(La chambre des secrets) Punition d'Halloween
Halloween arriva, et le quatuor était encore en retenue pour leur escapade en fin d'année précédente. Snape faisait preuve de beaucoup d'imaginations pour les punir de manière variée. Il trouvait toujours un professeur ou un autre pour leur donner un travail. À défaut, il les laissait avec Rusard, qui se donnait un réel plaisir à les faire travailler durement.
Lockhart demandait le plus souvent possible à prendre Neville avec lui, et il lui faisait l'aider à répondre à ses fans. L'attitude toujours protectrice et provocante de Harry avait attiré l'attention de l'écrivain célèbre, qui avait commencé à réquisitionner Harry avec Neville.
Snape laissait faire, car même s'il trouvait le professeur de défense contre les forces du mal comme tout à fait incapable, il jugeait que devoir le supporter pendant une heure de retenue était une punition suffisante pour compter dans le calendrier qu'il fixait.
Cette année, Halloween avait lieu un samedi. Et le samedi, Harry et Neville étaient en retenues avec Lockhart à partir de 16 h.
Harry enviait Draco qui serait avec Snape à 19 h pour préparer des potions supplémentaires, ou à défaut pour rédiger des essaies constructifs et intéressants. En résumé, pendant que Harry résistait à l'envie de s'arracher les cheveux en écoutant Lockhart et en répondant à des fans stupides, Draco passerait du bon temps avec un vrai professeur, prenant de l'avance dans les cours.
Il n'était pas surprenant, dans ces conditions, de voir que Draco avait toujours une grande avance dans chaque matière, à quelques exceptions près.
Hermione était celle qui changeait le plus souvent de surveillant. Beaucoup de professeurs étaient prêts à prendre du temps pour leur élève la plus studieuse, et ils jugeaient que Severus avait été trop sévère. Mais le directeur avait donné toute liberté au jeune professeur pour décider de la punition des quatre élèves.
Chaque fois qu'un enseignant essayait de faire réaliser le directeur que ça allait trop loin à leur goût, le vieux sorcier trouvait toujours une nouvelle réponse insolite.
« J'ai toute confiance en Severus. » « Nous avons en fait parié, et j'ai perdu. » « Il est passé maître pour trouver la punition appropriée. » « Je lui dois bien ça pour lui avoir pris la Coupe. » « Quirrell était son affaire, ces enfants ont empiété sur son territoire. » « Je lui ai promis de le laisser gérer leur punition. » « Neville Longbottom l'a demandé lui-même, qui suis-je pour aller à l'encontre de la demande des enfants ? »
La liste de ses phrases toutes faites ne semblait pas avoir de fin.
Il n'était pas inconnu de Severus que la fille je-sais-tout avait facilement des cours particuliers avancés au lieu de véritables retenues, et il avait entrepris de lui faire passer plus de temps avec Rusard.
McGonagall avait cependant insisté pour garder la fille en retenue le samedi de 11 h à 12 h.
Le fait qu'ils avaient leurs retenues souvent à des heures différentes faisait partie de la punition. Cela réduisait leur temps ensemble.
Quoi qu'il en était, Halloween était là, et le duo Harry et Neville était coincé encore avec Lockhart. L'homme continuait d'afficher sa bonne humeur irritante et son sourire agaçant. Il parlait encore et encore, et très honnêtement, Harry se demandait comment il n'avait pas encore cassé sa plume à force de la serrer pour ne pas directement insulter l'homme.
Ils étaient arrivés à 16 h comme d'habitude, et Harry trouvait le temps encore plus long que les fois précédentes. Lorsqu'il regardait vers la fenêtre, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était largement l'heure de fin passée.
Mais il s'abstenait de tout commentaire, ayant déjà fait ce genre de remarque plusieurs fois les jours précédents.
« … pourriez-vous penser à une retenue plus agréable que répondre à des lettres de fans ? »
Harry n'avait pas écouté. Il se raccrocha au monologue à cette phrase. La réponse lui brûlait la langue. Puis, il aperçut le regard du professeur tourné vers eux. L'homme attendait la réponse.
Neville regardait timidement Harry. Le garçon aux yeux verts n'hésita pas plus longtemps.
« En fait, oui, j'imagine très bien. Les retenues avec Snape sont plus agréables. »
Il avait bien appuyé sur avec qui il comparait l'écrivain. Il savait que ça ne pouvait que lui déplaire. Il en avait marre de Lockhart. L'homme l'agaçait.
