(La chambre des secrets) La liberté de Dobby
Les trois garçons étaient dans le bureau du directeur, face à Dumbledore.
Ils avaient raconté tout ce qu'ils savaient : la découverte de l'enlèvement de Ginny, les aveux de Lockhart, leur ouverture de la Chambre, la tentative du professeur de les faire oublier, l'éboulement, le souvenir de Tom Jedusor, le combat héroïque de Neville contre le basilic, et la destruction du journal.
Ils avaient rapporté le Choixpeau, l'épée et le journal toujours embroché par le croc du basilic. Ils étaient sortis grâce à l'aide de Fumseck par là où l'oiseau était venu, et avait décidé de laisser aux soins des professeurs d'aller chercher Lockhart. Ils avaient l'espoir que l'écrivain finirait à Azkaban pour ses actions.
Ce serait leurs paroles contre la sienne, mais ils savaient qu'ils auraient le soutien de tous les professeurs de l'école pour appuyer leurs propos, et un bon nombre de deuxièmes années étaient prêtes à attester du ridicule de leur enseignant face aux lutins de Cornouailles et surtout face à Snape.
Ils pourraient toujours négocier pour présenter leurs souvenirs des aveux de l'ignoble personnage, avec l'aide de personnes compétentes pour extraire ce qu'il fallait. Draco et Harry s'étaient même portés volontaires pour témoigner au tribunal sous véritaserum.
Mais le directeur voulait leur parler de la Chambre.
Ginny était à l'infirmerie, avec ordre de se reposer. Madame Pomfresh voulait aussi voir les garçons, même s'ils se sentaient parfaitement bien et que deux blessures avaient été soignées par un phénix.
Cependant, les adolescents n'étaient pas pressés d'être confrontés à la praticienne, et Dumbledore était prêt à les aider à échapper à toutes confrontations avec elle ou avec Snape.
« Vous êtes conscients qu'au cours de ces dernières heures, vous avez enfreint une bonne douzaine de règlements ? »
Neville était au centre, Draco à sa droite et Harry à sa gauche.
« Oui, monsieur. », firent les trois enfants.
Neville était contrit, Draco était agacé — surtout par le fait d'être en présence d'un homme que son père lui avait appris à mépriser — et Harry répondait à l'automatique.
Dumbledore pencha la tête pour les regarder par-dessus ses lunettes. Particulièrement pour faire réagir Harry et Draco. « Et que j'ai suffisamment de preuve pour vous faire renvoyer ? »
Cette fois, Harry était peiné, et Draco inquiet dans leurs réponses.
« Oui, monsieur. »
Neville tentait de ne pas s'amuser des réactions de ses amis. Il savait que le directeur ne les renverrait pas pour ça.
Dumbledore laissa passer un petit moment de silence afin que les deux autres garçons prennent conscience de leurs actes.
Enfin, il sourit. « Cependant, je pense qu'il serait juste que vous receviez une récompense pour service rendu à l'école. »
Draco écarquilla les yeux. Harry fit de même, mais en rajoutant un saut de surprise sur place. Neville était éberlué, ne s'attendant pas à cela pour autant.
« Non ? » demanda le directeur avec amusement, comme s'il cherchait une confirmation. Cela fit réagir les enfants.
« Merci, monsieur ! »
Dumbledore sortit une enveloppe. « Cela étant réglé, je pense que vous serez content de faire parvenir ceci à la prison d'Azkaban. Notre ami Hagrid attend une libération, vous ne croyez pas ? »
Neville prit l'enveloppe. « Oui ! Nous irons le plus tôt possible ! Hedwige pourra ? » Il regardait son meilleur ami pour confirmation.
« Assurément. », attesta Harry.
« Y a-t-il autre chose ? » questionna le directeur.
Draco fronça les sourcils, ne voyant pas bien pourquoi l'homme de pouvoir leur demanderait ça. C'était à lui de le décider. Le garçon en profita. « Oui, comment cette épée est sortie du Choixpeau ! Y a-t-il même la place ? Par quel… »
« Par magie. », déclara le directeur avec un regard appuyé. Le garçon serra les lèvres. Le vieil homme souleva l'épée dont la lame était encore pleine de sang, et la tendit à Neville. « Veux-tu lire ce qui est gravé sur la lame ? »
« Godric Gryffondor. »
« Précisément. L'épée et le Choixpeau ont tous les deux appartenu à Gryffondor, et sont donc liés l'un à l'autre. Mais seul un véritable Gryffondor pourrait être capable de tirer l'épée du Choixpeau. Je vois que quelque chose te tracasse, Neville. Veux-tu m'en parler ? »
Le garçon regarda tour à tour Draco puis Harry. Il resta un petit temps à observer son meilleur ami qui lui rendait une expression sereine mais interrogatrice.
