Oznela : J'ai choisi un titre en pensant à la fois au manque d'humanité de certains, mais aussi au fait que Drago également se sente "moins" qu'un humain par moments... En général, j'aime bien l'étape du choix du titre de mes créations... J'essaye toujours de trouver qqchose dont les sens peuvent apparaître au fur et à mesure...

En passant : C'est pas faux ! Drago devait déjà avoir un beau manque de confiance en lui à l'époque...
Tu as aussi raison pour l'attitude de Mullan XD Pur sa défense, un épouvantard, c'est un truc que les sorciers apprennent à affronter à 13ans... Mais c'est vrai que sans baguette, Drago était mal parti ! Et plus que ça, même : transition directe sur le chapitre du jour !

Melynee : J'avoue que je ne sais pas trop comment je l'aurais pris à la place de Harry... Mais je pense que j'aurais fait mon Drago à me dire un truc du genre "je suis vraiment la pire de tous", spirale d'autoapitoiement, fuite et honte... Tu me fais me poser des questions auxquelles mes réponses sont peu reluisantes X,D
J'ai été vérifier, et c'est chap83 qu'on évoque viteuf le procès ! Oui, Narcissa s'en est sortie ! Pour les Mangemorts, elle est évidemment une traitre, et très mal vue. Je pense que j'ai du laisser passer plusieurs fois que Drago l'évoque comme sa génitrice ou comme Narcissa Black Malfoy, ou comme l'épouse de son père, mais il refuse de la considérer désormais comme sa mère, et même d'entendre parler d'elle... Elle n'est pas non plus hyper bien vue dans le camps des vainqueurs (c'est évoqué à demi-mot chap60). Donc, peu de chance qu'elle save par qui que ce soit comment ca se passe pour son bébé adoré à Azkaban


Au moins, cette aventure avec l'Épouvantard lui avait permis d'échapper à sa séance quotidienne avec Nguyen. Trier les œufs de crapaud dans l'accueillant laboratoire de potions aurait été agréable, mais devoir se forcer à raconter de nouvelles inepties à l'infirmier, tout en sachant que Carrow et le corps de Jugson se trouvaient dans la pièce voisine, et en supportant en outre les pensées parasites de Rockwood ne l'aurait pas mis en état d'effectuer sa tâche l'esprit serein.

Potter avait insisté, pourtant. Il se sentait cependant encore suffisamment coupable d'avoir eu besoin de se voir sous les traits d'un Épouvantard pour regagner sa mémoire, et Drago avait profité sans vergogne de ce sentiment pour échapper à la torture.

Il avait pu rejoindre les appartements du Directeur, et se remettre tranquillement au travail après avoir offert son plateau repas du jour aux albatros, qui lui avaient interdit de s'attarder.

Ils étaient treize.

Ce n'était pas étonnant : en ayant raté une matinée complète de travail, Drago avait empêché ceux qui livraient du courrier de quitter le balcon.

Il posa la plume à Papote sur le parchemin vierge, et saisit le premier document de la première pile de courriers auxquels répondre.

L'Épouvantard…

De toutes les créatures hideuses qui peuplaient cette terre, l'Épouvantard était le plus effroyable, d'après Drago.

C'était à cause de ce Lupin, l'un des pires Professeurs de Défense contre les Forces du Mal qu'ils aient eu. Drago s'était méfié de lui dès le premier regard : Il sentait l'hybride à plein nez, et sa façon de se comporter avec les élèves comme s'il était leur ami l'avait mis hors de lui. Que chacun connaisse son rôle, sache où est sa place, et ne s'en éloigne pas. Ce n'était pas grand-chose, Drago n'en demandait pas plus.

Quand il avait appris que le type était un loup-garou, il ne s'en était même pas étonné ! Il était parti, et bon débarras ! Quand il avait appris que le type avait épousé sa cousine, ça avait été une raison de plus pour rejeter à jamais cette encombrante part de la famille. Quand il avait appris que le type était mort, son épouse avec lui, et leur enfant, croyait-il... Il avait tout de même eu une pensée émue pour eux. Il n'avait pas trop bien su pourquoi. Il y avait eu tant et tant de morts, mais voir ce couple, avec leurs bras tendus l'un vers l'autre même dans la mort, leurs visages figés pour l'éternité vers celui ou celle qu'ils avaient aimé… Il n'avait pas aimé cette sensation, et il était parti.

