- Sas'ke! Un niveau 3 s'est échappé, hurla Naruto, en plein combat contre deux créatures de niveau 3. Je te jure que si ton père nous colle encore une fois une équipe de dopés, je le tue moi-même! Le blond était enragé, dépassé par la situation.
Le brun ne pouvait qu'acquiescer, la colère de son camarade n'étant que le reflet de la réalité. Depuis un an, les pilules Aki étaient en test au sein de l'armée, et la Garde avait été contrainte de participer à leur déploiement. Mais la violence du terrain n'était pas compatible avec des soldats dopés aux stupéfiants, des hommes et des femmes qui n'avaient jamais affronté de telles créatures. Le résultat ? Son unité avait déserté face à l'ampleur de la tâche et l'avait laissé lui et Naruto avec une dizaine de créatures de niveau 2 et trois de niveau 3, dont une qui frôlait le niveau 4. Ils avaient réussi à éliminer les niveaux 2, mais les trois autres leur donnaient du fil à retordre. Et, malheureusement, le plus puissant se dirigeait droit vers le village, rapide, trop rapide pour que Aoda puisse le rattraper à temps.
Le serpent géant glissait à toute vitesse à travers les bois en direction des habitations, mais lorsqu'il atteignit enfin la clairière, le démon avait déjà lancé son attaque. Une boule noire se formait dans sa gueule, prête à exploser sur sa cible. Sasuke observa le village, espérant que les civils avaient eu le temps d'évacuer, mais il n'en était pas certain. Un cri strident déchira l'air, et le démon lança sa bombe. L'explosion résonna dans un bruit sourd, et l'éclat lumineux éblouit le jeune colonel pendant quelques secondes.
Lorsqu'il retrouva ses sens, il aperçut le village toujours debout. Un bouclier rouge orangé faisait face à la créature, un bouclier qu'il n'avait pas vu depuis quatre ans. Derrière, une silhouette familière se tenait, calme et impassible. Son ancienne coéquipière.
- Kagutsuchi, appela-t-elle froidement.
Le Child obéit instantanément, ouvrant sa gueule et canalisant une quantité d'énergie immense.
- Feu, ordonna-t-elle d'une voix tranchante.
Kagutsuchi relâcha un faisceau laser d'une intensité phénoménale, transperçant le démon de part en part. La créature n'eut aucune chance de survivre. Elle s'effondra lourdement sur le sol de la clairière, morte avant même de toucher terre.
Elle le remarqua enfin. Malgré la distance qui les séparait, Sasuke distingua une lueur fugace de surprise dans ses yeux avant que la dureté de son regard ne reprenne le dessus. Il l'observa attentivement, notant les changements qui s'étaient opérés en elle. Ses cheveux, coupés au carré, étaient toujours relevés en une queue de cheval, comme autrefois. Son uniforme, orné des couleurs de la garnison du Sud, mettait en avant son appartenance à l'Unité Aerienne. Et ses yeux... Ses yeux, qu'il avait eu tant de mal à oublier, qui l'avaient hanté pendant des mois, étaient toujours aussi envoûtants, mais leur éclat, cette lueur d'insouciance qu'il avait connue, avait disparu. Il se sentit un instant pris dans l'étreinte silencieuse de ce regard, avant que la réalité ne vienne brutalement le rattraper.
Elle s'avança d'un pas assuré, son port de tête implacable, et lui adressa la parole d'un ton neutre, qui le ramena instantanément à la réalité.
— Je suis désolée d'être intervenue dans votre mission, colonel. Mais il me semblait que vous aviez besoin d'un coup de main.
Il se figea un instant, remarquant ses galons sur son épaulette. Il secoua sa tête tentant de remettre ses idées en place et s'inclina en signe de respect.
— En effet, commandant. On s'est laissé submergé. répondit-il d'une voix égale, presque glaciale.
Une brise légère balaya son visage, et une tornade se forma soudainement, se jetant dans les bras de la rose. Un sourire fugace se dessina sur ses lèvres, un sourire qu'il ne lui avait pas vu depuis longtemps.
— Salut, Naruto, dit-elle avec un sourire sincère.
— Tu es revenue, lança le blond, visiblement ravi. Laisse-moi te regarder. Il la dévisagea, ses yeux s'attardant sur chaque détail, comme s'il voulait graver cette image dans sa mémoire. Le rouge bordeaux ne te va pas du tout, se moqua-t-il, désignant les couleurs de la garnison du Sud. Et tes cheveux... tu les as coupés ? Il haussa les épaules, l'air de ne pas trop y croire. Mais ça te va bien.
— Merci, répondit-elle, un sourire chaleureux illuminant son visage. Il fait tellement chaud à Suna... c'était devenu insupportable de les garder longs.
Le dragon, qui se tenait derrière elle, émit un roucoulement, interrompant leur conversation. La rose tourna son regard vers lui, puis se tourna de nouveau vers Sasuke et Naruto.
— Il faut que j'y aille, dit-elle en s'inclinant légèrement. À bientôt, Naruto. Colonel Uchiha.
Elle se dirigea vers son Child, monta sur son dos, et dans un souffle puissant, l'animal s'éleva dans les airs, prenant la direction de la capitale.
Naruto resta là, les yeux fixés sur elle, une expression perplexe sur le visage.
— Wouah, c'était... bizarre, s'exclama-t-il, secouant la tête, comme pour se défaire de l'étrangeté du moment.
Sasuke, implacable comme toujours, répondit d'un ton indifférent.
— On y va.
Il tourna les talons, sans un regard en arrière, son esprit déjà ailleurs, plongé dans ses pensées.
Quand ils rentrèrent au quartier général, ils furent surpris par la foule qui se trouvait dans le hall, en particulier le nombre impressionnant d'uniforme bordeaux.
- Qu'est-ce qu'ils font tous là? Y a au moins un bataillon! Chuchota Naruto, étonné.
- Ils font parti des troupes envoyées en renfort. Leur expliqua Itachi qui arriva vers eux. Avec le nombre de brèches qui se sont ouvertes récemment près d'ici, on n'arrivait plus à suivre. Il a fallu trouver une solution rapidement. ll s'approcha de ses deux cadets et leur murmura afin qu'eux seuls puissent entendre. Pour palier à l'échec cuisant des "dopés".
- Oh! Acquiesça l'Uzumaki. Ca explique pourquoi on a croisé Sakura. Réfléchit ce dernier. Il sentit son ami se tendre à côté.
- Ils restent combien de temps? Demanda Sasuke, le plus neutre possible.
- Tant que nécessaire. Père n'a pas su me dire. Il se retourna vers l'assemblée un regard las. On va être à l'étroit en simulation. Souffla l'aîné.
Le brouhaha s'atténua légèrement, les différentes unités se regroupant pour faire face à l'escalier principale. Sasuke leva les yeux vers ce dernier et y vit son père, l'aire sévère, qui s'apprêtait à faire un discours. Il était accompagné du commandant de la garnison du sud, lui même suppléé par sa fille, Temari no Sabaku et -son coeur manqua un battement- Sakura Haruno.
- Wouah, ça lui a réussi à la free-fighter l'air du sud. S'exclama Itachi, supris de la voir à ce niveau.
