(La chambre des secrets) Interrogatoires et réponses II
Draco tentait de ne pas se laisser perturber par les voix des deux filles qui jouaient aux échecs. Il savait même comme ça que Hermione éprouvait de grandes difficultés à jouer. Peut-être aurait-il dû la prévenir que Loreane était une experte du jeu. La vraie Helen savait jouer correctement, et peinait quand même à battre sa sœur. Alors la pauvre Hermione n'avait aucune chance.
Mais la discussion avec Darcactus devenait bien trop intéressante pour qu'il l'abandonne.
« Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ? »
« Quelqu'un a ouvert la Chambre il y a cinquante ans, n'est-ce pas ? »
« C'est exact. »
« Il y a eu un mort, une née-Moldue. »
« Encore exact. »
« Et pourtant… l'école n'a pas fermé. Il y a eu des menaces, ça a failli se faire… mais ça n'a pas eu lieu. »
« Le coupable a été arrêté. »
« Donc il serait judicieux de penser que les professeurs savent le nom de celui qui l'a déjà ouverte. »
Draco hocha la tête, mais ne répondit rien pour laisser l'autre poursuivre.
« Le professeur Dumbledore enseignait déjà, bien qu'il ne fut pas directeur. Le professeur McGonagall également, même si à l'époque elle n'était que sous la tutelle du département de métamorphose dirigé par le professeur Dumbledore. »
« Oui, c'est pour ça que mon père désapprouve Dumbledore. Il a enlevé beaucoup de postes, il n'y a plus de "département" maintenant, juste un professeur par matière, et ce n'est pas assez, même s'il y a moins d'élèves qu'avant. »
« C'est parce qu'il ne veut s'entourer que de personnes de confiance, mais ce n'est pas le sujet de notre discussion. Donc un certain nombre de professeurs étaient là. Ils savent qui a été arrêté. »
« En cinquante ans, il a pu y avoir deux générations supplémentaires. Le nom de famille a pu changer. »
« Crois-moi, si la personne avait eu des descendants, Dumbledore au moins y aurait fait attention. Même si le nom avait changé, il aurait surveillé, et il le saurait. Il gère peut-être mal cette école, mais il sait faire beaucoup de choses. »
Draco serra les poings. Il détestait Dumbledore, il n'aimait pas quand quelqu'un en faisait l'éloge. Un peu de la même manière que Ronald ne comprenait pas quand Harry louait Snape.
« Où veux-tu en venir, Darcactus ? »
« Soit cette personne n'a pas eu de descendant. Soit elle en a eu, et les professeurs l'ont déjà suspecté. Mais s'ils n'ont rien fait, c'est qu'il s'est avéré que la personne n'y était pour rien. »
« Pourquoi pas ? »
« Deux pétrifiés, en plus d'un premier avertissement avec Miss Teigne. Les professeurs surveillaient forcément l'élève en question, si élève il y a. S'ils n'ont rien fait, c'est que le supposé élève qui serait surveillé n'a rien fait. »
« Tu as des conclusions à cela, j'imagine. »
« En effet. Ils n'ont pas arrêté la bonne personne la première fois. »
« Helen, tu as définitivement un problème. Tu aurais dû me prendre au moins un pion. »
Hermione luttait contre l'envie de se prendre la tête dans ses bras. La fille en face d'elle jouait avec une expertise déroutante, et quant à elle, les pièces refusaient de lui obéir. Elle détestait les échecs, et elle détestait la version sorcier.
« Alors joue un peu plus à mon niveau. »
Loreane secoua la tête. « Je pense plutôt que je vais t'expliquer les mouvements possibles pour les pièces. Par exemple… ton pion, là, peut prendre le mien dans cette diagonale directe. »
Hermione rougit violemment. Elle avait oublié juste ce détail-là. « Je suis fatiguée. »
« J'ai vu ça. »
« Je devrais plutôt aller me coucher. »
« Tu ne veux plus de réponse, alors ? »
Hermione grimaça. Elle était venue expressément pour ça. Elle n'allait pas abandonner quand l'autre était disposée. « Bien. Recommençons une partie alors. »
« Accordé. »
Loreane fit annuler la partie en cours et replaça la situation initiale. Les deux filles recommencèrent. Cette fois, Hermione prit rapidement une pièce à son adversaire, avec son huitième mouvement. Si cela s'avérait plus simple par l'initiative de Loreane de lui laisser une chance, elle ne le remarqua pas, trop concentrée sur son but.