Bref, le Professeur Lupin avait eu la prodigieuse idée de faire venir dans sa salle de classe un réel Épouvantard !

Drago en tremblait déjà quand il y avait eu toute la partie des cours théoriques, le Riddikulus et compagnie… Il avait failli protester, mais les mines réjouies de ses camarades à l'idée d'effectuer des travaux pratiques l'avaient comme bâillonné. Il s'était alors convaincu d'être tout à fait capable d'affronter la créature.

Penser à ce qui lui faisait le plus peur ? Facile. Il venait de terminer un livre sur les Dragons, et le Magyar à pointes hantait encore ses nuits…

Rendre la créature ridicule ? Enfantin : Étant données la taille de la bête et celle de la salle de classe, il n'aurait pas besoin de faire un gros effort de concentration pour que l'animal se retrouve boudiné entre les quatre murs, incapable même de lever la patte pour se gratter.

Prononcer le sort ? Pitié ! Un première année en serait capable.

Drago était confiant.

Drago avait été le seul à échouer.

Ils s'étaient mis en file indienne pour défiler à tour de rôle devant le monstre. Drago, s'il n'avait pas franchement ri avec les autres devant ses apparitions et transformations successives – Une pointe de crainte l'habitait toujours et afficher un air bravache lui prenait déjà la majeure partie de sa concentration – n'avait en revanche pas hésité quand son tour était venu.

Il avait levé sa baguette…

Et l'Épouvantard avait disparu.

Et tous les élèves s'étaient rapprochés comme des idiots, pour distinguer l'animal minuscule et ridicule supposé effrayer le célèbre héritier Malfoy… Quelques rires incrédules s'étaient élevés…

Et puis un rire.

Un rire lugubre s'était répandu autour d'eux, semblant venir de tous les côtés. Un rire provenant d'une bouche absente, morte depuis longtemps, que Drago ne se souvenait pas avoir entendu… Il lui avait fallu attendre presque trois ans pour comprendre qu'il s'était agi alors du rire du Seigneur des Ténèbres en personne. Celui qu'il avait entendu alors qu'il n'était encore qu'un bébé, et qu'il ne pensait pas avoir retenu.

Lupin était intervenu, l'Épouvantard avait repris une forme consistante, et le cours avait repris. Tous avaient pu participer sauf lui.

A la fin de l'heure, ce soi-disant Professeur l'avait pris entre quatre yeux pour le rassurer et lui expliquer que ce n'était pas de sa faute s'il était une petite mauviette impressionnable et sans imagination, et qu'il lui ferait la grâce de ne pas recevoir de note sur ce cours. Il ne l'avait pas dit comme ça, Merlin soit loué ! Il avait utilisé des expressions comme « peur de l'inconnu », « apparence intangible », et « effort de visualisation ». Drago n'était pas idiot et savait lire entre les lignes ! Il lui avait proposé des cours particuliers de soutien ! Merci bien ! Drago avait mieux à faire que de passer davantage de temps avec un incompétent !

« Pour découvrir d'où te viens cette peur, tu dois… »

Blah ! Blah ! Blah ! Blah ! Et pour être un bon Prof, vous auriez dû anticiper le fait que… !

Et désormais, son Épouvantard avait une forme physique.

Formidable…

Sa peur d'être considéré comme un vide-couille surpassait celle du plus grand mage noir ayant jamais existé.

Merveilleux.

Au moins y avait-il quelque chose de grandiose et mystérieux à craindre l'inconnu… A présent, Potter et Mullan avaient tous deux la confirmation que ce genre de mots et de gestes suffisaient réellement à le briser. Que tout cela l'avait réellement touché.

Un mouvement lui fit baisser le regard. La plume à Papote avait rempli l'entièreté de la surface disponible et elle bataillait désormais pour retourner la feuille et poursuivre sa rédaction au dos.

Drago, pesta, s'empara du document et partit le jeter à la cheminée.

Comme s'il n'avait pas suffisamment de soucis en tête, par Merlin ! Potter et ses problèmes, les cuisiniers qui attendaient leur sort sur le fil du rasoir, Rosier parmi eux, son père, privé de l'un de ses meilleurs lieutenants, les pensées de Rockwood qui s'imposaient à lui à chaque fois qu'il fermait les yeux, la Selkie qui tenait probablement sous sa coupe l'une des personnalités les plus puissantes du château, les travaux qui approchaient enfin à grands pas, et puis ce tas de courrier dont il ne parvenait pas à voir le bout !