- Elle dirige l'unité aérienne. Leur apprit Shikamaru qui s'était rapproché d'eux. Avec un Child comme le sien, il n'y avait pas vraiment de concurrence au poste.
- Tu marques un point. Acquiesça Itachi, lui-même en charge de l'unité de Neo-Tokyo.
- Soldats! Lança le général. La situation dans laquelle nous nous trouvons exige de nous que nous nous adaptions. L'ennemi est plus actif que jamais et j'ai donc demandé à nos frères du Sud de venir nous donner un coup de main. Je demande aux membres de Neo-Tokyo de les accueillir comme il se doit, et de mettre de côté vos petites rivalités. Il se tut, posant un regard lourd sur l'assemblée et remonta, sans regarder en arrière, accompagné du commandant.
- Repos. Ordonna Temari, une fois les dirigeants hors de vue. Le tumulte reprit aussitôt, un mélange de conversations, d'éclats de rire et de mouvements désordonnés. Mais Sasuke ne participait pas. Il observait Sakura. Elle avait rejoint son unité sans un regard pour lui, un sourire radieux éclairant son visage. Elle riait, probablement à une plaisanterie de l'un de ses camarades. Son groupe l'accueillit avec chaleur, ponctuant leurs félicitations de tapes sur l'épaule pour son action remarquable accomplie plus tôt dans la journée.
Elle rougit légèrement sous leurs éloges, mais son sourire resta intact.
Sasuke détourna le regard, une douleur sourde lui serrant la poitrine. Elle était devenue l'une des leurs. Une commandante respectée. Une figure incontournable dans leur hiérarchie.
Elle avait trouvé une nouvelle famille.
Et lui, il comprenait enfin, avec une certitude glaciale, qu'il l'avait perdue. Définitivement.
Flash-back, quatre ans plus tôt
— Je préfèrerais qu'on en reste là.
Elle aurait pu lui enfoncer un poignard en plein cœur, qu'il n'aurait pas souffert davantage. Et elle lui disait cela comme si elle commentait la pluie ou le beau temps.
— Pardon ? parvint-il à articuler, abasourdi.
— C'est mieux pour nous deux si on s'arrête là. Sa voix était calme, trop calme. Il y a une opportunité à Suna que je ne peux pas refuser. Leur unité aérienne manque cruellement de force, et un Child comme Kagutsuchi serait un atout inestimable pour le Sud. Ils m'ont proposé un transfert, et j'ai accepté.
— Un transfert ?
— Je pars lundi. Ses mots tombèrent comme un couperet, froids, impersonnels, récités.
— Si c'est une blague, elle est de très mauvais goût. Sa voix tremblait légèrement, entre colère et incrédulité.
— Sasuke… Ne rends pas ça plus compliqué que ça ne l'est déjà.
— Moi ? Moi, je rends ça compliqué ? répliqua-t-il, la colère montant en lui comme une vague. Tu aurais peut-être dû y penser avant de prendre toutes ces décisions sans même m'en parler !
— Pourquoi j'aurais dû t'en parler ? rétorqua-t-elle, son ton se durcissant. C'est ma carrière, pas la tienne.
Il passa une main nerveuse dans ses cheveux sombres, essayant de contenir l'agitation qui bouillonnait en lui.
— Évidemment… Mais ça ne t'est pas venu à l'esprit que tu aurais pu m'en parler pour qu'on trouve une solution ? Pour qu'on réfléchisse à comment gérer notre relation à distance ?
Elle soupira, exaspérée, comme si elle parlait à un enfant qui ne comprenait pas l'évidence.
— Sasuke… Sérieusement ? Ça fait à peine une semaine. Personne n'est au courant. De quelle relation tu parles ?
Il la fixa, cherchant un signe, un indice qu'elle plaisantait, qu'elle testait ses limites.
— Tu te fiches de moi. Sa voix était rauque, presque brisée. C'est forcément un mauvais rêve, et je vais me réveiller.
Elle resta impassible, le visage figé dans une expression qu'il ne lui connaissait pas.
— Putain, t'es sérieuse.
Il s'approcha d'elle, l'attrapant par les épaules.
— Je t'interdis de détourner les yeux maintenant. Assume au moins jusqu'au bout.
- Qu'est-ce que mon père t'a dit ? demanda-t-il soudain, réalisant que son comportement avait changé après leur dernière rencontre. Sakura, qu'est-ce qu'il t'a dit ?
Elle se dégagea brusquement, brisant le contact.
— Arrête de tout ramener à ton père. Il ne m'a rien dit. C'est ma décision, ma vie. Les relations à distance, ça ne fonctionne pas. On a déjà du mal à se voir ici, alors à deux mille kilomètres ?
— On trouvera une solution. Sa voix s'éleva, emplie de désespoir. Putain, tu veux même pas nous laisser une chance ? Et tes sentiments pour moi, tu vas les effacer comme ça ?
Elle roula des yeux, exaspérée.
— Quels sentiments?
Il éclata d'un rire nerveux, incrédule.
— Sakura, arrête. Ce n'est pas drôle.
Elle planta son regard dans le sien, ses yeux verts froids et déterminés.
— On a couché ensemble, et après ? Ce n'était que du sexe. Sa voix était tranchante, implacable. On a une attirance physique, c'est évident. Mais pour moi, ça ne va pas plus loin.
Il recula, frappé par ses paroles comme par un coup de poing.
— Tu ne crois pas ce que tu dis. Tu veux juste me blesser, m'éloigner. Sa voix s'éteignit presque. Je l'ai senti, Sakura. Tu as partagé ton énergie avec moi. Tu ne peux pas me mentir là-dessus.
— Arrête avec ça ! explosa-t-elle. Je te l'ai déjà dit, c'est impossible. Tu l'as rêvé.
Elle marqua une pause, reprenant son souffle, puis ajouta d'un ton plus posé, presque détaché :
— Je suis désolée de blesser tes sentiments. Mais c'est peut-être mieux comme ça. Oublie-moi, Sasuke. Trouve-toi une fille bien, une fille qui t'aimera vraiment.
Elle tourna les talons, s'éloignant sans un regard en arrière.
Il resta figé au milieu de l'allée, les poings serrés, le souffle court, comme si tout l'air avait quitté ses poumons.
Fin du flash-back
Il se tenait dans son appartement, un verre de whisky à la main, qu'il n'avait même pas effleuré. Un an s'était écoulé depuis qu'il avait cessé de boire, un an de sobriété qu'il était sur le point de briser, juste après l'avoir vue. Il observait la ville qui s'étendait à perte de vue devant ses yeux, l'esprit perdu dans un tourbillon de pensées sombres.
Il entendit la clé tourner dans la serrure, les pas précipités de sa fiancée qui se dirigeait vers le salon. Elle entra, sans un mot, saisissant le verre de ses mains et le vidant dans l'évier avant qu'il n'ait eu le temps de réagir.
— Sasuke, souffla Ino, une lueur de préoccupation dans la voix.
— Elle est revenue, répondit-il simplement, sans la regarder, la voix froide, distante.
Ino posa son regard sur lui, cherchant à capter son attention, mais il restait figé, les yeux rivés sur la ville, comme si tout ce qui se passait autour de lui n'était qu'un bruit de fond.
— Je sais. Naruto m'a prévenu, dit-elle en essuyant ses mains. J'étais sûre de m'être débarrassée de toutes les bouteilles.
