(La chambre des secrets) Le Cognard fou


Plus personne ne parla de la Chambre des Secrets durant plusieurs jours. C'était comme si tout le monde se mettait à considérer qu'il s'agissait d'une farce d'Halloween pour rendre l'atmosphère plus sinistre.

La semaine s'écoula, et la majorité des personnes s'intéressait davantage au match de Quidditch Gryffondor contre Serpentard. Draco avait passé la semaine à narguer Harry qu'ils allaient bientôt s'affronter tous les deux, et voir qu'il était le meilleur.

Harry tentait de ne pas répondre aux provocations. Il se réservait pour le jour du match.

Olivier Dubois tenait absolument à remporter ce match. Harry n'avait aucun doute sur le fait que les deux capitaines des maisons opposées partageaient entre eux une réelle rivalité brutale et hostile. En plus du fait que Olivier aimait la compétition et le sport, et qu'il voulait de toute manière remporter la coupe et les points qui allaient avec.

Harry, de son côté, présageait que Draco serait son rival pour ce sport. Ils occupaient chacun le même poste unique et décisif, chacun dans les deux maisons réputées toujours adverses.

Malgré leur amitié, les deux garçons avaient des raisons de ne pas toujours se supporter. En premier lieu, ils avaient tout les deux des caractères bien marqués.

Ils avaient tous les deux un certain esprit de compétition, et ils avaient tous les deux la ferme intention de se démarquer par rapport à l'autre.

Principalement, ils voulaient tous les deux l'attention du même professeur, et étaient parfaitement conscients des sentiments de l'autre, ce qui ne les empêchait pas de vouloir être chacun le seul à gagner le favoritisme.

Mais sur le terrain de Quidditch, cette question ne se posait pas. C'était la place du sport. Ailleurs, ils pouvaient être jaloux l'un de l'autre, mais conservaient toujours une certaine amitié. Sur ce terrain, ils pouvaient s'oublier, et s'adonner à leur nouvelle guerre.

Sur le terrain de Quidditch, ils pouvaient être ennemis.

Ils n'auraient aucune pitié l'un pour l'autre.

Le moment et le lieu étaient devenus leur purgatoire, là où ils pouvaient ignorer leur amitié et se battre férocement sans conséquences. Là où ils étaient prêts à commettre les actions les plus folles et où ils ne craignaient pas de mettre la vie de l'autre en danger.

Après tout, avec tous ces yeux qui veillaient, où serait le mal s'ils faisaient tomber l'autre de son balai ? C'était un accident des plus banal lors d'un match de Quidditch. Ils voulaient être dans des équipes adverses, parce qu'ils voulaient s'affronter.

C'était là qu'ils pourraient ressortir toute leur haine de ce que représentait l'autre sans conséquence. Ils avaient un contentieux à régler. Et ils n'étaient pas certains de vouloir totalement résoudre ce problème.

Lorsqu'ils étaient sur leurs balais, ils pouvaient se souvenir qu'ils avaient chacun détesté l'autre.

Draco avait pris le rapeltout de Neville, et avait tenté de le cacher ou pire de le briser. Harry ne l'oublierait pas.

Harry avait menacé, puis tenté, de faire tomber Draco de son balai. Draco ne l'oublierait pas.

Draco avait lancé un maléfice sur le balai de Harry pour le faire tomber au beau milieu de son premier match, juste pour prouver de manière la plus détournée possible que Quirrell était un mage noir. Harry ne le pardonnerait pas.

Et il était fort à parier que les événements continueraient comme ça lorsqu'ils allaient s'affronter chacun pour faire remporter le match à leurs équipes respectives.

Ce sport était brutal. Ils pouvaient comprendre pourquoi Snape ne l'aimait pas. Aucun d'eux n'aimait particulièrement la brutalité non plus. Ils préféraient la magie, les sorts élégants et nobles, la ruse et l'intelligence. Harry avait aussi une préférence pour la chevalerie.

Ce sport ne contentait rien de tout ça. Mais il permettait autre chose que les deux garçons aimaient : la sensation de liberté, l'appréciation de sentir le vent fouetter leurs cheveux — même si ceux de Draco étaient un peu courts pour ça — et leurs vêtements… en d'autres termes, ils aimaient tous les deux simplement voler.

