(La chambre des secrets) L'affrontement


La baguette du professeur vola dans la main de Draco, tendis que la puissance du sort de Harry projetait leur ennemi contre le mur.

Le sortilège d'amnésie n'avait pas pu être lancé.

Mais la collision entre Lockhart et le mur provoqua un éboulement.

« Draco, cours ! » cria Harry dès qu'il remarqua la réaction de la paroi et du plafond. Lui-même attrapa son meilleur ami par le poignet et commença à s'éloigner en courant.

Neville trébucha, et les deux Gryffondor se jetèrent au sol, se protégeant le crâne avec leurs bras, pour l'utilité que cela aurait si un rocher leur tombait dessus.

Il ne fallut pas longtemps avant qu'ils ne sursautent en entendant le Serpentard se jeter près d'eux. Draco préféra se tourner sur le dos, et pointa sa baguette vers le haut pour les protéger avec un bouclier.

Lorsque la catastrophe fut terminée, Draco abaissa son bras et souffla un coup. Harry fut le premier à se redresser, et observa la montagne de pierre qui les séparait de Lockhart.

« Vous croyez qu'il est vivant ? »

« Quelle importance ? » râla Draco, les yeux fermés, toujours allongé au sol.

Neville se retourna sur le dos à son tour et observa le plafond, blanc de peur. Il avait besoin de se calmer après cette double frayeur. D'abord, un professeur avait voulu leur faire perdre tous leurs souvenirs, et avait même commencé le sort contre Harry, et ensuite il y avait eu cet éboulement.

« Maintenant, nous devrions avoir été repérés. »

Harry tourna la tête vers son meilleur ami, l'air innocemment surpris par la réflexion. « Pas forcément. »

Draco s'assit. « Alors que fait-on à présent ? »

« On continue d'avancer bien sûr ! » répondit Harry en se mettant debout.

Leurs vêtements étaient décidément très sales à présent. S'ils ne l'étaient pas déjà avant, ils étaient maintenant recouverts, du bas de leur pantalon jusque dans leurs cheveux, de la poussière due à l'effondrement.

Harry haussa un sourcil vers le blond. « Tes cheveux sont sales. »

« Quoi ?! » Le Serpentard bondit sur ses pieds, et frotta ses cheveux comme s'il pourrait les voir s'il le faisait assez.

Neville se releva péniblement, avec l'aide de Harry qui lui tendit la main. « Non, ils sont miraculeusement intacts. », informa-t-il doucement.

Draco fusilla du regard Harry. « Ce n'était pas drôle. »

Le Gryffondor rit. « Ta réaction était tout bonnement incroyable, si, c'était drôle ! »

« Je croyais que tu voulais te dépêcher pour sauver la fille Weasley ? »

Les trois garçons se mirent en route, pendant que Draco continuait. « Je ne comprends pas ton intérêt pour elle. C'est vrai, elle était devenue tellement fade au cours de l'année. Au début, elle m'envoyait toujours des regards assassins, et puis elle a commencé à toujours vous regarder, et elle est tombée malade… mais qui est malade la moitié de l'année ? Elle était tout le temps… »

« Draco, tais-toi. »

Ils faisaient à présent face à une porte décorée de serpents, même si ce n'était pas la raison pour laquelle Harry avait demandé au garçon de se taire, ce fut plus certainement la raison pour laquelle le Serpentard accepta.

Neville tourna un regard vers le blond. « Il ne s'agit pas de savoir comment est la personne à sauver. Il s'agit de protéger une vie, quelconque. »

Draco hocha la tête, sans quitter des yeux la porte circulaire. Il n'avait pas dit qu'il ne comprenait pas l'intérêt de la sauver, mais il n'était plus d'humeur à commenter. Derrière cette porte, ils se rapprocheraient certainement du basilic.

