(Le Prince de Sang-Mêlé) Weasley, Farces pour sorciers facétieux
Ils atterrirent les pieds dans l'eau jusqu'au mollet, et le directeur n'était nulle part à côté.
« Super. », grimaça Harry.
Ils se trouvaient dans le marais qui entourait le terrier, maison excentrique en bois des Weasley. Le soir tombait, et le Soleil se cachait. Ils sortirent de la vase, et se dirigèrent vers la maison.
« Et pour nos affaires ? » râla encore Harry.
« Je pense que le professeur Dumbledore aura pris des précautions. Ou alors elles arriveront bientôt. »
Ginny fut pour le moins surprise de voir deux malles dans le salon, surmontées de la cage d'Hedwige reconnaissable à la chouette effraie présente à l'intérieur, et d'un crapaud qui sauta soudainement.
« Oh, non non non. », dit-elle pour elle-même ou pour l'amphibien bien connu pour s'enfuir. Il lui fallut quelques minutes pour parvenir à attraper la créature entre ses mains, après avoir couru au travers de la pièce plusieurs fois. Tenant fermement Hector, elle passa la tête dans l'escalier pour appeler sa mère, et lui demander quand Neville et Harry étaient arrivés. La femme affirma qu'ils n'y étaient pas, et lorsque sa fille informa que leurs affaires se trouvaient dans le salon, elle persista sur le fait qu'elle le saurait s'ils étaient présents. Ce bruit attira évidemment l'attention de Ron un étage plus haut, et de Hermione encore plus haut, qui s'étonnaient que leurs amis fussent là sans qu'ils ne le sachent, et qui répondirent aux questions de la plus jeune que, non, ils n'étaient avec aucun d'eux.
C'est alors que deux jeunes hommes de seize ans ouvrirent la porte.
« Bonsoir… », commença Neville. Ginny se dépêcha d'aller à leur rencontre, pendant que le garçon s'expliquait, et que les autres dévalaient l'escalier. « Le professeur Dumbledore nous a déposés ici… »
Ginny le saisit dans une étreinte. « C'était inattendu. », souffla-t-elle avant de s'écarter de lui.
« Bah, et moi ? » se moqua Harry avec un sourire amusé.
Ginny se tourna vers lui, un peu plus gênée, et lui offrit l'étreinte à son tour. « Bienvenue au Terrier. », déclara-t-elle. Elle s'éloigna de quelques pas. Elle avait fait grande attention à Trevor pendant ce temps, et tendit le crapaud à Neville. « Il sautait partout. »
« Merci. », dit-il en récupérant son précieux ami pustuleux.
« Il est plus charmant qu'Ombrage. », déclara Ron en observant l'animal.
« Vous êtes trempés ! » s'exclama Hermione.
Les deux garçons baissèrent le regard vers leurs pantalons.
« Oui, un cadeau de Dumbledore. », informa Harry. « On a transplané au-dessus du marais. »
Arthur Weasley arrivait pour les saluer. « C'est à cause des protections autour de la maison. Pourquoi vous ne nous avez pas prévenus de votre arrivée ? »
« C'est plutôt une surprise du professeur Dumbledore, monsieur Weasley. », expliqua Neville. « On ignorait que nous viendrions ici. Il a pensé que ce serait mieux si nous passions la fin des vacances tous ensemble. »
« Je suppose que ma mère ne nous rejoindra pas. », ajouta Harry à contrecœur.
« Venez les garçons, nous allons choisir vos chambres. », appela Molly.
Elle leur fit toute la visite du bâtiment précaire.
Le groupe d'amis passa du bon temps ensemble, et Hermione comme Harry voulurent s'informer des résultats de BUSE obtenus par chacun, et surtout des cours choisis.
Hermione, pour sa part, avait obtenu un O à toutes ses BUSE, sauf à celle de défense contre les forces du mal où elle n'avait qu'un E. Elle avait décidé de poursuivre sept sujets parmi les dix : charmes, défense contre les forces du mal, botanique, métamorphose, arithmancie, étude des runes anciennes, et potions.
