Bonjour!

Cette fanfiction est un « test » pour une plus grande histoire qui est en cours de production, et qui devrait sortir d'ici plusieurs mois.

En attendant, et pour voir comment fonctionne le site, j'ai créé la fanfiction «La cour de Malefoy». Vu, que j'ai plus de 2000 fanfiction de lu, sans compter celles sur Wattpad, j'espère vous sortir de la qualité ! XD

Je crois en avoir à peu près 1400 rien que sur le thème de Harry Potter !

Il n'empêche que j'apprécierais de savoir si le rythme de l'histoire est correct, ou si les dialogues de personnages vous paraissent assez vivants ! N'hésitez pas à tout déballer! X)

J'essaye de savoir comment avoir un lecteur bêta en attendant…

Quelques précisions :

Remarque : M

Pas de warning à signaler.

J'espère que l'histoire vous plaira!


Harry cassa les œufs au-dessus du poêle, et les écarta du bacon entrain de griller en même temps. Il jeta les coques à la poubelle, passa au frigo prendre le lait de Teddy, le jus de citrouille, le beurre, et posa le tout sur la table à manger derrière lui. Il retourna au poêle pour sortir les tranches de bacon et en mettre de nouveau, et décoller les œufs.

«- Merde!», pesta Harry lorsque la purée de Teddy explosa dans le micro-onde.

Il courut jusqu'à la porte pour l'ouvrir, et avec un torchon trainant par-là, il récupéra le petit-déjeuner au potiron de Teddy. Après l'avoir essuyé et posé sur la table, il alla vers le placard pour sortir le pain et hésita devant une patacitrouille. Il se tourna avec dépit vers le micro-onde salis de purée pour bébé. « Je mérite bien une petite consolation… », se dit-il en prenant la patacritouille et en la posant sur la table.

Teddy se mit à crier depuis sa chambre. Harry sortit de la cuisine, et traversa le couloir de leur appartement pour rejoindre la chambre de Teddy.

Cet appartement a été prêté par la directrice McGonagall pour la dernière année d'Harry à Poudlard. Oh, bien sûr, si celui-ci n'avait pas eu Teddy dont il devait s'occuper, il aurait sûrement été dans le dortoir avec tout le monde. Mais au final, se dit-il, ce n'était pas si mal. Loin des commérages, des passages devant sa porte, des murmures sur son passage même «chez lui», des cauchemars des autres après la guerre, et surtout, des ronflements de Ron…

La raison de sa cohabitation avec son filleul n'est pas si simple, évidemment… Après la fin de la guerre, Andromeda a relâché la pression qui la soutenait depuis la perte de son mari. Et si la survie de sa fille Tonks aurait pu lui permettre de remonter la pente, apprendre sa mort juste après la fin de la bataille n'a fait qu'éteindre le peu de force qui lui restait. Harry et d'autres de l'Ordre ont tenté de lui redonner l'envie de se battre contre l'apathie dans laquelle elle s'était plongée. Même la pensée de Teddy, son petit-fils, n'a permis à sa magie de reprendre goût à l'idée de vivre, et Andromeda s'est éteinte dans la douleur de sa perte.

Pour Harry, ça a été une trahison, et sa mort lui a laissé un goût amer. Au fond de lui, il n'a pu que la comprendre. Lui aussi, après la mort de Remus, Fred, et même Colin, avaient envie de se reposer, de se laisser aller à exprimer un peu de sa douleur. Peu avant qu'Andromeda ne se laisse aller, il s'était imaginé un monde où il aiderait Andromeda à élever Teddy, et qu'avec la famille Weasley, il formerait une drôle de famille. Mais voilà, elle était partie, et avait laissé Harry seul pour gérer Teddy et l'héritage Black.

Heureusement, Madame Weasley avait accepté de l'aider pour savoir comment il devait s'occuper de Teddy, et la reconstruction du château lui avait laissé le temps d'apprendre les bases et de s'organiser pour continuer ses études avec Teddy à ses côtés .

Après discussion avec McGonagall, Harry s'était installé dans un appartement non loin du dortoir des Gryffondors, avec deux chambres, un salon et une cuisine. Ainsi Harry ne dérangera pas ses camarades avec le bébé. Durant ces cours, Harry laisse Teddy avec Dobby, et il rentre le soir ou l'après-midi. C'est ainsi qu'il a fini dans son appartement à Poudlard, avec un bébé de moins d'un an à s'occuper.

«- Hé, mais qui voilà!» s'exclame Harry en ouvrant la porte du bébé. « Salut Teddy, on s'est réveillé alors mon grand ?»

Teddy est assis dans son lit, avec les poings accrochés aux barreaux. Ses cheveux gris prennent une couleur jaune en le voyant. Il calme ses pleurs, et agite ses petites mains vers lui en l'appelant de petits geignements. Harry le cale sur son torse et Teddy serre ses mains sur sa robe d'école. « Tu as bien dormi ? Tu veux aller manger le petit-déjeuner?» propose joyeusement Harry.

Teddy répond à renfort de cris enthousiastes, ce qui amuse Harry qui les dirige vers la cuisine. A l'approche de la table avec sa purée préférée, Teddy se remue et donne des coups dans tous les sens, poussant des sons d'impatience. Alors qu'Harry le pose et l'attache dans sa chaise haute, il blêmit en voyant le bacon et les œufs dans la poêle entrain de cramer.

Il sort le bacon et les œufs pour les poser dans son assiette, mais c'est déjà trop tard. La moitié est brûlée et noircie, tandis que l'œuf est devenu plus mou que liquide. Harry soupire de dépit alors que Teddy derrière lui commence à pleurer parce qu'il ne peut atteindre sa purée.

« -Attend attend, Teddy ! Voilà…» soupire-t-il en rendant sa purée à Teddy qui s'empressa de commencer à manger avec les doigts. «Ton plat à l'air plus appétissant que le mien, dis-moi…»

Harry s'installe à ses côtés avec son assiette à moitié brûlée, sa patacitrouille, le lait de Teddy qu'il va sûrement régurgiter plus tard sur son épaule, puis regarde le tas de vaisselle que Dobby fera sûrement, le micro-onde rempli de purée, et il commença à manger son assiette avec bonne humeur.

Encore une nouvelle journée qui commence bien.

Harry détestait vraiment ce moment de la journée, et il ne cessait de se répéter qu'il vivait ce genre de supplice beaucoup trop tôt dans sa vie.

Harry essayait de partir en cours sans que Teddy ne se mette à pleurer. Dobby avait beau essayer de le distraire, le petit était déjà rodé au bout de quelques semaines, et il savait que son parrain partait chaque matin quand l'elfe de maison arrivait. Son filleul ne le lâchait pas du regard, et faisant des petites pleurnichements pour l'appâter et l'empêcher de s'échapper encore.

«- Monsieur Harry Potter va être en retard parce que Dobby ne fait pas bien son travail !» gémit Dobby en se tenant de sa frapper la tête avec l'un des jouets de Teddy.

- Mais non Dobby ! C'est…!» Harry s'éclaircit la voix. « Ecoute Teddy, je reviens tu le sais, d'accord ? Tiens, joue avec Dobby à Sophie la girafe en attendant !» Les couic sonores de la girafe en caoutchouc semblèrent bien piteux pour Teddy, qui accepta de mauvaise grâce le jouet qu'il mit dans sa bouche.

Des coups retentirent à la porte de l'appartement, et qui permit à Harry de se dérober. A peine avait-il fait deux pas que Teddy s'était relancé dans un concert de pleurs, et Harry vacilla en ouvrant la porte.

« - Outch ! C'est pire que l'œuf du tournoi ce truc !» s'écria Ron en se couvrant les oreilles à peine la porte ouverte.

- Ce truc, Ron, est un bébé, et je crois que tu ferais mieux de t'y habituer si tes grands discours d'hier sont vrais.» dit calmement Hermione.

-Je ne veux rien savoir de ce que vous avez fait hier soir tous les deux.» Déclara précipitamment Harry tandis que Ron essayait de se justifier.

