(La chambre des secrets) Interrogatoires et réponses I
Draco guida le groupe dans les cachots.
Ils avaient finalement décidé d'attendre la fin des effets. Ça avait duré une heure. Après cela, ils étaient allés dîner, puis étaient retournés dans les toilettes. Ils avaient repris une dose, et avaient décidé d'y aller.
En conséquence, il était assez tard. Les couloirs étaient sombres, pas qu'ils soient souvent très éclairés dans cette partie du château, et les flammes des torches dansaient, les ombres imitant leurs mouvements sur les murs.
Non loin de l'entrée de la salle commune, il signifia aux autres de rester cachés pour le moment.
« Si dans deux minutes, je ne suis pas revenu, c'est que j'aurais trouvé Darcactus, mais pas Helen. J'espère que je trouverais sa sœur, et si c'est le cas, je la ferais sortir en lui disant que tu l'attends. »
« Si Helen n'est pas dans la salle commune, je peux aussi venir. Il me suffit d'avoir le mot de passe. »
Draco fit une grimace. Il n'avait pas prévu de donner les moyens à des Gryffondor de rentrer dans sa salle commune. Mais pour le bien de Poudlard… il lui chuchota.
Draco sortit ensuite du tournant, et commença à avancer dans le couloir. Il fut surpris en voyant Percy Weasley quitter un détour proche de la salle commune, qui menait à un cul-de-sac.
Percy allait continuer tout droit, mais il aperçut le jeune Serpentard. Il s'arrêta et se tourna pour l'aborder. « S'il vous plaît. »
Draco ne s'arrêta pas pour lui, et continua d'avancer… vers Weasley. Le préfet alla aussi à sa rencontre. Ils se firent face.
Voyant le roux venir vers lui à grands pas, Draco choisit de s'arrêter et de le laisser venir. « Je peux savoir ce que tu fiches ici, Wealsey ? »
L'adolescent ralenti, et paru perturbé durant un instant, comme s'il n'avait pas d'excuses ou alors il ne s'attendait vraiment pas à la question. Il fronça les sourcils pour répondre d'une voix qui annonçait l'évidence et l'agacement.
« Il se trouve que moi, je suis le préfet. Toi par contre, tu n'as pas à te promener dans les couloirs à une heure pareille. »
Draco n'avait pas noté qu'il était si tard. Il haussa les sourcils de sa manière « parle toujours, j'en ai rien à faire » et contourna le préfet pour se diriger vers sa salle commune.
Les trois autres ayant entendu l'interaction, Harry chuchotait à Neville d'y aller. « Tu trouveras sans doute plus facilement ce qu'il fait là. »
« Comment ? »
« Tu es aussi un préfet, et tu es un Serpentard. Et personnellement, je suis lui. »
Hermione posa une main dans le dos de Neville. « Vas-y Neville, il ne faut pas qu'il nous trouve, surtout pas Harry. »
Neville hocha la tête, et tenta d'imiter la démarche de Darcactus pour aller à la rencontre de Percy avant que ce dernier ne puisse empêcher Draco de partir.
« Qu'est-ce que tu fais chez les Sepentards ? »
Percy lui répondit avec un regard noir et un ton dur. « Surveille tes manières, Darcactus. »
Neville espéra que le fait qu'il ait dégluti ne se fit pas remarquer. Il essaya de réagir du mieux qu'il put comme le vrai préfet de Serpentard le ferait. Il l'avait déjà vu dans le train.
Sa voix modifiée par le polynectar se prêta étonnement bien à la froideur. « Je les surveille toujours avec attention, et bien mieux que toi. Je répète ma question : que fais-tu chez les Serpentard, Weasley ? Ne me dis pas que c'est pour faire ta ronde, Helen et moi pouvons très bien le faire par ici. »
« Je suis tout aussi préfet que toi, Darcactus, mes raisons ne te regardent pas. Mais Malfoy vient de passer, vraisemblablement vous auriez dû vous croiser. Pourquoi était-il dans les couloirs à cette heure ? »
« Je me suis déjà occupé de lui. D'ailleurs, tu vois qu'il allait vers sa salle commune. »
Neville était très mal à l'aise avec ce rôle. Il n'aimait pas défier un préfet comme ça, ni répondre de cette manière à qui que ce soit. Il tenta de supporter le regard noir de Percy. De là où il était, il y lisait la haine pure et simple. Quelque chose avait dû se passer entre les deux préfets, et ne sachant pas quoi, il ne savait pas comment jouer son rôle.