Que ce soit pour le calme et le repos, pour s'évader doucement dans des rêves, ou que ce soit pour la vitesse, l'adrénaline et l'apport d'énergie, la possibilité de crier et de profiter d'un moment de folie qu'ils ne pouvaient accomplir que lorsqu'ils étaient en vol, à plusieurs mètres au-dessus du sol.

Leur poste d'attrapeur les rendait à part, leur permettait à tous deux d'être chacun dans un autre univers, sur un autre plan.

Ils n'avaient pas besoin de se concentrer sur une grosse balle à envoyer dans les anneaux en se la disputant avec deux équipiers contre trois adversaires, parfois rejoints par les gardiens.

Ils n'avaient pas besoin d'avoir de gros bras pour frapper avec force dans deux balles lourdes et brutales.

Ils pouvaient ignorer le reste du terrain, et se fixer sur un seul objectif : voler à toute vitesse, et attraper cette belle petite sphère dorée élégante nommée Vif d'or. Il n'y avait qu'eux deux et le vif. Il n'y avait besoin de rien d'autre.

Bien sûr, ils devraient esquiver les Cognards et faire attention à ne pas percuter les autres joueurs. Mais ce n'était qu'un détail, un simple élément du décor qu'ils pouvaient omettre de leurs esprits. Éviter un Cognard n'était qu'une broutille, un petit réflexe comme esquiver un vol d'oiseau. Leur seul objectif était le vif, et leur seule préoccupation était de se laisser aller.

Et leur motivation pour ce jour était de se démarquer comme meilleur que l'autre.

Les deux équipes adverses s'élevèrent dans les airs et prirent position pendant que Madame Bibine s'avançait pour lâcher les balles et annoncer le début du match.

Harry et Draco se fixaient, l'un en face de l'autre, au-dessus de leurs camarades, comme les deux attrapeurs qu'ils étaient.

« Peur, Potter ? »

« Tu aimerais bien. »

« Essaye de rester sur ton balai cette fois. »

« Comme tu n'as pas le droit de me jeter de sort pendant le match, il n'y aura aucun problème pour ça. »

« Un vif d'or ne se gobe pas, Potter. Et sauter de son balai pour l'attraper près du sol ne se fait pas non plus normalement. Quand on sait jouer en tout cas. »

« Tu verras Malfoy que je me débrouille bien mieux que toi sur un balai. »

« Tu verras, Potter, que ton nimbus 2000 ne peut pas rivaliser avec les nimbus 2001 de mon équipe. »

Avant qu'ils ne puissent se disputer beaucoup plus, ils durent s'écarter afin de laisser la place à leurs équipiers de se disputer le Souafle.

Harry tenta d'aider son équipe en attendant de repérer le vif, mais les poursuiveurs de Serpentard étaient bien plus doués que lui, et il n'avait pas non plus l'expérience des poursuiveurs de Gryffondor.

Draco l'observa d'un air narquois. Après une énième tentative échouée de Harry qui dut s'arrêter pour observer le poursuiveur de Serpentard filer vers les buts, Draco s'approcha dans son dos.

« Ça va, Potter ? »

« Oh, tais-toi ! »

Soudain, Harry dut esquiver un Cognard, et se fit interpeller par Dubois. « Fais attention à toi, Harry ! »

Harry vit avec horreur le Cognard qu'il avait esquivé revenir vers lui en frappant le balai de Dubois, qui chuta encore une fois. Harry n'eut pas le temps de s'apitoyer sur le sort de son capitaine, car le Cognard le prenait encore et clairement pour cible.

Qu'importe où fuyait Harry, le Cognard le poursuivait. Il se demandait si Draco avait trouvé un nouveau sort à tester, mais le Serpentard n'avait aucune baguette sur lui. Et il était définitivement certain que ça ne pouvait pas être l'incompétent Lockhart.

Lorsqu'il sembla qu'il était parvenu à semer le Cognard dans les tours d'observation du public, le garçon s'autorisa une pose pour reprendre son souffle, fixant toujours l'endroit où la balle avait disparu.

