Je ne possède aucun des personnages de la série.
Un recueil de textes courts sur l'univers de la série Players nous plongeant dans un instant ou une pensée des protagonistes de l'histoire
PRE SERIE
Ce texte est écrit pour un défi de Noël
En espérant que cela vous plaise
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
QUELQUES TEXTES DES MAITRES DU JEU
Un Noël sous la pluie
Charlie O'Bannon, 15 ans, avait tout prévu pour passer une soirée paisible, loin des conflits familiaux habituels. Il avait mis la table, avait été acheté un gâteau pour le dessert et tentait de se faire le plus invisible possible, mais ça n'avait pas suffi. Ce soir-là, alors que les rues de Brooklyn scintillaient des décorations de Noël, son monde s'effondra une nouvelle fois. Sa mère, dans un accès de rage dont il n'avait pas vraiment compris la cause, avait tenté de le frapper. Ce n'était pas la première fois qu'il affrontait cette violence, mais pour une fois, il s'était défendu. Cette résistance, pourtant légitime, avait déclenché une avalanche de reproches. Sa sœur aînée, toujours prompte à prendre le parti de leur mère, l'avait accusé de tous les torts possibles.
Fuyant cet enfer domestique, Charlie s'était retrouvé dehors, sous une pluie glaciale. Le vent coupait comme des lames, et chaque goutte semblait s'infiltrer sous sa veste trop fine. Il errait dans les rues désertes, ses baskets éclaboussant les flaques d'eau. L'idée de passer Noël seul, dehors, le hantait, mais il ne pouvait se résoudre à rentrer.
En désespoir de cause, il s'était approché d'une cabine téléphonique pour essayer d'appeler son père. Cela faisait des mois qu'ils ne s'étaient pas parlé, et encore moins vus. Son père avait une vraie famille, lui il n'était que le gamin de la maitresse cachée et il avait répondu visiblement en colère qu'il ose l'appeler en plein, réveillon.
- Écoute, Charles, c'est Noël. J'ai d'autres choses à gérer. Rentre quand ta mère sera calmée.
Puis il avait raccroché. Charlie raccrocha le téléphone d'une main fébrile qui se mit à trembler un peu, luttant contre les larmes qui montaient. Il avait toujours su qu'il n'était qu'une ombre dans la vie de son père, mais entendre cette indifférence à un moment où il avait désespérément besoin de soutien était un coup de poignard.
L'adolescent s'enfonça alors dans une ruelle sombre, s'adossant à un mur recouvert de graffiti. Les décorations lumineuses des avenues principales étaient loin, et seul le halo vacillant d'un lampadaire éclairait son visage. Ses vêtements étaient trempés, et ses mains tremblaient. Mais ce froid n'était rien comparé à la douleur qu'il ressentait à l'intérieur.
Il pensa à cette famille qu'il n'avait jamais vraiment eue. Il pensa aux repas de Noël qu'il voyait dans les films, avec des rires et des cadeaux échangés près d'un sapin. Tout cela semblait si loin de sa réalité.
- Pourquoi moi ? Murmura-t-il dans un souffle.
Ses pensées dérivaient. Il repensa à tous les petits boulots qu'il avait faits pour s'éloigner de la maison, aux combines qu'il avait montées pour avoir un peu d'argent de poche. Peut-être était-il destiné à une vie de débrouille, à naviguer seul dans un monde hostile. Mais ce soir, il aurait tout donné pour une épaule sur laquelle s'appuyer.
Un bruit de pas dans la ruelle le fit sursauter. Une silhouette approchait, mais au lieu de fuir, il resta immobile. Peut-être était-ce la lassitude ou simplement le désespoir, mais il n'avait plus la force de se méfier. La personne passa sans un regard, son parapluie masquant son visage.
Charlie se recroquevilla davantage, tentant de trouver un peu de chaleur. Dans sa poche, il sentit le papier froissé d'un vieux ticket de cinéma, souvenir d'une soirée où il s'était évadé dans un autre monde, même si ce n'était que pour quelques heures. Il le serra entre ses doigts comme un talisman, se promettant qu'un jour, il trouverait une véritable raison d'espérer.
Cette nuit-là, sous la pluie et les lumières vacillantes de Brooklyn, Charlie O'Bannon comprit qu'il ne pouvait compter que sur lui-même. Mais au fond de lui, une petite flamme continuait de brûler, faible mais résolue. Il se jura de transformer cette douleur en force, de prouver à ce monde indifférent qu'il valait plus que l'image que sa famille avait de lui.
Et peut-être qu'un jour, il aurait son propre Noël, avec des rires sincères et des visages chaleureux autour de lui.
