Elle adorait cette sensation, celle d'être libre, enfin. Dans le ciel, portée par Kagutsuchi, elle échappait à tout. Là-haut, les chaînes invisibles de la vie quotidienne se dissolvaient dans l'azur. Depuis son déménagement à Suna, ce dragon majestueux était devenu son refuge, son confident, son ancre. Elle avait appris à déchiffrer ses émotions, à comprendre ses humeurs, et même à deviner ses préférences. Kagutsuchi aimait le vol tout autant qu'elle. Ensemble, ils savouraient la caresse du soleil sur ses écailles, le frisson du vent contre ses ailes, et la sérénité du ciel infini.
Mais aujourd'hui, le vol avait une saveur différente, teintée d'appréhension. Le cap était fixé sur Neo-Tokyo. Quatre ans s'étaient écoulés depuis qu'elle avait quitté cette ville. Quatre ans de silence, d'éloignement, et d'une guerre qui n'en finissait pas. Là-bas, elle affronterait ses amis, le général, et surtoutlui. Le poids de ce retour pesait lourdement sur ses épaules. Pourtant, elle n'avait pas le choix. Trop de vies avaient été brisées, trop de cœurs avaient saigné. Et elle le savait désormais : elle seule pouvait mettre un terme à ce conflit.
Flash-back, quatre ans auparavant
—Sakura, je te présente le chef de la Rébellion, murmura Kakashi d'une voix posée.
—Assieds-toi, je t'en prie,l'invita calmement Minato, un sourire discret aux lèvres.
Sakura resta figée. Il fallut que son mentor la pousse doucement pour qu'elle s'installe. Sous le choc, elle peinait à aligner ses pensées. Rin, lovée contre son cou, émit un petit ronronnement apaisant.
—Tu dois te poser beaucoup de questions, continua Minato, sa voix douce et mesurée.
Sakura resta muette. Elle n'aurait jamais imaginé que ce soitlui. Lorsqu'elle avait envoyé son message à Kakashi, elle s'était attendue à le rencontrer, lui, et non le père de l'un de ses meilleurs amis.
—Je me souviens de vous, finit-elle par veniez souvent à la maison.
—En effet, confirma Minato, un brin as une excellente mémoire. Ton père et ta mère étaient des amis très chers. Je ne me suis jamais vraiment remis de leur perte.
Sakura baissa les yeux. Ces mots réveillaient des souvenirs douloureux qu'elle s'efforçait d'enfouir.
—Est-ce que Naruto est au courant ?osa-t-elle demander, hésitante.
—Bien sûr,répondit Minato avec une sérénité dé veille sur toi depuis ton arrivée à Senju. Il t'a reconnue immédiatement.
—Quoi ?souffla Sakura, ébranlée.
—Vous passiez beaucoup de temps ensemble, aussi a une mémoire exceptionnelle.
Les mots de Minato la laissèrent sans voix. Naruto, cet imbécile heureux qu'elle croyait connaître, faisait partie intégrante de la Rébellion. La révélation la submergea d'un mélange de trahison et d'incrédulité.
—Bien, reprit Minato,Kakashi m'a dit que tu souhaitais nous que ta décision me réjouisse, je tenais à te parler moi-même des implications.
—Je sais déjà, l'interrompit Sakura avec fermeté.
—Je t'écoute alors, répondit Minato, son regard attentif posé sur elle.
—Vous avez besoin d'un Seimei pour refermer le portail. Et moi, j'ai besoin de protection contre les clans dominants. Je vous aide, vous me protégez.
Minato esquissa un sourire empreint de mélancolie.
—Tu n'as pas la moindre idée de ce que cela implique, dit-il doucement.
Il marqua une pause, ses yeux se perdant dans les volutes de fumée qui s'élevaient de sa tasse de thé.
—Kakashi t'a déjà expliqué l'histoire du premier Child et de ton ancêtre, n'est-ce pas ? Tu sais donc comment le portail initial a été ouvert. Mais as-tu une idée de pourquoi les brèches continuent de s'ouvrir ?
Sakura secoua la tête. Malgré ses recherches, elle n'avait trouvé aucune explication claire.
—Le premier portail a été ouvert par Seimei, c'est une certitude. Le refermer serait relativement simple : il suffirait d'inverser le processus de son expérience. Mais comment stopper l'apparition des brèches ?
—Je croyais que fermer le portail suffirait,s'étonna Sakura.
—Le portail a rompu un équilibre, expliqua Minato en posant une serviette sur la table devant lui.
Il la tint verticalement.
—Ceci représente le voile qui sépare notre monde du leur.
Il pointa Rin du doigt.
—Lorsque Seimei a ouvert le portail, ce voile s'est amenuisé.
Il retira une fine couche de la serviette.
— Puis, il s'est lié à Seiryu.
Il retira une autre couche.
— Ensuite, d'autres humains sont arrivés et se sont liés à leur propre Child.
Il retira les dernières couches, laissant un voile presque transparent.
—Chaque invocation d'un Child dans notre monde affaiblit ce voile. Un jour, il disparaîtra complètement. Et ce jour-là…
Il marqua une pause, son regard se durcissant.
—Boom.
Le mot résonna dans l'air comme une menace tangible.
Sakura le regarda, confuse et choquée, cherchant à comprendre l'ampleur de ce qu'il venait de révéler.
— Pour arrêter le processus, il faut rompre le lien originel,conclut Minato d'une voix lien qui relie un Seimei à son Child.
— Mais c'est impossible !s'exclama Rin, les yeux écarquillés, comme si ces mots venaient de briser une vérité ne font qu'un. Si vous les séparez, ils vont... mourir.
Sa voix s'éteignit dans un souffle, comme si prononcer cette vérité lui avait ôté toute force.
— Comment rompt-on le lien ?demanda Sakura, pensive, sa voix basse mais déterminée.
