(Le maraudeur fugitif) L'ouverture des cadeaux
Severus avait demandé que tous les cadeaux soient déposés au pied du sapin de la grande salle, et il imposa aux garçons de prendre leur petit-déjeuner avant de les ouvrir.
Le temps que les adolescents finissent de manger, tous les adultes étaient à table également, et Severus proposa aux enfants de faire la distribution.
Les garçons étaient ravis de cette ambiance familiale.
Enfin, l'ouverture put avoir lieu.
Harry commença par déballer le paquet le plus évident. Le balai. Quand il découvrit l'éclair de feu, il fut à la fois ravi et curieux. Il se tourna vers son parrain.
« Sirius, c'est toi qui me l'as offert ? »
« Évidemment, gamin ! »
« Comment as-tu pu ? »
Le fugitif haussa les épaules. « Ce ne serait plus amusant si je te le disais. »
« Merveilleux, Harry. », fit alors la voix dégoulinante de sarcasme de Draco, « Toi tu as un nouveau balai pour remplacer ta perte, et moi j'ai ça… » Il souleva le pull Weasley en laine bleu-gris pourvu d'un grand "D" vert Serpentard.
Harry commença par observer la chose avec de grands yeux, puis sentit ses lèvres se courber dans une grimace amusée, et enfin, il éclata de rire. L'absurdité de ce cadeau signé Weasley fait à un Malfoy était hilarante à son goût. Il imaginait Draco le porter, l'imaginait se pavaner avec dans les couloirs des cachots, devant les autres élèves, et c'était simplement trop burlesque pour qu'il parvienne à se retenir.
« Harry, tu devrais te calmer… », conseilla Neville alors qu'il voyait son meilleur ami se tordre de rire jusqu'aux larmes et tenir son ventre comme s'il avait une crampe.
Draco roula des yeux en posant le pull, puis s'approcha de la pile du Gryffondor à lunette. Il trouva sans difficulté l'emballage similaire à celui qu'il venait de déballer, et l'envoya au visage de son camarade. « Regarde plutôt ça, Harry. Tu en as un aussi. »
Harry se calma doucement en acceptant le cadeau, et le déballa. Son pull était rouge, avec un H vert émeraude. Il le déplia pour le placer devant son buste. « Ça me va bien, je trouve. », commenta-t-il avec un clin d'œil, bien qu'il n'ait pas de miroir pour le savoir.
Draco leva les yeux au ciel avec un soupir. « Ridicule, tout simplement ridicule. »
« Elle a bien choisi les couleurs, je trouve. », déclara Neville.
« Oh, oui, pour habiller Harry comme un sapin, avec les couleurs de Noël. »
« C'est le vert de ses yeux, et le rouge de Gryffondor. Et je pense qu'elle a tout fait pour ne pas t'offenser, en sélectionnant la couleur de tes yeux avec celle de ta Maison. »
« Je suppose que je ne suis pas totalement insulté. », concéda le Serpentard avec une grimace hautaine.
« C'est bien un Sang-Pur. », commenta Sirius.
Draco lui lança un regard noir. « Comme vous, Black, non ? »
« Un Sang-Pur doublé d'un Serpentard. »
« Et alors quoi ? Vous dites que toute ma Maison est "pourrie" ? C'est bien commode de condamner un quart de la population. Mais dites-nous, Black, dans quelle Maison était le traître que vous avez pourchassé et que vous êtes accusé d'avoir tué ? »
Severus coupa. « Nous ne parlerons pas de ce sujet durant ces vacances. »
Draco lui jeta un petit coup d'œil, puis reporta son attention sur le parrain de son ami. « Si des Gryffondor peuvent être du mauvais côté, des Serpentards peuvent être du bon, ne croyez-vous pas ? Que je sache, mon parrain est de votre côté, non ? »
« Draco, j'ai donné un ordre. », répéta Severus.
Neville mit une main sur l'épaule de son ami. « Qu'as-tu reçu d'autre ? »
Draco désigna un emballage soigné, lisse et rectangulaire qu'il savait bien lourd. « Hermione… », grimaça-t-il.
Harry tourna son attention sur sa propre pile et aperçut l'emballage similaire de son côté. « Hermione. », soupira-t-il.
« Je crois savoir ce que ce sera. », rit Neville en prenant son propre paquet.
Les trois garçons décidèrent d'ouvrir en même temps les trouvailles de la fille.
Neville trouva deux livres d'ingrédients pour les potions, avec une note où Hermione expliquait qu'avec ça, il devrait progresser et que la plupart des ingrédients listés étaient des plantes étudiées en botanique.
