Bonjour à tous,

Oui, je sais… Ça fait un long moment. Je suis terriblement désolée. C'est très intense au travail dernièrement. Ma surcharge a explosé ! Non seulement mon équipe s'est agrandie, mais elle a aussi changé. Il y a eu aussi un changement d'environnement et plusieurs responsabilités diverses. Bref, cela a retardé mon écriture et risque encore de retarder les prochains chapitres. Mais je travaille vite. J'ai écrit ce chapitre hier en une journée. Bon, il y a sûrement plusieurs lacunes : répétitions non nécessaires, erreurs d'orthographe, etc. J'en suis désolée. Mais j'espère que la suite vous plaira.

Merci encore pour vos commentaires. Ceux-ci m'encouragent à poursuivre l'écriture.

Bonne lecture,

SeverusRiddle


CHAPITRE 14

Assis sur le sol de la Salle sur demande, Harry attendait depuis un moment. Ses lèvres étaient enflées, ses cheveux ébouriffés, alors que son corps brûlait de désir, tout comme son membre, gonflé et excité. Dès qu'il fermait les yeux, il sentait l'obsession de Tom parcourir son cou, sa peau et sa bouche, comme si sa langue impérieuse goûtait chaque centimètre de ses muqueuses, de son intimité.

Il poussa un gémissement.

Plongeant son visage entre ses mains, le corps recroquevillé, il tenta de se calmer. Que pouvait-il faire de plus ? Tom était… Tom était… Tom était addictif. Comme une drogue. Comme un doux nectar qui lui brûlait les entrailles et le consumait. Il voulait recommencer, en désirait davantage. Tom ressentait-il la même chose ? Ces derniers mots semblaient révéler que oui. Et ce constat le fit rougir. Harry avait aimé l'embrasser, tout comme se sentir désirer. Oui… se sentir si désiré, si unique entre les mains de Tom. C'était une explosion de plaisir. Et surtout, il détestait le reconnaître.

Tom Jedusor était un obsessionnel. Il voulait tout contrôler, ne s'attardant guère sur des détails comme les amis, les relations charnelles. Il méprisait l'échange de fluide, le contact humide de l'être humain. Mais avec Harry… Le sorcier semblait faire fi de cela. Harry ressentait bien qu'il était spécial pour Tom. Et la réciproque était aussi vraie.

Mais pourquoi Tom convoitait-il tant ses cheveux ? Avait-il agi ainsi avec lui juste pour les lui arracher ? Sans réellement le vouloir, se fichant même d'abuser de sa personne ? Harry secoua la tête. Tom le désirait aussi, c'était un fait. Mais ce dernier ne pouvait pas s'arrêter à son corps, à l'échange de fluide. Il voulait — et voudrait — toujours plus. Harry plongea la main à la recherche de la carte du Maraudeur. Celle-ci, coincée en ses doigts, se fit déplier sur le sol.

— Je jure que mes intentions sont mauvaises, souffla-t-il.

L'encre explosa sur le parchemin et se faufila pour dessiner l'ensemble de Poudlard. Les points s'animèrent et bientôt, Harry les parcourut pour trouver la seule et unique tache qui obsédait son esprit.

Le point de Tom glissait dans les couloirs pour finalement entrer dans les toilettes du deuxième étage et disparaître. Une sueur froide parcourut sa colonne vertébrale. Jedusor était à nouveau dans la Chambre des secrets. Harry resta paralysé un moment, son esprit en ébullition. Ses doigts plongèrent une fois de plus dans le sac d'Hermione et agrippèrent la cape d'invisibilité. Recouvert de la tête aux pieds, Harry quitta la Salle sur demande, ses pas se faufilant parmi les étages pour se cacher dans les toilettes pour filles, dans l'une des cabines. Devait-il pénétrer la chambre ? Aller à la rencontre de Tom ? Pourquoi n'avait-il pas détruit les potions lors de sa dernière exploration ? Cette idée même n'avait pas moindrement effleuré son esprit ! Mais cela aurait-il empêché Tom de recommencer ? Sûrement pas. Il était assez ambitieux pour ne pas laisser un détail comme celui-ci empêtrer ses projets. Cela l'aurait mis en colère, l'aurait encore plus provoqué et creusé ses soupçons envers Harry.

— Pourrais-je diminuer les effets des potions comme je l'ai fait avec Félix ? se murmura-t-il, les yeux fixés sur la carte.

Il coinça sa lèvre inférieure entre ses dents. Mais c'était impossible. Comment mélanger à quantité égale une infusion de bézoard à l'ensemble d'un chaudron ? Non, à l'ensemble de trois chaudrons ? Harry siffla de frustration. Ses ongles s'enfonçaient dans les paumes de ses mains au travers de la carte. Que cherchait Tom ?

Un grand bruit s'éleva. Le son d'un lavabo qui libérait le passage de la Chambre des secrets. Le cœur d'Harry battit à plein régime. Tom revenait des sous-sols et Harry ne pouvait pas observer son expression, toujours cachée dans la cabine. Les pas claquèrent sur les dalles et pendant un instant, Harry eut l'impression que Tom savait qu'il était près de lui. Sentait-il sa magie ? Mais le bruit s'étouffa derrière la porte des toilettes. À nouveau, il posa les yeux sur la carte. Le point de Tom s'éloignait en direction de la Salle commune de Serpentard.

Pour plus de sûreté, Harry attendit. Puis, il se glissa dans la Chambre des secrets, l'estomac noué et le cœur palpitant. Qu'allait-il faire ? Il ne le savait pas, mais il devait vérifier les potions. Il emprunta le même chemin que la dernière fois, la peur toujours logée au ventre. La fois précédente, le basilic dormait. Il espérait que cela en soit ainsi aussi. L'oreille aux aguets, il longea les murs, les yeux à moitié fermés jusqu'à enfin trouver la pièce qu'il cherchait. Puis, il lança un Revelio. Les trois chaudrons apparurent devant lui, à son soulagement, mais celui-ci s'effaça bien vite: les chaudrons étaient vides, sans aucune potion fumante ou bouillonnante.

