(La chambre des secrets) La découverte d'un étrange journal


La rentrée avait repris, et la routine s'était installée davantage encore.

Les chuchotements et les regards augmentaient chaque fois que le quatuor se montrait aux repas. Le fait qu'ils étaient introuvables le reste du temps ne les rendait que plus suspects.

Alors ils décidèrent de reprendre leur vieille habitude de s'installer à une table de la bibliothèque. Ils devaient supporter les regards, mais au moins les bruits étaient faibles et la concentration pouvait venir.

Et leurs camarades n'avaient plus de raison de dire qu'ils manigançaient des attaques dans leur temps libre. Ils ne cherchèrent plus à se cacher. Ils restèrent simplement tous les quatre entre eux, mais à la vue de tous.

Les autres pouvaient jaser sur eux, mais ne pouvaient plus dire qu'ils allaient toujours dans la Chambre. Ils faisaient tout à présent pour être vus à découvert le plus souvent possibles.

Draco trouvait un avantage cependant à être dans le banc des éventuels héritiers de Serpentard : plus personne n'osait ouvertement leur faire des reproches. En dehors des professeurs, bien sûr.

Leurs camarades pouvaient les mépriser comme ils voulaient, il n'en restait pas moins qu'ils les craignaient à présent, et éviteraient de leur faire des insultes en face.

Harry et Neville n'étaient pas tout à fait du même avis. Ils n'aimaient pas être craints, et n'appréciaient certainement pas être toujours regardés avec méfiance ou même haine.

Les jumeaux étaient parmi les exceptions à encore les regarder avec même des sourires sur leurs visages, et venaient parfois plaisanter amicalement avec eux. Mais ils étaient en ce moment plus occupés à s'inquiéter pour leur sœur qui semblait malade.

Le moment préféré de Harry était encore les cours de potions. Le silence était total pendant que Gryffondor et Serpentard travaillaient. La seule voix audible était celle du professeur Snape, et il ne tolérait pas les mauvais regards des uns envers les autres.

Chacun devait rester concentrer sur sa tâche, et cela s'avérait être une bénédiction pour le groupe.

Même si le professeur était aussi exécrable qu'attendu avec certains, dont Hermione pour son attitude d'insupportable miss-je-sais-tout qu'elle n'avait toujours pas abandonné après un an et demi ; Neville pour son incompétence totale et dangereuse à la fois pour lui et pour ses voisins, parfois même pour toute la classe si on en jugeait aux remarques du professeur qui exagérait certainement ; et Harry pour… à peu près n'importe quel prétexte.

Harry n'était plus dérangé par ça. Premièrement, depuis que sa mère assistait aux cours, le professeur n'exagérait pas trop, afin d'éviter que Lily ne soit tentée d'intervenir.

Même si la plupart du monde était encore inexistant pour elle, son fils, et même parfois ses amis dont principalement Neville, faisait partit des exceptions qui trouvaient un chemin jusqu'à sa conscience.

Et elle ne permettrait pas que Severus leur fasse délibérément du mal. Il était cependant forcé de continuer encore, pour sa couverture. Et elle pouvait le comprendre. Mais il ne devait pas pousser le bouchon trop loin.

Harry prenant soin à avoir un comportement exemplaire ne pouvait donc pas souvent se prendre des remarques. Mais il était certain de se retrouver en retenue à la moindre erreur, puisque les situations où il pouvait être puni devenaient rares.

Neville, toujours extrêmement stressé durant les cours, et toujours étourdi, s'attirait quant à lui encore beaucoup les foudres du professeur. Toujours, il était remis à sa place de manière sèche et intimidante par le sombre professeur. Souvent, il était puni par des points en moins. Parfois, pour les plus grosses erreurs, il se prenait une retenue.

C'était toujours les mêmes retenues que l'année précédente cependant. Plus des punitions à supporter Lockhart pour indiscipline, mais des cours privés avec Snape. Le professeur tentait encore de l'aider à s'améliorer en potion, étape par étape, doucement.

Même dans les cours privés il n'avait pas beaucoup de patience, mais il n'était certainement pas aussi désagréable qu'en classe.

Cependant, afin qu'aucun ne soit seul dans les couloirs, les retenues n'étaient jamais vraiment pour un seul élève.

Aussi, si un du groupe était puni, un autre le serait aussi pour le premier prétexte trouvable. Snape avait appris que Hermione était au courant pour sa manière d'enseigner à Neville lors des retenues, donc elle était parmi les candidats à pouvoir être en retenue avec lui.