« Je ne sais pas si c'est du plaisir ou de la torture. », déclara-t-il.
Severus leva un sourcil alors que Neville tournait inconsciemment son regard vers lui.
Le garçon se mit à bégayer. « Enfin, je veux dire, oui, bien sûr, ce me sera utile, c'est… un vrai bonheur. »
« Détends-toi, Neville. », ordonna le professeur. « Et je ne juge pas. »
« Elle veut ma mort. », gémit Draco. Hermione lui avait envoyé cinq romans moldus.
Harry rit en observant ces ouvrages. « Au moins, elle est certaine que tu ne les as pas déjà lus. »
« Mais je ne veux pas les lire ! »
« Menteur. Tu te plaignais de déjà connaître toutes les fictions de la bibliothèque. »
« Qu'as-tu reçu de toute manière, toi ? » questionna le blond pour changer de sujet. Il était en effet très curieux de voir ce que valait cette littérature étrange qui passionnait certainement la fille dont il appréciait en moyenne plutôt assez bien les choix de lecture. Pour avoir un goût si prononcé pour les livres, elle en était certainement déjà friande avant de connaître le monde sorcier, donc ces livres étranges n'étaient pas à jeter sans un regard.
« Un livre de Quidditch. »
« Mais pourquoi ? » s'étrangla le Serpentard. Il aimait tout autant le Quidditch que son rival.
« Peut-être parce que je n'ai laissé aucun indice sur ce que j'aimerais, ou que ces indices ne lui permettaient pas de savoir ce que j'ai déjà ou non. »
« Elle aurait pu simplement te demander. … Nous demander. »
« Difficile de nous faire une surprise si on sait déjà. »
Sirius observait l'animation des enfants devant leurs cadeaux avec un mélange de bonheur et d'étonnement.
Après tous ces mois solitaires et d'exil, retourner à la civilisation pour passer du temps avec ceux qu'il aimait était un réel plaisir.
Cependant, il était toujours perturbé de voir les deux Gryffondor si proches du Serpentard. Et personne d'autre n'était surpris.
Il aurait pu se sentir trahi, mais la stupéfaction l'en empêchait. De plus, il devait admettre que voir son filleul rire avec des amis, quels qu'ils soient, remplissait son cœur de joie.
Alors peut-être pouvait-il donner une chance au fils de sa cousine.
Il avait toujours trouvé Narcissa bien trop arrogante, froide, avec une personnalité supérieure exécrable et digne de tout Serpentard. Son époux, Malfoy, n'était assurément pas meilleur qu'elle, et il était doublé d'un Mangemort même s'il était parvenu à s'en sortir après la Première Guerre en plaidant avoir été sous l'emprise de l'Imperium.
Sirius les détestait, mais au moins, ils n'étaient pas fous comme Bellatrix et les frères Lestrange. Ils n'en étaient pas pour autant moins dangereux ou plus agréables.
L'arrogance et l'orgueil du couple Malfoy avaient été transmis à leur fils, et le garçon avait assurément grandi dans les idéaux des Sang-Pur.
Mais ce que Sirius observait et apprenait depuis la veille remettait en question beaucoup de choses de ce qu'il pensait de lui. Il s'interrogeait également sur les informations qu'il avait obtenues par son filleul, qui avait écrit détester Draco. Il y avait une incohérence quelque part.
En considérant que Draco et Harry étaient tous les deux proches de Severus, il apparaissait pourtant plus logique qu'ils apprennent à s'entendre plutôt que de se haïr.
Et il n'y avait aucun mépris dans le regard du blond envers Lily. Sirius pouvait supposer que le garçon ignorait quel était le sang de la femme, mais clairement son petit cousin était ami avec une née-Moldue de Gryffondor de son âge.
Profitant que les adolescents ne leur prêtaient pas attention, Sirius se pencha vers Remus pour chuchoter.
« Est-ce que Malfoy a été victime d'un accident de potion cette année ? Ou il a mangé quelque chose qui n'est pas passé ? »
Remus n'eut aucune difficulté à connaître l'origine de cette question. « Pour autant que je sache, ils sont amis depuis la première année. »
« Mais comment ?! Harry me disait toujours que… »
« Je ne sais pas, et Harry craignait que tu le prennes mal. Les premiers mois s'étaient effectivement mal passés, mais ils se sont mieux entendus ensuite. Tu devrais juste accepter et ne pas t'en occuper. Si vraiment ta curiosité est trop grande, demande-leur directement. »
Sirius avait beaucoup de questions. Mais peut-être pourrait-il découvrir les réponses avec le temps et ne pas les poser. Harry n'aimerait pas qu'il demande.
