(La chambre des secrets) Le basilic


Leur temps passé à la bibliothèque devint consacré à la recherche de ce que pourrait être le monstre.

Ils avaient un certain nombre d'informations sur lesquelles s'appuyer.

Tout ce qui entourait la légende de Salazar Serpentard pointait pour dire que le monstre était une espèce de serpent.

Cependant, ils ne se restreignirent pas avec cette idée, et restèrent ouverts d'esprit pour trouver n'importe quel type de monstre pouvant correspondre aux autres critères.

Le monstre devait être capable de tuer, mais dans la majorité des cas, il ne faisait que pétrifier.

Quelqu'un avait tué tous les coqs.

Les araignées donnaient parfois l'impression de fuir le château.

Personne capable de parler n'a vu le monstre.

Le monstre avait plus de 1000 ans.

Les quatre élèves décidèrent de s'orienter dans la section de magizoologie, et de se répartir les rayonnages afin d'étudier tous les livres dont les noms semblaient pouvoir les aider dans leurs recherches.

Harry se pencha en premier lieu sur le livre qu'ils avaient dû acheter dès leur première année, « Vie et habitat des animaux fantastiques » de Norbert Dragonneau.

Il avait peu d'espoir de trouver quoi que ce soit dedans, mais jugeait qu'il ne fallait pas partir du principe qu'ils n'y trouveraient rien, risquant de passer à côté d'une information importante.

C'était un livre probablement utilisé en cours de soins aux créatures magiques qui ne commençaient qu'en troisième année en tant qu'option, mais c'était un support pouvant être utilisé également en défense contre les forces du mal.

Cette année ne comptait pas, et l'année précédente, Quirrell leur avait fait utiliser exclusivement « Forces obscures : comment s'en protéger », mais Harry jugeait que si des créatures pouvaient être aussi dangereuse que celle qui rôdait actuellement, et aussi maléfique qu'il leur était laissé entendre, alors étudier le livre de Dragonneau aurait pu être utile.

Draco fut le suivant à rapporter un livre. Quand il s'assit à sa place habituelle avec un bel exemplaire de l'ouvrage médiéval « Bestiarium Magicum », Harry releva la tête pour regarder la trouvaille de son camarade.

« Si l'intérieur est en latin aussi, tu peux me laisser m'en charger. »

« Tu es bilingue peut-être ? »

« Il se trouve que oui. Grâce au professeur Snape. »

« Merci, mais je vais me débrouiller, qu'importe la langue. »

Draco avait choisi ce livre spécialement à cause de sa date d'écriture. Il pensait qu'il trouverait peut-être plus facilement ce que pouvait être le monstre laissé il y a 1000 ans en cherchant dans un livre contemporain de cette époque.

Hermione ne les déçut pas en revenant avec un grand livre inquiétant. « Most Macrabre Monstrosities »

Draco n'en revenait pas. « Comment tu fais pour toujours tomber sur des livres comme ça ? »

La fille se contenta de hausser les épaules et de se pencher sur l'ouvrage.

Neville revint plus tard, blême. Il revenait de chez Hagrid, avec sans doute le livre le plus inquiétant qu'il trouverait dans sa vie. « Le monstrueux livre des monstres ».

Les autres ne lui firent pas le moindre commentaire, si ce n'est que leurs expressions montraient bien qu'ils comptaient laisser à Neville la tâche de lire ce livre.

Ainsi, ils commencèrent à se documenter.


Hermione fut la première à trouver quelque chose. Elle se mit soudainement à lire à voix haute alors qu'ils étaient tous installés comme à leur habitude, et plongés dans leurs lectures.

« "Parmi les nombreuses bêtes et monstres redoutables qui parcourent notre terre, il n'y en a pas de plus curieux ou de plus meurtrier que le basilic, également connu sous le nom de roi des serpents. …" »

« L'entrée en matière commence bien. », commenta Draco.

« Le roi des serpents… ça paraît idéal. », confirma Harry.