— J'espère que tu n'envisages pas cela sérieusement !s'indigna Rin, la fourrure hérissée, ses yeux brillants d'une colère mêlée d'incrédulité.
— Comment rompt-on le lien ?insista Sakura, ignorant délibérément la renarde.
Minato posa un regard lourd sur elle, pesant chaque mot avant de répondre :
— Le Child doit choisir son Dieu. Il doit rendre le fruit qui a été volé. Cela mettra un terme à la colère de l'Arbre, ramenant le monde à son état d'origine. Ensuite, nous fermons le portail, et nos deux mondes retrouvent leur équilibre, évoluant à nouveau en parallèle, sans jamais se croiser.
Sakura sentit un frisson glacial remonter le long de son dos.
— Mon père le savait ?demanda-t-elle, la voix presque éteinte.
— Oui,répondit Minato avec un soupir, ses traits empreints d'une douleur qu'il semblait porter depuis avait accepté de se sacrifier si cela pouvait te sauver.
Sakura ferma les yeux un instant, s'efforçant de maîtriser le tumulte en elle.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé il y a treize ans ?murmura-t-elle, les yeux rivés sur la tasse entre les mains de Minato.
Il sembla hésiter, ses doigts se crispant sur la porcelaine.
— Notre plan a échoué,finit-il par dire, sa voix marquée par l' n'avons pas réussi à atteindre l'Arbre. Nous nous sommes précipités...
Il s'interrompit, la mâchoire serrée.
— Nous avons négligé l'opinion publique.
Sakura releva la tête, interloquée.
— L'opinion publique ? Qu'est-ce que ça a à voir avec tout ça ?
Minato prit une profonde inspiration, comme s'il rassemblait son courage.
— Kakashi t'a déjà expliqué, non ? Toute notre énergie, tout ce qui fonctionne ici, est puisé dans leur monde. La guerre n'est qu'un prétexte pour exploiter ces ressources. Mais n'oublie pas une chose : ce sont les démons qui ont attaqué les premiers.
Rin grogna, son mépris évident pour cette version des faits.
— C'est un fait, Rin, même si ce sont les humains qui ont brisé l'équilibre, pour notre espèce, cela ne compte pas. Les démons ont tués en premier, voilà ce que l'histoire a retenu. Et ainsi, pour notre peuple, le conflit est justifié.Il prit une pause, l'air plus fin à la guerre c'est aussi revenir deux siècles en arrière. Plus de technologie, plus d'énergie inépuisable, plus de confort. Pour la plupart d'entre nous, c'est inenvisageable. Il est donc plus facile de croire ce qu'on nous raconte et faire fi des incohérences.
Minato posa son regard sur Sakura, son ton plus dur, plus direct.
— Il y a treize ans, notre plan était de détourner l'attention de la Garde avec les niveaux 4 pour libérer l'accès au portail. Mais nous avons été submergés. Ils étaient trop nombreux. Nous avons été repoussés avant même d'atteindre notre objectif. Ton père a été tué... et avec lui, tout espoir.
Il serra les dents, ses yeux brillant d'un éclat douloureux.
— Ta mère... Elle a essayé de...
Sa voix se brisa. Il détourna le regard, visiblement accablé par le souvenir.
— Elle a essayé de guérir un des titans. Mais il était trop fort pour elle. Elle y a laissé sa vie.
Sakura fronça les sourcils, confuse.
— Guérir ?
Minato hocha la tête.
— Elle pouvait absorber les énergies négatives des gens, soigner les âmes. Elle croyait que si elle parvenait à guérir un démon, à le ramener à sa forme originelle, les gens verraient enfin leur véritable visage. Elle pensait que cela suffirait à changer les choses, que cette tentative pourrait sauver quelque chose, même dans l'échec.
Un silence pesant s'installa, chargé de regrets et d'incertitudes.
— Sans le soutien de la Garde, on n'y arrivera pas,conclut Minato d'un ton résigné.
— La Garde ?demanda Sakura, intriguée.
— Il nous faut convaincre des maîtres de nous rejoindre. Beaucoup de maîtres. Sinon, cela ne sert à rien de retenter.
Le poids de ses paroles sembla alourdir encore l'atmosphère. Kakashi posa un regard attentif sur Sakura, scrutant ses pensées comme s'il espérait qu'elle refuse. Au fond de lui, il savait qu'ils trouveraient un autre moyen de mettre fin à ce conflit.
— Le Général... il m'a proposé de m'aider à partir,confia Sakura d'un ton m'éloignerait de Neo-Tokyo, loin des clans de l'Élite. Je pourrais poursuivre ma formation, gravir les échelons et tâter le terrain de l'intérieur.
— Sakura, as-tu compris ce que Minato t'a dit ?intervint Kakashi, tu continues avec nous, il n'y a qu'une issue pour toi.
— Si elle refuse, que se passera-t-il ?demanda Rin, sa voix à peine audible.
— Tout s'effondrera tôt ou tard,répondit Sakura, d'un ton neutre, presque détaché. Puis, avec une pointe d'amusement amer, elle ajouta :Ma famille, ma responsabilité.
Minato hocha la tête, son regard empreint de gravité.
— Je vais m'arranger pour qu'il t'envoie à Suna. Nous sommes bien implantés là-bas. Tu seras en sécurité, et nous pourrons nous préparer calmement jusqu'à ce que tu sois prête.
— Minato...souffla Kakashi, visiblement agacé.
— On n'a pas le choix,rétorqua le veux qu'on fasse comment ? Qu'on convainque un à un les maîtres de ne plus invoquer leur Child ? Et après quoi ? On laisse des innocents mourir à cause des démons ?
Kakashi soupira, amer, mais ne répondit pas.
— J'accepte,déclara Sakura, interrompant l'échange. Ses mots tombèrent comme une pierre, sous le regard triste de son mentor.
