(Le maraudeur fugitif) L'arrangement


Draco avait fixé le nouveau professeur de défense contre les forces du mal à partir du moment où la mère d'Harry avait crié après l'homme.

Il resta d'une humeur sombre tandis qu'il l'observait se lever pour écouter le vieux fou après le départ de Lily et de son parrain, puis lorsqu'il le suivit des yeux se diriger vers la table des Gryffondor, s'arrêter au niveau des deuxièmes années, et partir avec Harry qui n'avait toujours pas l'air bien.

Harry ne semblait pas s'être vraiment remis de l'attaque des détraqueurs. Et Draco n'avait aucun mal à supposer que voir sa mère crier ne l'avait en aucun cas aidé.

Le jeune Serpentard ruminait encore après que chacun ait regagné sa salle commune. Il restait près de la cheminée alors que les différentes années commençaient à monter dans leurs dortoirs.

Il n'était pas totalement coupé du monde cependant, et entendit clairement lorsque des pas revinrent vers lui. Il sentait l'agacement monter à l'idée que la nouvelle préfète-en-chef allait trouvé un nouveau moyen de l'embêter. Malgré lui, il releva la tête dans l'intention de la renvoyer avec des mots bien sentis. Il fut surpris de trouver Nott qui l'observait avec un air de curiosité.

Son rival de Serpentard semblait avoir capté l'expression sur son visage inhospitalier et devait se demander pourquoi il l'arborait. Nott ne fit aucun commentaire dessus, et finit sa marche pour s'installer en face de son camarade. Le temps qu'il s'installe, le garçon avait repris son attitude neutre, et Draco fit de même.

Tant qu'ils ne se seraient pas arrangés l'un avec l'autre pour obtenir des bénéfices sans rien consentir de trop important à l'autre, aucun d'eux ne désirait se mettre l'autre à dos. La neutralité était donc de mise, au lieu de la froideur.

« Qu'est-ce que tu veux maintenant ? » demanda cependant Draco sans parvenir à cacher un certain agacement.

« Il est temps, tu ne crois pas ? Cela a été assez retardé, Malfoy. »

« De quoi parles-tu ? » Draco s'efforçait de se montrer indifférent.

« Ne joue pas les idiots, Malfoy, cela te va mal. Quoi que je pourrais dire que c'est une chose qui te correspond, mais je ne pense pas que tu apprécies la taquinerie. Un noble Sang-Pur d'une lignée comme la tienne doit être intelligent. Si tu ne me supportes pas, ne devrais-tu pas souhaiter raccourcir cette discussion ? Le moyen le plus sûr et le plus rapide est d'aller droit au but, pas de feindre l'ignorance. »

« Alors ne tourne pas autour du pot, et annonce clairement ce que tu attends de moi. »

« Soit. Nous avons laissé en suspens une discussion plutôt importante pour l'avenir de notre groupe de Serpentard… »

« Notre groupe ? » coupa Draco.

« Si tu voulais qu'il reste ton groupe, tu aurais dû en prendre un plus grand soin. Je ne veux honnêtement que ton bien, Malfoy. »

Draco renifla de dédain en désaccord.

« C'est vrai, Malfoy. », appuya Nott, « Je ne t'appréciais peut-être pas au début, et je trouve toujours que tu es un gosse trop gâté. Même si maintenant je suppose que tu seras davantage un adolescent condescendant et agaçant. Néanmoins, j'ai vu cette chose singulière l'année dernière, j'ai vu ce que symbolisait vraiment ce concept que j'avais toujours trouvé futile, j'ai vu pourquoi tu avais tourné le dos à Serpentard. »

« Je n'ai pas tourné le dos à Serpentard, Nott. Tu délires complètement. », rétorqua Draco avec mépris.

« Crois-tu vraiment ? Tu es certainement encore grandement attaché à notre Maison. Mais tu n'y as pas d'amis. Malfoy, j'ai vu comment tu étais après que Granger fut retrouvée pétrifiée. Tu as dû le comprendre toi aussi : les sentiments que tu as pour ce trio de Gryffondor sont indéniables. Ta place est avec eux. Pas à Gryffondor, tu es vraiment l'un des nôtres, mais ce sont eux tes véritables amis. Vous partagez une amitié qu'il serait dommage d'ignorer ou de rejeter. Tu es le mieux quand tu es avec eux. »

Draco savait que Nott avait raison. Les événements de l'an passé lui avaient permis de réaliser à quel point il avait besoin du trio. Il ne devait plus risquer de s'éloigner d'eux, pour aucune raison. Ni son ancien désir de diriger sa bande de Serpentard, ni son inclinaison à être le centre de l'attention, ni son père et ses préjugés ne devaient pouvoir entraver ses amitiés. Il devait faire ses propres choix. Et finalement, il savait qu'il choisirait le trio.