Hermione se tourne vers Harry avec un doux sourire.

«-Tu as toujours du mal à partir sans notre aide ?

-Oui.» dit Harry en fermant la porte de l'appartement. Aussitôt, les cris s'arrêtèrent, mais ça n'enleva qu'un peu sa culpabilité. Ils partirent dans les couloirs. « C'est pour ça que j'ai besoin de votre super assistance tous les matins !

-T'inquiète mon pote, je suis prêt à remonter tous ces étages depuis la Grande Salle rien que pour venir te chercher!

- Dis plutôt que tu ne veux pas être seul en divination…» dit sournoisement Harry à Ron qui ricana.

- Oh! Vous deux, je pensais que vous vouliez vous concentrer sur vos études !» réprimanda Hermione en les menaçant de leur frapper le bras.

«-Eh eh!», Nia Ron. « Y'a que Harry et toi qui voulez faire des études sérieuses ! Moi je compte bien me la couler douce en tenant le commerce de mon frangin !»

Ils étaient arrivés à l'escalier pour descendre, et Hermione soupira de dépit puis marmonna que tenir un commerce était loin d'être simple, et requerrait des études plus approfondies. Mais elle savait que c'était un combat perdu d'avance avec Ron et préféra se tourner vers Harry.

- « Et donc ? Tu as quoi de prévu ce matin ? Tes cours ne commencent que cet après-midi avec Métamorphose.»

Il n'y avait qu'Hermione pour se souvenirs de son emploi du temps. Harry eut un sourire de dépit et répondit avec appréhension : « En réalité, je prévoyais de travailler le droit sorcier ce matin… »

- Encore ! » s'égosilla Ron et Harry soupira. Ron avait sûrement eu comme projet qu'ils pourraient aller voler ensemble, mais Harry n'avait juste pas le temps pour ça.

Avec l'arrivée de l'héritage Black, Harry s'est vu découvrir un nouveau monde, bien moins lumineux que lors de sa découverte du monde sorcier : celui du droit sorcier. Sinueux, sombre et flou, Harry avait espéré dans un effort tenu que Poudlard proposait peut-être une option. Evidemment non. Très peu de gens s'y intéressait réellement, et encore moins touchait un tel héritage. Et même si Arthur Weasley travaillait au Ministère, il n'est pas le plus grand spécialiste et connaisseur du domaine. Clairement, il n'y a que les Sang-purs qui accédaient à une forme d'héritage générationnel de connaissance sur le droit sorcier dans ses moindres recoins.

Harry s'est donc ainsi résigné à faire de longues et fastidieuses recherches par lui-même, Hermione étant trop occupée par ses recherches pour rendre la mémoire à ses parents. Harry explora la bibliothèque de long et en large et découvrit le minuscule rayon « droit sorcier et héritage ». Il n'y avait qu'une vingtaine de livres, mais c'était déjà plus que Harry n'en avait lu dans toute sa vie.

Évidemment, les raisons d'Harry ne trouvaient généralement jamais grâce aux yeux de Ron.

«-Monsieur s'est mis à faire comme tous ces crétins dans des bureaux du Ministère qui ne pète pas plus haut que leurs culs.» Critique du Rouquin

-Ron!» s'outragea Hermione, et Ron s'empressa de se justifier.

« - Non mais attends ! Je sais que t'es différant d'eux mon pote t'inquiète. Mais si t'avais pas eu cet héritage à gérer, t'aurais pas aidé ces autres crétins avec le Ministère.

- Ron…» soupira de colère Harry, «On a déjà eu cette discussion. Le Ministère était entrain d'extorquer de l'argent à des gens à peine majeure, sous des prétextes aussi con que ce que tu me dis !

- Et alors ! Ils ne nous ont pas aidé lorsque la bataille a explosé !», s'écria Ron.

-Crier dans les couloirs ne vous aidera pas les garçons!» Intervient Hermione.

Harry grommela comme Ron et se détourna. Ron était vraiment énervant par moment ! Harry avait défendu les élèves, souvent des Serpentards, que le Ministère voulait extorquer sous couvertures de « trahison » ou encore « complice de guerre ». Harry avait tenté de limiter la casse avec sa position. Il n'avait encore que des savoirs rudimentaires en droit, et les personnes qu'il aidait lui avait enseigné quelques notions différentes à chaque fois pour sauver leurs causes.

C'est à cette occasion qu'il avait fait la paix avec Malefoy, et ça a été le pompon pour Ron. Celui-ci était arrivé tout fier au Terrier, et avait déclaré à qui voulait l'entendre que Malefoy allait être dépouillé de sa fortune. Et qu'avait fait Harry ? Il était allé lui proposer de l'aider comme il en avait l'habitude maintenant. Convaincu par ses réussites précédentes, le blond avait accepté son offre, et malgré tout ce que pourra dire Ron, Malefoy l'a bien aidé avec le droit sorcier.

Alors même si le Serpentard et lui ne s'était côtoyé que pour sauver l'héritage du blond, Harry a été surpris de l'amabilité de celui-ci à son égard. Chaque fois qu'il venait au manoir, Malefoy évitait le terrible salon où Hermione avait été torturée, pour un plus petit et cosy. Il lui servait du thé et des biscuits délicieux, dont des patacitrouilles. Ils s'installaient là pendant des heures pour discuter de leurs stratégies et leçons.

Depuis la réussite de leur affaire, et le pied de nez au Ministère, ils ne s'étaient plus parlé que quelque fois depuis à de rares occasions, mais il savait que le maintenant Lord Malefoy était à Poudlard. Il continuait de le voir de loin, surtout quand Harry parlait avec des Serpentard pour continuer de les aider avec le Ministère. Harry avait dû s'acheter une nouvelle chouette qui se retrouva vite épuisée par ses échanges.

«-Ils n'ont pas rien fait, ils ont choisi de ne pas combattre avec leurs parents…C'est amplement suffisant pour moi.» Termina Harry. «On se verra au déjeuner!»

- Passe de bonnes recherches Harry!» S'écria Hermione. Elle empoigna les bras de Ron qui voulait répondre à Harry, et le traina derrière elle, manquant de le faire trébucher. «Allez, Ron, allons en cours, tu lui parleras au déjeuner!»

Comme si, il sera trop occupé à manger, et Hermione le sait bien, pense Harry en souriant. Heureusement qu'ils étaient là pour l'aider à démarrer la matinée de cours.

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Sur le chemin vers la bibliothèque, Harry avait été interrompu par trois élèves. L'un d'eux voulait lui demander des cours de cinquième année, un autre élève de deuxième année avait besoin qu'on le réconforte alors Harry l'avait bordé comme Teddy, et le dernier était un Serpentard de septième année qui avait eu un problème avec des inspections imprévus d'Aurors à son domicile.

Au final, Harry mit donc près de trente minutes pour arriver à sa destination. En poussant la porte, il se retient d'éternuer. Il ne savait vraiment pas comment Hermione et tous les autres élèves faisaient pour continuer de venir. Les étagères étaient pleines de poussières, et les livres tout en haut des meubles ne devaient jamais être sélectionnés par les premiers venus.

Mais Harry commençait à être habitué à avoir son nez titillé toute une matinée, et il prit son bouquin « Les coups de baguette en Droit Magique : comment surprendre votre interlocuteur avec des lois anciennes encore en vigueur. », et se faufila dans son coin paumé entre deux étagères contre un mur, et qui ne donnait pas sur l'allée principale. A cet endroit, il pouvait lire tranquille, même s'il faisait plutôt sombre mais, eh, on n'avait pas inventé les lunettes pour rien, n'est-ce pas ?

Enfin assis à sa place, et sûrement pendant plusieurs heures, Harry sentit la pression redescendre. Il se détend, et laisse la fatigue l'atteindre. Il ferme ses yeux cernés.

