(La chambre des secrets) Les qualités de Lockhart


Draco passait le cours d'histoire le plus ennuyeux qu'il ait connu. S'il était tout à fait honnête, ce n'était pas le plus ennuyeux, tous les cours d'histoire avaient toujours la même attraction, avec la même voix monotone du fantôme sénile qui lisait ses notes. S'il n'avait pas de notes, c'était bien imité.

Seulement, l'année précédente Draco avait appris à mépriser bien davantage le professeur Quirrell et avait donc considéré les cours de défense contre les forces du mal comme pires. Pires et ridicules. De plus, Draco était souvent de mauvaise foi. Donc, si la question lui était posée, il dirait que c'était le cours le plus ennuyeux qu'il ait connu.

Il resta avec son groupe de Serpentard, Nott laissé à l'écart, durant le déjeuner, et il ne prêta pas la moindre attention aux autres tables. Il se sépara du groupe après le repas, alors qu'ils allaient vers la salle commune. Il leur signifia de continuer sans lui, qu'il allait faire ses devoirs seul dans la bibliothèque. Au regard sombre que Nott lui lança, Draco comprit facilement que le garçon allait tenter d'en profiter pour reprendre la tête de la bande, et les remonter contre lui. Le blond lui rendit son regard, puis partit.

Il déposa lourdement son sac sur la table, et s'assit à côté de la fille.

« D'accord, tu as repris ma place, et Harry a pris celle de Nev. Où est-il ? »

« Infirmerie. », répondirent les deux Gryffondor en cœur.

Draco jaugea la quantité de livres posés sur la table, et de parchemins contenant les devoirs de ses camarades.

« D'accord… clairement vous êtes là depuis un moment. Je n'ose pas imaginer que Lockart ne se soit pas montré… »

Harry croisa ses bras sur la table et laissa tomber soudainement sa tête dessus, faisant sursauter le Serpentard. Sans arrêter de fixer le garçon, le blond s'adressa à la fille.

« Euh, infirmerie aussi pour lui ? »

Harry râla et grogna entre ses bras. « Nooon. »

Hermione lança un regard hautain et irrité vers les cheveux bruns de son camarade. « Harry ne reconnaît pas l'expertise du professeur Lockhart ! »

Draco tourna un œil vers la fille. Sérieusement ? Il choisit de ne rien dire. Ça valait mieux que de se prendre encore une fois la colère de la fille. Il avait surtout envie de lui rétorquer qu'il croyait qu'elle était intelligente. Mais il sentait que Harry s'énerverait aussi contre lui s'il le disait.

« Bon, alors que s'est-il, encore, passé avec Neville ? »

La voix caverneuse de Harry fut la plus rapide à répondre. « Il est tombé du lustre. »

« Pardon ? »

Harry secoua la tête de gauche à droite, clairement peu motivé pour en parler. Après un coup d'œil vers lui, Hermione choisit de répondre elle-même.

« Le professeur Lockhart nous a laissés nous entraîner face à une certaine quantité de lutins de Cornouailles. Deux d'entre eux ont… »

« Tiré Neville par les oreilles pour le suspendre ? C'est l'une de leurs farces stupides les plus connues. Lockhart a laissé ça faire ? »

« Eh bien… il… » Hermione rougit. « Il a été un peu dépassé… »

« Tu pourrais tout raconter ? »

Hermione soupira. Elle n'avait aucune raison de ne pas le faire. Elle parla de la façon charismatique, prestigieuse, élégante, et caetera avec laquelle le professeur était arrivé, s'était présenté, puis avait introduit le cours. C'est ensuite que ça a dérapé. Et Hermione semblait choisir de considérer que le professeur n'avait pas fui mais les avait laissés gérer la situation car c'était leur exercice.

Durant le discours de la fille, Harry s'était redressé, et échangeait parfois des regards lassés et blasés avec un Draco stupéfait et incrédule. Hermione ne semblait pas se rendre compte de la façon dont Draco l'observait la plupart du temps. Quand elle eut terminé, le Serpentard resta un instant sans voix.

« Mione… tu… te rends bien compte que… ce professeur… n'en est pas un, n'est-ce pas ? »

« Comment ça ?! Bien sûr que si c'est un professeur ! Que veux-tu qu'il soit ! »

La bibliothécaire les rappela à l'ordre de loin. « Chut ! »

Draco se pencha vers la fille, et chuchota avec une légère agressivité.

