Disclaimer: Aucun des personnages de la série LTM ne m'appartient (ainsi qu'un autre personnage d'une autre série) sauf ceux de ma conception. Je ne gagne pas de sous-sous ou de chamallooow. :P
Genre: Drame - Suspense et autres...
Saison: après la saison 3.
Résumé: Arrêter un meurtrier en se faisant passer lui-même comme tel. Un jeu d'échec en grandeur nature entre ces murs. Il était prêt à tous les sacrifices pour faire éclater cette justice. À force de jouer les méchants, n'allait-il pas se laisser tomber dans l'obscurité au péril de la vérité ?
Note: J'ai hésité avec un Rating T ou M, de la violence, insultes (explicite)...etc sont à prévoir dans cette histoire. Cette histoire se concentre sur la série de LTM (avec l'utilisation d'un personnage d'une autre série, il ne s'agit pas d'un cross-over.) plus précisément sur une enquête et sur Cal avec des touches de romance. En espérant que cette histoire vous plaise et je vous souhaite une bonne lecture ^^
RENDEZ-VOUS EN ENFER
CHAPITRE 1 : PIÈCE MAITRESSE
Une faible lumière orangée éclairait la pièce lugubre aux quatre murs immaculés. Il n'y avait ni fenêtre ni appel d'air. Une pièce sans âme avec une porte blindée sécurisée pour sensibiliser les nouveaux hôtes sur les activités que l'ont pratiquait en ce lieu. Cela faisait d'interminables minutes qu'il s'y trouvait enfermé sans aucun moyen de communication. Sa seule distraction était son propre reflet à travers une vitre teintée faisant office de miroir déguisé. Il plongea son regard dans celui de son double inexpressif et ressentit l'étrange effet d'un retour en arrière. Soudain du bruit s'opéra derrière la porte puis un homme aux mains chargées de dossiers entra. En le détaillant du regard, il lista mentalement chaque détail pour se faire une idée du personnage. À première vue, il était un homme confiant et pondéré, mais qui sous ses airs faussement attentionnés parut déjà avoir une ligne directrice déjà bien dessinée. Ce dernier avait le visage plutôt rond et terne avec des yeux bleus profonds sans expression. Il ne tarda pas à deviner sa profession lorsqu'il observa son costume sombre parfaitement taillé s'apparentant au plumage d'un corbeau. Nul doute que sa description laissait présager de sa propre définition. Le parfait attirail du bureaucrate d'une influence égale à celle d'un bourreau du temps des rois songea-t-il en esquissant un rictus en coin. Dans le silence le plus total, il l'observa prendre place de l'autre côté de la table. Sur celle-ci, l'homme en costume disposa soigneusement tous ses documents en ligne. Il ajusta ensuite ses lunettes sur son nez racorni, entrecroisa ses mains sur la table et plongea son regard austère dans celui impatient de son voisin.
— Pouvons-nous commencer Dr. Lightman ?
Il acquiesça.
L'homme aux lunettes activa une caméra qui se trouvait derrière lui et reposa son regard grave sur son interlocuteur.
— Veuillez me raconter tout le déroulement sur l'affaire Marshall, Dr. Lightman.
Le concerné fixa d'un regard noir son cerbère en cherchant dans ses pensées embrouillées une réponse adéquat quant à la demande exigée. L'agence du Lightman Group devait rendre des comptes au FBI et cela n'augurait rien de bon pour les membres de l'équipe qui devait raconter à tour de rôle leur version de l'affaire. En particulier pour Cal qui exécrait toute forme d'autorité et qui plus est lorsqu'il s'agissait du FBI.
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— Et bien… tout à commencé lorsqu'Arthur, mon collègue…
L'homme à lunettes s'agaça de cette réponse et ordonna d'un geste las :
— M. Loker, passez moi les détails superflus. Je ne veux entendre que le cœur de l'affaire.
— Euh… c'est de là qu'a commencé l'affaire, M. Dall, expliqua Eli déconcerté.
— Bien, poursuivez...
— Comme je vous le disais, Arthur s'occupait depuis plus d'une semaine d'une affaire complexe. Un dossier si complexe que le Dr. Lightman a exigé que nous laissions tomber toutes les autres pour ne nous concentrer que sur celle-ci.
