Guest : oooooh, je peux, et je me fais même un plaisir de finir mes chapitres comme ça èvé *évil laugh*

77Hildegard : Désolée, j'avais loupé ton commentaire précédant !
Pour Harry, il va faire comme d'habitude : Un peu de chance et beaucoup de volonté !
Pour ma fin de chapitre, j'assume XD

colibri842 : Johnson n'est pas un cracmol : il est "quasi-cracmol", juste tellement mauvais en magie qu'il n'a pas été accepté à Poudlard, et que le peu qu'il sait faire lui vient uniquement de ce que sa vieille moman lui a enseigné, et d'ailleurs, dans le chap 68, il parvient tout de même à faire de la fumée de patronus
Mais il espère pouvoir unir son patronus informel avec celui de sa mère, plus douée que lui, en pariant sur le fait qu'il est tellement mauvais que madame J devrait pouvoir pouvoir profiter de sa (maigre) puissance pour améliorer le sien, un peu comme harry avait réussi à le faire en utilisant les patronus informels de drago et foley...
J'ai un chapitre écrit où je répète ça, mais je vais modifier pour rendre un peu plus clair ! Merci pour cet avis ! :D Ca me confirme que c'est nécessaire de récapituler tout ça !


Contrairement à Potter, les obligations de Drago n'étaient pas soumises à un emploi du temps strict, ce qui était par ailleurs la raison pour laquelle ses absences l'inquiétaient tellement : Les rendez-vous de Cheminette avec le Ministère, par exemple, ne lui laissaient pas l'occasion de s'organiser correctement, et quand ils tombaient pendant la rédaction d'un procès-verbal avec un Brigadier, et bien le Ministère primait.

Ça avait été le cas, ce matin-là. Il avait été occupé avec Johnson, mais avait dû lui demander de venir l'aider à actionner la Cheminée du Grand-Hall, puis à faire le pointage des denrées livrées, puis à acheminer tels aliments aux cuisines, tels autres au laboratoire de Nguyen, telles fournitures ailleurs…

Johnson avait été très froid avec Drago quand celui-ci avait abandonné sa vieille mère avec Carrow lors de la première émeute. Son comportement discipliné durant la seconde l'avait de nouveau mis dans ses bonnes grâces. Ça, et les remontrances de Madame Johnson, qui semblait considérer que les deux jeunes hommes se devaient d'être amis, puisqu'elle les appréciait tous deux.

Johnson était revenu, en fin d'après-midi, épuisé, pour finir la rédaction du compte-rendu entamé le matin même. Le corridor 3 était l'un des moins turbulents du Château : Lucius Malfoy et Antonin Dolohov semblaient avoir trouvé un terrain d'entente, ou se livraient en tout cas une guerre froide, silencieuse et patiente. Aucune bagarre, aucun blessé, trois avertissements tout de même pour insulte à gardien, deux armes blanches découvertes…

Drago notait, consciencieusement.

« Le retour de Monsieur Rockwood est prévu demain pour le repas du midi », annonça Johnson.

La plume à Papote s'immobilisa.

« Est-ce bien raisonnable ? » demanda Drago. Il évitait habituellement de donner son avis, mais étant donné la situation…

« Oui, affirma le Surveillant en échange. Monsieur Rockwood fera un excellent baromètre pour prédire les prochains mouvements de contestation. »

Drago hésita un instant, puis hocha la tête et reprit sa prise de notes. Il s'étonnait de la clairvoyance du jeune Brigadier, et finissait presque par se dire qu'il faisait un meilleur Surveillant que ne l'avait été Waren.

Johnson poursuivit son rapport, jusqu'à ce que sa voix ne s'éteigne doucement.

Drago leva la tête, étonné, pour découvrir le visage de Johnson perdu dans ses pensées, les yeux contemplatifs dirigés vers l'océan. Drago attendit quelques secondes avant de se racler poliment la gorge pour le rappeler à l'ordre, mais le son n'eut aucun effet.

« Surveillant Brigadier, l'interrogea-t-il, est-ce que… » Mais sa question se termina dans un glapissement d'effroi quand une main fraiche et humide se plaqua contre son épaule.

Il se retourna en sursaut, et découvrit, éberlué, la Selkie qui se tenait dans son dos. Elle avait sa forme humaine, était trempée, et elle éclata de rire en voyant son air stupéfait.

« Viens ! ordonna-t-elle joyeusement. Je t'ai trouvé un morse ! »

Drago resta bouché bée quelques secondes, puis son regard dériva de nouveau vers Johnson, qui l'ignorait complètement, et vers le reste des personnes présentes, qui ne lui prêtaient pas plus d'attention.

