(La chambre des secrets) L'avertissement de Dobby
Fin juillet, Neville ne comprenait pas pourquoi ses trois amis semblaient l'ignorer. Il n'avait reçu aucune lettre de leur part. Même Harry ne lui envoyait rien, et il savait qu'il était impossible que celui-ci ne fût plus son ami.
Ce n'était pas faute de ne pas leur avoir écrit.
À la veille de son anniversaire, Hagrid s'était absenté pour acheter tout le nécessaire à la préparation d'un gâteau. Neville appréhendait le moment de la dégustation à l'avance. En attendant, il devait s'occuper de laisser Crocdur se promener. Il avait joué un certain temps avec le chien avant de rentrer dans la cabane.
Neville resta éberlué en voyant l'elfe de maison sauter sur son lit. Il en fit tomber le seau d'engrais qu'il avait vidé dehors, et Crocdur s'enfuit dans le jardin.
L'elfe se retourna vers l'arrivant, et avec un certain émerveillement dans les yeux il commença à s'incliner.
« Neville Longbottom, c'est un si grand honneur… »
« Qu-qu'est ce que vous faites là ? »
« Dobby est venu vous prévenir, c'est si difficile, Dobby ne sait pas par où commencer… »
Neville ramassa le seau. « Je n'ai pas l'habitude non plus de recevoir des elfes de maisons dans la cabane de Hagrid… ni de recevoir quelqu'un de manière générale… alors nous sommes deux à ne pas savoir par où commencer… »
En parlant, Neville posait le seau sur la table puis s'approchait des placards pour sortir des tasses. « Je ne sais pas… ce que les elfes de maisons boivent… Mais j'imagine bien que Hagrid n'apprécierait pas que je ne te donne rien. Tu n'es pas un envoyé de Poudlard, n'est-ce pas ? D'où viens-tu ? »
Neville se stoppa en entendant les pleurs soudains de Dobby. Il posa, ou lâcha, les tasses et se retourna rapidement. Il regardait l'elfe de maison avec grande inquiétude, il ne comprenait pas ce qui se passait.
« Dobby, qu'est-ce qu'il y a ? Ce n'est pas grave de ne pas savoir quoi faire, enfin, je suppose. Je ne sais pas non plus… Tu n'es pas obligé de te dépêcher de trouver par où commencer… tu peux prendre tout ton temps… je pense… Tu… tu veux à boire ? Ça aide parfois, un chocolat chaud ? Je ne suis pas certain qu'il y ait des potions calmantes ici. »
Le petit elfe de maison leva de grands yeux larmoyants vers Neville, empreints également d'une certaine admiration.
« Personne n'a jamais proposé à Dobby à boire… comme à un égal… »
Neville ne quittait pas son inquiétude. Il ne savait pas quoi faire, ni ce qui se passait. Et il ne pouvait pas laisser cet elfe malheureux. « Je ne pense pas que ce soit mal que tu… boives. Ça pourrait te faire beaucoup de bien, Dobby. »
« Neville Longbottom est vraiment un grand sorcier… Dobby ne devrait pas être ici, mais Dobby devait avertir Neville Longbottom, le mettre en garde, Neville Longbottom ne doit surtout pas retourner à Poudlard cette année. »
« Quoi ?! Mais, j'y vis ! Presque… et… et j'ai mes amis à Poudlard ! Qu'est-ce que je ferais si je n'y vais pas ? Pourquoi je ne dois pas y retourner ? »
« Un complot se prépare, un danger rôde… Neville Longbottom doit promettre à Dobby de ne pas retourner à Poudlard cette année. »
« C'est impossible, Dobby. Je ne peux pas ne pas y retourner. Dis-moi quel est le complot, je pourrais avertir Dumbledore et Sn… euh, Dumbledore suffira… »
« Dobby ne peut pas le dire. Si les maîtres de Dobby apprennent que Dobby est ici, Dobby sera puni. »
« Je ne leur dirais pas, Dobby. Mais dis-moi ce qui se passe, s'il te plaît… »
« Dobby ne peut pas le dire. Les maîtres de Dobby le tueraient. »
