(Introduction) Pétunia et les sorciers


Lorsqu'ils décidèrent de laisser Lily se reposer, Pétunia embrassa sa sœur sur le front, et suivit Severus en silence, dans un calme qu'elle n'aurait jamais cru capable en présence de l'homme. Après seulement quelques pas dans le couloir, Pétunia rompit le silence, les ramenant tous les deux à la réalité.

La première parole de Pétunia était encore sous le coup de l'émotion. La suite était à nouveau distante, mais sans colère pour une fois.

« Où est son époux ? »

« Je ne sais pas. Toujours dans le coma je suppose. Je n'ai pas vraiment cherché à le savoir. »

« Il pourrait peut-être l'aider s'il était éveillé. »

« S'il était éveillé. Il est fort à parier qu'il ne soit pas dans un meilleur état lorsqu'il se réveillera. Il a subi autant de douleur qu'elle. Il s'est probablement cogné le crâne en chutant en haut de ces escaliers. Il est déjà chanceux de ne pas en être tombé. Et je suis prêt à avancer qu'il n'avait pas une aussi bonne motivation pour rester hors de la folie et supporter la douleur. »

« Ah oui, et quelle motivation peut avoir eu ma sœur que son époux n'aurait pas ? »

« L'amour. Tout simplement. Lily est la personne la plus aimante que je connaisse, et son époux est un petit con égocentrique qui ne pense qu'à sa propre popularité. Pour lui, Lily n'est qu'un trophée, et sortir avec la plus belle fille de sa classe était juste une victoire. »

« Et c'est moi la jalouse ? »

« Il me l'a dit. »

« Pardon ? »

« Lorsqu'ils étaient fiancés. Il a voulu que l'on se batte pour déterminer qui devrait oublier Lily. Je lui ai dit qu'elle n'était pas un trophée. Sa réponse a été de me demander si j'étais prêt à le parier. »

« Tu mens. La jalousie t'égare, elle n'a pas pu se tromper à ce point dans son choix. Tu es tellement jaloux que tu es prêt à critiquer la soi-disant seule personne que tu admires tellement que tu passes ton temps à la dire parfaite ! »

« Lily est bien des choses. Mais elle n'est pas parfaite. »

« Je te demande pardon ? C'est toi qui me dis ça ? Quand as-tu perdu la raison à ton tour ? »

« Jamais. Je l'ai juste réalisé. Mais elle reste la meilleure personne que je connaisse. »

« Servillus ? ! »

L'exclamation ne venait évidemment pas de Pétunia. Mais d'un duo qui traversait le même couloir, en face d'eux. Pétunia ne les connaissait pas, mais apparemment, Severus les reconnaissait, et se tendait immédiatement à leur vue.

« Que fais-tu là Clébard ? » son ton était cinglant. Pétunia décida qu'il était plus sage de resserrer l'étreinte de son couffin, et de se rapprocher de Severus, mais plutôt derrière lui.

Elle ne savait pas grand-chose du monde sorcier, et se battre dans un hôpital lui semblait le plus absurde possible, mais la tension était évidente, et l'hostilité vraiment élevée.

Severus était vraiment sur la défensive, comme si son pire ennemi était en face de lui, et l'autre homme paraissait encore plus colérique et nettement plus sanguin.

Pétunia n'en revenait pas qu'elle était en train de se cacher derrière l'enfant de l'impasse du tisseur.

À côté du "Clébard", se tenait un homme apparemment calme et sage, mais il était pourvu de grandes cicatrices sur son visage, ce qui intimidait Pétunia. Ces marques ne présageaient rien de bon, et lui criaient que l'homme était dangereux.

« Tu sors de la maternité avec ta petite-amie ? Tu t'es enfin trouvé une compagne aussi laide que toi ? »

« Sirius ! » souffla son camarade, comme pour le rappeler à l'ordre.

Severus ne disait rien, et se contenta de fixer son regard d'obsidienne dans les yeux moqueurs de son adversaire. Sirius s'approcha de Pétunia et regarda le bébé.

« Ouh, il est vraiment laid. »

Pétunia aurait voulu lui crier dessus, mais Severus attrapa son bras, et serra si fort qu'elle se dit que ce n'était vraiment pas une bonne idée.

