(Le maraudeur fugitif) Le vol parmi les détraqueurs


Harry était maussade depuis Halloween.

Il ne se permettait pas de faire le moindre commentaire sur ses déboires familiaux alors que c'était aussi la date d'anniversaire de la mort des parents de Neville, mais ses amis, même Ron, voyaient bien que son esprit était occupé ailleurs.

Neville compatissait avec lui en silence, et faisait tout pour empêcher Hermione de harceler Harry. En effet, la fille insistait pour obtenir des réactions ou des explications du garçon, ce qui n'était pas pour lui plaire.

Draco se jugeait patient. Le match de quidditch Gryffondor contre Serpentard serait à la fin de la semaine, et il avait jusque là laissé son rival en paix. Mais leur petite rivalité sportive lui manquait.

Finalement, il jugea qu'énerver Harry à ce sujet occuperait l'esprit du garçon ailleurs que dans des pensées morbides dont il ne pouvait pas saisir l'intérêt.

C'est ainsi qu'il prit sa décision, en pleine conférence de Lupin du jeudi après-midi, de provoquer son camarade.

Dans des mouvements lents, gracieux et calculés, il sortit une belle feuille aux teintes bleu-turquoise et commença à la plier.

Hermione, toujours affairée à prendre des notes sur tout ce que disait le professeur, lui lança un petit regard en saisissant qu'il avait arrêté de travailler, soupira, et se détourna, peu intéressée par les pitreries du blond.

Un sourire narquois trouva son chemin sur le visage du Serpentard alors que sa voisine décidait de l'ignorer. Il prit sa plume et commença à dessiner rapidement son message qu'il enchanta.

Il n'était pas le meilleur dessinateur qui soit, mais il était très bon en charmes. Son style de dessin était suffisant pour une caricature, et sa magie était parfaite pour l'animer.

Enfin, il replia son origami en forme de cygne élégant, le prit doucement dans ses mains, et souffla dessus, lançant ainsi un autre sort subtil pour faire voler l'oiseau jusqu'à la table d'Harry.

Remus capta le mouvement, et ne sut qu'en penser. Le Serpentard avait l'arrogance de beaucoup de Sang-Pur (dont James et Sirius), un mépris certain pour les règles qui ne le satisfaisait pas encore une fois comme l'ancien duo de Gryffondor, mais il avait aussi le sérieux studieux d'un bon élève malgré son attitude de mauvais garçon, et un don pour les sortilèges digne de Lily.

Les Gryffondor et les Serpentard n'étaient pas si différents que ça, et celui-ci semblait avoir plus de points communs avec James qu'Harry lui-même.

« Draco, pouvez-vous répéter ce que je viens de dire ? »

Le garçon haussa les sourcils avec moquerie. « Je ne suis pas Granger, et vous n'êtes pas un livre… », commença-t-il avant qu'Hermione ne lui donne un coup de coude qui le fit légèrement rire. « … donc je peux difficilement vous le répéter à la lettre. Cependant, je peux vous expliquer ce concept avec mes propres mots. »

Remus décida de garder patience et parla avec encouragement. « Allez-y. »

Pendant que Draco réexpliquait correctement, Remus s'approchait de la table d'Harry et Neville. Cela ne semblait pas déconcerter le Serpentard qui ne perdait pas son sourire.

Harry dépliait l'oiseau en papier sans faire attention au professeur.

Il était facile de deviner que le personnage à l'avant, attrapeur aux cheveux ébouriffés qui perdait son balai, le représentait. À l'arrière, un personnage lançait une balle vers lui, que le Harry du dessin recevait en pleine tête… quand il ne se prenait pas un éclair qui électrisait davantage ses cheveux. À l'arrière-plan, les tours des gradins étaient décorées du symbole de Serpentard.

Harry tourna rapidement la tête vers Draco avec froideur.

Le Serpentard lui répondit avec un sourire et un haussement de sourcil provocateur.

