(Le maraudeur fugitif) Le secret d'Hermione


Une fois sorti du passage, Ron demanda une pause. Draco le lâcha purement et simplement et s'écarta. Hermione vint le remplacer. « Draco ! » critiqua-t-elle.

Il tourna un œil vers elle, et haussa les épaules, dos tourné. Il profita de l'air frais et détendit ses muscles après cette traversée pénible.

Ron commençait à geindre sur sa blessure. Draco trouvait qu'il était encore pire que lui. Il n'avait pas souvenir d'avoir autant râlé après le coup de l'hippogriffe qui était autrement plus grave. Et de ce qu'il entendait, Neville tombait dans le panneau de l'exagération grotesque de Weasley qui prétendrait qu'il allait perdre sa jambe.

« Cessez de dire des sottises, Weasley. », ordonna la voix froide du maître des potions alors qu'il sortait après Harry et aidait Lily.

Harry vint se placer à côté de Draco. « Il est ridicule n'est-ce pas ? »

« Je ne connais pas pire pleurnicheur. », admit-il sans la moindre difficulté.

« Il est un peu comme toi en fait. »

Draco ne répondit rien et observa les étoiles avec Harry. Après la scène dont ils avaient été témoins dans la cabane hurlante, il n'avait pas le cœur à se disputer. Il ne voulait pas que leur amitié finisse comme ça.

« Relevez-vous, Weasley. Pas de pauses. », déclara Severus.

« Laisse-le un petit moment. », chuchota Lily. « Nous avons bien le temps que les maraudeurs arrivent. »

« J'entends beaucoup trop parler d'eux en ce moment. », râla le professeur avant de s'accroupir devant le blessé. « Montrez-moi cette jambe, monsieur Weasley. »

En attendant que Remus et Sirius parviennent à faire sortir Peter, Severus nettoya — par un sort bien entendu — la plaie du Gryffondor.

« Nous pourrions penser qu'à son âge, et avec son expérience, Black réfléchirait davantage avant d'agir. Mais apparemment, nous ne pouvons toujours pas faire confiance à des aurors. »

« Je t'entends Servi ! Tu grinces trop fort. »

« Je ne m'adressais pas à toi, Black, mais ne pense pas que je me sente désolé que tu entendes une vérité, aussi insultante soit-elle pour ton ego. »

La voix implorante de Peter les coupa. « Ron, Ron, n'ai-je pas toujours été un bon rat ? »

« Écarte-toi de nos élèves ! » ordonna Remus en tirant Peter pour l'éloigner des enfants.

Severus remit Ron sur ses pieds. « Tu pourrais au moins tenter d'être utile à quelque chose, Black. Ne laisse pas ton ami lâche s'occuper tout seul de l'autre lâche. »

Pendant que Sirius rétorquait avec agressivité, Severus lançait un nouveau Tempus. « J'aurais préféré réussir la première fois. »

21 h 44

« En fait, comment s'est passée ta traversée du tunnel ? Tu n'as pas trop eu à raser les murs ? » ricanait l'animagus.

Severus se tourna d'un coup vers Sirius. « Aurais-je tort de penser que tu serais assez intelligent pour ne pas leur avoir parlé de ça ? »

« Professeur ! » appela Hermione, attirant l'attention. « Regardez ! »

Elle pointait la pleine lune.

Remus lâcha sa baguette alors qu'il sentait la transformation commencer.

Sirius se précipita vers lui pour le maintenir.

« La potion ! » haleta Severus.

« Tu ne lui as pas donné ?! » cria Sirius.

« Il n'est pas venu, pourquoi serais-je venu vous chercher autrement, à ton avis ? »

Sirius ne répondit pas, affolé de savoir que son ami allait se transformer devant son filleul, il tentait de le raisonner, même s'il savait que c'était inutile.

De son côté, Severus ordonnait aux adolescents et à Lily de retourner au château.

Peter ramassa la baguette de Remus.

« Expelliarmus ! » cria Harry alors qu'il accourait, suivi de Draco.

L'animagus leur sourit malgré tout en faisant signe d'au revoir et se changea en rat pour s'enfuir.