Elle éclata de rire à nouveau :

« Ce que tu peux sentir fort, quand tu as peur ! Ça doit être épuisant, non ? De vivre comme ça dans la crainte permanente ? »

Drago hésita… Il ne pouvait pas nier qu'il était toujours à deux doigts de se faire dessus quand elle était dans les parages. Étant donné la non-réaction de ses compatriotes humains, il semblait évident que la Créature avait invoqué une espèce de charme d'invisibilité autour d'eux. Si elle décidait de l'abattre ici même, au milieu de la foule, il n'était pas sûr que quiconque s'en rende compte.

« Il est amusant, lui aussi », annonça-t-elle en baissant les yeux vers Carrow.

Drago suivit son regard.

En effet, le prisonnier serait peut-être l'unique témoin de la scène : Il semblait le seul à les regarder vaguement.

La Selkie se lécha les babines.

« Il… Il ne faut pas, marmonna Drago. Il est comme moi : Il a le droit de rester sur la plage.

– Sa robe est grise, rétorqua la Selkie.

– Oui mais il…

– Et il n'a pas de baguette », ajouta-t-elle en contournant Drago pour s'accroupir face à Carrow dont le regard la suivit quelques pas avant de revenir sur Drago.

« C'est parce qu'il… »

La Selkie redressa la manche du détenu, révélant la Marque des Ténèbres, presque invisible sur son bras à lui, plus mat et poilu :

« Ah, et il porte même la Marque ! Tu vois bien que j'ai le droit ! » jubila-t-elle en fixant de nouveau Drago, de la gourmandise plein les yeux.

Drago hésita, puis, pour gagner du temps, il répéta :

« Tu as trouvé un morse ?

– Oh, oui ! s'exclama-t-elle en se redressant. Viens ! Je l'ai tué il y a juste quelques heures, alors il est encore bien frais. Ou plutôt, il est encore tout chaud ! »

Et elle rit de nouveau à sa plaisanterie en saisissant Drago par la main pour l'emmener à sa suite.

Drago trébucha mais se força à la suivre en étudiant ses possibilités d'action : Il pouvait hurler. Il pouvait fuir et foncer dans quelqu'un. Il pouvait ordonner à Carrow de… De quoi ? Il pouvait… Il pouvait…

Il se retrouva devant le cadavre imposant et répugnant d'un morse grisâtre et fripé, avec d'effrayantes défenses, plus grandes que l'avant-bras et la main tendue de Drago.

La Selkie le lâcha pour aller s'emparer de l'énorme tête de l'animal, la faire danser de droite à gauche, et chantonner d'une grosse voix grave :

« Mes défenses ne m'ont pas été très utiles, mais ma graisse, oh oui, elle va bien te servir ! »

Drago grimaça en se rappelant qu'il avait affirmé à la Selkie, lors de leur dernière rencontre, qu'il était d'accord pour se nourrir du gras de l'animal qu'elle lui ramènerait et enduire son corps avec le reste. Étant donné la masse de l'animal, il y aurait de quoi le tartiner plusieurs fois.

Il ne put s'empêcher d'émettre un ricanement confus.

Il vit alors la Selkie utiliser ses ongles tranchants pour ouvrir l'animal en deux, libérant un nuage de vapeur dans l'air. Il l'observa faire, affreusement fasciné. Les illustrations hideuses de ses manuels d'Anatomie Comparée, celles qui avaient hanté nombre de ses cauchemars d'enfance, semblaient prendre vie et s'agiter devant lui.

« Déshabille-toi », ordonna la Selkie, concentrée sur sa tâche.

« C'est hors de question, répondit-il aussitôt.

– Ne raconte pas de bêtise. Ça ne servirait à rien d'étaler le gras sur tes… » Elle hésita en examinant la tenue de Drago, puis se décida sur : « … couches ! Enlève-les toutes !

– Non », répéta-t-il, sûr de lui. Puis il poursuivit sur le même ton : « Carrow, l'homme là-bas. Il ne faut pas le manger. Il est comme moi : il a le droit, pour le moment. »

La Selkie plissa les yeux et fronça les sourcils en suivant la direction indiquée, comme si elle avait déjà oublié son envie de dévorer le détenu. Quand elle se redressa, Drago remarqua qu'elle avait à nouveau sa silhouette de femme enceinte, avec le ventre exagérément gonflé et tendu. Une bonne chose : La faim ne la tenaillait apparemment pas.