Harry ne voulait pas se l'avouer depuis un moment, mais il n'était pas compliqué de voir qu'il était épuisé. Devoir gérer Teddy qui ne fait pas ses nuits, ses études de droits qui ont fini par plus le passionner que la formation d'Auror, son héritage Black qui a fait de lui un Lord Black et par association Lord Potter, puis son aide aux enfants de mangemorts qui se faisaient lésés par le Ministère, et enfin, le plus évident, les retombés de la guerre. Harry étant Celui-qui-a-vaincu, tout le monde l'attend au tournant.

Les gens viennent pour se faire réconforter, donner des conseils, lui raconter leur histoire… Harry essaie toujours de se défiler, et y arrive souvent, mais voilà. Il est constamment sollicité, et son moment dans la bibliothèque reste son moment de calme.

«- Salut Potter.»

Harry ouvre les yeux et tourne son regard vers le nouvel arrivant. Il aurait reconnu la voix de Malefoy s'il n'avait pas été autant dans ses pensées. Le blond est appuyé sur l'une des étagères et est entrain de le fixer d'une manière impassible, quoiqu'un peu curieux.

«-Malefoy. Il y a un problème ?» dit Harry, engageant

-Mmmh ? Non aucun.» Répondit Malefoy en penchant la tête sur le côté. «Je t'ai vu te cacher dans ce coin sombre. Je me demande quel genre de catastrophe tu allais provoquer, mais tu lis juste un livre. Cela dit, c'est peut-être ça, le plus catastrophique.

-Ah ah, Malefoy, je suis catastrophé de ton humour.» Bailla le brun. «Pour le bouquin, c'est du droit sorcier, je viens de le commencer, je ne pourrais pas te dire à quel point c'est une daube.»

Le Serpentard regarda curieusement vers la petite section de droit sorcier, se redressa pour aller en sélectionner un, et lui montrer «Le Droit Sorciers expliqué par M. Gullsmontbre. »

«- As-tu lu celui-ci Potter?» et Harry cligna juste excessivement fort des yeux. «Bien, je vois.» Renchérit le blond, puis celui-ci se rapprocha de là où était assis le brun pour s'y assoir également. Harry en resta ébahi. «J'espère que le sol n'est pas trop rustre pour ton seyant derrière, Malefoy.»

- C'est ton vocabulaire qui est rustre en général, Potter. Même si tu t'améliores. » lui sourit le noble. « Avant que tu ne parles de mon postérieur, je voulais te demander comment tu avançais ton droit sorcier.

- Oh! Eh ba» Harry se tourna pour plonger son regard dans les yeux de Malefoy. «Je fais en général deux à trois séances par semaine pour lire tous les bouquins qui sont derrière toi.

- Dont les trois quarts sont bons pour un Incendio ?» Ironisa Malefoy, avec son sourire narquois.

«- Je ne pouvais pas vraiment avoir un avis dessus !» Se vexa Harry en boudant

Malefoy soupira. «Heureusement que tu peux compter sur mon avis d'expert alors, n'est-ce-pas Potter?» lui dit celui-ci en se levant et allant lui chercher quatre livres, pour se rassoir à côté de lui.

Harry prit les quatre bouquins, dont ne faisait clairement pas partis son « Les coups de baguette en Droit magique. » Avec celui de M. Gullsmontbre, ça en faisait cinq. Le premier « Venu de nulle part, comment l'apprivoiser ? » traite étonnamment des héritages magiques et donc de patrimoine ancien, et lui donna envie de rebailler ; le deuxième « Généalogie des familles, qu'ont les Grandes familles dans leurs coffres ? », le troisième « Marier à un Lord, comment apprendre à gérer sa fortune après son décès ? » par Lucrezia Zabini, et le dernier « Comment se passe le mariage en droit sorcier ? »

Harry s'étouffa avec sa salive au dernier livre. Pendant que lui agonisait, Malefoy lui, cet enfoiré, se marrait bien. « Avec ta niaiserie Potter, tu serais capable d'accepter une demande en mariage sans le savoir. Par exemple la belette femelle…» Suggéra le blond peroxydé

- C'est n'importe quoi, Malefoy !» Coupa Harry. « Je ne suis quand même pas si débile que ça ! Personne ne fait une demande en mariage d'un coup comme ça.»

Malefoy lui jeta un regard équivoque, et Harry grommela. Ah oui, il est le putain de Sauveur-qui-a-sauvé-le-monde-sorcier-d'un-mégalomane. N'importe qui pourrait lui demander de l'épouser juste pour sa célébrité morbide. Harry étouffa un nouveau bâillement.

«- Et j'ai rompu avec Ginny, je te signale. T'as pas vu l'histoire dans la Gazette ?» grommela Harry. Pour sûr, la Gazette du Sorcier lui collait toujours comme un Niffleur avec ses galions.

- Votre rupture ? Ah, ce moment où vous avez commencé à vous sourire de loin comme un vieux couple divorcé ? Oui, vraiment touchant. Plein de… platitude.» Constanta Malefoy

Harry se contente de rouler des yeux. «Désolé d'être décevant pour votre divertissement, Lord Malefoy.» Le serpent prend une pose digne d'un tableau de la royauté, avec un air supérieur, mais ses yeux pétillaient. «Merci de reconnaître mon rang, Potty.» et Harry décide de retourner la balle à l'envoyeur.

«- Mais ta vie amoureuse doit être tellement plus palpitante Malefoy. Vas-y, je t'en prie.»

Le Serpentard prend quelques instants pour plisser des yeux, envisage la sortie pour échapper à la question (ces serpents, tous des lâches !), et regarde de nouveau Harry pour imaginer toutes les formes de tortures qu'il pourrait lui infliger.

«- Figure toi, Potter, que je suis plus concentré sur mes histoires de famille, ma richesse, et mes connexions, que sur des sentiments volages d'adolescent.» Déclara fièrement le blond, mais le mensonge se sentait dans sa voix.

- Mmh, mmh…» Assenti le Gryffondor, réfléchissant, à moitié dans les vapes.

- Dis-moi que tu t'en fiches Potter !» S'insurgea le blond

- Non, non, ce n'est pas ça, Malefoy… Je suis d'accord avec toi. Moi aussi, je dois gérer pas mal de choses depuis la guerre» soupira Harry

Teddy, les serpentards, le ministère, ses études… D'un coup, Harry se sent beaucoup plus fatigué que prévu. Peut-être que la discussion l'avait plus épuisée qu'il ne le pensait.

Heureusement, Malefoy sembla le voir rapidement. Et il ouvrit le livre sur le mariage sorcier, pour commencer un long monologue sur le sommaire (« Qui met l'affichage des petites sections plus grandes que le titre de la section ? C'est un non-sens total ! »), puis les parties les plus importantes du bouquin (« Tu vas voir, le partie « droit sorcier pour les imprévus » devrait bien t'aider avec ta malchance légendaire »), prendre le temps de digresser sur les zones les plus discutables (« Droit des elfes ? C'est un livre écrit par Granger ou quoi? Remarque, ça pourrait expliquer le sommaire. Ses cheveux aussi sont un non-sens total.»), ce qui a changé dans la loi depuis la parution du bouquin («Dis-toi que depuis la guerre, les « gros» patrimoine doivent verser de l'argent aux associations… «gros»! Mon patrimoine n'est pas «gros», il est distingué, c'est tout!»)

Et pendant son discours qui dura bien une heure, Harry s'endormit de plus en plus délicatement. Il ferma les yeux, les rouvrit, clignota des paupières à répétition, puis s'endormit sans s'en rendre vraiment compte, sournoisement, comme Malefoy. Malefoy qui, finalement, le bordait comme lui le faisait avec Teddy.

Endormi, Harry ne se rendit pas compte qu'il avait posé sa tête sur l'épaule de Malefoy, qui le regardait d'une étrange manière.

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Harry se réveilla dans un lit blanc, sous les voûtes de pierres de l'infirmerie.

Il mit quelques instants à revenir à lui. Déjà, il tâtonna la table de chevet pour trouver ses lunettes. Après les avoir enfilés, il prit le temps d'observer son environnement.

Mais que faisait-il à l'infirmerie ?