« Que proposes-tu ? »

« C'est assez simple, et je suis certain que tu as la même idée que moi. Nous ne pouvons pas laisser les Serpentard naviguer sans chef. Honnêtement, j'étais prêt à rester en solitaire et à te laisser jouer au petit chef arrogant avec nos camarades. Mais après ton "départ", j'ai tenté de me mettre, comment dire, dans ta peau, et j'y ai, en quelque sorte, un peu prit goût. Je n'ai pas encore trouvé quelque chose qui me plaise vraiment, contrairement à toi, mais je sais qu'il est dangereux de laisser un groupe sans chef, un corps sans tête. »

« Pansy est parfaitement capable de le gérer. »

« Honnêtement, Malfoy, non. Elle est pire que toi pour tous les sujets. Pour les points négatifs, elle l'est plus encore, et pour les points positifs, elle l'est moins. Je ne pourrais jamais supporter qu'elle règne sur Crabbe ou Goyle, voire même sur Zabini qui est assez horrible seul. Tu as bien vu que j'étais capable de m'occuper d'eux tous en première année. Tu en as fait les frais. »

« Veux-tu m'inciter à chercher une vengeance, Nott ? Je pourrais fort bien être tenté. Tu sais que les Serpentard savent attendre, il est encore temps pour moi de te faire payer. »

« Si tu sais ce qui est bon pour toi, tu t'abstiendras. Tout le monde s'en porterait mieux si toi et moi pouvions parvenir à un accord. Réglons cela de manière civilisée, comme les nobles familles que nous représentons. »

Draco haussa un sourcil. « Après ce qui s'est passé, je ne pense pas qu'il soit dans mon intérêt de te laisser les rênes, Nott. »

« Réfléchis-y, Malfoy, si je garde le contrôle sur les autres, s'il n'y a plus de doute sur qui est le chef, et que le chef est moi, et si nous nous entendons tous les deux pour que ce soit le cas, tu n'auras plus à craindre de… désagréables retombées. »

« Est-ce une menace, Nott ? Parce que si tel est le cas, je peux immédiatement aller avertir mon parrain. Tu peux vouloir jouer comme tu veux avec nos camarades, si les professeurs interviennent je serais celui qui sortira vainqueur. »

« Mais les professeurs ne peuvent pas surveiller tout ce qui se passe, Malfoy. Leur protection ne sera pas suffisante si une guerre venait à éclater au sein de Serpentard. Qui plus est, tu n'as l'assurance du soutien que du professeur Snape. »

« J'ai Neville, et donc Dumbledore. »

Nott sembla à court de mots. C'était la première fois que Draco le voyait dans ce cas, et il était très amusé par la tête que tirait son camarade. Il dut déployer une montagne de volonté pour ne pas rire. L'expression de Nott était tout bonnement fabuleuse et hilarante à observer.

Draco était tellement concentré sur se retenir de rire qu'il ne trouva pas le moyen de profiter de la situation, et son rival fut le premier à se ressaisir, bien que ça voix était enfin incertaine.

« Mais tu n'as aucun respect pour lui. »

L'amusement de Draco se reflétait certainement dans son ton alors qu'il répondait. « Je sais reconnaître quand même qu'il est censé être un grand sorcier. Dans tous les cas, il a de l'influence, et c'est cette influence qui compte. Sans oublier qu'il reste le directeur de l'école, donc le meilleur atout à avoir dans sa manche. Je peux le détester et le mépriser, ça ne change pas ces faits. Et Neville l'a dans sa poche. »

« Il ne serait favorable à aucun de nous que les choses montent à cet étage. Tu n'as aucun intérêt à vouloir de la domination sur ce groupe. Tout ce que cela t'apporterait serait une responsabilité, et un devoir de regarder derrière toi, de faire attention à eux, en tant que chef. Et c'est une entrave pour toi si tu veux rester avec tes amis. Tu seras bien plus libre d'être avec eux si tu n'as pas à t'occuper de nos camarades. »

« Vraiment ? Dis-moi, Nott, ne risquerais-je pas de les retourner contre moi si je les abandonne ? Ne vont-ils pas me détester ou s'en prendre à moi si je leur fais officiellement savoir que j'en ai fini avec eux et que je reste entièrement consacré à trois Gryffondor ? Même sans te compter dans l'addition, Nott, je ne peux pas me le permettre. »

« Tu pourrais, si tu me comptais dedans. »

Draco était agacé et lassé. « Et que ferais-tu ? », lâcha-t-il avec exaspération.