« Mione ! Ce type vous a lâché une harde de créatures farceuses qu'il considérait comme malfaisante et vous a laissé vous débrouiller sans aucune indication ! Quand vous avez demandé de l'aide, il a perdu sa baguette ! Sa formule n'a rien fait. Il a préféré laisser les élèves fuir, et a fui aussi, en vous demandant de ranger le bazar, alors que les lutins étaient encore en train de déranger ! Il est parti en laissant un élève accrocher par sa cape à un lustre ! Quand un chaudron explose, est-ce que Snape laisse l'élève tout réparer et nettoyer seul ? »

« Le professeur Lockhart n'est pas le professeur Snape ! »

Draco se redressa. « De toute évidence, non. »

« Encore heureux ! » s'exclamait à voix basse Harry.

Les deux autres lui lancèrent rapidement un regard, puis décidèrent de l'ignorer. Ce n'était pas leur premier débat sur Lockhart. C'était leur débat. Et ils savaient tous les deux pourquoi Harry avait donné cet avis-ci, il était inutile de revenir dessus.

« Mione, penses-tu qu'un autre professeur fuirait sa salle de cours ? En abandonnant des élèves dedans sans avoir écarté le danger ? »

« Quirrell l'aurait fait. »

« Pour préserver sa couverture de trouillard, oui. Lockhart a une image d'incapable et de lâche à entretenir ? Désolé, je ne le savais pas. Je croyais qu'il voulait entretenir plutôt l'image du héros… un peu le contraire, tu vois. »

« Je rêve ?! Tu préfères défendre un homme qui a voulu nous tuer comme Quirrell qu'un héros comme Lockhart ?! »

« Au moins, Quirrell ne nous mettait pas en danger, et il connaissait son sujet même s'il n'en avait pas l'air. »

« Pas en danger ? Tu t'entends ? »

« Nous étions parfaitement en sécurité dans cette salle de cours. Ce qui s'est passé à l'extérieur c'est d'un autre domaine. À l'extérieur actuellement, tout ce que nous risquons c'est d'être inondé d'autographe à notre insu. »

Hermione croisa les bras. « Tu devrais être reconnaissant s'il t'en accorde un avec ce que tu dis sur lui. »

Draco roula des yeux. « Mais bien sûuur. Vraiment, Mione, tu peux trouver qu'il est un écrivain brillant, tu dois admettre qu'en tant que sorcier il est plus que pitoyable. »

« Tu es jaloux parce qu'il attire plus l'attention que toi. »

« Pardon ? Tu reviens encore sur ça ? »

« C'est évident, non ? »

« Bon. Alors voilà ce que je te propose. Si je ne peux pas te convaincre, demandons aux autres professeurs ce qu'ils pensent de leur nouveau collègue. »

Hermione le regarda avec grand scepticisme. « Vraiment, Draco. Tu penses qu'ils nous le diront s'ils ne l'aiment pas ? Ils ne nous ont pas vraiment donné d'avertissement contre Quirrell. »

« Tu as confiance en McGonagall ? »

« Elle n'avait pas confiance en nous. »

« Nous ne lui avons pas vraiment parlé de Quirrell explicitement dans mes souvenirs. »

« Ça ne sert à rien. »

« Mione, je propose simplement que nous allions demander à nos chefs de maisons ce qu'ils pensent de Lockhart. »

« Une équipe pédagogique doit rester soudée. »

Harry se prit la tête dans les mains. « Le professeur Snape n'aura aucun problème à critiquer un idiot, même si c'est un prétendu collègue. De toute façon, Lockhart ne tiendra qu'un an. »

« Je continue de penser que les professeurs n'en critiqueront pas un autre devant les élèves. »

Draco eut un sourire narquois. « Mais un parrain peut dire beaucoup de choses à son filleul. »

Harry se leva d'un coup, et rangea rapidement ses affaires. « Je vais voir Snape. »

« Eh ! Certainement pas sans moi ! »

Draco avait déjà attrapé son sac et réfléchissait à partir sans attendre Harry. Hermione se leva doucement pour tout ranger dans le calme. « Vous êtes pathétique sur ce sujet, les garçons. »

Elle savait qu'elle ne devrait pas le dire. Elle ne le pensait pas exactement comme ça non plus. Mais elle était énervée qu'ils décrient tous Lockhart. Elle soupira. « Bon, allez-y sans moi. Je rangerais tous les livres, et je rejoins Neville à l'infirmerie. »

Harry lui sourit gentiment. « Merci, Hermione. »

Draco roula des yeux. « Oui, c'est fabuleux qu'elle pense à ça. Bon, on y va. »

Harry contourna la table et commença à partir aux côtés du blond. « Tu es insupportable, Draco. »

« Je ne suis pas un lèche-bottes, moi, au moins. »

« Lèche-bottes ? Moi ? Toi, tu préfères fayoter en permanence devant Snape. »

Hermione soupira alors que les deux garçons s'éloignaient, certainement pas prêts à arrêter leurs politesses avant d'arriver devant le bureau de Snape.