Fin du flash-back
Sakura se réveilla à l'aube pour se rendre directement chez le Général. Son retour, la veille, avait été bien plus tumultueux qu'elle ne l'avait espéré. Si elle avait su qu'il était en charge de cette mission, elle n'y aurait pas participé. Le village avait été évacué ; il n'y aurait eu que quelques dommages matériels, rien d'irréparable. Mais il avait fallu que, parmi tous les maîtres de Neo-Tokyo, ce soit lui qu'on ait envoyé.
Elle savait qu'elle devrait le revoir tôt ou tard, mais pas dès son arrivée.
Sans s'annoncer, elle entra dans le bureau du chef de la Garde.
— Bonjour à vous aussi, mademoiselle Haruno,la salua ce dernier, sans lever les yeux de ses dossiers.
— Yamanaka ? Vraiment ? Vous l'avez laissé se fiancer à une Yamanaka ?s'énerva-t-elle, posant ses mains brutalement sur la table.
— Il est en sécurité,répondit posément le Général, bien qu'un brin d'agacement perçait dans sa voix.
— Vous m'aviez promis qu'il ne lui arriverait rien...souffla-t-elle, accablée, avant de s'affaler sur une vous l'avez laissé entrer dans la gueule du loup.
— Ils ne lui feront rien. S'il y a une chose qui compte plus que l'argent pour Inoïchi, c'est sa fille. Il ne fera rien qui pourrait la blesser.
— S'il lui arrive quelque chose, je vous le ferai payer de mes propres mains, vous m'entendez ?le menaça-t-elle, d'un ton glacial.
— Calmez-vous. Nous ne sommes pas seuls.
Furieuse, elle se leva et ouvrit vivement la porte. Dans sa précipitation, elle se retrouva nez à nez avec Sasuke.
La surprise la paralysa un instant. Il était encore plus beau que dans ses souvenirs. Sa proximité lui coupa la respiration. Il était tellement proche qu'elle pouvait sentir son souffle balayer ses cheveux. Il lui avait tellement manqué.
De tout ce qu'elle avait dû affronter en quatre ans, le quitter avait été le plus difficile. Peut-être même la chose la plus douloureuse qu'elle ait jamais faite de sa vie.
Il se recula légèrement, s'inclina devant elle et la salua froidement.
— Commandant.
Sakura reprit ses esprits et répondit en écho :
— Colonel.
Sa voix trembla légèrement sous le poids de l'émotion. Elle se gifla mentalement. Elle n'avait pas le droit de flancher, pas face à lui.
Elle tourna les talons et quitta précipitamment la pièce avant qu'il ne se redresse, ne voulant pas qu'il voie le rouge qui lui était monté aux joues.
Ce soir-là, Sakura rejoignit les membres de son unité dans un bar du sud de la ville, un endroit animé tenu par des expatriés de Suna.
—Votre meilleur rhum,demanda-t-elle en s'installant au comptoir, le regard déjà perdu dans le tumulte de la soirée.
—Boss ! Vous offrez la tournée ?l'interpella un des soldats, un large sourire aux lèvres.
Elle esquissa un sourire amusé, levant son verre en signe d'assentiment.
—C'est pour moi,souffla-t-elle, déclenchant les acclamations enthousiastes de son équipe.
La soirée avançait, et l'ambiance électrique du bar la happa. Sur la piste de danse, elle s'abandonna au rythme de la musique, tentant d'oublier, ne serait-ce qu'une nuit, le poids écrasant de ses responsabilités. L'alcool embrumant son esprit, elle ne protesta pas lorsqu'un inconnu se colla à elle, guidant ses pas avec assurance.
Elle se retourna pour le regarder : grand, les cheveux blonds cendrés, les yeux noisette. Il ferait l'affaire, pensa-t-elle avec détachement, avant de l'attirer à elle et de l'embrasser avec une fougue calculée.
Soudain, une poigne ferme la tira en arrière. Elle grogna, tentant de se dégager, mais en quelques secondes, elle se retrouva face au lavabo des toilettes, de l'eau froide éclaboussant son visage.
—Karin !s'écria-t-elle, furieuse, tandis que la rousse continuait son œuvre sans ciller.
—Tu me remercieras demain matin, Pinky,rétorqua Karin avec un soupir exaspéré.Et il faudrait vraiment que tu arrêtes le rhum. Je commence à regretter de te l'avoir fait découvrir.
—Raaah… Si j'ai même plus le droit de m'amuser un peu…protesta Sakura, boudeuse.
Karin planta son regard dans le sien, adoucissant sa voix.
—Sakura, crois-moi, ce n'est pas une solution. Tu ne fais que te blesser davantage.
Puis, d'un ton plus sarcastique, elle ajouta :
—Et il est hors de question que je vienne encore te récupérer à trois heures du matin, en pleine fuite du lit d'un autre inconnu.
Sakura esquissa un sourire amer avant de s'affaler sur le carrelage froid. Elle savait que Karin avait raison. À son arrivée à Suna, elle s'était perdue dans une spirale d'excès, enchaînant les aventures sans lendemain dans une tentative désespérée d'oublier. Mais au lieu de l'apaiser, ces escapades l'avaient plongée dans une mélancolie plus profonde encore.
Elle n'aurait jamais imaginé que Karin, de toutes les personnes, deviendrait celle qui l'aiderait à surmonter ce chaos intérieur.
Flash-back, trois ans auparavant
—Bon sang, tu pèses ton poids, Pinky,grogna Karin, soutenant Sakura avec difficulté dans les rues désertes. Elle l'avait retrouvée affalée devant leur bar préféré, le regard vide et inerte, comme si toute étincelle de vie l'avait quittée.
—Tu n'as pas besoin de faire ça,souffla Sakura, lasse, sa voix à peine audible.
—Mon oncle m'a demandé de veiller sur toi. C'est ce que je fais,répliqua Karin d'un ton va pas croire que je t'apprécie ou autre.
