(La chambre des secrets) Demander Pardon
Hermione n'arrivait pas à s'arrêter de pleurer dans la cabane de Hagrid. Neville était assis à côté d'elle et la tenait dans une étreinte maladroite, sa main posée sur l'épaule de la fille.
Hagrid avait couvert Hermione avec une couverture, et lui avait offert un chocolat chaud. Il avait ensuite expliqué qu'il était déplorable de la part du jeune Malfoy de l'appeler comme ça, et qu'elle ne devait pas s'en soucier s'il était un idiot. Il avait expliqué aux deux enfants ce que signifiait vraiment le mot, et ce qu'étaient ces histoires de Sang-Pur.
Cela ne calmait pas la fille, mais elle était moins dans le flou pour comprendre le problème. Draco ne la supportait pas, parce qu'il était d'une famille de sorcier et qu'elle venait d'un milieu moldu. Draco ne pouvait pas la supporter parce que son père ne le tolérerait pas.
Quand de faibles coups frappèrent à la porte, Hermione était encore soulevée par des hoquets de larmes. Neville était malheureux pour elle et compatissait, mais il ne pleurait pas.
Il entendit Hagrid demander d'un ton bourru au visiteur ce qu'un autre faisait là. Il reconnut la voix de Harry dire qu'ils venaient voir comment allait Hermione, et comprit que Draco était l'indésirable.
Hermione sembla avoir saisi la même chose, puisqu'elle s'immobilisa un instant avant de se redresser et de s'essuyer les yeux avec le dos de sa main. Elle ne voulait pas montrer sa victoire à Draco.
Hagrid laissa les deux entrer. Harry ne perdit pas un instant avant de s'approcher de Hermione. Il était timide sur sa manière d'agir. « Hermione… comment… comment vas-tu ? »
Elle lançait un regard qu'elle tentait froid vers Draco, qui était resté immobile à l'entrée, devant la porte qui avait été refermée. « Bien. Parfaitement bien. »
Draco ne ricana pas à ça. Il ne bougeait pas. Il regardait sans sourire vers le trio. Il avait l'air… peiné ? Hermione réfuta cette idée qui germait dans son esprit. C'était un Serpentard avec qui elle se disputait souvent, qui critiquait toujours Lockhart, qui avait refusé de voir le mal en Snape et préféré accuser Quirrell, qui l'avait insultée…
Mais il avait eu raison pour Snape et Quirrell.
Il n'avait certainement pas raison de l'insulter elle ou de critiquer Lockhart. Il rattachait l'admiration qu'Hermione éprouvait pour l'écrivain au fait de sa naïveté de né-Moldue. Et maintenant, il la traitait de déchet.
Elle ne lui pardonnerait pas. De toute façon, il ne s'excuserait pas. Parce qu'il ne regretterait rien. Il avait gagné. Et s'il voyait qu'il avait fait une erreur, il serait trop fier pour l'admettre.
Harry et Neville, tous deux debout aux côtés de Hermione à présent, fixaient Draco. Hermione et Draco restaient immobiles, s'observant. Hagrid s'était écarté dans un coin et laissait faire les adolescents. Il était juste prêt à chasser le Malfoy s'il critiquait encore ses trois protégés.
Quand Draco trouva le courage de parler, sa gorge était sèche, et sa voix faible. « Mione… » Il referma la bouche. Il savait qu'elle n'avait pas pu l'entendre. Il déglutit et reprit plus fort.
« Mione… » Il s'arrêta cette fois parce qu'il réalisait qu'il ne savait pas quoi dire. Elle le regardait avec un air inquisiteur et impitoyable. Il voyait bien, en plongeant dans ses yeux, qu'elle avait pleuré. Beaucoup pleuré. Elle avait des cernes gonflés, des rougeurs et des pâleurs caractéristiques sur le visage, et des yeux irrités.