Harry eut un sourire narquois en jetant un coup d'œil au garçon blême. « Il est toujours temps de faire marche arrière pour toi. »

« Et vous laisser ici tous les deux ? De toute façon, l'issue est bloquée, même si je ne vois pas comment nous serions ressortis par là. Dans tous les cas… n'y a-t-il pas une vie à sauver ? »

Harry se moqua. « Un Malfoy sauvant une Weasley, ça va passer dans le journal. »

« Tais-toi, notre temps est précieux. »

Neville entreprit de faire ouvrir cette porte, sans quoi les deux autres allaient continuer leur joute verbale pendant que Ginny mourait de l'autre côté. « śa gassssa »

Les trois garçons restèrent contemplatifs devant le mécanisme magique qui faisait se recourber chaque serpent de la porte pendant qu'un autre leur passait à côté et que la porte se déverrouillait, puis s'ouvrit sans qu'ils y touchent.

« Bon eh bien, allons-y. », fit Harry, prenant les devants.

Neville et Draco échangèrent un regard pendant que l'autre passait. Draco décida ensuite de passer en premier, peu enclin à l'idée que la porte se referme derrière Neville et le laisse seul s'il passait en dernier.

La porte ouvrait sur un tunnel très court, suivi d'une échelle de quelques barreaux, permettant de poser les pieds sur le sol de la Chambre.

L'endroit était immense et splendide.

Mais Harry ne s'attarda que peu de temps à le contempler. Au bout du chemin, un corps était allongé au sol. Un petit corps frêle d'une étudiante de première année aux cheveux de feu.

« Ginny… » Harry se mit à courir vers la fille, suivi par ses deux amis.

Draco aurait aimé observer tous les détails de la pièce, mais il devait admettre qu'il y avait sans doute d'autre priorité.

Harry laissa tomber sa baguette, puis se jeta à genoux à côté de la fille. Il se mit à supplier la fille de se réveiller et de ne pas être morte.

Draco aurait pu vouloir lui faire la remarque que sa réaction était absurde, mais le sérieux de leur situation le fit terre, alors qu'il restait sur ses gardes, sa baguette toujours serrée dans sa main et tenue contre sa poitrine. Il observait les alentours, peut envieux que l'ennemi qui avait emmené la fille ici ne les attaque dans leur dos.

Neville était de l'autre côté de Harry, et regardait la fille avec tristesse et inquiétude.

Draco fut le premier à le voir, puisqu'il sortit de l'ombre du côté qu'il observait. Il était alors bien content de surveiller les alentours, sinon l'individu aurait été dans son dos.

La voix douce d'un jeune homme interrompit calmement la panique de Harry. « Elle ne se réveillera pas. »

Draco pointa sa baguette immédiatement vers le jeune homme qui s'approchait d'eux.

Le garçon était habillé comme un étudiant, mais l'uniforme comportait quelques différences, avec notamment le blason de Poudlard au lieu de celui de sa maison sur sa cape, ainsi qu'un emblème de préfet différent de celui de leur époque. Il ressemblait aussi à quelqu'un de plus âgé, probablement de sixième ou septième année.

Harry avait relevé la tête, ainsi que Neville, pour observer l'arrivant. « Tom… Tom Jedusor… »

Draco fronça les sourcils en entendant le nom. Il n'avait pas confiance.

Neville non plus n'aimait pas l'idée de le savoir là. C'était celui à qui appartenait le journal, qui était au sol à côté de Ginny, et c'était celui qui avait accusé à tort Hagrid.

« Pourquoi elle ne se réveillera pas ? », questionna-t-il.

Harry se sentit vaciller. « Elle n'est pas… » Les mots moururent dans sa gorge. Il ne pouvait pas imaginer être arrivé trop tard. S'il n'avait pas voulu s'encombrer de Lockhart, s'il ne s'était pas encore chamaillé avec Draco…

« Elle est vivante. Mais, tout juste. »

« N'avance pas. », intima Draco. Le jeune homme lui lança à peine un regard et l'ignora. Draco détesta cette désinvolture tranquille. Il était un Malfoy, l'autre devrait le respecter ! Il serra son emprise sur sa baguette.

