Diri-Chan : Ah ben, justement, tu ne crois pas si bien dire... XD (ou alors, tu es un pirate informatique, et tu vois mes chapitres en exclu. Si c'est le cas, j'ai des tas de suggestions d'autres sites plus intéressants à pirater en priorité)
kathvalju : Il ne sait pas trop s'il en avait envie ou si c'est sa façon de remercier Harry pour la soirée... Et pour le coup, je suis pas sure non plus X,D
The Counting Reviewer : I'm lost... è_ê C'est vous, Monsieur ChatGPT ? Je suis désolée pour toutes les discussions bizarres que l'on a eues...
Le lendemain, Drago fronça les sourcils et tourna le dos aux torches qui s'allumèrent en cœur. A tâtons, il s'empara du rideau du lit à baldaquin et tira dessus jusqu'à faire disparaître le moindre rayon lumineux.
Quand une heure plus tard, les chariots magiques se mirent à traverser le couloir, il tendit l'oreille vers les cuisines, en se demandant s'il entendrait Ackerley pester ou Rosier l'interpeler, mais seules les petites roues glissant sur le sol lisse étaient audibles.
C'était la seconde fois qu'il échappait à l'occasion de croiser Ackerley depuis sa tentative d'agression. La chance ne durerait certainement pas. Lucius Malfoy devait déjà être au courant de l'affaire, et certainement avait-il envoyé Macnair sur les lieux pour rappeler sa place à Drago. Cette fois, le bourreau exécuterait les ordres, peu importe dans quel état il trouverait le jeune homme. Peut-être même reviendrait-il sur sa sinistre prédiction : La veille au soir, Drago s'était efforcé de manger un maximum de fruits, légumes et crudités, jusqu'à ce que son estomac soit rempli et qu'une tasse de thé lui paraisse trop roborative. Peut-être que son corps, ses muscles, ses organes, seraient capables de se satisfaire de cette dose de vitamines et lui lâcheraient la grappe…
Il songea aux travaux qu'il avait prévu d'effectuer dans sa cellule – l'entretien des anneaux de métal, le bricolage d'un petit support pour faire sécher le linge… – qu'il avait abandonnés depuis sa prise de fonction en tant que secrétaire du Directeur, il pensa aux tâches qu'il s'était attribuées avant de mourir – se débarrasser du couteau, dissimuler le savon, la souche, les bocaux de confiture, se présenter à son successeur – et réalisa que cette matinée de congés était l'occasion idéale et qu'il était en train de passer à côté.
Il ferma les yeux et se rendormit.
Il se réveilla en sursaut et en hurlant presque quand il sentit une main se poser sur son front.
Devant lui se tenait évidemment Potter, les mains levées en signe d'innocence, qui ne s'attendait visiblement pas à une telle réaction. Drago l'insulta copieusement en se redressant et en se frottant les yeux. Quand il se sentit à peu près réveillé, il adressa un regard lourd de reproche à ce malotru, qui avait en plus l'audace de se rincer l'œil, maintenant que la couette légère ne recouvrait plus son torse maigre.
« Casse-toi », cracha-t-il entre ses dents, ce qui fit glousser l'autre. Il eut tout de même la décence de se détourner pendant que Drago enfilait sa robe de prisonnier.
« Ça va ? Demanda Potter d'un ton moqueur. T'as l'air en forme ?
– Vous posez souvent cette question, grommela Drago en sortant du lit et en se saisissant d'une paire de sous-vêtements propres dans son armoire de cartons. Je me demande comment vous réagiriez si on vous répondait la vérité, à savoir : Non, ça ne va pas, de toute évidence. »
Potter lui jeta un coup d'œil à la dérobée par-dessus son épaule. Drago le fixa méchamment, et il se détourna à nouveau en gloussant.
« Et bien dans ces cas-là, expliqua-t-il en rigolant calmement, on demande généralement ce qui ne va pas et ce qu'on peut faire pour arranger les choses.