Harry se remémora ses derniers souvenirs, et comprit qu'à cause de sa fatigue excessive ce matin-là, il s'était endormi à côté de Malefoy.

Merde! Malefoy a dû bien se marrer, en le voyant dormir la bouche ouverte ! Harry espérait tout de même que c'était lui qui l'avait emmené à l'infirmerie. Il ne voulait vraiment pas que ça soit Mme. Pince qui l'est viré à cause de ses ronflements, et qu'un élève quelconque en ai profiter pour le tripoter sur le chemin de l'infirmerie.

Le brun frissonna. Il devait savoir urgemment ce qu'il s'était passé.

«-Mme. Pomfresh?» Appela Harry, il se redressa dans son lit pour regarder aux alentours.

L'infirmière lui dit qu'elle arriverait après qu'elle a fini sa tâche. Harry finit de se réveiller le temps qu'elle arrive. En regardant bien derrière les vitraux, il constata qu'il faisait nuit dehors. Il avait au moins raté le déjeuner, et sûrement son cours de Métamorphose. Il espérait ne pas avoir raté le dîner, et qu'il pourrait en profiter avec ses amis à la Grande Salle.

Peut-être qu'il en profitera pour frapper l'élève qui l'a porté jusqu'ici si celui-ci s'avère louche.

«- Bien bien, je suis de retour- Bon sang, M. Potter ! Restez allongé!» Vociféra Mme. Pomfresh, agitant son torchon comme un fouet dans l'air, prête à l'allonger elle-même.

Harry obtempéra tout de suite.

«-Mme. Pomfresh, comment je suis arrivé ici ? Quelle heure est-il?

-M. Malefoy vous a emmené. Vous étiez si épuisé que vous ne vous êtes pas réveillé, et avez dormi jusqu'au soir. Il est bientôt l'heure du dîner.» Le ton de l'infirmière était cinglant, visiblement mécontent de lui.

C'est Malefoy qui m'a emmené à l'infirmerie… La pensée du blond le portant sur des étages entiers le chamboulait plus qu'il ne le pensait. Même s'il était plus probable qu'il l'ait fait léviter derrière lui. Indifférente à son silence, Mme. Pomfresh continuait de lui passer un savon:

« - Vous êtes épuisé au-delà de vos capacités, M. Potter ! Il faut que vous allégiez votre emploi du temps, je vais écrire à vos amis M. Weasley et Mme. Granger pour qu'ils vous surveillent de près.

Harry soupira.

- Est-ce que je peux aller dîner à la Grande Salle avec eux ? Je leur parlerais de vos recommandations.

- Oh non, jeune homme, je n'en ai pas fini ! Je vais vous donner des potions pour reprendre un cycle de sommeil normal après votre longue sieste en pleine journée. Elles vous feront dormir, mais sans être aussi puissantes que les potions de sommeil sans rêves. Vous vous retrouverez dans le brouillard durant la journée de demain, mais vous méritez bien un peu de difficulté !» Gronde Mme. Pomfresh

L'infirmière se détournait déjà de lui pour aller dans sa réserve avant qu'il n'ait eu le temps d'acquiescer à ces instructions. Harry se retient de grommeler. Il n'avait pas intérêt à revenir dans l'infirmerie pendant un bon moment, au risque de voir le dragon de ces lieux le priver de sortir à nouveau sous prétexte «qu'il ne pouvait pas prendre soin de lui».

Harry poussa les portes de la Grande Salle avec un sourire fatigué.

Mme. Pomfresh l'avait laissé partir après 30 autres minutes de recommandations et remontrances sur sa manière de gérer sa désastreuse santé. Pas sûr qu'il avait eu un bon exemple avec les Dursley, mais eh, il s'améliorait avec Teddy.

Harry longea la table des Gryffondors jusqu'à rejoindre ses amis et s'installer avec eux. A peine s'assit-il qu'Hermione l'interpella déjà : « Harry ! Malefoy nous a prévenu que tu étais à l'infirmerie, tellement tu étais fatigué !» S'inquiéta la lionne.

- J'avais bien dit que le droit sorcier était barbant !» Répliqua fièrement Ron, et Hermione le frappa, mais il garda son sourire en coin.

Ba, Harry n'irait pas le contredire si ça pouvait lui éviter une nouvelle dispute comme ce matin.

« - Ouais, va falloir que je le remercie pour son aide, maintenant… C'est un Serpentard, il va sûrement me demander une truc en retour ! Supposa Harry en commençant à se servir.

Du potiron avec de la raclette, peut-être devrait-il faire tester ça à Teddy sous forme de purée.

- Si ça se trouve, c'est la fouine qui t'a jeté un sort pour t'endormir-

- Et l'a emmené à l'infirmerie, Ron ? Ironisa Hermione

Harry se contentait de manger le contenu de son assiette en suivant l'échange entre ses deux amis. Il remarque une tache blanche dans le fond de la pièce, à la table de Serpentard. C'était Malefoy ! Ron donne un coup de poing sur la table, et qui attire l'attention des personnes autour et du blond.

«- Bah oui!» Tonna Ron. « Comme ça, il peut lui demander un service !

- Ronald, calme-toi ! Tu t'énerves pour rien!» Le calme Hermione en mettant une main sur son épaule.

- Mais Hermi chérie, je m'inquiète pour Harry…

-Je pense que Harry apprécierait si tu ne lui hurlais pas dans les oreilles.» Conseilla Hermione et Harry hocha la tête en mangeant un bout de pain raclette. «Il y a d'autres manières de lui montrer ton inquiétude. Qu'est-ce qu'on avait dit que tu devais faire, quand tu t'emportes ?» Fit Hermione ne lui posant sa deuxième main sur la joue, et Ron se pencha vers elle.

«- Euh… T'embrasser ?» Bafouilla un Ron hébété

Hermione rit. « Non, mais on verra ça plus tard. » Hermione se pencha, et ils commencèrent à s'embrasser.

Harry continuait de manger sa raclette en face d'eux. Il fixait un point blanc loin en face de lui. Malefoy était trop loin pour qu'il puisse déterminer son expression, mais Harry attendait qu'il se lève pour aller lui parler.

«- C'est pas grave Harry, tu sais…»

Neville, à côté de lui, le regardait avec inquiétude. Harry le questionna du regard. Le châtain parut gêné de devoir s'expliquer.

- Tu sais, tenir la chandelle, être le troisième parchemin de communication, aller seul au café de Mme. Pombidou-» Récita Neville avant de se faire couper par Harry

- Attend Neville ! Tu penses… que je suis triste que Ron et Hermione soient en couple ?» Supposa ébahi le Survivant

Neville paniqua un instant avant de se reprendre.

- C'est juste que tu les regardais vraiment fixement à l'instant, avec un regard… vraiment vide. Alors, je me suis dit que tu voulais, peut-être, une, ou un! Peut-être un petit-ami…» Expliqua difficilement Neville

Harry le regardait d'une façon un peu gêné-désolé qui fit directement tilter Neville.

-OH NON ! Non non, je! Je ne suis pas, enfin, amoureux de toi, ou quoi. Vraiment pas, je ne suis pas hétéro, mais, je n'ai pas… euh, de sentiments, comme ça, pour toi.» Enchaina Neville

Harry crut Neville, et rigola avec lui pour le détendre. «Ne t'inquiète pas, je te crois, je rigolais!» Harry lui sourit, et Neville finit de se reprendre. Après la bataille, le Gryffondor qui était si timide était devenu plus assuré, avait réussi à trouver en lui «ce truc» pour être plus fort. Mais il reste notre Neville de temps à autres, et dans un sens, ça rassurait Harry que tout n'est pas brisé. Neville reprit la conversation : « Mais, tu sembles vraiment déprimé, Harry… Tu es sûr que tu ne veux pas, eh bien, avoir une histoire avec quelqu'un ?

Le brun jeta un œil en coin au châtain.

«- Non, Neville, je ne veux pas de relation amoureuse. Je dois déjà gérer trop de choses, peu importe ce que dira Mme. Pomfresh, pour en plus avoir du temps à développer une vie de couple.»

