(La coupe de feu) Conversation avec Sirius


Les journées étaient difficiles à supporter. Il y avait non seulement Ron qui faisait la tête à Harry et Neville, mais aussi une grande majorité des élèves.

Les jumeaux avaient assuré le groupe redevenu quatuor que leur opinion d'eux n'était aucunement changée, et qu'ils ne soutenaient guère Ron dans son choix.

Sérieusement, qui saint d'esprit pouvait croire que le craintif Neville Longbottom aurait mis son nom dans la coupe ? Les jumeaux leur faisaient confiance, et c'était en fait leur seule consolation.

Certains commentaient sur leur passage qu'il était surprenant que Neville soit sélectionné, et demandaient si tout leur groupe avait participé à cette tricherie honteuse. Ils imaginaient que Draco devait être celui qui voulait tirer la gloire, mais le Serpentard décida de les ignorer. Tout ce qu'il pourrait dire ne ferait qu'aggraver la situation pour Neville.

Le lendemain suivant la sélection des champions, Harry et Neville étaient restés dans le dortoir pendant qu'Hermione et Draco suivaient leur cours d'étude des runes.

Ensuite, était venu le temps de se présenter en potions.

Mademoiselle Evans n'était pas présente. Et Severus était dans une humeur terrible. Le silence fut total durant ce cours.

C'est à midi qu'ils ont eu le droit à tous ces commentaires désagréables, et qu'ils décidèrent rapidement de s'enfermer à la bibliothèque… où les regards avaient continué. Trop stressé, Neville avait fui à l'extérieur pour rejoindre Hagrdi, suivit bien sûr par ses amis.

Durant le cours de métamorphose, Neville supportait difficilement la pitié du regard de McGonagall. Il aurait préféré qu'elle reste stricte et sévère comme d'habitude. Cela lui donnait l'impression que le danger serait plus grand encore que tout ce qu'il pourrait imaginer.

En sortilèges, Flitwick l'avait juste ignoré. Neville n'était pas très bon dans cette matière, comme dans beaucoup de matières de toute façon. Et puis, le chef de Serdaigle était un peu énervé depuis qu'Hagrid lui avait planté une fourchette dans la main une semaine auparavant.

Severus ayant encore des cours plus tard dans la journée, le quatuor s'isola plutôt chez Hagrid.

Le demi-géant était très inquiet, et après une journée passée en sa compagnie, Harry avait décrété sur le chemin de retour au château qu'il n'était pas près de recommencer.

« J'aime bien Hagrid, mais si c'est pour qu'il se comporte comme un chiffon mouillé, ça n'aide pas. », fit-il durement pour conclure l'explication de sa décision.

« Je doute qu'il reste dans cet état des jours. », commenta Draco.

« Madame Maxime le fera changer d'avis. », acquiesça Neville.

La première étape du tournoi, l'une des plus horribles de l'avis de Neville après l'avoir vécu, se déroula samedi.


Les quatre champions avaient été appelés à se rendre dans la salle des trophées, en milieu de journée alors que le soleil passait par les fenêtres et éclairait le lieu, pour une interview avec Rita Skeeter.

C'était une femme blonde toute de vert vêtue, et Neville ne l'aimait déjà pas vraiment. Elle produisait toujours de la presse à scandale. C'était une reporter très connue à la gazette des sorciers.

Pour la photo, Fleur était assise sur un large fauteuil en bois lourd, Krum était toujours imposant avec son bâton, à gauche de la Française. Cédric et Neville, champions de Poudlard, étaient derrière le fauteuil. Neville était au centre.

« Quel quatuor charismatique. », déclara la femme après la photo. « Vous êtes l'actualité brûlante. »

Elle caressa puis claqua la joue de Fleur. « Quels travers se dissimulent sous ces joues roses. »

Elle la contourna ensuite pour s'approcher de Cédric et lui ébouriffa les cheveux. « Quels mystères les muscles masquent-ils ? Le courage est-il là, sous ces boucles ? En bref, de quoi un champion est-il fait ? »

Elle était à présent entre Cédric et Neville et les tenait par les épaules. « Moi, moi et moi voudraient le savoir. Sans parler de mes lecteurs assoiffés. Bien. Alors, à qui l'honneur ? »

Aucun des champions n'était volontaire. Ils commençaient tous à bien cerner cette femme, et n'avaient qu'une envie : la faire partir.

Face au silence, et aux regards qui se détournaient, la journaliste n'eut aucun mal à comprendre qu'elle n'aurait aucun volontaire.