« Tu as droit à une question, il semblerait. »
« Bien. » Hermione posa un regard lourd de sérieux dans les yeux de la Serpentard.
Elle avait beaucoup de questions, mais certaines risquaient de dévoiler son jeu. Elle devait rester à la fois suffisamment précise et vague pour obtenir des réponses acceptables sans éveiller de soupçons. Bien sûr, si les deux sœurs étaient complices ensemble, elle risquait dans tous les cas de tomber sur une question qui la dénoncerait.
« Sais-tu où se trouve une entrée de la Chambre. »
« Amusant. J'ai quelques idées. Reprenons. »
Hermione se mordit les lèvres. Cependant, au mouvement suivant elle avait déjà détruit un nouveau pion noir.
« Bien, ta question ? »
« À quoi te fis-tu pour avoir ces idées ? »
Loreane tourna son regard vers la hotte de la cheminée.
« Il faut suivre les indices. »
« Là, ce n'est qu'une demi-réponse. »
« Les serpents. »
Hermione cherchait à comprendre ce que l'autre voulait dire, et la fille en profita pour bouger la pièce suivante, sans que sa « sœur » puisse demander des précisions. La partie se termina rapidement.
Par cinq fois consécutives, la Serpentard avait mis son roi en échec. La sixième fois, Hermione ne pouvait plus rien faire.
« As-tu d'autres questions ? »
« Oui. »
« Alors, jouons encore. »
Avec un sourire sournois, la fille réinstalla un début de partie. Hermione soupira. Cela l'agaçait d'avoir les réponses si près et pourtant aussi inaccessibles. Elle voulait tout savoir, elle détestait quand elle était dans l'ignorance et que les autres avaient les réponses… sans lui donner surtout.
La fille serpent lui sourit en désignant le plateau. « À toi l'honneur… »
Neville tentait de bafouiller une réponse, mais il était incapable de savoir ce qu'il pouvait bien lui dire, surtout lorsqu'il devait se faire passer pour quelqu'un d'autre.
« Ne te fatigue pas, Cornix, tout va bien. »
« Mais, je, comment dire… ça ne va pas, ça se voit ! Tu as pratiquement démoli cette salle ! »
Elle rit. « Voyons, c'est la vieille salle de duel, souvent inutilisée maintenant, ou alors clandestinement. Les dégâts que tu vois là pourraient remonter à des siècles. Les professeurs jugeaient qu'il ne fallait rien réparer pour montrer aux élèves duellistes que les dégâts des sorts peuvent être durables. »
Elle sourit sournoisement. « Mais tu le savais déjà, n'est-ce pas. »
« Bien sûr, mais ce n'était pas la question ! » Neville ne pouvait pas cacher son inquiétude, avec son anxiété qui montait.
Harry entendait tout du couloir où il était, mais ne pouvait pas intervenir vu ce qui était dit. Du moins, pas sans avoir d'autres informations.
« Cornix. Calme-toi. » La voix d'Helen était à présent presque autoritaire. Neville se mordit les lèvres. La fille sourit doucement à nouveau. « Rien n'a d'importance. »
« Pourquoi ? » demanda faiblement le garçon.
« S'il ne l'avait pas fait, je l'aurais fait. »
« Quoi ?! »
Elle était clairement amusée à présent, sa voix en riait alors qu'elle parlait. « Mais oui, pourquoi en doutes-tu ? »
« Tu avais l'air de l'avoir plutôt mal pris… »
« Je ne pensais pas que tu voudrais parler de ce genre de problèmes, Cornix. »
Neville se sentait mort. Si elle ne l'avait pas déjà démasqué, elle le ferait certainement rapidement à présent. Il devait répondre vite. « C'est parce que tu es mon amie, Helen. »
Neville faisait tout pour ne pas trembler en attendant sa réponse. La fille lui offrit un sourire sincèrement touchée. Il espérait qu'il n'avait pas commis une grosse bêtise dans la relation entre les deux préfets. Il se dépêcha d'essayer de se rattraper. « Euh, je veux dire, c'est mon devoir de préfet de veiller sur les autres Serpentard. »
« En fait, ton devoir de préfet serait de veiller sur tous les autres étudiants. » Au ton sarcastique qu'elle employait, et d'après ce que Draco lui avait dit, Neville ne pouvait que penser, et espérer, que c'était la bonne ligne de conduite de Darcactus que de ne se préoccuper que des Serpentard.