« Je ne pourrais pas le reconnaitre, déclara-t-elle. Il ressemble trop aux autres.

– Je pourrais lui raser le crâne. Tu le reconnaîtrais, alors. Non ?

– Non, il y a trop d'humains qui perdent leurs cheveux. »

Drago se mordilla les lèvres, cherchant un autre élément physique qui pourrait différencier Carrow de la masse des prisonniers. Étant donné que sa blessure sur la joue ne semblait pas un élément pertinent aux yeux de la Selkie, c'était difficile. Elle retourna à sa tâche en sifflotant entre ses dents.

« Il y a aussi les petits enfants, reprit-il d'un coup. Les petits enfants, ils font cette taille-là. Il ne faut pas les manger.

– Je sais, maugréa-t-elle. Vous voulez toujours protéger les bébés. C'est ridicule : Certains ne savent même pas parler ! Mais je sais. De toute façon, je n'aime pas les petits. Ils sont mous et peu nourrissants. Je ne mange les petits que quand j'ai vraiment faim. »

Drago ferma les yeux, réfléchit, puis reprit :

« Carrow. L'homme qu'il ne faut pas manger. Si je changeais ses vêtements, tu le reconnaitrais ? Je ne peux pas lui mettre de noir, évidemment, mais du blanc ? Tu reconnaitrais le blanc ? »

Elle soupira puis vint lui présenter une espèce de longue frite de gras bloblotant, blanche, mais colorée par des trainées de sang. Drago recula d'un pas.

« Mange, ordonna-t-elle.

– Non, répondit Drago.

– C'est délicieux ! » affirma-t-elle en lui collant l'aliment juste sous le nez dans un geste rapide qui le fit de nouveau reculer nerveusement.

« Je n'en doute pas, mentit-il avec aplomb. Est-ce que tu sais ce qu'est le blanc ? »

Elle roula des yeux comme s'il était stupide.

« Bien sûr que je sais ce qu'est le blanc. Mais non, ça ne suffira pas. Tout le monde peut porter du blanc ! Mange.

– Tout le monde peut également porter du gris.

– Très bien, abandonna-t-elle. Tu sais quoi ? Tu n'as qu'à lui étaler une goutte de ton sang au milieu du front. Comme ça, je sentirai ton odeur sur lui, et je saurai qu'il est à toi. Ça te va ? Non, ça ne va pas. Est-ce-que saigner aussi te fait peur ? »

Drago cligna des yeux et avala sa salive.

« Oui, admit-il. Mais d'accord. On va faire ça.

– Bon. Mange maintenant. »

Drago hésita à nouveau en considérant la chose répugnante qui se présentait devant lui. S'il fallait en passer par là, c'était un petit sacrifice pour assurer la survie de Carrow et des enfants. Il tenta tout de même de négocier :

« Un bout plus petit alors. Comme ça. Pour goûter. »

Elle soupira à nouveau et découpa un morceau de gras de la taille d'une cerise, qu'elle tendit à Drago.

Il renifla la chose avec appréhension, et sentit une odeur puissante de sang et de viande crue. Il prit une grande inspiration, ferma les yeux, ouvrit la bouche, et glissa la nourriture sur sa langue.

C'était évidemment répugnant : Il avait l'impression de mâcher une espèce de beurre rance et caoutchouteux. Il parvint cependant à déglutir, puis il ouvrit la bouche et tira la langue vers la Selkie, comme lorsqu'un homme voulait vérifier qu'il avait bien avalé tout son sperme.

A cette pensée, il se dit que cette nouvelle expérience n'était pas si affreuse que cela, après tout : Rapide et non douloureuse. Un peu moins humiliante, également.

« C'est bon, hein ? s'exclama la Selkie d'un ton joyeux. Attends, je t'en prépare un autre bout ! » Elle tripota son morceau de gras, mais s'interrompit soudain quand un cri résonna sur la plage :

« MALFOY ?! OÙ EST MALFOY ?! »

Potter se tenait devant sa petite table et retournait les documents, cherchant la note qui indiquait habituellement son absence. Il était hors de lui. Il y avait des gens autour de lui qui soit essayaient de le raisonner, soit étaient trop choqués ou surpris pour réagir.

« Merde, merde, merde ! » s'écria Drago en oubliant la Selkie et en se précipitant aussitôt vers le Sorcier. Il sentit qu'il quittait le charme de dissimulation de la Selkie à l'instant où ce fut le cas, comme si ses oreilles se débouchaient d'un coup.