Couché dans son lit, Harry observait une fois de plus le plafond de son baldaquin. C'était le matin de Noël et ce fait ne changeait guère l'humeur du garçon, hanté par de viles pensées. Il était seul dans le dortoir, enfin… presque. Il y avait Tom, dont la respiration profonde le narguait de sa présence constante. La nuit dernière, Harry avait dormi dans la Salle sur demande par couardise. Ce qui était peu digne de Gryffondor. À la suite de sa découverte des chaudrons vides dans la Chambre des secrets, il avait fui le sombre sorcier. Tom avait presque terminé son projet. L'étape finale consistait-elle à obliger Harry d'ingérer la potion ? Celui-ci n'avait pas eu la force de l'affronter. Pas après leur baiser passionné, pas après la réaction de son membre dur contre son ennemi.

Qu'aurait dit Hermione ? Qu'aurait dit Ron ? Le rouquin l'aurait observé avec des yeux écarquillés, baignés d'horreur. À cette pensée, un goût amer s'infiltra dans sa bouche, une boule se forma dans sa gorge. Il détestait son existence. Elle était une vraie plaie depuis sa naissance. Qu'avait-il fait pour mener une vie aussi pathétique ? Et là, c'était Noël. Un premier Noël sans ses amis autour de lui.

Il se redressa, se massa la nuque de sa main. Ses doigts se glissèrent ensuite dans ses cheveux et les ébouriffèrent avec rage. Harry tendit l'oreille. Tom dormait toujours: autant en profiter pour prendre une douche et fuir le dortoir avant son réveil. Il extirpa ses pieds hors du lit, agrippa ses vêtements et s'enferma à double tour dans la salle de bain. Il s'empressa de se laver, savonnant sa tignasse et son corps. La douche terminée, il s'habilla, sa chemise collant contre son torse encore humide d'eau et de trace de savon. Il n'avait fait aucun effort pour se rincer et se sécher, les rassemblant plutôt pour quitter rapidement le dortoir. Les cheveux toujours trempés, il se brossa les dents et sortit avec ce qu'il espérait assez de hâte, mais aussi assez de furtivité.

— Bonjour, entendit-il lorsqu'il ouvrit la porte de la salle de bain.

Le cœur battant à tout rompre, le corps ramolli, Harry leva les yeux pour les poser sur la silhouette de Tom, assise sur le bord de son lit, ses interminables jambes croisées avec élégance. Son visage pâle, parfait, affichait un sourire pervers et des pupilles avides, sombres. Tout son être empestait la suffisance, la victoire. Et même s'il sortait du lit, les cheveux un peu moins bien bouclés qu'à l'habitude, Jedusor irradiait de sa dangereuse beauté. Et le voir là, qui l'observait avec tant de convoitise, Harry ne put s'empêcher de se mordre l'intérieur de la joue jusqu'à s'en blesser.

Pourquoi Tom l'attirait-il autant ? Il ferma les yeux pour faire disparaître cette vision, se sentant comme pris au piège. Le sang s'infiltra dans sa bouche, rendant le goût amer plus métallique. Il ouvrit les lèvres pour répondre, mais sursauta plutôt. Une main chaude, possessive et autoritaire venait d'emprisonner sa nuque et quelques cheveux.

Tom avait effacé les derniers mètres pour se tenir près d'Harry.

— Je t'ai laissé du temps, entendit celui-ci alors qu'il gardait toujours les yeux hermétiquement fermés. Je t'ai cherché hier toute la journée et tu as même dormi hors du dortoir. Je sais que tu me fuis, Harry, mais là, pas en ce jour spécial.

Un rire fit vrombir la gorge d'Harry. Mais ce rire se modula en gémissement lorsqu'il sentit les doigts de Tom tirer sur ses cheveux pour basculer sa tête vers l'arrière afin de lui relever le menton. Mais Harry gardait obstinément les paupières closes.

— Regarde-moi, souffla Tom. J'ai besoin de voir tes yeux.

Il tira un peu plus fort sur les cheveux d'Harry et celui-ci lui obéit contre son gré. Lorsqu'il aperçut le visage de Tom, son souffle se coupa. Le sorcier était à quelques centimètres, le scrutant avec une grande faim. Le regard de Tom se posait partout: sur ses joues, son nez, ses cils, sa bouche, sa cicatrice… puis sur ses yeux.

— J'ai un cadeau pour toi, lui révéla-t-il, les pupilles dilatées.

Harry cherchait à rester le plus stoïque possible. Il se sentait comme une marionnette entre ses mains, sans la moindre volonté autre que de fuir son regard, son avidité. Mais… Mais il avait aussi envie d'en être la victime.

« Voyons, mon vieux, que t'arrive-t-il, bon sang ? Il nous a tués, Hermione et moi ! Ressaisis-toi, mec ! Tu es le survivant, celui qui résiste à l'Imperium ! »

Ron lui murmurait à l'oreille, la voix inquiète, scandalisée. Comment pouvait-il entendre le rouquin dans son esprit ? Harry se savait glisser vers la folie, mais là, son état s'aggravait de jour en jour.

« Bien sûr que tu es fou, vieux ! Tu laisses Tom Jedusor te manipuler, te toucher ! C'est Tu-Sais-Qui, Merlin ! »

— Un cadeau, répéta Harry en chassant la voix de Ron d'un mouvement étrange du poignet.

La main libre de Tom vint se loger sur sa joue, la caressant comme s'il était un bibelot fragile sur le point de craquer.

— Bien sûr, c'est Noël, lui susurra-t-il.

Ses doigts emmêlés dans ses cheveux se glissèrent le long de sa nuque, parcoururent sa peau comme une brûlure, avant de se moduler à chacune des vertèbres de sa colonne et s'ancrer contre sa hanche. Le bras maintenant autour de la taille d'Harry, Tom entraîna lentement le garçon vers son lit. Il le coinçait contre lui avec possessivité. L'odeur de Tom enivrait Harry, tout comme la caresse de sa magie. Cette proximité transformait son cerveau en gélatine.

