Sources: Le Bossu de Notre-Dame de Paris, Pocahontas, Raiponce, la Petite Sirène, la Planète au Trésor, les Cinq Légendes et l'autre Disney mystère!

Couples: À découvrir!

Résumé: Après les événements survenus à Paris, Améthyste, accompagné des Lopez et des Jumeaux de Châteaupers profitent d'une paix amplement méritée!

Mais la mission d'Améthyste n'est pas terminée pour autant et bien qu'il soit heureux d'avoir retrouvé deux de ses meilleurs amis il n'empêche que la route est longue jusqu'au jour où le Malin périra! Et ce, de façon définitive!


Note de l'auteure: Bonjour/Bonsoir tout le monde! Après Pocahontas, je voudrais adresser un tonnerre d'applaudissement à Dina, ma sœur de cœur, qui a fait un travail de titan afin de m'aider dans l'écriture de cette fiction en suant sang et eau sur un deuxième Disney. Sur ce, je vous souhaite une chouette lecture!

PS: En relisant quelque-unes de tes reviews, Law', je me suis rendue compte de certaines erreurs! Je les ai entre-temps corrigées! Merci pour tes remarques!

Chapitre 1

Deux jours après la triple cérémonie, Améthyste présente ses excuses à Phoebus et Quasimodo, leur expliquant que ce n'est pas un manque de confiance vis-à-vis de leurs personnes, mais il ne savait pas comment leur expliquer.

-Il est vrai que je t'aurais pris pour un fou, mais Bernard, pardon Bao, et votre amie Lily ont su répondre à nos questions. Quand je pense que presque toute ma famille est au courant...

Pas toute. secoue de la tête Améthyste. Seuls votre père, Philippe et vos trois plus jeunes sœurs ignorent ce que votre mère et le reste de votre fratrie savent.

-Améthyste? Je m'interroge sur un point: N'est-il pas possible que la religion catholique puisse coexister avec la croyance de Mère Nature?

À vrai dire, je l'ignore. hausse des épaules l'envoyé de Mère suppose que oui car je me souviens vaguement que mon grand-père m'avait raconté que pour reconnaître les différents pratiquants il fallait reconnaître leurs habits. Je ne suis pas un spécialiste de mode, mais je suppose que les différents croyants ont leurs propres types de vêtements. C'est ce que j'avais expliqué à Abraham lorsqu'il m'avait posé la même question.

-Ça serait tellement plus simple si les gens pouvaient s'entendre.

-Ça, mon cher ami. soupire Phoebus, une main sur l'épaule de Quasimodo. C'est un doux rêve.

Peut-être pas. réfléchit Améthyste. Si à mon époque les religions du monde s'entendaient bien, je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas possible actuellement?

Que pensez-vous du culte de Mère Nature? Voulez-vous vous joindre aux Lopez, Madame Sanchez, Bao, les Powathans et moi?

-J'ai été baigné dedans jusqu'à mes six ans. répond Phoebus. Je pense que je vais y revenir, mais j'ai besoin de temps pour y réfléchir. Et toi Quasi'?

-Moi aussi. acquiesce le sonneur de cloches. Frollo a forgé ma foi catholique, je ne pense pas l'effacer aussi facilement.

Malheureusement, Quasi' a amplement raison.

Lorsque les Lopez et Kocoum les rejoignent, Améthyste leur raconte l'entrevue avec les Moires.

Étonnamment, Rubis et Ruben ne disent rien contrairement à leurs enfants qui refusent d'imaginer d'être séparés de leur père.

Ça ne me plaît pas non plus, mais on ne peut pas aller contre leur volonté. Encore plus lorsqu'elles nous donnes un coup de main non-négligeable. Que décides-tu?

-J'accepte.

-Papa, non!

Posant une main sur chaque épaule de ses enfants, le visage sérieux, Ruben reprend la parole:

-Écoutez-moi les enfants: Ça ne me plaît pas d'être loin de vous et de votre mère, mais cet entraînement me sera bénéfique pour mieux vous protéger.

-Mais Frollo est mort! s'exclame la jeune fille. Et on ignore à quel moment le Malin va se manifester, alors pourquoi partir aussi loin?

Plus tôt Ruben apprendra un niveau supérieur dans sa maîtrise du feu, plus tôt il reviendra en France.

Voyant le visage des enfants Lopez se marquer par la peur, Phoebus prend sa bien-aimée contre lui alors que Quasi' fait de même avec Esmeraldo.

-Le Malin se manifestera, mais il ne faut pas vivre dans la peur. déclare-t-il avec douceur. Il faut vivre l'instant présent.

-Phoebus a raison. acquiesce Quasimodo. Vous ne devez pas laisser la peur t'envahir.

Devant les arguments des deux hommes, le frère et la sœur baissent la tête, vaincus.


Janvier 1481 dans la lointaine Chine.

Mulan se prélasse dans son lit. Elle médite doucement sur la dure et éprouvante journée à venir. Pensivement, elle caresse les boucles d'oreilles qu'elle avait reçu il y a quelques années plus tôt, le soir de ses six ans plus précisément.

Ses boucles d'oreilles ne sont pas très voyantes, mais Mulan est une jeune fille qui n'aime pas attirer l'attention sur elle. Autant dire que ses bijoux la représentent assez bien car ils sont petits, une labradorite taillée en une forme carrée.

Quelques jours auparavant elle apprit par ses parents qu'elle va participer à la prochaine session avec la Marieuse. Une mystérieuse voix, qui s'était présentée comme étant Mère Nature, lui avait murmuré à l'oreille que ces bijoux la protégeraient, l'aideraient et lui serait utile, à condition qu'elle ne les enlève jamais.

Elle relit une dernière fois les notes qu'elle vient d'inscrire sur son bras, corrigeant une ou deux inscriptions, avant que le champ du coq ne la fasse sortir en urgence de son confortable cocon.

Elle a encore ses tâches ménagères à effectuer avant de devoir rejoindre les habilleuses pour sa rencontre avec la Marieuse. Elle installe sur Petit frère, son chien, tout l'attirail nécessaire qu'elle a inventé pour pouvoir nourrir les poules, retourne en courant dans sa chambre s'habiller rapidement, puis se rue dans la cuisine. Elle a oublié de préparer le thé médicinal de son père.

