(La pierre philosophale) Le professeur de défense contre les forces du mal


Les deux duos se retrouvèrent à la bibliothèque. La documentaliste regarda interloquée le groupe. Que faisait le noble sang-pur de Serpentard avec ces petits Gryffondors ?

« Bon, Harry, tu peux oublier ma dernière déclaration et la jeter dans les oubliettes les plus profondes. » déclara Draco, sans se soucier que les deux autres ne pouvaient pas comprendre.

Hermione tourna la tête vers Harry. « Tu l'as remercié j'espère. »

« Absolument pas. » fit Harry.

« Oh, si, il m'a bien remercié. Avec un écoulement rouge de mon nez. »

Hermione écarquilla les yeux.

« Donc tu lui as bien dit. » fit Neville.

« J'avais déjà deviné quand tu avais dit où il était. »

Neville fut surpris. « Donc il était bien là ? Woah, mais comment le professeur Snape a deviné ? »

Draco était bras croisé, désintéressé, attendant simplement que les résumés soient terminés. Il voulait vite entrer dans le vif du sujet : Quirrell. « Je ne ferais aucuns commentaires dessus. »

« At-attend ! » repris Hermione. Elle plongea son regard sur Draco, qui avait les yeux fermés. « C'est vraiment toi qui as… qui as ensorcelé le balai d'Harry ? »

« Bien sûr, tu croyais quoi Mione ? Il avait voulu me faire tomber, je lui ai rendu. J'aurai pu tester mon nouveau maléfice sur n'importe qui, mais l'attrapeur de l'équipe adverse à ma Maison semblait le choix le plus rationnel. »

« Et… tu dis ça comme ça, sans regret, calmement, et tu as le culot de te présenter devant nous et de… »

« C'est bon Hermione, lui et moi sommes quittes. » coupa Harry.

« Ouais, enfin pas tout à fait. Je te dois un écoulement nasal. »

« Hors de question. »

Draco rouvrit les yeux et vit qu'Hermione était choquée et outré par la situation. Neville était assis sans les écouter vraiment. Il lisait en attendant qu'ils aient fini de mettre les choses au clair.

« Mione, je suis désolé que vous preniez mal mon geste. Je tenterais de vous l'expliquer. Je n'essayerais pas de le justifier. Mais avant que tu émettes l'idée, je dois te prévenir, Harry est contre que je parte du groupe. Il me l'a clairement fait comprendre. À la manière de Gryffondor. »

Neville haussa un sourcil sans décoller la tête de ses livres. Mais il se permit un chuchotement. « Alors le poing n'était pas pour le coup du balai. »

Harry rougit. « En fait, Draco m'avait prévenu à demi-mot avant le match. Bien sûr, je n'avais pas compris,… »

« Évidemment. » s'amusa Draco.

«… mais il a été fair-play. Je ne risquais finalement rien, je ne dois pas être le premier à risquer de tomber. D'autres doivent déjà être tombés pour de vrai. Ce n'est pas comme s'il m'avait envoyé un cognard dans la tête. Maintenant, si nous pouvions clore l'incident… »

Hermione soupira. « D'accord. Hagrid nous a parlé d'un certain Nicolas Flamel qui serait un ami du professeur Dumbledore. Ce que cache Touffu est une affaire entre eux. »

« Nicolas Flamel ! » s'écria Draco avec surprise.

« Tu le connais ? »

« Non. »

« Mais tu sais qui c'est ? »

« Je… je n'en suis pas sûr. »

Harry se tourna aimablement vers le Serpentard. « Dis nous ce que tu sais Draco. S'il te plaît. »

Draco s'assombrit. « Je ne veux pas dire de bêtises. Mais il doit y avoir au moins un livre qui parle de lui ici. »

Il sourit, narquois. « Je vous laisserais le plaisir de chercher vous-même. C'est un travail pour votre chère première de classe. Moi, j'ai le cas d'un certain professeur à régler. »

Il se tourna vers Harry et Neville. « Avec votre aide si vous voulez. »

« Le professeur Snape ? » demanda Hermione, ne comprenant pas quand Draco s'était retourné contre son professeur favori.