« Je pourrais te dire que je suis désolé, mais ça ne signifierait pas grand-chose. Parce qu'il y a beaucoup à dire. Je sais que m'entendre est certainement la dernière chose dont tu as envie, mais il n'est pas possible de retarder les explications. Juste, essaye de m'écouter jusqu'au bout… s'il te plaît. »
Elle n'était pas prête à la clémence. « Tu as raison, je ne veux pas t'entendre. Et je ne veux pas te parler. Alors tu peux toujours essayer de dire quelque chose avec ta langue de vipère, je ne t'interromprais pas. Mais je ne te croirais pas. »
« D'accord. Alors je vais commencer par ce qui ne te plaira pas. »
« Draco… », avertit Harry. Draco lui fit un signe de la main de le laisser faire.
« Ça doit être dit, Harry. Mione, pour commencer, il faudrait que tu te rendes compte quand toi aussi tu es irritable. Je n'avais pas le droit de t'insulter, d'accord, mais tu as fait pareil. Si tu crois que je ne ressens rien, tu te trompes. Je n'ai pas apprécié que tu dises que j'avais acheté cette place, que je ne la méritais pas, et que je serais toujours plus mauvais que le grand Harry Potter, plus jeune attrapeur depuis un siècle. »
Draco voyait bien que Hermione luttait pour ne pas lui répondre. Elle voulait le couper, se justifier, ou lui crier dessus. Mais elle avait dit qu'elle ne lui dirait rien. Alors elle se taisait. Draco poursuivit après sa courte pause.
« Ce mot avec lequel je t'ai appelé, c'est celui que mon père emploie. C'est un mot de mon vocabulaire courant. Ne pas l'utiliser est difficile. C'est un mot que mes camarades de Serpentard emploient souvent aussi. Nous avons tous grandi avec. Son but est effectivement de vous insulter initialement. Mais cette une insulte qui est pour nous juste ce que vous êtes. Quand Zabini l'a employée l'année dernière, tu n'as pas vraiment réagi comme ça. »
Là encore, Hermione luttait pour ne pas lui crier dessus. Quand il avait ensuite mentionné Zabini, elle se rappela le garçon l'année précédente. Elle se rappela la bagarre. Elle avait aussi envie de crier, mais n'était pas certaine de ce qu'elle pensait dessus. Elle sentait à nouveau les larmes couler. En fait, la trahison de Draco était encore plus grande qu'elle ne le pensait.
L'année précédente, il l'avait défendu contre ce mot. Elle savait que c'était lui. Cette année, il l'employait.
Ignorant des pensées de la fille, Draco continuait.
« C'est un mot qui veut dire exactement ce qu'il signifie. Son but est de bien faire comprendre aux né-Moldus qu'ils ne sont rien par rapport à nous. Ce ne sont pas de vrais sorciers. Ils n'ont rien à faire dans notre monde, nous ne devrions pas avoir à le partager avec eux. Ça fait une différence d'être né-Moldu. Vous n'avez pas de la vraie magie. »
Harry devenait rouge. Il suffirait qu'Hermione donne le moindre signe de signifier qu'elle voulait se venger de Draco pour que le Gryffondor lance un sort au blond. Mais il attendait qu'elle dise qu'elle le veuille.
Hermione serrait les dents pour ne pas pleurer, encore. Cela donnerait une trop grande satisfaction à Draco.
« Et tu sais le plus énervant, Mione ? C'est que malgré tout ça, malgré ces explications comme quoi vous nous êtes inférieurs… tu es première de classe. Et même moi je ne serais pas capable de te passer devant. Parce que tu es brillante, Mione. Tu es tout simplement un génie. »
Toutes les personnes dans la salle étaient simplement choquées du changement de ton du garçon. Mais Draco était lancé, et il ne s'interrompait plus. Il ne laissait plus de pause, il disait juste les choses comme elles lui venaient.