Un sourire amusé étira les lèvres de Sakura.
—Hahaha. Ça ne me serait même pas venu à l'esprit,murmura-t-elle, un éclat de malice perçant sa fatigue.
Karin haussa un sourcil, visiblement agacée par cette légèreté inattendue, mais son ton devint plus sérieux.
—Et puis, tant que tu ne seras pas toi-même, on ne pourra pas commencer sérieusement ton entraînement, faut que tu renforces ton esprit, Haruno. Si tu n'arrives pas à me bloquer, moi, comment comptes-tu t'y prendre contre les Yamanakas ?
Sakura poussa un soupir blasé, détournant les yeux. Dès son arrivée à l'institut de Suna, Karin l'avait prise en charge. Leur première rencontre avait été tendue, presque hostile. Sakura avait immédiatement compris que la rousse était dans la Rébellion et que Minato lui avait confié la mission de la protéger. Mais vu leur passif, leurs débuts avaient été glaciaux.
Pourtant, au fil des semaines, Sakura avait appris à voir au-delà de l'animosité de Karin. Elle pouvait lui faire confiance, même si l'Uzumaki ne manquait jamais une occasion de lui rappeler qu'elle n'était là que par devoir. Sous les ordres du chef de la Rébellion, Karin l'entraînait inlassablement à contrer les attaques psychiques, des heures durant. Mais malgré tous ses efforts, Sakura restait incapable de surpasser sa tutrice.
Karin la connaissait maintenant par cœur, peut-être mieux qu'elle-même. Et bien que la rousse ne l'avouerait jamais, Sakura était persuadée qu'elle s'était attachée à elle.
-Comment t'as fait?Demanda la rose, d'une voix faible.
-Comment j'ai fait quoi Pinky?S'agaça la rousse, qui avait du mal à la garder debout.
-Comment t'as fait pour l'oublier?
Karin soupira doucement.
—Je me suis fait une raison,répondit-elle, ne sert à rien de forcer. Il ne m'aimera jamais. Je l'ai accepté, c'est tout.
Elle tourna la tête vers Sakura, son regard chargé d'une tristesse douce, presque résignée. Elle l'avait vue, dans ses pensées. Sa plus grande peur n'était plus l'incendie, ni l'abandon. Non, c'était qu'il lui arrive quelque chose à lui. Elle s'arrêta et la força à la regarder dans les yeux.
-Tu as fait ce qu'il fallait Sakura. Si on va au bout, il pourra vivre sa vie, grâce à -t-elle d'une voix apaisante.
-C'est tellement la rose, sa voix brisée par l'émotion. Elle s'effondra dans les bras de Karin.
-Je sais...Je sais.répondit Karin avec une douceur infinie.
Elle caressa les cheveux roses de son amie, lui offrant le peu de réconfort qu'elle pouvait, la laissant décharger toute sa peine sur elle.
Fin du flash-back
Elle inspira profondément avant de franchir la porte du bistrot. Chaque visite en ce lieu avait marqué un tournant dans sa vie, comme si cet endroit détenait un pouvoir secret sur son destin. Cette fois, elle espérait que la décision la plus cruciale qu'elle aurait à prendre se limiterait à choisir entre mayonnaise et ketchup pour accompagner ses frites.
À peine entrée, son regard fut attiré vers le fond du bar. Une chevelure grise, reconnaissable entre mille, se détachait dans la lumière tamisée. Toujours à la même table. Toujours à murmurer des flatteries à la même serveuse.
—Vous devriez finir par l'inviter, un jour,lança Sakura en arrivant à sa hauteur, une pointe d'exaspération dans la voix.
— Qu'est-ce qui te fait croire que ce n'est pas déjà fait ?répliqua Kakashi avec un sourire espiègle.
—Je préfère ne pas savoir,soupira-t-elle, secouant la tête.
—Je suis content de te revoir, Sakura,dit-il alors, sa voix empreinte d'une sincère affection.
—Moi aussi, senseï,répondit-elle avec un sourire sincère.J'ai l'impression que c'était hier que vous m'avez amenée ici pour la première fois, ajouta-t-elle, un brin de nostalgie dans le regard.
—Tu as beaucoup changé depuis, remarqua-t-il, son ton teinté d'une douce tristesse.
—C'est le soleil de Suna, plaisanta-t-elle, esquivant habilement le sujet.
—Peut-être, répondit-il, sans pour l'Underground, tu as avancé ?
—Oui,confirma-t-elle en hochant la tête.J'ai au moins deux free-fighters prêts à nous suivre. Le hacker est déjà trouvé. Il ne nous manque plus que l'arène et…
—Les démons,murmura Kakashi, son regard se durcissant.
—J'y suis presque,assura Sakura avec une détermination sont discrets, mais pas invisibles. H. n'était pas le seul à organiser ce genre de tournois. Donnez-moi encore quelques semaines, et je les aurai.
Kakashi la fixa longuement, l'ombre d'une inquiétude dans ses yeux.
— Sakura, tu sais qu'on prend un risque énorme, n'est-ce pas ?
— Ça va marcher, senseï. J'en suis sûre. Rin le fait déjà avec moi. J'ai discuté avec les Inuzuka, et ils confirment notre théorie.
Il soupira, passant une main lasse dans ses cheveux gris.
— Tu n'as vraiment rien laissé au hasard,constata-t-il, mi-admiratif, ment as-tu su pour les Inuzuka ? Même dans la Rébellion, peu de gens connaissent leur implication.
—Franchement, senseï, un clan qui a consacré des générations entières à l'étude des Childs et des familiers pourrait-il ignorer les secrets de ce monde ?répondit-elle, avec une pointe de sarcasme.
Flash-back, quatre ans plus tôt deux jours après le tournoi
—Sakura ? Comment sais-tu où j'habite ?s'étonna Kiba, réveillé à l'aube par sa camarade de classe.
