Guest : merci pour tes encouragements :D
yuishifuji : XD je ne pensais pas que les albatros te feraient aussi plaisir qu'à Drago
Le lundi matin, Drago se réveilla une nouvelle fois avant Potter, mais cette fois, son dos n'était pas tordu en arrière. Il parvenait à respirer, et la chaleur était largement supportable. Il cligna mollement des yeux pour reprendre contact avec la réalité.
Il était allongé sur le dos, et incapable de bouger.
Sur son torse, le visage endormi de Potter qui ronflait légèrement en fronçant les sourcils. Sur le reste de son corps, le reste de son corps à lui, qui l'enveloppait comme une couverture chaude et moelleuse. Ses bras entourant sa taille, ses jambes emmêlées aux siennes… Enfin, ils avaient trouvé une position de sommeil qui leur permettait, à tous deux, de bien dormir, sans pour autant laisser à l'autre la possibilité de s'éloigner.
Drago sourit et ferma de nouveau les yeux, bêtement satisfait de cette découverte.
Puis il se rappela quel jour de la semaine on était, et il sentit à nouveau l'angoisse monter en lui… C'était tellement ridicule, tellement pitoyable… Il avait supporté tant de souffrance, tant de violences et d'humiliation sans broncher, et aujourd'hui, quelques heures sans Potter suffisaient à le rendre complètement irrationnel…
Il passa ses doigts entre les cheveux bruns en désordre et se sentit légèrement mieux.
Il tâcha de se calmer et de relativiser : La journée allait passer rapidement : Ce matin, il pourrait finir de prévoir les dispositifs d'accueil des architectes et artisans sélectionnés pour venir travailler au château. Il avait déjà commandé chez Orpington toutes les fournitures nécessaires à abriter ces résidents temporaires : Potter avait jugé inutile de dépenser de l'argent dans ces meubles magiques : D'après lui, un simple sortilège d'apparition ou de métamorphose devrait suffire à contenter tout le monde… Drago avait dû argumenter longtemps afin qu'Azkaban ne passe pas trop pour une vulgaire auberge de jeunesse à deux noises. L'état général de la bâtisse donnait déjà un peu trop cette impression.
Ensuite, une visite chez Nguyen, mais qui devrait passer rapidement : Drago avait préparé tout un tas de sujets pour ne pas perdre de temps une fois sur place.
En début d'après-midi, le ferry partirait… Drago avala sa salive. Le ferry partirait avec Potter à son bord, mais… Il pourrait alors rejoindre Mullan pour quelques heures intéressantes : Ils devaient visiter le château ensemble, afin de trouver quelle pièce, ou quelles pièces, pourraient accueillir les visiteurs. Le hangar était trop froid la nuit. Le hall trop lugubre et traversant. A l'étage des Surveillants, au niveau du chemin de ronde, les chambres étaient déjà toutes occupées. Hors de question de faire loger des invités dans les souterrains. Il fallait pouvoir accueillir correctement au moins douze personnes pendant sept jours consécutifs. Après quoi, un roulement se mettrait en place, et les choses seraient plus simples.
« Qu'est-ce que tu penses de la cuisine libanaise ? » marmonna une voix endormie et moqueuse sur son torse.
Drago s'aperçut qu'il était en train de pianoter précipitamment des doigts dans le dos de Potter, perdu dans ses pensées. Il ricana mais arrêta tout de même son mouvement.
« Je ne pensais pas à ça. Je réfléchissais au travail.
– Ce qui ne répond pas à ma question.
– Je ne connais pas.
– Cool… Je vais partir sur ça alors. »
Potter leva le visage vers lui, et lui adressa le sourire paresseux et satisfait qu'il revêtait chaque matin, avec ses paupières encore à demi fermées et ses cheveux emmêlés qui lui tombaient devant les yeux en alourdissant encore plus son regard.
Ils se fixèrent quelques secondes, puis Potter se redressa et rampa sur son corps en fixant ses lèvres. Drago anticipait déjà le programme, et gémit de plaisir quand il sentit le sexe gorgé de sang de Potter s'aplatir contre son pubis, et sa bouche contre la sienne.
Drago avait toujours adoré les baisers, mais jusqu'ici, il supportait mal les embrassades matinales et pâteuses, avec les haleines chargées et les corps alourdis…
C'était différent avec Potter. Non pas que le Survivant dispose d'un pouvoir magique lui nettoyant les dents durant la nuit, mais il avait la sensation idiote d'être le seul à pouvoir profiter de cette facette si peu héroïque de sa personne.
Et puis au réveil, la bouche de Potter était si paresseuse et indolente… C'était un véritable spectacle de le sentir s'éveiller, prendre de la vigueur, récupérer ses forces et son intrépidité… Ses lèvres devenaient soudain avides, sa langue passait d'une masse nonchalante à un membre souple et nerveux… Une pièce de théâtre qui se répétait sans cesse, mais dont Drago ne se lassait pas.