Lorsque Hermione était celle qui accompagnait Neville ou Harry, elle avait pour simple travail d'avancer ses devoirs dans n'importe quelle matière, ou de faire des essais supplémentaires.

Snape ne voulait pas avoir à superviser la fille. Surtout lorsqu'elle était là pour une retenue de Neville pour qui il devait consacrer toute son attention.

Les trois Gryffondor apprenaient à faire excessivement attention à leurs attitudes et leur travail lorsque la première retenue pour l'un d'eux tombait.

Généralement quand Neville était puni, soit Harry faisait alors exprès d'être également puni, soit Hermione n'arrivait pas à se retenir d'agir comme ce qui énervait Snape. Mais elle n'était alors punie que s'il était de mauvaise humeur, ce qui n'était finalement pas fréquent pour un cours en première heure de la semaine.

La dernière solution était, si aucune autre retenue n'avait été donnée, que Draco se dévoue pour « rejoindre son parrain à l'improviste », accompagnant en réalité son ami.

Quand c'était Harry ou Hermione qui était puni, il n'était aucunement difficile pour Snape de punir Neville avec.

Le quatuor était plutôt satisfait que le professeur ne semblait pas avoir eu vent de leur petite aventure avec le polynectar.

Cependant, ce que Harry aimait le plus dans le cours de potion, c'était la simple présence de sa mère, silencieuse dans un coin de la salle. Elle lisait ou simplement restait à ne rien faire tranquillement.

Plusieurs fois Harry s'était fait réprimander pour ne pas regarder son chaudron ou son parchemin. Mais même s'il n'observait pas sa mère, la savoir présente lui réchauffait le cœur.

Il aurait été plus qu'heureux d'aller la voir en dehors des cours, même sans retenue, mais il gardait à l'esprit qu'il devait se montrer le plus souvent possible en vue de tous, avec ses amis, pour convaincre les autres qu'ils n'allaient pas dans la Chambre des secrets.

Quelques semaines après le retour des vacances, alors qu'ils marchaient tous les quatre dans les couloirs, ils en trouvèrent un inondé.

Draco et Neville se figèrent. Le Gryffondor s'inquiétait de bientôt être témoin d'une autre pétrification. « Est-ce que… »

Harry ne semblait pas le moins du monde frileux à cette idée. « Ça, c'est Mimi Geigniarde qui a inondé les toilettes. »

Le regard de Draco ne quittait pas la flaque. « Avec de l'eau propre ? »

Hermione soupira. « Elle est vraiment insupportable. »

« Moins que toi. Cependant, je vais abîmer mes chaussures si je vais dedans. »

Harry lui lança un regard noir. « Ce n'est pas la première fois cette année que tu mettras les pieds dans l'eau. »

Avec ces mots, Harry s'élança vers les toilettes des filles. Les trois autres décidèrent alors de le suivre. Neville fut soulagé dès l'instant où il fut certain qu'il n'y avait pas de pétrifié.

Après un moins passé dans les toilettes des filles, ils avaient en effet pu faire bien connaissance avec Mimi, et ils étaient tous d'accord pour dire que c'était elle qui avait choisi d'inonder les toilettes.

Lorsqu'ils arrivèrent sur place, tous les robinets coulaient à flots, et Mimi pleurait dans un coin.

« Que s'est-il passé, Mimi ? » demanda Draco, pendant que Hermione grimaçait en songeant au désastre et fermait les robinets avec Neville.

« J'étais là, tranquille, à m'occuper de mes affaires, et voilà que quelqu'un s'amuse à jeter un livre sur moi. »

« Drôle d'activité, un Gryffondor sans doute. »

Mimi s'exclama soudainement, en volant rapidement vers le Serpentard. « Drôle ?! Mais oui, jetons tous un livre à Mimi, c'est tellement amusant ! »

« Ce n'est pas ce que je voulais dire ! »

Harry demanda. « Qui t'a jeté un livre ? »

Mimi se tourna vers le jeune garçon et prit un tout beaucoup plus doux. « Je ne sais pas, je ne l'ai pas vu. J'étais assise dans le conduit d'évacuation, je pensais à la mort, et le livre m'est tombé sur la tête. »

Le fantôme s'éloigna en geignant, dévisagé par Draco comme si elle était folle, mais il ne fit aucun commentaire. Il ne comptait pas s'attirer son énervement. Il avait toujours envie de gagner la gloire d'être l'ami de cette insociable.

Harry s'avança vers l'endroit où le livre avait dû s'égarer. C'était un cahier à la couverture entièrement noire et aux pages jaunies. Il était présentement surtout très mouillé.

Il le ramassa.

« Une idée du propriétaire ? » questionna la voix de Draco.