« Qu'est-ce, Harry ? » demanda alors la voix douce de Remus.

Harry sursauta en relevant le visage vers le professeur. Sans doute cela amusait davantage encore Draco.

« R-rien professeur. »

« Je peux ? » Remus tendit la main. Il s'attendait très clairement à ce que l'élève dissipé lui remette le message glissé par un camarade.

Harry froissa le papier et le prit pour mettre ses mains sous son bureau.

« Que voulez-vous, professeur ? » questionna-t-il avec défis.

Remus soupira de lassitude. « Harry, Draco, vous resterez après le cours. »

Harry lança un regard noir à Draco qui semblait faire semblant d'accorder une grande importance à ses notes de cours avec désinvolture.

Neville tourna rapidement les yeux vers Hermione et le Serpentard, puis observa son meilleur ami.

« Tu l'as cherché, Harry. Ne t'en prends qu'à toi-même. », chuchota-t-il.

« Il m'a envoyé ça. », rétorqua Harry à voix basse.

« Il ne t'a pas forcé à répondre comme ça à Remus. »

Le reste du cours se passa sans incident.

À la fin, les deux garçons tentèrent de quitter la classe avec le reste du groupe, mais Remus n'avait pas oublié.

« Harry, Draco. Restez en arrière. »

Draco se retourna avec son plus beau sourire tout en agrippant rapidement le sac d'Hermione. « Je dois porter le sac de Mione jusqu'à la bibliothèque, professeur. Il y a beaucoup de marches. »

« Je suis certain qu'Hermione peut porter son sac toute seule. »

Hermione reprit vivement son sac. « Trouve mieux la prochaine fois. », siffla-t-elle avant de s'éloigner à grands pas, suivie péniblement par Neville.

Remus alla s'adosser à son bureau, face aux deux adolescents qui se tournaient lentement vers lui, réprimant leurs grimaces.

« Que s'est-il passé ? » s'enquit tranquillement le professeur, se demandant davantage quelle dispute avait eu lieu entre les deux que ce qui avait provoqué l'envoi d'un message en plein cours.

Harry se contenta de hausser nonchalamment les épaules.

Draco leva un sourcil critique vers son ami, puis s'adressa à l'homme.

« Il y a le match de quidditch samedi. »

« Je sais cela. », confirma Remus.

« Eh bien c'est tout. », coupa Harry, attirant les regards des deux autres.

« J'ai simplement signifié à Harry qu'il allait perdre, comme il se devait, contre Serpentard. », appuya le blond sans quitter son ami des yeux.

Harry se tourna vers lui. « J'ai toujours gagné. »

« Et il serait temps que tu apprennes un peu d'humilité. Il pleuvra très fort lors du match, et je doute que tu saches tenir sur un balai mouillé. »

« Et comment diable pourrais-tu savoir cela ? »

« Le temps, grâce aux calculs d'arithmancie faits ce matin. Que tu ne sauras pas tenir sur ton balai, eh bien tu n'es tout simplement pas aussi doué que moi. »

« Est-ce une façon détournée de me dire que tu ne sais pas voler sous la pluie ? »

« Les garçons, cela suffit. », appela le professeur. « Harry, montre-moi ce mot. »

« Non. »

Draco haussa les épaules. « Il n'y avait rien dessus, professeur. »

Remus lança un regard oblique au Serpentard. « Vous avez un certain culot, Draco. Vous savez que je l'ai vu et lu. »

« Mais Harry ne le savait pas. »

« Que veux-tu, Oncle Remus ? » questionna soudainement le Gryffondor.

« J'aimerais simplement comprendre ce qui t'a chamboulé, Harry. Depuis le début de la semaine, tu sembles de mauvaise humeur. Je veux dire, pire que les deux derniers mois. »

« Il y a le match de quidditch samedi. », répéta Draco comme si cela expliquait tout.