« Entrez. »

Draco ouvrit la porte, et Harry lui passa devant avec fierté. Draco lui lança un regard noir avant de prendre une respiration pour rentrer avec, tentait-il, plus de panache que l'autre.

Snape observait les deux faire d'un air neutre, légèrement désabusé. Lily leva le regard de son livre lorsque Draco referma la porte, et sourit aux enfants.

« Quoi que vous ayez à dire tous les deux, je suis persuadé que cela peut attendre après mes cours de cet après-midi. »

« Neville est à l'infirmerie. », annonça rapidement Harry, dans l'espoir d'attirer l'attention du professeur.

« Et comment est-ce arrivé, cette fois. »

Draco devança son camarade cette fois. « Lockhart. »

Harry jugeait qu'il fallait donner un peu plus d'explications. « En fait, ce sont des lutins de Cornouailles qui ont suspendu Neville au lustre de la salle. Je n'ai pas eu le temps de le descendre avant qu'il ne tombe. »

« Et le professeur avait déjà fui la salle avec tous les lutins encore dedans. »

Snape interrompit les deux garçons qui, s'il jugeait leurs expressions, faisaient tout pour paraître meilleurs que l'autre. « Vous disposez de très peu de temps pour me raconter de manière concise la situation et ce que vous êtes venu faire ici. »

Les deux garçons entreprirent de s'entendre un peu mieux pour raconter. Harry étant celui qui avait assisté à l'événement fut celui qui conta tout le court cour. Le temps qu'il termine, il était temps que le professeur reprenne ses cours, et ils furent congédiés sans avoir pu l'interroger.

Ils retrouvèrent Hermione à l'infirmerie, avec Neville.

« Alors ? » les questionna-t-elle, déjà persuadée qu'ils n'avaient rien pu obtenir.

« Nous lui avons parlé de votre cour. »

« Et il a dû partir au sien. »

« Donc nous devrons y retourner plus tard. »

Hermione les regarda avec cet air qui voulait dire je vous l'avais bien dit.

Madame Pomfresh leur demanda le calme, mais les laissa rester. L'infirmerie était leur second lieu le plus utilisé pour leurs réunions de groupe après la bibliothèque. Tant qu'il n'y avait personne d'autre, l'infirmière les autorisait généralement à faire leurs devoirs ou juste discuter sur les lits. Neville avait le sien attitré depuis longtemps, et Draco avait appris à en apprécier le voisin.

À la fin des heures de cours, Draco et Harry étaient déjà devant la porte de la salle de potion. Quand les élèves sortirent, les deux garçons n'eurent aucun mal à identifier les Serpentard et Gryffondor de 4e année. Les jumeaux Weasley et la moitié de l'équipe de Quidditch étaient dans cette classe. Plusieurs joueurs de Serpentard étaient aussi dans ce groupe.

« Salut ! » fit Harry en reconnaissant ses équipiers.

Draco repéra que presque tous les Serpentard lui lançaient un regard mauvais alors qu'ils le repéraient près du Gryffondor. Les jumeaux sourirent et secouèrent la main de leur attrapeur.

« Harry, c'est bon de te voir ! »

« Mais tu arrives un peu tard. »

« Le cours est déjà terminé. »

Un Serpentard s'arrêta dans leur dos. « Vous ne pensez pas qu'ils sont là plutôt pour voir le professeur Snape ? »

Angelina se tourna vers le garçon. « Ce ne serait pas surprenant qu'il ait encore puni Harry. Mais Malfoy ? »

Harry n'était pas d'accord avec cette insistance sur la régularité de ses punitions, même s'ils avaient raison. « Je ne suis pas un fauteur de trouble ! »

La voix glissante de Snape fit se taire tout le monde. « Cela reste à prouver, Potter. Pour quelqu'un qui se veut suivre les règles, vous êtes très souvent vu les contourner. »

Le professeur, positionné à l'entrée de sa salle de classe, tourna ses yeux noirs vers les années supérieures. « Évacuez ce couloir. Potter, rentrez. »

Au ton dur, les Gryffondor comme Serpentard ne cherchèrent pas à contredire le professeur, bien que les jumeaux restent souriants en s'éloignant de la salle. Harry avait pénétré le lieu sombre en passant à côté du professeur comme un enfant fautif. Sachant que les autres élèves étaient encore à portée d'oreille, Snape regarda son filleul et prit une voix bien plus douce. « Que voulais-tu, Draco ? »

« Oh, si Potter a une retenue, je serais ravi d'y assister. »

« Ce ne sera pas possible. »

« D'accord, je peux te dire un mot avant qu'il ne commence quand même ? »

« Bien, entre. »

Draco entra, et le professeur referma la porte puis s'avança vers son bureau.