— Assis-toi, lui ordonna Tom alors qu'il l'obligeait déjà dans le mouvement.

Harry s'installa, la bouche pâteuse, les mains moites. La fraîcheur du dortoir l'enroba, son corps et ses cheveux toujours humides de sa douche. Seul le bras chaud de Tom lui procurait un petit sentiment apaisant. Il frissonna quand même, regrettant maintenant de ne pas avoir pris son temps pour mieux se sécher.

— Alors, croassa-t-il.

Tom, toujours près de lui, ou plutôt, toujours étroitement agrippé à sa taille, plongea la main libre dans la poche de son pantalon. Les yeux d'Harry observèrent ce mouvement, l'estomac noué. Il cherchait à comprendre ses émotions du moment: angoisse, crainte, curiosité, intérêt… Tom, comme s'il lisait dans ses pensées, glissa un sourire narquois au coin de ses lèvres. Puis, il extirpa une petite boîte enrubannée d'une boucle verte.

— C'est pour toi, fredonna-t-il en déposant le présent dans les mains d'Harry.

Celui-ci eut du mal à avaler, sa salive se coinçait dans sa gorge. Où était parti son courage ? Il se reconnaissait à peine. Tom menait la danse. Il avait toujours eu une certaine emprise, certes, mais Harry répondait habituellement. Mais là, il ne comprenait plus rien. Alors, il tira sur le ruban pour libérer la boîte. Il agrippa le couvercle et le retira pour dévoiler son contenu. Il écarquilla les yeux. Au centre se trouvait une fiole avec un liquide orangé et une étiquette attachée au goulot: Potion Oculus, améliorée. Le cœur d'Harry s'arrêta.

— Je… Est-ce que c'est ce je pense ?

Sa voix enrouée exprimait son incertitude, mais aussi sa surprise. Était-ce sur cette potion que Tom travaillait dans la Chambre des secrets ? Une potion pouvant lui donner une meilleure vision ? Une main se glissa sur son visage, le ramenant vers le haut pour regarder Tom.

— N'es-tu pas épuisé de tes lunettes, Harry ? Elle gâche ton si joli visage. Tes yeux méritent de voir sans visière.

Harry fronça les sourcils. Vraiment, était-ce vraiment sur cette mixture qu'il travaillait ? Trois chaudrons pour une potion ? Certes, celle-ci était difficile et demandait des ingrédients dispendieux. Comment Tom avait-il pu se les procurer ?

— Pourquoi « améliorée » ? questionna-t-il.

Il possédait peu de connaissances sur la mixture. Ses doigts le démangeaient d'ailleurs d'ouvrir son livre de potions, mais le garçon se retint.

— J'ai fait plusieurs tests, plusieurs mélanges, avoua Tom. La potion Oculus est certes extraordinaire, mais elle ne permet pas toujours d'améliorer parfaitement la vision.

— Est-ce pour cela que tu avais besoin de mes cheveux ? quémanda Harry avec empressement. Et les autres ingrédients, si dispendieux…

Le sourire de Tom s'élargit davantage.

— Tu aimerais savoir, n'est-ce pas ? Eh bien, disons que oui, c'est ce qui m'a permis d'améliorer la potion, tes cheveux. Et Slughorn, eh bien, je l'ai dans ma poche. Il est toujours heureux de m'aider.

Harry pinça ses lèvres. Disait-il la vérité ? Ou le menait-il encore par le bout du nez ?

— Douterais-tu de moi, chéri ?

Le corps d'Harry se raidit et chercha à reculer, mais la prise de Tom se raffermit, ses doigts pénétrant sa peau. Pourquoi l'appelait-il ainsi, maintenant ? Bon sang, Harry perdait le contrôle.

— Qu'en penses-tu, Tom ? siffla-t-il, retrouvant un peu de son mordant. Tout ce que tu fais est dans ton intérêt.

— Eh bien, je mentirais si je te disais que voir tes yeux sans ses affreuses lunettes irait contre mes intérêts, rit-il, son regard étrangement pétillant.

— Et comment saurais-je si cette potion ne m'empoisonnera pas ?

Le sorcier inclina la tête, en grande réflexion. Puis il se pencha un peu plus près d'Harry, son souffle effleurant son oreille.

— Je te veux en vie, Harry, j'espère que tu t'en souviens.

Harry frissonna, la chair de poule lui parcourant la peau.

— Et comment sais-tu que tu as réussi une potion aussi difficile, et en plus, de l'avoir modifié avec succès ?

Il y avait trois chaudrons, trois chaudrons.

— J'ai fait plusieurs tests, Harry. Et si cela peut te rassurer, Slughorn a même évalué mon travail. C'est lui qui m'a proposé d'ajouter des cheveux dans mes essais. L'ADN fait des petits miracles dans certaines potions, surtout lorsqu'on désire un résultat particulier.

Harry roulait la fiole entre ses doigts, l'incertitude en lui. Il n'arrivait pas à y croire. Cette potion devait être autre chose, autre chose qui permettrait à Tom d'acquérir un désir particulier.

— Allez, Harry, susurra Tom. Bois la potion pour moi.

Avoir de meilleurs yeux, c'était un ancien rêve d'Harry. Il pourrait se défaire de sa béquille, se départir de ses vieilles lunettes qui ne respectaient même pas sa véritable prescription. Mais… Il ne pouvait pas… pas pour le moment du moins.

— Si ce que tu dis est vrai, murmura Harry, tu n'auras aucun inconvénient à ce que Slughorn vérifie la potion, n'est-ce pas ?

Un rire s'éleva de la gorge de Tom.

— Bien sûr, chéri.

— Arrête de m'appeler comme ça, siffla Harry, affolé.

C'était la deuxième fois que Tom utilisait ce petit mot doux. Jamais Harry n'aurait imaginé Voldemort l'appeler ainsi.

— Hum…, fit Tom, comme s'il réfléchissait réellement. Non.