Il tenta de relacer la discussion avec incertitude, doucement. « Et donc… vous êtes partis d'un commun accord. »
« Et en quoi ça te regarde ? » Son ton était très amusé, ce qui fit se détendre Neville malgré les paroles qu'elle avait employées. Quand elle parla à nouveau, elle voulait prendre un ton léger, mais au fil de son histoire, il semblait à Neville que les souvenirs l'agaçaient et qu'elle était amère.
« Pas tout à fait, mais ça aurait pu. Il m'a simplement agacé à refuser de reconnaître qu'il est très visiblement attiré par Pénélope, et il avait le culot de me reprocher d'apparemment vouloir passer mon temps avec Olivier. J'ai demandé à Olivier de ne pas rester durant les vacances, comment Percy peut-il, sain d'esprit, me faire un reproche pareil ! Mais à côté de ça, il ne pose jamais le regard sur la chevelure blonde parfaite de la nouvelle préfète de Serdaigle, non, jamais. »
Le premier réflexe de Neville était de vouloir la calmer, mais avant il se rappela leur objectif. Il tenta d'imiter un ricanement de Draco, pensant que cela irait bien à Darcactus, et à la fois d'imiter un son plus sombre, lugubre ; il voulait montrer une menace comme Snape ferait.
« La née-Moldue… ce serait un heureux hasard si elle était la prochaine. »
Helen se tut et il sembla qu'elle blêmissait. Elle parvint à empêcher le tremblement de sa voix, et à l'empêcher d'être glaciale. Le son sortit dans un souffle léger, et pourtant l'atmosphère s'alourdissait. « Comment peux-tu… dire ça. »
Neville devait rester dans son personnage, et cela devenait effroyablement complexe. Il était certain que lorsque Helen parlerait à nouveau au vrai Cornix, elle saurait que ce n'était pas lui.
« Nous savons tous les deux que ça va continuer. Tant que le ou les coupables n'auront pas été trouvés, cela va se poursuivre. Deauclair est une de ces nés-Moldus. Percy Weasley n'en est pas un, alors tout ce que j'espère, c'est que ce sera elle, la prochaine. »
« La prochaine pourrait bien mourir pour tout ce que l'on sait ! Je peux comprendre que tu détestes Percy, même si je trouve ça stupide, je… nous en parlerons une autre fois. Mais ça, ce… ce mépris pour les nés-Moldus, je ne comprends pas ! Quelque soit son sang, penses-tu réellement que quelqu'un, quelqu'un sur terre mérite d'être pétrifié comme ça ? Ou de mourir ! Sans compter que nous parlons d'adolescents, presque des enfants dans le cas du petit Colin. Tant qu'ils sont pétrifiés, ils ne peuvent même pas suivre leurs cours. Est-ce que toi, tu approuves qu'on enlève leur avenir à ces jeunes sorciers ? »
Neville se sentait mal du craquement chez Helen. D'autant qu'il était celui qu'elle regardait alors qu'elle parlait comme ça. C'était là qu'il aimerait que Harry vienne le sortir d'ici.
Harry, de son côté, entendait que la discussion au sujet de la rupture entre les deux préfets de maison opposée était close. Il pouvait se permettre de venir aider Neville. Helen semblait assez ébranlée pour ne peut-être même pas s'interroger sur le fait qu'il revienne. Mais sa présence pourrait tout aussi bien être la fin de la discussion entre Neville et Helen. Finalement, surveiller que personne ne venait semblait être la meilleure chose à faire. Et son déguisement de préfet était idéal pour écarter les intrus.
La préfète semblait prête à continuer sa tirade, mais Neville choisit de la couper.