Des exclamations ravies surgirent de tous les coins de la Grandes Salles. L'heure du courrier était arrivée, et de multiples hiboux faisaient des cabrioles au-dessus d'eux, virevoltant entre les bougies, transportant des paquets de plus ou moins grandes tailles.

Un hiboux grand-duc fit une embardé pour poser le paquet avec élégance devant Harry, et s'envola ci-tôt celui-ci eu défit les sangles accrochées à ses pattes. Il se souvient que c'était le hibou de Malefoy en voyant le sceau tapé d'un M stylisé retenant les filets dorés entourant la boîte d'un blanc nacré.

«- Oh putain.» S'exclama Neville

Harry se tourne vers lui pour le voir blanc et extatique. Le chatain semblait incapable de détacher son regard du paquet que le brun avait reçu, complètement laissé sans-voix.

Ron, en face de lui, qui était toujours occupé à explorer la cavité buccale de la lionne, vit du coin de l'œil le blanc nacré et eu un glapissement en se tournant vers lui, les yeux fixés dessus. Hermione, intriguée, tourna la tête à son tour, et phasa un bon moment à son tour, semblant au contraire des autres avoir un millier de pensées tourbillonnant derrière ses yeux.

Harry, quant à lui chercha Malefoy à sa table, car après tout c'était bien lui qui lui avait envoyé un cadeau. Mais il ne vit le blond nulle part. La réaction des autres l'intriguait énormément, mais honnêtement il ne voyait pas ce que ce colis avait de si spécial. L'emballage était de bonne qualité, mais c'est parce que c'est Malefoy, et il ne voyait pas celui-ci lui envoyer quelque chose emballer dans du scotch.

Le Gryffondor a voulu ouvrir le paquet en descellant le sceau, mais il se fit arrêté par la main de Neville qui lui saisit le poignet.

« - Attends Harry. Il ne faut pas l'ouvrir ici, tu ne voudras pas que ce moment soit dans la Gazette demain.» Le Survivant fut étonné du ton de Neville. Le timide Gryffondor s'était repris de son hébétement et affichait un air sérieux.

- Pour un paquet cadeau ? La Gazette a des limites à l'ennuie, même si la seule chose bizarre est que ça vienne de Malefoy.

Neville et Ron disent alors simultanément:

«- C'est la fouine ? Couina Ron

- Un colis ?» Rétorqua Neville, ahuri et un peu aigu. Harry se tourna vers lui, pas sûr de ce qu'il devait faire dans cette situation. « Harry, ce n'est pas n'importe quel colis.» Neville lui jeta un regard tellement intense qu'Harry eu des sueurs froides.

«- C'est une demande de cour formelle de la part de Malefoy, en vue d'un mariage.» Assena Neville

Harry fut stupéfait un instant, figé par la nouvelle. Il aurait aimé pouvoir réagir, réfléchir, donner son avis, rigoler, mais même l'idée d'avoir une réaction s'était fait la malle. Il a eu un sifflement dans son cerveau, et lorsque celui-ci finit par baisser, il se mit à digérer l'information.

-QUOI!» S'exclama Harry en se redressant. Il avait du mal à digérer.

Malheureusement, son coup d'éclat avait attiré l'attention des personnes qui ne regardaient pas encore. Les gens commencèrent à murmurer entre eux et à regarder le paquet.

Neville le recouvrit de sa veste d'école et le mit dans les mains d'Harry avant que les autres élèves puissent mieux l'analyser. Ou qu'Harry ne puisse refuser «son colis». Hors de question de l'appeler «Demande en mariage de Malefoy.»

Neville semblait avoir pris le commandement de la situation, tout le monde étant plus ou moins éteint de stupéfaction.

Le châtain se tourna vers lui avec une main sur l'épaule pour espérer le ramener à la réalité.

« - On va aller ailleurs Harry, d'accord ? On sera plus tranquille.»

- C'est- c'est pas possible Neville, il m'a peut-être fait un cadeau pour mon aide de cet été !» Proposa de façon tendue Harry

Neville lui jeta un regard désolé en se levant et en lui prenant le bras pour l'entraîner hors de la Grande Salle. Hermione trainait Ron, et Harry l'entendit dire «Mais on part avant le dessert…!»

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Harry aimerait savoir parfois comment il se retrouvait dans ce genre de situation.

Dans une salle de classe désaffectée, poussiéreuse à souhait, Hermione essayait de calmer Ron qui réagissait comme si c'était lui qui venait de recevoir une demande en mariage de Malefoy , oh putain, non, c'est lui Harry qui l'a reçu , et il était à deux doigts de demander à Neville de le rassurer aussi. Le colis était posé sur la table devant lui, et semblait le narguer de sa blancheur.

Encore une truc de Malefoy, à vouloir que tout soit en blanc, pense Harry.

Harry essaya de sortir de son état de choc, et Neville en profita pour le ramener le monde réel. «Bon, Harry, qu'est-ce que tu connais des cours sorcières?»

-Mais que dalle, Neville ! Et sérieusement, une « cour » ? C'est quoi ce terme bidon !

-Harry… Une cour, c'est un prétendant qui essaie d'avoir les faveurs de quelqu'un pour un mariage.

- En gros, Malefoy veut me draguer et me mettre une robe blanche, c'est ça ?» Harry semble encore plus déprimé en disant ça.

«C'est- C'est pas vraiment ça, non…» Neville semble encore plus fatigué qu'Harry si c'était possible.

Harry était juste plus près que Neville de s'échapper avec Teddy à l'autre bout de la planète pour s'échapper à la bombe blanche. Neville se répète : « Une cour, ça a des règles précises. Si tu ne les respectes pas, il pourrait y avoir des conséquences…»

- Hé, mais-

- Est-ce que…! Neville a pris une inspiration. Est-ce que tu es prêt à m'écouter sans m'interrompre, Harry ?

Harry lui jeta un regard désolé.

« - Honnêtement, Neville ? Non, pas vraiment, m'en veux pas, mais je suis à deux doigts de la crise de nerfs.

Neville grimaça et soupira. « Ouais, je vois. Ba j'essaierais de faire avec, et de me souvenir de tout.» Il se racla la gorge. « Pour commencer, la demande de cour. La demande de cour est une lettre enchantée avec un contrat et s'accompagne d'un cadeau en plus. Ici, c'est Malefoy qui est le demandeur, et tu es le receveur de sa demande.»

Harry grommela, et Neville lui jeta un regard qui le fit taire.

« - Lorsque la demande est reçue, ce qui est chose faite, le demandeur et le receveur ne peuvent plus parler.

Harry se retient de dire quelque chose, mais il laissa échapper un son étrangler du fond de sa gorge. Lui qui espérait demander des explications à Malefoy ! Neville poursuivit : « Une fois la demande acceptée, le receveur a un mois pour trouver un cadeau à offrir. Durant ce délai, le demandeur tente d'obtenir les «faveurs» du receveur pour que la cour aboutisse à leurs fiançailles.

Oh Merlin, Malefoy va le draguer pendant un mois. Bon, c'est seulement s'il accepte le «cadeaux» du blond mais…

-Neville, est-ce que-… Est-ce que je suis coincé avec Malefoy si j'accepte ce cadeau ? Bredouille Harry.

Le châtain répliqua : « Oh non ! Si tu veux refuser, tu lui renvoie le cadeau par hiboux, la magie comprendra, tu n'as pas a accepté le cadeau.

Harry fut dubitatif pendant une seconde jusqu'à avoir un sursaut. « Si c'est accepté le cadeau à l'intérieur qui est important, alors je peux ouvrir la boîte sans conséquences ?

Neville hocha la tête.

«-Mais tu ferais peut-être mieux de l'ouvrir chez toi. Souvent, les cadeaux sont… très intimes.