Harry roula les yeux avant de refermer la petite boîte pour la glisser dans sa poche. Il irait voir Slughorn pour faire analyser la potion. Puis, il réfléchirait à sa possible ingurgitation. Ses yeux se posèrent finalement sur le décor et virent, sur sa table de chevet, deux petits paquets: un cadeau de Linette et l'autre, d'Orion. Heureusement, Harry avait pensé acheter des cadeaux pour ses amis: du chocolat pour la Poufsouffle et de fausses lunettes d'éveil pour Orion. Mais, il n'avait rien pour Tom.

Ce dernier, lisant dans ses pensées, tendit la main.

— Mon cadeau, le somma-t-il.

Malaisé, Harry cherchait à sortir de son étreinte. Mais la magie de Tom se fit écrasante, s'enroulant avec possessivité autour de lui.

— Tom, souffla-t-il, je… je ne pensais pas que tu allais m'offrir un présent. Alors… eh bien…

Pourquoi était-ce si laborieux ? Merlin, jusqu'à il y a peu, ils… ils… Ils quoi ? Se tournaient autour?

— Je n'ai pas de cadeau pour toi, répliqua Harry avec fermeté. Comment pouvais-je savoir que tu m'en offrirais un ? On n'est même pas amis, bon sang !

Le visage de Tom se fit plus dur. Ses iris, déjà sombres, s'illuminèrent d'une légère teinte rubis.

— Tu as raison, Harry, siffla-t-il. Nous ne sommes pas amis, nous sommes beaucoup plus.

Harry ferma avec force les yeux, la bile au bord des lèvres. Son corps tremblait. Il anticipait la suite.

— Oui, oui, c'est ça, marmonna-t-il en appuyant ses mains contre le torse de Tom dans l'optique de le repousser.

Mais cela ne marcha pas. Ce fut plutôt son propre corps qui fut repoussé contre le lit. Harry, couché sur le dos, vit Tom grimper par-dessus lui, les jambes de chaque côté de sa taille. Cette position lui rappela leur précédente étreinte, ce qui colora affreusement les joues d'Harry. Il avait soudainement chaud.

— Je te savais menteur, lui souffla Tom, le nez piquant vers le sien. Mais pas à ce point. Tu as tout ce qu'il me faut, Harry.

Celui-ci ouvrit les yeux et se débattit un moment.

— Arrête, Tom ! Pourquoi fais-tu ça ?

Le sombre sorcier eut à nouveau un rire. Ce son agréable s'infiltra dans la peau d'Harry, comme un doux frisson.

— Parce que tu es à moi et qu'en ce moment, je veux mon cadeau.

Harry gigota un peu, le cœur au bord de l'explosion. Alors qu'il allait le questionner sur ce qu'il voulait, Tom brisa la distance et attrapa ses lèvres avec voracité. Il ne lui avait pas demandé la permission, comme la dernière fois. Il prenait, point. Ce constat fit réaliser à Harry que Tom l'avait déjà marqué comme sa possession. Il chercha à le mordre, mais Tom profita de ce moment pour glisser sa langue dans sa bouche. Il explora chaque recoin, jouant contre son palais, ses joues. Tom lécha ses lèvres, puis les mordilla avant de replonger dans sa cavité buccale. Harry répondit à son baiser, empoisonné par l'ivresse. « Tom, Tom, Tom », répétait-il dans sa tête avec un certain désespoir.

Il était tellement occupé à sentir le sorcier dans sa bouche qu'il ne remarqua pas que sa chemise glissait contre ses flancs, grande ouverte. Le froid mordit sa peau, mais fut vite remplacé par la chaleur des mains de Tom. Celles-ci exploraient son torse, le caressaient avec appétit.

Tom se releva un moment, libérant la bouche d'Harry, afin de l'observer. Quel tableau offrait-il ? Il devait être pathétique avec ses lèvres gonflées, ses cheveux emmêlés, son visage cramoisi et son torse malingre. Une grande gêne le saisit et Harry se cacha le visage.

— Tu es sublime, chéri, roucoula Tom d'une voix suave. Tu es parfait.

Harry gémit derrière ses mains avant de sursauter en sentant les lèvres de Tom engloutir l'un de ses tétons. Il le suça, le mordilla. Et Harry poussa un gémissement, ne comprenant pas comment il pouvait apprécier cette caresse.

— Continue de gémir pour moi, Harry, fredonna Tom.

La langue de Tom remonta à sa clavicule qui mordit avec force, arrachant une plainte au garçon, puis poursuivit son chemin jusqu'à son cou où il respira avec force l'odeur d'Harry.

— Ton odeur… est si… est si…

Mais Tom ne termina pas sa phrase, plongeant à nouveau son nez, mais dans les cheveux d'Harry. Il enroula ses membres telle une pieuvre autour du petit corps chétif, puis inspira profondément comme s'il était en manque. Harry, les yeux ouverts, les lèvres enflammées et le sein douloureux, observait le plafond du baldaquin comme plus tôt. Son cœur cherchait à sortir de sa poitrine, il était étourdi par toutes les sensations pendant que Tom suçait son lobe d'oreille avant de lécher son pavillon jusqu'à sa pommette. Le sorcier aimait vraiment le lécher telle une sucrerie. Et Harry restait immobile, comme si son cerveau était en panne.

Tom profitait de son manque de réactivité. Il glissait l'une de ses mains pour jouer avec son torse, ses tétons qu'il pinçait doucement, puis plongea son doigt dans le nombril. Il explorait le ventre d'Harry sans la moindre gêne, jouant avec lui. Il embrassait sa mâchoire, mordait son cou avec force, grognant par intermittence. Comme un animal.

— Harry, siffla-t-il. Personne ne peut te toucher comme moi.

Ce n'était pas qu'une simple affirmation, c'était un ordre. Harry était sa chose, sa possession, son bibelot. Celui-ci allait répliquer, mais sa voix sortit en gémissement. Tom venait de plonger la main dans son pantalon pour lui caresser le membre. C'était un simple effleurement, mais la crainte agrippa Harry. Il revint à la vie et s'agita avec force. Mais Tom l'enroulait comme une pieuvre avec puissance.