Elle court alors, avec le thé, vers l'autel de ses ancêtres, où elle est persuadée que son père est en train de prier pour sa réussite d'aujourd'hui. Malheureusement, distraite par Petit frère, elle ne voit pas son père sortir de l'autel. Celui-ci rattrape in extremis la théière, mais la tasse se fracasse sur le sol. Heureusement, Mulan, habituée à sa propre maladresse, a prévu une tasse de rechange.

Elle tente de rassurer son père, tant bien que mal, sur la rencontre à venir avec la Marieuse. Elle fera tout son possible pour défendre et préserver l'honneur de sa famille. Il doit la croire et elle aussi, sinon tout est perdu. Elle est déjà assez nerveuse comme cela, autant ne rien empirer. Le stress la rend encore plus maladroite.

Elle est sortie de son babillage par Chih Nii, sa sœur adoptive et accessoirement meilleure amie et confidente. C'est elle qui a un jour trouvé cette jeune femme, plus âgée qu'elle, aux cheveux roux et aux yeux vairons noirs et bleus, errant sur le marché alors qu'elle n'était qu'une petite fille de presque 6 ans. Elle était seule. Elle n'avait pas été officiellement adoptée par les Fa, mais c'était tout comme pour tous les membres du village, puisqu'ils l'avaient prise sous leur aile.

-Mulan! Dépêche-toi, nous n'avons plus beaucoup de temps! Tu vas être en retard!

-J'arrive!

-Tu penses que les habilleuses te laisseront garder le don de Mère Nature ? demande Chih Nii, tandis qu'elles se lançaient vers les écuries.

-Tu m'as dit que je ne devais pas les retirer. Que je devais suivre les conseils de cet... être immatériel.

-Tu peux juste l'appeler « Mère Nature », tu sais? rit Chih Nii. Elle ne va pas t'attaquer. Elle est bienveillante.

-Je ne sais toujours pas d'où te vient cette croyance en elle et non envers les ancêtres.

-De phénomènes semblables aux tiens. Et justement, tu devras batailler ferme avec les habilleuses pour les garder.

-Ne me le rappelle pas.

-Ne t'en fais pas. Je te soutiendrais. Je dirai même à grand-maman que ce sont tes boucles d'oreilles porte-bonheur, cela la mettra de notre côté pour que tu puisses les conserver. Superstitieuse comme elle est.

Elle adresse un clin d'œil à Mulan, qui éclate de rire. Elles sautent sur leur monture respective pour se lancer au galop. Quand elles parviennent à la ville, la rue des habilleuses est entièrement saccagée. Mulan saute gracieusement de Khan, se présentant fièrement devant sa mère. Cette dernière, mécontente, n'écoutant aucune de ses explications, la pousse vers la demeure des habilleuses. Chih Nii suit plus doucement derrière.

Comme Mulan l'envie de ne pas avoir à passer par cette horrible épreuve. Cependant, elle n'envie pour autant pas la place de Chih Nii. En effet, si celle-ci évite l'épreuve d'avoir à passer devant la Marieuse, cela se fait au dépend de son bonheur. En effet, Chih Nii avait révélé, quand les parents Fa avaient voulu la faire passer peu après qu'elle ait trouvé sa place dans l'humble demeure de sa nouvelle famille, le pourquoi de ses nombreux refus.

À l'époque la jeune fille, Chih Nii avait 17 ans, avait expliqué qu'elle était déjà fiancée et presque mariée à un homme qu'elle aimait là où elle avait vécu avant. Mais ils ont été attaqués, ayant dû fuir. Ils ont été séparés. Chih Nii ignorait encore s'il était vivant. Son cœur est encore trop meurtri de la perte, pour ne serait-ce qu'envisager un nouveau mariage. Ses parents avaient pensé à une attaque de Huns, Mulan n'en était pas aussi sûre, mais n'avait jamais rien dit.

Commence alors, pour Mulan, la longue torture de se faire pomponner, chaque femme lui martelant à quel point elle doit réussir pour pouvoir se marier dans l'honneur et ainsi assurer celui de sa famille. Elle endure le tout en silence, ne voulant pas décevoir sa mère et sa grand-mère, venues la soutenir. Cependant, elle batailla ferme, avec le soutien de Chih Nii, et parvint à conserver ses boucles d'oreilles, plutôt que celles que les quatre femmes voulaient lui donner. À la fin, sa grand-mère lui transmis même des porte-bonheurs supplémentaires. Tous ces préparatifs l'ont cependant mise en retard. Mulan se précipite pour rejoindre ses camarades, déjà en marche vers chez la Marieuse.

Chih Nii reste dans la foule aux côtés des femmes Fa. Elle sourit doucement en observant Mulan s'efforcer d'imiter tant bien que mal les autres filles de son âge, s'inclinant avec son parapluie comme elles. Néanmoins, malgré tous ses efforts, Mulan sent qu'elle a commis sa première erreur quand elle répond lorsque la Marieuse l'appelle. À partir de là, tout ne fit qu'empirer. Bien qu'elle parvienne à répondre correctement, grâce à ses notes, les critiques de la femme sur son physique, le criquet qui s'est évadé de sa cage et la Marieuse qui s'est tartinée le visage de l'encre délavée de ses notes enclenchent des catastrophes à la chaîne. Mulan a l'impression qu'une tornade s'est déclenchée dans et autour d'elle.

La catastrophe s'achève avec l'arrière-train de la Marieuse en feu et elle, expulsée de la demeure. La Marieuse se lance à sa suite, vers sa famille, mais Chih Nii s'interpose entre les deux femmes, faisant barrière de son corps pour protéger Mulan de la colère de la grosse femme. Sa plus grande honte survint cependant quand celle-ci, folle de rage, lui crie publiquement que jamais elle n'apportera d'honneur à sa famille. Ces déclarations la frappent comme des gifles et même les répliques cinglantes de Chih Nii à la femme ne lui apaisent pas le cœur.

Elle raccompagne sa famille à la maison, apercevant brièvement son père au passage, mais elle n'a pas le courage de lui faire face. Elle relâche le criquet et part se réfugier dans le jardin. Chih Nii retient sa famille, comprenant qu'elle a besoin d'un moment, seule.

Quand son père la rejoint quelques minutes plus tard et lui adresse de douces paroles de réconfort, Mulan se sent un peu mieux. Pourtant ce léger calme disparait au son du tambour de la ville annonçant la venue d'envoyer de l'armée impériale et le départ imminent de son père pour la guerre, auquel il refuse de se substituer. Ce choix enclenche une humiliation supplémentaire pour elle et une dispute entre eux.