Severus agrippa ses deux élèves préférés pour les placer derrière lui alors que Remus, intégralement transformé, avait lancé Sirius sur le côté.

Severus fit reculer les adolescents. Il n'avait aucune solution pour les sortir de là, et devait lutter contre sa propre terreur pour protéger du mieux qu'il pouvait ses élèves et Lily. Tant qu'il serait vivant, il ne leur arriverait rien. Et il espérait bien que s'il mourait tué par ce même loup-garou qui l'avait déjà mis aux portes de la mort dix-huit ans plus tôt, cela occuperait suffisamment longtemps la bête pour permettre aux autres de s'enfuir.

Alors que le loup s'avançait vers eux, un chien noir bondit des fourrés sur la créature.

Les deux animaux se battaient sous les yeux des spectateurs effrayés.

Sirius s'efforçait d'obtenir suffisamment l'attention de son ami incontrôlable pour l'écarter du groupe.

Quand le chien, coursé par le loup, s'enfuit, Harry se libéra de l'emprise de Severus, imité par Lily qui appela son fils, puis Neville qui ne comptait pas laisser son meilleur ami aller vers ce danger tout seul.

Severus eut le temps de retenir la femme par le bras, mais Hermione ne parvint pas à attraper Neville avant qu'il ne soit trop tard, et le professeur ne la laissa pas les poursuivre.

« Harry, Neville, revenez immédiatement ! » cria le professeur, en vain.

Il ne pouvait pas se permettre d'aller les chercher.

Toujours en tenant fermement Lily, et se retourna vers les trois autres adolescents. « Retournez tout de suite au château. »

« Mais professeur, Harry et… »

« Sur-le-champ, Hermione. Il y a là-bas un loup-garou qui viendra nous chercher dès qu'il ne sera plus occupé par Sirius Black. »

« Tu vas abandonner Harry ?! » cria Lily.

« Il m'est impossible de faire quoi que ce soit dans l'immédiat. Si nous restons ici, nous sommes tout aussi mort qu'eux, ce qui ne servirait à rien. »

« Tu ne peux pas… »

« Nous trouverons une solution, et je suis certain qu'Harry est parfaitement capable de trouver le moyen de survivre. Il n'est pas un idiot, en dépit de tout ce qui le laisse à penser présentement. Mais nous le serions de rester ici. »

Il agita sa baguette vers Ron qui lévita soudainement dans l'air, allongé. Le garçon poussa un cri.

« Silence, Weasley. Même si vous êtes conscient, le Mobiliscorpus nous fera avancer beaucoup plus vite. »


Harry courait à la poursuite de Sirius et Remus, Neville sur ses talons. Il ignora délibérément l'appel de Severus.

Neville ayant moins peur d'un loup-garou que de Severus, ce n'était pas un grand exploit qu'il l'accompagne sans hésiter. Vraiment, son meilleur ami était une énigme. Car si Neville avait une peur bleue de Severus, face au danger il était généralement plus rassuré quand le professeur était là pour le protéger. Mais il ne pouvait pas laisser Harry seul.

« Que fait-on, Harry, nous devrions partir. », tentait de le raisonner le garçon-qui-avait-survécu.

C'était donc ça, il l'avait accompagné pour le dissuader.

Harry chercha aux alentours une solution alors que Remus allait achever Sirius. Il trouva une petite pierre, et la lança sur le loup.

« Harry ! » cria Neville, horrifié.

Le loup leur fonçait dessus.

Mais l'animal se stoppa lorsqu'un hurlement provint de la forêt. Un second hurlement et il s'élança vers son origine.

Sirius était parti en boitant.

Harry ne perdit pas un instant avant de courir vers là où il s'était éloigné.

Les deux garçons trouvèrent Sirius, humain à nouveau, allongé près d'un petit lac.

Ils s'accroupirent près de l'homme, et tentèrent de le réveiller, en vain.

Neville essaya de trouver le pouls de Sirius mais n'y parvint pas.

Harry commençait à pleurer sur ce qui ressemblait à une dépouille ensanglantée. Il sentait le désespoir l'envahir.