« Un génie né-Moldu avec un sale caractère, une tignasse indomptable de lionne, une impulsivité agaçante, une supériorité de je-sais-tout exaspérante, plus têtue que permis que tu aies raison ou tort… tu es bourrée de défauts. Mais ces défauts seraient plus rapides à énumérer que tes talents. Parce que ta magie n'est pas ton caractère. Et que ta magie n'a pas de défauts. Tu es une né-Moldue, et tu vaux 100 Nott, 1000 Zabini… 10 Potter. »
Harry n'aimait pas être mis dans la comparaison. Mais il était d'accord. Hermione le valait au moins dix fois.
« Mon père a tort de dire ce qu'il dit sur vous. Même Oncle Sev est d'accord. Le pire, c'est que si mon parrain devait choisir entre mon père et la mère de Potter… il la choisirait elle. Et c'est une né-Moldue aussi. Par contre, je suis sérieux quand je dis qu'il y a une différence entre les né-sorciers et les né-Moldus. »
Hermione fronçait les sourcils, mais le laissa poursuivre.
« N'étant pas éduqués dans le monde magique, vous n'avez pas les mêmes informations, la même culture que nous. Il y a réellement cette naïveté de présente. Prenons juste l'exemple de Lockhart. As-tu seulement remarqué que ceux qui le trouvent passionnant sont majoritairement les né-Moldus et les filles les plus hystériques ? De quoi se poser de sérieuses questions, n'est-ce pas ? Je ne dis pas que vous êtes moins intelligents ou plus déraisonnables ; Crabbe, Goyle et toi démontrez que ça n'a pas beaucoup de rapport. Mais l'éducation différente… mène à des différences. »
Cette fois, Hermione n'y tint plus. « Pourquoi encore le rapporter à Lockhart ! »
« C'était un exemple ! L'exemple le plus évident ! »
Harry s'interposa. « Est-ce que tu as autre chose à dire en rapport avec le vrai sujet, ou est-ce que tu as fini ? »
Draco hocha gravement la tête. Il avait autre chose à dire. Il plongea son regard dans les yeux de la fille.
« En fait, ce que j'aimerais vraiment te dire, c'est que… que je suis… je suis désolé. Pardon. »
« Tu es désolé ? » répéta Hermione. Cependant, elle ne montrait pas sa surprise ou son incompréhension du fait qu'il le dise. Elle était impassible.
« Oui. »
« Je ne te crois pas. »
« Je ne peux pas vraiment te le dire autrement ! »
« Je me fiche que tu le dises ou pas, je ne le crois pas. »
« Pourquoi ? »
« Parce que tu suis juste les traces de ton père. Et que lui il me méprise sans me connaître. Ou plutôt en sachant que nos notes sont similaires. »
« Je ne suis pas mon père ! Demande à Potter s'il est comme son père ! »
« Ne me rajoute pas dans cette histoire, Draco ! Je n'ai pas le bonheur d'être éduqué par le mien. »
« Taisez-vous ! » cria la fille. Le silence se fit un moment, avant qu'elle ne reprenne plus doucement la parole. « Pourquoi devrais-je te croire, Draco ? »
« Je le pense. »
« Je ne suis pas télépathe. »
« Legilimens. »
« Quoi ? »
« Rien. Tu cherches des preuves, Mione ? Mais tu avais la preuve de l'incompétence de Lockhart, et tu ne crois toujours pas qu'il ne mérite pas ton admiration. »
« Donne-moi la preuve que tu regrettes. »
« Je n'ai pas. »
« Si tu regrettes, tu ne recommenceras pas. Mais je ne peux pas savoir que tu ne recommenceras pas. Parce que je ne peux pas connaître l'avenir. Et je ne veux plus être blessée comme ça. Tu es satisfait, n'est-ce pas, que ça m'ait fait mal ? C'était le but après tout. »
« Non, je ne voulais pas ! »
« Tu dis que tes camarades disent la même chose de moi. Tu passes tout le temps que tu peux avec eux. Comment puis-je croire que tu ne me traites pas comme ça dans mon dos. Ça expliquerait que ce soit sorti de ta bouche tout à l'heure. »
Harry était resté l'air grave pendant que ses deux amis se disputaient à nouveau. Il lui venait une idée des plus stupides, mais Serpentard à souhait, comme Snape pourrait apprécier.