Mais Mulan, plus que quiconque, puisqu'elle effectue pour lui les tâches qu'il n'est plus capable de réaliser à la maison en raison de sa blessure, sait à quel point son père est incapable de se battre. La tentative défectueuse qu'il fit avec son épée et le désespoir de sa mère qu'elle entrevoit forgent sa décision :

Elle va prendre la place de son père.

Alors qu'elle sorte de sa chambre pour se préparer, elle se heurte à Chih Nii.

-Je sais ce que tu prévois de faire.

-Je ne vois pas ce que tu veux dire.

-Tu souhaites prendre la place de père au sein de l'armée impériale. Tu veux aller te battre à sa place.

-Si tu es là dans le but de m'en dissuader, tu peux retourner te coucher. Ma décision est prise.

-Je ne suis pas là pour te détourner te ton projet, Mulan, au contraire.

Mulan se fige, perplexe.

-Quoi?

-Je comprends ton choix. À ta place, je ferais de même. S'il y avait une seconde armure quelque part dans la maison, je t'accompagnerais, même. Mais il n'y en a qu'une. Alors tout ce que je peux faire est d'assurer que tu puisses y aller et demeurer en sécurité le plus longtemps possible.

-Comment?

-Je vais prier Mère Nature de suivre tes pas, que tu ais quelqu'un avec toi. Je tenterais également ta méthode, avec les ancêtres.

Elles rirent doucement.

-Mais d'une manière plus pratique, je détournerai l'attention, aussi longtemps que je peux, de la famille et des habitants de ton absence. Ils finiront par comprendre, mais j'espère te préserver assez longtemps pour que la nouvelle ne puisse parvenir à ton camp. Cette découverte signerait ta mort. Alors arrange-toi pour t'illustrer au combat avant que cela n'arrive. Cela pourrait t'assurer un certain soutien et une certaine protection, qui pourraient te sauver la vie.

-Merci! chuchote Mulan à l'oreille de Chih Nii en se jetant dans ses bras.

-Allez, file. Avant que le jour ne se lève et que toute la famille se réveille.

Mulan se rend à l'autel, faire une prière auprès de ses ancêtres pour la réussite de son entreprise et surtout de pouvoir en revenir. Elle souhaite au moins réussir quelque chose, pour une fois. Elle se coupe ensuite les cheveux, enfile l'armure de son père, récupérant au passage son avis de conscription, déposant à la place son peigne, partant sur Khan vers le camp militaire.

Au petit matin, elle parvint enfin à ses abords et fit des tentatives boiteuses devant sa monture pour adopter le ton et la posture d'un homme. Elle eut à ce propos la mauvaise impression qu'il se moque de ses efforts. Elle est alors distraite par une petite explosion dans son dos et un mur de flamme qui s'élève.

Il s'avère alors que ses ancêtres et cette Mère Nature lui ont envoyé un Esprit protecteur. Cette dernière a réellement répondu à la prière de Chih Nii. À sa grande déception, cet Esprit protecteur s'avère être un minuscule Dragon de la taille d'un lézard, accompagné d'un criquet familier. Mulan se décide tout de même, finalement, à leur faire confiance. Elle n'a pas d'autres solution de toute manière.

-Euh, excuse-moi? l'interrompit le dragon-lézard dénommé Mushu, avant qu'elle n'ait pu faire un pas vers le camp. Je te rappelle que tu comptes entrer dans un camp remplit d'hommes, te faisant accessoirement passer pour l'un d'eux. Tu penses sincèrement qu'ils vont te croire avec ces boucles d'oreilles?

Portant une main hésitante à ses boucles d'oreilles, Mulan reconnaît son argument, pourtant réticente à les retirer.

-Je ne les enlèverais pas.

-Il faudra bien pourtant. Ôte-moi ces boucles d'oreilles!

Il se tourna brusquement vers le criquet.

-Comment ça, elle ne porte pas de boucles d'oreilles ! Tu es aveugle ou quoi ?

-Tu es en train de me dire qu'il ne les voit pas ?

-Apparemment pas, puisque Monsieur maintient sa déclaration. Tu parles d'un criquet porte-bonheur. Il est à moitié aveugle.

-Je vais les garder alors. Avec un peu de chance, seuls moi et un Esprit magique peuvent les voir.

Avant qu'il ne puisse argumenter, Mulan s'enfonce dans le camp. Elle tente de suivre tant bien que mal les conseils de Mushu pour s'intégrer et passer inaperçue. Cependant, elle a la nette et mauvaise impression qu'elle fait pire que mieux. Celle-ci se renforce quand toute la rencontre dégénère en bagarre générale, interrompue par le capitaine.

Elle tente tant bien que mal de faire bonne figure, mais enchaîne les erreurs. Elle a déjà eu des difficultés à se trouver un nom. Petit détail auquel elle n'avait malheureusement pas pensé. Et Mushu ne lui a pas facilité pas la tâche, ne lui étant d'aucune aide. Mais heureusement pour elle, personne n'avait rien dit sur de quelconques bijoux.

Le lendemain ne commença pas non plus d'une meilleure manière, puisqu'elle a failli être en retard. Malgré les piètres efforts de Mushu pour la rassurer et motiver, la cohabitation avec ses camarades ne se présente pas sous un bon jour. Elle sent même que ces camarades tentent de la faire échouer. Les exercices d'entraînement lui paraissent également insurmontables. Aucun d'eux n'y parvient. Même les encouragements de Mushu ne lui remontent plus le moral.

Elle doit cependant reconnaître que la persévérance de leur capitaine, Li Shang, à les former et donc sa croyance qu'ils peuvent réussir lui a fait forte impression. Tout comme son physique qu'il ne cache nullement en ne portant rien au-dessus de la taille.

Le vent commence à tourner un soir. Lui amenant Khan, Shang l'incite à rentrer chez elle. Il perd espoir. C'est quelque chose qu'elle ne peut pas supporter. Lui, de tous, ne peut pas baisser les bras. Et elle doit faire honneur à sa famille et à son capitaine. Elle ne peut pas échouer encore une fois.

Elle sent de nouveau la tornade souffler dans son cœur, comme chez la Marieuse.