— Tom… J'ai peur ! avoua Harry en cherchant son regard.

Les deux rubis le scrutaient avec une telle faim qu'Harry se sentit fondre un moment.

— Tu n'as pas envie de jouir, chéri ? J'aimerais voir ton visage dans le plaisir que je te procure, répliqua Tom, la voix rauque de désir. Je te l'ai dit, jamais je n'ai eu envie de toucher une personne, mais toi… Harry, que m'as-tu fait ?

— C'est plutôt toi qui m'as fait quelque chose, Tom ! s'énerva Harry. C'est toi qui as fait de moi ton Horcruxe. Qui sait, tout ce qu'il y a entre nous, c'est peut-être juste à cause de ton fragment d'âme !

Cette réplique lui fit réaliser quelque chose d'important: Harry avait certes peur que toute cette tension soit à cause de l'Horcruxe, mais il était aussi angoissé de perdre cette chimie. Lui qui voulait libérer son âme de celle de Tom… Que pourrait-il bien arriver ?

La main de Tom relâcha son sexe pour venir agripper son visage, les doigts enfoncés dans sa mâchoire.

— Si mon âme a voulu se lier à toi, chéri, c'est que tu étais unique bien avant la création de l'Horcruxe.

Puis Tom fondit sur sa bouche, le mordant avec puissance. Harry poussa une plainte, mais laissa le sorcier l'engloutir. Jedusor empoigna les cheveux d'Harry avec force, le tirant à lui pour enfoncer davantage sa langue dans sa bouche. Son autre main redescendit alors pour plonger une nouvelle fois dans son pantalon, mais aussi dans son caleçon. Ses doigts se refermèrent autour de son érection déjà dure et mouillée, peau contre peau, chaleur contre chaleur. Harry se lamenta contre ses lèvres, mais Tom aspira le son tout en faisant des va-et-vient contre la longueur d'Harry.

Harry cherchait à prononcer le nom de Tom, mais celui-ci l'étouffait de sa convoitise, ne lâchant pas sa bouche. La cadence était lente, mais irrésistible. Tom semblait prendre autant de plaisir qu'Harry, alors que c'était ce dernier qui se faisait caresser. Tom passait parfois son pouce sur la tête de son sexe et chaque fois, Harry tressaillait. Les affres du plaisir prirent possession de lui. Tom relâcha un peu sa bouche pour enfouir son nez sur le petit point sensible en dessous de l'oreille. Les odeurs se firent plus fortes et Tom inspira à pleins poumons.

— Harry, Harry, répétait-il, à nouveau dans son propre monde de luxure. Jouis pour moi, ce sera ton cadeau. Allez, chéri.

Il mordit avec puissance son cou et Harry, sentant le plaisir atteindre son paroxysme, laissa la jouissance l'emporter, son corps se cambrant. Un long gémissement glissa de sa gorge. Il retomba contre le lit, en sueur, sale de sa semence.

« Harry ! s'écria Hermione dans son esprit. Comment peux-tu laisser Vol... Voldemort te toucher ainsi ? »

Les yeux fermés, Harry cherchait à ignorer la voix d'Hermione.

« Mec, poursuivit Ron, énervé, vas-tu vraiment laisser Tom Jedusor te baiser ? »

Pourquoi entendait-il les voix de ses amis décédés ? Il pensait continuellement à eux, mais pourquoi maintenant ? Était-ce la culpabilité qui parlait ? Oui… c'était cela. Il se sentait coupable. Avec difficulté, il s'extirpa du corps de Tom et se releva. La chemise ouverte, les cheveux en pétard, le ventre humide de sperme… Harry offrait un impensable tableau au passé de Voldemort. Mais Tom, les yeux rouges, le membre gonflé et douloureux, l'observait comme sa plus belle création.

Et là, lentement, la main gluante de la semence d'Harry, il la porta à son nez, la renifla et la lécha. Harry sentit le sol s'ouvrir sous ses pieds à cette vision.

— Tom ! s'écria-t-il.

— Ton goût est divin, répondit-il, la voix encore plus rauque de désir.

— Tu es fou et pervers, rétorqua Harry, la voix tremblante.

— Oui, oui, je sais. Tu sais… J'aurais besoin de ton attention, dit-il en pointant son entre-jambes palpitant.

Abasourdi, Harry l'observa avec horreur.

— Non ! C'est trop.

Tom fredonna, le visage absent de colère.

— Oui, je comprends, j'ai déjà assez pris. Mais… la prochaine fois, ce sera différent.

Le regard avide et dur de Tom en disait long et coupa le souffle d'Harry. Tom glissa sa main souillée sur son propre sexe, les yeux plongés dans ceux d'Harry, commençant à se caresser pour apaiser son érection douloureuse. Harry prit la fuite et s'enferma dans la salle de bain. Il colla toutefois son oreille contre la porte afin d'accueillir les gémissements de Tom.

Les vacances se terminèrent au soulagement d'Harry. Il avait hâte de revoir Orion et même Declan afin de ne plus être seul dans le dortoir avec Tom. Celui-ci ne l'avait pas retouché depuis la dernière fois, mais il exigeait régulièrement des baisers et insistait pour manger avec lui. Harry avait parfois de la difficulté à respirer, mais… appréciait la présence du sorcier. Il se sentait visible, unique. Pas comme le survivant ou bien le héros tant attendu, mais bien tel un mystère, mais qui le concernait uniquement lui. Du moment qu'Harry était près de Tom, ce dernier s'arrangeait pour le toucher discrètement, comme s'il désirait un point d'ancrage. Il semblait se nourrir de cette proximité. Ils discutaient aussi sur le sang et les Moldus, ce qui enflammait bien souvent Harry. Et Tom le regardait avec moquerie, comme s'il faisait exprès d'amener le sujet sur certaines pentes glissantes pour le faire réagir.

Près du feu dans la Salle commune, Harry observait les étudiants revenir à Poudlard. Bientôt, il vit Orion qui se précipita vers lui.