« Dans ce cas, oui, quelqu'un mériterait peut-être… de subir le propre sort qu'il a lancé sur les autres. Celui qui fait ça pourrait mériter d'être la victime. »
Elle secoua la tête, à la fois fatiguée et désemparée. « Non… non plus, je ne pense pas. »
Si proche du but, Neville faisait tout pour rester concentré sur son imitation de Darcactus. « Pourquoi donc ? »
« Parce que nous ne pouvons pas punir quelqu'un sans jugement. »
« Je pense que ce serait Azkaban. Et je ne crois pas que cette prison soit vraiment un endroit mieux que la mort. »
Elle semblait considérer ses paroles. Neville n'attendit pas sa réponse avant de poursuivre, elle pourrait y réfléchir plus tard. « Helen, si tu savais qui fait ça, ou comment il le fait, que ferais-tu ? »
« Pourquoi tu me demandes ça ? »
« Par curiosité. Pour savoir où se situe ta morale si la mienne est si basse que tu ne sembles le penser actuellement. »
« Je n'ai pas dit que ton niveau de moralité était bas. »
Neville parvint par il ne sut quel miracle à hausser un sourcil septique. Et la fille le remarqua. « Tu m'as déconcerté, et je suis fatiguée, Cornix. Je pouvais m'attendre à ce que tu critiques Percy, mais pas que tu… menaces Pénélope juste parce qu'elle aimerait sortir avec lui. »
« Tu avais dit que c'était lui qui était intéressé par elle et qu'il refusait de le reconnaître… tu n'as pas dit que c'était dans les deux sens. »
Helen se mordit les lèvres. « Oui, et bien elle l'a peut-être cherché un peu, tout en sachant qu'il était avec moi. Mais ce n'est pas la question. Quoi qu'il en soit, ce qui se passe dans cette école est actuellement très grave. Elle pourrait être fermée pour ça. »
« Alors il faudrait arrêter ça. Car, comme tu me l'as si bien rappelé, les études sont des choses les plus importantes pour nous. Et il est hors de question que nous les perdions. As-tu une idée sur ce qui se passe vraiment, pour que nous puissions l'arrêter ? »
Helen semblait tenter de retenir un sourire. « Ce n'est pas notre place de le faire. Si j'avais une idée pour agir par moi-même, je ne pense pas que je te le dirais. »
« Pourquoi ? »
Cette fois, elle ne put retenir son amusement. « Mais parce que tu me dénoncerais si vite ! Quelque chose comme "ce n'est pas la place d'un préfet, c'est le travail des professeurs" ou même "malgré son incompétence flagrante pour ce qui est de la gestion d'un grand nombre de domaines spécialement dans l'institution éducative, Albus Dumbledore est le mieux placé pour répondre à cette crise, et il faudrait l'en informer lui, le professeur McGonagall ou le professeur Snape." »
Neville ne connaissait sans doute pas aussi bien Darcactus que Helen, mais il savait une chose : il y avait une réponse très classique à faire face à ce genre d'imitation. « Je ne parle pas comme ça. »
Elle rit. « C'est assez proche de la réalité, en fait. Si tu avais le moindre soupçon que je préparais quelque chose, tu me harcèlerais nuit et jour jusqu'à avoir ta preuve ou mes aveux pour me dénoncer. Si tu es assez patient pour avoir un élément dans les mains. »
« Le professeur Snape ne m'écouterait jamais sans preuve. »
Elle trouvait la situation hilarante, ce qui était assez contrasté avec son énervement presque fou précédent. « Mais il n'a aucune confiance en moi ! »
« Peut-être que je devrais suivre son exemple alors. »
Elle sembla se calmer, mais roulait des yeux. « Pitié, non. Tu es déjà un cas assez paranoïaque comme ça. Je n'ose pas imaginer une combinaison de toi et Snape… Quoi qu'il en soit… tu peux dormir tranquille ce soir, Cornix, je n'ai aucun plan à l'esprit pour aller stopper ça. »
Neville ne savait pas s'il pouvait la croire. D'autant qu'elle ne disait pas vraiment qu'elle n'avait pas d'idée de comment poursuivre ça. « Et ta sœur ? »
Hermione savait qu'elle n'était pas très douée aux échecs, et elle n'aimait pas beaucoup ce jeu, surtout à la façon sorcière. Mais pour sa mission, elle devait s'améliorer, afin d'obtenir les réponses plus facilement.
« En fait, je préférerais que tu commences cette fois. »
« Pourquoi ? »
Hermione ne put retenir le ton qu'elle avait l'habitude de prendre. « Afin que je puisse voir comment tu ferais à ma place. »
Loreane ne sembla pas perturbé par la manière dont Hermione avait parlé, même si cela faisait un peu étrange avec la voix de Helen. Elle se contenta d'un sourire en coin qui donnait l'impression qu'elle appréciait l'explication, tout en lui donnant un air clairement fourbe.
Après que la Serpentard ait bougé trois pions et deux cavaliers, Hermione put prendre l'un de ces chevaux stratégiques avec satisfaction.