Neville s'assombrit. Il n'aimait pas ce qu'il entendait. « Ce sont de mauvais sorciers, alors. Tu ne devrais pas rester avec eux. »
« Mais Dobby n'est pas libre. Dobby ne peut pas partir, tant que le maître de Dobby ne lui donne pas un vêtement. »
« Je suis désolé, Dobby. Si je pouvais faire quelque chose, je le ferais. »
« Dobby le sait, Neville Longbottom est un grand sorcier. Neville Longbottom doit promettre à Dobby de ne pas retourner à Poudlard cette année. »
« Mais, Dobby, c'est absolument impossible ! Comment pourrais-je ne pas y retourner alors que je vis juste à côté ? Et mes amis comptent sur ma présence… enfin, je crois. »
« Des amis qui n'écrivent pas à Neville Longbottom… »
« Oui… mais comment tu le sais ?! »
Dobby sembla craintif. Il sortait doucement une liasse d'enveloppes. « Ne soyez pas en colère… Dobby pensait que si les amis de Neville Longbottom ne lui écrivaient pas, Neville Longbottom ne reviendrait pas à Poudlard… »
« Ce sont les lettres de mes amis ? »
« Oui… »
« Dobby, s'il vous plaît, donnez-les-moi… »
« Non… Neville Longbottom doit promettre de ne pas retourner à Poudlard cette année… »
« Encore ? Mais je ne peux pas promettre ça ! J'irais. »
Lorsque Hagrid arriva, Dobby disparu comme s'il n'avait jamais été là. Déconcerté, Neville choisit de ne pas en parler à son tuteur… en revanche, il en informerait avec empressement son meilleur ami.
Neville ne voulait pas faire comme l'année dernière, fêter leur anniversaire à minuit. Certes, lui était né le 30 juillet, et Harry le 31, alors célébrer l'événement à minuit entre le 30 et le 31 permettait de lier vraiment les deux jours.
Mais Neville préférait dormir à minuit. Hagrid prépara donc le gâteau juste après son retour à la cabane, puis ils partirent directement pour place Grimmauld. Sirius les accueillit avec bonne humeur, et Harry se précipita vers Neville. Il avait tellement craint que quelque chose soit arrivé.
Dès que les garçons furent seuls, Harry ne fit pas attendre plus longtemps le sujet. « Pourquoi tu ne m'as jamais répondu ? »
« À quoi ? »
« Aux lettres que je t'ai envoyées tout l'été ! »
« Je ne les ai pas reçues, »
« Quoi ? Comment ça se fait ?! »
« Un elfe de maison du nom de Dobby m'a rendu visite tout à l'heure… »
« Je ne vois pas le rapport. »
« Harry… »
Harry réalisa qu'il avait coupé son ami deux fois déjà. Il était trop impatient, et ce n'était pas une qualité. Neville reprit son histoire et raconta toute l'affaire.
Dobby avait intercepté toutes les lettres et avait aussi probablement empêché les lettres de Neville à destination des autres d'arriver. L'elfe avait refusé de lui rendre les documents à moins que Neville ne promette de ne pas retourner à Poudlard, ce qui était impossible.
Harry se sentait en colère contre la créature, mais Neville n'en voulait pas à Dobby. Il ne savait pas ce qui poussait l'elfe à vouloir l'avertir ou le protéger, mais il n'y voyait aucune mauvaise intention. Quoi qu'il en était, le sujet fut rapidement clos. Ils iraient à Poudlard ensemble, et Dobby ne pourrait pas les en empêcher.
Remus était venu pour fêter l'anniversaire des deux garçons, et Harry en était très content. L'homme fut comme d'habitude très aimable et son calme faisait le contraste avec l'excitation joyeuse de Sirius.
Harry avait hâte de pouvoir tester son nimbus 2001 pour les matchs de Quidditch de Poudlard. Il était encore convaincu que Draco chercherait à obtenir la place d'attrapeur, et avait bien l'intention de le battre à plat de couture.
Hagrid repartit en début d'après-midi du 31 juillet, et laissa comme souvent Neville à la charge de Sirius et Remus.