— Harry ! Merci pour les lunettes, s'exclama-t-il, je vais pouvoir dormir en classe.

Harry eut un sourire, se disant que les professeurs allaient le noter assez rapidement puisqu'il ne portait pas de lunettes. Il lui fit la remarque et se sentit juger.

— Quoi ? Voyons, les lunettes vont se fondre sur mon visage. Ça va juste créer l'illusion que j'ai les yeux ouverts.

— Est-ce que les lunettes vont empêcher ta tête de tomber de sommeil, imbécile ? répliqua Harry, moqueur. Ça va se voir.

— Ah ! Je n'avais pas pensé à ça, répondit Orion. Quelle nullité ton cadeau, finalement !

Puis il partit d'un grand rire et s'installa près de son ami. Il fronça les sourcils.

— Parlant de lunettes, où sont les tiennes ?

— Oh ! Eh bien, commença Harry en remuant étrangement, j'ai eu un cadeau: la potion Oculus. J'ai été chanceux, elle a complètement guéri ma vision.

Quelques jours après avoir reçu le présent, Harry avait frappé au bureau de Slughorn, la potion en main. Tom avait regardé filer Harry, le sourire en coin. Lorsque ce dernier avait montré le flacon à son professeur, celui-ci avait immédiatement reconnu la mixture.

— La potion Oculus de Tom ! s'était-il exclamé. Un vrai prodige, ce garçon.

— Pouvez-vous l'analyser devant moi ? avait demandé Harry, les sourcils froncés, la lèvre inférieure coincée entre les dents.

— Je l'ai déjà fait, M. Evans, avait rigolé Slughorn en se tenant le ventre.

— Je veux que vous le refassiez, avait-il crissé entre ses mâchoires crispées.

Et là, sous les yeux d'Harry, le professeur avait soumis la mixture à plusieurs tests, s'émerveillant à nouveau devant le talent de Tom.

— C'est un magnifique cadeau, M. Evans, lui avait-il rétorqué en lui affirmant que la potion était bien ce qu'elle était. Je suis certain que vos talents auraient pu fabriquer une aussi extraordinaire potion, mais M. Jedusor possède lui aussi un esprit innovant.

Harry avait hoché de la tête, la bouche tordue étrangement.

— Il aurait pris mes cheveux pour cette potion.

— Oui, oui ! Nous avions déjà eu une discussion à propos des cheveux. J'ai d'ailleurs été surpris de voir mon cher Tom débarquer dans mon bureau avec des théories sur l'ADN dans la fabrication des potions. Mais dans le but d'optimiser l'efficacité à qui sont destinés les potions ou les effets. Enfin, le sujet est assez complexe. J'ai même décidé de faire une thèse à ce propos avec l'accord de Tom, bien entendu. Il m'a ouvert les yeux sur l'ADN. Pourquoi seules la potion Polynectar ou des lotions capillaires nécessiteraient-elles des cheveux dans leur préparation ? Alors, nous l'avons testé sur la potion Oculus. Puisque Tom voulait améliorer votre vue, il a tenté d'y ajouter votre ADN pour augmenter l'efficacité à votre propre vision, selon la lecture de votre ADN.

Harry avait écouté Slughorn avec attention, absorbé par la passion de son professeur. Certes, il savait que celui-ci aimait les potions, mais son intérêt semblait renouvelé depuis cette découverte. Alors, le cœur battant avec force, Harry avait ingurgité la potion devant son professeur. Après un terrible mal de tête, sa vision s'était modulée pour devenir floue.

— Je n'y vois rien ! s'était-il exclamé.

Slughorn avait ri avant de lui retirer ses lunettes. Et enfin, Harry avait obtenu une vision incroyable comme jamais dans ses souvenirs. La gorge serrée, il était sorti du bureau, le ventre noué. Tom lui avait fait un extraordinaire cadeau, l'un des plus beaux de sa vie. Ses pas l'avaient porté jusqu'au sorcier, dans la Salle commune, et il l'avait alors remercié avec sincérité.

— Harry ? Harry !

Celui-ci cligna de ses yeux hébétés.

— Qui t'a donné ce cadeau ? Mon manche à balai ne vaut rien comparé à ça ! grogna Orion, les bras croisés comme un gamin frustré.

— Eh bien, c'est Tom, révéla-t-il, les joues rouges.

Le grondement revint, mais s'apaisa rapidement.

— Bon, je me reprendrai la prochaine fois, s'exclama-t-il. Sais-tu ce que Linette m'a offert comme cadeau ?

— Oh ! s'intéressa Harry en se penchant un peu plus près de son ami. Quoi donc ?

— Des chocolats qu'elle a tempérés elle-même, s'extasia-t-il. Un cadeau fait de ses belles petites mains. C'était un régal. Ce Justin Rawen est vraiment chanceux d'avoir une telle fille comme copine.

L'humeur d'Orion devint taciturne et Harry lui ébouriffa les cheveux. Les sentiments de Black semblaient assez sincères pour la jeune Poufsouffle.

— Écoute, elle t'a envoyé un présent, Orion, ce n'est pas rien, lui souffla-t-il avec sérieux. Tu as marqué son esprit et elle a pensé à toi pour Noël.

Le sourire du garçon revint alors, plus lumineux.

— C'est vrai, dit-il en déposant sa tête sur l'épaule d'Harry. Merci, vieux, d'être entré dans ma vie.

Harry se crispa. Black venait de l'appeler « vieux », comme le faisait si souvent Ron. La nausée s'invita dans sa gorge. Il repoussa le malaise, le cœur serré, écoutant distraitement Orion dans le récit de ses vacances.

Les cours reprirent le lendemain. Harry, assis à la table près de Jedusor, mangeait difficilement son repas. Le gruau était fade, et ce, même s'il ajoutait du miel. Les cauchemars s'étaient apaisés avec ses potions du sommeil, mais la nuit dernière, il avait oublié d'en prendre une. Il avait vu Ron et Hermione le scruter avec déception, puis avec dégoût. Et Harry s'était éveillé en sueur, la gorge serrée.