Harry sursauta en se retournant. C'était comme s'il sortait d'une rêverie. Légèrement hagard, il secoua la tête négativement, finissant de se réveiller. « Non… »

Il regarda la couverture noire dans sa main, et retourna le livre. « Il y a un nom. Tom Elvis Jedusor. »

« Tom Jedusor ? »

« Oui, tu le connais ? »

« N… non. Ce doit être un nom moldu. »

Hermione croisa les bras. « J'ai comme une impression de déjà vu. C'est la même chose qu'avec Nicolas Flamel, ça te dit quelque chose mais tu n'es pas sûr, n'est-ce pas. »

Draco se tourna vers la fille et se moqua. « Si tu es si sûre de toi, tu n'as qu'à faire des recherches sur un certain Tom Jedusor dans la bibliothèque. Ça m'étonnerait que ce soit à la même page que Nicolas Flamel, mais tu peux toujours essayer. »

Neville s'approcha. « Draco, est-ce que ce nom te dis quelque chose ? Vraiment ? »

« Je ne sais pas. Peut-être. »

Harry rit. « Alors ce n'est certainement pas un nom moldu ! »

« Un né-Moldu et un sang-mêlé peuvent avoir un nom moldu. Dans un cas, il me semble même que c'est une obligation. »

Hermione prit son ton explicatif. « Certaines familles de Sang-Pur ont un nom existant chez les moldus aussi. Parkinson est d'ailleurs dans ce cas. »

Draco grimaça. « Parkinson est le nom d'une des familles les plus importantes, Granger. »

« Alors ? Tu as un commentaire à nous faire sur la pureté du sang, Draco ? »

Le jeune Serpentard pinça les lèvres. Après un moment dans le silence, il le rompit. « Je vais retourner à ma salle commune. Il y a grand besoin que je change mes chaussures. »

Pendant que Draco commençait à s'éloigner dans un claquement de cape, Harry s'exclama. « Parce que tu en as plusieurs paires ?! »

Hermione chuchota tandis que Neville se précipita vers le Serpentard. « Tu ne devrais même pas en être surpris. »

Neville attrapa son camarade par le bras. « Attends Draco… »

« Quoi ? »

La voix du garçon était pleine de venin, et Neville se retrouva à reculer de deux pas en le lâchant. Draco sembla se détendre en voyant cela, mais ne s'excusa pas. Neville reprit timidement.

« Tu ne devrais pas y aller seul. Nous ne devons pas nous séparer dans les couloirs. Il y a toujours… »

« J'ai l'air d'un sang… né-Moldu ? »

De l'autre bout de la salle, Harry éleva la voix. « Je me demande si l'héritier de Serpentard fait une distinction avec les traîtres à leur sang. »

Draco se retourna furieusement. « Je ne suis pas… ! »

« Ce n'est pas ce que disaient tes camarades l'année dernière. Tu pourrais toujours essayer de leur dire maintenant que tu n'es pas ami avec Hermione, tu pourrais tenter de dire que tu ne l'as jamais été, je ne suis pas certain qu'ils te croient. Que dirait ton père ? »

« Ne mêle pas mon père à ça, Harry ! »

« Est-il au courant ? Que tu fréquentes une fille de moldu. »

Draco était plus blanc que d'habitude. « Il n'a pas besoin de le savoir. »

« Il pourrait finir par le savoir. »

Neville chercha à les faire arrêter, mais il fut totalement ignoré par les deux garçons qui poursuivaient leur dispute.

« Il ne vous croirait pas, il saurait que vous chercherez juste à me calomnier. », affirma Draco.

« Croirait-il davantage tes amis de Serpentard et leurs parents ? Tu penses vraiment qu'il ne le saura jamais. Tu vas devoir faire un choix un jour, Draco. Es-tu ami avec nous, ou veux-tu conserver ces croyances de pureté du sang telle qu'elles t'ont été enseignées par ta famille ? Tu sais, j'ai une idée de ce que c'est. Mon parrain et tuteur est un Black. C'est le cousin de ta mère. Et il a jeté tout ça à la première occasion. Il vit très bien aujourd'hui. »

« Ton parrain avait pour meilleur ami ton père, un Sang-Pur. Il était un bon à rien et un débauché. Il ne vit bien que parce qu'il est le dernier Black mâle de sa lignée, le dernier à hériter. Il vit sur l'immense fortune que sa famille de Sang-Pur a accumulée. A-t-il au moins un travail correct ? »

Draco ricana d'un air à la fois amer et moqueur. « Je ne crois pas. Ton parrain n'est certainement pas un bon exemple. »

« Mon parrain était l'ami de ma mère aussi. Comme mon père. »

Hermione s'exclama. « Arrêtez ! »

Le cri fut rapidement rejoint par ceux de Mimi qui n'acceptait pas ça dans ses toilettes. Les quatre adolescents partirent rapidement sous les plaintes du fantôme.