« Vous n'êtes pas un fantôme. », signifia Neville. « Et vous n'êtes clairement pas dans votre époque, alors qu'êtes-vous ? »

« Et que fais-tu ici ? Comment es-tu venu ? » compléta Draco, toujours menaçant.

Tom contourna le jeune Serpentard pour se placer derrière Harry, et regarda posément Neville. « Je suis un souvenir, enfermé dans un journal pendant 50 ans. »

Harry se retourna vers Ginny. « Il faut nous aider, Tom ! Sa main est glacée ! »

Le jeune homme ramassa la baguette de Harry.

« Lâche ça ! » cria Draco.

Harry se retourna. Voyant sa baguette tranquillement dans les mains de Tom, il se releva. « Rendez-moi ma baguette, Tom. »

« Tu n'en as pas besoin. »

« Bien sûr que si ! » Il désigna Ginny, allongée à présent dans son dos. « Il faut la sortir de là, l'amener au professeur Snape ! »

Pendant que Tom répondait, Neville sortait lentement sa baguette et la serrait dans ses deux mains, nerveux. « Je ne peux pas faire ça. Vois-tu, plus la pauvre Ginny s'affaiblit, plus je deviens fort. »

« C'était toi… tout ça, c'était toi… La première fois aussi. »

« Tu savais que Hagrid était innocent ! » s'emporta Neville, dans un rare moment d'adrénaline, accusateur.

Draco ne pouvait s'empêcher d'apprécier la manœuvre Serpentard. « Non loin de moi l'idée de le défendre, mais il faut admettre que Hagrid faisait un excellent candidat pour détourner les soupçons… des idiots. »

Sa remarque lui valut un regard plus appréciateur de Tom, et un regard noir de Harry. « Ce n'est pas le moment, Draco ! Il y a un basilic ! »

La voix calme de Tom les coupa. « Il ne viendra que si on l'appelle. »

Les trois garçons dont les visages devenaient plus blancs tournèrent chacun leur attention sur leur aîné.

Neville reprit. Il aurait été fier de l'absence de tremblement dans sa voix si la situation n'avait pas été aussi grave. « Comment avez-vous fait pour ouvrir la Chambre cette fois ? »

Les garçons savaient qu'ils devraient se dépêcher de trouver le moyen de partir avec Ginny, mais tant qu'aucun n'avait d'idée, ils pouvaient tenter d'assouvir leurs curiosités, tout en occupant leur adversaire qui restait pacifique, bien que d'un calme intimidant.

« C'est Ginny Weasley qui a ouvert la Chambre des Secrets. C'est Ginny qui a lâché le basilic sur les Sang-de-Bourbe et sur la chatte, Ginny qui a écrit les messages menaçants sur les murs. »

« Ça n'a aucun sens ! » opposa Draco.

« Pourquoi ferait-elle ça, comment ? » questionna Harry.

Neville secoua la tête de droite à gauche. « Nous savons que c'est toi. »

Tom sourit subrepticement à Neville, avant de regarder Harry dans les yeux. « Parce que je lui ai dit de le faire. Vous verrez tous les trois que je peux être très… persuasif. »

« Pas assez pour que l'on vous croie, jusqu'à présent. », rétorqua le Gryffondor qui semblait avoir l'intérêt de l'ancien préfet.

« Mais elle ne savait pas ce qu'elle faisait. Elle était, disons, dans un état second. Et puis, le pouvoir du journal a commencé à l'effrayer, elle a cherché à s'en débarrasser dans les toilettes des filles. Et là, qui le trouve ? Toi, Harry. »

Lorsque Tom avait évoqué le journal, Draco s'était approché de l'objet au sol, en contournant Ginny pour se placer aux côtés de Neville. Il ramassa la relique. « Ça ? Ce vieux cahier vierge ? À quel point est-il magique ? Quelle est sa magie ? »

Harry fronça les sourcils à la réflexion de son ami. « Comment ton souvenir peut-il y avoir été enfermé ? »

Tom tourna son attention vers le journal dans les mains du jeune Sang-Pur. Mais bien qu'il fixait ce qui lui appartenait, il continuait de s'adresser à Harry. Cependant, il ne semblait pas enclin à leur livrer cette information, du moins pas encore.

