oui, car désormais, les préfets ont des suppléants… Et il y a deux fois plus de préfets qu'avant.
- Attends, le nombre de préfets a doublé, et en plus de ça, il y a des suppléants?!
- Oui, c'est pour mieux lutter contre le trafic de potions droguées, qui est un vrai fléau à Poudlard…
- Oh, c'est une bonne initiative… De mon temps, c'était déjà un problème majeur. Mais qui sont les nouveaux préfets? Des septième année? Des sixième année? Des cinquième année?
- Des cinquième année. Et ce sont nous, les sixième année, qui allons les former.
- C'est une grosse responsabilité. Ça ne vous fait pas trop peur, à Terry et à toi?
- Non, on adore transmettre ce qu'on sait.
Judith allait poser une autre question, mais elle en fut empêchée par Mr et Mrs Boot qui apportèrent le thé et les petits gâteaux.
- De quoi parlez-vous? s'intéressa Deborah en disposant la théière et les tasses.
- Du rôle de préfet de Terry et Hermione, répondit Judith. Tu ne trouves pas ça mignon, qu'ils soient un couple de préfets? C'est comme si le destin souhaitait les réunir…
- Tu ne crois pas si bien dire, car Hermione et moi sommes également binômes de travail…
Terry et Hermione expliquèrent à Judith et Miguel le concept que Terry avait évoqué.
- Mais tout a été chamboulé, à Poudlard! Ce n'est plus la même école qu'avant… Et ça marche, au moins? Ça va mieux, entre les maisons?
- Ça marche du feu de Merlin! Les tensions ont quasiment entièrement disparu.
- Et c'est ce concept qui vous a rapprochés, Hermione et toi? Ou est-ce que ce sont les rondes?
- Ce sont les deux à la fois. On a d'abord appris à se connaître, puis on est devenus de plus en plus complices, et les sentiments sont peu à peu nés entre nous… Mais c'est un accident de chaudron qui a drastiquement accéléré les choses. On faisait une ronde, un soir de début janvier, quand on a senti une odeur de brûlé. C'était un chaudron qui avait été négligemment laissé sur le feu dans une salle de métamorphose. On ignore ce qu'il faisait là, et honnêtement, sur l'instant, résoudre cette énigme n'était pas du tout notre priorité. On avait un feu à éteindre, et comme la matière du chaudron était très inflammable, un Aguamenti n'était pas suffisant pour vaincre les flammes… Surtout qu'il n'y avait que Terry qui faisait face au feu. Car pendant qu'il essayait de le maîtriser, je cherchais un truc qui ferait office de couvercle pour étouffer le feu… Il y avait un bazar monstre dans l'armoire, mais après avoir déversé la moitié de ce qu'il y avait dedans, j'ai déniché un plat en métal que Terry a fait léviter jusqu'à le faire atterrir sur le chaudron. On pensait que c'était bon, que la situation était sous contrôle, mais alors qu'on combattait les dernières flammes, le chaudron a soudain explosé… Terry a eu le réflexe de me plaquer au sol pour me protéger des débris qui auraient pu me toucher. Quand on s'est relevés, je tremblais de tout mon corps, Terry m'a frictionné le dos, et une fois calmée, nos regards se sont croisés, et nous nous sommes embrassés. Voilà comment notre histoire a vu le jour, conclut Hermione.
- Eh bien c'est une très belle histoire! Vous avez frôlé le danger dans ce duel contre le feu, mais ça aura au moins eu le mérite de vous pousser à avoir votre premier baiser… Est-ce que vous avez su qui avait commis cet acte malveillant?
- Non, c'est demeuré un mystère. Mais à la base, c'étaient d'autres préfets qui étaient censés être de ronde.
- Oui, Ron et Pansy. Deux de nos amis.
- C'est moi ou vous êtes tous amis entre préfets? s'intrigua Miguel.
- Non, pas tous, relativisa Terry. Mais presque. En fait, durant notre cinquième année, avec les amis, les binômes et les petits-amis des uns et des autres, on a formé une bande qui s'est progressivement élargie…
Terry et Hermione relatèrent tout ce qu'il y avait à dire sur la fondation de leur groupe.
- Vous devriez écrire un roman… Avec dix protagonistes dont certains n'avaient aucun lien avec les autres et qui, au final, deviennent tous amis par différents biais…
- Oui, ce qui caractérise essentiellement notre groupe, c'est la diversité, soutint Terry. Il y a de tout, que ce soit en termes de maison, d'âge, de statut social, de statut de sang… Et c'est ça qui fait notre force. Et on en est fiers.