Quant à Ron, il accepta de montrer ses résultats à Harry et Neville. Bien qu'il n'ai aucun Optimal, il n'avait échoué que la divination et l'histoire de la magie, avec respectivement des mentions Piètre et Troll. Il avait obtenu un Acceptable pour l'astronomie, et Effort Exceptionnel pour ses six autres matières. Il avait choisi de ne pas poursuivre Soins aux créatures magiques, sur l'argument que même si Hagrid se montrait être leur ami, ses cours demeuraient souvent désordonnés et dangereux. Malheureusement, son résultat de potion l'empêchait, comme Neville, de poursuivre dans la matière, et il devait donc abandonner son projet de devenir auror. Il étudierait en Métamorphose, Défense contre les forces du Mal, Charmes et Botanique, et il verrait bien sur quoi il pourrait déboucher par la suite.
Harry leur transmit les nouvelles privilégiées qu'il avait de Draco, grâce à l'arrangement discret qu'ils avaient avec Kreattur. En sommes, ils échangèrent tous sur leurs vacances, et leurs projets d'avenir. Ils se moquèrent également un peu du journal qui passait de décrier Neville à le considérer comme "l'élu". Ni Neville ni Harry ne parlèrent du professeur Slughorn, décidant de réserver la surprise à leurs amis. D'autant que s'ils l'évoquaient, Hermione au moins chercherait à savoir ce qu'il enseignerait, alors qu'ils avaient tous deux jugé qu'ils voulaient également en avoir la surprise à la rentrée, suivant le conseil de Dumbledore.
Ron et Ginny expliquèrent également que même leur mère hésitait à les renvoyer à Poudlard, à cause du danger. Ce à quoi Neville s'exclamait de stupeur, puisque Poudlard était l'endroit le plus sûr de toute la Grande-Bretagne, et là où se trouvait le seul sorcier que Voldemort ait jamais craint, le vieil homme qui était aussi le plus puissant de leur époque, Albus Dumbledore. Les enfants Weasley assurèrent qu'ils iraient bien finir leurs études, grâce à l'intervention de leur père qui avait également traité leur mère de folle sur le sujet. Afin de rassurer tout le monde, Neville entreprit d'expliquer les mesures qui seraient prises pour protéger l'école cette année, puisque bien sûr il avait été informé : des aurors resteraient aux alentours dès la rentrée, un dôme de protection avait été placé et y demeurait, et les élèves seraient même fouillé à l'entrée, ainsi que toutes leurs affaires.
Ils durent bien sûr aller chercher leurs fournitures scolaires pour l'année, ce qui s'avéra bien plus difficile que les ans précédents. En effet, beaucoup de boutiques sur le chemin de traverse avaient fermé, sans compter celle d'Ollivenders qui avait été attaquée par des Mangemorts, et pillée… ils avaient même, paraît-il, enlevé le vieux commerçant. Le seul endroit vraiment intact et lumineux, le centre de toute animation, était la boutique " Weasley, Farces pour sorciers facétieux ". La boutique se levait pour paraître telle une anomalie sur le chemin. Elle semblait vouloir dévorer l'obscurité en s'avançant dans la rue même, ou comme un jeune ajout dans un lieu déjà rempli depuis de nombreuses années, la construction attirait le regard des passants honnêtes, ébahis et fascinés, et ne demandait qu'à être visitée. De fait, beaucoup entraient par la porte en coin surplombée par le pantin géant qui, lorsqu'il soulevait son chapeau, faisait apparaître ou disparaître un lapin blanc.