Très souvent, Lockhart ignorait en fait les remarques acerbes de Harry, et continuait de faire comme s'il était adulé par tous. Quand Harry disait quelque chose, Lockhart imaginait ce qu'il voulait pour remplacer la critique en compliment et prétendre devant tout le monde que Harry l'appréciait. Ce qui était totalement faux.
Harry espérait qu'en le comparant à Snape, Lockhart ne serait plus capable d'ignorer ou de bien prendre les propos. Il était connu et évident que les deux hommes ne s'appréciaient pas vraiment. Chacun profitait de chaque occasion de rabaisser l'autre, même devant les élèves.
À force de parler avec Hermione, Draco était parvenu à lui ouvrir les yeux sur leur professeur. Harry et Neville étaient à la fois surpris et soulagés de ce retournement, et se demandaient comment le Serpentard avait réussi, sachant à quel point Hermione avait été têtue et aveugle sur le sujet.
Ils savaient tous l'importance que Hermione attachait aux écrits, plus encore qu'aux enseignements des professeurs. Pour elle, tout ce qui était publié était vrai et sacré. C'était le plus grand reproche que Snape lui faisait, et il n'avait jamais réussi à lui faire comprendre qu'elle avait tort de penser de cette manière.
Tant que les livres de Lockhart étaient là pour attester de la puissance de l'homme, Hermione était plus qu'encline à croire en ses pouvoirs, malgré l'incident au premier cours, qui ne s'était jamais reproduit puisque l'écrivain avait enlevé toutes tâches pratiques du programme. Et Hermione avait littéralement été sous le charme du physique et du sourire éclatant du professeur.
Mais Draco avait apparemment su trouver les mots. Harry aurait espéré que si Draco était capable de faire changer d'avis Hermione, les autres admirateurs de Lockhart ouvriraient les yeux aussi. Mais ce n'était apparemment pas le cas.
Après la correction du « petit questionnaire », Harry avait appris que Lockhart avait en fait 4 ans de moins que Snape. Les deux hommes avaient fréquenté Poudlard au même moment durant 3 ans. Ils n'avaient sans doute aucune relation, et ne devaient pas beaucoup se connaître.
Cependant, Lockhart avait toujours tout fait pour se faire remarquer, même durant ses premières années à l'école de sorcellerie. Snape n'avait certainement pas apprécié lorsque 800 hiboux étaient arrivés à la Saint-Valentin dans la grande salle pour livrer des lettres auto-envoyées par et à Lockhart.
À l'inverse, Harry était persuadé que Snape n'aurait jamais rien fait pour attirer l'attention sur lui. C'était évident. L'homme préférait la discrétion et la solitude. Et ses facultés sociales étaient assez mauvaises, Harry était forcé de l'admettre. Aussi, Lockhart n'aurait jamais dû avoir remarqué qui était Snape. Lockhart aurait toujours été plus occupé à se faire remarquer qu'à remarquer les autres, surtout ceux qui faisaient tout pour rester à l'écart.
Pourtant, il était évident que Lockhart connaissait Snape avant de devenir professeur à son tour. Tout autant qu'il était évident que Lockhart détestait ou méprisait Snape d'une certaine manière, et qu'il voulait le rabaisser avec la même force qu'il voulait se valoriser.
Harry fut satisfait de voir le sourire brillant du professeur arrogant diminuer lentement et même disparaître totalement. Lockhart était déconcerté, et déstabilisé. C'était la première fois que Harry y parvenait. C'était la première fois qu'il le voyait.
« Euh, je, eh bien… Soit. Oh, oh, vous avez vu l'heure ? Ça fait 4 heures que nous sommes ici ! C'est fou comme le temps passe vite quand on s'amuse. »
Et le sourire était de nouveau sur son visage. Harry avait envie de lui arracher. Quand Lockhart tourna son regard lumineux vers lui, le garçon sentit cette étrange lueur comme un avertissement qu'il était aller trop loin. Lockhart ne lui pardonnerait pas la comparaison, et ferait de sa vie un enfer encore plus pénible à partir de maintenant.