« On commence par le plus jeune. Charmant. »

Elle attrapa Neville et le tira avec elle vers un lieu isolé.

Elle ouvrit la porte et le poussa à l'intérieur de l'endroit exigu et sombre. Afin d'avoir un tant soit peu de lumière, elle fut contrainte de laisser la porte entrouverte.

Son carnet ainsi que sa plume verte s'envolèrent.

« Oh, c'est intime. », dit-elle après s'être placée juste en face de Neville. C'était si étroit qu'ils se touchaient presque tout en étant près des murs.

C'était surtout un placard à balais.

Neville ne répondit rien.

Elle le poussa un peu plus loin dans la salle, où il y avait la lumière d'une fenêtre et la place de s'asseoir sur des caisses.

« Ça t'ennuie si j'utilise une plume à papote ? »

Il n'avait pas la moindre idée de ce dont il s'agissait.

« Oh, euh… non. »

« Alors, dis-moi. Te voilà, toi, un garçon de 12 ans… »

« J'en ai 14. », l'interrompit-il. Elle l'ignora.

« … sur le point de te mesurer à trois élèves non seulement beaucoup plus mûr sur le plan émotionnel, mais qui ont aussi apprit des sorts que tu n'oserais pas tenter dans tes rêves les plus fous. Anxieux ? »

Elle avait l'air de beaucoup s'amuser. À son dernier mot, la plume, qui écrivait furieusement toute seule sur le carnet jusque là, se redressa et le pointa comme si elle était douée d'une conscience et l'observait du même regard que sa propriétaire.

Neville fut déconcerté par cette plume.

« Euh… je… je ne sais pas… je… »

Cette plume l'empêchait de se concentrer.

« T'occupe pas de la plume. », fit la journaliste qui n'avait pas la moindre difficulté à comprendre ce qui le perturbait vraiment. La plume avait recommencé à écrire quelque chose, puis se redressa à nouveau.

La journaliste reprit la parole, et encore une fois la plume retourna à son écriture.

« Mais bien sûr, tu n'es pas n'importe quel garçon de douze ans. »

Neville savait qu'il était inutile de lui rappeler son âge. Si elle avait décidé qu'il en avait douze, elle ne changerait pas d'avis. Aussi ne l'interrompit-il pas.

« Ton histoire est légendaire. Est-ce le traumatisme de ton passé qui t'a donné l'envie de concourir dans un tournoi aussi dangereux ? »

« Je ne veux pas concourir. »

« Oh, bien sûr que non. »

Elle lui fit un clin d'œil. « Tout le monde aime un rebelle Neville. »

Elle rit, puis s'adressa à la plume. « Raye cette phrase. »

La plume s'exécuta.

« À propos de tes parents, s'ils étaient en vie, quelle serait leur réaction ? Est-ce qu'ils seraient fiers, ou inquiets ? Parce que ton attitude montre au mieux un besoin maladif de reconnaissance, et au pire de graves tendances suicidaires. »

Neville était très, très anxieux, et l'attitude de cette journaliste n'aidait vraiment pas. Il ne voyait pas ce qu'il pourrait lui répondre alors qu'elle ne l'écoutait même pas.

Tout l'entretien fut du même acabit, et à la fin, après le passage des autres, Neville pouvait dire que ça s'était mal passé pour tous. Cependant, il avait l'intuition, au sourire éclatant qu'elle dirigea vers lui, qu'il était sa cible principale.

Il n'allait pas seulement devoir affronter des dangers mortels, il aurait aussi celui, non négligeable pour ses nerfs, de la presse plus que probablement à scandale.


Skeeter avait travaillé vite. Et efficacement. Du moins pour provoquer un scandale et la haine envers Neville.

Le titre de son article ne posait aucun problème.

Les Champions sont sélectionnés, disait-elle.

C'était vrai. La suite en revanche… donnait à Harry l'envie de la retrouver et de l'écharper.

L'interview ne s'était déroulé que samedi matin, et déjà avait-elle envoyé la première version dans la gazette du soir.

Il y avait un autre titre : Tragédie adolescente : Neville Longbottom et le trophée des trois sorciers

La photo qui l'accompagnait était clairement trafiquée. Elle montrait un Neville fier, ce qu'il n'avait certainement pas été.

Et il n'y avait pas les autres champions sur la photo. Seul Neville était représenté.

Neville Longbottom, âgé de 12 ans, concurrent suspect du tournoi des trois sorciers, les yeux débordants des fantômes du passé.