Oui, il était en effet soucieux, et n'avait aucun problème à en parler devant les deux garçons qui avaient risquer leurs vies plusieurs fois au cours des deux dernières années, dont deux fois au moins face à Voldemort.
« Oui… Pourquoi puis-je parler Fourchelangue. » Il allait droit au but. Il s'était posé cette question la moitié de l'année.
« Parce que Voldemort parle Fourchelangue. »
Harry n'en croyait pas ses oreilles. « Quoi ? »
À sa tête, Draco n'en revenait pas non plus, mais il préférait parler le moins possible devant le directeur.
« À moins que je ne me trompe, Voldemort a transmis une partie de ses pouvoirs à Neville le jour où il lui a fait cette cicatrice. »
« Comment ? Pourquoi ? » Neville s'inquiétait fortement à présent. Ce n'était pas bon, pas bon du tout.
Harry chercha lui-même la réponse. « Comme pour le journal ? »
Draco oublia un instant la présence du directeur. « Ça n'aurait aucun sens, Harry. Et ça n'aurait clairement pas été volontaire, alors qu'il est évident que ça l'était pour le journal. »
Dumbledore souriait mystérieusement en observant les gesticulations des garçons pour comprendre.
Neville reposa l'épée. « Je pense que nous en parlerons une autre fois. »
À cet instant, la porte de la salle s'ouvrit, et les sorciers tournèrent le regard. Draco pâlit. Son père ne pouvait pas venir à un plus mauvais moment ; il fallait qu'il soit là en même temps que lui. Harry posa ses yeux sur Dobby, qui accompagnait son maître. Il était toujours en colère contre l'elfe de maison.
Alors que Lucius s'avança, les garçons s'écartèrent sur les côtés. L'homme aristocratique lança un bref regard froid sur chacun d'entre eux avant de se concentrer sur le directeur. Il était très visiblement en colère contre l'homme plus âgé. « Ainsi, vous êtes revenus. »
« Lorsque le conseil d'administration a appris que la fille d'Arthur Weasley avait été emmenée dans la Chambre, ils ont jugé bon de me faire revenir. »
« C'est ridicule. »
« Curieusement, ils ont eu l'impression que vous maudiriez leurs familles s'ils refusaient de signer. »
« Comment osez-vous ? » Lucius était clairement menaçant.
« Je vous demande pardon ? » répondit le directeur calmement, comme pour rappeler implicitement au jeune sorcier qui était le plus puissant.
« Mon intérêt a toujours été et sera toujours la bonne marche de cette école et le bien être de ses élèves. » En disant cela, Lucius tourna un regard vers Harry et Neville qui étaient du même côté. Il fit une pause avant de changer en partie de sujet. « Le coupable a été identifié, je présume ? »
« Oh, oui. »
Lucius reporta son attention sur le directeur, qui lui-même jeta un coup d'œil vers Neville avant de regarder le sorcier adulte. « Alors ? Qui est-ce ? »
Dumbledore prit une respiration profonde pour prendre son temps avant de répondre. « Voldemort. »
Lucius parut déstabilisé. « Ah. »
Harry était plus que satisfait de cette réaction inattendue de la part de cet homme. Il avait presque l'impression que Malfoy cachait quelque chose, mais il savait que c'était le cas.
Dumbledore poursuivit. « Seulement, cette fois il a opté pour une approche différente… il a choisi d'agir par le biais de quelqu'un au moyen de ceci. »
Le directeur prit le journal orné d'un croc de basilique pour le présenter clairement à père de Draco.
« Je vois. »
Harry était certain cette fois que l'homme politique avait quelque chose à se reprocher ; il semblait transpirer et ne pas être rassuré avec la direction que prenait le sujet.
Dobby, placé habilement juste à côté de Neville, tira sur sa manche pour attirer son attention, puis désigna d'un mouvement de tête son maître.
Neville regarda l'un et l'autre sans comprendre. Harry avait également suivi le mouvement et fronça les sourcils, réfléchissant. Il savait ce que cela voulait dire. Et il se souvenait de l'interaction entre Malfoy et Weasley à la librairie.
Lucius Malfoy arrivait, se présentait, se moquait… il avait même pris un livre du chaudron de Ginny pour se moquer de son état, et puis…
Harry réalisa. Il avait pris un livre. Il en avait rendu deux. À Ginny.