Lorsque les garçons eurent terminé tous leurs déballages, Sirius leur demanda s'ils voulaient aller tester le balai d'Harry dehors. Il n'était pas question pour lui de rester enfermer dans le château comme Remus et Severus. De plus, il se sentait encore l'âme de passer du temps, beaucoup de temps, avec un groupe d'adolescent.
« Il neige et fait froid dehors. », signala Severus, en parfait rabat-joie contre qui Sirius voudrait grogner.
« Allez, Oncle Sev, ce ne sera pas la première fois que nous volons en hiver. », plaida Draco.
« Il y aura un match de Quidditch juste après les vacances, ça ne fait pas de différence. », surenchérit Harry.
« Et comment comptes-tu ne pas te faire remarquer dehors, Sirius ? » questionna le professeur en retour.
« Les détraqueurs ne semblent pas penser que j'irais à Poudlard pendant les vacances. Ils sont loin du château. », rétorqua le fugitif.
« S'il te plaît, Sev, nous rentrerons au premier signe de détraqueur. », implora Harry. Il préférait un million de fois être dehors que de ne plus trouver d'excuses pour éviter Severus.
« Vous restez dans la cour, vous n'allez pas au terrain, et vous restez à une distance raisonnable du sol. Madame Pomfresh n'est pas là pour réparer les résultats de vos insouciances. Si je dois m'occuper de vous soigner même de la plus petite égratignure, vous serez en détention jusqu'à la fin de l'année. »
Sirius éclata de rire. « Comment peux-tu faire obéir des élèves avec des menaces qui n'ont aucune chance d'être mises à exécutions ! »
« En leur faisant bien comprendre que je ne plaisante pas. », rétorqua le professeur froidement.
Sirius pouffa encore à cela, mais les trois adolescents lui envoyèrent un regard gêné et douloureux, prenant très au sérieux cette menace. « Il le fera. », attesta Draco.
« Il l'a déjà fait. », confirma Neville. Cette fois, Sirius se tut. Il ne sut quoi répondre. Pendant quelques instants il fixa le garçon-qui-avait-survécu, puis il tourna un regard perplexe vers l'homme sombre, qui ne semblait pas plaisanter du tout.
« Tu es vraiment cinglé. », conclut-il enfin, lorsqu'il retrouva l'usage de sa voix.
Remus se racla la gorge. « Vous ne vouliez pas aller dehors ? »
« Si ! », s'écria Harry en se mettant à courir vers la sortie, son balai en main.
Draco courut sur ses talons, et ne s'arrêta pas lorsque Neville lui signifia qu'il n'avait même plus de balai.
« Tu viens ? » demanda Sirius au dernier adolescent. Neville hocha la tête et ils rejoignirent les deux autres dans la cour.
Harry essaya son éclair de feu avec grande joie, et laissa Draco l'utiliser à son tour.
Le moment était agréable et amusant.
Alors que Draco volait agilement dans les airs, une idée traversa Harry. Il se tourna vers son parrain.
« Sirius, j'aurais peut-être quelques aveux à te faire. », fit-il doucement.
L'homme tourna un regard brillant de malice et de taquinerie vers lui. « Oh, vraiment ? Je me demande ce que ça peut-être. »
Harry rit, mais sentit qu'une certaine anxiété nouait sa gorge et influençait le son de sa voix. Il n'aimait pas ça. Il était d'excellente humeur quelques instants avant, et n'appréhendait en rien de suggérer son idée. Mais il voulait faire les choses bien, et donc devait commencer par mettre à jour les informations qu'il avait fournies à son parrain. Et il avait toujours cette peur que Sirius soit en colère dès qu'il aborderait une amitié avec un Serpentard.
Il savait qu'il devenait ridicule avec cette peur. Son parrain avait bien pu voir ce qu'il en était depuis la veille.
Il inspira profondément.
« Il vaut peut-être mieux que je commence du début. »
Sirius tourna la tête vers son petit-cousin pour s'assurer qu'il était toujours loin d'eux, toujours en l'air, et de préférence sans risque d'accident. Il ne voulait pas avoir à expliquer à Severus qu'il avait laissé tomber son filleul.
« Ce serait bien. », affirma-t-il avec bonne humeur.