Harry acquiesça, même s'il ne voyait pas ce que Malefoy pouvait lui offrir d'intime. Mais… le blond avait réussi à le surprendre de plusieurs manières cet été, alors… Harry fixa le paquet blanc, avec ses fils dorés, étincelants de lumières qui semblaient circuler dans les cordelettes. Harry crut même les voir bouger, et elles lui inspirèrent le sentiment étrange qu'elles étaient chargées de magie. La magie de Malefoy. Harry dégluti.

« - Et si… Si j'accepte la cour, je pourrais toujours faire machine arrière ?

Neville lui jeta un regard en coin. « Bien sûr ! C'est souvent là que les couples se séparent le plus d'ailleurs. Un simple refus de continuer à l'oral en jurant sur la magie, et il n'y aura plus de lien de cour entre vous.» explique Neville en de grands gestes. « D'ailleurs, même après que tu as offert le cadeau durant le mois, et que vous soyez liés par contrat magique à partir de là, vous pourrez toujours rompre, mais c'est beaucoup de paperasse et ça coûte à la magie de chacun. Le couple ne peut plus jamais se marier par magie après.»

Harry ne comptait pas se marier à Malefoy de toute façon !

Il n'était plus fatigué grâce à sa sieste de la journée, mais il allait certainement utiliser la potion de Madame Pomfresh pour le faire dormir. Le plus gros risque serait de rêver du blond cette nuit, mais Harry comptait sur son esprit de ne pas lui faire ce coup-là. Au moins, il n'aura plus à réfléchir à tout ça. «Dire que je dois prendre une décision sans en parler à Malefoy…» Neville lui sourit.

« Il y a toujours des moyens de contourner les règles. Je pense qu'entre Malefoy et toi, il ne devrait pas y avoir de problème à ce propos.»

Sur cette phrase énigmatique qui laissa Harry perplexe, Neville se tourna vers les deux amoureux qui s'embrassait encore. «On va rentrer au dortoir, je pense.» Hermione se redressa de suite, et suite à un petit rougissement, se rendit plus présentable tout en tapotant la joue de son copain dépité. Hermione se tourna vers le brun avec un air compatissant : « Tu veux qu'on te dépose chez toi ? »

Harry secoua la tête. «Non, je vais me débrouiller, vous inquiétez pas.»

Il savait qu'il aura besoin d'un temps seul avant de devoir s'occuper de Teddy, et de la demande en mariage, assez inattendue, de Malefoy.

Hermione acquiesça et entraîna Ron vers la sortie. Ils se dirent au revoir, avant qu'ils ne ferment la porte pour aller au dortoir de Gryffondor. Neville récupéra sa veste d'école et se dirigea vers la sortie.

«-Merci de m'avoir expliqué tout ça, Neville. Est-ce que je pourrais revenir te voir pour d'autres questions, à l'occasion…?

-Bien sûr Harry. N'hésites pas, que ça concerne les règles de cour ou bien, tu sais, si tu as besoin de conseils pour prendre une décision.

Harry bredouilla, mais Neville interrompt sa défense bancale. «Tu sais, je ne le trouve pas si mal, Malefoy. Il s'est bien amélioré, et même si cette manière de demander de sortir avec toi est assez… vieillotte, au moins avec ça, tu es sûr qu'il est sérieux. Il est sincère dans ses intentions.

Harry était trop gêné pour répondre à ça. Neville semble le comprendre, et il prend d'ailleurs quelques rougeurs en comprenant qu'il s'était peut-être avancé trop loin sur ce terrain. Une salutation vite dite à moitié bafouiller avant de se retirer en fermant sèchement la porte. Harry, délaissé et dépassé, resta quelques instants de plus dans cette salle de classe abandonnée et poussiéreuse, avant de se rapprocher de la boîte blanche pour l'enveloppe de sa robe d'école noire, et de se diriger vers la porte. Et tandis qu'il fermait celle-ci, et s'élançait dans les couloirs vers son appartement, avec l'objet de son malaise dans les bras, Harry se demandait s'il ne pouvait vraiment pas passer une année scolaire normale.

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Harry avait à peine eu le temps de passer le seuil de la porte que Dobby avait mis Teddy dans ses bras, prenant le cadeau pour le poser sur la table du salon. Et si l'elfe ne remarqua pas l'objet chargé de magie- et ne s'en extasia pas assurément-, c'est qu'il devait être exténué, au vu des cernes sous ses yeux- déjà présente, mais bon, qui Harry pouvait-il juger avec les siennes ?

Dobby s'envola, et son filleul se mit à brailler plus fort encore. Visiblement celui-ci avait passé une journée plus déplaisante que fut étrange la sienne. Harry dut s'occuper de Teddy toute la soirée, celui-ci demandant sa présence à tout instant. Et il l'en remercia, cela l'évitait de penser au dilemme- au problème, ce n'est rien de plus qu'un misérable problème-, qui l'attendait.

Cependant, une fois que l'enfant fut changé, amusé, et couché, à force d'efforts cosmiques pour le convaincre qu'il n'allait pas disparaître sitôt ses yeux fermés ; Teddy s'endormit. Et son malheureux parrain, n'eu d'autres choix que de penser. Penser au paquet blanc au fil doré de magie posé sur sa table de salon. Harry se pose sur son divan en face de lui.

Il ne pouvait plus fuir. Lorsqu'il posa son regard sur le paquet face à lui, Harry y vit juste une boîte blanche. Ce qu'il le perturbait depuis le début, c'est la magie qui s'en détachait pour qui y prêtait attention. En soit, si ce colis avait été envoyé par n'importe qui, Harry aurait juste refusé et renvoyé le colis. Mais voilà, c'était Malefoy.

Malefoy qui lui avait fait une demande en mariage. Ce fait était suffisamment intriguant, démentiel, pour attirer toute l'attention de Harry. Ron, sûrement, lui aurait dit de refuser tout aussi sec la proposition – avec une ou deux malédictions en prime. Mais bizarrement, quelque chose disait à Harry que jamais Ron n'aurait reçu ce genre d'intention de la part du blond.

Intentions.

«Il est sincère dans ses intentions», avait dit Neville. Ce simple exempt de confiance de la part de son ami permit à Harry d'ouvrir le cadeau. Saisissant le couvercle blanc, il ressentit quelques frissons lui traversant les bras quand il toucha du bout des doigts les fils dorés. Il enleva le dessus en le posant sur le côté, et Harry ne regarda que le contenu de son colis avec circonscription.

Neville avait pourtant dit que le «cadeau» était souvent intime . Alors pourquoi Harry se retrouvait avec une potion gris argenté en cadeau de mariage ? Il voyait bien Malefoy lui dire qu'il veut lui donner le bonheur de voir sa couleur d'yeux en permanence à contempler. Bien joué, sale serpent, quelles techniques de séduction incroyable ! Peut-être que c'est un objet hautement sensuel chez les verts et argents ? Oh oui, regarde ma potion, Potter… Ridicule !

Pour une raison qu'il ignore, cette potion lui est intime. Ne connaissant pas son utilité, Harry ne se permet pas de juger- bon il le fait un peu quand même.

Harry avait reçu ce cadeau, et pas Ron. Malefoy et Ron se détestent, et bien que Harry ait aidé Malefoy, et qu'ils se parlent à l'occasion, il ne voyait pas en quoi Malefoy pourrait avoir des intentions envers lui différentes de celles envers Ron. Qu'est-ce qui avait changé depuis l'année dernière ?

L'année dernière, ils étaient ennemis, Harry était menacé par Voldemort, et Malefoy devait l'accueillir sous son toit, et essayer de ne pas en mourir. Période où les deux ne s'entendaient donc pas très bien. Lors de la bataille, ils s'étaient cependant mutuellement aidés, Harry ne pouvait laisser partir un autre de ses souvenirs, Malefoy étant l'un de ses tout premier du monde magique, pas le plus agréable avec sa sale gueule de gamin méprisant qui donnait envie de lui donner des claques, mais un souvenir pilier de ce jour-là. Le sauver durant la guerre était logique, Harry ne voulait pas voir la fin de quelque chose d'insaisissable s'éteindre. Plus tard, Harry avait appris que c'était lui qui devait s'éteindre au final- et oh putain, depuis quand faisait-il des jeux de mots aussi horribles ? – et Malefoy lui avait prêté sa baguette quand il s'était relevé pour aller combattre.