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Flash-back…
Au Lightman Group, une affaire délicate rythmait depuis plus d'une semaine les journées de l'agence ainsi que les esprits échauffés de l'équipe assignée au dossier. Cela faisait plusieurs heures que le patron des lieux avait confiné toute son équipe dans la salle de conférence sans faire de pause. Plusieurs de ses employés présentaient des signes de fatigue et un manque de concentration plus que visible. Malheureusement, l'expert en mensonge ne semblait pas en prendre conscience alors qu'il demanda à revoir tous les indices depuis le début.
— Bon, on reprend tout ! s'exclama Cal en frappant dans ses mains
Des employés soupirèrent d'agacement alors que d'autres se passèrent une main lasse sur leur visage exténué.
— On ne pourrait pas faire de pause ? soupira un employé. Ça fait plus de trois heures qu'on est là…
— Vous voulez une pause ? l'interrogea Cal sur un ton faussement complaisant. J'espère que vous plaisantez Devon ? Vous croyez que les familles de ses victimes font des pauses eux ? s'écria-t-il en présentant des clichés de corps sauvagement mutilés. Vous croyez qu'ils ont le temps de se reposer en ne sachant pas quelle est l'ordure qui a fait ça à leur fille, mère, enfant, mari ! Dites-moi, Devon ? Vous êtes fatigué, vous avez besoin d'un oreiller ? Si ce job ne vous convient pas, allez-y sortez, mais si vous passez cette porte, vous n'y reviendrez pas !
Aux cris de leur patron, des employés sursautèrent tandis que d'autres restèrent paralysés dans leur siège.
— Je voulais simplement dire que…, bafouilla Devon.
— Que quoi ? s'emporta Cal. Quel est le nom sur le mur de l'entreprise ?
— Le vôtre…, répondit le jeune homme avec timidité.
— En effet ! Ce qui fait de moi le patron et vous l'employé ! Donc si vous ne suivez pas mes indications je vous jure que…!
Cal ne put poursuivre sa diatribe endiablée qu'une voix féminine à la porte d'entrée l'interpella d'un ton à la fois autoritaire et posé. Coupé dans son élan, il ne bougea pas et jeta un regard agacé en direction de la responsable de l'arrêt de son discours à charge. C'était son associée et amie, Gillian Foster, et de la voir ici ne calma aucunement ses ardeurs.
— T'étais où ? ragea Cal à son adresse. Je te cherche depuis tout à l'heure.
— Je peux te voir une minute, dit-elle sur un ton conciliant.
— Je suis occupé, répliqua-t-il en désignant son équipe.
— S'il te plait Cal, le sollicita-t-elle, d'un regard appuyé.
Un duel de regard s'opéra entre les deux amis devant les yeux attentifs et stupéfaits de leurs employés. Une vive tension s'était accumulée entre les deux collègues au fil des jours et cela engendrait des problèmes de gestion de la société. Cal sembla hésiter un instant, mais accepta contre toute attente de rejoindre Gillian dans le couloir. L'air agacé, il se plaça devant la psychologue contrariée.
— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il presque sèchement.
— Ça va ?
Il avait pu discerner de l'inquiétude dans sa voix. Une forme d'empathie qui ne lui plu évidemment pas.
— Tu m'interromps pour me demander comment je vais ?
— Je t'interromps pour te dire que tu es en train de perdre le contrôle.
— Quoi ? s'étrangla-t-il. Je sais parfaitement ce que je fais.
— Ah oui ? C'est pour ça que je te vois hurler sur nos employés.
— Je n'hurlerai pas s'ils se mettaient au travail comme je leur ai demandé de le faire, se justifia-t-il avec des gestes de ses mains.
— Et tu crois que c'est une bonne méthode ?
— Je suis le patron ! se défendit-il en écartant les bras d'un air effaré.
— Ce qui ne t'autorise pas à les traiter comme tu l'as fait et tu le sais, répliqua Gillian avec sévérité.
Les tempes de Cal se contractèrent à cette juste remarque. Il venait encore de perdre son sang froid. Pendant un court laps de temps, il garda le silence puis détourna son regard en signe de défaite. Gillian comprit que son ami était désolé de son comportement et ajouta plus calmement :
— Cal… Je sais que cette affaire te tiens à cœur, comme nous tous ici, mais… ce n'est pas en perdant le contrôle ou en travaillant jour et nuit qu'on arrivera à coincer le coupable.