Neville releva les yeux. Le lac gelait. Détraqueurs.

Sirius reprit soudainement une bouffée d'air, et sa poitrine s'éleva et s'abaissa à nouveau.

Le garçon-qui-avait-survécu leva la tête vers le ciel. Une centaine de détraqueur.

En tremblant, il tira sur la manche de son meilleur ami. « Harry… »

Harry suivit le doigt pointé en l'air et blêmit.

Il bondit sur ses pieds et sortit sa baguette. « Expecto Patronum ! »

Le bouclier ne tint pas longtemps. Il était trop faible, et les détraqueurs trop nombreux. Il en lança un second, en synchronisation avec Neville. Mais une fois encore, même avec deux patronus, leurs fumées n'étaient pas assez puissantes.

Ils auraient dû s'y attendre. Comment deux sorciers de treize ans auraient-ils pu accomplir un exploit presque impossible pour un sorcier adulte et accompli ?

C'était la pensée qui les envahissait en premier alors que les détraqueurs les attaquaient au même titre que Sirius. Ils n'allaient pas se contenter du fugitif qui avait réussi à leur échapper alors que deux bonnes âmes s'étaient perdues à côté.

Rapidement, Neville et Harry tombèrent à genoux.

Le lieu était rempli des cris des trois sorciers qui hurlaient à l'agonie de leurs souffrances remontées à la surface alors que leurs joies leur étaient arrachées.

Puis, Sirius n'eut plus de réactions. Lentement, une petite lumière le quitta.

Et c'est là que le cerf est apparu sur l'autre rive. Le grand cerf blanc, qui rayonnait et d'où provenait cette onde d'énergie protectrice, ce patronus qui repoussait à lui seul la centaine de détraqueur.

Alors que l'âme de Sirius retournait dans son corps, et que les deux adolescents sombraient dans l'inconscience, ils virent la lumière rassurante diminuée, son travail achevé pour le moment.

Non loin, deux biches s'éloignaient.


« Le Baiser du Détraqueur. », avait expliqué Remus lors d'une de leur séance sur le patronus.

« Drôle de nom. », s'était moqué Draco. « J'hésite entre le romantisme et l'horreur. »

Remus avait posé un regard presque sévère sur le Serpentard. « Il s'agit de la pire arme qu'ait le détraqueur. Un spectacle insoutenable paraît-il. C'est un acte horrible. »

« Que se passe-t-il quand ils aspirent l'âme de leur victime ? Qu'advient-il de la personne ? » avait demandé Harry.

« La victime est laissée dans un état végétatif permanent, considéré comme pire que la mort. »

« Est-ce que ça arrive souvent ? » avait interrogé Neville, « Que les détraqueurs utilisent ce baiser ? »

« Non, mais cette pratique est parfois employée par le ministère de la Magie comme ultime sentence pour punir un criminel. »


Neville se réveilla, chose surprenante, dans ce lit qu'il connaissait si bien à l'infirmerie. Il était évidemment sarcastique sur sa surprise, et gémit à la place face à la dure réalité de cette habitude trop présente.

« Neville ! »

C'était une voix qu'il connaissait. Hermione. Il sourit. Et il perdit presque aussitôt ce sourire, ouvrit enfin les yeux et se redressa d'un coup.

« Harry ! » cria-t-il avec empressement.

« Il est juste en face de toi. À sa place. », informa Draco calmement.

Neville observa la pièce autour de lui.

Hermione était assise à sa droite, un plissement inquiet entre ses sourcils.

Draco était debout devant son lit, légèrement sur le côté.

Deux lits plus loin sur sa droite, Ron était assis, éveillé, la jambe bandée et surélevée.

Harry commençait à se réveiller sur le lit en face de Neville. Lily assise à sa droite, lui tenant la main, et Severus assis à gauche.

« Que s'est-il passé ? » demanda le garçon pendant que sa mère lui mettait ses lunettes sur son nez.

Hermione tourna la tête vers lui. « Ils ont capturé Sirius. », l'informa-t-elle.