Le lieu était puissamment protégé par les meilleurs sorts des jumeaux, afin qu'aucun mal ne puisse arriver à leur précieux magasin qu'ils avaient pu construire grâce au financement de Sirius offert au cours de leur dernière année. Les jumeaux avaient d'ailleurs été affectés par la mort de leur idole, et aurait souhaité être resté à Poudlard juste un jour de plus, pour pouvoir participer à cette bataille et peut-être sauver l'homme. C'était une idée qui les avait traversés, oui. Toutefois, ils reconnaissaient qu'ils n'auraient sans doute pas changé grand-chose, et ils savaient ne pas se laisser désespérer par le passé. Il leur fallait aller de l'avant, et c'est ce qu'ils proposaient au monde sorcier avec leurs farces et attrapes.
L'intérieur demeurait sans cesse bondé de sorciers en tout genre, et en particulier par les enfants et les adolescents. De nombreuses marchandises se trouvaient sur des présentoirs personnalisées, tel un automate d'une fille au visage verdâtre vomissant en flot continu des pastilles de Gerbe dans un seau. Des " Efface-Boutons dix secondes garanties " se trouvaient à un présentoir, avec l'écriteau " Convient à tout, depuis les points noirs jusqu'aux furoncles ", où un autre automate roulait des yeux, oscillaient de la tête, et surtout possédait une acné à géométrie variable, où boutons apparaissaient et disparaissaient.
À l'image du petit tour de chapeau de la façade, ils possédaient dans leur stock des " tour de magie moldus " afin de permettre de découvrir la magie des moldus avec des jeux de cartes biseautées ou des lots de cordes. Ils vendaient également des " Pendu Réutilisable ", conçus pour qu'un petit bonhomme de bois monte les marches d'une potence au fil des mauvaises réponses d'un joueur : " Trouvez le bon sort, ou il se passera la corde au cou ! "
La fameuse boîte à flemme tant employée sous le règne d'Ombrage offrait toujours son assortiment de bonbons rendant malade, afin de manquer les cours. Toutefois, les toutes nouvelles " Marques des Ténèbres comestibles " qui " rendaient malades à coup sûr ", ne faisait pas partie du lot. C'était une de leurs inventions pour détendre la population après le retour de Voldemort. Ils en avaient d'autres dans la même veine, dont ils faisaient des publicités en se moquant du mage noir : " Vous avez peur de Vous-savez-qui ? Craignez plutôt Pousse-Rikiki, le constipateur magique qui vous prend aux tripes ! ".
La boutique était un franc succès où même le ministère de la magie s'approvisionnait. Il fallait reconnaître que la farce du " Chapeau Bouclier ", conçu pour que le porteur puisse défier un autre sorcier et que le sort se retourne contre lui, avait été reconnu comme un moyen de défense. Le chapeau protégeait de tout sortilèges et maléfices, et les jumeaux avaient alors lancé une nouvelle gamme, dans laquelle ils ajoutaient des gants et des capes. L'ensemble de cette ligne plus sérieuse se trouvait dans un endroit moins tape à l'œil de la boutique.
Il y avait tant de diversité, qu'il devenait difficile de les compter. Fred et George accueillaient avec plaisir tout le monde, et offraient de quoi rire et se détendre à tous, dans ce monde clairsemé d'obscurité. Bien sûr, ils avaient un bon sens des affaires. Ils le démontrèrent bien à leur frère lorsque Ron tenta d'obtenir un prix.
« C'est combien, ça ? » interpella-t-il les jumeaux.
Les frères se tournèrent vers lui, et répondirent en cœur. « 5 mornilles. »
« Et pour moi, c'est combien ? » hésita-t-il.
« 5 mornilles. »
« Mais… je suis votre frère ! » s'étrangla-t-il.
« 10 mornilles. », conclurent les jumeaux en s'éloignant.
Ils s'approchèrent d'un présentoir en forme de bouquet de grandes fleurs roses vif et de papillons, d'où s'échappaient de minuscules bulles roses. Des flacons au contenu liquide rose y étaient disposés tels des pétales. Hermione et Ginny s'étaient arrêtées à cet endroit, et les frères virent les saluer, et leur expliquer ce qu'elles avaient sous les yeux, puisqu'il était évident que jamais miss-je-sais-tout ne songerait à employer un tel artifice.