Il s'approcha d'elle, l'enlaçant par derrière, posant sa tête dans son cou, mais elle se tendit à son contact.
— Sasuke, arrête, s'exaspéra-t-elle, sa voix se durcissant.
— Juste son odeur, s'il te plaît, murmura-t-il, presque suppliant.
Elle le repoussa, lasse de ce comportement qu'il avait lorsqu'il sombrait dans ces travers.
— Non, répondit-elle fermement. On doit dîner avec ma famille ce soir. Je vais annuler, tu n'es pas en état.
— Non, ça va aller, répondit-il sèchement, un rictus sur les lèvres. Il faut qu'on fasse bonne impression.
Ino le regarda, agacée, mais elle ne dit rien, se contentant de détourner son regard vers la fenêtre.
— Très bien. Dans ce cas, dis-moi comment ça s'est passé, demanda-t-elle, une pointe d'irritation dans la voix.
Sasuke râla, détournant son regard vers la ville, les pensées tourbillonnant dans son esprit comme un cyclone.
— Elle m'a appelé Colonel Uchiha, lança-t-il d'un rire amer.
Ino resta silencieuse, comprenant immédiatement la douleur que ces mots véhiculaient. Elle s'assit à côté de lui, posant une main sur son épaule, compatissante mais aussi frustrée par son obstination.
— Sasuke... Je suis désolée, murmura-t-elle, mais il n'y avait pas de réconfort dans sa voix, juste une tristesse partagée.
Il haussait les épaules, presque résigné.
— Après tout, ce n'est pas plus mal. Maintenant, je peux vraiment me concentrer sur ce qui compte, pas vrai ? lança-t-il, un sourire amer se dessinant sur ses lèvres.
Quelques heures plus tard, il attendait dans le hall de l'appartement, son regard perdu dans le vide, ses pensées toujours en proie à cette rencontre avec elle. Ino était encore dans la salle de bain, prenant son temps, comme d'habitude. Il repensa à la manière dont avait évolué leur relation peu conventionnelle.
Flash-back, deux ans plus tôt
Sasuke se rendait à l'hôpital, comme chaque jour, pour rendre visite à son cousin Saï, plongé dans le coma depuis près d'un an à la suite d'une mission qui avait mal tourné. Ino était toujours à son chevet, lui parlant doucement, lui racontant ses journées comme si Saï pouvait l'entendre.
— Ino… souffla Sasuke, une tristesse profonde dans la voix, désolé de voir son amie dans cet état.
— Je sais qu'il m'entend, répondit-elle calmement, sans détourner son regard de Saï. Je veux être sûre qu'il soit au courant de tout quand il se réveillera. Qu'il ne soit pas perdu.
— Ino… répéta-t-il, comme pour la faire revenir à la réalité.
— Tais-toi, Sasuke. Il va se réveiller, il n'a pas le choix. Il me l'a promis. Elle caressa doucement le visage de son petit ami, comme si ses gestes pouvaient ramener à la vie ce corps inerte. Il devait me faire sa demande à mon dix-huitième anniversaire… Il me l'avait promis.
Elle s'effondra alors dans ses bras, le cœur brisé. Sasuke la serra contre lui, impuissant face à la douleur de son amie. Il savait qu'il ne pouvait rien faire pour apaiser sa peine.
Ce soir-là, il l'invita à dîner, dans l'espoir de lui changer les idées. Le serveur vint prendre leur commande.
— Une grande carafe d'eau, s'il vous plaît. Et si vous lui servez une goutte d'alcool derrière mon dos, je ferai fermer votre restaurant, dit Ino d'un ton glacial, un sourire presque cruel aux lèvres.
Sasuke la regarda, embarrassé, mais elle ne le remarqua pas, trop concentrée sur ses propres démons.
— C'est la dernière fois que je t'invite, râla-t-il.
— C'est pour ton bien, répliqua-t-elle sèchement. Tu crois que ça nous fait plaisir de te voir dans cet état ? Ça fait deux ans, Sasuke. Deux ans qu'elle est partie. Il faut que tu passes à autre chose.
— Hmmm… C'est marrant, je pensais que toi, plus que quiconque, comprendrais comment je me sens, répondit-il, sarcastique.
— Je t'interdis de comparer nos situations, rétorqua-t-elle, la voix tremblante de colère. Elle t'a abandonné, Sasuke. Elle a choisi sa carrière et t'a laissé derrière, sans se soucier une seule seconde de ce que ça pouvait te faire.
— Et lui, il est parti en mission solo, alors que mon père lui avait formellement interdit, sans penser à ce qu'il laisserait derrière lui si quelque chose lui arrivait. Et maintenant, on est deux idiots, qui attendent que l'autre se réveille enfin. On devrait trinquer à ça, tiens. Il leva son verre d'eau, mais le regard assassin d'Ino le fit reposer immédiatement.
Il se prit la tête dans les mains, exaspéré par lui-même.
— Je suis désolé. Je suis un sombre crétin, qui est incapable d'oublier une fille qui n'en avait rien à faire de lui. C'est juste que… ça n'a pas de sens… Ce qu'elle m'a dit, ça n'a pas de sens, souffla-t-il.
— Tu ressasses encore, souffla Ino, la voix douce mais ferme.
— Je te jure que je ne l'ai pas rêvé…
— Sasuke… Partager son flux d'énergie ? C'est dément ! Tu te rends compte de ce que tu dis ? s'écria Ino, exaspérée.
— Je sais… T'as raison, faut que j'arrête de boire, rit-il nerveusement, bien conscient qu'il ne parviendrait pas à convaincre la blonde.
Un silence lourd s'installa entre eux, avant que le brun ne brise enfin le calme.
— Ton père est revenu à la charge ? demanda-t-il.
Il la regarda, triste pour elle, et attendit sa réponse.
— Je… Elle toussota, gênée. J'ai une proposition à te faire, dit-elle finalement.
Sasuke la fixa, incrédule.
— Maintenant, je vais croire que c'est toi qui bois. Tu débloques complètement ! s'exclama-t-il, choqué.
— Réfléchis ! Mon père veut absolument que je me fiance à un membre d'un clan, je ne vais plus pouvoir éviter ça encore longtemps. Saï est… On ne sait pas quand il va se réveiller, et si ça se trouve ce sera trop tard. Et toi ? Tu es l'ombre de toi-même depuis deux ans, il faut quelqu'un pour veiller sur toi. Nos parents ont déjà essayé de nous fiancer, ils ne refuseront pas. expliqua Ino, les yeux pleins de détermination.
— Ino, fiancés, nous ? C'est du délire !
— Prends-le comme un arrangement. On se libère tous les deux du carcan de nos familles et on prend soin l'un de l'autre. Tu gardes la place de Saï au chaud, et moi, je te libère de tes addictions. C'est gagnant-gagnant.
Sasuke la regarda longuement, son esprit tournant à toute allure. Finalement, il souffla, résigné.
— D'accord, dit-il, presque à regret.
Ino se figea, surprise par sa réponse. Elle attrapa ses mains, les serrant dans les siennes.
— Pour de vrai? Tu ferais ça pour moi? demanda-t-elle, les yeux brillants d'émotion.
Il sourit en coin, un sourire qui ne laissait aucune place à l'hésitation.