Drago respira profondément et tâcha de mettre de l'ordre dans ses idées. Potter, Lucius Malfoy, Rosier… Tout ça était le plus important, mais méritait de ne pas agir dans la précipitation. L'organisation des travaux avançait enfin, et c'était une bonne chose. Quand aux visions de Rockwood, elles cesseraient toutes seules, d'elles-mêmes, avec le temps, comme l'avaient faites celles de Waren, à l'époque.

Le courrier était le seul de ses problèmes sur lequel il avait une véritable prise, et c'était donc la tâche sur laquelle se concentrer.

Il respira à nouveau avec lenteur en examinant pensivement sa main gauche. L'émeute, les découches successives de Potter, la Selkie, l'attaque de Rockwood… Les morsures s'étaient enchaînées ces quelques derniers jours, et les traces étaient là pour en témoigner. Inutile de recommencer, cependant : La simple vision des blessures avait quelque chose de réconfortant, et il savait désormais ce qu'il avait à faire.

Il lissa proprement un nouveau parchemin vierge et repositionna parfaitement le bout de la plume à Papote.

Il n'avait pas pu dormir la nuit précédente. Il était épuisé. Ça avait peu d'importance. Il dormirait plus tard. Peut-être qu'il prendrait la potion d'anesthésie. Peut-être pas. Tout dépendrait de Potter

·

IL MOURAIT DE FAIM !

DEPUIS DES SIÈCLES !

IL MOURAIT D'ATTENTE ET DE RAGE ET DE FAIM !

IL DEVENAIT… IL DEVENAIT…

Il était devenu…

Mort.

Il se leva.

Il était mort, et il se répandrait.

·

Drago se réveilla en sursaut. Une nouvelle fois, l'impression d'avoir rêvé. Il s'était affalé sur la table d'acajou, la tête dans les documents qui s'étaient mélangés.

Les albatros criaient et s'agitaient sur le balcon. Il frissonna. C'était eux qui l'avaient réveillé.

Il voulut reculer. Il se leva.

Un bruit de frottement léger et familier lui fit baisser les yeux sur la table, sur les parchemins qui s'empilaient, sur la plume à Papote qui continuait de s'agiter, tranquillement.

Il vit ce qu'elle avait écrit pendant qu'il dormait. Il leva de nouveau la tête…

Il arrivait.

Il n'hésita pas un instant. Pendant que les oiseaux s'envolaient à l'extérieur, il se retourna et courut hors des appartements. Il avait eu le temps de voir une silhouette noire à l'horizon. Quelque chose de la taille d'un ongle… Il avait tout juste atteint les escaliers qu'il entendit une explosion de verre brisé en provenance de l'appartement.

Il ne se retourna pas, ne ralentit pas. Il dévala les marches aussi rapidement qu'il le pouvait. Son bassin hurlait à chaque mouvement. Un nouveau bruit, une nouvelle explosion. Il trébucha et finit sa volée de marche sur les fesses. Il hurla de douleur mais se releva aussitôt et reprit sa course. Nouvel étage. Explosion. Les murs tremblèrent. Il s'accrocha à la rampe. Il vit des éclats de bois et de pierres tomber autour de lui. Il courut à nouveau.

Il sentit le froid alors qu'il atteignait le rez-de-chaussée.

Il hurla « POTTER ! » comme s'il s'agissait de la formule d'un sortilège.

Les murs, le sol, le plafond tremblaient. Une poussière épaisse enfumait l'atmosphère. Des débris tombaient et on entendait gémir les fondations mêmes du château.

Il courut, il atteignit le hall.

Il vit une cape noire se précipiter vers lui, et crut un instant qu'il était sauvé.

Mais ce n'était pas Potter. C'était Runcorn. Il courut tout de même vers le Surveillant Major qui levait sa baguette. Une nouvelle explosion dans son dos le projeta contre son corps massif, et tous les deux tombèrent à la renverse.

Un autre Surveillant accompagnait le Major : Foley. Il cria « Spero Patronum » d'une voix chevrotante, et une fumée argentée sortit de sa baguette. Il cria à nouveau : « Merde ! Merde ! Spero ! Spero Patro… »

Quelque chose le projeta en arrière, et son corps heurta violemment le mur. Quand il s'effondra au sol, il tomba comme une masse, inconscient.