Juste cette phrase d'accroche suffisait à ce qu'Harry veuille aller dire deux mots à l'horrible femme en vert.

Après cet article, il était certain que la situation s'aggraverait.


Severus n'aurait pas dû être surpris quand un grand oiseau noir se posa près de lui pour lui apporter une lettre. Ça n'arrivait jamais, mais il n'aurait pas dû être surpris.

Il était à nouveau entre Karkaroff et Lily, et franchement, il détestait ça. Pourquoi Albus insistait-il pour qu'il se tienne au côté de ce pathétique lâche qui servait de directeur à Durmstrang ?

Après avoir déjà dû supporter de côtoyer tous les professeurs de défenses du mal les uns après les autres pendant des années, voici donc la suite des tortures que lui infligeait le vieil homme en guise de pénitence ?

Il ne devrait pas protester. Il échappait à la surveillance de Fol Œil. Moins il le verrait, mieux ce serait. Enfin, échapper à la surveillance de ce vieux bougre avec un œil magique qui observait tout était quasi impossible. Surtout à partir du moment où vous étiez dans sa ligne de mire.

Et il ne faisait aucun doute qu'ici, Karkaroff et Severus étaient les deux cibles principales de sa surveillance.

Du peu qu'il avait observé, Severus était pratiquement certain que Maugrey observait régulièrement Crouch également, et il ne parvenait pas y voir une raison, outre le fait que Maugrey était en froid avec le ministère.

Mais comme il préférait rester éloigné de l'ancien auror, il ne passait pas son temps à surveiller qui était épié par l'homme.

Karkaroff tentait également de se tenir éloigné de Fol Œil, mais au contraire de Severus, il faisait tout pour se rapprocher du maître des potions austère. Severus désirait plus que tout pouvoir dire à Karkaroff de l'ignorer.

Il commençait à être pratiquement certain que s'il était placé aux côtés du directeur de Durmstrang et non pas du professeur de défense contre les forces du mal, c'était parce que Karkaroff en avait certainement fait la requête à Albus. Il détestait cette idée.

Il savait pourquoi Karkaroff voudrait l'approcher, lui parler. Et il faisait tout pour ne pas avoir cette discussion.

Il savait que le sujet ne serait jamais, au grand jamais, abordé à table devant tout le monde. Aussi, il pouvait supporter de manger encore dans la grande salle, tant que Lily le supportait à ses côtés. Elle voulait pouvoir surveiller le quatuor.

Mais autant dire qu'il esquivait tout autant Karkaroff que Maugrey dans les couloirs.

Le seul divertissement qu'il avait eu face aux pitreries du directeur de Durmstrang était d'avoir pu observer la tête de l'homme quand ce dernier avait vu Lily à ses côtés la première fois.

S'en aurait été hilarant, si Severus avait encore su rire de cette manière. Il s'était contenté d'un regard froid d'avertissement, le même qu'il envoyait à Lucius chaque fois qu'il sentait que son aîné pourrait être tenté de commenter, et de s'amuser intérieurement du ridicule total de l'homme qui pour une fois avait dû abandonner son froncement de sourcil.

Mais Merlin, l'insistance depuis de l'homme à toujours vouloir se rapprocher de lui, allant jusqu'à penser que lui servir à boire l'adoucirait ou endormirait ses défenses, était vraiment exaspérante.

Quoi qu'il en était, le journal avec l'article ridicule de Skeeter sur son avis au sujet des quatre champions étant déjà paru à peine deux jours avant, il n'aurait pas dû être surpris lorsqu'il vit cet étrange oiseau sombre se poser devant lui.

Surtout, il aurait dû se méfier.

Bien sûr, cet oiseau venait de Black, qui s'inquiétait pour Harry parce que Neville était sélectionné.

Donc Black voulait organiser une entrevue avec Harry, et profiter du fait que Severus était en relation avec le garçon pour venir en physique à Poudlard, dans ses quartiers.

Et bien sûr, l'oiseau venant de Black, l'oiseau stupide mordait !

Ce fut de très mauvaise humeur que Severus commença à échanger des lettres avec ce cabot ridicule pour lui permettre de rencontrer l'adolescent.

Pourquoi même Severus acceptait-il de lui faire cette faveur alors qu'il était évident que Black avait fait exprès de lui envoyer un oiseau qui mordait ?

Et où étaient les précautions dans l'idée de faire une visite à Poudlard ?

Lupin ne pouvait-il pas raisonner le chien ?