Neville se leva. « M-merci monsieur… nous… nous n'avons pas mangé. »
« Eh bien, je vais vous faire un mot. C'est ma faute si vous êtes en retard. Vous ne comptiez pas assister au banquet d'Halloween, n'est-ce pas ? C'est déprimant comme fête, nous sommes bien mieux dans ce bureau. »
Harry s'était levé à son tour, et parla, comme d'habitude, avec froideur et dureté au professeur. « Monsieur, nous avons déjà passé 4 heures ici au lieu d'une. C'est plus que suffisant. Pourrions-nous y aller maintenant ? »
« Oui, oui, allez-y. Je vous libère. Nous nous reverrons plus tard, les garçons ! »
Harry sortit rapidement de la salle, très énervé. Il était d'accord que cette fête était déprimante pour lui, mais Lockhart n'avait pas à mettre son nez dedans. C'était après tout le jour où les parents de son meilleur ami étaient morts, et où lui aussi avait failli perdre sa mère.
Il n'était pas certain de ses sentiments sur la perte de son père. Il ne savait pas ce qu'il avait perdu de ce point de vue là, mais il savait ce qu'il avait gagné. Il aimait quand Snape était avec sa mère, et il aimait quand Snape prenait soin de lui aussi. Il ne voudrait aucun autre père ou beau-père. Sa vie allait bien comme ça.
Mais c'était effectivement un jour triste et malheureux, qu'il n'avait pas envie de célébrer. Et il semblait que c'était le jour préféré de Voldemort. L'année dernière, Halloween avait aussi été un jour mauvais. Et sans Snape, il aurait pu être bien plus terrible. Même si à y réfléchir, la pierre ne risquait pas grand-chose.
Neville dut courir pour le rattraper. Mais dès qu'il fut à 2 pas de son meilleur ami, le garçon-qui-a-survécu se stoppa, glacé d'effroi. Dans un élan de courage, il combla l'espace et attrapa son camarade par la manche de sa cape pour le faire s'arrêter.
Harry se retourna, mécontent, vers Neville. Sa mauvaise humeur se dissipa dès l'instant où il repéra la blancheur du visage de son ami. Il était subitement très inquiet. Il s'apprêtait à l'interroger avec une légère panique, mais Neville le précéda.
« Tu-tu as enten-entendu ? »
« Entendu quoi, Neville ? »
« Cette voix… »
« Quelle voix ? Neville… nous sommes totalement seuls dans ce couloir… Et je jure que si j'entendais encore Lockhart, je lui jetterais un sort ce soir. »
« Ce… ce n'était pas Lockhart. C'était… différent. »
Harry repéra les larmes montées dans les yeux de son ami. Il ne pouvait s'empêcher de trouver ça de très mauvais augure. Il n'avait rien entendu, mais il avait été trop occupé dans ses pensées, à songer que Voldemort aimait agir à Halloween, pour même entendre les pas de son ami qui lui courrait après.
Il s'inquiéta davantage de réalisation. C'était le jour favori de Voldemort. C'était aujourd'hui.
« Qu'est-ce que tu as entendu, Neville ? »
« C'était une voix… étrange. Elle… elle parlait de tuer, de déchirer. C'était effrayant… »
Neville écarquilla les yeux, et sauta presque au plafond. « Ça recommence ! »
« Je n'entends rien… Est-ce que… ça ressemble à… Voldemort ? »
« Difficile à dire. »
Neville tourna la tête vers le mur, puis se mit à avancer rapidement. « Ça se déplace, ça viendrait du mur ? »
« Neville… tu veux suivre une voix qui parle de tuer ? »
Neville s'immobilisa. « Je… je ne sais pas. Si nous ne faisons rien… que va-t-il se passer ? »
« Je ne suis pas certain que nous puissions empêcher quoi que ce soit. »
« Et si… j'étais juste fou ? Je suis le seul à l'entendre ? »
« Tu n'es peut-être pas le seul, mais il est certain que je n'entends rien, moi. Bon, suivons la voix, alors. De toute manière, nous ne pourrions pas être rassurés si nous l'ignorions. Et il vaut mieux avoir le maximum d'informations possibles avant d'en parler aux professeurs. »
Neville hocha la tête. Il n'était pas persuadé que l'idée était bonne, mais il était d'accord qu'il ne serait pas rassuré s'il faisait comme s'il n'y avait rien. Il avait besoin de savoir d'où cela venait. Alors ils commencèrent à suivre la voix perçue uniquement par Neville.
Lorsque leurs pas firent le son caractéristique de sauts dans une flaque, ils s'arrêtèrent.