Cal manifesta un soupir de lassitude. Son amie avait parfaitement raison. Elle avait plus de recul que lui sur la situation.
— Ne te sens pas coupable Cal, le rassura-t-elle en posant une main réconfortante sur son épaule. Ils ne t'en veulent pas. Ils savent très bien que tu es sous pression… Laisse leur juste décompresser quelques minutes pour qu'ils puissent se changer les idées et revenir plus disposés. Si tu veux, pendant ce temps nous pouvons en profiter pour consulter ensemble les dossiers de l'affaire ?
L'expert en mensonge approuva cette sage idée alors qu'un sourire se dessinait sur le visage de la psychologue.
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— Donc d'après vos dires Dr Foster, reprit Dall, le Dr Lightman n'arrivait plus à contrôler ses émotions ?
— Non enfin… c'est assez réducteur de dire ça…, répondit-elle en cherchant vainement ses mots.
— D'après l'un de vos employé nommé…
Dall chercha dans ses notes le nom de l'employé en question. Une fois celui-ci trouvé sur une page, il releva sa tête pour regarder Foster droit dans les yeux.
— Eli Loker, le Dr Lightman lui aurait hurlé dessus parce qu'il n'avait pas servi son thé à la bonne température et qu'il l'aurait menacé de licenciement s'il recommençait la même erreur.
— Euh oui, c'est bien possible…, avoua Gillian avec gêne. Ce que je veux dire, c'est qu'au bout d'une semaine intense de travail, en particulier sur ce genre d'affaire délicate, on peut commencer à se sentir dépasser par la situation et laisser nos émotions nous envahir.
— Vos émotions vous dites ? Comme le fait qu'il ait frappé un suspect lors d'un interrogatoire ? l'interrogea Dall en observant la psychologue afficher une expression contrite.
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— Il l'avait cherché, cracha Ria à Dall surpris par sa réaction.
— Qu'entendez-vous par là Mlle Torres ? demanda Dall en prenant des notes.
— Je ne suis pas toujours en accord avec les méthodes du Dr Lightman, mais cette fois-ci le suspect l'avait poussé à bout.
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Flash-back…
— C'est quoi cet endroit ? Un genre de cube pour sadomazo' ! ricana un homme solidement menotté sur une chaise.
Le captif jeta un regard circulaire dans la cage illuminée et opaque dans laquelle on l'avait enfermé. La trentaine, brun, la peau blanche, l'homme gardait une expression réjouie sur sa gueule méprisante aux airs d'ange. Quelques bleus marquaient son visage ainsi que sa peau tatouée par de l'encre noire. Certains d'entre eux étaient camouflés par sa tenue orange qui laissait présager dans quel genre d'endroit il passait ses journées. Le prisonnier se nommait Declan Marshall et se révélait être le principal suspect dans l'affaire sur laquelle le Lightman Group enquêtait. L'expert en mensonge avait exigé son transfert immédiat à l'agence afin de pouvoir l'interroger et se faire une idée de l'animal. Car au regard des corps retrouvés et écharpés, il ne pouvait certainement pas être considéré comme un Homme. Sans un mot, Cal tira une chaise autour de la table faisant office de rempart entre lui et le prisonnier. Il prit nonchalamment place sur celle-ci et dévisagea son suspect arborant un grand et méprisant sourire.
— C'est toujours mieux que le lieu où vous étiez, répliqua Cal.
— À voir. Là-bas je savais à quoi m'attendre…
Le regard franc, le détenu ne présenta aucune peur ou anxiété malgré les sombres accusations qu'on lui portait. Ce comportement hiératique enragea la jeune Torres, qui assistait Lightman dans cet interrogatoire, avide de faire plier ce monstre qui jouait avec leurs nerfs depuis le début de cette affaire.
— Maintenant, vous êtes ici et vous allez répondre à nos questions, exigea Torres.
— Et au nom de quoi le caramel ! répliqua Marshall avec condescendance.
Ria fut surprise par la qualification donnée et fusilla du regard le prisonnier ricaner. Croisant silencieusement ses jambes et ses mains, un mauvais sourire se dessina sur le visage de Cal. D'une petite moue de sa bouche, il pencha sa tête sur le côté pour dévisager l'énergumène.