— Ino Yamanaka, veux-tu m'épouser? conclut-il, avec une pointe d'ironie.
Fin du flash-back
- C'est ma robe qui te fait sourire comme ça? S'interrogea la blonde, intriguée.
- Non, je repensais à ma demande en mariage. S'amusa le brun.
- C'était d'un romantique! Rêva ironiquement Ino, les faisant rire tous les deux. Allez, on va être en retard.
Arrivés en bas de la tour Yamanaka, le jeune couple inspira profondément, prêt à reprendre son rôle d'amoureux transit. Ino se rapprocha de Sasuke et il plaça son bras autour de sa taille. Les repas mensuels du clan Yamanaka étaient une vraie épreuve. Ils étaient constamment bombardés de question sur la date de leur mariage qui se faisait attendre, sur le nombre d'enfant qu'ils voulaient, est-ce qu'ils essayaient déjà, bref, un vrai moment de plaisir. Cependant, Sasuke insistait pour s'y rendre, il devait absolument gagner la confiance du chef du clan.
— Ma fille chérie ! s'exclama Inoichi, enveloppant sa fille dans une étreinte chaleureuse. Son sourire se tourna ensuite vers Sasuke. Mon cher gendre, ajouta-t-il avec un éclat de cordialité, lui tendant une main ferme mais amicale.
Le patriarche les guida jusqu'à la table familiale où la mère d'Ino les attendait déjà, entourée de deux oncles, deux tantes, et quelques cousins. Sasuke, toujours impeccable dans son rôle, salua sa future belle-mère avec une élégance qui fit légèrement rosir cette dernière.
— Sasuke, comment allez-vous ? demanda-t-elle, son ton empreint d'une sincérité bienveillante. J'ai entendu dire que votre dernière mission avait été une réussite !
— Tous les démons ont été éliminés, sans aucun dégât, répondit-il, laconique. Il espérait que cela suffirait à clore le sujet, mais Inoichi n'était pas homme à laisser une conversation en surface.
— Il paraît que la petite hors lignée vous a été d'une grande aide, poursuivit-il en s'installant.
Sasuke inclina légèrement la tête, un geste empreint de respect.
— Comme toujours, vous êtes très bien informé, répondit-il avec une politesse mesurée.
— Son Child est-il toujours aussi impressionnant ? intervint l'un des oncles, le regard pétillant de curiosité.
— Toujours, admit Sasuke, regrettant amèrement que son verre ne contienne pas quelque chose plus fort que de l'eau pétillante.
— Alors, c'est vrai qu'ils ont envoyé un bataillon en renfort ? reprit l'oncle, visiblement avide de détails.
— Oui, ils sont arrivés cet après-midi, confirma l'Uchiha, maîtrisant son irritation.
La mère d'Ino, jusque-là silencieuse, fronça les sourcils.
— Je ne comprends pas cette urgence. Demander l'aide du Sud pour épauler la Garde de la capitale… c'est humiliant, déclara-t-elle avec une indignation qui fit hocher la tête à quelques convives.
— Ce n'est pas comme si nous avions le choix, répondit Sasuke, son ton involontairement sarcastique.
Le silence s'abattit aussitôt sur la tablée. Les regards, tour à tour surpris et réprobateurs, se posèrent sur lui. Sasuke se redressa légèrement, conscient de sa maladresse.
— Ce que je voulais dire, reprit-il, le ton plus posé, c'est que nous sommes clairement en sous-effectif. Il marqua une pause, son regard croisant celui d'Inoichi. Et, sans vouloir vous offenser, ces unités militaires dopées aux pilules Aki… c'est un désastre. Je passe plus de temps à les recadrer qu'à combattre les démons.
Inoichi porta une main à son menton, réfléchissant aux paroles du jeune homme.
— Il faudrait probablement revoir le recrutement, admit-il enfin, son ton empreint d'un pragmatisme calculé.
— Probablement, acquiesça Sasuke, soulagé d'avoir évité un incident diplomatique.
Sentant la tension s'atténuer, Ino saisit l'occasion pour changer de sujet.
— Au fait, maman, où en êtes-vous pour l'organisation du banquet ? demanda-t-elle avec un enthousiasme feint mais efficace.
Le stratagème fonctionna à merveille. La conversation dériva vers des sujets plus légers, permettant à Sasuke de s'effacer, son esprit déjà retourné à des préoccupations bien plus sombres.
La fin du repas approchait, et le moment des au-revoirs se profilait. Mais contrairement aux fois précédentes, Inoichi s'attarda, retenant Sasuke d'un geste de la main.
— Cela m'intéresserait de connaître vos idées sur l'organisation de nos forces armées, déclara-t-il, son ton plus sérieux. Passez me voir cette semaine, quand vous aurez un moment.
Sasuke, pris de court, marqua une brève pause avant d'accepter.
— Avec plaisir, répondit-il, masquant à peine la lueur de satisfaction dans son regard.
Depuis deux ans qu'il tentait d'intégrer le cercle fermé d'Inoichi, il venait enfin d'obtenir une véritable ouverture. Finalement, ce dîner était loin d'être aussi ennuyeux que les précédents.
Le lendemain, il se présenta au quartier général bien avant l'heure, conscient qu'il lui faudrait rendre compte du demi-échec de sa mission de la veille. Chaque pas vers le bureau pesait comme un fardeau, et il ralentissait instinctivement, cherchant à repousser l'inévitable. Il savait que son père ne manquerait pas de lui reprocher son manque de préparation pour une mission d'une telle envergure.
Arrivé devant la porte, il s'arrêta brusquement. Une voix, familière et vibrante d'indignation, traversa le bois massif.
— S'il lui arrive quelque chose, je vous le ferai payer de mes propres mains, vous m'entendez?
Il reconnut immédiatement la voix de Sakura, tranchante comme une lame.
— Calmez-vous, nous ne sommes pas seuls, répondit son père d'un ton mesuré.
Sasuke sentit son cœur s'emballer. Merde. Repéré. Il se maudit intérieurement. Il avait espéré capter davantage de leur échange, mais il était trop tard. Résigné, il leva la main pour frapper à la porte. Avant qu'il ne puisse agir, celle-ci s'ouvrit à la volée. Sakura apparut, s'arrêtant net à quelques centimètres de son visage.
Elle resta figée, ses yeux écarquillés trahissant une surprise qu'elle s'efforçait de contenir. Elle était si proche qu'il pouvait percevoir les effluves de son parfum, le même qu'elle portait ce jour-là. Celui où elle était partie. L'espace d'un instant, il fut submergé par une vague de souvenirs, mais il reprit rapidement contenance, reculant d'un pas pour s'incliner avec froideur.
— Commandant.
— Colonel, répondit-elle, sa voix empreinte d'une vibration qu'il aurait pu prendre pour du trouble. Peut-être n'était-ce qu'un écho de ses propres illusions.
Il la laissa s'éloigner avant de pénétrer dans le bureau de son père.
— Assieds-toi, ordonna Fugaku sans préambule.
Sasuke leva les yeux au ciel, puis s'affala dans le fauteuil désigné, son attitude affichant un mépris non dissimulé. À quoi bon feindre ? Ces convocations étaient devenues une routine lassante, et il connaissait déjà le discours qui allait suivre.