Heureusement pour lui, Percy abandonna rapidement la querelle et repartit vers là où il comptait se rendre à l'origine, permettant à Hermione et Harry de soupirer lorsqu'ils entendirent que les pas s'éloignaient.
Neville appela doucement. « Harry, la voix est libre. »
Harry le rejoint rapidement. « Oui, et il semblerait que Draco ne revienne pas non plus. »
« Percy chez les Serpentard… il parlait peut-être à Helen. »
« Dans ce cas-là, si je viens maintenant ça pourrait faire étrange. »
« Que toi et moi venions en même temps aussi ne serait pas banal. »
Harry hocha la tête pour affirmer. Hermione les rejoignit au milieu du couloir, et chuchota avec eux. « Neville peut y aller, suivi par Harry. Mais Harry ne se montre pas, et reste juste à portée d'oreille. »
« On peut jouer une réconciliation entre Percy et Darcactus sinon ? Je n'aime pas l'idée d'avoir pris du polynectar pour rien. », répondit Harry.
« Si Neville échoue à la faire parler, tu pourras prendre la relève. Moi, je vais dans la salle commune. »
Une fois entré dans sa salle commune, Draco n'eut aucun mal à localiser le préfet Darcactus. Il nota l'absence de Helen, et la présence de sa sœur. Il alla s'installer sur un canapé, et se laissa tomber en face du préfet. Il fit mine de parler dans le vide, en regardant le plafond.
« On ne dirait pas que les Weasley ont le sang pur, quand on voit ce qu'ils font. C'est gens font honte au monde des sorciers. Chacun d'eux. »
Draco jeta un coup d'œil au préfet. Il était sûr qu'avec ça, il aurait l'attention de l'adolescent. Le préfet tourna froidement son regard vers lui. Draco ne put cacher un léger sourire de triomphe.
« En effet. Ce qu'il s'est passé ? »
« Mis à part ce dîner catastrophique ? »
« C'était hier, Malfoy. Et c'est aujourd'hui que tu en parles. »
« J'ai croisé le préfet qui rôdait près de notre salle commune, et il a eu le culot de me reprocher ma présence. »
Le regard pers de Darcactus devint acéré. Il sembla peser ses mots, et ne pas apprécier ce qu'il allait dire. « C'est un préfet, et s'il sait faire une chose, c'est laisser paraître qu'il fait son devoir correctement. Tu n'avais rien à faire dehors à cette heure. »
« Je lui ai dit que tu m'avais déjà attrapé. »
« J'ai un don d'ubiquité pour le faire sans quitter notre salle commune. »
« J'ai toujours pensé que tu étais le meilleur préfet de notre maison. Ce qui revient à dire de toutes les Maisons. Weasley est juste ridicule. »
« Il y a pire. »
Draco s'étrangla à moitié. « Quoi ?! Tu connais quelqu'un qui soit pire que Weasley ? »
« Aisément. »
Draco comprit sans difficulté que même s'il avait l'attention de Darcactus, le préfet n'était pas disposé à parler beaucoup. Il choisit d'entrer doucement dans le vif du sujet. Il attrapa le journal qui traînait.
« Tu sais, ça m'étonne que la gazette du sorcier n'ait pas encore parlé de ces agressions. J'imagine que Dumbledore fait tout pour étouffer l'affaire. Mon père a toujours dit que sa nomination était la pire chose qui soit arrivée à Poudlard. »
« Dumbledore est un grand sorcier, mais il est vrai qu'il est facilement dépassé par les événements de l'école. Il essaye de gérer trop de choses, et ne pense pas assez à déléguer. Les professeurs McGonagall et Snape devraient avoir plus leurs mots à dire. Il n'y a qu'à voir les points qu'il a donnés l'année dernière. Cependant… sa nomination n'est pas la pire chose qui soit arrivée. »
Draco se leva avec un regard noir vers le préfet. Il était d'accord avec son père au sujet de Dumbledore. Lorsqu'il ouvrit la bouche, son aîné le coupa froidement.
« Assieds-toi, Malfoy, ou il n'y aura plus de discussion entre nous. »
Draco fronça les sourcils, mais se rassit, bien que toujours en colère. Il devait obtenir toutes les informations qu'il pouvait.