« Bonjour Mesdemoiselles. », déclamèrent-ils en cœur, avant que Fred ne poursuive. « Nos philtres d'amour. »
« De notre gamme "Charme de Sorcière". »
« Fonctionne jusqu'à vingt-quatre heures d'affilée. »
« En fonction du poids du garçon. »
« Et de la beauté de la fille. »
« Nous avons aussi un service de vente par hibou. »
« Pour arriver directement à Poudlard. »
« Et berner Rusard. »
« En les présentant sous forme de parfums. »
« Ou de potions contre la toux. »
Ginny s'éloigna du présentoir. « Vous devriez pas vendre ça. », leur lâcha-t-elle. Hermione reposa le flacon de philtre d'amour avec un regard alentour pour s'assurer que personne ne l'avait vu toucher à une telle chose. Malheureusement pour elle, il semblait que cet arrogant de Cormac McLaggen, Gryffondor de dernière année, l'avait repérée, et lui lançait un sourire provoquant. Hermione détourna rapidement le regard, et vit alors, au travers de la vitrine, Draco observer en direction de la boutique. Plusieurs personnes encapuchonnées se trouvaient dans les parages, et l'adolescent rompit le contact visuel pour signifier quelque chose à ces individus avant de s'avancer seul vers la boutique.
Les jumeaux avaient suivi Ginny. « Quelque chose t'intéresse, Sœurette ? »
Légèrement agacée, elle désigna presque au hasard un autre présentoir. « C'est quoi, ça ? »
Fred et George, chacun d'un côté, la poussèrent vers la grande coupe qu'elle montrait. Ce qui aurait dû être rempli de petites boules de poils n'en contenait plus beaucoup.
« Des boursouflets ! » entama George.
« Une espèce dérivée du boursouf. »
« Ils sont plus petits. »
« Et n'ont pas les mêmes couleurs. »
Ils plongèrent leurs mains dans la coupe, et en sortirent chacun une petite créature adorable, de petites boules rondes et duveteuses. Fred en tenait une rose, et George une violette.
« Tu en veux une ? »
« Spécial "Charme de Sorcière". »
« Tons roses ou violets. »
« Laquelle tu préfères ? »
Ses yeux allaient vers l'animal violet, comme attirés, sans oser. « C'est… »
« Pas la peine d'hésiter. », l'informa Fred.
« Beaucoup de personnes en veulent. »
« On en a vendu tellement… »
« … qu'on a du mal à en élever suffisamment… »
« … pour répondre à la demande. »
Ginny céda. « D'accord. Ils sont magnifiques. J'aime bien le violet. »
Fred reposa le rose dans le présentoir, tandis que George éloignait sa main. « Ah ah, il y a une condition ! »
Elle roula des yeux. « Évidemment… laquelle ? »
Fred balada son regard aux alentours à la recherche d'inspiration. Il pouvait voir Hermione et Draco discuter ensemble, toujours à côté des philtres d'amour, et si l'adolescente, bien que détendue, pouvait paraître un peu gênée, son camarade semblait plus s'amuser qu'autre chose de ce dont ils parlaient, et riait de manière assez communicative pour qu'elle s'amuse aussi. Dans un autre coin de la boutique, Fred repéra Ron, au balcon, dans une attitude étrange, puisque le jeune roux tenait la rambarde à s'en faire blanchir les jointures, et fusillait du regard ses deux amis en contrebas. Il faudrait améliorer l'humeur de son frère.
Pendant l'évaluation de son jumeau, George ne perdit pas de temps, et commença. « Soit, Gin, tu sors avec Drac pour faire enrager Malfoy depuis Azkaban… »
« Ça va pas la tête ? » s'exclama-t-elle.
« On vend du philtre d'amour. », rappela-t-il.
« Soit ! » interpella Fred. Ginny braqua son regard sur lui. Il désigna la petite créature dans les mains de George. « Tu l'appelles Arnold. »
« Arnold ? »
« Arnold. », répétèrent-ils en cœur.