« Ma question alors ! »
L'air amusé, caché derrière un sourire sournois ne quittait pas l'autre fille. « Je t'écoute. »
« Quels sont tous les indices que tu as pour tout ce qui concerne la Chambre des Secrets. »
Loreane ne semblait pas s'être attendue à ça. Son expression fut un peu déstabilisée ; sourire diminué, yeux agrandis… et sa voix plus ferme.
« Tu en demandes beaucoup. »
Hermione copia un sourire digne d'un Serpentard qui en avait battu un autre par ruse. « C'est une seule question pourtant. »
« D'accord. Mais finissons cette partie. »
« Non non, c'est contre l'accord. Les règles disent : maintenant. »
La fille semblait encore chercher un moyen d'évasion, son regard ne se fixant jamais quelque part. Elle regardait vers Hermione le moins possible, elle se tournait vers le préfet Darcactus, vers l'emblème au-dessus de la cheminée, vers les vitres devant lesquelles passaient la faune marine, sur les fresques murales qui illustraient d'illustres moments de la maison de Serpentard…
Finalement, elle accepta, en fixant le serpent de la cheminée.
« D'accord. Salazar Serpentard était un fourchelangue. L'emblème de la Maison est le serpent. La Chambre des Secrets est une légende attribuée à Salazar Serpentard. Un monstre serait caché à l'intérieur. Seul l'héritier de Salazar Serpentard pourrait contrôler le monstre. Le monstre devrait tuer les nés-Moldus et tous ceux considérés comme les ennemis de l'héritier de Serpentard. La Chambre a été cherchée en vain pendant des siècles. Ce siècle-ci, elle a été ouverte deux fois. Une fois quelqu'un est mort. Cette année, des élèves et une chatte sont pétrifiés. Tous les coqs ont été égorgés. Les araignées ont un comportement étrange. Il y avait de l'eau sur le sol lorsque Miss Teigne a été trouvée. Personne n'a jamais rien vu. »
« Ce ne sont que des faits ! » s'exclama Hermione, sans même se demander si l'autre avait fini ou non.
« En effet. Des faits. Des indices. Ou des preuves. Des moyens d'éclairer notre chemin vers ce qui est correct et l'aboutissement final. Reine en H5. Échec. »
« Quoi ?! »
Hermione rabaissa son attention sur le plateau. Elle ne pouvait bouger le roi qu'à un seul endroit, autant dire qu'elle était plutôt bloquée. « Roi en e7 »
« Fou en G5. Échec. »
Hermione observa le fou prendre son pion pour se positionner à bloquer le roi. Pendant un instant, elle crut qu'elle avait perdu, mais son adversaire n'avait pas dit « et Mat ». Elle repéra en effet encore une issue. Et en observant autour, elle ne voyait rien qui pourrait encore la mettre en échec.
L'autre fille la regarda avec un air de prédateur satisfait, un sourire bien trop inquiétant. « Fou en D8. »
Hermione blêmit en voyant sa reine se faire prendre. Elle avait compté sur l'aide de cette pièce maîtresse. Elle étudia pendant un long moment sa situation. Son roi ne pouvait faire qu'un seul mouvement sans se mettre en échec. Cela lui semblait être la meilleure chose à faire pour éviter de laisser la fille serpent contrôler les mouvements de son roi tout au long de la partie.
« Roi en C6. »
« Reine en E5. »
Hermione désespérait. Cette fois, elle allait vraiment perdre, pas qu'elle ait jamais gagné. Elle fixa le seul mouvement raisonnable qu'elle voyait pendant cinq minutes avant de se décider à l'annoncer. « Roi en B8. »
« Reine en C7. Échec. », s'amusa la fille.
Hermine grogna. Elle ne pouvait pas prendre la reine sans se mettre en échec. L'illusion qu'elle pouvait contrôler les mouvements de son roi s'envola. Elle n'avait jamais pu à partir du premier échec annoncé. « Roi en A6 »
« Reine en B6. Échec et mat. »
La reine prenait un pion, et le roi lâchait son épée. Hermione geignit. Les échecs la fatiguaient.
« Ne t'inquiète pas, tu as progressé. »
« Vraiment ? Je n'en ai pas l'impression. »
« Si tu veux mon avis… »
« Ouais, vas-y. »
« La partie précédente, tu avais fait une erreur et trois gaffes. Pas cette fois. »
« Tu veux dire que j'ai joué à la perfection pour perdre en 12 coups ? »
« Analyse plutôt correcte. », répondit la fille, en synchronisation avec une voix bien plus forte de quelqu'un d'autre.