« Que fais-tu là, Black ? » demanda froidement Severus.

« Je viens sans doute pour de meilleures raisons que toi. Cependant… je ne connais pas l'endroit. »

Sirius sembla considérer qu'il lui faudrait être plus aimable avec son ennemi d'adolescence. Il se laissa paraître penaud et honteux, tant pis pour sa fierté. S'il fallait jouer à cela pour convaincre le Serpentard Mangemort de l'aider.

« Tu… tu peux m'aider ? Tu sais où c'est n'est-ce pas ? »

« Non. » répondit sèchement Severus

L'autre s'approcha.

« S'il te plaît, Snape. Nous voulons juste voir comment ils vont. »

« Et commençant par m'insulter ? Votre tête est encore dans la lune, Loup ? »

« Snape, nous sommes dans un hôpital. Pas sur un champ de bataille. Nous ne sommes pas là pour nous battre. »

« Je n'étais pas là pour me battre aux Trois Balais non plus. » rétorqua froidement Severus.

Les trois hommes savaient de quoi il s'agissait. Cette fameuse soirée où Severus avait endolori Sirius et failli tuer Remus et James alors qu'il voulait juste présenter ses excuses à Lily.

Remus avait été contre initialement. Mais il avait fini par accepter aux demandes de James et Sirius. Il avait accepté après Peter, mais été rentré dans le combat avant. Il en avait honte.

Mais Severus n'était pas du genre à pardonner. Surtout pas aux Maraudeurs. Il était donc inutile de s'expliquer. De plus, Remus savait qu'ils avaient été en tort.

Sirius n'était du même genre. Il avait atrocement souffert sous le doloris, il avait été ridiculisé, perdre à quatre contre un, alors qu'ils avaient tous le même âge. Mais il était hors de question de le laisser paraître devant Snivellus.

« Mais c'était tellement amusant. Tu aurais vu ta tête quand tu t'es étalé au sol devant le bar ! »

« Et tu essaies d'obtenir mon aide avec ce genre de remarque Black ? » siffla Severus entre ses dents.

Pétunia serra le couffin contre elle. Ils n'allaient pas se battre dans un couloir d'hôpital avec un bébé à côté d'eux quand même.

« Se-Severus… Vermon va s'inquiéter. »

« Je me moque de ton phoque, Tuney ! »

« Et moi qui t'ai cru aimable pendant un moment ! Tu es bien toujours le même, Snape ! »

« Et à quoi tu t'attendais exactement ? J'ai toujours méprisé ce gros phoque, cou de cheval ! »

« Es-tu bien placé pour te moquer de nos physiques ? Mais regarde-toi ! Même ta tenue vestimentaire ne s'est pas améliorée. »

« Oh bien, quel joli couple vous formez tous les deux. » se moqua Sirius.

« Ne t'emmêle pas, Black. Nos affaires ne vous regardent pas. Alors passons chacun nos chemins. »

Severus et Petunia s'apprêtaient à repartir, lorsque Sirius attrapa le bras de Severus.

« Pas avant que tu nous aies indiqué le chemin, Snivellus. Je ne compte pas me perdre. »

« Demande aux soignants, il me semble que tu te vantes d'être populaire auprès de tous. »

« Tu sais bien qu'ils ne nous guideront pas vers ce genre de patients sans preuves que nous avons des droits. Seul toi les as pour l'instant. »

« Alors pourquoi êtes-vous là ? »

« Parce que Dumbledore a dit que nous pouvions te demander. »

« Je ne te crois pas. »

« Il dit la vérité, Snape. » intervint Remus.

Pétunia plaida aussi « Severus, finissons en, conduit ces monstres, puis ramène-moi chez Vermon. Je dois m'occuper de mon Dudleydounet. »

« Tss, quel surnom ridicule. » rouspéta Severus.

« Tu ne m'as pas dit qui était cette charmante femme qui t'accompagne, Snivellus. »

« Cela ne te regarde pas Black. Et je ne vois aucune femme charmante dans les parages. »

« Si tu penses que j'oublierais ces remarques, tu te trompes. » menaça Pétunia.

Severus décida de l'ignorer.