Dumbledore n'avait pas arrêté de parler pendant que Harry réfléchissait. « Fort heureusement, ces jeunes garçons étaient là pour l'arrêter. Vous pouvez être fier de votre fils. »
Draco déglutit alors que l'attention de son père était tournée vers lui.
« Espérons que d'autres vieilles affaires d'écoles de Voldemort ne tomberont pas à nouveau entre des mains innocentes. Les conséquences pour la personne responsable seraient terribles. »
« Eh bien, espérons… » Lucius tourna la tête vers les deux Gryffondors, au grand soulagement de Draco. « … que monsieur Longbottom et son ami seront encore là pour sauver la mise. »
Harry lui rendit un regard sérieux et sombre. « Ne vous inquiétez pas, monsieur, nous serons là. »
Lucius se retourna vers le directeur et le salua froidement pour partir. « Dumbledore. »
Dumbledore hocha la tête en signe de salue, et le jeune sorcier se détourna. « Viens, Dobby, nous partons. »
L'homme alla vers la sortie en poussant et frappant l'elfe de sa cane serpent. À l'instant où il posa sa main sur la poignée, Draco fit un pas en avant.
« Père ! Euh, pouvez-vous m'attendre cinq minutes, s'il vous plaît ? J'ai… j'ai quelque chose à… vous dire, mais il faut d'abord que le directeur me laisse sortir. »
« Cinq minutes, pas plus. »
L'homme sortit.
Immédiatement, Draco se tourna vers le directeur qui l'observait avec curiosité. Le vieil homme parla avant l'élève. « Oui, Draco, qu'y a-t-il ? »
« Euh, je… »
« Faites comme si je n'étais pas là. », lui proposa le directeur en se levant, puis en faisant mine d'être fortement intéressé par les livres dans ses étagères, loin des garçons.
Draco s'approcha de ses deux amis.
« J'aimerais libérer Dobby… »
« Quoi ?! » s'étrangla Harry.
Mais Neville était plutôt d'accord. « Tu as vu comment le père de Draco le traite ? »
« Tu te souviens ce qu'il nous a fait ? »
« Il ne cherchait qu'à nous aider. »
« Il n'aura plus de raison de le faire s'il n'est plus près de mon père pour savoir ce genre de choses à l'avance. », argumenta Draco.
« Alors ne le libérons pas ! » rétorqua Harry. S'il devait faire une chose avec cet elfe, ce serait de l'étriper pour avoir manqué de faire tuer son meilleur ami.
« Harry, quoi qu'il est fait, il ne mérite pas d'être maltraité comme ça… », plaida Neville.
Draco et Neville se liguèrent contre Harry pour tenter de le convaincre. Après deux minutes, le Gryffondor têtu céda à la compassion de Neville et aux belles paroles de Draco.
Même s'il ressentait de la colère pour l'elfe, et n'était en conséquence pas motivé du tout pour aider, il accepta de participer à l'élaboration d'un plan.
« Il faudrait que mon père lui donne un vêtement. », expliqua le Serpentard.
« Et comment peut-on faire ça ? » Neville se demandait si la tâche qu'ils venaient de se fixer n'était pas déjà perdue.
« Nous pourrions glisser un vêtement dans un objet qui passerait dans les mains de mon père avant qu'il ne le donne à Dobby, sans qu'il puisse réaliser que l'objet contient le vêtement. … Harry, ça te tuerait de nous aider ? »
Harry était adossé à un mur, bras croisés, contrarié. « T'as besoin de moins pour utiliser ton cerveau ? "Oncle Sev" serait déçu. Je vous soutiendrais, qu'importe ce que vous faites, mais je n'ai pas envie de réfléchir sur le sujet. »
Draco était agacé. Il voulait lui rétorquer une phrase bien sentie sur son absence de motivation pour réfléchir, mais n'avait pas envie de prendre de risque de détruire les derniers atomes d'acceptation que le Gryffondor avait su trouver pour aider l'elfe qu'il détestait.
Neville se pencha pour enlever sa chaussure. « Je peux donner une de mes chaussettes. C'est discret. Mais encore faut-il avoir un contenant. »
Harry était énervé, agacé, irrité, et tant d'autres choses tout autant que peu volontaire, mais il n'appréciait pas non plus d'assister, même de loin, à une discussion qui n'allait nulle part alors qu'il avait lui-même une solution. Les énigmes étaient faites pour être résolues, et pour montrer la capacité aux autres de le faire.