Une fois bien éloignés dans les couloirs, ils s'arrêtèrent et s'observèrent les uns les autres. Lorsque les regards de Harry et Draco se croisèrent, ils se fixèrent l'un dans l'autre. Hermione soupira en les voyant faire.

Neville fut celui qui prit la parole. « Peut-être sommes-nous fatigués. Nous devrions chacun aller dans nos salles communes. Nous t'accompagnons à la tienne, Draco ? »

Le blond tourna la tête vers le garçon-qui-a-survécu. « Ce ne sera pas la peine, Nev. Je ne risque rien. »

« Si tu croises un autre pétrifié, tout le monde t'accusera. »

« Même si nous étions tous les quatre, ils nous accuseraient. Que ce soit moi ou toi de pointés, qu'est-ce que ça change ? En ce moment, ils pensent surtout à toi, depuis le club de duel. »

Harry parla. « Il n'y a pas eu d'autres séances depuis la première, d'ailleurs… mais je signalerais que Neville n'aurait pas parlé fourchelangue si tu n'avais pas fait apparaître un serpent. »

« Encore dessus, vraiment, Harry ? J'ai juste montré mes compétences supérieures en métamorphose. » Avec cela, Draco fit un clin d'œil à Hermione. Ce que la fille n'apprécia pas beaucoup.

Hermione prit alors les directives. « Ce sont les consignes du professeur Snape de rester grouper. Nous t'escortons à ta salle commune. »

Draco n'eut d'autre choix que de les laisser faire. Il ne pouvait de toute manière pas les empêcher de marcher où ils le voulaient. Pas sans leur lancer un sort en tout cas, et il ne pensait pas pouvoir se battre seul contre eux trois.


Les jours s'écoulèrent encore, où un certain froid s'était à nouveau installé entre Harry et Draco. Ni l'un ni l'autre ne comptaient s'excuser.

Hermione avait déjà expliqué qu'elle appréciait les connaissances de Draco sur le monde sorcier, et que son savoir sur les sorciers connus et les familles était profitable.

Elle avait aussi fait valoir le point que cela devait rester des connaissances, et qu'elle ne supporterait pas qu'il s'installe dans les idéologies puristes de la plupart des Serpentard et de son père.

Draco s'était contenté d'acquiescer. Plus tard, il avait expliqué que Jedusor était un préfet de Serpentard et un préfet-en-chef, qui avait obtenu une médaille pour service rendu à l'école cinquante ans auparavant.

Ils ne trouveraient certainement pas d'élève du nom de Tom Elvis Jedusor dans l'école pour rendre le journal, pour la simple raison que ce n'était pas un élève, ni un professeur.

Neville ne pouvait s'empêcher de se sentir mal à l'aise à ce sujet. Tom pouvait être le grand-père d'un élève, et avoir donné son cahier à son descendant. Tom avait vécu à la même époque que l'héritier de Serpentard précédent.

Harry avait assuré que ça ne pouvait pas être Tom la première fois. Premièrement, il avait une médaille pour service rendu. Il avait donc fait quelque chose de bien, de très bien, pas de mal. Eux-mêmes n'avaient pas eu de médaille pour leurs hauts faits de l'année précédente.

Ensuite, le journal était complètement vierge. Rien n'indiquait comment ouvrir la chambre dedans. Et puis, si c'était un journal précieux, jamais quelqu'un ne l'aurait abandonné comme ça.

« Peut-être de l'encre invisible. », proposa Draco.

« Vraiment ? Comment le lire pour obtenir les informations dans ce cas. », enchérit Harry avec scepticisme.

Draco n'avait pas insisté. Depuis leur dispute, et leurs refus de s'excuser, les discussions entre eux deux étaient rarement possibles.

Dans la matinée avant le match Gryffondor/Poufsouffle, alors qu'ils étaient tous les quatre en train de travailler à la bibliothèque, Draco brisa le silence.

Il avait trouvé un moyen de se réconcilier sans avoir à s'excuser. Du moins l'espérait-il.

« Comme il serait trop rabaissant de supporter les Poufsouffle, je pense à saluer la victoire assurée de Gryffondor. »

Harry releva la tête. Draco était toujours en train d'écrire son essai de métamorphose.