« Et si tu t'en assurais ? »
Tout le monde regarda le garçon aux yeux verts. Hermione ne comprenait pas, et elle n'était pas la seule. « Que veux-tu dire ? »
« Eh bien, tu penses qu'il approuve lorsque ses camarades parlent comme ça. Et lui prétend qu'il regrette. Et si tu passais la journée avec lui, sans qu'il ne change rien à sa routine. Ce qui entend également te mêler à son groupe de Serpentard. »
Sans surprise, Draco était contre l'idée. « Tu réfléchis à ce que tu dis, Harry ? C'est hors de question. »
Hermione réfléchissait. « D'accord. »
« Quoi ? »
« J'ai dit d'accord. »
« Mais… »
« Draco Malfoy ! Tu n'auras mon pardon que si je peux m'assurer de ta sincérité. Si pour ça, il faut que je vois comment tu agis en journée, et comment tu traites tes camarades, comment tu traites avec eux, je suis prête. »
« C'est stupide ! »
« Non, ça ne l'est pas. C'est plutôt brillant. »
« Je pourrais très bien faire semblant. »
« Je pense que je le verrais si c'est le cas. Et tes camarades aussi. »
« Pour décider si tu repousses mon amitié ou non… tu décides de passer plus de temps avec moi ? »
« Et sans Harry ni Neville, oui. Si tu n'es pas capable de réfléchir à cette idée, tant pis. Moi, j'ai pris ma décision. Alors voyons comment réagiront tes camarades quand ils me verront à la table Serpentard ce midi. »
« Mione… tu as retenue avec McGonagall avant. »
« Accompagne-moi. »
Il écarquilla les yeux. « Ça ne fait pas partie de mes habitudes ! »
« Je ne te lâche pas jusqu'à ce que j'ai une preuve dans un sens ou dans l'autre pour trouver ta sincérité. »
« Je ne passerais pas la retenue avec toi. »
« Je pense que tu n'auras pas le choix lorsque je dirai au professeur McGonagall que tu m'as insultée comme ça. »
Harry intervint, catégorique. « Ce que tu as fait est grave, Draco, pour une amitié. Si tu veux vraiment te faire pardonner, accepte les conditions. Pendant une semaine, Hermione reste avec toi tout le temps. Si à un seul moment tu montres être sur le point de l'insulter, il n'y aura pas de retour arrière possible. »
Draco s'assit d'un air bougon à la table Serpentard. McGonagall l'avait accepté pour la retenue avec Hermione. Lui et elle avaient été chacun le plus loin possible l'un de l'autre, avec pour tâche de faire une rédaction supplémentaire sur le cours de métamorphose de la semaine.
La directrice adjointe avait été très insatisfaite d'apprendre les propos du garçon, mais elle était déjà au courant de l'événement, ayant été informée lorsque Ronald Weasley était arrivé à l'infirmerie. Elle avait enlevé des points, et distribué les punitions.
Elle avait cependant paru s'adoucir un peu quand Malfoy s'était dénoncé de lui-même alors qu'il ignorait qu'elle le savait déjà. Il n'avait d'ailleurs parlé que de l'insulte qu'il avait proférée, et avait pour une fois totalement oublié d'utiliser la situation à son avantage pour faire punir Weasley en signalant la bagarre où il ne s'était pas montré coupable.
Draco laissa échapper un soupir quand Hermione prit place juste à sa droite. Il appréhendait particulièrement les réactions de ses camarades. Ces Gryffondor étaient fous et stupides. Si Mione ne supportait pas les insultes, elle ne tiendrait pas longtemps avec lui ici.