« Quelque chose qu'il serait légitime de lui rendre, mais qu'il ne voudrait certainement pas tenir en main. »
Draco tourna la tête vers Harry pendant que Neville enlevait sa chaussette. Harry avait même détourné le regard pour observer la feinte du directeur. Le Serpentard considéra alors l'endroit opposé, le bureau du directeur.
Neville remettait sa chaussure et se redressa pour voir ses deux amis se tourner presque le dos, même si seules leurs têtes le faisaient. « Il reste peu de temps… tu as une idée, Draco ? », questionna-t-il prudemment.
« Harry, que penses-tu d'un objet noir ? »
« Tu vas devoir être plus précis, Draco, et je te rappelle que tu es pressé. »
Draco s'avança près du bureau, et prit le journal pour enlever le croc. « Comment ce "petit journal idiot" s'est-il retrouvé entre les mains de Ginny Weasley ? »
« Je ne sais pas, tu sembles avoir une idée, aiguille-moi. »
« Comment Dobby savait-il qu'il y aurait un danger à Poudlard… »
Neville soupira. « On irait beaucoup plus vite si vous arrêtiez votre petit jeu à refuser de répondre l'un à l'autre. Harry, Draco semble avoir compris le message, tu as quelque chose à expliquer ? Ou Draco, réciproquement ? »
Les deux rivaux se retournèrent pour se faire face. Ils s'observèrent un instant, puis Draco s'avança pour récupérer la chaussette de Neville et la glisser entre les pages du journal. « Harry avait compris en premier, comment ? »
Harry accepta de répondre. « Un assemblage d'idée. Et j'avais vu ton père le glisser dans le chaudron de Ginny. »
« Et tu n'as… »
« Je ne m'en suis souvenu qu'à l'instant, quand Dobby a voulu le dire à Neville. »
Draco hocha la tête. « Un assemblage d'idées pour moi aussi. Mais sans avoir vu Dobby vous le signifier, ni avoir fait attention à ce détail lorsque mon père insultait Mione. »
« Brillante idée de le rappeler. »
« J'ai besoin de me le rappeler pour me motiver assez afin de me venger de mon père. Il a causé beaucoup trop de danger à l'école. »
Harry sourit avec narquois. « Les conséquences seront terribles. »
« Exactement. »
Le directeur s'approcha des enfants et les surprit en parlant. « Cela fait six minutes. Il est temps que je vous libère de mon bureau je crois. »
« Oui, merci directeur. », sourit Neville.
Draco ferma le livre, et Harry lui prit vigoureusement des mains.
« Qu'est-ce que tu fais ?! »
« Toi, tu vas parler à ton père. Ensuite… eh bien, c'est moi qui lui donnerais. Tu as demandé notre aide pour ne pas être le fautif à ses yeux il me semble. »
Draco sortit rapidement, suivit par ses deux amis.
Harry cachait le livre dans son dos, et resta avec Neville sur le côté pendant que Draco s'adressait à son père.
« Tu es en retard. », signifia l'homme durement avant même que son fils ne puisse ouvrit la bouche.
« Désolé, père. Le vieux fou n'a pas voulu nous lâcher avant. Une histoire où nous devrions complimenter plus souvent les Gryffondor qui sont prêts à risquer stupidement leurs vies pour se faire remarquer. Tout ça pour une Weasley en plus. »
« Que voulais-tu ? »
« Il faudrait que le monde sorcier réalise l'aspect pathétique qu'est ce qui a été notre professeur de défense contre les forces du mal de cette année. Dumbledore devrait avoir honte de nous l'avoir présenté, et il apparaîtra comme ridicule quand la population réalisera ce qu'il a choisi pour nous enseigner. Nous avons des preuves que Lockhart est un charlatan et un usurpateur, ainsi qu'un criminel pour ce qui est de l'utilisation de la mémoire d'autrui. … Mais nous ne sommes que des enfants… Lockhart a essayé de m'oublier, moi. »
« Je m'en occuperais. Si c'est tout ? »
Draco hocha la tête et son père commença à partir. Le Serpentard se plaça à côté de Neville et lança un regard entendu à ses amis. Harry acquiesça, et s'avança rapidement pour rappeler l'homme.
« Monsieur Malfoy ! Monsieur Malfoy ! »
Le Sang-Pur s'arrêta et se retourna vers le garçon.