La plus grande surprise arriva peu de temps après.
Quand quelqu'un frappa à la porte d'entrée, les deux adultes et les deux enfants étaient dans le salon. Sirius se prélassait dans son fauteuil, Harry jouait au solitaire à table, à côté de Neville qui étudiait un livre de botanique, et Remus lisait un roman dans un autre fauteuil devant l'âtre.
Sirius ouvrit un œil et parla sur le ton de la plaisanterie. « Il vient juste de partir ! »
Harry releva la tête, mais Neville resta concentré sur sa lecture.
Remus déposa son livre et se leva. « Sirius, Hagrid frapperait plus fort que ça. »
« Il frapperait peut-être même pas. », commenta Harry.
Remus lui sourit tendrement. « Je vais voir. »
Pendant que Remus partait, Sirius faisait un clin d'œil à Harry. « Un galion que c'est Hagrid. »
« Je n'ai pas d'argent. »
« Si tu gagnes, je te donne un galion, si je gagne, tu as un gage. »
« Quel genre de gage ? »
Sirius bâilla. « J'y réfléchirais. »
« Sirius, je ne me lance pas dans des paris à l'aveugle. »
« Ooh, d'accord. Disons… saboter la potion de Malfoy au premier cours de l'année avec Servillus. »
Harry n'avait pas la moindre envie de commettre un tel acte, mais il aimait beaucoup trop son parrain pour s'énerver. Alors il se contenta de paraître peu motivé. « C'est dangereux. »
« Tu n'as pas peur de Servillus quand même ! »
« Non, trafiquer une potion, c'est dangereux. Ce cours comporte pas mal de risque. »
Ils furent interrompus par Remus. « De quoi parlez-vous ? »
Harry et Sirius tournèrent tous deux le regard vers l'homme sage. Remus, s'il était de retour à l'entrée de la salle, avait forcément compris au moins une partie du sujet, et en temps normal, sa remarque aurait été du genre : « J'espère que vous ne préparez pas de mauvaises farces. » ou « Vous ne faites pas de bêtises quand même… ».
En regardant vers Remus, ils comprirent pourquoi il avait parlé comme pour cacher à d'autres ce qu'ils trafiquaient.
Ce n'était pas anormal que Severus passe de temps à autre quand Harry était là. Il ne le faisait généralement pas au moment de l'anniversaire du garçon, mais ce n'était pas ça le plus surprenant.
Pour la première fois à la connaissance des deux enfants, Lily mettait les pieds chez Sirius.
Lily était légèrement en arrière à gauche de Remus, et Severus était derrière.
La mâchoire de Sirius en tomba à la vision de la belle femme, et les yeux de Harry s'agrandirent, puis se remplirent de larmes. Avant que Sirius ne retrouve sa voix ou qu'un autre adulte ne prenne la parole, Harry se précipita pour enlacer sa mère en pleurant. Elle lui rendit l'étreinte tandis que les deux hommes entraient dans la salle et que Neville levait enfin le regard.
« Lily voulait venir célébrer l'anniversaire de Harry. », expliqua Remus.
Severus lança un regard dur vers Sirius. « Fermez la bouche, Black. Vous paraissez encore plus idiot que d'habitude. »
« Et toi plus… »
« Sirius ! » coupa Remus. Il était hors de question que les deux hommes se disputent maintenant. Ils étaient plus puérils que les enfants sur qui ils veillaient. Remus se tourna vers Severus. « S'il vous plaît, ne commencez pas tous les deux. Nous sommes adultes… et Lily est là. »
Sirius haussa les épaules. « Elle en a rien à faire de moi, pourquoi je m'en soucierais ? »
« Je t'entends, Black. », signala doucement Lily.
Harry tenta de cacher son amusement. Severus n'en fit pas autant, et lança un regard narquois à Sirius qui se rembrunit. Il se tourna ensuite vers Neville.