« Voilà, je… »
« Harry, respire, et, je ne sais pas, raconte-moi ça comme une histoire. Comme lorsque je te parlais de ton père. »
Harry n'appréciait pas beaucoup la mention de son père dans cette situation, mais hocha la tête et fit exactement cela.
« C'était en première année. En fait, au premier jour de cours. Je t'ai déjà raconté beaucoup de choses, mais j'en ai gardé pas mal sous silence. Comme le fait que Sev m'a donné une retenue dès le premier cours de potion. Je l'avais mérité ! Honnêtement ! Et c'était il y a longtemps, ce n'est pas la peine que tu t'énerves contre lui. »
« Bien. », grogna Sirius. Il savait de toute manière que Severus était sévère, et guère du genre à laisser passer l'indiscipline. Il était un peu comme Minerva.
« Tu te souviens aussi de ce que je t'ai raconté sur le cours de vol ? Ce qu'a fait Draco… quand Sev l'a appris, il l'a fait envoyé dans son bureau pendant que j'y étais. C'est là qu'il nous a expliqué qui nous étions vraiment… par rapport à lui. »
« C'est-à-dire ? » demanda Sirius avec un ton plus menaçant qu'il ne l'aurait voulu. Il n'osait penser à ce que Severus pourrait avoir dit sur Harry.
« Qu'il s'était occupé de nous deux. Je veux dire, il m'a quand même appris plein de choses, même si c'était essentiellement théorique. Je lis couramment latin grâce à lui ! En tant que parrain de Draco, il s'est aussi occupé de lui. Et voilà, il a dit qu'on était tous les deux ses favoris, et qu'il n'admettrait pas qu'on se batte durant sept ans devant lui. »
« Génial, et juste parce qu'il vous a dit ça, vous êtes devenus amis ? »
« Non, absolument pas ! En fait, il a décrété que nous passerions toutes nos retenues ensemble jusqu'à ce que nous soyons capables de nous supporter. »
« Et ça à marcher ? Je… »
« Je sais que ça n'aurait pas fonctionné entre toi et lui. Quoi que, à bien y penser, il y a moyen… »
« Non. »
« D'accord, non. Quoi qu'il en soit, c'est plus tard que… ça a en quelque sorte fonctionné. On a été forcé de travailler ensemble, donc à passer du temps ensemble et à discuter. Il m'a même aidé, bien que contraint et forcé, à faire mes essais de potion. Peut-être que lentement on a été plus tolérant l'un avec l'autre. Et puis il y a eu ce troll à Halloween… »
Harry commença à raconter en détail comment lui et Neville s'inquiétaient pour Hermione, parce que Ron l'avait fait pleurer. Comment Quirrell avait annoncé la présence d'un troll, et comment ils avaient décidé d'aller la prévenir. Comment Draco les avait rattrapés, et comment ils avaient affronté ensemble le troll.
Et puis, Harry fut entraîné par son propre discours. Plongé dans ses souvenirs, soulagé du poids qu'il cachait depuis deux ans, il ne s'arrêta pas. Il avait envie de parler de toutes ses aventures à son parrain, alors c'est ce qu'il fit. La première année, puis la seconde. Il ne prêta même pas attention au fait que Draco et Neville étaient revenus vers eux, et l'observaient avec étonnement.
Neville souriait, appréciant que Harry se libère et soit enfin totalement honnête avec son parrain qui lui avait certainement beaucoup manqué depuis qu'il était un fugitif.
Draco, quant à lui, restait stupéfait d'entendre Harry tout raconter. Il n'osait pas l'interrompre, appréhendant la réaction de l'homme. Il aurait préféré que Black ne sache rien, mais il savait qu'il ne pourrait pas empêcher Harry de poursuivre plus tard. Au moins, il pouvait savoir ce qui était dit maintenant.
Quand Harry eut terminé, bien qu'il passa encore sous silence tout les éléments qui pourraient alimenter l'animosité entre Sirius et Sev, il tourna la tête vers ses deux amis avec un sourire, réalisant enfin leur présence.
« Woah. », lâcha Sirius. « On peut dire que vous avez bien occupé vos premières années. Et donc, vous faites quoi cette année ? »
« Rien. », répondit immédiatement Draco.
« En fait, cette année le seul problème, c'est toi. », expliqua Harry. « C'est ton procès. Oh, je sais ce qu'on fait du coup ! »
Il se tourna vers ses amis. « Pour les détraqueurs ! Neville et moi allons apprendre à nous défendre ! »
« Quoi ?! » firent Draco et Sirius en chœur, avant de grimacer à cela.