Cependant, cette fois, le vent est plus frais, doux. Elle a l'impression qu'il va la porter cette fois plutôt que tout faire s'écrouler autour d'elle.

Elle saisit alors de nouveau les poids et s'élance sur le poteau. À chaque fois qu'elle glisse, elle sent presque le vent la soutenir, la pousser vers le haut, vers la réussite. Et réussir, elle y parvint : elle décroche la flèche du poteau et l'envoie devant la tente de Shang, se plantant finalement à ses pieds.

Son succès a remotivé l'ensemble du camp. Au lieu de la descendre, ses camarades l'encouragent. Une entente vient de se former et petit à petit vint la confiance et l'amitié avec les autres hommes. Elle reconnaît, néanmoins, dans son for intérieur, que ce qui l'a le plus ravie est le sourire que lui adresse Shang à chaque progrès et la foi qui s'est rallumée dans ses yeux.

Le vent a définitivement tourné.

Le temps passe et un soir Mushu vint lui annoncer qu'elle doit faire ses bagages. Chi Fu, le conseiller de l'Empereur et leur examinateur, a reçu un mot de la part du Général Li demandant du renfort au Col de Tung Shao.

Au matin, ils se mettent tous en marche.

Sur la route, ses camarades déclament et fantasment sur leur idéal d'une femme. Cela lui donne un sentiment de malaise encore jamais éprouvé. Son seul réconfort est d'entendre Shang grommeler à propos de femmes superficielles et sans substance face à la description de ses hommes. Cela signifie-t-il qu'il espère davantage une femme avec des idées et de la personnalité ?

Le moral tombe pourtant bien bas quand ils découvrent brusquement les ruines du camp impérial au col de Tung Shao. Il n'y a plus un seul survivant. Le cœur de Mulan se brise davantage encore quand Shang lui avoue que parmi les victimes devait se trouver son père, puisque c'était ses hommes, son camp et qu'il n'aurait abandonné ni l'un ni l'autre.

Elle suit tristement la troupe, quand Shang décide de remettre tout le monde en mouvement vers le col pour rejoindre rapidement la Cité Impériale et espérer intercepter et arrêter les Huns avant qu'ils n'y parviennent.

Son plan tombe à l'eau quant suite à une énième dispute entre Mushu et Criquet, le premier fit exploser un des canons, dénonçant ainsi leur position à leurs adversaires. L'enfer se déchaîna alors. Des flèches enflammées leur tombent dessus de toutes part. Shang encourage ses hommes à effectuer un repli, organisant une faible riposte avec les quelques canons qu'ils ont pu sauver. Mais elle sent bien que c'est vain.

Il ne visent pas ce qu'il faut. lui souffle une voix qu'elle reconnaît comme appartenant à Mère Nature.

-Que faire alors? chuchote-t-elle en même temps qu'elle vit les Huns en haut de la vallée, tandis que la fumée se dissipait.

Elle dégaina, comme ses compagnons, son épée, quand ils se lancèrent à leur rencontre, mais elle se sentait déconnectée de la réalité.

La montagne. lui murmure de nouveau la voix.

Mulan baisse les yeux sur son épée et y aperçoit le reflet de la montagne. Elle réfléchit. Si elle se sert du dernier canon pour déclencher une avalanche, les Huns seraient les premiers ensevelis. Ils ne pourraient pas échapper à la catastrophe. Ses camarades et elle, avec un peu de chance pourraient trouver un abri. Dans le cas contraire, ils seraient pris aussi.

Mort pour mort, autant emporter nos ennemis avec nous plutôt que de nous faire massacrer comme l'armée du Général. songe-t-elle.

Sa résolution se forgeant, elle bouscule Yao, s'empare du canon et s'élance vers l'ennemi. Elle ne remarque pas que Shang se lançant à sa poursuite.

Quand elle ne peut aller plus loin sans se heurter à l'ennemi, elle installe son canon. Elle ne parvint cependant pas à l'allumer. Shan Yu approchait, ses mains devenant moites. Elle sait pourtant que le stress la rend maladroite. En dernier recours, elle contraint Mushu à lâcher une flammèche sur la corde d'allumage. Cependant le canon ne monte pas assez. Il ne touchera jamais la montagne.

Elle ne le lâche pas du regard, se concentrant uniquement sur lui, priant pour qu'il atteigne sa cible. Ce qu'il fait.

Cependant, tout à son canon, elle ne s'est pas rendu compte que Shan Yu se tient désormais juste devant elle. Quand il découvrit les dégâts qu'elle a causé, il lui assène un coup d'épée à l'abdomen.

Elle n'a pas le temps de s'attarder sur sa blessure et sur sa douleur, l'avalanche arrive déjà sur elle. L'adrénaline coulant dans ses veines, elle fait demi-tour, saisit au passage la main de Shang et court vers le reste des hommes, qui courent déjà à la recherche d'un abri.

Mais elle n'est pas assez rapide. Grâce à Khan, elle peut tout de même ne pas se laisser totalement prendre. Elle parvint également à sauver Shang, non sans l'aide du reste de l'armée, elle doit le reconnaître.

Cependant, l'adrénaline tombe face à la sécurité, la douleur la prenant, lui faisant perdre connaissance. La dernière chose qu'elle voit est Shang qui lui murmure de tenir bon. Quand elle revint à elle, elle se trouve dans une tente médicale, Shang en face d'elle.

Elle comprend alors sa situation précaire:

Elle a été découverte.

La sentence est alors la mort. Son destin repose entre les mains de Shang. L'homme qu'elle admire, en qui elle a confiance et pour qui d'autres sentiments pas tout à fait clair pour elle se chamaillent dans son cœur.

Elle baisse la tête, acceptant son sort, quand il s'avance vers elle, épée à la main. Elle ne veut pas lui causer plus de torts. Elle relève la tête, surprise, quand l'épée atterrit devant elle plutôt que sur sa nuque. Une chaleur incommensurable se répand en elle et son cœur s'accélère quand elle comprend que Shang l'a épargnée. Peu importe que ce soit pour payer sa dette de vie. Pour elle, cela traduit seulement qu'il est bien l'homme qu'elle pense : Un homme bon avec de l'honneur.

Quand il emporte ses troupes, la laissant dernière eux, elle se trouve désespérée, mais ne lui en veut pas. Elle pleure seulement la réussite qu'elle avait espéré :

Elle a de nouveau échoué.