— Laissez-moi deviner, lança-t-il avec une ironie mordante. Vous êtes extrêmement déçu. Ce n'est pas digne de mon rang ni de mon grade. Itachi aurait fait mieux, bien sûr.
Le visage de Fugaku resta impassible, mais ses yeux se plissèrent légèrement.
— Tu as recommencé à boire ? demanda-t-il abruptement, prenant son fils au dépourvu.
— Non, répondit Sasuke, agacé.
— Bien. C'est… bien, murmura Fugaku, son ton révélant un soulagement inattendu.
Un silence pesant s'installa, étouffant l'air du bureau. Fugaku semblait perdu dans ses pensées, un poids invisible alourdissant ses épaules.
— Vous m'avez fait venir juste pour ça ? finit par lâcher Sasuke, incrédule.
Le général releva lentement les yeux, un éclat de tristesse voilant son regard.
— Je t'ai fait venir parce que c'est le seul moment où tu acceptes de me parler.
Ces mots, simples mais lourds de sous-entendus, frappèrent Sasuke comme une gifle. Il soupira longuement, puis se leva, prêt à mettre fin à cet échange stérile.
— Un jour, tu comprendras que tout ce que j'ai fait, je l'ai fait pour ton bien, ajouta Fugaku d'une voix presque plaintive.
Sasuke éclata d'un rire bref, chargé d'amertume.
— Si ça vous aide à dormir la nuit, croyez ce que vous voulez, répliqua-t-il avant de claquer la porte derrière lui.
Flash-back, trois ans plus tôt
— Sasuke, tu es encore ivre, lança Fugaku, agacé, en découvrant son fils affalé dans le fauteuil de son bureau, une bouteille de bourbon à la main. Une bouteille de sa réserve personnelle, et pas n'importe laquelle.
Sasuke releva les yeux vers lui, le regard voilé mais chargé d'une colère sourde.
— Je vous ai entendu parler avec Itachi, murmura-t-il, sa voix tremblante d'un mélange de rancune et de désespoir.
Fugaku se figea. Il savait exactement de quelle conversation son fils faisait allusion.
— Ressaisis-toi, ordonna-t-il en arrachant la bouteille des mains de Sasuke.
Le jeune homme esquissa un sourire amer.
— Vous me l'avez enlevée, lâcha-t-il, son ton oscillant entre accusation et résignation.
Fugaku inspira profondément, cherchant à contenir son irritation.
— À la fin, c'était sa décision, répondit-il d'un ton tranchant. Elle aurait pu choisir de rester. Elle a préféré sa carrière. Il est temps que tu l'acceptes.
Le général de la Garde posa la bouteille sur le bureau avec un claquement sec, son exaspération perçant dans chacun de ses gestes.
Sasuke détourna le regard, ses traits crispés par un mélange de douleur et de déni. Les mots de son père, bien qu'implacables, portaient une vérité qu'il ne voulait pas entendre. Il se redressa tant bien que mal, titubant légèrement sous l'effet de l'alcool.
— Je vais déménager, finit-il par déclarer, sa voix rauque brisant le silence oppressant.
Fugaku se redressa brusquement, sa panique transparaissant derrière son masque d'autorité.
— C'est hors de question, rétorqua-t-il, la voix ferme mais empreinte d'une pointe d'inquiétude. Ici, tu es en sécurité.
Sasuke esquissa un sourire cynique.
— Vous ne pouvez pas m'en empêcher, répliqua-t-il en se dirigeant vers la porte. Je suis majeur.
— Sasuke ! tonna Fugaku, la colère et l'impuissance se mêlant dans son cri.
Le jeune homme s'arrêta sur le seuil.
— Plutôt m'injecter du poison que de passer une journée de plus ici, murmura-t-il, ses mots acérés comme des lames, avant de disparaître dans le couloir.
Fugaku resta immobile, figé dans un mélange de rage et de tristesse. Le claquement de la porte résonna longtemps après que son fils eut quitté la pièce, laissant derrière lui un silence plus lourd encore que les mots échangés.
Fin du flash-back
Comme tous les derniers samedis du mois, Sasuke avait retrouvé Naruto chez Ichiraku. Ce rituel, maintenu envers et contre tout depuis la fin du lycée, était devenu un refuge. Une parenthèse où il pouvait se vider l'esprit, savourer un bon repas et échanger avec son ami.
— Bonsoir, Colonel Uchiha ! lança le vieil Ichiraku avec son éternel salut militaire exagéré.
— Repos, soupira Sasuke, amusé malgré lui.
Le cuisinier, fidèle à lui-même, était si fier de sa plaisanterie qu'il n'osait pas lui dire qu'après la dixième fois, elle avait perdu de son éclat.
—Vos bols sont presque prêts, annonça Ichiraku d'un ton triomphant.
Sasuke s'installa près de Naruto, dont l'expression maussade ne passa pas inaperçue.
— Laisse-moi deviner, murmura-t-il. Hinata ne veut toujours pas te parler ?
Naruto grogna, enfouissant son visage entre ses mains. Sasuke n'avait jamais su précisément ce qui s'était passé entre eux. Mais jamais il n'aurait imaginé que ce couple-là, solide comme le roc, puisse se briser.
— Être adulte, ça craint, lâcha Naruto, frustré.
— Tu ne m'entendras pas dire le contraire, répondit Sasuke en haussant les épaules.
— Allez, comme on dit chez moi : une de perdue, dix de retrouvées ! lança Ichiraku avec un sourire, essayant d'alléger l'ambiance pesante.
— Ça ne sert à rien d'en avoir dix si on ne peut pas avoir la bonne, rétorqua Naruto, amer.
— Tu ne veux toujours pas me raconter ? insista Sasuke.
— Non, répondit sèchement le blond, attaquant son bol de ramen avec une énergie inhabituelle.
Sasuke soupira, légèrement agacé. Ce soir, il semblait que l'idée de se changer les idées resterait un vœu pieux.
— Au fait, comment ça se passe avec les Sudistes ? demanda le cuisinier, changeant habilement de sujet. Ça fait quoi, trois semaines qu'ils sont arrivés ?
— À peu près, confirma Sasuke. Leur aide est plus que bienvenue. Ils sont très efficaces.
— Naruto, t'as pas une cousine à Suna ? demanda soudain Ichiraku, se grattant la tête comme pour raviver sa mémoire.
— Vous avez une bonne mémoire ! s'étonna Naruto. Oui, Karin est dans les unités de renfort. Mais c'est drôle, elle ne m'a pas parlé de toi une seule fois, ajouta-t-il malicieusement en fixant Sasuke.
Le brun roula des yeux, feignant l'indifférence.
— Tant mieux. Il manquerait plus que ça, que j'aie Karin dans les pattes, grogna-t-il.
— J'ai l'impression qu'elle a fait une croix sur toi, finalement, plaisanta Naruto.
— Faut croire que c'est l'effet que je fais aux femmes, répondit Sasuke avec un sourire acide.
— Ce n'est pas ce que je voulais dire, balbutia Naruto, réalisant sa maladresse.
— Et si on parlait d'autre chose ? proposa Sasuke, visiblement lassé. Ichiraku, le mariage de votre fille s'est bien passé ?
— Excellent ! Merci de demander !