« Oui. Remus va nous apprendre le patronus. »
« Pas question que vous fassiez ça sans moi. », déclara Draco.
« Il va vraiment le faire ? » questionna Sirius, étonné.
Harry hocha la tête. « Oui, il m'a promis, après les vacances. Sirius, je voulais te demander… je voulais faire la surprise, mais bon, pas grave. Draco et moi avons tous les deux brisé nos balais lors du premier match cette année. Maintenant que j'ai un éclair de feu, vu que le nimbus 2000 est encore au manoir… Draco n'en a pas eu pour Noël, et il a un match au retour des vacances. Je n'ai plus besoin de mon ancien balai, et il est encore en très bon état. Je pensais l'offrir à Draco. »
La mâchoire de Draco tomba, sous le regard très amusé de Neville. « Tu ferais ça ? »
« Bien sûr ! Ami, non ? Et puis, c'est un peu à cause de moi que ton balai s'est brisé. »
« Les Malfoy sont en fait plus riches que les Black. Il n'aurait aucun problème à avoir un nouveau balai. », commenta Sirius.
« Ce serait en attendant. Enfin, ce serait un cadeau, donc définitif, mais je ne vois pas pourquoi je garderais deux balais et Draco aucun. En plus, j'ai bien envie qu'on vole un peu durant les vacances. »
Sirius ébouriffa les cheveux de son filleul. « D'accord, j'irais le chercher ce soir. Je dois bien faire un cadeau à ce cousin pas aussi déplorable que ce qu'on m'en avait dit. » Il fit un clin d'œil à Draco qui ne sut pas trop comment le prendre.
Souriant et heureux, Neville donna un léger coup de coude à Draco, et chuchota. « Tu peux dire merci, ou, tu peux tout aussi bien dire que tu es enchanté de le rencontrer et que c'est un plaisir de le connaître. »
« Ça sert à quoi ? » gémit le noble Serpentard qui avait reçu la meilleure éducation de tous les élèves de l'école.
« À faire connaissance. », rétorqua amicalement le garçon-qui-avait-survécu. « À faire connaissance et à partir sur de bonnes bases. », insista-t-il.
Draco soupira, puis se redressa avec prestance pour tendre la main vers Sirius Black, supposé meurtrier de masse, soupçonné traître à la lumière, intimidateur dans son adolescence, excellent auror devenu fugitif, membre de la très ancienne et pure famille Black, héritier des gènes de folies et de consanguinité de sa famille, traître à son sang, cousin de sa mère, son cousin, le parrain de son ami, l'ancien ennemi de son parrain à l'école et allié à la guerre, mais par conséquent l'ennemi de son père.
« Malfoy. Draco Malfoy. Enchanté de faire enfin votre rencontre, cousin. » Il laissa volontairement tomber toutes les règles de présentation antiques des nobles lignées de Sang-Pur, ne sachant que trop bien que l'homme détestait tout ça.
Sirius sourit. « Je suis content de voir que le fils de ma cousine Cissy n'est pas aussi exécrable que son époux. » Il prit la main de l'adolescent. « Il y a peut-être moyen de faire quelque chose de toi après tout, puisque tu es capable d'ouvrir les yeux sur toutes ses absurdités de pureté de sang. Encore un peu trop arrogant. »
Draco se tendit involontairement à ce dernier commentaire, résonnant bien trop à ce que son parrain disait de James Potter ; et Sirius remarqua que sa main s'était contractée. Sans le lâcher, le fugitif poursuivi. « Tu sais, tu me fais un peu penser à mon frère. »
Draco eut un léger sourire nerveux à cela. C'était certainement bon signe si Sirius le comparait davantage à son propre frère qu'à son père.
Sirius ne put retenir son sourire hilare. « Je le détestais. »
Draco blêmit et écarquilla les yeux.
« Je les détestais tous. », poursuivit Sirius. « Mes parents, mon idiot de frère, mes cousines Bella, Cissy et son crétin de mari… »
« Sirius ! » s'exclama Harry.
L'homme pencha la tête de côté. « Mais toi, ça va. Pour l'instant. Je critiquerais bien que tu sois le filleul de Severus, mais mon filleul le prend pour son beau-père, alors je peux difficilement juger. »
Sirius lâcha la main du Serpentard, et tenta de discrètement s'essuyer sur son pantalon comme s'il était sale, bien que Malfoy était certainement plus propre que lui à se pomponner des heures.
Il regarda, tout sourire, les autres garçons. « Bien, à quoi voulez-vous jouer maintenant ? »