« Je leur ferais savoir qu'ils doivent bien se tenir et te laisseront tranquille. Et je les tiendrais aussi à l'écart de ta née-Moldue. Pansy la hait. Et tu sais comment sont Crabbe, Goyle et surtout Zabini sur ce sujet. »

« Zabini est le pire. », cracha Draco, en colère rien qu'au souvenir de l'énervement que ce garçon méprisant lui provoquait.

« Si je ne prends pas le contrôle pour les unifier, Pansy dirigera les filles et attaquera sans vergogne Granger. Et Zabini mènera Crabbe et Goyle par le bout du nez contre elle également. Si je peux rajouter mon expérience personnelle, je peux ajouter qu'il est facile de retourner Crabbe et Goyle contre toi en leur faisant savoir que tu nous as trahis. »

« L'ennui, Nott, c'est que je n'ai absolument aucune confiance en toi. Et que je te déteste. »

Nott souffla d'agacement. Il perdait rarement son flegme et son sang-froid. Le voir montrer de l'expressivité autre que calculatrice donnait envie de croire en son honnêteté.

« Oh, franchement, Malfoy, je t'ai vu au plus mal. Tu étais juste pathétique à observer le soir où Granger a été pétrifiée. Et je ne l'ai certainement pas utilisé contre toi. Je n'ai pas profité de la situation non plus. Tu veux vraiment savoir, Draco ? Ça m'a inquiété quand je t'ai vu comme ça. J'étais inquiet pour toi. Et ne me dis pas que tu me détestes, tu détestes Weasley ! Je ne suis pas lui, et je ne suis pas comme lui. »

« Les garçons ! » appela une voix féminine et mature. Les deux adolescents tournèrent la tête pour voir la jeune femme de dix-sept ans en chemise de nuit, un Lumos au bout de sa baguette. Draco grimaça. « Au lit. », insista la préfète-en-chef.

« S'il te plaît, encore cinq minutes, Dupertuis. Nous avons vraiment besoin de conclure notre petite discussion. », sourit aimablement Nott.

C'était une figure de mensonge et de manipulateur, mais Helen l'accepta en soupirant. « D'accord. Cinq minutes. Mais ne criez pas. Si vous réveillez les autres vous aurez des ennuis. »

« Et toi aussi, par la même occasion, pour ne pas avoir été capable de maintenir la discipline. », marmonna sombrement Draco.

« Draco, tu devrais prendre exemple sur ton camarade. Il sait comme obtenir ce qu'il veut lui : c'est plus facile en étant aimable et respectueux. » Sur ce, la préfète tourna les talons, et sa lumière disparut dans l'obscurité.

« Alors réglons ça vite fait. », fit Draco.

Nott acquiesça. « Laisse-moi le contrôle de Serpentard, et je te promets qu'aucun ne te causera plus d'ennuis. Soyons complices. Tu pourras être avec tes vrais amis sans contraintes. Nous avons déjà convenu d'une trêve l'année dernière, même si aucun de nous ne l'a énoncé clairement. Allons plus loin. Je tiendrais nos "camarades" à l'écart, et tu me laisseras les mener comme bon me semble. Réfléchis-y, vois-tu un meilleur candidat que moi pour te remplacer ? Parce que tu ne peux pas continuer à faire des aller-retour. Ce n'est bon ni pour les Serpentard, ni pour tes trois amis de Gryffondor, ni pour toi. »

Draco resta silencieux. Nott n'ajouta rien non plus. Ils restèrent l'un en face de l'autre dans la pénombre de la pièce déserte, en silence, durant un long moment. Lorsqu'enfin Draco hocha la tête, Nott tendit la main avec un sourire.

« Marché conclu, alors ? »

Draco observa la main. Après quelques instants, il la saisit.

« D'accord. »


Les jours qui suivirent montrèrent que Draco avait eu raison de faire confiance à Nott.

Le lendemain était le dernier jour de vacances. C'était étrange pour tous de passer un jour de « vacances » à Poudlard, avec tout le monde de présent, avant que ne commencent les premiers cours de l'année.