Les Serpentard déjà présents observaient le duo avec méfiance et incrédulité. L'incrédulité fut rapidement transformée en différents sentiments négatifs.
Draco chuchota à l'intention de la fille de Gryffondor alors qu'il restait vigilant aux mouvements des membres de sa Maison. « Tu vas vite regretter ta décision, Mione. »
« Nous verrons. »
Draco avait plus que tout envie de lui faire perdre son attitude trop sûre d'elle.
Harry et Neville arrivèrent dans la Grande Salle et repérèrent l'autre duo à la table de Serpentard. Pour l'instant, ils étaient seuls. Conformes à l'accord, les deux meilleurs amis ne rejoignirent pas les deux autres.
Ça commença lorsque le groupe de Serpentard de deuxième année entra à son tour. L'expression choquée qui passa sur leurs visages ne resta pas inaperçue. Mais tous ceux qui l'avaient vue savaient pourquoi elle était venue.
Le groupe s'avança vers l'étrange duo. Pansy était de loin la plus vive. Elle se planta à côté de Hermione, et fixa Draco.
« Qu'est-ce qu'elle fait là ? »
Draco haussa les épaules en portant son verre à sa bouche. « Je l'ai invitée. »
Nott était calme, presque impassible, alors qu'il s'asseyait en face de la place à gauche de Draco. « Pourquoi ? »
« Pour mon plaisir. »
Zabini prit place en face de Draco. « Comment ça, ton plaisir ? »
Daphnée se mit en face de Hermione avec un regard froid vers elle, pendant que Crabbe et Goyle allaient à gauche du blond. Milicent s'assit à côté de Daphnée. Pansy était la seule à rester debout. Elle ne tolérait pas la présence de la fille.
Draco observait chacun prendre place pendant qu'il répondait à Zabini. « Ça veut dire exactement ce que j'ai dit, Zabini. Ça me fait plaisir qu'elle soit là, je l'ai donc invitée. Si ça ne te va pas, tu peux partir. »
« Partir ? C'est notre table ! »
« Cette table est grande. Tu peux aller ailleurs. »
Nott croisa les bras sur la table et parla d'une voix douce. « Nous sommes aussi ici par choix, celui d'être avec toi. Préfères-tu la présence de cette lionne à la nôtre ? »
Draco était très froid alors qu'il tournait le regard vers son adversaire le plus dangereux. « Si je dois choisir entre elle et toi, Nott, c'est très facile. »
« Tu devrais faire attention à ce que tu dis, Malfoy. Tu sais ce que valent nos familles. »
« En effet, je ne l'oublie pas. »
Hermione commençait à ne pas aimer la discussion. Mais elle attendait de voir l'insulte passer. Elle fixait Zabini. Elle n'oubliait pas quand il l'avait appelée comme ça la première fois. C'était ce qui avait déclenché la bataille semblait-il.
Zabini semblait s'énerver d'ailleurs. « Tu gâches tout si rapidement ! Pourquoi tu la ramènes ? »
« Tu es dur d'oreille, Zabini. » Draco tourna la tête vers Pansy. Elle était de ses préférées, mais elle était trop jalouse. « Pansy, si tu veux manger, tu devrais t'asseoir, tu sais. » Son ton montrait clairement qu'il plaisantait. Il était censé agir comme d'habitude, quitte à ignorer Hermione tant que les autres l'ignoraient aussi.
« Et m'asseoir à côté de cette… de ça ? »
« Ou à côté de Goyle ? »
Pansy préféra se mettre là où elle était. Elle chuchota la plus discrètement possible à l'oreille de Hermione. « Tu paieras pour tout ça. »
Zabini serrait les poings. « Que cette fille s'en aille ! »
« Elle reste avec moi, et comme je reste ici jusqu'à ce que j'ai fini mon assiette au moins, elle reste ici aussi. »
« On ne ramène pas son chien à table. »
Hermione s'apprêtait à crier après le garçon à cet instant, mais Draco posa rapidement sa main sur son bras pour la retenir. Il fixait Zabini.