« Pourquoi… y a-t-il de l'eau au sol ? »
Neville regardait ses pieds, mais l'attention de Harry avait été retenue par autre chose.
« Neville… regarde. »
Harry pointait vers la fenêtre. C'était très étrange. Des araignées partaient rapidement en file indienne. Neville frissonna. Harry leva le regard pour observer le reste du lieu.
« Que s'est-il passé ici ? Tu entends toujours la voix ? »
« Non. »
Harry s'avança dans le couloir prudemment. Au détour, il resta stupéfié. Neville détacha son regard des araignées et rejoignit son ami.
« Que se passe-t-il ? »
« Tu ne devrais pas venir… »
La voix de Harry n'était qu'un souffle, ce qui inquiéta davantage Neville. Il finit de s'avancer malgré le conseil, et comprit. Il gémit. « Harry… c'est la chatte de Rusard… »
Harry détacha son regard du mur et leva les yeux. Il s'avança pour regarder l'état de la chatte. Elle était suspendue par la queue, totalement immobile. Elle semblait… solide, comme une statue.
Ils entendirent des pas dans les couloirs. Neville se retourna pour voir les groupes d'élèves qui venaient. Le banquet devait être terminé à présent. Il choisit de se placer à côté de Harry.
Tous les groupes d'élèves se stoppèrent en arrivant au croisement et en voyant l'écrit de sang au mur. Hermione et Draco étaient chacun sur les devants. Hermione fixait la chatte. Draco fut le premier à élever la voix au-dessus des murmures. Il lut à voix haute le texte.
« La chambre des secrets a été ouverte. Ennemis de l'héritier, prenez garde. » Il tourna la tête vers Hermione. « Les prochains seront les né-Moldus. »
Draco émit un sourire timide vers Hermione après avoir fait bien attention à ne surtout pas dire Sang-de-Bourbe. Il ne cherchait pas à intimider qui que ce soit, il mettait les autres sur leurs gardes. Il prévenait simplement qui allaient être les prochains, qui devaient se sentir en danger, qui devaient, comme le message les avertissait, faire attention.
Rusard se fraya un chemin vers l'avant, en intimant à tous de le laisser passer. Une fois arrivé devant le groupe du couloir d'où il venait, il se stoppa en observant les deux Gryffondor. Puis, il repéra sa chatte. Il écarquilla les yeux de réalisation.
« Vous avez tué ma chatte ? »
Son regard sembla devenir fou, et il s'avança vers les deux garçons pour les attraper aux cols. « Vous avez tué ma chatte ! Je vais vous tuer, je vais vous tuer ! »
« Argus ! »
Tout le monde tourna la tête vers le groupe qui arrivait. Dumbledore, McGonagall, Lockhart et Snape n'eurent aucune difficulté à arriver sans avoir besoin de bousculer qui que ce soit.
Rusard lâcha les garçons, et les professeurs arrivés observèrent le mur. Il était impossible de savoir ce que pensait Snape, mais McGonagall était choqué avec une pointe de peur, et Dumbledore semblait inquiet. Lockhart n'était apparemment pas rassuré, mais Harry nota sa performance d'acteur pour très vite paraître sûr de lui à nouveau.
Les autres professeurs arrivaient, Lockhart s'approchait de la chatte pour l'étudier, et Dumbledore entreprit de calmer le concierge.
« Elle n'est pas morte, Argus. … Elle a été pétrifiée. »
Lockhart prit son air supérieur et assuré. « Dommage que je n'ai pas été là. Je connais le contre-sort qui lui aurait évité ça. »
Dumbledore, Snape et McGonagall affichaient des expressions pas le moins du monde convaincues. Et aucun d'eux n'était amusé. Snape était d'une manière évidente subitement blasé. Ils prenaient tous les trois la situation très au sérieux et n'avaient pas le temps pour les pitreries de Lockhart.
« Que tout le monde aille de sa salle commune. »
À l'ordre du directeur, chacun obéit et se détourna.
« Tout le monde sauf… »
Chacun se stoppa et tous tournèrent le regard vers le vieil homme.
« Vous trois. »
Il n'était pas difficile de déduire de son regard, son geste de la main et surtout de la situation de qui il parlait. Harry et Neville étaient certainement deux d'entre eux. Et Hermione, qui était souvent avec eux, et qui à présent était à nouveau à côté d'eux, était probablement la troisième. Alors ces trois enfants restèrent et les autres partaient.