– Fascinant. Je t'avoue qu'il s'agissait en fait d'une question rhétorique. » Drago enfila boxer et chaussettes, et se leva pour se rendre au lavabo de sa cellule où il se gargarisa avec un verre d'eau.
« Et bien, il s'agissait également de ma part d'une question rhétorique. J'ai d'ailleurs constaté ta vivacité à voix haute », minauda Potter.
Drago lui adressa un regard assassin avant de cracher dans le lavabo et de s'essuyer avec la vieille chaussette blanche qu'il avait conservée.
« Qu'est-ce que c'est que ça ? » demanda Potter en remarquant l'accessoire.
Il s'empara de la chaussette et la retourna dans tous les sens comme s'il découvrait l'existence de ce vêtement. Drago se sentit rougir de honte et la lui arracha aussitôt des mains.
« Ça suffit, Potter, cracha-t-il. Arrête de fouiller dans mes affaires.
– Comme si ça te gênait de fouiller dans les miennes… »
Drago ne pouvait pas nier, mais ça n'améliora pas son humeur. Il se saisit du poignet de Potter et le tira derrière lui hors de sa cellule et vers les escaliers.
« Est-ce que tu aurais besoin d'une serviette de toilette, par hasard, Malfoy ? » demanda Potter en montant les marches.
Drago, honteux, ne répondit pas, ne le regarda pas, et poursuivit son ascension. Il sentait la chaleur lui monter à la tête.
« Est-ce qu'à un moment, il t'est venu à l'esprit que tu pouvais tout simplement en demander une ? »
Drago leva les yeux au ciel, toujours aussi impressionné par l'abyssale stupidité de son interlocuteur. Celui-ci pensait-il que les choses étaient aussi simples ? Qu'en tant que prisonnier, il pouvait simplement réclamer à être bichonné comme l'était le brave héro Potter ?! Il sentit un mal de tête le gagner et accéléra son mouvement.
« Est-ce que tu as besoin d'autres choses ? Une brosse à dent ? Du savon ? Un… Attention ! »
Pris d'une quinte de toux, Drago venait de trébucher. Son tibia heurta l'angle de la marche, envoyant une décharge de douleur dans l'ensemble de son corps, et le faisant carrément tomber à genoux. Il toussa encore, puis sentit son œsophage se contracter jusqu'à vomir tout son repas de la veille à grands jets puissants.
« Attention » répéta Potter. Il rassembla la longue chevelure blonde de Drago dans son poing, puis se glissa sous son épaule pour l'aider à se déplacer et à s'asseoir quelques marches plus haut.
Drago sentait encore sa gorge encombrée. Il respirait avec difficulté, en émettant un horrible sifflement entrecoupé de gargouillis répugnants. Il vomit encore une mixture acide qui lui fit venir les larmes aux yeux et lui brûla jusqu'aux narines. Potter lui maintenait les cheveux à l'abri et lui caressait maladroitement le dos.
Après quelques minutes et un dernier crachat, Drago posa son front brulant contre le mur de pierres froides pour se rafraichir.
« Si je comprends bien, reprit Potter avec hésitation, tu n'as pas apprécié le dîner… »
Drago rit faiblement.
« Je t'emmène à l'infirmerie ? proposa le Directeur en se relevant et en s'essuyant les mains sur les cuisses de son pantalon.
– Inutile, Potter. Je me sens mieux… » L'infirmerie était un endroit dangereux, même depuis le départ de Ward. On pouvait y croiser toutes sortes de détenus à l'esprit dérangé par la drogue, prêt à vous étriper pour vous voler un flacon de potion de sommeil. En outre, étant donné son état de santé, une visite à l'infirmerie risquait de se transformer en séjour, et les séjours à l'infirmerie se terminaient plus souvent au cimetière de l'île qu'à un retour en cellule.
« Tu veux un verre d'eau ?
– Je veux bien… accepta Drago après une hésitation.