Draco se positionna une fois de plus dans son dos. « Tu t'entraînes pour un ballet, Potter ? »

Harry, entendant la voix moqueuse et amusée, tourna un regard furieux vers son rival, seulement pour voir le vif d'or qui dansait près de la tête du blond, heureusement en dehors du champ de vision de celui-ci.

Avant qu'il ne puisse s'élancer, Harry identifia le son du Cognard revenant et se baissa pour l'esquiver. Draco dut à son tour s'écarter. Il était perturbé par cette attaque, le Cognard n'ayant certainement pas été envoyé par un batteur, mais il ne comptait pas le laisser voir, alors il se retourna avec un sourire vers Harry.

Il écarquilla les yeux en voyant le Gryffondor lui foncer presque dessus. Les deux attrapeurs se frôlèrent, et Draco comprit ce que Harry avait repéré.

Les deux attrapeurs s'engagèrent dans une bataille au coude à coude. Le vif partait hors de la vision de tous les spectateurs possibles, en filant entre les poutres de soutien des gradins. Aucun des deux garçons n'hésita à pénétrer dans l'étroit endroit, qu'importe leurs obstacles.

Draco fut le premier à pénétrer à l'intérieur, suivit par Harry. Le Gryffondor repéra que le Cognard revenait à son tour, et continuait à le poursuivre.

Là, dans ce lieu totalement isolé des regards, les deux garçons lutèrent pour esquiver les poutres de travers, pour ne pas se faire envoyer contre les morceaux de bois par son rival, pour ne surtout pas se faire rattraper par le Cognard, et pour attraper ce sacrément rapide vif d'or avant l'autre.

Le Cognard détruisait tout sur son passage, et les deux garçons étaient à présent bien conscients de sa présence, alternant leurs places aussi souvent que possible.

La peur montait en eux. Ce n'était plus une question d'honneur et de gloire d'attraper le vif. C'était une question de vie ou de mort, semblait-il, de ne pas se faire attraper par le Cognard.

« Malfoy, je jure que si on s'en sort vivant, je te tue ! »

« Ce n'est pas moi Harry ! »

« Et je devrais te croire après ce que tu as fait l'année dernière ?! »

« Nous étions quittes ! Je voulais juste comparer nos capacités maintenant ! »

« Comparer ? Tu t'es vanté toute la semaine que tu m'écraserais devant tout le monde ! »

« Certainement pas avec un Cognard ! Au cas où tu l'aurais pris au premier degré, c'était une expression ! »

« Alors qui vas-tu accuser cette fois ?! Lockhart ?! »

« Tu penses vraiment que je me mettrais en danger pour te prouver quelque chose ? Et si je voulais prouver quoi que ce soit sur Lockhart, c'est que c'est un charlatan incompétent ! Pas un génie de mage noir ! »

Les deux garçons remontèrent brièvement à la surface pour esquiver un mur. Ce mur était là, car un chemin était spécifiquement à cet endroit à la surface, avec un certain Colin et son appareil photo qui leur lança un flash lumineux alors qu'ils remontaient dans son champ de vision.

Les deux garçons tentèrent de rester concentrer sur le vif d'or, et entendirent derrière eux le première année crier alors qu'il devait esquiver le Cognard.

« Les Gryffondor n'ont vraiment aucune considération pour leur propre vie, n'est-ce pas ? Il faudrait que vous appreniez le mot "danger" un jour. »

Harry voulait rétorquer quelque chose, mais le Cognard était revenu avec eux dans la pénombre et commençait à frapper à gauche et à droite les parois, et même à leur passer devant, détruisant autant de murs qu'il pouvait.

Les deux garçons, côte à côte, l'observèrent avec stupeur, sans s'arrêter de poursuivre le vif. Finalement, le Cognard quitta le lieu.

Mais quelques instants plus tard, il ressurgit devant eux et leur fonça dessus. Alors qu'ils étaient soulagés par le départ de cet ennemi imprévu, Harry s'exclama de surprise. « Le Cognard ! »

Harry parvint à accélérer pour l'esquiver et laisser la place à Draco d'en faire autant.

Le Serpentard profita de la manœuvre pour éviter le Cognard, mais il continua trop longtemps à regarder la balle dangereuse derrière lui avec précaution dans le but de s'assurer qu'elle ne revenait pas.