« Et Lupin court toujours quelque part. », ajouta Severus. « Comme il le fera toute la nuit. Vous êtes extrêmement chanceux tous les deux d'être en vie. »

Lily tendit du chocolat à Harry. « Soyez reconnaissant que Severus n'ait pas menacé de vous tuer pour ce que vous avez fait si vous vous en sortiez vivant. »

Elle se leva et s'approcha du meilleur ami de son fils pour lui donner à lui aussi le remède favori de Remus.

« Merci. », murmura Neville.

Lorsque Dumbledore entra, Severus se leva et alla à sa rencontre. Il n'eut pas besoin de poser de question, le directeur savait déjà ce qu'il avait à dire.

Le vieil homme parla à voix basse au professeur, mais dans le silence de l'infirmerie, il était impossible pour les adolescents de ne pas entendre.

« Je suis navré, Severus, mais Cornelius a été intransigeant. Sirius sera envoyé à Azaban pour le meurtre de Peter et des moldus. Il échappe au baiser du détraqueur, mais le ministère ne sera pas convaincu de son innocence maintenant que Peter est à nouveau en fuite et donc introuvable. Nous n'avons aucune preuve de son innocence. Il veut te donner l'ordre de Merlin seconde classe pour sa capture. »

« Le même que celui de Lockhart ? Une récompense ridicule donnée pour une raison absurde. Comme c'est adapté… », traîna le professeur avec raillerie. « Avez-vous discuté avec Black ? »

« Bien sûr, mais Cornelius est resté sur sa position. La parole d'un fugitif, d'un Mangemort, d'un loup-garou s'il reparaît au matin, d'une lunatique, ou de cinq enfants de treize ans n'a que peu de valeur pour ceux qui ne savent plus écouter. »

Neville, Harry et Hermione étaient maintenant debout aux côtés de Draco.

Harry ne put se retenir plus longtemps.

« Nous devons faire quelque chose ! Sirius est innocent ! »

Le directeur et le professeur tournèrent leur attention vers leurs élèves.

Albus tendit l'oreille en entendant les coups de l'horloge commencer.

« Il n'y a rien qui, légalement… », commença Severus avant de se faire couper par son supérieur.

« Le temps est une chose mystérieuse. Puissante. Et quand on y touche, dangereuse. »

Albus captait toute l'attention sur lui. Et au regard réprobateur que lui lançait son jeune collègue, il savait que ce dernier avait déjà compris son idée.

« Sirius Black est dans la plus haute cellule de la tour noire. »

Les adolescents échangèrent des regards intrigués. Le directeur leur donnait très clairement la consigne de s'en occuper.

Ron était totalement perdu, de son côté. Mais Neville connaissait bien le directeur, le côtoyant depuis tout jeune, et les trois autres étaient des esprits vifs habitués à établir des raisonnements rapides et à résoudre des énigmes.

Le quatuor avait bien compris les années précédentes que le directeur préférait les récompenser que sévir lorsqu'ils entreprenaient des actions plus qu'audacieuses.

Aujourd'hui, il semblait les encourager à partir en mission.

« Vous connaissez la loi, Miss Granger. Personne ne doit vous voir. Et vous ferez en sorte d'être de retour avant ce dernier carillon, sinon les conséquences seraient si terribles que je n'en parlerais pas. Si vous réussissez ce soir, plus d'un innocent aura la vie sauve. Trois tours devraient suffire, je pense. »

Avec cela, il fit un clin d'œil à la jeune fille.

« Il n'en est pas question. », siffla le maître des potions.

« Severus, tu cherchais une solution, je vous en apporte une. »

Les deux hommes s'éloignèrent et chuchotèrent de la voix la plus basse, bien que ce ne fut pas suffisant pour échapper tout à fait aux oreilles attentives de leurs élèves.