Elle les fixa un moment, avant de concéder. « Il s'appellera Arnold. »
George lui remit la petite créature. « Tu peux la tenir. Mais Arnold est un peu avide. »
« Donc si tu veux partir avec… »
« Faudra payer. »
« Vous allez devenir très riche. », commenta leur sœur. « C'est combien ? »
« Arnold est avide ? » s'amusa une voix bien connue dans le dos de Ginny. Elle se retourna vivement, pour le plus grand amusement des jumeaux. Ils avaient vu le blond s'approcher peu avant, et il venait tout juste de finir d'arriver. Il ne pouvait pas avoir entendu plus loin que la négociation du prix. « Qui a eu cette idée de nom ? »
« Moi. », annonça Fred.
« Nous ! » s'outragea faussement George.
« Ouais, les jumeaux en somme. », traduisit Draco. « Et ça vient d'où comme nom ? »
« Devine. », rétorqua Ginny.
« Rien que pour ce nom, je paye pour elle. Le double du prix. »
« Gratuitement ? » demandèrent les jumeaux d'une même voix, sceptique.
« Eh bien, si je paye, ce n'est pas à proprement parler "gratuit". Vous le mettez sur la note que je vais augmenter dans quelques minutes, et vous m'en accordez au moins cinq de votre temps. En laissant Gin tranquille, avant qu'elle finisse par vous lancer une malédiction de réduction. »
Les jumeaux tournèrent un regard suspicieux à leur sœur. Ils semblaient prêts à croire qu'elle en serait capable, mais cherchaient à découvrir si elle en était déjà à ce point.
« Bonne idée. Je le ferais. », appuya Ginny.
« D'accord. », déclara Fred.
« Mais avant, il faut qu'on vérifie quelques détails. », enchaîna George.
« Est-ce que tu acceptes qu'il paye pour toi ? »
Elle fixa Draco, qui s'efforçait de lui sourire malgré une fatigue discernable. Ses efforts pour bien paraître étaient incroyables. Quoi qu'il cache, il le faisait bien. « Ton père ne te coupe plus les vivres ? » questionna-t-elle.
« Mon père est à Azkaban. », rappela-t-il sérieusement. Une neutralité soudaine avait pris place dans toute son expression.
« Ta mère ? »
« C'est ma mère. »
Elle se tourna vers ses frères toujours souriants. « D'accord. Il faut bien que sa fortune serve à quelque chose. »
« Accordé ! » déclarèrent les jumeaux en cœur. Ils contournèrent leur sœur, et commencèrent à entraîner leur nouveau client plus loin.
« Alors, qu'est-ce que Malfoy désire ? » demanda l'un.
« Félicitation pour votre imitation de la dame en rose. »
Il faisait référence à la figurine de Dolores Ombrage qui circulait dans toute la salle au moyen d'un monocycle sur un fil. Elle passait au-dessus des visiteurs, en répétant plusieurs phrases dont « Je déteste les enfants ! », « Je ferais régner l'ordre ! » et « J'exige le silence ! », avec une voix particulièrement reconnaissable.
« Ça n'a pas été censuré ? » questionna-t-il.
« Non. »
« Le ministère ne peut pas nous censurer. »
« Ce n'est pas notre patron. »
« C'est notre client. »
« Le client est roi. », cita Draco.
Les jumeaux le toisèrent, sans perdre leurs sourires. « Alors, que désire Draco Malfoy ? »
« Tu payes pour notre sœur. »
« Tu nous fais une fleur. »
« Tu deviens flatteur. »
« Tu caches mal ta peur. »
« Vous prenez n'importe quel client ? » interrogea l'adolescent.
« N'importe qui ! » déclamèrent-ils en cœur.
« Même si Ombrage se présentait à votre porte ? »
« On accueille tout le monde. », répondit George.
« On n'a pas dit comment. », précisa Fred.
« J'ai besoin de me parer à certaines situations. »
« De la défense ? » demanda un des jumeaux.