— Vous aimez les femmes ? lança-t-il sur un ton neutre.
— Comme tout le monde.
— Et Rachel Johnson ?
Pour appuyer sa question, Cal attrapa un dossier sur la table, l'ouvrit et glissa au prisonnier le cliché d'une belle jeune fille noire au sourire éblouissant. Marshall pencha son regard sur la photo. Il esquissa un rictus avant de redresser sa tête pour répondre de manière détachée :
— Connais pas.
Cal posa son coude sur la table et reposa sa tête dans le creux de sa main. Il lâcha un soupir rieur et répliqua avec un geste de sa main libre :
— C'est amusant parce que… vos sourcils disent le contraire.
— Mes sourcils ? répéta-t-il amusé.
— Ils se sont levés une fraction de seconde, expliqua l'expert en langage corporel en mimant un fin espace entre son pouce et son index. Comme les gosses qui assurent à leurs parents que ce n'était pas eux qui ont mangés les gâteaux sur la table.
— Vraiment ?
— Ouais.
— Et vous en avez d'autres des tours de magie en stock pour que je puisse les raconter à mes camarades de cellules. Non, parce que des fois on s'emmerde à tourner en rond alors…
— Vous détestez les noirs, enchaina Cal en fixant le visage de l'homme exprimer un fort sentiment de répulsion. Et pas que ! Vous n'aimez pas aussi, les latinos, comme notre cher Mlle Torres ici présente mais aussi les asiatiques et j'en passe ! En fait… vous n'aimez aucun être humain qui n'a pas la peau clair, conclut-il en pointant le prisonnier d'un doigt inquisiteur.
— C'est faux ! réfuta Marshall. Vous, je ne vous aime pas.
Cal arbora un sourire méprisant et dit :
— Vous êtes un marrant...
— Ouais, on dit que je suis le clown de service en prison.
— Vous avez tué cette jeune femme ! l'accusa Ria en lui présentant rageusement la photo de la jeune fille assassinée.
— Mmh… comment dire, à moins que ton cerveau ne soit trop petit pour réfléchir… petit caramel. Quand on est enfermé dans une cellule avec des barreaux et des gardes guettant vos moindre faits et gestes, il est difficile d'aller tuer une personne quelconque.
— Des personnes l'ont fait pour vous. Vous êtes le chef d'un gang connu pour leurs sévisses raciaux. Il y a moins d'un mois de cela, vous avez passé à tabac un homme noir parce qu'il avait eu l'audace de vous bousculer dans le métro.
— J'suis au courant, répliqua-t-il en agitant ses mains menottées aux accoudoirs de sa chaise. Vous avez d'autres trucs à me dire que je sais déjà ouuu…
— Vous avez demandé à vos sbires de la tuer. De l'ADN a été retrouvé sur Rachel. Il correspond avec celui d'un certain Tobby Nichols. Un jeune délinquant d'une vingtaine d'années que vous avez recruté il y a un an de cela.
— Aaah oui ! Le petit Tobby ! Comment il va ? demanda Marshall avec un petit air effronté. Ça fait un moment qu'on ne s'était pas vus.
— Il est placé en examen pour meurtre !
— Rhaaa... dommage ! Moi qui voulait faire une partie de golf avec lui…
— Ce n'était pas l'unique raison, vous l'avez aussi tuée parce qu'elle était la fille du juge qui vous a envoyé en prison pour coup et violence aggravés.
— Coïncidence, se défendit-il souriant en ancrant son regard amusé dans celui sombre de Torres. Écoute… mon petit caramel, vous n'avez aucune preuve qui peut me rallier à ce meurtre ou aux autres d'ailleurs… Donc si on a fini ce ridicule quizz, j'aimerais bien retourner à ma chaude et magnifique cellule.
— Toutes les victimes ont été mutilées à l'arme blanche.
— Eeet ça devrait me rappeler quelque chose ?
— Ce sont vos méthodes !
— Mmh d'accord si tu le dis mon petit caramel...
Cal observa sans sourciller l'homme qui prenait un malin plaisir à jouer de la situation. C'est alors qu'un employé entra dans le cube blanc pour apporter un dossier à Ria et avertir son patron de la présence de Reynolds dans l'agence.