« Et tu as été assez idiot pour t'en servir. Toi, toujours l'ombre de Neville. Celui par qui je pourrais l'influencer. » Les yeux de Tom se levèrent du journal pour rencontrer le regard de Neville. « La personne que j'avais le plus envie de connaître. »

Draco tourna la tête vers son ami, ne comprenant pas où cela menait.

Harry, toujours défenseur de son meilleur ami, rebondit sur l'annonce. « Et pourquoi vouliez-vous le connaître ? »

« Je savais qu'il fallait que je lui parle. J'ai donc décidé de gagner ta confiance, en te montrant ma capture de ce gros balourd de Hagrid, afin que tu le pousses à me rencontrer. »

Neville s'exclama. « Hagrid est notre ami ! Il a plus ma confiance que n'importe qui. »

Draco ricana, tentant de susciter la dérision de leur aîné. « Si tu voulais tant le connaître, il fallait faire plus d'efforts… ne pas montrer la seule chose qui le repousserait autant. »

Harry n'en revenait pas à quel point il pouvait détester le beau et passionnant jeune homme qui leur faisait face. « Comment avez-vous pu les convaincre de sa culpabilité ? »

Tom détacha son attention de Neville pour la reporter sur Harry. Il était méprisant à présent. « C'était ma parole contre la sienne. Seul Dumbledore semblait le croire innocent. »

Harry sourit. « Je paris que Dumbledore avait vu clair dans votre jeu. »

« J'ai été l'objet d'une surveillance un peu énervante après cela. » L'agacement se reflétait dans sa manière de parler. « Il aurait été imprudent que j'ouvre à nouveau la Chambre pendant que j'étais à l'école. J'ai donc laissé derrière moi un journal qui conserverait dans ses pages celui que j'étais à 16 ans, pour qu'un jour, je puisse amener quelqu'un d'autre à achever la noble tâche de Salazar Serpentard. »

« Vous n'avez rien achevé du tout. Le professeur Snape produira le philtre de Mandragores, et tous ceux qui ont été pétrifiés reviendront à la vie. »

Draco se moqua hautainement. « Et il n'y aura pas eu un seul mort. »

« Plus que quelques heures, et ce sera terminé. », ajouta Neville.

Tom leur sourit comme s'ils étaient des enfants pleins de naïveté touchante et qu'il était du genre à en profiter. « Je ne vous l'ai pas dit ? Tuer des Sang-de-Bourbe ne m'intéresse plus à présent. Depuis quelques mois, ma nouvelle cible… » Il tourna à nouveau ses yeux vers Neville. « … c'est toi. »

« Moi ?! » s'étonna Neville, peu rassuré.

Draco serra son emprise à la fois sur sa baguette et sur le journal de Tom.

Harry regarda vers ses deux amis, légèrement perturbé, puis il se retourna vers Tom et s'exclama. « C'est un Sang-Pur ! C'est un changement assez radical. Et Neville ne ferait pas de mal à une mouche ! »

« Comment se fait-il qu'un bébé dépourvu de talents magiques ait pu vaincre le plus grand sorcier de tous les temps ? » En parlant, Tom s'approchait de Neville, la baguette de Harry toujours en main, mais plus menaçant alors qu'il la pointait vers le garçon en lui soulevant une mèche de cheveux pour bien voir l'éclair. « Comment as-tu pu t'en tirer avec une simple cicatrice, alors que les pouvoirs de Voldemort ont été détruits ! »

Draco était plus blanc que jamais, et sa main tenant le journal tremblait alors qu'il baissait les bras, et serrait le poing qui tenait sa baguette à s'en faire blanchir les phalanges.

Par réflexe, Neville attrapa la cape de Draco afin de se rassurer.