C'est aussi ce moment que Hermione choisit pour entrer dans la salle.
Hermione eut le souffle coupé en apercevant la grandeur des lieux.
L'endroit était vaste et majestueux. Le plafond était haut, et des lanternes sphériques, pendantes à différentes hauteurs, émettaient une lumière verte scintillante. À travers les nombreuses vitres, elle pouvait voir les profondeurs du lac, et les créatures qui le peuplaient.
Les murs étaient ornés de vieilles tapisseries médiévales, et la cheminée était surplombée d'un blason sculpté dans la pierre, représentant un serpent.
Le sapin de Noël était présent, installé dans un coin visible mais qui ne gênait ni le passage, ni la vision incroyable que lui offrait la pièce. Son vert et les décorations qui avaient été déposées dessus s'accordaient à la perfection avec le lieu.
En voyant les tables et la grande quantité de sièges et fauteuils tous à l'aspect confortable, elle ne put que se dire que le lieu serait parfait pour lire. Le feu crépitant dans la cheminée ne la dépaysait pas trop de la salle commune de Gryffondor.
Elle ignora Draco et son préfet. Elle avait autre chose à faire. Elle aperçut la fille au nez crochu qui la fixait avec un regard perçant.
La silhouette petite et fine se leva avec légèreté et lui fit signe de la suivre en se détournant agilement vers la table d'échec. Hermione s'avança et s'installa en face de la demoiselle, du côté des blancs.
Elle espéra que l'autre ne lui demanderait pas de jouer, ou alors que Helen était aussi mauvaise qu'elle… elle ne s'était même pas vraiment intéressée aux règles. Et voir le plateau lui rappelait surtout la terrible partie grandeur nature à laquelle elle avait assisté l'an passé. Elle n'avait pas très envie de remettre ça.
Les deux filles restèrent l'une en face de l'autre dans le silence pendant un bon moment. Hermione pouvait entendre les voix des deux garçons qui discutaient près de la cheminée. Elle ne devait pas y prêter attention, et se contentait d'observer celle qui devrait être sa petite sœur.
L'autre fille posa les coudes sur la table, joignit les mains et appuya son menton dessus, pour plonger son regard dans les yeux verts de son aînée. Elle savait lire en elle. Helen était anxieuse.
La plus jeune préférait observer à agir. Elle n'aimait pas parler, mais avec Helen, elle n'avait pas de problème. Quand elle jugea qu'elle avait terminé ses observations, elle prit la parole, car visiblement Helen ne serait pas la première à parler. Sa sœur semblait jouer le même jeu qu'elle : l'étudier et chercher ce qu'elle pourrait dire.
« Percy ? »
Hermione sursauta presque. Elle n'avait pas la moindre idée de ce dont voulait parler l'autre. Indécise, elle fronça les sourcils. L'autre poursuivit.
« Il t'a dit, n'est-ce pas ? »
« S'il m'a dit quoi ? De quoi es-tu au courant que j'ignorerais, Lor ? »
La fille se redressa, rabaissa ses bras, et son regard se dirigea vers le plateau de jeu. Elle caressa une pièce avec le bout d'un doigt.
« Pour… Pénélope… Deauclair… »
Hermione fronça les sourcils. C'était une préfète de Serdaigle en cinquième année, et une née-Moldue. Hermione ne put s'empêcher d'être sur la défensive.
« Qu'ait-il censé m'avoir dit ? »
La Serpentard ne cessa pas de faire des ronds avec son doigt sur le plateau, mais leva les yeux vers sa prétendue sœur.
« Voyons… tu étais avec lui, n'est-ce pas ? »
Hermione hocha la tête, le regard dur.