—L'annuaire du lycée, crétin,répliqua-t-elle avec une pointe d'exaspé peut entrer ?ajouta-t-elle, sans attendre sa réponse. Elle était déjà dans le couloir.
—Après toi,ironisa Kiba, les bras croisés.
— Tes parents sont là ?
— À l'étage. Pourquoi ?demanda-t-il, intrigué.
— Va les chercher,ordonna-t-elle d'un ton qui ne souffrait aucune contestation.
Elle s'installa dans le salon, le regard fixe, presque absent.
— Fais comme chez toi, murmura Kiba, sarcastique, avant de monter à l'étage.
Quelques minutes plus tard, il revint accompagné de ses parents. Chacun était accompagné de son familier à ses côtés, ces créatures inséparables qui faisaient la renommée du clan Inuzuka. Rarement ailleurs dans le pays voyait-on une telle symbiose. La jeune fille les détailla un à un, son expression impénétrable.
— Vous savez qui je suis, n'est-ce pas ?lança-t-elle sans détour.
La mère de Kiba échangea un regard lourd de sens avec son mari avant de répondre calmement :
— En effet.
Sakura tourna alors son attention vers les familiers, un éclat d'intensité dans les yeux.
— Quelle est votre histoire ?demanda-t-elle.
Un silence s'installa, rompu par Rin, la voix tremblante :
— Il s'appelle pointa le loup qui se tenait près de la chef du clan. C'étaitle Child de son père. Avant de mourir, il lui a demandé de veiller sur sa fille en devenant son familier.
Sakura écarquilla les yeux.
— Un Child ? Mais… comment est-ce possible ? Si le maître ou le Child meurt, l'autre le suit dans la tombe.
—Son maître était gravement blessé, expliqua Rin avec savait qu'il n'avait aucune chance de survivre. Mais au moment de rendre son dernier souffle, il ne pouvait penser qu'à sa fille. Alors, il a fait l'ultime sacrifice : il a demandé à Kuromaru de rompre leur lien pour se lier à elle.
Sakura, abasourdie, murmura :
— Il a survécu en tant que familier ?
La mère de Kiba, Tsume, prit la parole, sa voix empreinte d'émotion :
-Oui. Si l'amour qui relie deux êtres est pure, le Child peut changer de maître. Aki, le Child de mon père, est devenu mon familier et veille sur moi depuis ce jour. En réalité, la plupart des familiers Inuzuka sont d'anciens Childs. Akamaru était le Child de mon fils aîné.Expliqua-t-elle, la voix prise par l'é au familier de mon mari, Rita, il s'agit du Child de sa mè ce que nos études ont montré, c'est la transformation la plus courante. Ensuite, il y a les cas comme Rin. Mais cela est beaucoup plus rare. Il est très rare qu'un être non infecté traverse une brèche.
- Un être non infecté?Demanda Rin, étonnée.
-Non impacté par la malé ne devez plus être très Tsume Inuzuka, tristement. Elle se redressa et tourna son regard perçant vers la es-tu venu nous voir? On pourrait travailler pour ceux qui ont détruit ta famille. Ils sont peut-être en route au moment où nous parlons.
-Kiba.Répondit Sakura, confiante. Le jeune homme la regarda, interloqué.Tu as déclaré forfait à la pré-sélection.
- J'étais blessé...Marmonna-t-il, embarrassé.
-Pas à moi. Même avec deux jambes dans le plâtre, tu te serais battu. Si tu as renoncé, c'est parce que tu savais déjà qui j'étais et que tu ne voulais pas me blesser, n'est-ce pas ?
Kiba rougit, détournant les yeux.
- Comme si j'avas une chance contre une Seimei. J'ai préféré économiser notre temps à tous les deux. Bougonna-t-il, sous les rires de ses parents.
L'atmosphère s'était détendue et Sakura se sentait à l'aise dans ce climat familial.
-J'aimerais que vous lui montriez mes Rin, sincère. Sakura écarquilla les yeux.J'aimerais que tu vois tes parents, Sakura.
- Je...Bégaya-t-elle.C'est possible?Kiba acquiesça, un sourire amicale aux lèvres.
Fin du flash-back
—Tu sors ce soir ?demanda Kakashi en scrutant la tenue élégante de son élève, tandis qu'ils franchissaient la porte.
—Oui. C'est la tradition à Suna lorsqu'on termine une mission, répondit-elle avec un clin d'œil complice.
Elle jeta un coup d'œil à sa montre et constata qu'elle était déjà en retard. Pivotant brusquement, elle se tourna vers son mentor et l'enlaça avec chaleur, ses bras exprimant ce que les mots ne suffisaient pas à dire.
—Merci pour tout, senseï,murmura-t-elle, sincère.
Kakashi, surpris mais attendri, lui rendit son étreinte avant de poser doucement ses mains sur ses épaules pour la repousser avec douceur.
—Allez, file, lança-t-il, amusé, un sourire en pas de bêtises !ajouta-t-il d'un ton faussement sévère alors qu'elle s'éloignait déjà.
Elle se retourna brièvement, lui tirant la langue dans un geste espiègle, avant de disparaître dans la rue.
Il resta là un moment, les mains dans les poches, observant l'endroit où elle s'était volatilisée. Un sourire narquois étira ses lèvres.
—Finalement, tu n'as pas tant changé que ça,murmura-t-il, presque pour lui-même, tandis que le vent nocturne jouait avec ses cheveux grisonnants.
Karin avait raison. Elle devait vraiment arrêter le rhum et les soirées interminables. Il était à peine huit heures du matin, et dans quelques minutes, elle devrait présenter sa stratégie devant une assemblée de maîtres de la Garde et de la Garnison, tous bardés de galons et de médailles. Son crâne, quant à lui, tambourinait comme si une armée y menait une bataille acharnée.