Harry lui tendit le journal. « Vous avez oublié ça. C'est à vous. »
« Je ne vois pas de quoi vous parlez. »
« Je crois que si. Vous l'avez laissé dans le chaudron de Ginny. Si vous préférez, je peux le reprendre et présenter mon souvenir de ce moment à Dumbledore. Avec ce journal en main, la ressemblance sera frappante. »
Lucius arracha l'artefact mort des mains de l'enfant. « Vous devriez faire attention à ne pas contrarier les mauvaises personnes, Potter. Ce journal ne m'appartient pas. » Il le tendit impérieusement à son elfe.
Quand l'homme se fut détourné, Harry donna un coup de genou à l'elfe pour attirer son attention. Dobby leva ses grands yeux vers le garçon qui regardait ailleurs, une expression de mécontentement sur le visage, mais qui pointait derrière lui.
À l'arrière, Neville faisait le geste de tourner les pages. Dobby suivit le conseil.
« Le maître a donné à Dobby un vêtement… »
Lucius se retourna. « Je ne t'ai rien donné… » Il vit l'elfe sortir la chaussette du journal.
« Dobby est liiibre. »
Malfoy redressa le regard vers les garçons.
Malicieusement, Harry avait placé une innocence clairement feinte sur son visage. Plus loin, Neville cachait du mieux qu'il pouvait qu'il lui manquait une chaussette, très peu envieux de se faire accuser.
Draco s'offusqua, l'air outré. « Comment peux-tu avoir osé, Potter ! Nous faire perdre notre serviteur ! Tu me le paierais. L'année prochaine sera un enfer pour toi, tu… »
Draco se stoppa, stupéfié, lorsqu'il vit Dobby lui faire un clin d'œil.
Lucius dégaina sa baguette. « Je vais vous tuer… »
« Vous ne ferez pas de mal à Harry Potter. », décréta durement l'elfe de maison libre.
Lucius leva sa baguette. « Avada… »
Sous les yeux écarquillés des garçons, Dobby repoussa au loin l'homme.
Le Sang-Pur se releva fort mécontent et partit après une menace prononcée à l'encontre de Harry et Neville. Il avait bien vu à qui manquait la chaussette, et était parfaitement capable d'identifier le mensonge sous l'innocence de Potter. Il considérait Potter coupable et complice, et avait saisit que le garçon se contentait de se moquer de lui en tentant de se montrer innocent.
Une fois qu'il fut parti, Dobby se retourna vers les garçons. Draco était choqué de la scène à laquelle il venait d'assister. Neville le tira par la manche pour rejoindre Harry et l'elfe qui les regardait.
Harry croisa les bras, mécontent. « Voilà, tu es libre, Dobby. Tu peux me remercier maintenant, ou jamais. De préférence jamais. Je n'aime particulièrement pas quand tu essayes d'aider. »
« Même à l'instant ? » demanda Neville avec facétie.
Harry grommela. « Merci, Dobby. »
L'elfe sourit au jeune Gryffondor qui avait amené le livre. Il se tourna ensuite vers Neville. « Merci, Neville Longbottom. Dobby gardera toujours la chaussette de Neville Longbottom avec lui. »
Draco, reprenant un peu de couleurs, bien que très légèrement, émit un minuscule sourire qu'il voulait moqueur, mais qui semblait plus mal à l'aise qu'autre chose. « L'idée même devrait te perturber, Nev. Il va se coucher, se laver, s'essuyer avec. »
Dobby regarda le Serpentard avec un sourire. « Le petit maître peut tenter de se moquer de Dobby et de Neville Longbottom, mais Dobby sait que c'était une idée de Draco Malfoy. Dobby sera toujours fidèle au petit-maître. »
« Tu sais que tu es censé arrêter de m'appeler comme ça ? » interrogea rhétoriquement le garçon en croisant les bras.
« Dobby sait, mais Dobby est libre de faire comme Dobby veut. »
« Pitié… »
« Comment Dobby peut-il remercier l'ancien petit maître Draco Malfoy et ses amis ? »
Harry grimaça. « En ne t'occupant plus jamais de nos affaires. »
Neville entreprit de traduire. « Je pense que ce que Harry veut dire, c'est que nous apprécierions que tu ne cherches plus à nous sauver la vie comme ça. »
Draco simplifia. « Simplement, n'essaye plus de nous sauver la vie. » Cela lui faisait mal de demander une chose pareille, mais il se rassurait en se disant que Dobby les mettrait en danger de mort en réessayant de les sauver.
Harry conclut avec dureté. « C'est une promesse que je veux. Promets. »
Dobby sourit d'un air embarrassé, et disparut.
Le silence s'abattit un moment dans le couloir.
Il fut rompu par Draco.
« Il n'a pas promis. »
« J'avais noté. », confirma Harry.