Harry avait insisté pour rester avec sa mère et le professeur Snape. Il se fichait de ce que penseraient les autres. Il avait souhaité ne pas les quitter au matin, et prendre le petit-déjeuner dans leurs quartiers, mais Severus avait insisté pour qu'il rejoigne ses camarades, au moins par respect pour eux en prévenant Neville de ses intentions.

Harry s'était donc retrouvé à prendre un petit-déjeuner de vacances dans une grande salle remplie d'élèves. Il avait rapidement informé Neville de ses plans pour la journée : rester seul avec ses parents ; puis il s'était dépêché de manger.

En le voyant aussi vif pour enfourner la nourriture matinale dans sa bouche, plusieurs Gryffondor s'en étonnèrent. Harry décida donc, contre toute précaution, d'annoncer haut et fort qu'il passerait la journée complète avec le professeur Snape et mademoiselle Evans.

Il fut très satisfait lorsqu'il se leva pour quitter la salle, laissant une large partie de la table effarée derrière lui. Même Neville et Hermione étaient mal à l'aise et n'en revenaient pas de son culot.

Neville voulut alors rejoindre Remus, curieux de ce que l'homme préparerait pour les cours de l'année, et impatient d'enfin avoir un cours bien fait tout en étant en sécurité dans cette discipline dangereuse.

Cependant, Remus refusa de le recevoir et lui conseilla plutôt de profiter de ses amis.

Neville choisit l'aller voir Hagrid à la place. Il voulait être sûr d'être bien préparé pour ce cours également, et était très curieux de savoir avec qui ils allaient travailler en premier. Les amis d'Hagrid étaient aussi ses amis après tout.

Hermione se réfugia sans la moindre surprise vers la bibliothèque.

Quand elle quittait la grande salle, Draco la suivait du regard de la table de Serpentard où il était installé avec les autres troisième année. Il était entre Nott et Pansy, avec Zabini en face de lui.

Zabini, curieux, suivit le regard de Draco. Son expression passa immédiatement à la démonstration de désagrément. Il parla d'une voix blasée et ennuyée. « Encore, Draco, vraiment ? Quand apprendras-tu ? »

Draco tourna les yeux vers son camarade. « Je me demande combien de temps il va te falloir, Zabini, pour comprendre à quel point elle t'est supérieurement intelligente. »

Malgré la peau foncée de Zabini, la rougeur qui monta à son visage était perceptible. « Quoi ?! Comment oses-tu ! Ton nom ne te permet pas de m'insulter comme ça, Draco ! Elle est pitoyable ! C'est une Sang-de-Bourbe, elle est comme de la merde à nos pieds. »

« Et elle est horriblement laide. », ajouta Pansy, bien qu'elle fut totalement ignorée par les garçons.

« Tu n'apprends donc jamais, Zabini ? Je ne tolère pas que tu l'appelles comme ça. Elle vaut bien mieux que toi, tout en étant à la fois une Gryffondor et une née-Moldue. Le détritus, c'est toi. »

« Tu paieras ça, Draco. Tu le paieras cher. Et ta chère Sang-de-Bourbe aussi. »

Draco se leva, posant un regard assassin sur le méprisable et hautain Sang-Pur qui lui faisait face. Habilement, dans un geste presque immobile et discret, il fit jaillir sa baguette dans sa main, bien que son bras restât le long de son corps. Toute son attitude, pour un œil de Serpentard averti, était cependant clairement menaçante, et Zabini le remarqua.

L'autre garçon de leva à son tour, prêt à brandir sa baguette en réponse.

« Ça ne vaut pas la peine. », murmura Nott en portant son verre à sa bouche.

« Je suis bien meilleur sorcier que toi, ma famille est bien plus influente que la tienne, moi-même j'ai plus et de meilleures relations que toi… ne serait-ce que dans cette école. Alors que peux-tu bien me faire, Zabini ? Comment pourrais-tu me faire "payer" ? Tu es si risible que s'en est navrant pour Serpentard que tu portes nos couleurs. »

La rage bouillait sur le visage du plus grand des deux garçons. Il posa ses grands yeux sur le voisin de celui qui attisait sa colère.

« Tu ne dis rien ? »

Nott bu à nouveau, reposa son verre avec calme, lenteur et noblesse, et enfin leva le regard vers Zabini. Il l'observa quelques instants impassiblement, puis retourna vers sa nourriture qui semblait l'intéresser bien davantage. Il prit alors la parole, « Pourquoi faire ? », son ton indiquant totalement son indifférence.