— Oh mais dites donc… c'est la ferme aux animaux ici ! Vous faites un élevage ou quoi? se moqua Marshall en lorgnant avec dégout le jeune employé asiatique.
Toujours souriant, Cal laissa un bref battement s'écouler avant de sauter d'un bond de sa chaise pour écarter vivement la table et envoyer un magistral coup de poing dans le visage du prisonnier. La tête de Marshall valdingua sur le côté alors qu'un goût métallique se déversa dans sa bouche. Le prisonnier cracha après coup une flopée de sang et se mit à rire de toutes ses dents teintées de rouge. De l'autre côté du cube, Reynolds avait regardé la scène avec impuissance en criant le nom de Cal pour que celui-ci reprenne ses esprits.
— Ça me démangeais depuis un petit moment ! s'exclama Cal en secouant sa main contusionnée pour faire partir la douleur.
Devant les regards ahuris de ses confrères, il quitta le cube en leur dictant d'envoyer cette ordure dans une autre prison le temps de fouiller sa cellule actuelle. Dépité, Reynolds s'exécuta et entra dans le cube lumineux pour libérer Marshall. À l'aide d'un autre agent, il guida le prisonnier enchaîné, en compagnie de Loker et Torres, à travers les couloirs du Lightman Group. Sur le chemin de la sortie, le cortège tomba nez à nez avec un homme en costume et attaché-case à la main. Ce dernier les arrêta d'une parole impérieuse :
— Puis-je savoir où vous emmenez mon client ?
— Je peux savoir qui vous êtes ? réclama Reynolds en tenant fermement leur suspect avec l'aide d'un autre de ses collègues.
— Maître Cox. Je suis l'avocat de M. Marshall, et en tant que tel j'aimerais savoir où vous l'emmenez.
— M. Marshall va être incarcéré dans une autre prison pour quelque temps.
— Pour quelle raison ?
— Rien ne m'oblige à vous le dire.
— Comme vous voudrez, mais j'exige d'avoir un entretien avec lui et loin de Big Brother, commanda-t-il en faisant référence aux multiples caméras qui décoraient l'agence.
Torres observa la gestuelle de Cox et remarqua que celui-ci venait de machinalement gratter son avant bras.
— Bien, cracha Ben en poussant Marshall à avancer.
Le prisonnier manqua de rire jusqu'au détour d'un couloir où son sourire moqueur s'était évanoui pour un dégoût prononcé. Loker afficha un air d'incompréhension à cette expression. Il suivit le regard dédaigneux du prisonnier et comprit avec colère le pourquoi de cette réaction.
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— Donc d'après ce que vous venez de me dire M. Loker, reprit Dall, votre patron a violenté le suspect pour propos déplacés ?
— Euh oui… enfin je dirais même raciste ! Ou même…
— J'ai compris M. Loker, l'arrêta rapidement Dall pour poursuivre l'échange.
— Vous savez, si je n'avais pas été occupé avec les caméras, je lui aurais moi-même régler son compte.
— Si vous le dites… Et que s'est-il passé ensuite ?
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— Cal… enfin je veux dire le Dr Lightman et moi..., se rattrapa Gillian d'un raclement de gorge afin d'être dans les normes de la procédure d'investigation. Nous avons poursuivi nos recherches dans les antécédents de Marshall. Car suite à l'accrochage… nous n'avions plus le droit de l'approcher à moins d'être accompagnés.
— Dr Foster, affirmeriez-vous que le Dr Lightman a un comportement instable ?
— Euh… non. Je ne dirais pas qu'il est instable. C'est juste qu'il a parfois un peu de mal à contrôler certaines choses… Comme son langage ou son impulsivité... Ou encore son rapport avec autrui… Mis à part ça, je peux vous assurer qu'il est une personne d'une grande maîtrise de soi. Hum…
Gillian perçut l'air septique de Dall et comprit qu'elle n'avait pas dû être très convaincante.
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— Le Dr. Lightman prend parfois des risques démesurés, admit Torres, mais il sait ce qu'il fait. J'ai une totale confiance en lui, ajouta-t-elle en regardant Dall droit dans les yeux.
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— Instable ? Oui, il l'est, affirma Loker. Parfois, je dirais même fou dangereux. Mais je crois… qu'on l'est tous un peu, non ?
