(La chambre des secrets) Chez les Dursley
La deuxième année pouvait sembler simple à adapter, mais une première difficulté survint : une large partie de l'intrigue repose sur qui les enfants peuvent suspecter, qui pourrait ouvrir la chambre d'après eux.
Hors de question qu'ils soupçonnent l'un d'eux comme Draco. L'histoire prend un optique où il n'y a que de l'amélioration dans les attitudes ou tempéraments des personnages, jamais de dégradation, à moins d'un événement majeur particulièrement percutant.
Neville ne croirait jamais à la culpabilité de Hagrid non plus. Et les autres du groupe ne suspecteraient pas Neville. (même le Draco du film ne croyait pas en la culpabilité de Harry quand tout le monde le faisaient.)
Il faut donc trouver un nouveau suspect pour cette histoire, quitte à l'inventer. Merci à Dobby et Hogwarts Mystery pour l'idée d'une solution.
(Je voulais garder l'histoire légère mais j'ai eu un peu de mal… donc cette partie fait 43 chapitres)
Pétunia ne connaissait pas vraiment son neveu. Elle l'avait croisé quelques fois lorsqu'elle tentait de renouer des liens avec sa sœur. Mais cela faisait longtemps qu'elle avait arrêté.
Elle avait perdu patience face à l'état inerte de sa cadette. Ça ne servait à rien d'aller voir Lily, à part pour se torturer. Pétunia avait bien compris que sa sœur ne serait plus jamais vivante. Elle était déjà morte. Lily ne vivait plus, ce n'était qu'une coquille vide.
Pétunia s'était à nouveau éloignée ; elle n'avait rien à faire près de cette image de Lily. Les seules personnes vivantes qu'elle croisait lorsqu'elle rendait visite à sa sœur étaient des sorciers. Et elle ne les aimait toujours pas.
Elle avait appris à ne plus mépriser la magie cependant. Elle avait pu voir plusieurs choses tout à fait acceptables. Certains sorciers posaient problème, mais la magie elle-même ne rendait pas tous les hommes particulièrement mauvais. Elle pensait aux médecins qu'elle avait croisés. Tous ces médicomages agissaient comme des docteurs et spécialistes moldus.
Chez les sorciers comme les personnes normales, les médecins avaient ce point commun de prêter serment d'Hippocrate. Ils se souciaient tous de leurs patients et de la vie elle-même, et ils étaient tous prêts à empêcher des visiteurs de se battre dans les couloirs.
Elle s'attendait à ce qu'il existe des médecins plus hautains ; il y en avait beaucoup chez les moldus. Mais elle semblait avoir réussi à tous les esquiver chez les sorciers en allant voir Lily.
Elle avait particulièrement appris à connaître une infirmière. Elles n'étaient pas devenues amies, mais la femme avait toujours été aimable et correcte. C'était l'infirmière qui avait été chargée de la faire transplaner et la mener à sa sœur quand elle le désirait.
Pétunia n'avait qu'à passer un coup de téléphone pour demander à voir sa sœur, et l'infirmière arrivait. Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas fait. Elle ne voulait plus. Voir sa sœur ainsi ne lui procurait aucun bien.
Elle ne méprisait plus la magie, mais elle méprisait encore beaucoup de sorciers. Elle et Black ne se supportaient pas. Remus Lupin avait toujours été plus que correct et assez aimable avec Pétunia, mais elle avait peur de lui. Les choses avec Severus avaient changé cependant.
En présence de Lily, ils avaient toujours été capables de mettre leurs ressentiments de côté depuis le drame.
Pétunia ne connaissait pas beaucoup son neveu, mais elle était prête à faire un effort et à l'accepter. Toute tante normale pouvait recevoir la visite de son neveu durant quelques vacances. Et étant une femme normale, et une tante, elle pouvait accepter ça.
Sirius, bien qu'il ne supportât pas la femme moldue, ne pouvait pas refuser le droit à son filleul de connaître la sœur de Lily. Il avait déjà eu la discussion plusieurs fois avec Remus. Son ami était convaincu que ce serait une bonne chose de permettre à Harry de connaître sa tante.
Sirius savait que Remus était bien plus raisonnable que lui et que ses conseils étaient souvent plus que corrects. Il n'avait jamais accepté sa propre famille, mais cela ne signifiait pas que Harry aurait aussi des problèmes avec la sienne.
Remus avait été plus que convaincant, et Sirius avait accepté que son filleul puisse passer quelques jours chez sa tante durant les vacances. Harry n'y voyait aucun inconvénient et était plus que content à l'occasion de passer du temps avec la légendaire sœur de sa mère. Il savait qu'il avait un cousin de son âge et serait heureux de se faire un nouvel ami.