Sans doute l'avait-il fait. Sans doute était-ce son idée, sa manière de s'en occuper ou de raisonner son ami de le faire entrer en contact avec Severus au lieu de passer directement par Harry.

Lâche jusqu'au bout, Lupin. Ce serait à Severus de faire entendre raison au fou. Les Blacks et leurs folies avaient toujours été sa perte. Mais ce n'était pas le moment de s'attarder sur les souvenirs de Bellatrix Lestrange. Elle croupissait en cellule à Azkaban pour tout le bien que cela ferait à son esprit déjà dérangé avant.

Il pouvait être content, en fait, que Sirius ait échappé à la prison. Les détraqueurs n'auraient pas aidé sa santé mentale.

Ce fut affreusement mécontent que Severus perdit cette bataille. Ce serait fait à la façon déraisonnable de Black. L'animal viendrait à Poudlard, dans ses quartiers. Il détestait ça.

Il lui restait à prévenir Harry.

Ce n'était pas vraiment une étape compliquée. Il profita de leur cours du jeudi après-midi.

Lancer « Potter, retenue. » à la première occasion était si facile. Il n'avait même pas attendu que le garçon fasse sa propre erreur. Il l'accusa simplement pour l'incapacité de Weasley qui venait d'échouer sa potion.

« Pourquoi ne pas lui avoir dit qu'il commentait une grave erreur ? Vous pensiez que vous brilleriez davantage si Monsieur Weasley échouait cette pratique ? »

En fait, il était de très mauvaise humeur et avait déjà pu voir depuis la sélection des champions les tensions entre le roux et le quatuor.

Tout le monde regardait le quatuor, pas pour la première année, d'un mauvais œil. Il faisait particulièrement attention au comportement du Weasley parce que celui-ci était devenu leur ami.

Aussi décida-t-il qu'ils seraient tous en retenues.

« Weasley, ce n'est pas le dos de Longbottom que vous devriez chauffer si vous voulez réussir dans cette classe, mais votre propre chaudron. Retenue avec Rusard ce soir à 17 h. »

Comme le garçon Weasley ne savait définitivement quand se taire et protesta, Severus n'eut aucun scrupule ni aucun mal à enlever jusqu'à 10 points à Gryffondor. Parce que le garçon s'insurgea non pas une mais deux fois.

« Miss Granger, ce n'est pas parce que vous êtes première de classe dans toutes vos autres matières que vous pouvez vous permettre d'ignorer mes conseils ou de laisser Monsieur Malfoy faire tout le travail. Peut-être qu'une retenue ce soir à 20 h vous apprendra comment brasser une potion. Vous viendrez dans mon bureau. »

C'était injuste, il le savait parfaitement. Elle ne laissait certainement pas Draco tout faire. Sa fierté de miss-je-sais-tout ne lui permettrait pas, et les deux concourait encore pour la première place en potions, sortilèges et métamorphose. Draco avait abandonné le combat dans les autres matières et se contentait de la deuxième ou troisième place.

Il fallait admettre que Neville était un génie en botanique, et Harry était toujours excellent en défense contre les forces du mal.

Harry tentait également de concourir pour la place en sortilèges et en potions. Mais si le garçon avait une chance en sortilèges, les potions étaient hors de sa portée. Son niveau était excellent et rendrait sa mère fière. Même Severus était plus que satisfait, mais Draco et Hermione était également extrêmement doués.

Quoi qu'il en était, la fille qui restait seconde en première année était depuis la troisième passée devant Draco, ce qui avait fait pâlir Lucius plus que permis.

Draco s'était fait battre par une née-Moldue, et cela était inacceptable.

Lucius comprenait que Severus n'y pouvait rien, mais exigeait encore plus de travail de son fils. Allant jusqu'à demander au professeur de le punir devant tout le monde si nécessaire pour le pousser à travailler.

Severus soupçonnait que cette autorisation n'était due qu'au fait que Lucius était pleinement conscient que Draco et la née-Moldue en question étaient amis. S'ils s'étaient détestés, le patriarche Malfoy aurait tout autant voulu pousser son fils au travail, mais pas en le rabaissant devant tous ses camarades.

Cependant, Severus décida d'éventuellement profiter de pouvoir jouer cette carte. Il pourrait être bien plus facile de punir tout le quatuor d'un coup ouvertement si nécessaire.

En l'occurrence, il venait de surprendre Hermione tenter d'aider ses voisins Harry et Neville, et ne pouvait admettre qu'elle se le permette. Il utilisait une fausse excuse pour rappeler à Draco que s'il voulait récupérer les premières places, il devrait faire plus d'effort. Annoncer devant tous qu'Hermione était première de classe ailleurs devrait certainement le motiver.