Sakura balaya la salle du regard, cherchant à ignorer la migraine qui lui vrillait les tempes. Ses yeux s'arrêtèrent sur Naruto et Sasuke, assis en plein milieu de l'assemblée. Les iris sombres de l'Uchiha étaient braquées sur elle, intenses, comme si elles cherchaient à percer ses pensées.
— Commandant Haruno !l'interpella sèchement son supérieur.
Elle se redressa aussitôt, ajustant sa posture avec une discipline impeccable, et avança vers le centre de la pièce. D'un geste discret, elle fit signe à son assistant d'éteindre les lumières et d'activer l'hologramme.
Elle entama sa présentation, détaillant sa stratégie pour intervenir efficacement sur un niveau 4 en combinant les forces terrestres et aériennes. Sa voix était claire et posée, mais intérieurement, elle peinait à s'intéresser à ses propres paroles. Ces briefings lui paraissaient d'une futilité écrasante, mais ils restaient une opportunité précieuse pour se faire remarquer et tisser des liens avec les gradés.
— Des questions ?conclut-elle enfin, son regard acéré parcourant l'assemblée.
Elle croisa de nouveau les yeux de Sasuke. Quelque chose dans son attitude la déstabilisa. Son pied tapotait nerveusement le sol, un tic inhabituel pour quelqu'un d'aussi maître de lui-même.
— Très bien. Je me tiens à votre disposition si vous souhaitez en discuter plus tard,ajouta-t-elle, plus par politesse que par réel intérêt.
Le général de la Garnison mit fin à la réunion, et elle observa Naruto et Sasuke se lever presque précipitamment pour quitter la salle.
Quelques instants plus tard, alors qu'elle se dirigeait vers sa prochaine réunion, des voix dans le couloir attirèrent son attention. Elle reconnut immédiatement les timbres familiers.
— Il faut que tu la laisses partir, Sasuke. Par pitié,déclara Naruto, sa voix tranchante et sans appel.
Sakura s'immobilisa, le souffle coupé. Elle savait qu'elle n'aurait pas dû écouter, mais ses jambes refusaient de bouger.
— Je sais…répondit Sasuke dans un murmure, chargé d'une douleur te jure que j'essaie, mais c'est tellement dur de la voir tous les jours.
— Reprends-toi, bon sang ! Elle t'a quittée, accepte-le, gronda Naruto, sa frustration éclatant dans le silence.
Le cœur de Sakura se serra. Elle détourna le regard, mais ses pensées restèrent figées sur les mots de Sasuke. Malgré tout ce qu'elle avait fait pour l'éloigner, malgré tous ses efforts pour qu'il la déteste, il avait encore des sentiments pour elle.
Flash-back, quatre ans auparavant
—J'imagine que je l'ai méritée, celle-là,admit Naruto, essuyant le filet de sang qui s'échappait de sa lèvre fendue suite à la gifle de son amie. Le regard noir de Sakura le transperçait encore, brûlant de colère.
—Comment tu fais pour vivre avec toi-même ?s'emporta-t-elle, la voix tremblante de t'es lié d'amitié avec moi sur ordre de ton père ! Je ne sais même pas si je te connais vraiment ! Et Sasuke ? C'est pareil ? Tu es devenu son ami juste pour espionner les Uchiha ?
Naruto soupira, un poids lourd pesant sur ses épaules.
—J'imagine que je mérite ça aussi, même si c'est entièrement faux,répondit-il père ne m'ordonne rien du tout. Il me tient le plus loin possible de la Rébellion. Quand tu es entrée dans le bureau à la rentrée, je t'ai reconnue immé sourire nostalgique effleura ses lè ne t'en rappelles sûrement pas, mais on se connaît depuis les couches, toi et moi.
Sakura plissa les yeux, sceptique.
—Ce n'est pas possible. Comment tu peux te rappeler de ça et être le dernier de la classe ?s'exaspéra-t-elle, agacée.
Naruto éclata d'un rire gêné, se grattant l'arrière du crâne.
—Ha-ha-ha. Mon père dit que j'ai la mémoire très sélective.
—Et Sasuke ?souffla-t-elle, plus doucement cette fois.
—On est amis depuis qu'on a six ans. Tu crois vraiment qu'à cet âge, je me suis dit : tiens, si je devenais le meilleur ami du rejeton Uchiha pour espionner ce qui se passe dans la tête du général ?répondit-il, moqueur.
Sakura baissa les yeux, embarrassée.
—Non...admit-elle à contrecœ il va te haïr le jour où il l'apprendra.
—Probablement...Sourit mélancolique Naruto.
Sakura croisa les bras, son ton devenant plus sérieux.
—Naruto… et Hinata ? Tu y as pensé ? C'est l'héritière des Hyuuga !
Le sourire de Naruto s'effaça instantanément.
—Ne la mêle pas à ça,grogna-t-il, les mâchoires serrées.
—Si tu es sérieux avec elle, tu dois lui dire,insista relation basée sur le mensonge, ce n'est pas sain. Le jour où elle l'apprendra — et crois-moi, elle l'apprendra — tu la perdras.
Naruto détourna le regard, le poids de ses paroles s'enfonçant dans son esprit.
—Et Sasuke ? Tu comptes lui dire quoi, exactement ?murmura-t-il. Il la fixa, le visage dois le quitter,déclara-t-il froidement.
Sakura écarquilla les yeux, choquée.
—Quoi ?
—Si tu veux vraiment faire ça,reprit-il, la voix lourde de tristesse,si tu veux vraiment rompre le lien, tu dois le quitter, Sakura. Il ne l'acceptera jamais. Ça va le détruire.
Les larmes montèrent aux yeux de Sakura.
—Je ne peux pas… l'aime, Naruto. Je l'aime tellement.
Naruto serra les dents, avant de l'attirer dans ses bras.
—Je sais,murmura-t-il, sa voix empreinte de suis désolé. Il va te détester, mais je m'occuperai de lui. Je te le promets.