« Et il t'a parlé ? »
Hermione soupira. « Évidemment, puisque nous étions ensemble. »
« Ensemble… oui… étiez… Et donc, que t'a-t-il dit ? »
« Ça ne te regarde pas. Si c'était le cas, tu aurais été avec nous. On parlait… de choses de préfets. »
« Certainement… Parlons d'autre chose alors… »
La fille baissa les yeux sur le plateau. Hermione crut discerner qu'elle portait encore un léger sourire, alors qu'elle reprenait dans un murmure. « Une idée ? »
Hermione sauta sur l'occasion sans réfléchir. « La Chambre des Secrets. »
Loreane releva la tête vivement, et Hermione put voir la stupeur dans ses yeux écarquillés. La fille parla dans un souffle de voix. « Tu veux parler de la Chambre… ? »
« Oui. »
Loreane se mordit doucement la lèvre inférieure, puis se passa la langue dessus. Elle observait encore le plateau. « D'accord… à chaque pièce que tu me prends, je réponds à une de tes questions, ça te va ? »
Hermione sentit une boule dans sa gorge. C'était probablement une façon de faire habituelle entre les deux sœurs, elle ne pouvait pas refuser. Surtout si cela lui permettait d'obtenir des réponses. « D'accord… faisons ça. »
Draco et Darcactus avaient vu Helen entrer. Le blond espérait que ce fut Hermione. La fille ne leur adressa pas la moindre reconnaissance, et observait plutôt sa sœur.
Le plus jeune vit son préfet serrer la mâchoire quand Helen les ignora et s'avança directement vers Loreane. Le regard sombre, Darcactus choisit de reporter son attention sur son cadet. Il était plutôt enclin à parler, surtout si cela signifiait qu'il pourrait ignorer Helen.
« Des élèves sont pétrifiés, et des messages sont écrits avec du sang sur les murs de l'école. Je pense que cela est pire que la nomination de Dumbledore en tant que directeur. »
« Ça arrive pendant qu'il est directeur, et il ne fait rien pour l'empêcher. »
« Et que pourrait-il faire ? Communiquer ce qui se passe à la presse ? Réfléchis donc, Malfoy. Que se passerait-il si l'affaire n'était pas étouffée ? »
« Dumbledore perdrait sa place. »
« Peut-être… mais la première chose, serait la fermeture de l'école. Elle resterait fermée jusqu'à ce qu'une preuve soit apportée qu'il n'y a plus de problème. Ce serait difficile de régler ça, tu ne crois pas ? »
« Nous pouvons trouver la Chambre. Comme tu l'as dit, Dumbledore est dépassé. Il ne cherche certainement même pas. »
« Tu penses pouvoir trouver une chose qui fut cachée par notre fondateur pour n'être trouvée que par son héritier ? »
« La chambre a été ouverte deux fois. Deux fois quelqu'un a trouvé. Sais-tu qui l'a ouverte la première fois ? »
Cornix haussa élégamment un sourcil. « Et toi ? »
« Mon Père a refusé de me dire qui c'était. »
« Refusé, comme dans "il ne veut pas te le dire", ou dans "il l'ignore et ne l'avouera pas" ? »
Draco serra les dents. Il n'aimait pas quand d'autres insinuaient qu'il ne connaissait pas suffisamment son père pour faire la différence.
« Il ne me le dira pas, c'est tout. Alors, est-ce que toi tu sais ? »
« Je pense que tu devrais apprendre à mieux parler à tes aînés. Tu n'es pas un petit roi ici, Malfoy. Qu'importe qui est ton père. »
« Alors tu ne me répondras pas, c'est ça ? »
L'expression du préfet se durcit. « Ce que je sais importe peu. Mais si le premier à avoir ouvert la chambre, il y a cinquante ans, avait un descendant… plusieurs professeurs le sauraient. Et ils auraient immédiatement été capables de l'accuser. »
Neville s'approcha de l'endroit d'où venait Percy. C'était le couloir le plus sombre. En s'avançant sur le chemin, il repérait quelques flashs lumineux qui permettaient par moment de percevoir l'ouverture et l'issue du couloir. Arrivé au bout, il put voir qu'il y avait une arche de pierre, sans porte, ouvrant sur une salle aux murs abîmés par de la suie.
L'état de la pièce était vraiment mauvais. Il était certain que des sorciers pourraient réparer les dégâts. S'ils étaient apparents, c'était forcément volontaire.
Helen était au centre de la pièce. Elle lançait des sorts explosifs sur un mannequin qu'elle réparait ensuite. Neville n'entendait pas les bruits que cela aurait dû causer. Il appela.
« Helen ? »
La Serpentard sembla l'avoir entendu, et se retourna. Son expression était neutre, puis elle sourit doucement. Elle leva sa baguette et sembla lancer un sort, mais Neville ne vit aucun effet.
« Viens, Cornix. »
Neville se retourna, avant de se souvenir que c'était à lui qu'elle s'adressait. Il voulut se gifler mentalement pour son oublie. Il s'approcha d'elle, avec une petite inquiétude.