Draco engagea son mouvement vers la sortie.

Zabini appela avec colère. « Où crois-tu aller comme ça ?! »

Draco haussa les épaules. « Loin de toi, tu m'ennuies. Je vais retrouver la seule personne qui puisse actuellement me prouver que ce monde n'est pas rempli que d'idiots. » Il s'arrêta et se tourna un instant pour ajouter, « Si tu as besoin d'une traduction, ce dont je suis quasiment certain, cela signifie : "bibliothèque" et "Granger". »

Pansy plantait vivement un couteau à la verticale dans la nourriture qu'elle avait devant elle pendant que Draco repartait.

« Nous allons lui faire payer cela. », fit Zabini.

« Ça suffit, Zabini. », signifia Nott.

« Qu'est-ce qui te prend ! »

« Je suis également ennuyé par ton attitude, Zabini. Assieds-toi et mange, il ne serait pas bon pour ta croissance que tu n'avales rien. » Il murmura presque la suite. « Même si tu es déjà le plus grand d'entre nous. »

« Nous n'allons pas laisser passer ça ! » cria presque l'autre garçon en obéissant malgré tout.

« Il faut leur faire comprendre que cette Sang-de-Bourbe est une ordure et rien d'autre. », s'insurgea Pansy en regardant Nott.

« Non, nous ne ferrons rien. », répondit calmement l'ancien solitaire.

« Tu es devenu fou ?! »

« Absolument pas, bien au contraire. Nous ne ferons rien à Draco, ni à ces ridicules Gryffondor qui ont sauvé l'école deux fois, et ce pour une raison très simple. Ils ont tous les faveurs des professeurs. Les retombées seraient excessivement mauvaises pour nous. Et même s'ils ne pouvaient pas prouver que nous sommes ceux qui nous vengeons d'eux, ils n'auront qu'à se plaindre de nous et gagneront. Draco a l'oreille du professeur Snape, et les autres ont celles de tous les professeurs — à l'exception de Snape, mais qui s'en soucie à ce stade. Vous êtes des Serpentard ? Alors malgré toutes vos contrariétés, n'agissez que si cela vous est favorable. Ce qui n'est actuellement et factuellement pas le cas. »

Aucun ne protesta. Nott tourna son regard neutre vers le garçon noir. « Oh, et Zabini. Tu vas arrêter de dire cette grossière insulte dont la familiarité fait saigner mes oreilles. »

Il jeta un coup d'œil à Pansy. « Parkinson, j'espère que tu sais également que le professeur Snape ne tolérera pas d'entendre l'un de nous le dire… et qu'il suffit d'être dénoncé pour être puni sur ce point. »


Hermione et Draco lisaient en silence dans la bibliothèque quand Nott passa à côté. Plus exactement, le garçon arriva dans le dos de Draco, l'air désintéressé, mais s'arrêta légèrement à côté de son camarade de Serpentard, et murmura d'un ton neutre comme s'il annonçait qu'il faisait beau alors qu'il restait dans des couloirs sombres sans regarder par la fenêtre.

« Zabini veut ta peau. Même s'il préfère s'occuper de ses intérêts avant de ses sentiments, il cherchera un moyen si tu recommences. »

Nott sembla commencer à partir, mais s'arrêta à nouveau à quelques pas de la table. Il se tourna légèrement pour observer Hermione. Elle avait d'ailleurs relevé la tête pour le regarder également. Leurs yeux se croisèrent. Il ouvrit la bouche avec une légère inspiration, comme s'il allait dire quelque chose, mais la referma. Après quelques instants, il se décida.

« Ça la concerne, alors… Zabini et Parkinson en veulent à mort à Granger. S'ils s'en prennent un jour à un élève, ce sera elle. Et les insultes en intercours ne sont pas toujours punies. »

Il recommença à s'éloigner, mais la voix de Draco atteignit clairement ses oreilles. « Je ne veux plus entendre ce mot. »

« Ils auraient affaire au professeur Snape. », signifia simplement l'autre garçon s'en s'arrêter.

Hermione se tourna vers Draco. « Qu'est-ce qui lui prend ? »

Draco eut du mal à retenir un petit sourire amusé alors qu'il retournait à son livre. « J'ai conclu un petit arrangement avec Nott. Nous ne devrions plus être dérangés. »