Ce n'était qu'un tout petit accrochage, juste un petit bout métallique élégant qui attachait le fagot de son balai, qui heurta une poutre d'une manière qui à vitesse normale aurait été un effleurement.

Mais à la vitesse à laquelle allait Draco, ce n'était pas rien. Il se retrouva à faire un vol plané, lâchant son balai, et atterrit lourdement au sol, en roulant sur plusieurs mètres. Il tenta de se relever, mais une vive douleur le parcourut et il en fut incapable.

Harry n'avait pas le temps de s'en préoccuper. Le vif était remonté à la surface, et il en profita pour tendre le bras, c'était si proche… mais il ne repéra pas le Cognard qui arrivait par le côté, et qui lui heurta le bras.

Neville et Hermione se précipitèrent le plus vite qu'ils purent vers le terrain, quittant les gradins.

« Je n'ai vraiment pu identifier personne lançant un sort cette fois ! » s'exclamait Hermione alors qu'ils couraient dans les escaliers.

« Un Cognard à cette vitesse-là est plus difficile à fixer. »

« Cette fois, tu ne peux pas accuser Draco ! »

« Je n'ai même pas essayé. », se défendit Neville. « Le professeur Snape n'a rien lancé non plus. »

« D'un autre côté, il était à côté de Lucius Malfoy. Et ils semblaient bien se connaître. Il peut difficilement faire quoi que ce soit sans se faire repérer. »

Neville avait une petite idée que Snape et Malfoy se connaissaient particulièrement bien. Si le professeur était le parrain de Draco, il semblait évident que les deux hommes étaient de proches amis. Et qu'une grande confiance régnait entre les deux, au moins dans un sens.

Neville avait probablement plus prêté attention aux deux hommes que Hermione.

Elle n'avait vu Lucius Malfoy que lorsqu'elle avait cherché, comme l'année précédente, qui pouvait être coupable du sort d'attentat contre Harry.

Alors que lui, il savait depuis le début que le père de Draco serait présent. Il ne l'avouerait pas, mais il observait souvent le maître des potions, par crainte.

Il avait toujours peur de l'homme sombre, et vérifiait le plus qu'il pouvait qu'il n'avait aucune raison de se sentir en danger. Il savait que c'était stupide. L'homme était tellement intimidant, et s'occupait tellement d'eux, que Neville était certain qu'il ferait fuir Voldemort pour les protéger.

Mais Neville s'inquiétait toujours. Il savait que Lucius Malfoy était un Mangemort, même s'il s'était disculpé en prétextant avoir été sous l'influence de l'Imperius. Hagrid détestait les Malfoy.

Neville avait distraitement vu Snape accueillir le noble Sang-Pur. Il avait aussi vu le regard de désapprobation que Lucius avait lancé alors qu'il jetait un œil à Lily. Mais le blond s'était apparemment abstenu de tout commentaire.

Neville avait d'ailleurs cru saisir une certaine étincelle dans le regard du professeur. Comme s'il défiait son ami de faire le moindre commentaire sur la femme. Ce n'était qu'un bref moment, le temps de la poignée de main.

Après cela, les deux hommes avaient été très amicaux l'un avec l'autre, Lucius semblant ignorer la présence de Lily.

Dans les gradins, Hermione et Neville avaient chacun une paire de jumelles, offerte par Hagrid qui se tenait dans leur dos avec les siennes.

Lorsque Draco était tombé, Neville avait observé les réactions de Snape et Lucius. Le père de Draco semblait agacé et détournait le regard de son fils avec exaspération. Le professeur montrait une légère inquiétude, malgré son habitude à cacher tout sentiment.

Neville et Hermione arrivèrent précipitamment sur le terrain, pour voir Harry atterrir au sol sur le dos, douloureusement. Ils coururent, comme d'autres, vers l'attrapeur de Gryffondor.

Harry levait son bras valide pour montrer qu'il détenait le vif d'or lorsque le Cognard se dirigea brusquement vers Neville et lui percuta violemment l'épaule avant que quiconque puisse réagir.

Hermione sortit sa baguette d'un mouvement vif et lança un sort de destruction sur leur étrange adversaire.