– Bouge pas, je reviens vite », ordonna Potter en redescendant les marches tout en prenant soin d'éviter la flaque de matières putrides qui gouttait doucement dans l'escalier. Il s'arrêta au milieu d'un mouvement, sortit sa baguette, et nettoya les lieux en silence. « Bouge pas », répéta-t-il, puis il disparut dans un angle.
Drago se faisait l'effet d'être un vieillard. Désormais le moindre effort physique semblait insurmontable. Il remonta le tissu de sa robe, et examina la nouvelle plaie ornant son mollet. La blessure saignait à peine, mais elle exhalait une espèce de lymphe jaunâtre. Drago ignorait si c'était un bon ou un mauvais signe. De même, il avait eu le temps de voir des morceaux de légumes non digérés dans ses expectorations, et il se demandait si cette lenteur de son estomac à éliminer la nourriture était un symptôme ou une cause de son état général. Des cours basiques de Médicomagie devraient être dispensés dans à Poudlard, songea-t-il.
Il toussa de nouveau et le son résonna dans la cage d'escalier vide.
Soudain, il prit conscience qu'il était seul dans une zone qui n'était pas sensée accueillir de détenus. La peur fit accélérer les battements de son cœur, et sa respiration redevint hachée et sifflante. Il se redressa en sursaut, son pied dérapa le faisant descendre quelques marches sur les fesses, puis il parvint à se hisser contre le mur.
« Potter ? » appela-t-il faiblement.
Si un gardien le découvrait, seul et dans cet état de faiblesse, il ne tiendrait pas une heure.
Il descendit nerveusement les marches en s'accrochant du mieux qu'il le pouvait au mur de pierre, et en sentant ses jambes peiner à le porter.
« Potter ! » rappela-t-il avec un peu plus de force.
Il s'aperçut que cette façon d'appeler le directeur uniquement par son patronyme serait forcément perçue comme une marque d'irrespect, et il s'effondra à nouveau, craignant un Doloris venu d'on ne sait où. Il voulut vomir encore, mais ne parvint à expulser qu'un filet de bile acide qu'il dut détacher de son menton à la main.
« Potter… » Il geignit le nom comme un bébé faiblard appelle sa mère.
Combien d'étages avaient-ils déjà gravi ? combien de marches fallait-il descendre pour retrouver la sécurité de la présence du plus célèbre des Sorciers ?
« Qu'est-ce que tu fous, bordel ?! » Drago releva doucement la tête.
Il était là. Ses sourcils étaient froncés, sa mâchoire crispée, et il avait l'air plus énervé que jamais. Drago allait passer un sale quart d'heure. Il rit malgré tout de soulagement, et se redressa encore une fois difficilement.
« Reste assis ! »
Il retomba sur son séant en ricannant.
« T'es insupportable, putain », râla Potter en s'accroupissant devant lui et lui essuyant le front. Il lui tendit un verre d'eau, et Drago dût s'essuyer la main sur sa jolie robe neuve avant de s'en saisir.
Il but une demi-gorgée d'eau, peu certain que son corps puisse accepter davantage.
Potter semblait hors de lui : Il s'était redressé, et, les bras croisés, il pianotait nerveusement des doigts en regardant ailleurs. Il se retenait visiblement de dire ou de faire quelque chose de violent, et Drago admira silencieusement son self control.
« Désolé, marmonna-t-il en faisant tourner le verre d'eau dans ses mains. Je sais que tu m'avais interdit de bouger, mais…
– C'est bon », trancha Potter.
Quelques minutes s'écoulèrent dans le silence. Drago respirait de nouveau normalement. Il souleva sa robe pour voir l'état de sa blessure, mais un « Episkey » fusa, et la plaie se résorba instantanément, sans même que Drago ne ressente les effets habituels du sortilège de soin.
« Je vais mieux… » chuchota-t-il, sans pour autant être convaincu que l'information ne revête une quelconque forme d'importance pour le Directeur d'Azkaban. « On peut y aller, si tu veux…
– On va à l'infirmerie, annonça Potter d'un ton sans réplique.