« Mais non, idiote, Quirrell. »

Il soupira, réalisant qu'il allait devoir tout réexpliquer. « J'ai déjà donné mon opinion. C'est lui le "mauvais" dans notre histoire. Et j'ai comme qui dirait obtenu une preuve qu'il n'est pas ce qu'il paraît. Le maléfice utilisé sur le balai d'Harry était un sort sombre. Et c'est Quirrell qui me l'a enseigné jeudi, à ma demande. »

Il regarda, gêné, vers Neville. « En fait, pour tout avouer, je lui avais dit que c'était pour jouer une mauvaise farce au garçon qui avait survécu. »

Le garçon sursauta. « Moi ? »

« Ouais, et il n'a pas eu l'air de s'en inquiéter. Il était même plutôt content. Enfin, il faudrait un œil attentif comme le mien ou celui de mon parrain pour le voir. Mais comme j'avais mon œil, je l'ai vu. »

« Ton parrain, c'est Snape ? » demanda Hermione.

Draco la regarda avec une légère surprise. « Bien sûr, je croyais que tu le savais. Je ne suis pas un… privilégié avec quelques dispositions pour rien. »

Neville se redressa aussi. « Attends… si ton parrain est Snape… et que pour Harry c'est… »

Draco haussa un sourcil, et Harry stoppa son ami. « Devant Hermione ? »

« Je suis désolé Harry, mais je lui ai dit pour Snape et ta mère lors du match pour tenter de la convaincre que ce n'était pas lui qui t'attaquait. Mais j'aimerais comprendre pourquoi tu ne me l'avais jamais dit, ça. »

Draco fit une moue de dégoût. « Le ça, c'est ce qui me concerne ? »

Harry ignora le commentaire. « Je ne l'ai appris qu'au début de cette année… et le professeur m'avait fait promettre de ne rien dire. »

« Ouais, alors là c'est un peu grillé. » fit Draco en regardant Hermione.

Harry soupira profondément. « Je sais. »

Draco changea de sujet. « Bon, c'est décidé. On cherche ce qui intéresse tant Quirrell, ce qui est si précieux pour être caché derrière ce monstre, et pourquoi il le veut. »

Les trois gryffondor hochèrent la tête. L'affaire était entendue.


Un mois s'écoula, et Hermione n'arrivait pas à trouver de livre sur Nicolas Flamel. Le quatuor passait beaucoup de temps à la bibliothèque pour étudier leurs cours.

Neville expliquait avec passion les cours de botanique, et Harry était celui qui en profitait le plus. Hermione commençait à trouver qu'il pouvait être plus intéressant d'écouter le garçon sur ce sujet que de lire les manuels. Sa passion était attractive.

Draco et Hermione faisaient travailler les sortilèges aux deux autres. Draco perdait facilement patience, et Hermione reprenait trop rapidement ses grands airs de je-sais-tout aux goûts des deux garçons.

Pour les potions, Draco refusait avec des mines de dégoût de leur faire du tutorat. Il voulait bien aider pour beaucoup de choses, mais cela devait rester son domaine.

Il acceptait cependant à contrecœur de répondre aux questions d'Harry en privé pour les essais. Mais il ne ferait rien de pratique, et surtout, ne voulait pas qu'Hermione connaisse les réponses, car il voulait conserver une certaine avance.

Pour la plupart des autres matières en fait, c'était Draco et Hermione qui enseignaient aux deux autres.

Cependant, les Serpentards avaient leur propre planning plus strict que les Gryffondor, et avaient des sessions d'études dans leur salle commune tous les jours qui empêchaient Draco de passer tout son temps avec le trio de lion.

Il était bloqué jusqu'à 16h avec ses propres camarades. Après, c'était Harry et Neville qui étaient coincés en retenues.

Les deux Gryffondors faisaient tout pour esquiver les punitions, mais Snape surveillait le moindre écart. Et rater une potion était souvent source de retenue pour ce qui concernait Neville. De même, Snape n'avait pas fini de punir Harry pour le coup de poing qu'il avait donné à Draco.

Après un certain temps, Harry soupçonnait que Draco était bien puni aussi. Le noble blond avait un visage livide et était souvent fatigué. Il restait calme et pas trop sur les nerfs à part cette fatigue latente comme s'il passait tout son temps libre à effectuer des tâches comme nettoyer les ustensiles de potions ou à faire des lignes.