C'est à ce moment-là qu'elle comprend enfin qu'elle n'a pas pris la place de son père pour lui, mais pour elle-même. Elle voulait se prouver qu'elle en valait la peine, qu'elle pouvait faire honneur plutôt que honte à sa famille. Mais elle s'est fourvoyée.

L'aveu de Mushu de ses intentions lui remonte tout de même un peu le moral. Elle est même réconfortée par le fait qu'il compte bien rester à ses côtés quoi qu'il arrive.

-Tu sais...lui murmure-t-elle. Mes ancêtres ne t'ont peut-être pas envoyé, mais je suis convaincue que Mère Nature, qui m'a donné mes boucles d'oreilles, a répondu à la prière d'une personne qui m'est chère et a ainsi fait en sorte que ce soit toi qui se tienne à mes côtés et non un autre protecteur.

-Tu dis cela pour me faire plaisir.

-Non, la preuve. Sans ta foi en moi, je ne pense pas que je serais parvenue à accomplir tout ce que j'ai fait. Mère Nature voulait que tu te tiennes à mes côtés et pas un autre.

-Et comment tu connais Mère Nature, d'ailleurs?

-Et toi, comment tu la connais?

-Elle est notre guide et mère à nous autres Esprits. Mais ne tente pas d'esquiver ma question !

-Je ne la connais pas vraiment. Mais mon amie et sœur, Chih Nii, croit en elle depuis longtemps. Depuis toujours, il me semble même. Moi, ma foi a débuté quand je me suis juste réveillée un matin, avec ces boucles d'oreilles et elle qui me parlait. Elle me les a offertes. C'est elle qui m'a conseillé de viser la montagne.

Leur discussion est interrompue par un cri de rage pure. Remontant légèrement la vallée, Mulan écarquille des yeux lorsqu'elle voit l'impensable. Des Huns survivants avec parmi eux, Shan Yu. Elle doit agir! Shang et ses amis ignorent ce qui se dirige droit vers eux. Elle enfourne Khan, partant au galop avec Mushu et criquet vers la Cité Impériale.

À sa grande déception, personne, pas même Shang, ne veut l'écouter ou la croire. Il ne lui fait plus confiance. Quand les Huns se montrent finalement en s'emparant de l'Empereur, elle fendit la foule. Ses anciens camarades s'acharnent inutilement sur la porte avec un bélier. Ils doivent trouver un autre accès.

Elle remarque alors les poteaux, se rappelant son entraînement. Elle a l'idée de passer par les balcons. Quand elle les interpelle, elle espère sincèrement que ses anciens compagnons retrouveront suffisamment de confiance en elle pour la suivre, sinon tous ses efforts sont inutiles. Seule contre les Huns, elle ne pourra rien.

Par chance, Chien Po, Ling et Yao la suivent. Ils ont tant la foi qu'ils acceptent même de se déguiser en femme pour cacher de petits projectiles dans les robes. Mais ce qui l'enchanta le plus est de voir que Shang les a rejoint. Il est là. Il croit en elle, faisant confiance à son plan!

Une fois sur le balcon, il leur est aisé de pénétrer dans le palais et de s'avancer vers les Huns de garde devant la porte, sans éveiller leurs soupçons. Ils les prennent pour des concubines de l'Empereur. Sous-estimés, ils arrivent facilement à se débarrasser de leurs adversaires pour que Shang parte en avant sauver l'Empereur.

Ils le suivent rapidement. Chien Po emporte l'Empereur, Yao et Ling le suivant de près. Cependant, elle ne peut se résoudre à les suivre, quand elle voit Shan Yu prendre le dessus sur Shang. Son cœur se brise à chaque coup qu'il prend. Elle ne peut pas le laisser.

Elle coupe la corde et se précipite vers Shang. Elle est repoussée par Shan Yu, qui presse son épée contre la gorge de Shang. Elle entend Shan Yu accuser Shang d'avoir déclenché l'avalanche. Elle sait que jamais Shang ne la dénoncera: Il mourrait pour elle. Elle refuse de voir cela arriver. Elle ne le supportera pas. Elle avoue donc son identité à Shan Yu pour qu'il se lance à sa poursuite.

Le souci est qu'elle n'a pas d'idées pour sauver sa propre peau. Du moins, elle n'en avait pas jusqu'à ce qu'elle aperçoit la tour de feux d'artifices. Elle envoie Mushu, faisant confiance à ce dernier pour lui en procurer un plan. Tout ce qu'elle a à faire est de trouver une solution pour amener Shan Yu sur le toit, sans mourir.

Elle est désarçonnée quand elle se retrouve suspendue au-dessus du vide, sur un poteau, mais ne se laissa pas abattre. Visant une décoration au-dessus d'elle, elle prie Mère Nature, qui ne l'a jamais abandonnée contrairement aux Dieux de ses parents, pour parvenir à l'atteindre.

Elle s'élance, ayant l'impression que le vent la soutient, agrippant la décoration, voyant au passage Mushu atterrir à la tour de feux d'artifices. Elle parvint sur le toit et se retrouve face à Shan Yu, entièrement désarmée, avec un simple éventail pour tout accessoire. Elle parvint à employer celui-ci pour récupérer l'épée de Shan Yu, le mettant en joue, suffisamment de temps pour que Mushu puisse mettre le feu à un artifice et le lancer sur Shan Yu, vers la tour, qui explose.

Mulan saisit Mushu et Criquet et s'élance du toit avec un allumoir, atterrissant sur Shang. Chien Po, Ling et Yao les rejoignent, la protégeant de Chi Fu. Elle n'ose pas intervenir, mais son cœur s'accélère, ses joues rougissent un peu et des papillons s'envolent dans son ventre quand Shang prend sa défense, étant prêt à se battre contre le conseiller de l'Empereur pour elle, l'a qualifiant même de héros!

Elle est même reconnaissante de sa tentative pour la défendre face à l'Empereur, même si elle sait au final qu'il ne peut pas grand-chose pour la protéger de l'Empereur de Chine. Elle s'avance donc, prête à endurer sa punition. Chaque mot que l'Empereur lui assène lui fait chaque fois plus mal, jusqu'à ce qu'à la toute fin, il reconnaisse son succès et s'incline devant elle.

Elle n'en revient pas. L'Empereur et toute la Chine s'inclinent face à elle, une femme!