Le vieil homme se lança alors dans une série d'anecdotes sur la cérémonie, arrachant des rires aux deux amis et dissipant quelque peu l'atmosphère morose.
Plus tard, alors qu'ils s'étaient séparés, Sasuke erra dans les rues de la vieille ville, profitant de cet instant de solitude. Ses pas, presque inconsciemment, le guidèrent vers un bâtiment désaffecté que Sakura lui avait fait découvrir autrefois.
Une lumière vacillante brillait sur le toit. Son cœur s'accéléra. Était-ce elle ?
Il gravit les escaliers avec une prudence teintée d'espoir. Mais lorsqu'il ouvrit la porte, il se figea net.
— Sasuke ! Qu'est-ce que tu fais là ? s'écria une voix féminine, teintée de panique.
C'était Yumi, prise en plein moment intime avec un jeune homme. Rouge pivoine, elle se leva précipitamment.
— Tu me présentes ? demanda Sasuke, un sourire glacial étirant ses lèvres.
— Sasuke, Akito. Akito, Sasuke, bafouilla-t-elle. Voilà, tu peux partir maintenant.
— Non, je ne crois pas, répondit-il avec un calme terrifiant. Akito, c'est ça ?
— Euh… oui, monsieur, répondit le garçon, visiblement mal à l'aise.
— Tu fais quoi dans la vie ?
— J'étudie la mécanique, balbutia Akito.
— C'est quand son anniversaire ?
— Sasuke ! s'indigna Yumi. C'est quoi cet interrogatoire ? Tu me fiches la honte !
— J'attends, insista-t-il.
— Le 5 mai, répondit le garçon, avec un calme retrouvé.
— Et sa couleur préférée ?
— Le bleu turquoise.
- Son plat préféré?
- Pizza aux anchois.
Sasuke haussa un sourcil, puis esquissa un sourire moqueur.
— Hmmm… c'est du sérieux, alors, lança-t-il, un éclat taquin dans le regard.
— Raaaah, tu m'énerves ! rougit Yumi, exaspérée.
— Allez, je vous laisse, s'amusa Sasuke, lançant un clin d'œil.
Alors qu'il redescendait les escaliers, la voix de Yumi le rappela.
— C'est toujours bon pour dimanche ?
Il leva la main en guise de réponse, un sourire satisfait sur les lèvres.
Flash-back, un an auparavant
— Allez, s'il te plaît ! implora Yumi, ses yeux brillants d'un mélange de malice et de supplication.
— Non, non, et encore non, répondit Sasuke avec une fermeté feinte, tout en portant calmement sa tasse de thé à ses lèvres.
Assis à la grande table de l'orphelinat, il savourait la boisson chaude qu'Iruka lui avait préparée à son arrivée. La quiétude de l'endroit contrastait avec le tumulte de ses journées, et il appréciait ces moments de calme volés au chaos ambiant.
— Mais il nous faut un prince ! s'exclama Yumi, désespérée, en croisant les bras dans une moue digne des meilleures tragédiennes.
Sasuke leva les yeux au ciel, bien conscient qu'il ne gagnerait pas cette bataille. Malgré l'absence de Sakura, il continuait de fréquenter l'orphelinat. Ce lieu, hors du temps, avait fini par devenir une échappatoire, un refuge. Il s'était attaché aux enfants, et à Yumi en particulier, qu'il considérait presque comme une petite sœur.
— S'il te plaît, insista-t-elle encore, ses yeux prenant une teinte larmoyante.
Il poussa un long soupir.
— Pfff… D'accord, céda-t-il enfin, à contrecœur. Mais c'est la dernière fois, grogna-t-il en posant sa tasse.
— Oui, oui, merci ! s'écria-t-elle avant de lui sauter au cou, manquant de l'étouffer dans son élan. Rika ! Amène le costume !
Quelques heures plus tard, assis sur la coursive en bois qui surplombait la cour, Sasuke luttait pour se défaire des fanfreluches et autres ornements que les enfants lui avaient accrochés.
— Attends, je vais t'aider, dit Iruka en riant doucement, s'approchant pour défaire le col encombrant qui étouffait le jeune homme.
— Merci… Je commençais à mourir de chaud, répondit Sasuke, enfin libéré.
— Merci à toi, rétorqua Iruka avec un sourire sincère. Je sais que ton emploi du temps est chargé.
— Ce n'est rien. Ça me fait du bien de passer du temps ici, admit l'Uchiha en haussant les épaules. Mais il faudra que je me rappelle d'éviter les visites le dimanche, ajouta-t-il avec un sourire amusé.
Iruka éclata de rire avant de changer de sujet.
— Au fait, félicitations pour ta promotion !
— Ha, merci, souffla Sasuke, l'air visiblement peu enthousiaste.
— Ça n'a pas l'air de te réjouir plus que ça, fit remarquer Iruka en observant son visage.
— Si, si, c'est génial, ironisa Sasuke en s'affalant sur le dos. Des missions interminables, des réunions qui s'étirent sans fin, et toujours plus de monde à gérer. J'adore.
Il laissa échapper un soupir las, fixant le plafond de bois au-dessus de lui.
— Cette guerre n'en finira donc jamais, murmura-t-il, presque pour lui-même.
Après un moment de silence, il tourna la tête vers Iruka.
— Tu t'es déjà demandé ce que serait ta vie si le portail ne s'était jamais ouvert ?
Iruka resta silencieux un instant, ses yeux prenant une teinte plus sombre.
— Je préfère ne pas y penser, répondit-il finalement, le regard empreint d'une tristesse contenue.
Sasuke se redressa légèrement, pris de remords.
— Désolé. C'était une question stupide.
— Non, ce n'est pas une mauvaise question, répondit Iruka avec douceur. Mais parfois, il vaut mieux se concentrer sur ce qu'on a plutôt que sur ce qu'on aurait pu avoir.
Leur échange fut interrompu par un cri venant de la cuisine.
— Nii-san ! hurla Izumi. Sakura-nee-san est au téléphone !
Sasuke se redressa d'un bond, son cœur battant plus vite malgré lui.
— Je vais y aller. À la prochaine, dit-il rapidement en saluant Iruka, qui le regarda avec une compréhension silencieuse.
— Tu veux que je la salue de ta part ? demanda le directeur en souriant.
Sasuke hésita un instant avant de secouer la tête.
— Non. Ne lui dis pas que je suis passé.
Fin du flash-back
A défaut de s'épanouir dans la chasse aux démons, Sasuke s'était trouvé un vrai talent en tant que détective. Depuis leur nuit dans l'Underground, il était obnubilé par une chose: qui avait pu leur fournir des démons pour les tournois? Il avait commencé son enquête ensuite mais les tournois ayant pris fin, il avait été particulièrement ardu de remonter la piste. Il espérait que ce soir soit différent.
Arrivé devant le club, Sasuke poussa un soupir las. L'air glacial de la nuit lui fouettait le visage, mais il n'y prêta pas attention. Tout son esprit était focalisé sur l'espoir fragile que le tuyau qu'on lui avait donné cette fois-ci serait enfin le bon.
Il savait qu'il jouait avec le feu. Ino finirait par comprendre que ses soi-disant soirées jeux-vidéos avec Naruto n'étaient qu'un écran de fumée. Il avait besoin de résultats, et vite. Ce soir devait être la clé.