Hermione hocha simplement la tête avec un sourire. « Il y a plus. "Ce serpent, qui peut atteindre une taille gigantesque et vivre plusieurs centaines d'années, est né d'un œuf de poule, éclos sous un crapaud." »

Cette fois, Draco était déçu. « Plusieurs centaines d'années, ce n'est pas mille ans. »

Harry se tourna vers lui. « Honnêtement, Draco, le basilic, ça ne te dit rien ? »

« Ils peuvent être créés magiquement par des sorciers, et élevés par eux. »

« Le premier basilic, du moins le premier vraiment connu, attribué à Herpo l'infâme, aurait vécu près de 900 ans. »

« Vous pourriez laisser Hermione finir ? » demanda Neville.

La fille ne se fit pas prier. « "Ses méthodes de mise à mort sont des plus merveilleuses, car en dehors de ses crocs mortels et venimeux, le Basilic a un regard meurtrier, et tous ceux qui sont fixés avec le faisceau de son œil subiront une mort instantanée." »

Draco secoua la tête. « Ça ne colle pas. »

Hermione lui lança un regard noir, puis reprit sa lecture, avec une voix plus forte. « "Les araignées fuient devant le Basilic, car c'est leur ennemi mortel, et le Basilic ne fuit que devant le chant du coq, qui lui est fatal." »

« D'accord, ça c'est parfait. Mais comment tu expliques les pétrifications ? »

Harry, qui y réfléchissait aussi, eut soudain une réalisation. « Les reflets ! »

« Quoi ? »

« Personne ne l'a regardé dans les yeux. Ils avaient tous quelque chose qui les protégeait. Miss Teigne l'a vu par son reflet sur l'eau qu'il y avait au sol. »

Neville poursuivit. « Colin avait son appareil photo ! Et vu l'état de l'objet, il a dû subir la magie. »

Draco avait besoin de plus pour y croire. « Et pour Finch-Fletchley ? »

Harry répondit rapidement. « Il a dû le voir au travers de Nick-quasi-sans-tête, qui est un fantôme, et donc ne peut pas mourir. »

« D'accord, c'est une hypothèse amusante… et l'un de vous à une preuve pour être certain que le voir au travers d'un reflet pétrifie ? »

Hermione soupira. « Honnêtement, tu penses qu'on trouvera une meilleure idée ? C'est le roi des serpents ! Pourquoi Salazar Serpentard aurait-il choisi un autre monstre ? Il est parfait ! »

Draco concéda. « Alors que fait-on ? »

La réponse de Harry fut immédiate. « On prévient le professeur Snape. »


Severus avait écouté les quatre jeunes élèves exposer leurs arguments.

« Cela revient à se demander qui parle Fourchelangue en dehors de Neville. »

« Comment fait-on pour le savoir ? » demanda Draco.

« Vous, vous ne ferez rien. Contentez-vous de garder cette information pour vous, à moins que vous ne teniez à attirer d'avantage d'attentions de vos camarades ? »

Harry insista. « Alors que vas-tu faire ? »

« En informer le directeur Dumbledore, et s'il juge votre découverte intéressante, des consignes de sécurité seront mises en place. Je ne peux malheureusement pas préparer d'antivenin sans avoir d'échantillons du venin en question, mais pour ce qui est du regard mortel… disons qu'il est fort probable que l'école fournisse à chaque étudiant un petit objet utilitaire… »

« Un miroir ? » questionna Hermione.

Le professeur sembla sourire à cela. « Très bien, Miss Granger. 10 points à Gryffondor. »

Hermione n'en crut pas ses oreilles et écarquilla les yeux. Sans doute le professeur ne voulait pas dire ça !

L'expression de l'homme se durcit. « Miss Granger, reprenez-nous, ou je serais amené à regretter. »

Hermione obéit aussitôt. « M-merci, professeur. »

Harry restait pensif. « Seulement, cela ne dit pas où se situe l'entrée de la Chambre. »

« Et ceci est une question qui ne vous concerne absolument pas, Harry. Vous en avez assez fait. Même si pour cette fois vous avez bien fait. »

Severus observa les élèves. Neville était silencieux, pratiquement à l'entrée de la salle. Draco et Harry ne s'étaient pas gênés pour s'approcher près de lui, et semblaient frustrés. La fille Granger affichait un air suffisant, sans doute trop ravie d'avoir été complimentée.

Il plaça son regard sur ses deux élèves favoris.

« Je veux votre promesse que vous ne vous en occuperez plus à partir de maintenant. »

« Oui… »

« Promesse. », insista-t-il.

« Promis, Oncle Sev. », commença Draco.