Neville songea qu'il allait paniquer alors qu'il prenait la parole en premier. « Bon-Bonjour professeur. »
« Bonjour, Neville. Que faisiez-vous ? »
« Euh, je… je, je lisais ce livre, professeur, sur la botanique. »
Harry tira sa mère vers la table, pendant que Remus retournait à sa lecture, très satisfait de la visite de son amie. « Et moi, je faisais un solitaire. On étudie quelque chose, aujourd'hui ? »
« Ce n'était pas prévu, Harry. »
« Quelque chose était prévu ? »
« Non. »
Harry sourit, de très bonne humeur. « Alors on peut étudier et faire ce qui n'était pas prévu. Maman, tu veux faire quoi ? »
« Ce qui te plaira, Harry. »
« Dans la mesure du possible, disons. », précisa Severus, ce qui amusa Lily.
Neville trouva le courage de se joindre à la discussion. « Professeur, pourriez-vous nous parler des propriétés de l'aconit ? Il en existe plusieurs formes différentes, j'imagine qu'elles n'ont pas toutes les mêmes propriétés pour les potions, où une grande précision est nécessaire. Alors pourquoi dit-on que napel et tue-loup sont identiques ? »
Dans son siège, derrière le groupe, Remus se tendait et ne parvenait plus à se concentrer sur sa lecture. Sirius n'était peut-être pas toujours très observateur, mais il était capable de le savoir en regardant avec inquiétude son ami.
Personne dans le groupe à table ne semblait s'apercevoir de la réaction des hommes. Severus répondit simplement à la question de son élève.
« Pour de nombreuses applications, elles donneront le même résultat, bien que l'efficacité varie. Les effets ne sont que très légèrement différents et sont souvent comparables. Cependant, il existe des potions complexes où la différence entre les deux variétés les plus communes influe tant la préparation que l'ajout de l'une conduira à la mort alors que l'autre est l'essence même de la potion. »
Remus déglutit discrètement, puis parla d'une voix basse, murmurée. « Le napel et la tue-loup sont-ils différenciables facilement ? »
Severus lui lança un regard cinglant. « Lupin, pensez-vous qu'un maître de potion compétent soit incapable de différencier ses ingrédients ? Les plus mauvais pourraient au moins songer à étiqueter leurs ingrédients. »
« Et les apothicaires ? »
« Lupin, cette discussion est à la fois une impasse et aussi stupide que ce que je peux entendre à l'école de la part des étudiants. Vous ne voudriez pas être comparé à eux. »
Severus se tourna à nouveau vers Neville. « Le terme de tue-loup est un nom vernaculaire qui peut désigner non seulement plusieurs plantes, mais aussi d'autres choses. La potion tue-loup par exemple tient ce nom de son ingrédient principal, le napel. Cette nomination est due à l'extrême toxicité de ses alcaloïdes diterpéniques, dont le principal est nommé aconitine. Car cette toxicité mena à employer les aconits comme poison dans de nombreuses situations, y compris pour chasser les loups. »
Harry, qui n'aimait pas particulièrement les plantes, était devenu très intéressé lorsque le professeur avait employé des termes plus compliqués. C'était ce moment-là aussi que Sirius avait choisi pour commencer à regarder Severus comme un être inhumain. Remus transpirait au fil de l'exposé, n'étant certainement pas à l'aise avec ce sujet.
Neville tentait de rester concentré, malgré l'effort du professeur pour paraître sadique avec lui. En effet, le sourire de Severus en employant les termes les plus compliqués trahissait son plaisir à complexifier son explication.
Harry avait hésité à chercher du parchemin et sa plume pour prendre des notes, mais il songea que c'était inutile. Il retiendrait les informations les plus intéressantes, et pour le reste, si c'était important, le professeur en parlerait en cours. Peut-être.
Au lieu de prendre des notes, il décida de participer activement, et de combler ses interrogations.
« Comment chasse-t-on les loups avec une plante ? »
« En enduisant les flèches du poison, par exemple. »
« Comment la toxine entraîne la mort ? »
Neville coupa précipitamment son ami. « Je préfère pas savoir. »
Neville était certain que le professeur serait capable de lui causer des cauchemars jusqu'à la fin des vacances en répondant à cette question juste en parlant.