« Par exemple. »
« C'est par là. », dirent-ils à deux.
Ils l'entraînèrent vers la partie moins fréquentée et plus sérieuse. « La gamme des objets de défense ! » se vantèrent-ils.
Draco retint une grimace en reconnaissant Harry et Neville dans un coin de l'endroit. Les deux Gryffondor avaient d'ailleurs été attirés par l'exclamation des jumeaux, et lui sourirent. Heureusement, ils restèrent loin, et retournèrent à leurs affaires quand il hocha la tête en signe de salutation lointaine.
Il chuchota aux jumeaux, sans cesser de fixer ses amis. « J'ai oublié de préciser que j'avais besoin de discrétion. Je peux payer un supplément pour ça s'il le faut. »
« Bien sûr que tu peux payer. », rétorqua Fred, malicieux.
« C'est pour ça que ce n'est pas amusant. », enchaîna George.
Draco tourna son regard subitement vers eux, ou du moins l'un des deux puisqu'il était difficile de les observer ensemble lorsque le premier se trouvait à sa gauche et le second à sa droite. « Pardon ? »
« Si tu veux acheter notre silence… »
« … il faudra autre chose que de l'argent. »
Draco grimaça. Il avait assez donné de faveurs stupides à Théodore. « Qu'est-ce qu'il faudra, alors ? »
« Nous pouvons t'offrir l'exclusivité d'un tour de la boutique. »
« Mais il faudra une contrepartie intéressante. »
« Et on a trouvé le gage parfait pour toi. »
« Un gage ? » répéta-t-il avec un haussement de sourcil sceptique.
« Notre sœur aime quelqu'un. »
« Mais elle ne trouve pas comment lui dire. »
« Aide-la un peu. »
« Sérieusement ? Ils sont allés au bal de Noël ensemble ! »
« Ils ne sortent pas ensemble. », rétorquèrent les deux frères.
« C'est à désespérer. Pourquoi vous me demandez ça, à moi ? »
« Parce que. »
Il soupira. « Très bien. Je m'arrangerais. »
Jugeant sa parole à leur goût, les jumeaux respectèrent leur part du contrat, et lui firent un tour de la boutique, à commencer par la partie des objets de défenses, sans exclure de passer ensuite par tout le reste, y compris la gamme Charme de Sorcière. Le jeune Serpentard s'approvisionna avec tout ce qui attira son attention comme potentiellement utile, et les remercia pour leur temps avant de partir rejoindre sa mère au lieu de rendez-vous convenu.
Ron s'approcha, vexé, de ses frères. « C'était quoi tout ça ? Je vous ai vu plusieurs fois toujours en compagnie de Draco. »
« Plusieurs fois ? » s'étonna faussement Fred.
« On ne l'a pas quitté depuis qu'il nous a demandé le tour de la boutique. », poursuivit George.
« Vous faites des visites de la boutique, maintenant ?! » s'exclama Ron.
« Les gens ont besoin de rire en ce moment. », expliqua sérieusement Fred.
« C'est pour ça qu'on est ouvert. », continua George.
« On a l'œil pour repérer ceux qui manquent de détente. »
« Et Draco semblait en avoir grand besoin. »
« Il riait bien avec Hermione. », maugréa Ron.
« Il doit beaucoup rire avec sa mère, son père et sa tante, aussi. », répliqua George.
« Des vrais pince-sans-rire. », insista Fred avec sarcasme.
Draco traversa rapidement les ruelles sombres, qu'il s'agisse de celles du chemin de traverse, ou du chemin de travers. Les deux semblaient lugubres ces derniers temps, et terriblement vides. L'adolescent, stressé et néanmoins vigilant, se rendit jusqu'à la célèbre plus grande boutique de magie noire, Barjow et Beurk. Là, l'attendaient sa mère, sa tante, et même ce loup-garou fou de Fenrir Greyback, entre autres. Il était temps de poursuivre ses achats, et de former ses plans.