Il gémit à nouveau. Le sexe gonflé et solide de Potter roulait sur le sien qui s'éveillait à peine, et la douleur commença à poindre. Potter saisit Drago et roula sur le dos pour le laisser gérer ces attouchements à son rythme et à son intensité. Il passa ses bras sous le t-shirt blanc pour lui caresser le dos et les reins, puis fit glisser une main vers l'avant pour lui caresser un téton.
Drago se frotta vigoureusement à Potter, encore partagé entre le plaisir et la souffrance. Il avait l'impression d'être un pervers, un dépravé, un animal en chaleur soumis à des instincts primaires de sexe et de marquage territorial. Il voulait à nouveau sentir Potter en lui. Il savait que c'était trop tôt, qu'il ne le supporterait pas, mais cette idée même de se briser en deux sous les coups l'excitait honteusement.
Il poussa un faible cri quand un mouvement plus ample que les autres compressa sa verge dans le jogging moldu. Même leurs tenues étaient indécentes.
Puisqu'il écarta ses lèvres un instant, il entendit Potter gémir « Putain, Malfoy… » et la main sur son dos s'éloigna pour recouvrir les yeux de son propriétaire. Potter ne voulait pas le forcer. Potter n'osait même plus plaquer ses mains dans son dos, parce qu'il désirait laisser toute liberté à son amant de s'éloigner ou d'arrêter… Drago en était à la fois rassuré et frustré.
Il se serra plus fort contre Potter, accéléra le rythme de ses coups de hanches… Et une litanie vulgaire et excitante sortit des lèvres de celui-ci : « Putain, putain, putain, putain, putain, putain… » Ils avaient l'air de deux adolescents bourrés d'hormones, qui n'avaient même pas besoin de réel contact chair à chair pour perdre leurs moyens… Drago continua ses mouvements en se mordant les lèvres et en fixant avec avidité celles de Potter qui n'en finissaient pas de jurer. Les mots semblaient un poème, une chanson, une musique dont il était le chef-d'orchestre, et dont il maîtrisait le rythme.
« Putain, putain, putain, putainputainputainputainputainpuTAINPUTAIN ! PUTAIN ! »
Potter émit le grognement le plus exaltant que Drago n'avait jamais entendu et se crispa en se cambrant vigoureusement, soulevant Drago comme s'il ne pesait rien. Les doigts qui étaient encore sur son mamelon le griffèrent légèrement, et Drago gémit à son tour, sans toutefois parvenir à éjaculer…
Il sourit en admirant le pantalon moldu déformé et désormais souillé de Potter, et continua à caresser doucement son bassin avec le sien, imaginant le sperme chaud et gluant, à la fois répugnant et aphrodisiaque, qui le maculait et l'englobait sans que Drago n'ait à en supporter une goutte.
« Putain, Malfoy, gémit à nouveau Potter une fois sa jouissance achevée. Tu me donnes l'impression d'être un sale petit pervers en manque… »
Drago rit de bon cœur. Tant mieux s'il n'était pas le seul dans ce cas. Il cessa doucement ses mouvements et observa le visage essoufflé et rougi reprendre peu à peu contenance. Potter ôta enfin sa main de ses yeux verts et lui rendit son regard et son sourire… Puis il baissa les yeux vers son pantalon, et grimaça.
« Putain, je me suis jamais fait dessus comme ça. Je me sens sale… » Puis il éclata de rire.
Aller à son rythme.
Les choses étaient un peu trop belles, se déroulaient un peu trop bien.
Il n'était pas normal que tout soit aussi simple et agréable. Quelque chose se préparait forcément.
Bientôt, ce cocon de plaisir éclaterait, et Drago craignait de découvrir la larve hideuse qui en émergerait. D'où viendrait-elle ? De son père ? Des gardiens ? Du Détraqueur ? Ou bien un autre évènement plus grave : Potter allait-il être muté ailleurs ? Allait-on les séparer ? Il suffirait qu'un employé du ministère ne découvre leur liaison pour que Harry Potter se voit contraint de faire cesser cette situation franchement répréhensible…
Fallait-il anticiper les choses et préparer déjà une riposte ? Mais contre qui, contre quoi ? Et en prévoyant le pire, ne risquait-il pas de tout gâcher à cause de ses craintes et de ses angoisses ?
Il parla à Nguyen de ses doigts. Il avait prévu de raconter encore Poudlard et ses cours préférés, mais le sujet s'imposa de lui-même. Il s'était déjà blessé les mains plusieurs fois en voulant repousser Waren, mais la véritable première boucherie avait été du fait de Macnair : Drago avait refusé d'obéir à un ordre de son père. Il ne se rappelait même plus lequel, ce qui prouvait bien, par ailleurs, que l'affaire avait eu peu d'importance, et qu'il aurait mieux fait de se conformer sagement à ce qu'on attendait de lui. Macnair avait brisés ses doigts, un par un. D'abord la main gauche de l'auriculaire au pouce, puis la droite, du pouce à l'auriculaire, ensuite les orteils du pied gauche, mais pas tous ceux du pied droit : Lucius Malfoy avait été indulgent et avait fait cessé la torture en prétendant être fatigué de ses pleurnichements. Ensuite, Sparvus s'était amusé de « ses petits boudins répugnants » et ne les avait jamais laissés tout a fait guérir, s'amusant à chaque fois à les tordre dans un sens ou dans l'autre pour les enrouler autour de son sexe. Et puis Yaxley avait trouvé pratique de les coincer dans la porte de sa cellule pour l'empêcher de se débattre. La mode s'était répandue un moment. Son père, encore une fois, avait fini par y mettre le holà : La main droite, au moins, devait pouvoir continuer à servir. Et puis sa magnanimité s'était même étendue à la main gauche : Le regarder manger sans parvenir à utiliser correctement les couverts était un véritable tourment pour l'homme élégant et raffiné qu'il avait su rester. Sparvus était le seul à continuer de s'en amuser. Puis il s'était lassé, enfin. Sparvus passait rapidement à autre-chose.