« SPERO PATRONUM ! » Le Major avait hurlé. Une espèce de pieuvre argentée de plusieurs mètres d'envergure apparut. La créature étendit ses tentacules. L'un d'eux s'enveloppa autour de la cheville du Surveillant assommé et le tracta sur le sol jusqu'à le ramener à elle, tandis qu'un deuxième s'enroulait autour de la taille de Drago et le tirait en arrière. Le prisonnier était parvenu à se redresser, il tomba à nouveau.

Il se retrouva à quatre pattes à côté de Foley. Il vit le sang sur son crâne, dans ses cheveux, les lèvres qui bleuissaient déjà… Il tâta le cou à la recherche d'un pouls, mais ses mains tremblaient tellement qu'il était incapable de sentir quoi que ce soit. Il baissa son oreille vers la bouche pour écouter son souffle, mais n'entendit que le vacarme du Détraqueur qui détruisait tout. Ce n'était pas normal. Ils étaient censés s'attaquer aux hommes, pas aux choses matérielles ! Leur pouvoir était censé être psychique, pas physique !

Il fallait absolument soigner le Surveillant. Paniqué, Drago lui fouilla les mains, mais l'homme avait lâché sa baguette.

« Je ne peux pas le soigner ! hurla-t-il, paniqué. Je ne peux pas… » Il leva les yeux à la recherche de la baguette.

Il vit que la pieuvre se tenait entre lui et le Major…

Et le Major entre la pieuvre et le Détraqueur.…

L'homme se tenait encore droit, mais son corps tremblait. Le bras qui brandissait sa baguette était crispé et agité de convulsions. L'un des tentacules de la pieuvre flottait encore doucement devant lui, le protégeant vaguement contre le Monstre, mais la plupart de ses autres tentacules pendaient lamentablement au sol. Ceux qui protégeaient Drago et le blessé étaient encore solides et vifs.

Pour la première fois depuis le début de l'attaque, Drago regarda réellement le Détraqueur.

Il n'avait jamais rien vu d'aussi horrible.

Il n'avait pourtant pas changé : Toujours la même silhouette haute et maigre, flottant au-dessus du sol. La robe noire était déchirée, trempée, agitée comme si des vagues continuaient de la malmener. Ses mains grises et décharnées étaient écartées de chaque côté de son corps, paumes vers les humains. Elles étaient peut-être dans un état légèrement pire que lors de leur précédente rencontre : Comme si des créatures marines avaient tenté de les grignoter. La chose qui suintait des blessures était noire et épaisse comme du pétrole.

Aussitôt que Drago posa ses yeux sur lui, il eut l'impression que le Détraqueur le fixait à son tour. Un infime mouvement au niveau de la capuche.

Pendant une seconde, Runcorn parut regagner en puissance et le tentacule qui s'élevait devant lui se redressa… Mais le Détraqueur eut un mouvement vers l'avant, et le bras de la pieuvre retomba au sol, tandis que l'homme chutait sur les genoux.

Drago se dégagea du tentacule et des ventouses argentées qui s'étaient collées à lui. Il saisit Foley sous les épaules, et sans lui accorder un regard – Merlin, faîtes qu'il ne soit pas mort – le traîna pour le rapprocher du Major tremblant.

La pieuvre sembla reprendre en vigueur en se trouvant moins écartelée, mais Runcorn ne se redressa pas. Les mâchoires serrées, il continuait de brandir sa baguette, et cela semblait lui prendre toute sa force.

Drago fouilla nerveusement les lieux des yeux, à la recherche d'une issue, d'une solution, d'un moyen de défense. Il y avait des débris partout, de la poussière… La porte par laquelle il était arrivé avait été pulvérisée. Au plafond, le lustre pendait sur le côté en se balançant, n'étant plus retenu que par la moitié de ses chaines. Sur le sol, deux traînées de sang. Il avait provoqué la première en déplaçant le corps – Non, en déplaçant le Surveillant ! – tandis que la seconde menait au mur sur lequel il avait été projeté, et… Là-bas ! La baguette !

« VA-T-EN ! hurla la voix de Runcorn, le faisant se retourner. VA CHERCHER DE L'AIDE ! »

Drago crut que le Major s'adressait à lui, mais il vit rapidement qu'un autre homme avait pénétré les lieux. Le Surveillant Shesh. Il semblait abasourdi et n'avait même pas levé sa baguette. Il regardait le Détraqueur comme si c'était la première fois qu'il en voyait un.