« As-tu un problème ? » demanda-t-il.
Elle fut un instant surprise, puis s'adoucit tendrement. « Non, pourquoi aurais-je ? »
« Tu as les yeux humides, les joues un peu rouges, mais le reste de ton visage est encore pâle, peut-être plus que d'habitude. Je viens de croiser Percy Weasley qui partait d'ici, vraisemblablement, et quand j'arrive tu lances des sorts brutaux sur un pauvre mannequin, et je ne pense pas que ce soit ce mannequin qui t'ait fait du mal. »
Elle rit. Il y avait trop d'émotion dans son rire. Neville avait l'impression qu'elle pourrait pleurer tout en riant, et pourtant c'était clairement amusé et heureux comme son. « Percy ne me ferait jamais de mal, Cornix. Arrête la paranoïa. Mais je dois admettre que tu es encore très observateur. »
Neville tentait de jouer son personnage du mieux qu'il pouvait. Draco l'avait prévenu que Darcactus possédait de nombreuses qualités de la maison Serpentard. Il était déterminé, fier, ambitieux, rusé, noble, intelligent, et réflexif de l'avis du blond.
Neville tenta de sourire, mais il était encore inquiet, et cela se voyait certainement. Il savait qu'il était trop expressif pour le préfet qu'il devait interpréter, mais il espérait que les traits du visage de l'adolescent permettaient de mieux le cacher. « N'est-ce pas ce que je suis d'habitude ? »
Helen hocha la tête, mais ne répondit rien. Elle se contenta de le regarder dans les yeux. Ils restèrent à se fixer de la sorte durant un certain temps, et Neville se sentit gêné. Il se tordit les mains et tenta de faire avancer la discussion.
« Alors, euh, tu ne m'as pas dit ce qui s'est passé. Avec Percy, ou ici… avec ce mannequin. »
Elle sourit avec amusement. « Ce mannequin a décidé de m'agacer, vois-tu. Il m'a dit : "quoi que tu fasses, jamais tu ne me détruiras" alors je l'ai pris au mot… l'ennui c'est qu'il s'amuse à rester indestructible. »
« J'ai plutôt eu l'impression que tu le réparais. »
« Il y a de ça, aussi. »
Helen se détourna de lui pour observer le mannequin. Elle tournait sa baguette dans sa main, semblant indécise sur ce qu'elle allait faire. Finalement, elle se retourna vers son camarade.
« Alors, Cornix, tu veux faire un petit duel avec moi ? »
Neville paniqua. « Quoi ?! Euh, non ! Je veux dire… tu es sûre que c'est raisonnable ? Et puis… il ne faudrait pas que l'un de nous soit blessé. »
« Mais ne t'inquiète pas ! Je ne suis même pas sûre de parvenir à te toucher ! »
« Ce n'est pas… nous n'avons pas le droit. »
« Toujours trop à te reposer sur les règles. C'est la vieille salle de duel, elle est faite pour ça… nous n'avons qu'à insonoriser la pièce, et le professeur Snape ne saura même pas que nous sommes ici. »
Neville frissonna à la mention du maître des potions. S'ils risquaient de se faire prendre par quelqu'un, ce serait par lui. Ou par Rusard, qui les mènerait à lui. Il se rassura en songeant que Harry montait la garde plus loin.
« Je n'en suis pas sûr, Helen. En arrivant ici, j'ai bien pu voir la lumière créée par tes sorts. »
« Mmh, c'est problématique, je suppose. »
« Que s'est-il passé avec Percy Wealsey ? »
« Encore dessus ? »
« Toujours. »
« D'accord… nous nous entraînions ensemble justement. »
« Pourquoi je ne te crois pas ? »
« Parce que c'est faux ? »
« Helen ! » geignit Neville. La fille en face de lui était clairement amusée par sa réaction. Neville se demandait s'il était parvenu à imiter suffisamment bien le préfet qu'il ne connaissait pas, ou si elle se jouait de lui.
Il soupira. « Tu n'as pas l'air bien, Helen, j'aimerais juste savoir pourquoi. »
Elle sourit timidement mais honnêtement. « Je devrais le détester. », annonça-t-elle d'une voix douce.
Il plissa le front. « Pourquoi ? »
« Parce qu'il a rompu. »
Neville devint rouge. Il ne s'était certainement pas attendu à gérer ça.