Remus avait profité d'un passage de Severus au manoir Black pour le prendre à part et lui exposer son idée. Son problème était que seul Severus savait comment et où contacter la moldue. Après avoir exposé ses arguments, Remus avait été en état de convaincre Severus de le mettre en contact avec Pétunia.
Remus se rendit donc à la maison de Pétunia, et après avoir discuté un peu, la femme accepta que son neveu passe quinze jours en vacances chez elle.
Remus avait ensuite conduit Harry à la date prévue, du 4 au 19 juillet. Ils furent accueillis par Vermon Dursley. L'homme lança un regard noir au sorcier adulte, et ne le quitta pas des yeux pour parler au neveu de sa femme.
« Rentre. Je ne vous retiens pas, sorcier, vous reviendrez pour le chercher dans quinze jours. Au revoir. »
Juste après le passage de Harry à l'intérieur de la maison, Vermon rentra et claqua la porte, sans laisser à Remus l'occasion de dire ou faire quoi que ce soit. Remus était légèrement inquiet, mais il se dit que l'important était que Harry se rapproche de sa tante.
Harry, son bagage dans les mains, observait l'homme gras qui verrouillait la porte d'entrée.
Vermon se retourna vers le garçon, et après quelques instants où les deux se jaugeaient, il l'attrapa par le col et le plaqua contre le mur.
« Que ce soit bien clair, mon garçon. Je ne t'accepte sous mon toit que parce que Pétunia veut connaître son neveu. Tu n'es rien pour moi, et je ne veux voir aucune chose étrange dans ma maison. Tu ne sortiras pas dehors, personne ne doit te voir. Tu n'existes pas. Ici, nous sommes des gens normaux. »
« Est-ce que des gens normaux cachent l'existence de leur neveu ? »
Vermon devint rouge sous l'insolence du garçon. « Tu me dois du respect, garçon. Tu m'appelleras monsieur, et tu feras ce que je te dis. Je veux te voir le moins possible, alors fais-toi discret. C'est compris ? »
Harry lança un regard de défis à l'homme. « Oui, monsieur. »
Vermon le lâcha, puis le poussa vers l'escalier. « Avance, garçon. Tu dormiras dans la seconde chambre de Dudley. Sois très reconnaissant qu'il accepte de te la prêter pour ton séjour. Ta tante t'attendra dans le salon. »
L'homme laissa Harry dans la chambre, et le garçon regarda autour de lui. Il commençait à se demander ce qu'il faisait dans cette maison. Pourtant, la pièce où il se trouvait était normale. Rien, à part la sauvagerie de l'oncle Vermon, ne semblait indiquer qu'il était rejeté.
La rencontre avec sa tante fut bien meilleure. Ils ne savaient pas très bien de quoi ils pouvaient parler, mais la femme était au moins aimable. Quand il était arrivé dans la pièce et qu'elle s'était retournée pour le regarder, il s'était passé un petit moment où Pétunia l'avait juste observé. Elle avait fini par rompre le silence en lui disant cette phrase tant inattendue.
« Tu as les yeux de ta mère. »
Harry n'avait pas su quoi répondre alors. Indécis, il avait bafouillé en cherchant s'il devait la remercier ou faire autre chose. Pétunia s'avéra ne pas être très patiente avec cette attitude et lui avait dit avec rudesse de s'asseoir. Elle lui avait ensuite demandé s'il voulait à boire ou des biscuits.
Harry avait accepté le goûter, et Pétunia était venue s'asseoir en face de lui. Ils ne savaient pas par où commencer. Harry entreprit de faire tourner un biscuit dans son assiette.