« C'est déjà arrivé. Harry et Neville auraient-ils pu survivre sans une intervention mystérieuse ? »

« Ils ont déjà suffisamment affronté de danger. Je ne mettrais pas à nouveau leurs vies en jeu là-bas. »

« Ils savent ce qu'ils ont à faire. Aie confiance en moi, je t'assure que c'est la meilleure et la seule solution. »

« Alors j'irais à leur place, je ne permettrais pas qu'ils affrontent un loup-garou adulte. »

« Severus, tu dis être prêt maintenant, mais si tu étais en face de ta plus grande peur, arriverais-tu vraiment à vous aider ? Tu sais ce qui est le mieux. Il est bien plus facile d'affronter un épouvantard que le véritable danger. Viens, Cornelius voulait te parler. »

Résigné et énervé, Severus sortis de l'infirmerie, suivi par Albus. Mais au moment de fermer les portes, le directeur se tourna une dernière fois vers ses élèves.

« Oh, au fait, quand je suis dans le doute, je reviens toujours à mon point de départ et je refais les mêmes gestes. Bonne chance. »

Et les portes furent closes.

« Vous avez compris quelque chose à ce charabia ? » questionna Ron, sidéré.

Draco lança un coup d'œil au Gryffondor allongé. « Nous devrions aller à un endroit plus discret. »

Hermione sortait déjà son retourneur de son pull. « Le directeur semblait s'attendre à ce que nous le fassions ici. »

« Faire quoi ? » demanda Harry, les yeux rivés sur le sablier élégant que son amie portait apparemment en médaillon caché sous ses vêtements.

« Comme Ron ne peut pas marcher… » commença-t-elle en réponse tout en faisant passer la chaîne autour de leurs cous avec l'aide de Draco.

« Il n'y aura que nous. », conclut le Serpentard.

« Qu'est-ce que vous nous faites ? » questionna Harry tandis que Neville s'émerveillait de la longueur de la chaîne.

« Est-elle enchantée pour se placer autour d'autant de personnes que voulu ? »

« Apparemment. », répondit laconiquement Draco.

Hermione fit tourner trois fois le sablier.

Alors que le temps se rembobinait autour d'eux, ils pouvaient observer à grande vitesse toutes les allées et venues de Pomfresh, Severus et Dumbledore et des blessés.

Enfin, le temps se figea, et ils étaient seuls dans la pièce. Hermione et Draco enlevèrent la chaîne, et la fille rangea à nouveau son retourneur dans son col.

« Nous avons eu de la chance ! » s'exclama le Serpentard. Ils venaient de voir que cette infirmerie était rarement vide et voyait beaucoup de passage en seulement 3 heures. Ils auraient facilement pu arriver à un moment où quelqu'un était présent.

« Où étions-nous à 20 h ? » questionna Hermione en ignorant le commentaire de son camarade.

Draco haussa les épaules. « Je ne sais pas, mais il n'y a pas beaucoup d'endroits où nous avons besoin d'être. »

Hermione souffla d'exaspération, et attrapa les deux garçons de Gryffondor encore étourdis par les poignets pour les tirer hors de l'infirmerie. Draco les suivit les mains dans les poches.

« Hermione, qu'est ce que c'était que toute cette histoire sur le temps, trois tours et autres de Dumbledore ? » exigea Harry.

« Pas le temps ! » répondit la fille alors qu'elle commençait à courir vers l'extérieur du château.

Draco l'appela fort. « Honnêtement, Mione, nous avons tout le temps du monde ! Nous sommes certainement en train de discuter avec Remus et Sirius, ou de partir de chez Hagrid. Il n'y a pas d'urgence. »

« Je préfère être à la bonne place avant de discuter. »

Draco soupira, et s'élança à la suite de ses camarades.

Hermione se stoppa soudainement, et poussa les deux autres Gryffondor sur le côté, alors qu'elle venait d'apercevoir leur groupe au cercle de menhir.

« Mais c'est nous ! » s'exclama Neville avant d'avoir la main de Draco plaqué contre sa bouche.

« Chht ! » fit le Serpentard avec un énervement soudain, presque urgent.

La fille se tourna vers lui et sortit son sablier. « Ceci est un retourneur de temps. C'est grâce à lui que j'ai pu suivre tous mes cours cette année. »

« Pourquoi ai-je la nette impression que Draco le savait déjà ? » s'agaça Harry.

« Parce que je le savais. », confirma le blond.