« James n'est pas en état de recevoir. »

« Ce n'est pas ce que tu me disais. » fit remarquer Pétunia. Elle n'aimait pas Severus, elle n'aimait pas ces hommes, et elle n'aimait pas les sorciers. Mettre de l'huile sur le feu lui avait finalement semblé être une douce vengeance.

Il était maintenant évident aux yeux de Pétunia que tant que le dénommé Black n'obtiendrait pas ce qu'ils voulaient, ils seraient tout les quatre coincés ici. Elle savait aussi à quel point Severus était têtu. Mais elle ne comptait pas lui faciliter la tâche.

« Alors comme ça, tu parles de James à une inconnue ! Super, et on peut savoir ce que tu lui as dit ? » Sirius était énervé maintenant.

« Non. »

Remus perdait patience. « Pour l'amour de Merlin, Sirius ! Snape, nous ne sommes pas là pour nous disputer. Nous voulons juste savoir et voir comment vont James et Lily. C'est tout. Ce sont nos amis. »

« Et pas les tiens, Snivellus. »

« Je ne pense pas que vous soyez les amis de Lily. » critiqua fièrement Pétunia. Elle était certaine de n'avoir jamais entendu parler de ces hommes. Et si elle l'avait fait, ce n'était sans doute pas en bien.

« Nom d'un chien, mais qui est cette femme ! »

« Je ne te répondrais pas, et elle non plus, Black. Tu devrais avoir compris. »

« J'ai moi aussi envie de voir ce Potter, Severus. Je veux m'en faire une idée. S'il te plaît. »

Severus tourna un regard choqué vers Pétunia. Elle lui avait dit s'il te plaît ? Il n'arrivait pas à en croire ces oreilles. Elle lui demandait quelque chose, et elle le faisait gentiment.

Severus réfléchit un moment. Pétunia avait finalement fait un effort pour bien agir envers Lily. Il ne la supportait toujours pas, et le sentiment était réciproque, mais pour elle, ils avaient été capables de faire un effort.

Et maintenant, elle voulait rencontrer l'époux de sa sœur ? Il ne doutait pas qu'elle ne l'ait jamais vu. Finalement, il était curieux de savoir ce qu'elle en penserait. Et Albus lui demanderait sans doute comment allait Potter. Il ne pourrait pas lui répondre s'il n'allait jamais se renseigner.

Sirius et Remus ne savaient pas qui était cette femme, mais en deux phrases, elle avait réussi à convaincre Snape de les mener tous vers le couple malade.

Ils avaient rebroussé chemin, et Severus avait demandé aux soignants s'ils pouvaient voir James. Il avait dit à Remus qu'il n'était pas possible de voir Lily, elle était retournée se reposer.

Les médecins avaient prévenu que James était tout juste réveillé, et ils montraient quelques réticences à leur permettre de le rencontrer. Mais peut-être que voir du monde permettrait à l'esprit torturé de sortir plus rapidement de ses tourments.

Ils ouvrirent la porte, et Sirius se précipita en avant, bras grands ouverts.

« Prongs ! Mon pote ! Comment tu vas ? Il paraît que t'en a vécu une belle. »

James était encore à moitié sous sa couverture, et ne s'était éveillé que peu de temps avant. Il lança un regard sombre à Sirius, et fusilla du regard les trois, non quatre avec le bébé, autres arrivants.

Soudainement, il sauta sur Sirius, prêt à se battre, comme si l'homme était une créature de cauchemar et qu'il devait l'éliminer pour sortir de son rêve.

Remus accouru à l'aide de Sirius et tenta de repousser James.

« Tuney, sors d'ici ! » cria Severus en sortant sa baguette.

Pétunia ne se le fit pas redire et ne manqua pas d'appeler les médecins. Mais que pouvaient faire les médicomages face à cet homme enragé et fou.

« Écartez-vous de lui ! » prévint Severus à Remus. Sirius ne pouvait pas, il était bloqué sous un James courroucé.

James était peut-être l'ami des deux Maraudeurs, et le patient des médecins, mais Severus n'avait aucun scrupule pour cet homme. C'était son tortionnaire et son rival.