Seuls les adultes restaient. Les adultes, le trio de Gryffondor, ainsi que Draco que Snape avait attrapé par le bras au moment où il allait partir avec ses camarades pour lui signifier de rester.
À présent, Draco se tenait discrètement dans le dos de son parrain. Il tentait désespérément de ne pas se faire remarquer. Lily, arrivée avec Severus, posa doucement ses mains sur les épaules du jeune garçon, comme pour le rassurer. Le maître des potions qui l'ignorait à présent totalement s'approcha du trio.
« Si je peux me permettre, directeur, ils se sont peut-être simplement retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. »
Snape nota l'air outré et blessé du concierge. Il fixa Harry dans les yeux et poursuivit. « Cependant, j'admets qu'il y a là de quoi nourrir des soupçons. Pour ma part, je ne me souviens pas d'avoir vu messieurs Longbottom et Potter au dîner ce soir. »
Lockhart prit la parole avec assurance, comme pour défier son aîné. « J'y suis pour quelque chose, Severus. Ces jeunes garçons m'aidaient aimablement à répondre à mes nombreux admirateurs. »
« Que c'est palpitant… » fit la voix basse et glissante du chef Serpentard alors qu'il tournait un regard de léger reproche à son collègue. Ce regard qui voulait dire « évidemment » dans la langue de Snape. Celui qui signifiait qu'il n'aurait pas dû s'attendre à mieux de la part de Lockhart.
Rusard intervint à nouveau, sa voix reflétant toute sa douleur. « Ma chatte a été pétrifiée. »
Le directeur sembla compatissant. « Je suis désolé, Argus, j'ignore comment… »
« Ils le savent ! » Le concierge pointait encore les deux garçons. « C'est eux qui l'ont fait. »
Harry s'écria. « Nous n'avons rien fait ! Je le jure ! »
« Mensonges ! J'exige réparation, ils doivent être… »
Le directeur le coupa doucement. « Du calme, Argus, du calme… je crois savoir que Madame Chourave a des plants de Mandragore très vigoureux… »
Le professeur de botanique s'avança entre McGonagall et Dumbledore pour acquiescer. De son côté, Draco approuvait également, avec ce souvenir douloureux de son doigt mordu.
« Dès qu'ils seront à maturité, nous ferons une potion qui rendra vie à Miss Teigne. »
Snape fixait Lockhart. « Votre appui ne permet pas de disculper convenablement vos protégés, Lockhart. »
« Oh, eh bien, j'atteste qu'ils étaient avec moi. »
« À l'heure actuelle, cela ne signifie pas grand-chose. Nous ignorons… les durées, et les dates des événements. »
« Oui, bien sûr, Severus. Ils étaient avec moi depuis 16 h cet après-midi, et n'ont jamais quitté ma surveillance. »
« Dois-je compter qu'ils ont passé… quatre heures… de retenues avec vous à… répondre à des lettres d'admirateurs. »
« C'est tout à fait ça. »
Harry avait envie de vomir à l'air supérieur de Lockhart.
Snape tourna un regard vers le directeur, comme s'il attendait ses conclusions. Dumbledore saisit l'offre, et s'éclaircit la voix. Il chercha le regard de Neville comme pour être rassurant.
« Innocents tant qu'on n'a pas prouvé qu'ils étaient coupables. »
Snape hocha discrètement la tête pour signifier sa compréhension, et se tourna vers Rusard pour s'assurer que c'était bien clair pour lui. Le concierge était encore en colère et de manière évidente aux yeux de Snape, il souffrait de savoir l'état de sa chatte. Mais il ne disait plus rien. Il détourna le regard pour contempler sa chatte au lieu de cela.
Le directeur reprit la parole. « Je vous conseillerais de rester prudent. Vous tous. Maintenant, nous devrions tous aller nous coucher. »
« Permettez, directeur, j'aimerais m'entretenir avec ces enfants avant. Je les raccompagnerais personnellement à leurs salles communes afin de m'assurer qu'il n'y ait pas d'autres… incidents. »
Dumbledore hocha la tête, et les professeurs repartirent, pendant que Rusard observait sa chatte, attendant probablement qu'il n'y ait plus personne avant de la décrocher.
Sans un mot, Snape se dirigea vers son bureau. Le trio n'attendit pas l'ordre avant de le suivre, également suivi par Lily et Draco.