Harry regardait, impuissant, sans baguette. Il avait une bonne idée de ce qui pouvait énerver à ce point le descendant de Serpentard, mais il avait besoin de l'entendre de vive voix. « Pourquoi ça vous intéresse tellement ? Voldemort a vécu après vous. »

Harry avait bien insisté sur le nom que tant de sorciers craignaient de prononcer. Il voulait montrer à ce jeune homme d'il y a 50 ans qu'il ne le craindrait jamais, et qu'il continuerait à l'affronter même s'il s'avérait que Voldemort était celui qui se tenait devant eux.

Cela sembla marquer l'intérêt du préfet, qui se retourna d'un air bien plus calme. Sa voix était à nouveau douce et envoûtante. Il avait une manière de prononcer et d'appuyer sur ces mots qui attirait l'attention et suspendait les gens à ses lèvres. « Voldemort est mon passé, mon présent, et mon avenir. »

Ce jeune homme était bien plus captivant à écouter que le vieux visage désincarné à l'arrière du crâne pathétique de Quirrell que Draco avait aimé à tourner en ridicule.

Tom leur tourna le dos pour écrire son nom dans l'air. Tom Elvis Jedusor. Et d'un mouvement de baguette, il fit tourner les lettres. Je suis Voldemort.

Harry ne put s'empêcher de sourire. Il le savait déjà, même s'il n'avait précédé l'annonce que de quelques minutes. « Voldemort est l'héritier de Serpentard, pourquoi personne ne l'a compris avant ? »

Neville ne comprenait pas comment cela avait pu échapper à tant de monde. « Pourquoi vous ont-ils cru ? Pourquoi vous ont-ils laissé votre médaille et n'ont-ils pas changé l'histoire, rétabli les droits et la réputation de Hagrid, après avoir appris que vous étiez Voldemort ? »

Tom regarda Neville avec plein de haine. « Tu crois vraiment que j'allais garder le nom que mon moldu de père m'avait transmis ? Non, je me suis forgé un nouveau nom, un nom que tout le monde craindrait de prononcer lorsque je serais devenu le plus grand sorcier de tous les temps ! »

« Albus Dumbledore est le plus grand sorcier de notre époque. », répondit calmement le garçon marqué par son ennemi.

Derrière lui, Harry et Draco s'étouffaient audiblement comme pour signifier un désaccord. Les deux garçons pensaient qu'un autre était supérieur au directeur. Ils avaient confiance en un autre sorcier davantage qu'en Dumbledore.

Pour commencer, Draco n'appréciait même pas le vieux fou que son père avait tant décrié, et qui préférait tellement les Gryffondor qu'il avait tenté de le rabaisser en fin de première année. Il ne l'aimait déjà pas avant cet événement, et le fait n'était pas en la faveur du sorcier aux robes clinquantes.

Harry quant à lui, était plutôt neutre vis-à-vis du directeur. Il n'oubliait pas que le prétendu grand sorcier n'avait jamais aidé, du moins de son point de vue. Il pouvait respecter Dumbledore, il ne l'appréciait pas particulièrement. Surtout, il arrivait à son beau-père de se méfier du vieil homme, alors Harry voulait toujours rester sur ses gardes, même si par ailleurs le maître des potions voulait assurer que Dumbledore était toujours du bon côté.

Harry, tout comme Draco, préférait admirer la grandeur du chef Serpentard actuel.

Si la question était posée à Draco, il ne saurait pas choisir entre son père et son parrain qui il respectait le plus. Mais à cet instant, il ne pouvait que penser que Severus était un sorcier plus puissant que Dumbledore.

Si la question était posée à Harry, entre n'importe quel sorcier, Harry choisirait le professeur Snape. C'était le héros de sa mère, et le sien aussi. Il n'adorait personne davantage. Il savait cependant qu'il n'avait pas intérêt à le signifier au maître des potions, même en privé. L'homme ne le tolérerait pas.

Neville et Tom parurent légèrement distraits par les réactions identiques et simultanées des deux autres garçons.