Pendant ce temps, Lockhart était le premier responsable arrivé aux côtés de Harry. « Oh, mon pauvre garçon. »

Neville s'assit à côté de son ami. « Tu as le bras cassé. »

« Je ne te demanderais même pas comment tu fais pour savoir ça avec certitude. »

Neville émit un léger sourire. Il avait tellement l'habitude des blessures qu'il était parfaitement capable de les diagnostiquer après une légère analyse visuelle quand il connaissait le contexte.

Lockhart sortait sa baguette. « Heureusement pour vous, je connais un sort pour réparer les os. »

Harry eut l'air apeuré. « Non, pas vous ! » C'était un cri du cœur qu'il n'avait pas pu retenir.

Lockhart prit de force le bras douloureux dans sa main pour pointer sa baguette. « Le pauvre garçon, il ne sait plus ce qu'il dit. Brackium Emendo ! »

Sous les regards stupéfaits de tous les membres de l'équipe de Gryffondor qui encadraient Harry, et du trio, le bras du garçon devint mou.

« Oui, eh bien, il arrive qu'il y ait quelques effets secondaires. L'avantage, c'est que tu ne souffres plus. Et tu as gagné… une souplesse incroyable. »

Lockhart tordait le bras vide d'os de Harry. Les jumeaux Weasley fixaient le professeur avec un air incrédule.

« Vous appelez ça souple ? »

« Il n'a plus d'os ! »

« Un effet secondaire ? »

« Mineur ? »

Snape arriva. « Imbécile ! » Les Gryffondor prirent l'insulte personnellement, comme un pluriel à l'ensemble du groupe, mais le maître des potions l'avait dirigée expressément vers son collègue agaçant.

Il écarta Lockhart. « Vous auriez dû le mener à l'infirmerie. Vous n'êtes pas ici comme médicomage, spécialisé dans les interventions sur terrain de Quidditch ou non. Vous n'êtes pas qualifié, Lockhart, pour prendre des décisions comme celle-ci. »

Harry était encore blême en observant son bras. « Professeur… pouvez-vous faire quelque chose ? »

Les deux hommes tournèrent leurs regards vers le jeune garçon. Lockhart ouvrit la bouche pour répondre en premier. « Certainement, voyons, je suis… »

« Un total incompétent. Il n'y a ici qu'un seul professeur ici, et c'est à lui que je m'adressais. »

Harry fusillait de ses yeux verts très ostensiblement l'écrivain. Snape prit alors la parole d'une voix très basse, ce qui fit frissonner quelques Gryffondor. Pas les jumeaux Weasley, qui avaient l'habitude de l'énerver. Mais Neville était terrifié.

« Monsieur Potter, bien que je puisse comprendre votre colère, vous n'êtes qu'un élève, et vous devez le respect à vos professeurs. Le professeur Lockhart a été choisi par le directeur Dumbledore pour vous enseigner cette année. 10 points de Gryffondor pour manque de respect évident, Potter. Et une retenue… »

Snape tourna un œil vers son collègue avec un haussement de sourcil, et une légère interrogation dans la voix. « … que vous écoulerez avec le professeur Lockhart, peut-être ? »

Lockhart hocha la tête d'une manière qui rappelait fort à Harry les moments où Snape avait intimidé Quirrell. Mais la voix de l'homme était rapidement sûre d'elle. Harry devait admettre une chose, Lockhart était un bon acteur.

« Oui, certainement, Harry sera ravi de passer cette heure avec moi, et je me ferais un plaisir de l'accueillir, il y a encore tellement de… »

Après un léger regard noir vers l'homme, Snape se retourna vers Harry et coupa la parole à son collègue. « Pour répondre à votre question, monsieur Potter, non, je ne peux plus rien y faire. Un os brisé se répare facilement. Mais faire repousser les os est une expérience bien plus complexe… et pénible pour le patient. »

Snape attrapa Harry pour le mettre debout. « Nous allons à l'infirmerie, Potter. Monsieur Longbottom devra évidemment nous suivre. »

Snape observa l'équipe de Serpentard qui était restée en retrait, entourant plutôt Draco. « Monsieur Flint, Mademoiselle Dupertuis, veillez à conduire le jeune Malfoy à l'infirmerie. »

« Oui professeur. »