Elle est honorée et fière. Elle a réussi. Elle a prouvé sa valeur et apporter l'honneur. C'est tout ce dont elle a toujours voulu et tout ce dont elle a besoin. C'est même pour cela qu'elle refuse la proposition de l'Empereur de devenir sa conseillère. L'étreinte de ses amis est un bonus incroyable.

Sa seule déception survint quand Shang lui adresse pour toute parole avant son départ un : « Tu te bats bien. » Elle se rend bien compte que ce sont de toutes autres paroles qu'elle avait attendues et espérées.

Elle part alors au galop, ne s'arrêtant que quand elle parvint chez elle. Elle croise rapidement Chih Nii, qui se rue vers elle, dans une puissante embrassade. Après tout, cela fait un an qu'elles ne se sont plus vues.

-Je suis contente que tu sois de retour, saine et sauve! lui murmure-t-elle.

Mulan s'écarte. Elle veut tout de suite trouver son père et lui apporter les cadeaux de l'Empereur pour lui prouver qu'elle lui a fait honneur.

Dans le jardin. lui souffle la voix de Mère Nature.

Elle rejoignit donc son père, lui présentant ses présents. Son cœur s'emplit d'amour, quand il les accepte et encore plus quand il la serre dans ses bras, lui avouant qu'elle lui avait manqué et qu'il avait eu peur pour elle durant toute cette année où elle n'était pas à la maison.

Je suis fière de toi, mon Élue. Mais malheureusement, tu ne peux pas t'attarder auprès des tiens. Tu dois te diriger vers le Mont Hua, pour y rencontrer ton instructeur Ocypète.

Surprise par l'information, Mulan fait en sorte de ne pas montrer son étonnement lorsqu'elle prend la parole.

Maintenant?

Oui, mon Élue. Une longue et dure tâche t'attend. Mais n'ait crainte, tu ne seras pas seule tout au long du chemin. Des amis se tiendront à tes côtés et ceux que tu aimes t'attendront le temps nécessaire. Même un certain Capitaine qui vient d'arriver. achève malicieusement la voix.

Mulan se détache de son père, se retournant. En effet, face à elle, à l'entrée du terrain, se tient Shang, avec son casque. Elle s'avance vers lui et pris un grand plaisir à le voir maladroit face à elle. Elle récupère doucement le casque.

-Merci de me l'avoir apporté. Je pense que je vais en avoir besoin là où je vais.

-Là où tu vas?! s'exclament Shang et son père à l'unisson.

-Oui. Je dois partir pour le Mont Hua tout de suite.

-Mais pourquoi?

-Tu viens à peine de rentrer!

-Je ne peux pas le dire exactement, mais c'est très important, croyez-moi.

-Alors va. intervint Chih Nii. Si Mère Nature te guides vers d'autres contrées, ce n'est pas sans raison. Elle et d'autres êtres doivent avoir besoin de toi, là-bas.

-Je dois me rendre au Mont Hua rencontrer Ocypète.

-Qui est-ce? demande son père.

-Je l'ignore et ne sais même pas comment la reconnaître.

-Mère Nature te guidera. Tu sauras. affirme Chih Nii. Va.

Son père semble vouloir argumenter, mais Shang se contente d'acquiescer.

-Ta sœur a raison. Va, nous t'attendrons. murmure-t-il.

-Je reviendrais. Je te le promets.

Elle lui embrasse la joue pour le remercier et se dirige vers chez elle. Elle doit se refaire un sac de linges propres. Et de quoi se restaurer.

-Je t'attendrais...entend-elle tout de même Shang murmurer dans son dos.

Elle sourit et partit.


Fin janvier 1482 au pied du Mont Hua

Il faut 3 semaines à Mulan pour arriver au pied du Mont Hua, le soleil atteignant le zénith.

Prenant une profonde inspiration, la jeune fille descend de cheval, sur le qui-vive.

-Bon, nous sommes arrivés à destination, mais j'ignore à quoi ressemble Dame Ocypète. Mushu? Est-ce que tu l'as déjà rencontrée?

Sortant du col de la jeune fille, le petit Dragon s'étire puis va s'asseoir sur l'épaule gauche de cette dernière.

-Cette emplumée colérique? M'en parles pas! Un fichu caractère!

-Tu te crois blanc comme neige, stupide lézard?!

Ce cri, fort aigu, indiscutablement féminin, fait lever la tête à Mulan qui, après avoir sursauté, se bouche les oreilles.

Descendant du ciel en piqué apparaît une ombre, mais il est difficile pour Mulan de voir autre chose malgré ses yeux plissés à cause du soleil.

Lorsque l'ombre pose pieds à terre, Mulan n'en croit pas ses yeux!

Sa vis-à-vis est une femme d'une trentaine d'années au grain de peau mate profond, au regard jaune sans pupilles posé sur Mushu luisant de colère,les cheveux bleus nuits coupés grossièrement courts décorés de quelques plumes marrons, plumes se trouvant tout au long des bras de l'inconnue, des serres à la place des mains et des pied.

-Dame...Ocypète? hésite Mulan.

Tournant la tête vers elle, l'étrange créature s'adoucit.

-Oui, c'est moi. Et toi tu dois être Fa Mulan.

N'étant pas une question, Mulan ne répond pas. À la place elle s'incline avec tout le respect qu'elle doit à celle dont lui a parlé Mère Nature.

Le regard d'Ocypète reflète à nouveau la fureur lorsque Mushu pose pieds à terre tout en clamant haut et fort qu'il n'en revient pas que Mère Nature l'ait choisie, elle, comme maître à sa protégée.

-Jusqu'à présent tu as su rattrapé ton erreur, mais tu ne convient pas à la maîtrise de l'Air. réplique-t-elle, acide.

-La maîtrise de l'Air? Qu'est-ce que tu racontes! Mulan est une jeune fille com...presque comme les autres! Où vas-tu me chercher qu'elle est l'Élue de l'Air?!

D'abasourdi, Mulan a laissé place à l'indignation. Voir même une forme de protection. Ce qui touche beaucoup Mulan qui comprend que Mushu a peur pour elle.

-Les boucles d'oreilles que seuls vous deux avez pu voir lors de votre arrivée au campement du Capitaine Li n'est pas le seul attribut physique qui fait de Mulan une Élue.

Tournant la tête vers la jeune fille, Ocypète lui demande si elle a remarqué quelque chose de nouveau sur son corps, en même temps ou peu de temps après l'apparition de ses bijoux.