Harry l'ignora. « Je le serais certainement moins si tu n'avais pas aidé Sirius à entrer à Poudlard sans rien me dire ! »

« Je ne l'ai pas fait. », se défendit le professeur.

« Je sais que tu l'as fait ! Comment Sirius aurait-il pu entrer autrement ? »

Remus ne répondit pas. Harry y vit un signe d'avoir eu raison.

« Sev et Dumbledore ne savent pas comment il aurait fait, il n'y a pas d'autres explications ! »

Draco se racla la gorge. « Sirius Black aurait pu trouver d'autres moyens que l'aide du professeur Lupin… il a, après tout, réussi à repartir, et Lupin était malade à ce moment-là. »

Remus s'approcha du jeune Gryffondor. « Harry, si j'avais su, je te l'aurais dit. J'aurais pu organiser une rencontre entre toi et Sirius. »

« Comment veux-tu que je te croie ? Tu vas bientôt avoir un autre cours, au revoir Oncle Remus. »

Sur ce, Harry quitta rapidement la salle, suivit par Draco.


Draco n'avait pas cessé de narguer Harry au sujet de leur futur match de quidditch jusqu'au moment dit. Il avait plutôt bien réussi à changer les idées d'Harry au sujet de Sirius Black.

Comme Draco l'avait prédit, le match eut lieu en pleine tempête. Il était difficile de voir ce qui se passait, même les yeux protégés par des lunettes appropriées.

Les deux attrapeurs étaient chacun décidés à ne pas laisser la victoire à l'autre.

Draco fut le premier à repérer le vif qui s'élevait bien au-dessus du terrain. Quand il commença à le poursuivre, Harry ne tarda pas à le suivre à son tour.

L'intempérie était si forte qu'il était difficile de voir où étaient le haut, le bas et les côtés, et ils devaient se fier à leurs autres sens pour savoir où ils se situaient.

Ils savaient qu'ils s'élevaient haut, très haut. Ils ne savaient simplement pas à quel point.

Mais lorsque leurs balais commencèrent à geler, Draco jugea que c'était beaucoup trop haut. Il avait même dû esquiver un éclair, et ne savait pas par quel miracle métaphysique il y était parvenu.

« Harry, il faut qu'on arrête ! » cria-t-il, espérant se faire entendre par-dessus l'orage et la pluie battante, et s'arrêtant lui-même.

Harry se plaça également en vol stationnaire, et fouilla l'endroit du regard. « Non ! L'un de nous doit attraper le vif ! »

« On ne sait même plus où il est ! »

Au milieu de tous ses nuages, ils avaient en effet perdu la trace du vif, mais Harry était certain de pouvoir le retrouver.

Cependant, avant qu'il ne puisse reprendre la chasse ou répondre à Draco, un éclair derrière un nuage attira leur attention. La lumière faisait apparaître une forme étrange.

« Très théâtral. », commenta le Serpentard.

« Sinistros dirait Trelawney. »

« Tu ne crois pas à… Détraqueurs ! »

Les deux garçons comprenaient à présent très bien pourquoi leurs balais gelaient, pourquoi ils avaient si froid et se sentaient si étranges. C'était le fond du désespoir que les détraqueurs étaient capables de placer au creux des âmes.

Le vif réapparut devant leurs yeux également.

Subitement, Harry reprit la chasse.

« C'est de la folie ! » cria Draco.

Les deux garçons durent commencer à danser pour esquiver les détraqueurs qui très ostensiblement avaient décidé de les prendre pour cible, plus particulièrement Harry.

« Il faut redescendre ! » insista-t-il.

Harry l'ignorait, déterminé à attraper le vif.

Draco était décidé à ne pas laisser son ami dans la zone dangereuse. Il devait agir vite avant que l'un ou l'autre se fasse intercepter par un détraqueur.

Le Serpentard réorienta son balai, et fonça vers le dos du Gryffondor, avec l'intention de le tirer pour le faire rebrousser chemin de force.