« Je vous écoute. »

Harry s'asseyait en silence à la place de l'an passé du jeune Malfoy. Ce dernier expliqua à son parrain qui se retournait vers lui, debout dans l'allée.

« J'ai cours avec Lockart demain, et honnêtement, après avoir entendu plusieurs fois comment s'est passé leur cours, je ne suis pas très motivé pour y aller. »

« Tu assisteras à tous tes cours, Draco, même si certaines matières sont enseignées par des incompétents. »

« Mais pourquoi même cet idiot de Dumbledore a recruté ce demeuré de Lockhart ! »

« Ça manquait de loque ? » demanda Harry doucement en sortant un livre de son sac. Il savait qu'après que Draco ait insulté Dumbledore, son propre commentaire serait ignoré.

Et en effet, le maître des potions regarda durement son filleul. « Draco, montre du respect pour le directeur. La prochaine fois, je te mettrai en retenue. »

Draco hocha la tête en silence, comprenant facilement que son parrain ne plaisantait pas. L'homme jeta un œil à Harry. « Harry, je veux un résumé structuré de ce livre samedi sur mon bureau avant ta retenue. Peut-être songeras-tu à surveiller davantage ton langage. »

Draco tenta de retenir son ricanement. Mais il éclata ouvertement de rire lorsqu'il vit la réaction de son camarade qui ouvrait grand la bouche. Plutôt que de réprimander les garçons, le professeur ne put retenir un sourire narquois. Harry ferma la bouche et mit son nez dans son livre, préférant ne pas se prendre de punitions supplémentaires pour foudroiement de Draco.

L'hilarité de la salle passée, le professeur se tourna vers son filleul. « Maintenant, Draco… les raisons du directeur sont personnelles… »

Harry fronça les sourcils, regard toujours fixé sur son livre. Draco prit son air plaintif. « S'il te plaît, Oncle Sev, j'ai le droit de savoir s'il y a un danger comme l'année dernière. Et si le directeur a juste fait un choix irréfléchi, tu ne peux pas m'interdire de le trouver médiocre pour gérer cette école. »

Snape afficha un sourire malicieux. « Draco, lorsque tu veux obtenir des informations de ma part, prend le risque de me poser la question directement, plutôt que de prendre la peine de chercher à me manipuler. Cela ne marchera pas. »

Avec un air renfrogné, le blond mit ses mains dans ses poches. « Que penses-tu de Lockhart ? »

« Que c'est un idiot. Mais vous le saviez tous les deux déjà, n'est-ce pas. Alors pourquoi m'interroger dessus ? »

Harry sortit le nez de son livre. « Parce que Hermione est obnubilée par lui, et même après le fiasco du premier cours, elle continue de le défendre et le trouver idéal. »

Draco regarda son camarade, mais il parlait encore à son parrain. « Elle se persuade dans des illusions. Un peu comme l'année dernière, lorsqu'elle était persuadée que ce serait toi et non moi ou Quirrell les coupables pour les différentes mauvaises actions. »

« Si elle ne vous écoute pas, pourquoi pensez-vous qu'obtenir tous les deux mon opinion la fera changer d'avis ? »

Draco se retourna vers Snape. « Elle respecte en général les professeurs. En fait, elle prétend qu'un professeur soutiendra l'équipe éducative et qu'aucun ne décria Lockhart, même s'il y pensait à mal. Alors si elle apprenait que tu le critiques quand même, elle pourrait être amenée à changer d'avis. »

« Suis-je déjà parvenue à lui faire comprendre que toutes les vérités ne sont pas dans les livres, et que ces écrits peuvent contenir des erreurs ? »

Harry répondit d'une voix faible. « Non… »

Snape observa le Gryffondor. « Alors même si elle entendait mon opinion, elle resterait avec sa conviction de la perfection usurpée de Lockhart. »

Il se retourna à nouveau vers Draco, mais une expression plus sévère sur le visage. « Et si vous pensez qu'en lui rapportant mes propos elle vous croira, vous me décevez. Il serait déjà compliqué de la convaincre pour moi de vive voix. Songez-vous vraiment qu'elle écouterait ce que vous prétendrez sans la moindre preuve être mes dires ? »