Remus, bien que visiblement inquiété par le sujet, semblait aussi intéressé pour en savoir davantage. « Le napel… quel est son niveau de… dangerosité ? »
Severus regarda durement son ancien camarade. « Élevé. »
Remus était plus blanc que Harry ne l'avait jamais vu. Il avait l'air malade. Pâle, fatigué, et transpirant. « Mais encore ? »
« Il est parmi les trois aconits les plus connus pour leur toxicité. Il est le plus connu pour contenir de l'aconitine. »
« Sur combien d'espèces d'aconits ? » questionna encore Remus. Harry avait parlé en même temps que lui pour poser sa propre question : « Quelles sont les deux autres ? »
Severus choisit d'ignorer l'adulte et de se concentrer sur les deux adolescents. « L'aconit napel, l'aconit tue-loup et l'aconit féroce pour leurs noms vernaculaires. Les toxines sont présentes dans les plantes entières, et les racines. L'aconit féroce n'est pas considéré comme un tue-loup. Sa toxine principale n'est pas l'aconitine, mais est un poison bien plus actif. Son nom est la pseudaconitine. Harry, une déduction ? »
« Pseudo aconitine ? »
Harry se tourna vers Neville pour détailler. « Pseudo est un terme grec désignant le mensonge. Étymologiquement, quand il est utilisé comme préfixe, cela indiquerait que la seconde partie du mot, ici aconitine, est fausse. Donc la pseudaconitine est une fausse aconitine, elle passe pour, mais n'est pas. C'est-à-dire qu'elle peut être confondue avec mais n'est pas identique. »
« Merci, Harry, même Black devrait avoir compris maintenant. »
« Eh ! » s'exclama Sirius à la remarque de Severus.
Le professeur tourna un regard sombre vers l'homme honni. « Est-ce faux, Black ? »
« J'ai parfaitement compris, mais comme je suis un esprit vif, c'est normal. »
« Si vous êtes vif, Black, qu'était Pettigrow pour être capable de vous… »
« S'il vous plaît. », coupa Remus, qui ne voulait surtout pas que le sujet soit évoqué, et certainement pas devant les enfants. « Severus, tu nous parlais du napel… et de la toxicité des tue-loup. »
Neville prit à cœur d'aider Remus à sortir les deux hommes de leur dispute. « Alors il y a un aconit qui est appelé "tue-loup", et pourtant c'est le "napel" qui est utilisé dans la potion tue-loup… »
Severus accepta la diversion. « Beaucoup d'aconits sont surnommés tue-loup. Certains n'ont pas d'autres surnoms, alors que d'autres, comme le napel, si. La référence sera le nom scientifique, en latin scientifique. Ce nom-ci ne variera pas d'une langue à l'autre, et désignera avec précision la chose concernée. »
Harry voulut tester ses connaissances de latin. « L'aconit féroce, en terme scientifique, c'est ferox ? »
« Aconitum ferox, oui. Le napel est l'aconitum napellus de sous-espèce napellus. »
« Je ne comprends pas bien, là. », signifia Neville.
« Aconitum napellus seul désigne les aconits du groupe napel, et contient plusieurs sous-espèces, dont le connu napel, mais aussi l'aconit de Corse, de son vrai nom aconitum napellus de sous-espèce corsicum. De même, Aconitum lycoctonum regroupe plusieurs sous-espèces, dont la sous-espèce vulparia qui est celle connue comme l'aconit tue-loup. »
Harry intervint encore. « Lycoctonum signifie tueur de loups ? Et vulparia vient de vulpus, le renard. »
Remus regardait encore Severus. « Alors pourquoi n'est-ce pas lycoctonum vulparia qui est utilisée au lieu du napel ? »
« Pour la potion tue-loup ? Certainement parce que ce serait moins dangereux, Lupin. »
C'est alors que Harry posa la question inévitable. « À quoi sert la potion tue-loup ? »
Aucun des garçons ne s'attendait au silence qui découla de la question. C'était un silence lourd, que Lily fut la première à rompre.
« Elle permet à un loup-garou de conserver sa lucidité lors de sa transformation. »