Ouvrant la bouche pour donner une réponse négative, Mulan se souvient que sa mère lui avait montré une étrange tâche de naissance sur sa clavicule gauche représentant une tête de cerf finement détaillée.

-Oui, il y a autre chose. acquiesce-t-elle.

D'abord hésitante, Mulan se met à raconter ce qu'il s'était passé lors de ce fameux jour où elle a entendu Mère Nature lui parler pour la première fois, la découverte de sa mère de son étrange tâche de naissance, ses nombreuses questions que seuleChih Nii, sa grande sœur et meilleure amie, savait y répondre.

Désormais plus confiante, Mulan explique sa vie jusqu'à ce jour horrible où elle a rencontré la Marieuse.

-Mère Nature m'avait envoyée seconder Chih Nii car cette horrible bonne femme était trop étrange. Qu'elle était un danger pour les jeunes filles du village de Mulan.

-Et vous l'avez...? demande, horrifiée, Mulan.

-Ta sœur a les mains blanches, c'est moi. C'était une fervente de Chernabog. Sais-tu qui est Chernabog?

Si Mulan est soulagée, elle hausse des sourcils, la curiosité luisant dans ses yeux noirs.

-Qui?

Tournant la tête vers Mushu, ce dernier hausse des épaules.

-Inconnu au bataillon, ma belle!

Ocypète roule des yeux, nullement étonnée.

-Sans surprise!

Voyant l'air confus de Mulan, la femme ailée soupire.

-Pour faire simple Chernabog est beaucoup plus dangereux que Yanluowang (1). Contrairement aux 18 Enfers de ce dernier, Chernabog cherche à anéantir les Landes, un Paradis terrestre, et à faire de la Terre son terrain de jeu.

Pour illustrer ses propos, Ocypète s'est assise, dessinant d'une griffe un sinistre portrait.

Relevant la tête, Ocypète explique que le Malin sait se montrer séducteur lorsqu'il sent un potentiel fervent, son plus fidèle soldat est Pitch Black. L'Esprit des Cauchemars.

Comme une petite fille effrayée, Mulan frissonne, tentant de se réchauffer. Protecteur, Khan pose sa tête dans le creux du cou de sa cavalière qui l'enlace, reconnaissante.

-Sa taille imposante ne lui permet pas de se déplacer, mais rusé comme il est il trouve toujours un moyen de recruter du monde.

Tout en reprenant son récit, Ocypète dessine deux autres visages, le deuxième étant indiscutablement féminin alors que le premier n'inspire pas la sympathie.

-Cette femme est aussi une fidèle de Chernabog et bien qu'elle soit humaine ça fait des siècles qu'elle m'échappe.

-Des siècles? Comment est-ce possible?

-Connais-tu la Solis?

À nouveau, Ocypète dessine. Une magnifique fleur.

-Imagine cette fleur aussi scintillante que l'or lorsque tombe le soir et à la beauté envoûtante le jour. Cette fleur possède une magie de guérison supérieure à toutes les sciences médicales: Un simple chant permet de guérir n'importe quelle blessure ou maladie, mais le plus incroyable est qu'elle permet à quiconque qui le souhaite de retrouver sa jeunesse fanée pour une année entière (2).

Sans s'en rendre compte, Mulan s'est rapprochée, accroupie à la droite d'Ocypète

-C'est magnifique! Où se trouve cette plante si belle?

L'Émerveillement sincère de sa future élève fait sourireOcypète.

-Elle n'existe plus. reprend-elle avec tristesse. Le dernier spécimen a permis à la Reine Arianna de Corona de mener à bien sa grossesse et de mettre au monde sa fille injustement arrachée quelques heures après son premier anniversaire.

Touchée par la tristesse de sa future professeure, Mulan pose une main hésitante, mais sincère, sur celle de la femme ailée.

Étonnée par le geste, Ocypète redresse la tête vers Mulan. Agréablement touchée.

-Merci.

Se reprenant, Ocypète se lève, main tendue, un sourire goguenard aux lèvres.

-Prête à subir mon entraînement? Je ne serais pas aussi douce que Li!

Heureuse de voir Ocypète remise de son émotion, Mulan attrape sa main tout en lui rendant son sourire sous le regard choqué et bouche bée de Mushu:

-J'y compte bien! Hors de question que ce Chernabog voit ses plans démoniaques éclore un jour!

-Bien parlé! acquiesce Ocypète. Par contre, sache que je ne serais pas aussi douce que le capitaine Li!


Quelque part sous-terre, un homme d'une quarantaine d'années déambule dans un couloir.

Regard noir dans le vide
Je dévisage ce qu'il reste de mon avenir (ce qu'il reste de mon avenir)

Ça fait cinquante ans que je suis arrivé dans le passé. J'ai tenté d'éviter certaines choses de se réaliser alors que pour d'autres j'ai dû les laisser avoir lieu.

Le sang de Sirène qui coule dans mes veines montre que je suis un homme de 45 ans, mais en réalité j'aurais dû ressembler à un vieil homme. Ça m'arrange beaucoup car je ne suis pas sûr que j'aurais été très efficace en tant que vieillard.

Mes souvenirs deviennent liquides
Je voudrais en quitter le navire (quitter le navire)

Ma vie d'avant me manque, de même que ma famille et mon véritable moi.

Ma rencontre avec les Anciens et Fantomas ont changé l'enfant que j'étais.

"-Tu es peut-être mon frère, mais tu n'es plus le Klaus que je connais! Tu es un étranger à mes yeux!"

Klaus soupire. Lourdement. Longtemps.

C'est toi qui avais raison, petite sœur.

Et finalement, j'en perds mon temps
Comment puis-je me perdre autant?

Tout ce temps perdu à tenter de sauver ce qui pouvait l'être...pour au final voir les échecs s'accumuler. Tu te débrouilles beaucoup mieux que moi Améthyste.

Le vent se lève, j'tenterai d'être un survivant

Ses pas l'ont conduit à sa chambre, ses yeux sont inutiles dans cette perpétuelle obscurité.

Comme toi, petit frère, je me suis accroché à mes souvenirs. D'être un survivant.

Au bout d'mes lèvres, les mots m'attendent
Ils se serrent mais jamais n'tombent

Le cœur de Klaus se serre si douloureusement que des larmes amères lui brûlent les yeux.