« D'accord, on promet. », déclara à son tour Harry.

Le professeur tourna son regard vers les deux autres. La fille approuva. « Promis, professeur. »

Enfin, Neville hocha la tête. « Je n'aurais pas envie d'affronter un basilic, professeur. Je ferais tout pour m'en tenir éloigner. … c'est une promesse. »

Le professeur approuva et les laissa partir.

Il alla immédiatement informer Albus et Minerva.

Dès que la directrice adjointe partit pour préparer le nécessaire à la protection des élèves, Albus et Severus se retrouvèrent seuls pour discuter des détails dans le bureau du directeur.

Ils avaient chacun des choses à dire. Albus fut le premier à parler.

« Cela explique bien des choses… mais d'où tiens-tu cette information, Severus ? »

« Albus, toi comme moi savons que ce n'est qu'une supposition sans réelle preuve tangible. »

« Oui, et tu le suspectes depuis le début… alors qu'est-ce qui a changé ? »

« Je n'ai toujours aucune preuve, Albus, mais il y a les enfants… »

Le directeur pouffa. « Lesquels ? Cette école en est remplie depuis le début de l'année. »

« Harry, Draco, Neville et la petite Granger. Ils sont venus me voir, persuadés qu'il s'agit du roi des serpents. Bien sûr, cela ne nous dit toujours pas comment stopper ces attaques. Il nous faut trouver qui fait ça, Albus. »

« Ou trouver l'entrée de la chambre, Severus, tu sais que c'est une option. »

Le jeune professeur lança un regard cinglant à son aîné.

« Il est hors de question que tu utilises Neville pour la trouver, Albus. Et tu ne l'enverras pas jouer dedans comme tu l'as laissé faire l'année dernière. »

« Comme nous l'avons laissé faire, Severus. Si tu avais fait plus attention aux garçons, ils auraient peut-être eu plus confiance, et n'auraient pas ressenti le besoin d'agir eux-mêmes. »

« Minerva les a repoussés. »

« Et ils ne sont pas venus te voir ni avant ni après avoir su que je n'étais pas là. »

« Nous n'allons pas en reparler, Albus. Ceci est passé. »

« Je me pose une question, Severus… Pourquoi le fait que les enfants pensent qu'il s'agit d'un basilic te pousse à vouloir prendre des mesures ? »

« C'est le moyen le plus sûr de leur faire cesser leurs recherches. De cette manière, ils se sentiront écoutés, en confiance, et aussi rassurés de voir que les choses avancent, avec une directive mise en place qui protégera tout le monde. »

« À condition que tout le monde arrive à se servir correctement de ces miroirs. »

« Cette nouvelle précaution ne changera certainement pas notre besoin de mandragore. As-tu pu trouver quelque chose ? »

« Non. Et toi, as-tu un autre élève fourchelangue ? »

« Non, mais je pense que celui ou celle qui a ouvert la chambre sera assez malin pour ne pas le montrer. »

« Avec de la chance, quelqu'un réagira de manière suspecte à l'annonce… »


Tout fut rapidement prêt.

Le jour choisi, les préfets avertirent que les professeurs feraient une annonce au banquet, et que tous les élèves devraient être présents à la même heure à leurs tables de maison respectives.

Le soir, ce fut Minerva qui prit la parole.

« Votre attention s'il vous plaît. Vous votre sécurité à tous, chacun de vous devra se déplacer avec un miroir dans la poche. Si vous entendez des bruits suspects, vous vous en munirez afin de vérifier ce qui approche grâce au reflet, surtout sans vous retourner vers la source du bruit avant d'être certain que ce n'est pas un danger. Vous utiliserez ces miroirs… pour vous protéger.

« Vos préfets passeront vous apporter ces miroirs ce soir dans vos dortoirs. Ne vous déplacez sous aucun prétexte sans. Merci de votre attention à tous. »

Dès que la directrice adjointe fut rassise, les murmures commencèrent un peu partout.

Harry et Hermione étaient satisfaits. Il semblait que les choses bougeaient enfin.

Mais Harry était convaincu qu'il fallait arrêter le coupable avant qu'il ne recommence, sinon les lits de l'infirmerie continueraient de se remplir.

Draco était content également. Il savait bien qu'en en parlant à son parrain au lieu du professeur McGonagall ils seraient écoutés.