« Il a compris en début d'année. C'est pour ça que je suis ensuite allé toujours en premier en divination puis en arithmancie. »

« Alors que fait-on ? » s'enquit Neville.

« Nous restons cachés, personne ne doit nous voir. Allons dans la forêt et surveillons ce qui se passe. Nous devrons agir lorsque le professeur Lupin se transformera. »

« Nous allons rattraper Peter ? » proposa Harry.

« Je ne pense pas que ce soit facile. », informa son meilleur ami.

Le Serpentard secouait la tête. « Il s'est changé en rat pour fuir quand Remus s'est transformé. Nous n'avons aucune chance de le repérer et encore moins de l'attraper. »

« Alors comment peut-on sauver Sirius pour commencer ? A quoi ça sert si nous ne pouvons rien changer ? » s'énerva le garçon aux yeux verts.

Hermione entreprit de lui expliquer. « Dumbledore a dit que c'était déjà arrivé. Ce que nous allons faire maintenant est ce qui a permis que des personnes aient la vie sauve. »

« Remus aurait tué Sirius. », souffla Harry. « Il m'aurait tué. »

Neville poursuivit la liste. « Les détraqueurs nous auraient aussi tués. Quelqu'un a lancé un patronus qui nous a sauvé. »

« Mais ce n'était pas nous ! Ce patronus était bien plus puissant que les nôtres. J'ai vu le cerf… Remus a dit que James avait un cerf comme patronus ! C'était lui, il était là ! »

« Ton père est à l'hôpital, Harry. », trancha froidement Draco.

« Je te dis que je l'ai vu ! Dis lui, toi, Neville. »

« Je ne sais pas trop… »

« Quoi qu'il en soit ! » décréta Hermione, « Nous allons observer, et nous agirons où il faudra si nous voyons qu'il y a un problème. »

« Il y a déjà un problème, Remus n'a pas pris sa potion. », rappela Harry.

« Et tu comptes faire quoi ? Aller voir Severus et lui dire que le professeur Lupin est dans la cabane hurlante à raconter son histoire et qu'il faut lui apporter sa potion maintenant sinon il va tous nous attaquer et presque tuer Sirius ? Lui dire que nous venons du futur ? Personne ne doit nous voir, Harry, personne. C'est une des lois. »

« Alors tout ce qui est déjà arrivé doit arriver ? »

« Pas tout à fait, mais presque. », acquiesça Draco. « Nous sommes apparemment dans une sorte de boucle : nous pouvons clairement suppose que certains d'entre nous ne sont vivant que parce que d'autres ont déjà fait certaines choses. La première fois, peut-être que seule Hermione est restée en vie, elle aurait remonté le temps et aurait réussi à sauver des vies. L'histoire s'est répétée jusqu'à ce que de petites actions nous aient amenés à une situation stable. Peut-être y sommes-nous déjà, peut-être pas. »

« Tu es en train de dire que nous sommes déjà morts ? »

« Peut-être plusieurs fois. Je pense que toi et Neville êtes déjà morts au moins une fois. Probablement deux, et Sirius une. Il y a possiblement eu plus de dégâts que ça. »

« Nous ne devons pas essayer de savoir ce que nous avons déjà fait, ou plutôt ce que nous n'avons pas encore fait. Allons-y. », coupa Hermione.

« Où sommes-nous maintenant ? » questionna Neville alors que la fille se remettait en marche.

« Je pense que nous avons dû atteindre le saule cogneur maintenant, probablement la cabane hurlante. Nous allons nous cacher dans les bois à proximité et observer. Ensuite, nous agirons en conséquence, mais seulement à la transformation du professeur Lupin. »

« Pourquoi le vieux fou nous a fait remonter aussi loin ? » râla Draco.

Hermione haussa les épaules. « Peut-être voulait-il que nous voyions quelque chose. »

« Ou alors il voulait simplement que nous puissions nous reposer un peu en attendant l'action. Que nous nous détendions et nous préparions. », proposa Neville.

Le quatuor alla directement à la lisière de la forêt, en vue du saule cogneur et de l'entrée du tunnel.

Ils s'assirent sur le sol, et attendirent.