Il attrapa le vêtement d'Harry, mais il était trop tard.

Alors qu'Harry se retournait vers le blond pour lui crier dessus, un détraqueur surgit devant lui. Draco tenta de les écarter tous les deux, mais en vain.

Les deux garçons perdirent leurs prises sur leurs balais et chutèrent.

Draco tenta d'appeler son ami, mais l'autre garçon semblait inconscient.

Il ne sut pas comment il s'était cogné la tête avant de perdre lui aussi connaissance.


« Il n'a pas bonne mine. »

La voix de Ronald fut malheureusement le premier son que Draco entendit. Il apprécia davantage celles des jumeaux qui suivirent.

« J'aimerais savoir… »

« comment tu serais… »

« après une chute de 30 mètres. »

« Je sais ! Viens, Ron. »

« Tu vas sauter de la tour d'astronomie. »

« On verra comment tu seras. »

« Il serait capable de devenir moins laid. », commenta le Serpentard en se redressant. Il sentit une douleur fulgurante lui traverser le crâne et gémit. Il se força à rouvrir les yeux, bien qu'éblouis par la lumière vive.

Neville, Ronald et les jumeaux Weasley entouraient le lit d'Harry.

Hermione se tenait près de lui. « Reste tranquille, Draco ! Et ne dis pas de bêtises. », lui dit-elle avec reproche. Le blond sourit néanmoins en entendant une touche d'inquiétude dans son ton.

Le reste de l'équipe de Gryffondor était soit sur d'autres lits, soit entourant ceux qui s'y trouvaient.

Madame Pomfresh s'occupait d'un des joueurs de Serpentard, entouré de la quasi-totalité de l'équipe. Pucey se détachait du groupe pour rejoindre Helen qui était assise à côté du lit occupé par Dubois.

« Il va vraiment être énervé lorsqu'il se réveillera. », commenta le poursuiveur de Serpentard.

« S'il apprend à refuser de faire un match dans ces conditions météorologique, c'est pour le mieux. », commenta la préfète avec désintérêt.

« J'ai aussi décidé de faire le match malgré tout, Helen. », signifia le capitaine de Gryffondor.

« Il se réveille ! » cria Neville, sortant Draco de son écoute clandestine.

Hermione sauta sur ses pieds et se précipita aux côtés d'Harry.

« Que s'est-il passé ? » demanda l'attrapeur de Gryffondor.

« Tu es tombé de ton balai. », expliqua Ron.

Neville tendit du chocolat à son meilleur ami. « Tiens, Harry. Remus a dit que tu en aurais besoin. »

Harry accepta le cadeau avec un demi-sourire et croqua dans la friandise. Ça faisait toujours du bien, en effet.

Hermione expliqua davantage la situation pendant que Neville restituait ses lunettes à Harry. « Le professeur Dumbledore était furieux. Les détraqueurs ne sont pas censés s'aventurer sur le terrain de l'école, pas aussi proche. Et surtout, ils ne devraient pas attaquer les élèves. »

« Qui a gagné ? » demanda l'attrapeur.

Un match de Quidditch ne pouvait se terminer que de deux façons : la première était que le vif d'or soit attrapé.

La seconde était que les deux capitaines consentent mutuellement à mettre fin à la partie.

Une autre règle importante était qu'en cas de blessure, aucun remplacement de joueur ne pourrait avoir lieu.

Si Harry était tombé, personne ne l'aurait remplacé. Flint n'aurait jamais mis fin à la partie dans ces cas-là, et il aurait tout fait pour obtenir le plus de points possible avec toutes les triches auxquelles les Serpentard pourraient penser.