En définitive, Harry ne savait pas ce qui avait poussé Malefoy à l'aider. Une dette, sûrement. C'est ce que Harry avait toujours supposé, et lorsqu'il avait parlé à Malfoy lors de leurs leçons de droits durant l'été, celui-ci n'avait daigner répondre. Ainsi, Harry l'avait pris pour un assentiment.

Mais et si finalement, son aide avait recelé d'un sentiment, d'une raison plus profonde ? Harry se rendit compte qu'il avait énormément supposé les réflexions qui avaient poussé le blond à l'aider pendant la bataille ou même après, avec les leçons de droits. Alors, même si le Serpentard avait besoin de son aide, il savait tout de même que celui-ci était encore assez fier et avait assez de ressources pour se débrouiller et sauver une partie de sa fortune. Non, en définitive, le blond avait choisi d'accepter son aide, et de l'aider en retour.

Harry essayait de comprendre les raisons qui ont poussé Malefoy à lui offrir un cadeau de mariage, de percer ses intentions ? Eh bien, voilà que le brun était d'autant plus perdu ! Il se frotta furieusement les cheveux avant de regarder de nouveaux la potion. Voilà que le blond reste insaisissable ! Vraiment, Harry ne le comprenait plus.

Malefoy avait toujours été une enflure. Et si, au fil des ans, il semblait se racheter une conscience, en même temps que ce qu'il faisait empirerait, Harry ne commença à le tolérer que lorsqu'il arrêta de jouer au mangemort mélangé à Dudley dans ses pires années.

Après ça, il commença à s'attacher à lui, dans ce petit salon chaleureux du Manoir Malefoy, accompagné de délicieuses patacitrouilles. Et s'il y allait les premières fois en s'y préparant comme s'il effectuait une mission d'infiltration, l'attitude de son hôte, et ses délicieux gâteaux il faut se l'avouer, finirent par le détendre. Tellement qu'à la fin de l'été, ils se parlaient sans s'insulter, pouvaient rigoler ensemble à l'occasion - rare, mais c'était déjà arriver -, et ne s'étaient plus jamais disputés depuis.

Le blond était devenu agréable, sarcastique toujours, fier, buté, voir méprisant mais savait détourner l'attention avant qu'il ne lui fasse remarquer. C'était déjà arrivé. Malefoy avait fait une remarque sur Ron -qui d'autres ? – et Harry allait le reprendre violemment quand il avait vu Malefoy écarquiller les yeux avant de se lever brutalement pour aller vers la bibliothèque et lancer un long monologue sur l'importance de l'hybridation dans les héritages magiques. Harry avait pu voir des légères rougeurs sur ces joues avant de se faire happer par son cours. Il avait trouvé sa manière de détourner l'attention touchante - pour ne pas dire adorable, mais il ne le dira jamais.

Mais en dehors de ce moment, leurs rapports n'avaient été rien de plus que Malefoy venant voir son évolution dans l'apprentissage du droit sorcier. A chaque fois qu'il arrivait, Harry se sentait tout de suite un plus attentif, parce que le blond lui donnait toujours de nouvelles références intéressantes, mais aussi parce qu'il devait être concentré pour pouvoir répondre à ses piques toujours aussi acérés. Peut-être que, en définitive, Harry accordait qu'ils étaient entrain de devenir des amis- et c'est un miracle vu leurs «relations» à Poudlard-, après avoir été des connaissances s'appréciant sans chercher plus loin.

Mais il semblerait que Malefoy était allé chercher loin, lui. Pensa Harry en fixant la fiole mystérieuse de nouveau.

Il savait que son ressentit envers Malefoy était devenu plutôt positif. Il ne l'avait plus déçu depuis un long moment, et justement, essayait de se reprendre, du moins devant lui. Mais est-ce que c'était vraiment suffisant pour accepter une demande en mariage comme ça de quelqu'un de qui il ne peut que deviner les intentions ? Non, clairement pas.

Si seulement il n'y avait pas cette fiche règle de silence qui leur interdit de se parler! Harry aurait pu affronter Malefoy. Essayer de comprendre.

«Il y a toujours un moyen de contourner les règles, je pense qu'entre Malefoy et toi, il ne devrait pas y avoir de problème.» avait dit Neville, lorsqu'il s'en était déjà plaint.

Un moyen de contourner la règle leur interdisant de parler ? Harry ne voyait pas comment il pouvait parler à Malefoy sans lui parler. Lui envoyer un hibou? Son écriture sera imprégnée de sa magie à cause de la situation, et il aura franchi la limite. Peut-être pourrait-il demander à un ami de transmettre son message ? Harry rechigne quand même à parler de ses questions à un ami, ça serait trop… intime pour lui. Quelque chose qui ne concerne que Malefoy et lui. Mais comment pouvait-il parler à Malefoy directement et indirectement alors ? Putain quel foutoir!

Alors qu'il tapait du pied de stress, celui-ci tapa contre une surface en plastique à la place du doux canapé. En se baissant pour le ramasser, Harry se rendit compte que c'était un des jouets de Teddy. Un robot chien en fourrure par-dessus, avec un cœur brodé en poche sur le ventre, qui en tirant l'oreille droite peut enregistrer un message de quelques secondes, et il sort de la bouche en tirant l'oreille gauche.

Les mains d'Harry tremblaient. Un moyen de contourner la règle… Avec ce robot, il pourra transmettre un message à Malefoy, et sa voix robotisée ne sera pas détectée par la magie- merci à l'explosivité de l'alliance magie-technologie- et peut-être qu'Harry aurait pu utiliser un téléphone, mais il doutait que Malefoy en ai un.

Par contre, il doutait de pouvoir poser toutes ses questions au blond. Ce robot ne devait pouvoir enregistrer un message que de dix secondes grands maximums. Harry s'était contenté de dire « Je t'aime très fort Teddy, filleul adorée, sois sage. » avec une voix terriblement niaise qui l'aurait embarrassé instantanément si qui qu'onques l'avait entendu.

Comment Harry pourrait dire tout ce qu'il veut à Malefoy avec juste une phrase ? Il avait beau se casser la tête dans tous les sens, il ne voyageait pas. « Hey Malefoy, pourquoi tu me demande en mariage ? », « Malefoy, c'est un pari ? Ah non merde les intentions sincères… », « T'es pas menacé hein ?! », « Tu as été piqué par une créature magique hein ? Non je sais ! », « Malefoy, tu as été kidnappé par des extraterrestres ! Tu ne dois pas savoir ce que c'est mais- », « Merde, ça a coupé, Malefoy, tu m'expliques ? », « Est-ce que tu avais des sentiments pour moi depuis longtemps ? huh trop- », « Blond peroxydé ! », « Malefoy, quand j'étais chez toi… est-ce que… est-ce que tu imagi- », « Quand j'étais sur ce divan… Bon sang ce divan, tu as fait quoi sur ce divan ? », « Merde, j'en peux plus, c'te merde ! »

«Malefoy, à quoi tu pensais putain ?!» et il envoya le satané robot chien par portoloin directement chez Malefoy avant de changer encore de message.

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Harry était parti se coucher et grâce à la potion de Madame Pomfresh, il avait dormi comme un loir. Et comme l'avait prévenu l'infirmière, au réveil ce matin-là, il était dans le coltar. La sensation d'être dans le brouillard, après une sieste mal calculée, la sensation d'avoir trop dormi et de marcher au ralenti. Pourtant, la matinée à peine entamée, Harry faisait des cercles nerveux dans son salon avant que Teddy ne se réveille.

Hier soir, il ne s'était pas rendu compte que si le message pouvait passer, il ne savait pas comment la magie prendrait le fait qu'Harry envoie un portoloin chez son «demandeur». Harry avait juste prié Merlin pour que le blond ne soit pas dans la même pièce que le chien-robot au moment de son apparition.