Quelques fois, Harry le surprit passer discrètement dans la bibliothèque pour effectuer des recherches dans des livres de potions. Il commençait à être convaincu que son camarade avait vraiment du travail en plus. Mais il ne lui en parla pas et resta silencieux sur le sujet. Si Snape gardait les punitions dans la sphère privée, il devait respecter ce choix.

Il y avait une chose qui ne changeait jamais finalement, c'était les disputes entre Ron et Draco. Et ces disputes commençaient à poser une situation étrange au sein de la classe.

Chaque fois que Ron insultait Draco, le trio prenait la défense de leur ami. Le fait qu'ils s'engagent énervait les Serpentards qui refusaient que les Gryffondor se battent pour l'un des leurs.

Pansy Parkinson et Daphnée Greengrass défendaient Draco contre Ron. Blaise Zabini et Milicent Bulstrode insultaient Hermione et Harry dont le sang n'était pas pur.

Neville tentait de calmer tout le monde, et se prenait alors des remarques amusées de Théodore Nott qui lui signifiait que c'était inutile.

Seamus Finnigan venait au secours de Ron, et était souvent suivi par Dean Thomas. Lavande Brown se rangeait du côté d'Hermione et Harry, juste le temps où les puristes de Serpentard s'en prenaient à eux.

Seule Parvati Patil de Gryffondor ne faisait rien, et observait avec grande peine les divisions dans la classe. Draco retenait Crabbe et Goyle sournoisement pour empêcher le plus possible que les mots finissent dans l'agression physique.

Les Serpentards veillaient à ne pas montrer devant les Gryffondors les distensions qu'il pouvait y avoir dans leur groupe. Les lions n'avaient pas les mêmes scrupules.

Ron et Seamus ne se privaient pas de critiquer le trio qui défendait Draco.

Ainsi, les cours communs de potions et botanique devenaient extrêmement tendus pour tout le monde. Et toute remarque était bonne pour ricaner ou se moquer. Les Serpentards en profitaient bien durant les potions.

À chaque sortie de cours de ces deux matières, les moqueries et farces commençaient, jusqu'à ce qu'ils se séparent pour un autre cours… et avec trois cours de Botanique dans la semaine, ils étaient tous sur les nerfs.

Le quatuor essayait de ne pas se détacher de leur tâche d'origine, et de ne pas se laisser affecter par les idioties de leurs camarades.

Au début de la première semaine de décembre, Hermione se laissa tomber à table lors du repas, exténuée et lassée.

« J'ai cherché partout, et je n'ai rien trouvé ! »

Ils étaient sans Draco ce jour-là. Le Serpentard ne les honorait pas souvent de sa présence aux repas. Harry réfléchit.

« Ce doit bien être quelque part. »

Hermione soupira. « Je sais. Draco a été le premier à réagir, mais moi aussi ce nom me rappelle quelque chose. Mais je suis incapable de me souvenir où je l'ai vu. J'ai peut-être rêvé. »

Neville leva la tête. « Mais que peut-on faire ? Si tu as déjà regardé partout. »

Hermione murmura, sur le ton de la confidence. « Non, pas partout. Il reste la zone restreinte de la bibliothèque… la réserve. »

« Mais c'est interdit ! » s'exclama Neville.

« Il faudra bien que quelqu'un y aille. »

« Je m'en occuperais. » fit Harry.

Neville voulut protester. Il ne voulait pas que ses camarades enfreignent encore les règles. Mais Harry riposta.

« J'aurais plus facilement le champ libre durant les vacances. McGonagall prend les noms de ceux qui restent la semaine prochaine. Je me prononcerais. Il faut juste que je demande à mon parrain, mais de ce qu'il m'a raconté des 400 coups qu'il a faits avec mon père adolescent, il ne devrait pas m'en empêcher. Il serait même content si je le faisais. »

Il lança un coup d'œil à la table des Serpentards, où Draco avait une conversation animée avec ses camarades les plus vifs d'esprit, toujours entouré de Crabbe et Goyle.

« Surtout si je lui dis que c'est pour lui préparer une farce à lui. »

Il se retourna vers ses amis, et prit un ton vraiment amusé.

« Imaginez la tête de Draco si je lui mets sous le nez un livre de la réserve. Imaginez si je lui montre que le seul endroit où il a pu entendre ce nom était dans la section restreinte, il aura du mal à trouver une explication dans le respect des règles. »