La créature tourna doucement vers lui…

C'était le moment.

« SHESH ! » Drago entendit le cri de Runcorn en courant vers la baguette abandonnée. Il glissa et dérapa en y parvenant, referma ses mains sur le bout de bois… « MALFOY ! ACCIO MALFOY » Il se sentit brusquement tiré vers le Major par une force invisible, mais le sortilège d'attraction n'était pas conçu pour déplacer les corps vivants, et la force s'évanouit aussi rapidement qu'elle était apparue. Il entendit toutefois un bruit brutal dans son dos et vit, par-dessus son épaule, que le Détraqueur lui avait foncé dessus. La créature s'était déplacée à une telle vitesse qu'il avait heurté le mur dans son dos et que celui-ci avait été détruit.

« Spero Patronum ! » La voix de l'Inuit. Le lièvre argenté apparut, et au moment même où le Détraqueur se redressait et se retournait, le petit animal sauta. Il traversa la poitrine de la créature noire qui se tassa sur elle-même et émettant le même cri inhumain qu'il avait poussé lors de son combat contre Potter. Le petit Patronus fit demi-tour pour attaquer de nouveau, mais déjà, il était horriblement affaibli : C'était comme si la fourrure spectrale avait été arrachée, et l'animal ressemblait désormais à un gibier dépiauté, avec un œil pendant hors de l'orbite. Il sautillait cependant toujours de la même façon, sans sembler souffrir.

La pieuvre était encore là. Drago courut pour rejoindre le Major en serrant la baguette contre son cœur. Il vit la faible lueur argentée du Patronus dans son dos s'éteindre en même temps que le Surveillant Shesh s'effondrait à son tour.

Runcorn avait toujours sa baguette tendue vers le Détraqueur, mais son visage et sa main libre étaient dirigées vers le nouveau blessé. Drago vit sa bouche s'agiter et le corps tressaillir et bouger sur le sol, et devina que le Major tentait à nouveau d'attirer l'homme vers lui. Un tentacule s'étirait dans la même direction.

Un choc dans son dos le fit tomber. Il se retourna, et tout en entendant Runcorn crier, il lança, sans réfléchir, le seul sort dans lequel il excellait et qu'il était capable d'effectuer sans baguette :

« LEGITIMENS ! »

Il vit cinq flashs lumineux, puis revint immédiatement au milieu du grand hall.

Devant lui, le Détraqueur semblait toutefois s'être arrêté. Il avait de nouveau levé la main vers lui.

Drago rampa convulsivement en arrière, jusqu'à se sentir alpagué à nouveau par un tentacule argenté. Il glissa jusqu'à Runcorn et Foley. Dès qu'il heurta le corps immobile du blessé, il baissa la baguette vers lui – Merlin, Morgan, Serpentard, sa peau était si blanche – quelles formules avait prononcé Nguyen sur le corps de Jugson, déjà ?

« Calvaria reponam ! Cerebrum reponam ! Moveo tardius ! »

Un nouveau bruit d'explosion, de nouveaux cris. La voix de Runcorn, à son oreille : « PROTÉGEZ SHESH ! OCCUPEZ-VOUS DE… ! » Encore un fatras, encore des cris. Un sanglot désespéré.

Drago ne pouvait pas ouvrir les yeux.

« Calvaria reponam ! Cerebrum reponam ! Moveo tardius ! »

Il n'était même pas sûr de sa prononciation…

Il sentit le tentacule contre son ventre s'amollir puis tomber sur le sol.

« SPERO PATRONUM ! »

Enfin, la voix de Potter éclata.


Le saviez-vous ? La pieuvre fait partie de ces animaux qui meurent pour permettre à leur progéniture de naître... Quand il a fallu choisir un Patronus pour ce brave Runcorn, je n'ai pas hésité une seconde. Bon, si : j'ai cherché s'il existait un animal mâle qui soit aussi dévoué à ses petits, mais je n'ai pas été convaincue par les résultats obtenus. Et puis j'aime les pieuvres, alors j'ai fermé tous mes onglets et décidé que je n'hésiterais pas une seconde de plus ! :D
Si vous vous demandez d'où vient la mauvaise foi de Drago, c'est entièrement basé sur mes propres justifications a posteriori XD

(Et oui, étant donné le manque de courage de Drago, ça me semble assez évident que pour lui, l'Epouvatard est 100x plus effrayant que le Detraqueur XD)