D'un va et vient, Loker regarda anxieusement Dall et la caméra qui enregistrait l'entretien et pria pour que son patron n'ait jamais accès à cette vidéo.
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— Le lendemain, continua de narrer Gillian, l'agent Reynolds est passé au Lightman Group...
— L'agent Benjamin Reynolds, c'est ça ? l'interrompit Dall en étudiant ses fiches.
— Exact.
— Je lis qu'il travaille avec vous depuis trois ans ?
— Deux ans pour être plus précise, mais cette année il a pu reprendre occasionnellement sa fonction dans l'agence.
— Vous n'êtes plus associés avec le FBI ? demanda le bureaucrate, intéressé par ce détail.
— Non, pour des raisons de gestion et de conception de travail différentes dirons nous…
— Est-ce que l'agent Reynolds rapportait des informations à son supérieur ?
— Oui, mais Cal… le Dr Lightman refusait catégoriquement de le voir. Alors, Reynolds faisait en quelque sorte le tampon entre les deux parties.
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Flash-back…
Suite à la débâcle du cube, Cal et Gillian s'étaient isolés dans le bureau de celui-ci pour éplucher tous les éléments à charge contre Marshall. Ils devaient déceler le moindre indice qui pouvait faire plonger le criminel. Le découragement commença à les affecter jusqu'au moment où Reynolds les interrompit pour leur faire part d'une information capitale.
— Un nouveau meurtre ? répéta Gillian, déconcertée. C'est impossible Marshall est en prison.
— Je sais... Le corps a été retrouvé dans le quartier sud, confirma Reynolds.
L'agent du FBI donna à la psychologue un dossier qui réunissait tous les détails morbides du meurtre avec photos à l'appui.
— C'est le même mode opératoire, ajouta-t-il.
— Un imitateur…, souffla Cal.
— Tu penses qu'une personne suit les instructions de Marshall de sa prison ? l'interrogea Gillian.
— Je ne vois que ça. Sinon, comment cela serait-il possible ?
— On a fouillé toute sa cellule, signala Ben. Il n'y avait aucun portable et ses communications avec l'extérieur sont surveillées de très près.
— Il doit pourtant exister un autre moyen de communication… médita Cal, le regard perdu dans le vide.
— Franchement, à moins d'être l'un d'entre eux je ne vois pas comment…
Reynolds cessa subitement de parler lorsqu'il vit le visage de Cal s'illuminer.
— N'y pensez même pas !
— Vous voyez une autre solution ? répliqua Cal en écartant ses bras.
Gillian regarda déconcertée les deux hommes s'affronter du regard et se demanda à quoi ils pouvaient bien faire allusion.
— Il vous connait ! rétorqua l'agent du FBI en colère.
— On sait que Marshall a des sbires de son gang là-bas, déclara Cal, si je peux m'infiltrer dans leur groupe, je pourrais connaître leur moyen de communication et récupérer d'autres informations. Tout ce qu'il faudra faire, ça sera de le tenir à distance.
— C'est de la pure folie.
— Cal ! s'indigna Gillian. Tu n'es pas sérieux, tu ne vas pas te faire prisonnier. Tu te rappelles de ce qui t'es arrivé la dernière fois ?
— De toi à moi honey, je crois que je porte mieux le orange.
— C'est pas vrai ! Ben ? l'implora-t-elle, afin que l'agent puisse faire revenir son ami à la raison.
— À bien y réfléchir, c'est vrai que c'est un plan tordu mais… ça pourrait fonctionner.
— C'est pas possible, soupira-t-elle désemparée.
— Je t'enverrai une petite carte postale, plaisanta Cal.
Cette plaisanterie ne trouva pas grâce au yeux de sa collègue lui jetant un regard noir.
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— Votre patron s'est fait volontairement incarcéré en se faisant passer pour un prisonnier, résuma Dall, captivé par cette narration.
— C'est ça, confirma Torres. Je précise qu'il était suivi de très près et que nous étions en consentante liaison avec lui grâce au micro qu'il portait.
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— Quand je vous disais fou dangereux, c'était de ça dont je voulais vous parler, déclara très sérieusement Loker en fixant l'objectif de la caméra.
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À SUIVRE...