« Monsieur Longbottom, pensez-vous pouvoir faire faire votre travail aux autres juste parce que vous êtes sélectionné au tournoi des trois sorciers ? Votre ange gardien ne vous protégera pas de cette retenue. Dans mon bureau dès la sortie de ce cours. »

Il ne faisait qu'enfoncer Neville en rappelant sa sélection, mais il n'avait pas le choix. Tous savaient qu'il détestait le garçon. Cela ne serait que trop étrange qu'il oublie de mentionner sa participation illégale. En revanche, il comptait bien le punir tout l'après-midi, afin de le soustraire au regard des autres.

Il avait encore un cours à dispenser après celui-ci ? Quel était le problème, Mademoiselle Evans pourrait très bien superviser les trois premières heures de cette retenue toute seule.


Harry, à qui aucune heure de retenue n'avait été attribuée, décida de se présenter au bureau du professeur Snape, éminemment vide, en même temps que Neville, dès la sortie de leur cours de potion.

Lily avait assisté à une bonne partie du cours, dans son coin, et était juste partie par la porte du fond après que Severus ait distribué la dernière punition à Neville.

Harry et Neville trouvèrent la pièce vide. Le premier alla alors frapper à la porte des quartiers, et se fit accueillir par Lily qui lui ouvrit la porte.

« Entrez, les garçons. », les invita-t-elle. « Suivez-moi. »

Elle les conduisit au laboratoire secondaire, celui qu'elle utilisait pour les potions à destination de l'infirmerie.

Les deux garçons se retrouvèrent avec étonnement à devoir préparer des potions sous sa surveillance.

« On est vraiment puni, alors ? » s'enquit Harry.

« Si c'est une punition de travailler les potions avec moi. », répondit doucement sa mère.

Une heure après le début de leur activité, une voix reconnaissable entre mille appela.

« Harry ? »

Le garçon releva immédiatement la tête. Neville aussi était surpris. Ce n'était pas le cas de Lily. « Vas-y, Harry. », lui dit-elle.

Sans se faire prier, il se précipita hors du laboratoire et trouva Sirius dans le salon.

« Sirius ! »

« Hey, gamin ! »

L'adolescent courut pour l'enlacer son parrain. Ils s'étreignirent, puis Sirius devint très sérieux.

« C'est très important, Harry : est-ce que Neville a mis son nom dans la coupe ? L'as-tu aidé ? »

« Non ! Et non ! » fit-il vivement, outré que son parrain le suggère.

« Je te crois, il fallait juste que je sache. Écoute, Harry, les Mangemorts à la coupe du monde, et son nom qui sort de la coupe de feu, ce ne sont pas des coïncidences. Vous n'êtes plus en sécurité à Poudlard. »

« Pourquoi dis-tu cela ?! » Harry avait confiance en Severus, il les protégerait toujours. Tant qu'ils étaient près de lui, ils ne risquaient rien.

« Parce que les mages noirs sont dans le château. Igor Karkaroff, c'était un Mangemort. Et personne, personne ! n'arrête un jour d'être un Mangemort. »

« Severus est bon ! » cria-t-il sans parvenir à se retenir. Il n'y avait aucun doute dans son esprit que celui de Sirius associait Severus aux mages noirs.

Sirius n'était pas là pour se disputer. Il continua de donner des informations à son filleul. « Et Barty Crouch qui a un cœur de pierre et qui a envoyé son propre fils à Azkaban. »

« Tu crois que l'un d'eux à mis le nom de Neville dans la coupe ? »

« Je n'ai aucun indice, je ne sais pas qui a mis son nom. Mais celui qui l'a fait n'est pas votre ami. Il doit se méfier, des gens meurent dans ce tournoi. »

« Il n'est pas prêt pour ça ! »

« Il n'a pas le choix. Reste proche de lui, Harry. »

À ce moment-là, Lily arriva. « Sirius, si tu as terminé, peut-être voudrais-tu nous aider à préparer des potions ? »

« Non, pas vraiment. », répondit-il.

Elle s'approcha, menaçante. « Je ne veux pas t'entendre raconter des histoires effrayantes à mon fils ou à ses amis. Alors si tu veux rester jusqu'au retour de Sev, ne fait pas d'histoire, et trouvez-vous une occupation plus amusante. »

Elle retourna au laboratoire. « Et n'abîme rien ! »