Vu qu'il semblait intact, et sa magie aussi, il supposait que ça s'était bien passé. Mais ensuite, Harry eu une autre réalisation. Est-ce que Malefoy saurait utiliser le chien ? Il savait le Serpentard intelligent, mais comprendrait-il en voyant le jouet que ça venait de lui, qu'il fallait tirer sur l'oreille gauche, et pas la droite, au risque d'enregistrer un nouveau message, et- Oh bon sang ce message de merde!

Harry n'aurait pas pu faire plus flou. Malefoy pourrait tout et rien dire. Le blond n'aurait que dix secondes pour dire ce qu'il voulait faire en le demandant en mariage. Autant dire qu'il n'y avait presque aucune chance pour que le plan d'Harry fonctionne, autant en chercher un nouveau maintenant.

Pourtant, c'est bien le chien robot qui apparut sur la table basse. Harry s'y précipita, médusé, c'était bien le même chien en fourrure, mais un élément s'était ajouté au voyage. Dans sa pochette en forme de cœur, il y avait à présent une fiole qu'Harry reconnaissait tout de suite comme une fiole de souvenirs.

Harry prit délicatement le flacon en main et le posa à côté. Un peu hésitant, il tira l'oreille gauche. A son grand étonnement, c'est son message: «Malefoy, à quoi tu pensais, putain?!» qui retentit. Il hésita entre s'énerver de n'avoir reçu encore qu'un flacon de potion- est-ce que c'est la seule manière de communiquer de Malefoy ? – et la curiosité Gryffondor. Instinctivement, Harry avait compris le message de Malefoy, étrange mais un message quand même.

La potion de souvenirs était le message de Malefoy. Il n'y avait aucune note écrite, à cause de la règle. Ne laissant que le choix de boire la potion à Harry. Il hésite tout de même en la prenant. Mais il voulait savoir ce que Malefoy voulait lui dire. Pourquoi ce serpent à t'il fait une action aussi imprévisible ?

C'est donc avec une forte volonté qu'Harry but la potion et plongea dans les souvenirs de Malefoy.

Harry reconnut la bibliothèque où ils étaient hier matin. Ils s'étaient installés dans l'ombre d'une fenêtre, à même le sol. Le Harry du souvenir venait visiblement de s'endormir. Il fut mortifié de voir, se voir, basculer la tête le long du mur pour retomber sur l'épaule de Malfoy.

Et alors qu'Harry était mortifié de la situation, Malefoy se tourna vers sa forme endormie. Délicatement, il baissa et ferma son livre, faisant manifestement attention à ne pas déloger sa tête de son épaule. Il pencha sa tête blonde pour voir son visage, et poussé par la curiosité, Harry se déplaça pour voir son expression.

Ce qui lui chopa le cœur en premier était ses yeux. Ses yeux avaient laissé tomber la barrière qu'il se mettait d'habitude. Toutes les émotions du blond y passaient, les unes à la suite des autres, insaisissables de nom mais on pouvait en percevoir toute l'intensité qui nous atteignait.

Pourtant, alors qu'Harry voyait le visage de Malefoy se détendre, faire tomber le masque à son tour, il vit que le Serpentard le regardait avec fascination. Harry en fut gêné, mais il occulta assez vite cet embarras. Être gêné qu'un type qui la demandé en mariage le regarde contemplativement ? Clairement, ça serait le comble du ridicule ! Il essaya alors de se concentrer sur la scène devant lui.

Harry restait frustré par il ne savait quoi. Malefoy dégageait une émotion, mais en réalité, le brun ne pouvait toutes les saisir- et puis merde ! Des émotions n'étaient pas des explications claires ! Qu'est-ce que Malefoy voulait lui montrer avec ça ? Qu'il le trouvait beau? A la bonne heure ! Mais Harry ne trouvait pas ça justifiable pour une envie subite de lui mettre la bague au doigts- si t'en est que les sorciers se mariaient ainsi.

Alors qu'il ruminait, Malefoy avait bougé, et avait enlevé ses lunettes qui pendaient de son nez. Il lui remit une mèche de cheveux, à un endroit n'importe sur sa tête, de toute façon ça ne changeait pas de d'habitude, mais ce qui intrigua Harry, c'est la douceur de son geste. D'une voix tendre qui le surprit, le blond dit :

- Épuisé à en dormir sur mon épaule, Potter ?» Harry se vexa instantanément et voulut répondre inutilement, mais Malefoy poursuivit.

- Les autres abusent de ton honneur ridicule de gryffondor, tu sais…» Malefoy soupira. «Ils pourraient te laisser tranquille, ces incapables.» Harry ressent une chaleur dans sa poitrine le prendre à la gorge. Il n'eu pas le temps d'analyser sa réaction.

- Tu es tout cerné, petit lion…» Ses bonnes résolutions décampèrent par la fenêtre, et Harry devint rouge. Malefoy lui avait donné un surnom. Il voyait bien que le blond avait parlé en toute confiance à cause de son sommeil, mais il ne pouvait pas occulter le fait que tous ces petits mots lui ont été livrés intentionnellement par le Malefoy d'après cette scène.

Celui-ci redressa sa main de ses cheveux pour la faire survoler au-dessus de sa tête et y jeter un sort de réchauffement. «Il ne manquerait plus que tu tombes malade, pas vrais?» Un nouveau soupir, suivit d'un grognement agacé tandis qu'il contemplait son visage apaisé. «Je ne peux pas laisser ça continuer!» Le Harry du souvenir gigota à son éclat, et Malefoy se figea, avant de se détendre quand le brun sur son épaule fit de même.

- Je ne les laisserais plus continuer à présent, je pourrais m'occuper des affaires des Serpentards, peut-être…» Se murmura-t-il à lui-même. «Mais tu auras du temps libre, et si certains en profitaient pour te séduire…» Il grogna entre ses dents. Harry s'offusqua un bref instant de cet élan de possessivité, même si ça ne l'étonnait pas du blond.

Il tourne légèrement sa tête à l'opposé à la forme sur son épaule. «Désolé Potter, même si je vais te libérer du temps, il est hors de question qu'il soit consacré à quelqu'un d'autre qu'à moi.» Il tourne sa tête vers la sienne. «Je tiens à être le plus près possible de toi, mon petit lion…»

Harry se sentait tirer dans deux directions. Ses émotions, traitresses, lui faisait ressentir chaleur et plaisir sous ses attentions, émus par ses gestes délicats, ses mots murmurés comme un secret du cœur épineux sur lequel repose sa tête. Son esprit, justement lui, ne voyait que ce qui le rebutait chez Malefoy, avec sa manie de décider pour lui, du sortilège, au jugement de son apparence, de son mode de vie tourné vers les autres.

Mais c'est peut-être justement là où le cœur d'Harry résonnait le plus. Malefoy plaçait Harry avant les autres. Peu aujourd'hui le font, et peu l'ont même déjà fait. Hermione et Ron ne lui ont jamais demandé s'ils pouvaient s'occuper des Serpentard à sa place, de s'occuper de Teddy, de s'occuper de son héritage, et de tout le reste. Et s'ils peuvent l'aider occasionnellement, ils ne se sont jamais proposés de s'occuper définitivement d'un de ses problèmes.

- «Tu sais, petit lion, peut-être que je devrais prendre les choses en main pour que tu repose ta tête plus souvent sur mon épaule.»

Et en voyant la manière dont le blond le porta dans ses bras pour l'amener à l'infirmerie, Harry fut convaincu.

Assis sur son canapé, avec un flacon de souvenirs vide en main, il prit la mystérieuse potion argentée et l'avala. La cour de Malefoy a commencé.


Je publie ce chapitre pour Noël, mais je vais écrire tous les chapitres avant de publier la suite. J'essayerais de ne pas être trop longue... Je teste surtout les fonctionnalités de pour le moment ! XD

PS : je viens de faire les corrections ! C'était assez comique, mais énervant...

J'aimerais en profiter pour avoir votre avis sur l'histoire, si elle vous plaît pour le moment ?