– Non ! » Drago se redressa pour prouver sa bonne santé, et plaida sa cause : « Je vais bien ! Je peux travailler ! Je me suis levé trop rapidement, c'est tout ! Je n'ai pas l'habitude de monter les escaliers à pied dès le matin. D'habitude, j'utilise le monte-charge, et…
– Tu rigoles, Malfoy ? Tu vas essayer de me faire croire que t'es dans cet état à cause d'une baisse de tension ?!
– Potter. L'infirmerie, ça n'est vraiment pas une bonne idée… Je… » Une inspiration subite le prit : « Tu sais quoi, oublie le pari. Tu n'as pas pu t'envoyer en l'air, hier, je suis sûr que… »
Il perdit ses mots devant le regard meurtrier que lui adressa Potter derrière ses lunettes étincelantes. Évidemment : Le Survivant méritait tout de même un standing supérieur à celui de se taper un prisonnier geignard et poisseux, à l'haleine de vomi. Il baissa les yeux en cherchant un autre argument.
« Viens. » Potter lui empoigna le bras et le tira vers lui. Une fois de plus, le pied de Drago trébucha, et s'il n'avait pas était retenu, il aurait probablement dévalé la volée de marche la tête la première…
« Potter, marmona Drago. Pas l'infirmerie. Je suis désolé, je…
– Okay ! Okay ! Okay ! » Il semblait à bout de nerfs, et Drago ne savait pas quoi dire ou faire pour le calmer. « Je te ramène à ta cellule ? Tu veux dormir ?
– Non ! Je t'assure que je vais bien. Je veux travailler. Je…
– Raaah, tais-toi ! » éructa Potter.
Il n'avait pas lâché son bras, et Drago se sentit ridiculement trembler. Il lui fallait à tout prix regagner le contrôle de lui-même. Habituellement, il se serait tordu les doigts jusqu'à ce que la douleur ne lui remette les pieds sur terre, mais ainsi maintenu, l'opération était compliquée. Il tenta, discrètement, de se tenir en équilibre sur un pied, afin d'écraser la malléole de sa cheville sous la semelle épaisse de son second godillot. Les bottines montantes l'empêchèrent de mener son plan à bien, mais la concentration nécessaire à se maintenir droit et à sembler immobile suffirent à le tirer suffisamment de ses pensées pour qu'il parvienne à se calmer.
« Tu veux sortir prendre l'air ? » proposa subitement Potter.
Drago cligna stupidement des yeux. Sortir prendre l'air ? Ça ressemblait autant à une invitation entre amis qu'à une punition ridicule : Ça te dit de sortir prendre l'air ? Si tu ne te calmes pas, tu vas sortir prendre l'air, ça te fera du bien !
« Viens. » Potter descendit d'une marche et soutint Drago au niveau des deux épaules en attendant de le voir suivre son mouvement.
« Sortir… dehors ?! » demanda bêtement Drago, parfaitement conscient du ridicule de son pléonasme. Il suivit tout de même Potter en ayant de nouveau l'impression d'être un bambin ignare à qui l'on apprendrait à marcher, ou un vieillard impotent que l'on aide par pitié.
« Je vais pas te promettre une promenade idyllique, Malfoy, mais oui, sortir dehors. Faire un tour sur la plage. »
Drago examina avec anxiété le visage de Potter, mais celui-ci baissait les yeux, concentré sur ses pieds, et semblant prêt à intervenir au moindre dérapage.
« Pourquoi ? » demanda-t-il enfin, décidé à tirer au clair cette histoire d'invita-punition.
« Oui ou non ? interrogea Potter en le regardant et en fronçant de nouveau les sourcils.
– Oui… Je… Oui, j'aimerais beaucoup sortir prendre l'air. »
J'ai un peu hésité à changer la dernière réplique de Drago par "j'aimerais beaucoup sortir avec toi", rien que pour le fanserv X,D Mais on va rester sages !