C'était sa faute. C'était entièrement sa faute : Il n'avait pas pensé à laisser un petit mot, il s'était éloigné sans réfléchir, sans prévenir personne, sans songer un instant à Potter. Il l'appela aussitôt :

« Potter ! Je suis là, je suis… »

C'était sa faute, et la punition fut immédiate : Potter lui infligea une gifle si puissante qu'il fit un pas de côté. Il resta ensuite immobile, assommé, presque incapable de comprendre ce qu'il venait de lui arriver.

Il entendit Potter continuer à hurler, et se sentit trainé par la manche jusqu'à sa chaise où il fut planté de force :

« JE T'AI DIT DE RESTER VISIBLE ! C'EST SI DUR A COMPRENDRE ?! TON CUL VISSÉ ICI ! C'EST SIMPLE, NON ? QUAND EST-CE-QUE ÇA RENTRERA DANS TA PUTAIN DE PETITE TÊTE ?! »

Il reçut même une taloche sur le crâne, comme pour lui indiquer l'organe en question.

Drago resta immobile, tremblant, perdu. Potter poussa un cri rageux, puis reparti dans le château.

Drago entendit du bruit autour de lui : Des cavalcades pour poursuivre le Sorcier, des murmures, des interrogations… Il entendit tout ça, mais ne vit rien : Il garda les yeux obstinément baissés sur les parchemins en désordre qui recouvraient sa petite table pliante.

Il les prit pour faire un beau tas bien net en réfléchissant à ce qu'il lui fallait faire pour ne pas envenimer les choses. Rester calme. Rester digne. Ne pas surréagir. Ne pas agir impulsivement. Ne pas se lever et rejoindre Potter. Reprendre le travail. Calmement. Il respira profondément. Il vit que ses mains tremblaient, et il réorganisa ses documents pour se donner une contenance.

Ne pas se donner en spectacle.

Il entendit un petit claquement sec, et vit quelque chose rebondir sur la table. Quelque chose de petit et de dur. Il reconnut une dent ensanglantée. Il porta la main à la joue qui venait d'être frappée, et sentit les dents osciller sous la caresse et tomber en paquets tintant sur le métal de la table. Quand il ramena sa main à lui, il s'aperçut de son bandage autrefois blanc et sale était rouge.

Bien.

A quelque chose malheur était bon.

Si il pouvait reprendre une apparence humaine grâce à cette gifle, alors il n'avait pas à se plaindre. Il fit glisser son index sur sa joue, jusqu'à le recouvrir de sang, puis posa son doigt au milieu du front de Carrow.

Une pierre, trois coups.

Il ôta ensuite le bandage désormais souillé de sa main blessée, et observa le résultat.

Potter lui avait affirmé, il y a une éternité de cela, que le membre était de nouveau visible sans crainte de vomir. Nguyen lui avait confirmé, plusieurs jours plus tôt, qu'il pouvait laisser la chose à l'air libre.

Les deux hommes lui avaient menti.

Il était difficile de déterminer en quoi exactement la repousse était répugnante et anormale : Le nombre de doigts et de phalanges était correct et la couleur de la peau était à peine plus rosée que le reste de son épiderme. Il y avait même cinq ongles bien formés, peut-être un tout petit peu trop longs, mais avec de jolies lunules blanches et régulières en forme d'amandes étroites.

Il y avait toutefois quelque chose de malsain, de dérangeant dans ce membre neuf.

Drago mit un moment à comprendre que c'était la forme des doigts qui n'allait pas : Ils étaient droits et réguliers, lisses, comme s'ils appartenaient à quelqu'un d'autre.

Dès qu'il serait tranquille, il lui faudrait les tordre et les casser pour qu'ils retrouvent une forme normale.

Il aurait dû manger davantage de gras.

Il mourait de faim.


Elles vous avaient manqué, ces italiques ?

J'ai du visionner pas mal de vidéos d'équarrissage de baleines et autres joyeusetés pour m'assurer de ce à quoi le "blubber" des mammifères marins ressemblait... C'était moins sanglant et écœurant que ce à quoi je m'attendais, mais je me suis quand-même assez rapidement lassée, alors s'il y a des connaisseurs qui veulent rectifier les choses, je suis toute ouie XD J'ai lu que le gout n'était pas si affreux que ça, proche d'une saveur d'huile de noix... Mais je doute que Drago serait d'accord XD

(et oui, quand Drago réfléchit à ce qu'il pourrait faire pour échapper à la Selkie, à aucun moment ne lui vient l'idée d'utiliser sa baguette. Tsss...)