Draco baissa la tête. « Non, en effet. Nous avons été stupides. »

« Pas stupides, Draco. Mais vous n'avez pas assez réfléchi avant d'agir, c'est certain. »

Comprenant que la fin de la discussion arrivait, Harry reprit une voix claire. « La rumeur que je suis actuellement en retenue ici a déjà dû circuler maintenant… je ne peux pas repartir tout de suite. »

Snape alla s'asseoir à son bureau avec désinvolture. « Alors tu peux rester ici pour commencer ta punition. Ou tu peux faire autre chose, mais ton temps pour faire le résumé de ce livre est court d'ici samedi. »

Draco s'approcha du bureau. « Et moi, je peux encore te poser une question ? »

« Tu peux. »

« Pourquoi, réellement, Dumbledore a-t-il choisi de recruter cette grossière figure de mode ? Et comment donc a-t-il pu le convaincre de venir ? Je ne pense pas que Lockhart ait besoin de ce travail pour vivre. Tout ce qu'il fera, ce sera se ridiculiser. »

« J'espère bien. Et je soupçonne que ce soit également l'idée du directeur. Sachez que l'équipe enseignante, la vrai, ne le supporte qu'à la demande du directeur, par devoir. Lockhart se considère, ou c'est bien imité, comme supérieur à chacun de nous dans nos propres domaines de spécialité. Et pourtant, même le père de Potter, dans l'état dans lequel il est, pourrait le battre en duel. »

Harry serra son emprise sur son livre. « Qu'est-ce que tu as contre mon… père ? »

« Je ne prenais qu'un exemple, Harry. Si tu as un meilleur exemple pour appuyer mes propos, tu peux le dire. Dans le cas contraire, apprends à ne rien dire si tu n'es dicté que par tes émotions. »

« Honnêtement, je m'en fiche de lui, c'est un inconnu que je ne pourrais jamais approcher. Mais j'en ai un peu marre que tu rapproches la moitié des reproches que tu me fais en public à ce fou. Je veux dire, il n'y est pour rien s'il est à l'hôpital. Taper sur sa réputation est un peu sale. »

« Nous parlerons de cela une autre fois. »

« Ou jamais, j'ai bien saisi l'idée. »

« Harry, trouves-tu avoir trop de temps libre ? »

« Non. » Harry retourna immédiatement à sa lecture.

Snape reprit son dialogue avec son filleul. « Lockhart a certainement accepté de venir enseigner cette année pour la célébrité. »

Draco était confus. « Je ne comprends pas… »

« Lockhart a toujours aimé la popularité. Et il a demandé explicitement à gérer les retenues de Neville. »

« La nouvelle célébrité. »

« Il est possible que Lockhart pense se faire de la publicité d'une manière ou d'une autre grâce au garçon-qui-a-survécu. »

Harry était déjà agacé de ne jamais avoir de cours décent dans la matière qu'il pensait préférerait. « Si tu étais professeur de défense contre les forces du mal, tu n'aurais aucune raison d'arrêter au bout d'un an, n'est-ce pas ? »

« Non, en effet, Harry. Pour autant, le directeur est parfois extrêmement têtu et un peu crédule. Il ne me donnera le poste qu'en dernier recours. »

Harry était maintenant plus inquiet. Il aimerait que Snape soit le professeur, mais il ne voudrait pas le perdre. « Pourquoi insistes-tu pour avoir la place, alors qu'elle est maudite ? »

« Penses-tu qu'une prétendue malédiction sur un poste d'enseignant puisse m'effrayer, Harry ? Je suis rationnel et si besoin je ne suis pas un lâche. Il n'y a pas à avoir peur de cette fonction. »

« Aucun professeur n'a tenu plus d'un an depuis des années. Il doit bien y avoir réellement quelque chose. »

« Concentre-toi sur ton travail, Harry. »

« Pour quelqu'un qui n'est pas un lâche, tu fuis facilement la discussion. »

« Je ne fuis pas, je te rappelle à l'ordre. Si je n'arrive pas à convaincre un homme comme Dumbledore, je ne suis pas assez naïf pour penser convaincre un enfant qu'il n'y a pas de danger lorsque les faits semblent montrer le contraire à toute la population. Draco. Si c'est tout, tu peux repartir. »

« Oui oncle Sev, merci. »

Draco sourit, puis sortit de la salle, laissant Harry lire seul en présence du maître de potions.