- Vous avez de quoi. Un groupe comme le vôtre, ça…
Judith fut coupée par Amy qui se mit à pleurer.
- Elle a faim? supposa Hermione.
- Non, elle a eu son biberon il y a une heure.
- Ah… Et elle l'a digéré?
- Tu as deviné.
- Je m'en occupe, dit Terry.
Il se leva, prit Amy dans ses bras et s'en alla avec elle.
- Il n'a pas perdu de temps, commenta Hermione. C'est comme s'il n'attendait que ça…
- Quand on est là, c'est lui qui fait tout: il lui donne le biberon, il la change, il la rendort après avoir joué avec elle…
- Il est gaga, quoi, résuma Hermione, mi-attendrie, mi-amusée.
- Exactement. Qui ne le serait pas?
- Oui, et c'est sa nièce, c'est normal qu'il soit attaché à elle…
- Tout à fait. Et ses grands-parents sont tout aussi fan d'elle!
- Oui, et on assume, attesta Mr Boot.
- Bon, sinon, quelles sont tes matières préférées, à Poudlard?
- De celles que j'ai actuellement, je les aime toutes, mais j'ai un penchant pour la métamorphose et les runes.
- Et celles que tu aimes le moins? Même s'il n'y a en a aucune que tu détestes…
- La Défense Contre les Forces du Mal.
- Ah oui, tu n'as pas eu à te creuser la tête…
- C'est la matière où je me débrouille le moins.
- En pratique ou en théorie?
- En pratique. C'est la seule matière où je n'ai pas eu un Optimal aux BUSE. J'ai tout de même eu un Effort Exceptionnel, ce qui est très bien en soi, mais c'est frustrant. D'autant que je n'étais qu'à un demi-point de l'Optimal… Tout ça, c'est à cause de l'épouvantard. Au cours de ma scolarité, je ne l'ai affronté que quatre fois: les trois premières, lors des trois cours où on nous l'a enseigné, et la quatrième, lors de l'examen des BUSE. Et pas une seule fois j'ai su le neutraliser.
- Tu n'as pas à te blâmer pour ça, tempéra Miguel. Riddikulus est loin d'être le sort le plus facile du monde…
- Mais on nous y initie pourtant dès la troisième année… C'est l'un des rares sorts avec lesquels j'ai eu du mal, et même avec ceux qui m'ont fait ramer, j'ai fini par y arriver. Mais pas avec Riddikulus. Tandis que la moitié de mes camarades ont réussi, eux…
- Parce que leurs peurs sont moins profondes que la tienne. On a tous nos phobies, mais il y en a qui sont plus intenses que d'autres. On peut avoir la phobie des araignées, mais pas au point de hurler et de se carapater dès qu'il y en a une près de nous… Tandis que d'autres peuvent avoir cette réaction. Et ce sont ces personnes-là qui vont peiner à avoir le dessus sur leur épouvantard. S'il y a un sort où il ne faut pas se comparer avec les autres, c'est sur celui-là.
Les paroles de Judith apaisèrent Hermione. Elle n'avait jamais vu les choses sous cet angle. Mais la sœur de Terry avait raison. Il subsistait toutefois une zone d'ombre…
- Je me sens moins bête, après ce que tu as dit… Mais si je suis si critique envers moi-même, c'est parce que je suis tout bonnement incapable de surmonter une peur dont j'ignore l'origine… Je suis terrifiée par le feu et je ne sais même pas pourquoi…
- Mais comment as-tu fait quand il y a eu le chaudron qui brûlait dans la salle de métamorphose?
- Ce n'est pas la même chose. Ce qui me pétrifie, ce sont les très gros incendies, ceux qui ravagent tout. Le chaudron eu feu, c'était rien.
- Tu n'as pas été traumatisée par un incendie, quand tu étais plus jeune?
- Pas à ce que je sache. Mais c'est la question que je me pose. Et à chaque fois que j'y pense, ça me trouble… Mais je suis sûrement influencée par mon désir d'avoir une explication à ce sujet, et je me persuade inconsciemment que j'ai vécu un incendie dont je n'ai aucun souvenir…
- Ou alors, il y en a eu un dans un film qui t'a marqué, supputa Miguel.
- Peut-être…
- Ne te tracasse pas trop avec ça. Si tu es dans le flou à propos de cette phobie, c'est probablement parce que tu n'es pas prête à faire face à la vérité.
Hermione acquiesça.