« En fait, je n'ai pas vraiment de chien, Zabini. Même toi, je ne te considère pas comme ça. Alors n'imagine pas que Mione l'est. »
« Comment peux-tu prendre du plaisir à manger avec une Sang-de-Bourbe à notre propre table ! Tu salis l'honneur de Serpentard ! »
« C'est toi qui salis son honneur en employant des mots aussi grossiers, Zabini ! »
« Il retournerait dans sa tombe s'il voyait que tu amènes à notre table un être de son espèce ! »
« Son espèce ? T'écoutes-tu parler, Zabini ? Elle n'est pas différente de nous. »
« C'est une Sang-de-Bourbe ! »
« Répète encore ce mot, et tu comprendras que l'année dernière n'était qu'un simple avertissement. »
« Des menaces maintenant ? Tu deviens vraiment pathétique, Draco. T'attacher à une chose aussi insignifiante… pouah ! Tu sembles avoir oublié le message de l'année dernière. Si tu continues sur cette voie, nous serons forcés, pour ton bien, de te rouvrir les yeux une fois de plus. »
La voix de Draco sifflait dangereusement alors qu'il regardait d'un air noir son camarade. « Essaye seulement, Zabini. Tu sais que tu ne vaux rien, que la boue qui s'attache à mes pieds. Tu joues au noble, mais tu ne l'es pas. Embrasse les chaussures de Nott au lieu des miennes si ça te chante, mais n'espère pas pouvoir m'atteindre plus facilement. »
Draco tournait son regard vers Nott. Il était inutile qu'il s'adresse au sous-fifre. « Que ce soit bien clair, rien de ce que vous ferez ne changera ce fait : Hermione Granger est sous ma protection ici. Et pour les ignorants, je me dois de vous rappeler les règles : Aucune dispute entre Serpentard devant un membre d'une autre Maison. »
À ce stade, Draco faisait un immense effort pour oublier la présence de Hermione à ses côtés. Il se concentrait pleinement sur faire passer le message à Nott.
« Je me charge de faire en sorte que nous ne soyons pas inquiétés par votre… saute d'humeur à cause d'éventuels bavardages de cette fille, à condition que vous ne l'inquiétiez pas en retour. Si j'apprends que vous vous en êtes pris à elle, je n'hésiterais pas un instant à tous vous dénoncer. Et je me ficherais de savoir si vous êtes vraiment tous coupables ou pas. »
Nott restait tout aussi impassible et silencieux alors qu'il écoutait et observait attentivement son adversaire. Nott était un joueur de poker, c'était une chose que Draco avait apprise.
Draco ne l'aimait pas, mais il savait reconnaître un véritable adversaire quand il en voyait un. Il devait bien faire comprendre au serpent devant lui qui était supérieur à l'autre. Si Nott trouvait le courage de mordre, la blessure serait douloureuse.
« Pour rappel, le professeur Snape est le meilleur ami de mon père, et mon parrain. Je pense que les conséquences sont assez évidentes. Ma famille a le bras plus long que la tienne, Nott, et sans son intervention, je reste dans la meilleure position ici. Alors ne me cherche pas d'ennuis, parce que tu en auras des plus grands. »
Zabini se leva et s'appuya les deux mains sur la table. « Tu me dégoûtes, Draco. Être associé à toi est… »
« Un honneur. », le coupa Draco.
« Non. Pas quand tu t'associes à une Sang-de-Bourbe. »
Draco se leva, sa baguette rapidement pointée vers Zabini. « Combien de fois t'ai-je prévenue ? Si tu veux dire ça dans les sphères privées, libre à toi. Mais devant Mione, tu t'abstiendras. »
Le garçon à la peau brune était rouge de colère. « Aucune chance. »
« Rictusempra. »