Il le projeta au travers de la salle avec un sort informulé, puis le stupéfia. Les médecins avaient failli lui reprocher son intervention, mais ne dirent finalement rien. Ils étaient contre agir de la sorte face aux patients, mais il n'y avait en fait pas d'autres solutions pour éviter toutes blessures de qui que ce soit.

Pétunia revint dans le dos de Severus pendant que les médecins s'occupaient de réinstaller James et que Sirius se relevait. Remus observait la femme inconnue, cherchant dans sa mémoire qui elle pouvait être.

« Tu en avais envie depuis longtemps, n'est-ce pas. Que dirait Lily ? » se moqua Pétunia.

« Je m'en moque. »

« Vraiment. »

« Oui, absolument. Je n'aime pas me répéter Tuney. » Severus rangeait à présent sa baguette, et lança un regard sombre à Remus.

« C'est comme ça que tu as chassé ton père ? »

Les deux maraudeurs virent le visage de Severus devenir rouge comme ils n'avaient jamais vu. Severus, furieux et menaçant, se retourna vers la femme.

« Ne-me parle-pas de lui. » Severus insistait bien sur chacun de ses mots. Pétunia ne voulait pas lui donner le plaisir de se sentir intimidé, alors elle sourit en bombant sa poitrine plate pour masquer sa frayeur.

Remus et Sirius ne savaient en fait rien de l'enfance ou de la famille de Severus. En vérité, ils l'avaient même toujours pris pour un sang-pur jusqu'à ce que James leur montre victorieusement le surnom que Severus employait pour signer ses manuels.

Les soignants firent sortir les quatre visiteurs dans le couloir et refermèrent la porte de la chambre de James. Une fois dehors, la tension de Severus n'était pas redescendue. Et Sirius n'avait pas envie de partir tant qu'il ne saurait pas qui était l'amie de Severus. Même si le terme d'amie semblait compromis.

Une fois calmée de sa frayeur, Pétunia décida d'affronter Severus.

« Et que vas-tu me faire si j'en parle ? »

Elle ne savait pas si Severus resterait toujours dans la légalité et en fait elle en doutait. Mais elle savait qu'elle avait une protection grâce à sa sœur. Severus n'oserait pas l'agresser tant qu'il ne voudrait pas se mettre Lily à dos. Et il n'avait pas l'air prêt à le faire de ce qu'avait observé la jeune mère.

Severus avait bien compris que Pétunia ne craignait pas les répercussions. Et il n'était pas d'humeur à lui laisser cette idée en tête. Il voulait la menacer, et il voulait qu'elle le prenne au sérieux.

Il l'attrapa par un bras, et la poussa dos au mur. Il appuya ensuite ses mains sur le mur, de chaque côté de la tête de Pétunia, et fixa son regard dans les yeux de la moldue.

« Je veillerais à ce que tu tiennes le plus longtemps possible compagnie à ta sœur en t'infligeant exactement le même traitement que ce qu'elle a subi. Et ce n'est pas ton phoque de mari qui pourra m'en empêcher. Est-ce bien clair dans votre esprit, Pétunia Dursley. »

Sirius réalisa enfin qui était cette femme.

« Lily à une sœur ! Tu t'es baladé avec une moldue ! Le monde va s'effondrer, soutiens-moi, Moony. »

Pétunia et Severus ignorèrent totalement Sirius. La femme refusait de céder devant l'ami d'enfance de sa sœur. Et Severus voulait vraiment faire rentrer la menace dans le crâne de cette satanée moldue.

« Tu n'oseras pas. Et je croyais que tu ne voulais pas que ces monstres sachent qui j'étais. »

« Ne cherche pas les limites de ma patience envers toi. »

« La mienne a déjà atteint ses limites. Ramène-moi chez moi. »

Severus s'écarta d'elle, et se retourna vers les deux Maraudeurs. Il fixa Sirius.

« Tu ne parleras de cela à personne, et n'évoqueras jamais Pétunia si tu ne veux pas que je t'oubliette. »

Sans attendre de réponse, il partit, suivit de Pétunia.

Sirius n'en revenait toujours pas.

« Lily a une sœur, Servillus la connaît, et Lily ne lui a jamais dit que nous étions ses amis. »