Au fond de moi, je suis fait de catacombes (catacombes)

Ce que je t'ai fait est impardonnable, tu avais confiance en moi! À cause de mon orgueil je ne te voyais que comme une épine dans mon pied!

J'ai le chronomètre dans la tête
Combien de rêves me faudra-t-il pour que les heures s'arrêtent?

Je voudrais pouvoir t'aider Améthyste, mais je ne le peux. Je dois continuer ce double jeu.

Caressant le creux de son poignet, Klaus repense à ce jour maudit où il est devenu officiellement un fervent du Malin. Ce même jour où Elle a dévoré le cœur encore palpitant du Malin après qu'Améthyste l'ait vaincu si difficilement

J'suis dépassé par le temps
Je ne pense plus comme avant

Qui suis-je? J'ai l'impression d'être un acteur à l'étroit dans son personnage.

Améthyste...est-ce qu'un jour tu trouverais la force de me pardonner? Bien sûr, je compte bien tout d'avouer, mais voudras-tu m'écouter?

J'ai besoin de prendre l'air
J'veux rejoindre la lumière

Depuis quand n'ai-je plus senti la douceur du soleil?

Je me nourris de distance
Pour sentir mon existence

Depuis sa «nomination», Klaus a pris l'habitude de quitter le repaire aux aurores pour mettre de la distance entre Elle, les autres et lui-même.

J'ai besoin de me distraire
Mais j'suis au fond de l'Enfer

Autres qu'ils retrouvent soit au repaire soit quelque part à l'extérieur lors de missions communes. Et qu'il se hait de côtoyer, mais il ne montre rien de ses véritables sentiments.

J'suis dépassé par le temps
J'ai besoin de prendre l'air

Serrant les poings et les dents, Klaus frappe le mur qui lui fait face. Encore, encore. Et encore.

J'veux rejoindre la lum...

Des coups frappés à sa porte l'interrompent. Soupirant lourdement, Klaus se dirige vers son lit.

-Entrez!

La porte s'ouvre sur une main gantée tenant un chandelier, mais le visage reste dans l'ombre.

-Klaus? s'exprime une voix féminine. Notre maître a une nouvelle mission pour nous.

Se massant les yeux, la lumière le gênant quelque peu, Klaus acquiesce.

-Très bien, je t'écoute.


Aujourd'hui ça fait un an que Mulan suit l'enseignement d'Ocypète.

Mushu et Ocypète se disputent souvent, la jeune fille n'ayant jamais eu la moindre information sur leur mauvaise entente qui date d'il y a très longtemps.

Hormis ce "petit" détail, Mulan a été choquée d'apprendre qu'elle possède des pouvoirs liés à l'Air.

-En quoi n'est-ce pas possible? Souviens-toi lorsque tu as tiré sur la montagne. N'avais-tu pas souhaité que ta fumée monte davantage plus haut?

-Si, mais je pensais que c'était dû à la chance.

-La chance sourit aux audacieux, c'est vrai, mais dans ton cas tu l'as provoquée.

L'entraînement avait repris de plus belle, permettant à Mulan de "voir" son don et toutes les capacités qu'elle peut en tirer évoluer.

Malheureusement il prit brusquement fin un matin lorsque Ocypète lui remit une lettre écrite de la main de son père.

Fa Zhou apprend à sa fille que Grand-mère Fa est au plus mal malgré les soins apportés parChih Nii.

Redressant la tête, le visage ravagé par l'inquiétude, Mulan résume le contenu de sa missive à Ocypète.

-Va-y. l'encourage-t-elle. On n'a qu'une famille et il est important d'être auprès d'elle à n'importe quel instant.

-Mais et mon entraînement?

-Tu es une excellente élève, Mulan. Tu as dépassé la majorité de mon programme, je suis sûre que tu sauras te perfectionner seule.

-Ocypète a raison. acquiesce Mushu. Et puis tu dois en avoir marre de nos incessantes disputes, non?

-Un peu. reconnaît quelque peu gênée la jeune fille.

En un an Mulan avait essayé de comprendre pourquoi Mushu etOcypète se disputaient quotidiennement, mais les concernés refusaient de lui donner le moindre indice, argumentant que c'était à eux de régler leur problème.

Se relevant, Mulan s'incline tout en remerciant son maître pour l'enseignement reçu.

-Si tu souhaites me parler malgré la distance, Vent me ramènera tes paroles. Comme il t'apportera les miennes.

Ocypète avait appris l'existence et le nom de chaque Esprits aussi bien mineurs et majeurs, des cinq Gardiens, de l'Homme de la Lune et de Dame Soleil à Mulan.

-Je n'y manquerais pas. sourit Mulan en calant fermement son sac sur son dos.

Posant un genou à terre, Mulan tend la main. Mushu accepte son offre, se retrouvant en un clin d'œil sur son épaule.

Se dirigeant vers l'entrée, Mulan porte deux doigts à sa bouche, sifflant pour appeler Khan.

Deux minutes plus tard le cheval noir au museau et jambes blanches arrive, hennissant avec bonheur.

Utilisant son don pour s'élever, les pieds de Mulan ne touchent plus terre. La jeune fille descend d'abord en douceur puis plus vite, un immense sourire aux lèvres.

Moins d'une minute plus tard Mulan se tient assise sur le dos de Khan. Khan que Mulan cajole tout en lui exprimant son bonheur de le revoir.

Car oui, Mulan avait dû se séparer de sa monture le temps de son entraînement, mais elle lui rendait régulièrement visite lors de ses deux jours de repos.

-On rentre à la maison.

Hennissant de bonheur, Khan se crampe, faisant éclater de rire sa cavalière.


Note de l'auteure: Je republie mon histoire car je me suis rendue compte qu'il y avait quelques erreurs que je n'avais pas vu! D'après une vieille recherche il y aura 144 jours entre la Chine et Paris & 137 jours entre la Chine et la Bavière!

1) C'est est un dieu chinois d'origine bouddhiste, gardien et juge du Diyu (Enfer). Il correspond au dieu de la mort hindou, appelé Yama. Très présent dans l'imaginaire grâce à l'iconographie et aux contes populaires, il n'y a pas de temple qui lui soit dédié, comme toutes les déités d'aspect trop féroce.

2) Je suppose que c'est le cas car le film de Raiponce n'en fait pas mention.