Remarquant les rapides coups d'œil qui leur fut jeté, Draco se racla la gorge, comme pour indiquer qu'il avait juste la gorge encombrée et n'avait rien à dire. En revanche, Harry lança un regard d'excuse à Neville, tout en expliquant en un mot, rapidement et à voix basse mais assurée. « Snape. »

Neville reporta immédiatement son attention sur Tom. Il avait cependant conscience qu'il pâlissait, mais espérait bien que ce ne serait pas visible. Il ne voulait pas penser au professeur. Et il savait que Dumbledore était plus puissant que le maître des potions, même si ce dernier était excellent. Peut-être que dans 50 ans, Snape serait plus grand que Dumbledore, mais ce n'était actuellement pas le cas.

« Dumbledore est le plus grand sorcier du monde. », répéta-t-il.

Tom s'énerva. « Dumbledore a été chassé de ce château par mon simple souvenir. »

« Il sera toujours présent tant qu'il y aura quelqu'un pour y croire et quelqu'un à défendre. Dumbledore n'abandonnera jamais ses élèves, même si d'autres veulent le chasser. Il sera toujours là, et il n'aura jamais besoin de magie pour qu'on se souvienne de lui. »

Devant le silence de Tom, Harry s'avança pour se placer auprès de son meilleur ami. « Il suffit de savoir où chercher, et de demander. Son aide viendra, parce qu'il veille toujours sur nous. »

Harry ne croyait pas vraiment la fin de ses paroles. C'était venu comme ça, mais juste après il se souvenait que celui qui venait toujours les aider était Snape, et non Dumbledore. Mais il avait confiance dans le jugement de Neville. Et Neville avait une très grande confiance en Dumbledore.

Sans doute était-ce car Neville avait été éduqué avec Hagrid, et avait bien connu le directeur dans son enfance, alors que Harry en avait juste entendu parler et s'était davantage rapproché de l'homme qui animait toujours l'âme de vie de Lily par sa présence.

Le cri majestueux d'un oiseau le sortit de ses pensées. Tous tournèrent le regard vers l'endroit d'où était venu le chant.

« Fumseck ! » s'écria Neville, tout content, dès qu'il vit le phénix voler vers eux.

Draco était perturbé par cette arrivée impromptue. Mais il remarqua un détail alors que la créature s'approchait d'eux. « Il tient quelque chose… »

Harry plissa des yeux, puis les ouvrit en grand. « C'est… »

Fumseck lâcha sa cargaison dans les mains de Neville, puis fit demi-tour. Plus personne ne faisait attention au familier du directeur. Les quatre adolescents — même si l'un d'eux était un adolescent d'il y a 50 ans — observaient ce que l'oiseau avait apporté.

Draco n'en revenait pas. « C'est vraiment… »

Neville déplia l'objet, qui s'avéra alors en effet bien reconnaissable.

Tom se moqua. « Alors c'est cela que Dumbledore envoie à son grand défenseur. Un oiseau chanteur et un vieux chapeau. »

Draco s'exclama, au bord de la panique et de l'énervement. « Le Choixpeau ?! Il t'envoie le Choixpeau ?! Ce vieux fou est pire que tout ce que j'avais imaginé ! Mais pourquoi as-tu même pris la peine de le défendre ne serait-ce que 5 minutes ! »

Tom s'adressa alors au jeune Serpentard. « Tu as le choix, Draco. Soit tu reste avec eux, et tu mourras. Soit tu me rejoins, et je te montrerais comment accomplir de grandes choses. Je peux te donner du pouvoir, je peux t'enseigner. »

Harry tourna un regard violent vers le sorcier noir. « Il ne viendra jamais avec vous ! »

Tom sourit, sûr de lui. « C'est ce que nous verrons. »

Il se détourna, et sembla s'adresser à la statue représentant Salazar pendant que Neville retournait le Choixpeau dans ses mains. Neville savait que si Fumseck lui avait donné le Choixpeau, il en aurait l'utilité. Le Choixpeau pourrait l'aider ou le protéger d'une manière ou d'une autre. À moins qu'il ne lui donne une arme… Dès l'instant où Neville entendit la voix, il se figea.

« Parle-moi, Serpentard, le plus grand des quatre fondateurs »