Fin du flash-back
Six semaines. Il lui avait fallu six semaines pour décrocher ce maudit rendez-vous avec le fournisseur de démons. Six semaines d'attente insupportable, de stress qui la rongeait lentement, chaque jour un peu plus. Tout leur plan reposait sur cette rencontre. Il fallait que ça marche. Elle n'avait pas le droit à l'échec. Dans sa salle de bain, Sakura se préparait, l'esprit en ébullition. Elle enfila la perruque noire que Karin lui avait dénichée sur le marché, ajustant les mèches avec soin. Ses cheveux étaient tirés en arrière, comme Juugo le lui avait conseillé. Cela donnait l'air d'une femme de pouvoir, affirmait-il. Elle plaça les lentilles noires sur ses yeux pour masquer leur vert, trop distinctif, trop reconnaissable. Elle se maquilla légèrement, mais avec insistance sur ses lèvres, appliquant un rouge mat, provocant, affirmant une sensualité maîtrisée. Elle enfila un pantalon de costume ajusté et un soutien-gorge en dentelle fine, avant de passer la veste ample du costume, qu'elle boutonna seulement au bas, laissant la partie supérieure ouverte sur son décolleté.
Elle sortit de chez elle, suivie de Rin, et se dirigea vers la fourgonnette où l'attendaient Juugo et Karin.
—My, my, my… Je serais presque prête à changer de bord, Pinky. T'es incroyablement la détailla de haut en bas, un sourire malicieux aux lèvres.
Sakura lui tira la langue, gênée par l'audace de sa tenue.
—J'espère que c'est la dernière souffla en montant dans le vé dans ces clubs libertins, ça commence à m'emmerder.
Juugo acquiesça sans un mot, les yeux rivés sur la route. Tous étaient épuisés par cette situation. Il fallait que ça fonctionne, et vite.
Arrivés au salon réservé, ils s'installèrent autour de la table. Sakura, nerveuse, se mit à se ronger les ongles. Karin, observant son anxiété croissante, posa une main réconfortante sur son épaule.
—Rentre dans ton rô voix était douce, mais ferme.T'es une femme badass, pleine de fric, qui cherche un nouveau moyen de passer le temps.
Sakura inspira profondément, se redressant dans son fauteuil. Elle croisa les jambes, cherchant à se convaincre.
—Une femme badass...répéta-t-elle pour elle-même, comme pour se donner du courage.
La poignée de la porte tourna, et son cœur s'arrêta dans sa poitrine.
—Show time...murmura Karin.
L'homme entra. De petite taille, il s'installa en face d'elle, et Sakura l'observa, son regard acéré scrutant chaque détail. Il portait un costume noir de grande marque, impeccable. Sa montre, discrète mais de grande qualité, captait la lumière d'une manière subtile. Il n'avait qu'un cartable avec lui, et son visage était partiellement masqué, rendant son identité difficile à déchiffrer.
-Alors, c'est vous qu'il faut voir pour faire du business ici?Demanda-t-elle d'une voix séductrice.J'avoue que je suis un peu déçue, reprit la femme avec une légèreté acérée. Pour quelqu'un qui fait dans le recel de démons, je m'attendais à plus… imposant.
—Vous avez l'argent ?répliqua l'homme masqué d'un ton calme, presque désintéressé.
—Oh, on saute les préliminaires, à ce que je vois. S'amusa Sakura.
Elle claqua de doigt, invitant Juugo a déposé la malette sur la table. D'un regard, elle invita le petit homme à l'ouvrir.
—Tout y est ?demanda ce dernier, les yeux rivés sur les billets.
—Vous pouvez compter, répondit-elle, un sourire malicieux sur le votre temps, ce lieu est à nous toute la -t-elle pleine de sous-entendu.À votre tour.
Son invité sortit une tablette de son cartable et lui tendit. Elle se figea devant l'écran.
-Ils sont… endormis ?demanda-t-elle.Où sont-ils?enchaîna-t-elle aussitôt, plus pressante. Karin lui toucha l'épaule, lui rappelant de se calmer.
-Vous le saurez le moment venu, répondit l'homme masqué avec une froideur calculée.
—Raaaah… Je savais que vous diriez ça,bouda-t-elle, un soupir agacé ponctuant ses mots.
—C'est la règle. Je ne peux y déroger.
—Je comprends. Mais on peut quand même célébrer notre accord, non ?proposa-t-elle, sa voix devenant soudain m'a dit que vous aviez un faible pour les blondes.
-On vous a bien renseignée,admit l'homme, dont la respiration commençait à s'accélérer.
Sakura fut rassurée par sa réaction. Tout leur plan dépendait de ce moment précis. Elle claqua des doigts donnant l'avale à Karin d'entrer en jeu. Cette dernière portait une perruque blonde platine au carrée. Elle défit sensuellement son trench, la laissant apparaitre en lingerie fine. Elle se dirigea d'un pas félin vers l'homme qui ne put contenir un râle d'excitation.
Trop Sakura, qui jubilait intérieurement. Son amie s'installa à califourchon sur l'homme et commença à lui caresser la nuque, avant de plonger son regard dans le sien.
-Quelle est ta plus grande peur?Demanda-t-elle d'une voix froide et suave.
L'homme se mit à crier sous l'emprise de la rousse qui plongea dans son esprit. Sans surprise, sa plus grande peur était de se faire torturer par ses supérieurs. Elle lui fit vivre ce moment, encore et encore.
—Arrêtez ça !supplia-t-il, sa voix déformée par la douleur.
—Oh, mon cadeau ne vous convient pas ?souffla Sakura, presque amusée.Où sont-ils ?
—Je… je ne sais pas,balbutia l'homme, sa voix brisée.
—Mauvaise réponse, rétorqua-t-elle ?
La rousse replongea dans son exploration, lui faisant revivre les scènes de torture de façon encore plus brutale.