« Pourquoi ? »

Draco laissa passer un peu de temps avant de répondre, sans cesser d'écrire. « Pourquoi quoi ? »

« Pourquoi penses-tu que la victoire de Gryffondor est assurée, et pourquoi un Serpentard s'abaisserait à féliciter Gryffondor pour une victoire. Vous êtes plutôt à féliciter en vous moquant lors de nos défaites. »

« L'équipe de Poufsouffle est pire que médiocre. »

Ils restèrent encore un peu dans le silence, et Harry retourna à son travail. C'est à ce moment-là que Draco reprit la parole. « Et Gryffondor dispose du meilleur attrapeur. »

Harry se stoppa à nouveau et fixa les cheveux blonds de Draco qui gardait la tête baissée sur son travail. Après un silence supplémentaire, il n'y tint plus. « Le meilleur ? »

« Entre les deux équipes, c'est le meilleur, oui. Peut-être le meilleur que Poudlard ait connu depuis des années, mais il fait jeu égal avec celui de Serpentard, donc la place la plus haute est encore contestable. »

Harry eut un sourire narquois. « Ils sont à jeu égal ? Intéressant, moi qui croyais que celui de Serpentard se vantait partout qu'il était imbattable. »

Cette fois, la plume de Draco s'immobilisa, mais il ne releva pas le regard. « La dernière victoire était pour Gryffondor, mais c'est contestable, étant donné la distraction causée par… un elfe inopportun. »

« Il me semblait pourtant que les deux attrapeurs avaient été dérangés par la gêne occasionnée. »

Draco releva un regard légèrement agacé, et plongea ses yeux d'acier dans ceux d'émeraude du Gryffondor. « J'en conviens, mais jusqu'à la revanche, rien n'est assuré. Cependant, un Serpentard digne de ce nom ne saurait non plus être vu encourageant des Poufsouffle, et encore moins à une époque où tout le monde sait qu'ils sont les perdants. »

« Un Serpentard digne de ce nom ne serait pas vu félicitant honnêtement un Gryffondor. »

« Lorsque celui-ci est capable d'utiliser son cerveau, c'est un événement possible. »

« Les Serpentard restent neutres durant ce match, non ? »

« Je n'ai rien à faire des idées que les autres de ma Maison se feront sur moi. Je sais reconnaître à qui m'associer, et c'est leur perte s'ils ne sont pas capables d'en faire autant. Je ne saluerais pas ton équipe, mais tu pourras me compter parmi ceux qui souhaitent ta victoire personnelle, Potter. »

Harry sourit honnêtement. « Je serais plus qu'heureux de te compter parmi mes supporters, Draco. … Mettras-tu l'écharpe rouge et or ? »

« Là, tu rêves. »

« Iras-tu au moins dans les gradins de Gryffondor ? »

« … Je m'assurerais que personne ne chahute Mione ou Nev durant ton absence. Mais je préférerais ne pas avoir à me mêler aux lions stupides. »

Draco se tourna vers leurs deux amis. « Les gradins de Serdaigle vous conviennent-ils ? »

« Pour encourager notre propre équipe, cela serait-il approprié ? »

« Mione, tout le monde pourrait croire que tu es une vraie Serdaigle encourageant l'équipe gagnante du match. »

Harry secoua la tête. « Draco, tu peux aller dans les gradins de Gryffondor pour m'encourager, ou tu peux aller auprès de Helen dans les gradins de Serpentard en portant mon écharpe. Je suis certain qu'elle sera aussi en train d'encourager Gryffondor. »

« N'exagère pas, Potter, je ne porterais pas ton écharpe. »

« Alors les gradins de Gryffondor ? »

« J'ai dit… »

« J'aimerais pouvoir voir tous mes amis en même temps lorsque je tournerais la tête vers les gradins. »

Draco sourit à la remarque. Mais il ne comptait pas perdre ce petit combat. « Mélangeons les couleurs alors. Tes amis de Gryffondor seront bien plus reconnaissables au milieu des Serdaigle. »

« Je les verrais même au milieu des Gryffondor grâce à Hagrid. Il est assez grand tu sais ? »

« As-tu trop d'amis pour que nous puissions migrer chez les Serdaigle ? Faut-il que nous traînions Weasley avec nous ? »

Neville les interrompit. « J'irais dans les gradins des Serdaigle. En ce moment même les Gryffondor ne m'accueilleraient pas de gaieté de cœur. »

Les trois autres observèrent leur ami malheureux avec compassion et tristesse dans leurs regards. Ils n'avaient plus le cœur à rire.

Et puis, l'idée lui vint.

Le visage de Harry s'illumina.