« Ne joue pas avec ta nourriture. »
Harry se stoppa immédiatement et releva le regard vers la femme. « Pardon. »
« Ton cousin est dehors avec ses amis, je suppose que Vermon t'a déjà expliqué pour… la présence de la magie… »
Harry fronça les sourcils. « Avez-vous un problème avec ça ? Que je sois un sorcier ? »
« Non, pas moi, non. Mais Vermon restera hostile envers tout ça. »
« Pourquoi ? »
« Ça n'a pas d'importance. »
« Il ne me connaît pas, il ne peut pas essayer avant de me rejeter ? »
« Ne parle pas comme ça de ton oncle, Harry Potter ! »
Harry haussa les épaules. « Je croyais que j'étais ici pour passer des vacances. Mais à l'évidence, nous n'avons pas le même concept en la matière. »
« Passer des vacances ne veut pas dire manquer de respect aux adultes qui t'hébergent. »
« Excusez-moi, ma tante. »
« Tante Pétunia, ça ira. Puisque nous sommes ici pour faire connaissance, nous pouvons parler… alors parle-moi de toi. »
« Je n'ai pas grand-chose à dire… vous pourriez me parler de ma mère ? »
Pétunia se raidit. Elle ne pouvait pas supporter l'état actuel de Lily, et ne voulait pas y penser. « Tu lui rends visite plus souvent que moi, Harry, c'est toi qui sais comment elle est. »
« Mais comment était-elle quand vous étiez jeunes ? »
« Ça n'a aucune importance, elle ne l'est plus, et ne le sera plus jamais. Elle n'est plus qu'une poupée de chiffon qui ne reprend vie qu'en présence d'un seul homme qui n'est même pas son époux. »
Harry vit rouge, mais il n'avait pas envie de déjà se disputer avec sa tante. Il laissa tomber le sujet.
Dans l'ensemble, Harry ressentit bien l'hostilité de son oncle et les efforts de sa tante pour créer une relation avec lui. Les relations avec son cousin furent plus difficiles à déterminer.
Dudley hésitait entre suivre les traces de son père ou de sa mère. Finalement, il s'avéra que son éducation gâtée prit le dessus. Dudley avait une attitude parfois similaire à celle de Draco, tout en étant bien différent.
Là où Draco usait de ruse, Dudley employait la violence. Là où Draco se plaindrait pour attirer l'attention, Dudley piquerait une crise brutale.
Mais Dudley était aussi capable de se montrer impitoyable et fortement moqueur envers Harry. Il adorait sa mère et avait décidé de ne pas rejeter totalement son cousin, mais il était également extrêmement jaloux de la moindre touche d'attention de sa mère envers son cousin, et n'oubliait pas que son père détestait le garçon.
Harry avait déjà appris à traiter avec Draco, alors il jugeait qu'il en serait capable avec Dudley. Cependant, il était fatigué de faire des efforts, et ne se trouvait pas de point commun avec son cousin. Leurs physiques étaient différents en tout point. Leurs mentalités ne se ressemblaient en rien. Et leurs capacités intellectuelles semblaient aux antipodes l'une de l'autre de l'avis de Harry.
Il n'avait que quinze jours pour redresser son cousin, il avait eu des mois pour gérer Draco. Il manquait de temps autant que de motivation. De toute façon, il n'était pas obligé de s'entendre avec Dudley, puisqu'ils ne se voyaient pas beaucoup durant la journée.
Dudley passait son temps soit dehors avec ses amis, soit à jouer aux jeux vidéo. Harry préférait lire ou se rapprocher de sa tante, même s'il avait appris à éviter de parler de sa mère ou de la magie.
Il avait pris l'habitude de préparer les repas avec sa tante. Cette activité avait débuté dès le premier soir, lorsque Harry avait vu la femme commencer la cuisine assez tôt, alors qu'il s'ennuyait. Il avait supposé que sa tante aimait cuisiner, et avait trouvé que ce serait un moyen de se rapprocher.
Il avait argumenté auprès de la femme qu'il ne se débrouillait pas trop mal en potion, et qu'il serait plus que ravi de l'aider. Bien sûr, elle lui avait rétorqué sèchement qu'il ne s'agissait ici pas de magie ou de potion infecte.
Harry s'était rattrapé en expliquant doucement qu'utiliser un couteau pour un ingrédient de potion infecte ou pour une carotte nécessitait une technique assez similaire.
Il avait fait plusieurs comparaisons, et Pétunia avait accepté l'aide du garçon pour le couper dans sa tirade et ne plus avoir à supporter ses airs qui lui rappelaient bien trop un certain Severus par moment.
À la fin des quinze jours chez tante Pétunia, Harry s'inquiétait de n'avoir toujours reçu aucune réponse de Neville à ses lettres. Ce n'était pas normal.
À la fin de l'avant-dernière semaine de juillet, Harry était largement perturbé par cette anomalie. De plus, cela faisait un mois qu'il n'avait pas vu Neville et il se sentait affreusement seul sans son meilleur ami, même lorsqu'il était entouré par son parrain et son « oncle ».
Par Hermione, Harry avait appris qu'elle non plus n'avait aucune nouvelle de Neville. Il se rassurait en se disant qu'il verrait le garçon-qui-a-survécu dans les jours qui suivraient, la date de leur anniversaire commun approchant.