Avec la cuillère dans son repas, il repoussait la nourriture avant de l'écraser, puis de la moduler en forme complexe.

— Arrête de jouer avec ta nourriture, chéri, lui ordonna Tom. Mange, plutôt.

Harry sursauta, puis grogna.

— Ne m'appelle pas chéri ici, lui siffla-t-il. Nous ne sommes pas seuls.

La main de Tom se glissa sur sa cuisse en une douce caresse avant de l'agripper avec force.

— Je ne demande qu'à être seul avec toi, chéri.

Harry soupira, puis avala une cuillerée de sa mixture. Il sursauta une seconde fois lorsque deux mains claquèrent sur la table devant lui. Relevant le menton, il vit Edmond Bole, le capitaine de Quidditch, l'observer avec les yeux exorbités.

— Evans ! Tes lunettes ?

Harry soupira une autre fois. Combien de personnes allaient-elles encore lui poser cette question ? Mais Tom répondit à sa place, un sourire satisfait.

— Je lui ai offert une potion Oculus, dit-il, un peu trop fier de lui.

— Quoi ? Mais c'est un cadeau dispendieux, s'étonna Bole. Et donc, ta vision est complètement guérie, Evans ?

Harry hocha la tête.

— Oui, jamais je n'ai vu aussi bien.

— Merlin ! La victoire est à nous, cria Bole avec hystérie. Aucun Vif d'or ne pourra t'échapper. Jedusor, dit-il en se retournant vers le sorcier, vraiment, comment puis-je te remercier ? Nous allons avoir la coupe, c'est certain.

Harry rigola un instant. Il vit alors Linette pénétrer dans la Grande Salle, s'asseoir à sa table alors qu'un grand hibou lui livra un colis. Celui-ci tomba dans son bol, accrocha son verre et aspergea la jeune fille de son jus de citrouille. Elle riait avec joie et son sourire, éblouissant, donna envie à Harry d'aller la voir. Il repoussa son assiette et se leva, mais une main encercla son poignet.

— Où vas-tu ? susurra dangereusement Tom. Tu n'as pas fini ton repas.

— Voir une amie, rétorqua Harry. Je n'ai pas faim.

Il tira sur son poignet et partit vers la Poufsouffle, maintenant assise à sa table. Lorsqu'elle vit Harry, son visage s'illumina.

— Harry ! s'exclama-t-elle en bondissant sur ses pieds et encerclant le garçon dans ses bras. Tu m'as manqué ! Merci pour les chocolats. On dirait que mon petit secret a été découvert. Je viens tout juste d'en recevoir d'un de tes… collègues.

Ses yeux effleurèrent la table des Serpentards, la bouche plissée, le regard incertain, mais les joues rougies de gêne. Harry tourna les yeux et croisa ceux d'Orion, qui les observait, et, bien entendu, ceux de Tom, qui les scrutait avec une grande attention.

— Merci pour le livre de Médicomagie, lui répondit Harry. J'ai commencé à le lire et il est très intéressant.

— Eh bien, ça me fait plaisir. Je te vois vraiment dans cette branche, Harry.

Ils discutèrent longuement. La cicatrice d'Harry l'irritait affreusement, mais il appréciait l'air frais de sa conversation avec Linette. La jeune fille lui rappelait Luna, mais aussi la douceur d'Hermione.

— Alors, on a Métamorphose. On y va ensemble ? demanda-t-elle lorsqu'elle eut englouti son dernier toast.

— Bien entendu.

Ils sortirent ensemble de la Grande Salle, sous le nez d'un Tom fulminant. Orion, quant à lui, les rejoignit en vitesse, fixant Linette lorsqu'elle regardait Harry.

— Alors, commença ce dernier, toujours dans les couloirs, comment se porte ta relation avec Rawen ? Tu ne me l'as pas encore présenté, tu sais.

Harry se sentait protecteur envers la jeune fille.

— Oh ! dit-elle avec les joues rougies. Je ne sais pas trop…

Elle observait les alentours avec gêne, jetant quelques coups d'œil à Black.

— C'est un peu embarrassant à dire, avoua-t-elle.

— Je peux partir, si tu as besoin de te confier à Harry, dit alors Orion, la bouche étrangement contractée.

Le sorcier était curieux de comprendre son embarras, mais voulait aussi la respecter.

— Oh ! s'étonna Linette en clignant des yeux. Je… non, tu peux rester.

Harry jeta un regard à Orion et le surprit à rougir.

— Alors ? insista-t-il.

— Hum… Eh bien, c'est un Serdaigle, continua Linette. Je veux dire, on dirait qu'il étudie chaque avancée dans notre relation comme une matière, sans réellement ressentir les émotions du moment. C'est un peu… bizarre.

Harry s'arrêta un instant.

— Bizarre ? Oui, quand même. Prend-il des notes ? rigola-t-il.

Mais la réaction de Linette le figea.

— Il prend des notes ? s'exclama Harry alors que Linette lui couvrit la bouche de ses mains.

— Chut ! On pourrait t'entendre, chuchota-t-elle avec empressement. Je… Je ne veux pas lui faire une drôle de réputation.

— Trop tard pour moi, ricana Black, je ne verrai plus Rawen de la même manière. Pensez-vous qu'il note ses impressions au lit, dans le feu de l'ac… Ouille !

Harry venait de lui envoyer un coup de coude dans les côtes. Linette les observait, la tête penchée sur le côté, le visage adorable. Puis, elle rigola. Toutefois, son rire se tarit bien vite lorsqu'elle vit une silhouette derrière Harry. Celui-ci se fit agripper l'épaule.

— Bonjour, Mlle Bellerose, la salua Tom avec une voix chaleureuse.

D'un coup d'œil, Harry étudia Tom avec incrédulité. Jedusor croisa ses yeux, puis il lui sourit.

— Quoi ? demanda-t-il en courbant ses lèvres. Nous sommes maintenant amis, Harry. Et je crois que je peux me lier d'amitié avec les tiens, non ?