- Bon, on a assez discuté de moi. À votre tour! Vous, par exemple, Miguel… Vous êtes avocamage, c'est ça?
- Oh, je t'en prie, pas de vouvoiement, Judith et moi ne sommes pas si vieux!
- Pas si vieux?! Nous ne le sommes pas du tout! rectifia Judith.
- Pardon, fit Hermione, contrite. Donc, je disais… tu es avocamage, Miguel?
- Oui, c'est mon métier.
- Ce n'est pas trop chronophage?
- Si, un peu. Quand on est avocamage, notre journée de travail ne s'achève pas quand on rentre à la maison. On prépare les audiences du lendemain, on rédige la synthèse des procès de la journée, on étudie les dossiers en cours…
- Tu n'as personne pour te seconder?
- Non, pour l'instant, je suis un jeune avocat, j'ai très peu d'expérience, je fais tout par moi-même. Mais quand j'aurai plus de bouteille, j'aurai un assistant.
- Mais ça te fait des journées à rallonge…
- Quand on est passionné par ce qu'on fait, on s'en fiche de bosser trois heures de plus chez soi. On est même tellement plongé dedans, souvent, qu'on ne voit même pas le temps filer. Bon, après, il y a des limites. Faire des heures supp', c'est bien, mais à condition que ça n'empiète pas sur ta santé ou sur ta vie familiale.
- Oui, bien sûr… Et c'est quoi le parcours à faire, pour être avocamage?
- Une formation de cinq ans, ou plus selon la spécialité que tu vises.
- Ah oui, c'est assez long…
- La durée moyenne des formations dans le monde sorcier, c'est quatre ans, révéla Miguel. Et c'est trois ans pour la plupart d'entre elles. Mais bien qu'elles ne soient pas très nombreuses, ce sont les formations de six à dix ans qui font monter la moyenne. La mienne n'est donc pas si longue que ça. Et elle l'est bien moins que celle des futurs vétérimages! N'est-ce pas, Judith?
- Oui, mais je ne suis pas la mieux placée pour traiter de la longueur de cette formation…
- Pourquoi?
- Parce que j'ai fait un an de moins que la très grande majorité des étudiants en vétérimagie. En fait, j'ai fait les cinq premières années de ma scolarité à Poudlard, puis j'ai été admise dans une école de formation au Brésil qui inclut les deux années des ASPIC, et qui commence déjà à nous former. Car durant ces deux années, on met l'accent sur les matières primordiales pour le métier de vétérimage. On a sept heures de soins aux créatures magiques, cinq heures de botanique, six heures de potions et six heures de sortilèges. En revanche, on n'a que trois heures de Défense Contre les Forces du Mal et trois heures de métamorphose, car ce ne sont pas des matières utiles pour les vétérimages. On n'a que le programme de ceux qui, à Poudlard, ne vont qu'aux cours normaux de ces deux matières, et non aux cours avancés. On n'a que le strict minimum, mais on ne perd rien. Dans ces matières, aux ASPIC, on a les mêmes examens que les élèves des écoles traditionnelles de premier cycle. Et grâce à toutes ces heures qu'on a en plus en soins aux créatures, en potions, en botanique et en sortilèges, à la fin de notre septième année, on a les bases que les autres ont après leur première année dans les autres écoles de formation de vétérimages. Ce qui fait qu'après les ASPIC, on n'a que quatre ans de formation, contre cinq pour les autres.
- Ah oui, c'est un gain de temps non négligeable… Mais pourquoi être allée au Brésil?
- Parce qu'il n'y a que là-bas, ainsi qu'en Bolivie, en Argentine, en Colombie et au Pérou, qu'il y a ce genre d'écoles qui mêlent les ASPIC et les études de vétérimagie. C'est en Amérique du Sud où il y a le plus d'écoles de formations de vétérimagie et de magizoologie, car c'est un continent où la faune et la flore ont énormément d'importance. C'est pour ça que la botanique est très prégnante à Castelobruxo, l'école de magie pour les jeunes sorciers sud-américains.