—Où sont-ils ?insista Sakura, son ton à la fois glacial et patient, telle une prédatrice savourant sa proie.
—Ils… ils vont me tuer si je vous le dis !sanglota l'homme.
—Et moi, je vous tuerai si vous ne me le dites pas,répondit-elle, implacable. Elle se pencha vers la malette et en sortit des documents.
—Voici de nouveaux papiers et un billet pour quitter le pays. Ils ne vous retrouveront pas.
— Si j'étais vous, j'écouterais, susurra Karin à son oreille.
— Ils me retrouveront…pleurnicha l'homme.
—Karin, ordonna Sakura.
—Attendez, attendez ! Je veux partir ce soir !
—Évidemment. Vous nous emmenez aux démons, et après, Monsieur si-présent vous conduit en lieu sûr, expliqua Sakura avec un calme terrifiant en pointant Juugo du doigt.
—J'accepte, céda-t-il enfin, brisé.
—Je savais que vous étiez plus intelligent que vous en aviez l'air, conclut Sakura, presque amusée, mais intérieurement elle hurla de joie. Elle fit signe à Juugo de remballer. Ce dernier emporta l'homme sur son dos. Ce dernier était encore sous le choc de l'emprise de Karin et ne se débattit même pas. Ils sortirent du club, rejoignant Rin dans la fourgonnette.
Ils conduisirent un long moment avec d'arriver dans un entrepôt à l'écart des habitations. Sakura se pencha vers l'homme qu'ils avaient pris le soin d'attacher.
-Les gardes, combien il y en a?Demanda-t-elle, sèchement.
-J'en sais rien.S'agaça le captif. Elle sortit un revolver de sa tenue et l'activa avec son aptitude. Le métal se mit à luire dans l'obscurité d'une couleur rouge orangé et elle pointa le canon sur la tempe de l'homme.
-Mauvaise ré -elle.
-Elle n'est pas très patiente, si j'étais vous, je dirais la vérité du premier moqua Karin.
-Une dizaine, ils sont une le petit homme, nerveux.
-Des aptitudes?Vérifia-t-elle.
-Des pilules Aki, c'est tout.
- Très rengaina son tu passes devant. Je reste derrière avec Rin. Karin, tu nous rejoins avec lui collègue acquiesça et prit les devants.
Il ne fallut pas plus de quelques minutes à Juugo pour se débarrasser des gardes, libérant la voie pour ses amies. Ils se tenaient maintenant devant une petite dizaine de démon, endormis paisiblement. Juugo, dont l'aptitude était toujours activé, alla en chercher un. Protégé par son armure, il ne risquait rien s'il venait à se réveiller.
-Il faut qu'il soit Rin, ce qui fit grincer des dents les militaires.
—Tu es sûre que ça va marcher ?demanda Karin, une pointe d'inquiétude dans la voix.
—C'est pour ça qu'on est là, Karin. On fait un test,répondit Sakura avec une exaspération mal dissimulée.
—Tu as dit au chef que ça allait marcher !poursuivit Karin, énervée.C'est pour ça qu'il t'a laissée faire ! Tu nous as déplacé de Suna et tu n'es même pas sûre que ça va fonctionner?
—La ferme, Karin,s'énerva Juugo.
—Merci, Juugo, répondit -le-moi, s'il te plaît.
Elle s'avança vers lui et envoya une légère décharge dans le collier de la créature, le réveillant quasiment immédiatement. Il s'agita et se mit à grogner menaçant.
—À quoi vous jouez ?!s'exclama le petit homme masqué, sa voix tremblante d'effroi.
— Si vous l'ouvrez encore, on le lâche sur vous, rétorqua Sakura d'un ton glacial.
Elle se tourna alors vers Rin, son familier. La petite renarde s'avança lentement, ses mouvements empreints d'une grâce presque surnaturelle.
Rin posa délicatement son front contre celui du démon. Une lumière douce, irréelle, jaillit du point de contact. Sous leurs yeux ébahis, le monstre changea. Ses yeux, rouges de haine et de sang, s'apaisèrent, laissant place à une lueur presque innocente. Ses crocs, autrefois tranchants comme des rasoirs, rétrécirent, et ses griffes se rétractèrent complètement. La créature, jadis une incarnation des cauchemars, s'assit docilement à côté de Rin, semblable à un animal de compagnie attendrissant.
Juugo, stupéfait, relâcha sa prise. La créature resta immobile, observant Rin avec une confiance presque enfantine. Puis soudain, Sakura fut foudroyer par une douleur dans la poitrine. Elle vit Rin s'effondrer à côté d'elle. Elle savait que cette douleur était la sienne mais Rin n'arrivait pas à la contenir et elle la sentit via leur lien.
—Sakura !cria Karin, accourant vers elle, le visage marqué par l'inquiétude.
—Ça va… Ça va aller, balbutia Sakura, sa voix à peine audible.C'était juste… trop d'un coup, même pour Rin.
La petite renarde suffoquait faiblement, blottie contre sa maîtresse. Sakura la serra dans ses bras, murmurant des mots apaisants.
—Je suis là, je suis là,souffla-t-elle avec tendresse. Elle sentit Rin se détendre, la douleur dans sa poitrine s'apaisa peu à peu.
—Je t'avais dit que j'y arriverais,murmura Rin, sa voix faible mais teintée de fierté.
—Je n'en ai jamais douté,répondit Sakura, esquissant un sourire.
—Ça va marcher… Ça va vraiment marcher,sanglota Karin, tombant à genoux, les larmes ruisselant sur ses joues.
Juugo, visiblement ému, l'attira dans ses bras.
Ils allaient y arriver. Sakura en était sûre maintenant.
-Qu'est-ce qu'il se passe ici?Les interrompit soudain une voix qu'elle aurait reconnu entre mille. Ils se retournèrent incrédules. Sasuke se tenait devant eux, le visage fermé, son katana levait vers eux.