Il ne cita bien évidemment aucun nom, et le récit se trouva donc probablement quelque peu incompréhensible pour l'infirmier qui ne chercha pourtant pas à approfondir les choses.
A la fin du monologue du détenu, il demanda simplement :
« Et aujourd'hui ?
– Aujourd'hui », répondit Drago en faisant difficilement rouler son auriculaire entre son ventre et le bandage de sa main droite, « je n'ai plus mal. Ce n'est pas de l'automutilation. J'y touche juste parce que ça me rassure de pouvoir provoquer moi-même ces sensations. »
Quand l'infirmier, à la fin de leur séance, le menotta à nouveau à son brancard jusqu'à ce qu'une heure fut écoulée, il vit encore Carrow et Jugson dans les emplacements face à lui. Il détourna obstinément le regard en se demandant combien de temps encore ces hommes resteraient à l'infirmerie. D'un côté, tant mieux : Ces deux-là étaient forcément dans le camp opposé à celui de son père… Que les traitres aux Malfoy soient divisés et moins nombreux était une chance. D'un autre côté… Leur présence si proche l'angoissait. Ça, et puis le regard insistant de Jugson, qui pesait sur Drago sans même qu'il ait besoin de le voir.
Il ne parvint pas à finir son repas du midi mais ne s'en alarma pas : Le soir venu, Potter le gâterait à nouveau. Il donna l'intégralité de son assiette aux albatros. Sept, comme la veille au soir. Aucune inquiétude.
Il attendit que le Directeur vienne récupérer ses affaires de ville pour l'accompagner sur le quai, puis jusque sur l'embarcadère.
Potter s'assit sur l'une des bites d'amarrage, écarta largement les jambes, et attira Drago entre elles pour poser son front contre son ventre… Drago caressa longtemps ses cheveux, sans rien dire, appréciant l'instant… Surpris que Potter n'ait aucune honte à s'afficher ainsi…
Ce fut lui qui s'écarta nerveusement quand deux autres Surveillants les rejoignirent. Drago les écouta parler de ce qu'ils avaient prévu de faire durant leurs jours de repos, et Potter se joignit joyeusement à la conversation en continuant de lui caresser distraitement l'arrière de la cuisse.
Il était… dérangeant d'entendre les Surveillants discuter tranquillement, comme s'ils étaient des humains normaux avec des vies ordinaires. Il y avait Avidan et Hitchin. Drago avait sucé Avidan plus de fois qu'il ne pouvait le compter, et était passé dans la salle de repos des gardes avec Hitchin à une dizaine d'occasions, toujours à peu près à la même période de début d'été. Il apprit que le type avait une gamine, qu'il semblait aimer de tout son cœur. Qu'il avait hâte d'emmener chez Madame Guipure pour lui acheter la robe de soirée qu'elle pourrait revêtir pour la prochaine fête de Poudlard. Ses yeux brillaient. Pour une fois, il avait l'air vivant et sincèrement heureux sans avoir besoin de se noyer dans l'alcool.
Drago se mordit la langue pour s'empêcher de réagir. Que cette ordure fût un type ordinaire était dur à avaler. Que la fille ait un père dépravé, violeur et alcoolo, et qui pourtant la chérissait était une insulte. Qu'il éprouve de la jalousie pour la gamine était… bizarre.
La corne de brume résonna, et le ferry apparut.
Les trois hommes se levèrent, et les deux Surveillants se dirigèrent vers le bord de l'embarcadère. Potter, lui, resta sur place pour caresser doucement le visage de Drago avant de murmurer « Ça va ? » d'un ton soucieux. Drago hocha la tête sans répondre. Potter posa un doux baiser sur ses lèvres, puis lui sourit, lui affirma qu'il tâcherait de ne pas avoir trop de retard cette fois-ci, et s'en alla.
Drago resta un long moment, seul au bout de la jetée, perdu dans ses pensées, et les bras serrés autour de son corps, autant pour se réchauffer que pour se sentir moins seul.
Soudain, il entendit un rire moqueur dans son dos.
Il sursauta en reconnaissant la voix et se retourna d'un bond, manquant de tomber à l'eau.
Alors, qui ?
Indice : Harry et Drago ont tous les deux été très cons, sur ce coup là.
(réponse après demain :D)