Après une brève hésitation, il descendit les escaliers qui menaient à l'entrée discrète du club.
L'air saturé de basses et de percussions s'échappait déjà, agressant ses oreilles avant même qu'il ne franchisse le seuil. Une fois à l'intérieur, il fut accueilli par une musique assourdissante, un chaos sonore qui semblait fait pour engloutir les pensées rationnelles.
Les lumières tamisées baignaient la pièce d'une lueur trouble, presque irréelle, comme si le lieu tout entier était suspendu dans une dimension parallèle. Sur la piste de danse, des corps s'entremêlaient dans une danse frénétique, lascive. Des couples s'embrassaient avec une intensité presque désespérée, tandis que d'autres s'éclipsaient vers des salons privés, où l'intimité se déclinait en murmures et soupirs.
Aux quatre coins de la salle, des cages métalliques abritaient des danseuses et danseurs à peine vêtus. Leurs corps se mouvaient avec une sensualité hypnotique, leurs gestes lentement orchestrés pour captiver les regards et stimuler les désirs. Sasuke détourna les yeux, un mélange de gêne et de dégoût lui tordant l'estomac. Il pria intérieurement que ce soit la dernière fois qu'il ait à mettre les pieds dans un endroit aussi dépravé.
Chaque détail du club semblait conçu pour éclipser la morale et embrasser le chaos. Mais Sasuke n'était pas là pour juger. Il était là pour une raison bien précise, et il n'avait pas le luxe de se laisser distraire.
Il repéra enfin son indic près du bar, un colosse d'au moins deux fois sa taille. L'homme dégageait une aura brute, presque animale, qui semblait repousser les curieux. Sasuke s'approcha, le cœur battant légèrement plus vite que d'ordinaire.
— T'en as mis du temps, gamin, lança l'homme en l'attirant dans une accolade amicale, sa voix rauque couvrant à peine le vacarme ambiant.
Sasuke répondit à l'étreinte avec un sourire en coin.
— Désolé, Zabuza. Les obligations familiales, soupira-t-il, avant de se pencher légèrement vers lui. Dis-moi que je ne me suis pas déplacé pour rien.
Le colosse esquissa un sourire carnassier, révélant des dents éclatantes qui contrastaient avec son visage marqué par les combats.
— Cette fois, c'est la bonne, assura Zabuza, une lueur de triomphe dans les yeux. On va les avoir, ces fumiers.
— Doucement, Bulldozer, rétorqua Sasuke, levant une main pour tempérer son enthousiasme. On le fait à ma manière.
— Oui, colonel, se moqua Zabuza avec un rictus, avant de se tourner vers le bar.
Il se pencha pour attraper une bouteille, versant un soda dans un verre qu'il tendit à Sasuke.
— Un groupe de trois vient d'arriver. Ils sont entrés dans ce salon, là-bas, avec une mallette. Soit elle contient beaucoup d'argent, soit quelque chose de très précieux.
— Continue, demanda Sasuke, ses yeux sombres se posant brièvement sur la porte du salon privé.
— Ils sont grimés. Clairement, ils ne veulent pas qu'on les reconnaisse.
— Comment tu sais que c'est ce qu'on cherche ? interrogea l'Uchiha, refusant de laisser le moindre détail au hasard.
Zabuza haussa un sourcil, un sourire amusé jouant sur ses lèvres.
— Parce qu'ils correspondent aux descriptions qu'on m'a données. Deux femmes, plutôt sexy, et un grand baraqué avec un accent de Suna. Tout colle.
Sasuke hocha la tête, son esprit déjà en train de tisser un plan.
— Et l'échange, c'est ce soir ?
— Vraisemblablement, répondit Zabuza, un éclat d'excitation dans la voix.
Il sortit un écouteur qu'il passa à Sasuke avec un air satisfait.
— J'ai demandé au serveur de planquer un micro dans leur salon. Maintenant, on n'a plus qu'à attendre.
Sasuke fixa l'écouteur, l'insérant dans son oreille avec précaution. L'adrénaline commençait à couler dans ses veines, familière et grisante. Il posa un regard sur Zabuza, un mélange de respect et de détermination dans les yeux.
Ils n'eurent pas à attendre longtemps. Un homme de petite taille, le visage à moitié dissimulé par un masque, se dirigea vers le salon privé. Sasuke et Zabuza se penchèrent instinctivement vers leurs écouteurs, suspendus à chaque bruit.
Un silence pesant s'installa d'abord, les deux parties se jaugeant sans doute dans l'atmosphère feutrée de la pièce. Puis, une voix féminine s'éleva, douce et mielleuse, mais tranchante comme une lame.
— Alors, c'est vous qu'il faut voir pour faire du business ici ?
Sasuke se figea. Cette voix… Il aurait pu la reconnaître entre mille. Il tourna un regard incrédule vers Zabuza, qui hocha imperceptiblement la tête. Lui aussi l'avait identifiée.
— J'avoue que je suis un peu déçue, reprit Sakura avec une légèreté acérée. Pour quelqu'un qui fait dans le recel de démons, je m'attendais à plus… imposant.
— Vous avez l'argent ? répliqua l'homme masqué d'un ton calme, presque désintéressé.
— Oh, on saute les préliminaires, à ce que je vois. S'amusa la rose.
Un claquement de doigts résonna, suivi du bruit distinct d'une mallette posée sur une table et ouverte avec soin.
— Tout y est ? demanda l'homme.
— Vous pouvez compter, répondit-elle, un sourire dans la voix. Prenez votre temps, ce lieu est à nous toute la nuit. Dit-elle pleine de sous-entendu. À votre tour.
Un nouveau bruit, celui d'un cartable, se fit entendre, puis un silence lourd de tension s'installa.
— Ils sont… endormis ? demanda la femme, subjuguée. Où sont-ils? enchaîna-t-elle aussitôt, plus pressante.
— Vous le saurez le moment venu, répondit l'homme masqué avec une froideur calculée.
— Raaaah… Je savais que vous diriez ça, bouda-t-elle, un soupir agacé ponctuant ses mots.
— C'est la règle. Je ne peux y déroger.
— Je comprends. Mais on peut quand même célébrer notre accord, non ? proposa-t-elle, sa voix devenant soudain langoureuse. On m'a dit que vous aviez un faible pour les blondes.
— On vous a bien renseignée, admit l'homme, dont la respiration commençait à s'accélérer.
Un autre claquement de doigts retentit, suivi de froissements de vêtements. Sasuke déglutit, priant pour que son imagination lui joue des tours. Mais l'excitation palpable de l'homme masqué transparaissait à travers le micro, et Sasuke était à deux doigts de retirer son écouteur, incapable d'en supporter davantage.
Puis une deuxième voix s'éleva, glaciale et suave, le figeant sur place.
— Quelle est votre plus grande peur ?
C'était Karin.
Le cri de l'homme déchira l'atmosphère, mais dans le vacarme de la musique, il aurait pu hurler au feu sans que personne ne s'en soucie.
— Arrêtez ça ! supplia-t-il, sa voix déformée par la douleur.
— Oh, mon cadeau ne vous convient pas ? souffla Sakura, presque amusée. Où sont-ils ?
— Je… je ne sais pas, balbutia l'homme, sa voix brisée.