Il pencha la tête sur le côté, comme avait fait un peu plus tôt Linette, et attendit sagement. Ainsi, Harry ne put s'empêcher de le trouver adorable et cette pensée le fit rougir. Il se détourna bien vite, redressa son sac sur son épaule.

— Oui, oui, répondit-il avec empressement, maintenant en mouvement. Si Linette l'accepte, bien entendu.

Celle-ci hocha la tête et ils partirent tous vers la salle de Métamorphose. Le cours se déroula rapidement et Harry surprit même Black à utiliser ses lunettes ensorcelées pour dormir. Bien entendu, Dumbledore se rendit compte du subterfuge assez vite et enleva des points aux Serpentards, avec toutefois un doux sourire aux lèvres. Harry, assis près de Linette, l'observa remettre son livre dans son sac une fois le cours terminé. Il vit une boîte de chocolats.

— As-tu un nouvel admirateur ? demanda Harry, taquin. Tu as reçu des chocolats ce matin, de qui?

Était-ce Orion ? Harry en aurait mis sa main au feu.

— Non, non, répondit-elle, évasive. Je ne pense pas que ce soit un admirateur. Juste une personne qui semble vouloir se faire pardonner.

Pardonner ? Orion aurait tenté quelque chose sans lui en parler ? Harry aurait aimé savoir qui était cette personne, mais il ne voulait pas insister. Linette ne semblait pas vouloir lui en parler, sûrement à cause de sa relation complexe avec Rawen. Ils sortirent finalement du cours et laissèrent la journée défiler. Harry se retrouva avec plusieurs parchemins en devoir en cette première journée du retour des vacances.

Installé dans la Salle commune, Orion près de lui, ils remplissaient leur devoir de Métamorphose. Il devait expliquer les étapes pour devenir un Animagus. Plus il écrivait sur le principe, plus Harry s'émerveillait des personnes qu'il connaissait en tant qu'Animagus: son père, Sirius, McGonagall. Il y avait aussi Rita Skeeter, mais il la balaya rapidement de ses pensées. Le tout était complexe, voire impossible. Aurait-il la patience de tenter le rituel ? Si cela pouvait lui donner des ailes… Pourquoi pas ?

— Tu en es où ? grogna Orion, la main dans les cheveux.

— À l'apparition du premier éclair, répondit Harry, les sourcils froncés de concentration.

— Quoi ? Tu vas plus vite que moi.

— Eh bien, je ne passe pas mon temps à penser à Linette, l'agaça-t-il.

Orion rougit sous les propos, mais ne le contredit pas.

— Tu la gâtes sous les chocolats, poursuivit-il en inscrivant le point à la fin de sa phrase.

— Elle aime ça, répondit-il alors qu'il mordait la tête de sa plume. Elle doit développer son palais pour donner les meilleurs chocolats au monde.

Harry hocha le menton.

— Et comment va ta relation avec Jedusor ? questionna Black, les yeux plissés. Je le trouvais collant, mais là, c'est encore pire. Je suis même surpris de ne pas le voir débarquer à notre table.

Harry fronça les sourcils. Il était vrai que la situation était plutôt étrange. Jedusor cherchait un contact avec Harry de façon régulière et la dernière fois qu'il l'avait vu, c'était dans le cours de Métamorphose. Soudain angoissé, Harry se leva sous le regard d'incompréhension de Black.

— Je reviens, je dois vérifier quelque chose dans le dortoir.

Il s'éloigna de la table et fila dans le corridor. Il poussa la porte et tomba sur Declan, assis sur son lit. Tom, quant à lui, était absent.

— As-tu vu Tom récemment ? demanda-t-il au Serpentard.

— Non, répondit-il simplement en tournant la page de son livre.

Harry grimpa sur son lit, tira les rideaux et agrippa sa carte du Maraudeur dans le sac d'Hermione. Il l'ouvrit, chuchota la formule et attendit de voir la vie du château. Il perdit plusieurs minutes à scruter tous les points lorsque ses yeux tombèrent enfin sur celui de Jedusor, à l'infirmerie. Son cœur bondit dans sa poitrine. Que faisait-il là ? Avait-il eu un accident ? Il voulut refermer la carte, mais arrêta son geste lorsqu'il lut le point près de Tom: Linette Bellerose.

D'un geste paniqué, Harry fourra la carte dans son sac, ouvrit les rideaux et s'extirpa du lit. Il glissa au sol, sous le regard interloqué de Declan, puis fila hors du dortoir. Il passa près d'Orion, mais celui-ci ne le vit pas, le nez collé au parchemin des notes d'Harry, trop concentré à copier. Il sortit de la Salle commune et courut dans les couloirs pour atteindre l'infirmerie. La respiration hachée, la gorge coincée, les yeux écarquillés, Harry s'avança vers Tom, debout à côté d'un lit. Celui-ci observait une silhouette immobile, sans la moindre trace d'émotions. Toutefois, lorsqu'il leva le regard, Harry sentit que quelque chose avait changé. Certes, Jedusor avait toujours cette obsession qui trônait dans ses yeux, mêlée à de l'avidité, mais là… Tom le fixait avec adoration.

Ce constat le cloua sur place, son cerveau en ébullition. Que se passait-il ? Alors que Tom le scrutait sans parler, comme s'il gravait la silhouette d'Harry à même ses pupilles, les yeux de ce dernier se baissèrent sur le corps inanimé sur le lit. Il s'agissait de Linette, le teint livide. Tremblant, Harry s'approcha avec maladresse. Il agrippa la main froide de la jeune Poufsouffle, ses doigts recherchant son pouls.

— Elle n'est pas morte, souffla Tom.

— Qu'est-ce qui se passe ? paniqua Harry, même s'il pouvait sentir la régularité de son rythme cardiaque, preuve manifeste qu'elle vivait.

— Oh, elle a perdu la mémoire.


Alors ? Qu'en pensez-vous ? J'aimerais bien que vous m'écriviez vos impressions sur les événements du chapitre. Et surtout, connaître vos sentiments sur la fin.

À la prochaine !