Harry avait vu le balai de Katie, la meilleure poursuiveuse de Gryffondor, se faire toucher par la foudre et prendre feu. Et les poursuiveurs de Serpentard, notamment le duo Flint et Pucey, étaient très doués. Seul le fait qu'Olivier soit le meilleur gardien de Poudlard empêcherait les Serpentard de gagner, mais Flint avait la fâcheuse tendance à tricher pour blesser son rival.

« Personne ne t'en veut, Harry. », commença George.

« Après que nous ayons vu les deux attrapeurs… »

« faire la plus belle chute que Poudlard ait vue…

« depuis des années,

« Olivier était désespéré à l'idée de subir une nouvelle perte. »

« Et Flint était décidé à creuser l'écart, »

« même si le match ne pouvait plus se terminer. »

« Alors j'ai visé un cognard, »

« et il l'a lancé en pleine tête du troll. »

« Et Pucey a pris la relève en tant que capitaine adjoint. »

« Et il a accepté de déclarer avec Olivier la fin du match. »

Draco souffla, vexé que son rival ait tant d'attentions et que lui n'ait rien. « Pourquoi y a-t-il autant de Gryffondor pour perturber la tranquillité des malades ici ? »

Hermione se retourna vers lui avec un regard noir. « Parce que Pansy faisait trop de bruit pour son Drakie blessé, alors Madame Pomfresh a fait partir tes camarades. »

« Qui est passé ? »

La fille roula des yeux. « Curieux de savoir à quelle taille s'élève ta cour ? »

Non, curieux de savoir qui n'est pas mon ennemi, pensa-t-il, mais il ne dit rien.

« Parkinson, Geengrass, Bulstrode, Crabbe, Goyle et Nott sont venus. Nott est partie rapidement quand Parkinson a commencé à chouiner, il a dit qu'il venait juste vérifier que tu n'étais pas mort parce que ce serait "délicat" d'avoir à l'annoncer à ton père. Les autres sont partis quand Madame Pomfresh a chassé Parkinson. »

« Pas Zabini ? »

« Heureusement non ! »

Les jumeaux se sourirent, et s'approchèrent de Draco.

« C'est vrai que vous êtes surprenant. », commença l'un.

« Les attrapeurs de Gryffondor et Serpentard… »

« font vraiment la paire. »

« Toujours dans les ennuis ensemble. »

« Et il y a toujours des ennuis lors du premier match. »

Draco les coupa, peu désireux de subir leurs taquineries qu'il savait arriveraient bientôt et en force. « Vous n'avez pas répondu à la question d'Harry : qui a gagné ? »

Neville secoua la tête. « Vous vous réveillez tout les deux à l'infirmerie après une rencontre avec des détraqueurs et une chute de 30 mètres, et votre priorité est vraiment de savoir quelle a été l'issue du match ? »

« Ça permet de penser à autre chose qu'aux détraqueurs. », informa Harry.

« Fuir ses problèmes, Harry ? » se moqua Draco.

« Je n'ai pas un si mauvais instinct de survie que ça. Je ne suis pas désireux d'avoir mal, même émotionnellement. »

Pucey s'approcha de l'attrapeur de Serpentard. « Serpentard l'a emporté, mais puisque nous avons décidé d'arrêter le match assez rapidement après vos chutes, l'écart n'est pas très grand. Dubois a été blessé au bras par un cognard, Marcus à la tête, et les autres dégâts sont tous dus à la foudre. Raison pour laquelle j'ai jugé qu'il était inutile de continuer de massacrer les Gryffondor. »

Ron se tourna vers Harry. « Il y a autre chose que vous devriez savoir. … Vos balais… ils ont été… enfin, vous voyez… »

Ron posa l'épais paquet qu'il tenait dans les bras depuis le début, et déplia le tissu. Les balais d'Harry et Draco étaient en morceaux.

Les deux attrapeurs relevèrent le regard de leurs biens brisés pour croiser le regard l'un de l'autre.

« Mon parrain ne peut plus vraiment faire les courses. »

« Et mon père ne me pardonne pas mon choix d'amis. »