— Mauvaise réponse, rétorqua-t-elle froidement. Karin ?
Un nouveau hurlement, plus déchirant encore, emplit leurs écouteurs. Sasuke serra les poings. Il connaissait les pouvoirs de Karin, et les ravages qu'elle pouvait infliger à l'esprit. L'homme masqué était à leur merci, sa respiration devenant erratique.
— Où sont-ils ? insista Sakura, son ton à la fois glacial et patient, comme une prédatrice savourant sa proie.
— Ils… ils vont me tuer si je vous le dis ! sanglota l'homme.
— Et moi, je vous tuerai si vous ne me le dites pas, répondit-elle, implacable.
Un bruit métallique, celui d'un objet extrait de la mallette, accompagna sa voix.
— Voici de nouveaux papiers et un billet pour quitter le pays. Ils ne vous retrouveront pas.
— Si j'étais vous, j'écouterais, susurra Karin à son oreille.
— Ils me retrouveront… pleurnicha l'homme.
— Karin, ordonna Sakura.
— Attendez, attendez ! Je veux partir ce soir !
— Évidemment. Vous nous emmenez aux démons, et après, Monsieur si-présent vous conduit en lieu sûr, expliqua Sakura avec un calme terrifiant.
— J'accepte, céda-t-il enfin, brisé.
— Je savais que vous étiez plus intelligent que vous en aviez l'air, conclut Sakura, presque amusée.
Elle referma la mallette avec un claquement sec. Sasuke et Zabuza levèrent les yeux vers le salon, observant les silhouettes qui en sortaient.
Le grand homme baraqué portait le petit homme sur son épaule. Derrière lui, une femme en trench noir et perruque blonde s'avança, suivie d'une autre femme, brune, en smoking noir. Sur un pantalon parfaitement ajusté, elle portait une veste, seulement une veste qui laissait apparaître un décolleté plongeant. Ses cheveux étaient plaqués en arrière, et elle dégageait une sensualité froide, presque létale. Sasuke se gifla mentalement pour se recentrer.
Ils les suivirent jusqu'à une ruelle où le groupe monta dans une fourgonnette blanche. Sasuke reconnut Rin sur le siège passager. Une fois le véhicule en marche, il se précipita pour coller un mouchard à l'arrière.
— Je ferai mieux d'y aller seul, réfléchit-il à voix haute.
— Hors de question, répliqua Zabuza.
— Tu es trop imposant. Si on doit s'infiltrer, tu seras repéré en un instant, répondit Sasuke, exaspéré.
— Et si tu te fais tuer, c'est moi qui devrai affronter le général, plaisanta le colosse.
— Et si je me fais tuer, tu veux te battre seul contre des démons ?
Zabuza haussa un sourcil, puis éclata de rire.
— Bon point. Mais tiens-moi au courant, gamin.
Il tapota l'épaule de Sasuke avant de le prendre dans une accolade fraternelle.
— Fais attention, petit.
— Toujours, répondit Sasuke avec un sourire en coin avant de disparaître dans la nuit
Il suivit le signal du mouchard jusqu'à un entrepôt désaffecté en périphérie de la ville. La fourgonnette blanche était garée à l'arrière, dissimulée dans l'ombre d'une façade délabrée. Sasuke s'arrêta à une distance prudente, observant les environs. Quelques minutes lui suffirent pour localiser une entrée discrète.
À l'intérieur, un spectacle inattendu l'attendait : les corps de plusieurs gardes gisaient à même le sol, inconscients. Leur posture témoignait d'un combat rapide et précis. Sasuke dégaina son katana, prêt à se défendre en cas d'attaque. Il se concentra, sondant les lieux pour détecter d'éventuelles présences supplémentaires. Hormis les quatre individus qu'il s'attendait à trouver, l'endroit semblait désert. Soulagé, il se glissa silencieusement vers les sous-sols.
Les voix familières de Karin et Sakura lui parvinrent alors qu'il s'approchait.
— Tu es sûre que ça va marcher ? demanda Karin, une pointe d'inquiétude dans la voix.
— C'est pour ça qu'on est là, Karin. On fait un test, répondit Sakura avec une exaspération mal dissimulée.
— Tu as dit au chef que ça allait marcher ! poursuivit Karin, énervée. C'est pour ça qu'il t'a laissée faire ! Tu nous as déplacé de Suna et tu n'es même pas sûre que ça va fonctionner !
— La ferme, Karin, grogna une voix grave que Sasuke identifia comme celle de l'homme qui les accompagnait.
— Merci, Juugo, répondit Sakura. Tiens-le-moi, s'il te plaît.
Le silence retomba, lourd et tendu. Puis un grognement sourd résonna, guttural et menaçant. Sasuke reconnut immédiatement le son : un démon de niveau 1. Il se força à avancer encore, son souffle suspendu, jusqu'à apercevoir la scène.
De dos, il distingua Juugo, imposant dans une armure de métal, qui maintenait un démon au sol. Les autres créatures, toujours endormies, étaient alignées non loin.
— À quoi vous jouez ?! s'exclama le petit homme masqué, sa voix tremblante d'effroi.
— Si vous l'ouvrez encore, on le lâche sur vous, rétorqua Sakura d'un ton glacial.
Elle se tourna alors vers Rin, son familier. La petite renarde s'avança lentement, ses mouvements empreints d'une grâce presque surnaturelle. Ce qui se produisit ensuite dépassa tout ce que Sasuke aurait pu imaginer.
Rin posa délicatement son front contre celui du démon. Une lumière douce, irréelle, jaillit du point de contact. Sous leurs yeux ébahis, le monstre changea. Ses yeux, rouges de haine et de sang, s'apaisèrent, laissant place à une lueur presque innocente. Ses crocs, autrefois tranchants comme des rasoirs, rétrécirent, et ses griffes se rétractèrent complètement. La créature, jadis une incarnation des cauchemars, s'assit docilement à côté de Rin, semblable à un animal de compagnie attendrissant.
Juugo, stupéfait, relâcha sa prise. La créature resta immobile, observant Rin avec une confiance presque enfantine.
Puis, soudain, Rin s'effondra, épuisée. Sakura, à son tour, tomba à genoux, le visage déformé par la douleur.
— Sakura ! cria Karin, accourant vers elle, le visage marqué par l'inquiétude.
— Ça va… Ça va aller, balbutia Sakura, sa voix à peine audible. C'était juste… trop d'un coup, même pour Rin.
La petite renarde suffoquait faiblement, blottie contre sa maîtresse. Sakura la serra dans ses bras, murmurant des mots apaisants.
— Je suis là, je suis là, souffla-t-elle avec tendresse.
— Je t'avais dit que j'y arriverais, murmura Rin, sa voix faible mais teintée de fierté.
— Je n'en ai jamais douté, répondit Sakura, esquissant un sourire malgré la douleur.
— Ça va marcher… Ça va vraiment marcher, sanglota Karin, tombant à genoux, les larmes ruisselant sur ses joues.
Juugo, visiblement ému, l'attira dans ses bras.
Sasuke, incapable de rester dans l'ombre plus longtemps, se redressa et s'avança.
— Qu'est-ce qu'il se passe ici ?
Sa voix résonna dans le silence, tranchante comme une lame. Les regards se tournèrent vers lui, incrédules.