- Je ne savais rien de tout ça… Tu as donc vécu six ans au Brésil? Tu dois être bilingue…
- Oui, je parle couramment le portugais. C'est la langue officielle du Brésil. Et je suis très à l'aise en espagnol, ayant fréquenté pendant six ans des argentins, des colombiens et des péruviens qui étaient presque tous hispanophones et qui, comme moi, ont dû apprendre le portugais sur le tas. C'était plus facile pour moi, lors des deux premières années, de dialoguer avec eux en espagnol, où j'avais des pré-acquis, qu'en portugais où je n'avais pas un seul mot de vocabulaire…
- Oui, et ça t'a permis de progresser dans cette langue, renchérit Hermione. Mais si tu as tout plaqué pour aller continuer tes études au Brésil, c'est que tu étais sûre de vouloir être vétérimage…
- Oui, ce serait un peu risqué d'aller s'installer à neuf mille kilomètres de là où on vit si on n'est pas certain de faire le bon choix concernant notre futur métier… Et toi, au fait? Sais-tu ce que tu feras plus tard?
- Non, pas du tout. Et ça me stresse. Mais pour les nés-moldus, c'est difficile de trouver sa voie, car on connaît assez peu les métiers du monde sorcier…
- Il y a beaucoup de métiers qui existent dans les deux mondes, rappela Judith. Tu n'es pas obligée d'exercer un métier typiquement magique… Est-ce que tu es plus attirée par un domaine que par un autre? Le droit? La médecine? Les animaux? Le journalisme?
- Non, je ne suis emballée par rien de tout ça.
- Bon, dans ce cas, est-ce que tu affectionnerais suffisamment les runes ou la métamorphose pour en faire ton métier? Tu m'as dit tout à l'heure que c'étaient tes matières favorites…
- Oui, et parmi les deux, c'est la métamorphose qui est ma discipline de prédilection.
- Est-ce que ça te plairait, une carrière dans le professorat?
- Oui, mais pas devant une classe entière… Ce que j'aime par-dessus tout, c'est aider.
- Alors le mieux pour toi, ce serait d'être à la fois professeur privé et professeur particulier.
- Euh… c'est quoi, la différence?
- Les professeurs privés s'occupent de toute l'instruction de leurs élèves, tandis que les professeurs privés donnent des cours aux adolescents qui ont du retard dans la ou les matières qu'ils enseignent, ou aux adultes qui désirent se remettre à niveau. Si les cours privés ont lieu de septembre à juin, les cours particuliers, eux, se font généralement l'été et lors des vacances de Pâques quand les élèves de Poudlard sont chez eux. Mais qu'ils soient privés ou particuliers, quatre-vingt pour cent de ces deux sortes de professeurs font des cours dans deux ou trois matières. Ils combinent ainsi les potions, la botanique et les soins aux créatures magiques, la métamorphose, les sortilèges et la Défense Contre les Forces du Mal, l'histoire de la magie et l'étude des moldus, l'arithmancie et la divination, et les runes et l'astronomie.
- Oh… Il faudrait donc qu'en plus de la métamorphose, je fasse également cours de Défense Contre les Forces du Mal et de sortilèges… Mais ce n'est pas un problème. Merci de m'avoir informée de tout ça! C'est la première fois que j'ai une idée de ce que je voudrais faire comme métier…
- Heureuse d'avoir pu t'éclairer!
- Est-ce que vous souhaitez une autre tasse de thé? demanda Mrs Boot.
- Oui, merci, agréa Miguel.
Judith et Hermione l'imitèrent, et Mrs Boot repartit faire du thé. Mr Boot lança un débat sur un sujet qui divisait la population sorcière: la création d'écoles primaires pour les enfants sorciers. Les trois adultes et Hermione exposaient leurs arguments quand Terry revint avec Amy. Il se joignit aussitôt à la conversation, tout comme Mrs Boot lorsqu'elle fut de retour avec le thé, des scones, des pancakes et diverses confitures. Les discussions allèrent bon train et elles dérivèrent sur d'autres thèmes, tous plus intéressants les uns que les autres. Hermione adora ce formidable après-midi qu'elle passa avec ce qu'elle considérait d'ores et déjà comme étant sa belle-famille. Elle eut l'occasion de faire boire son biberon à Amy, et elle tomba immédiatement sous le charme de la ravissante nièce de son petit-ami. Elle se sentait totalement acceptée chez les Boot, et toutes les craintes qu'elle avait pu avoir se volatilisèrent, et lui parurent absurdes, tant elle était en confiance avec la famille du garçon qu'elle aimait plus que tout au monde…
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Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui! J'espère que ce chapitre vous a plu!
Je vous dis à dans quelques semaines (ou plus, mais je vais essayer de faire au plus vite, promis!) pour le prochain chapitre intitulé «Troubles amoureux et professionnels». D'ici là, je vous souhaite de passer de bonnes semaines, prenez soin de vous, je vous embrasse fort, et plein de bisous tout le monde!
