(La coupe de feu) Le retour de Voldemort


L'obscurité était tombée intégralement sur le lieu. Il était tard, mais plus que cela c'était les nuages sombres et opaques d'orages qui plongeaient l'endroit dans les ténèbres, dissimulant le Soleil derrière leurs ombres.

Bientôt, serait le temps de sortir.

Il n'y avait pas âme qui vive. Le contraire eut été étonnant. Même les corbeaux délaissaient le cimetière ; aucun os ne sortait des tombes bien fermées sous leurs pierres ou la terre. Pas un chat ne marchait à pas de velours sur le sol grisâtre, pas un rat ne remuait son museau aux alentours des trous.

Bientôt, serait le moment de le faire.

Le vent ne soufflait pas. Les arbres de la forêt voisine mais lointaine ne bruissaient pas. Tout était plongé dans le silence. Un silence de mort. L'humidité et la potentielle pluie restaient bien calfeutrées dans les couches nuageuses. Il n'y aurait pas le moindre éclair pour illuminer le ciel ne serait-ce qu'un instant.

Bientôt, il serait là. Le garçon.

De grandes choses allaient avoir lieu ce soir. Des choses terribles. Ce serait le retour des temps sombres, à l'image du champ lugubre de pierre tombale et de caveau familial. Une nouvelle ère débuterait. Une ère de terreur et de malheur, une ère de changement, pour le meilleur ou pour le pire.

Le sorcier attendait dans l'ombre, et l'anxiété. Tout débuterait ce soir. Ce soir allait sceller leurs destins. Il devait le faire, il n'avait pas le choix. Et il le ferait. C'était sa seule option pour continuer à survivre. Il tenait dans son bras la cape noire de son maître, et la créature inhumaine recroquevillée dedans. Il tenait la baguette d'if blanc de son maître dans sa main. L'objet était en adéquation avec le jardin du noir seigneur : semblable à un os.

Bartémius devait leur amener le garçon. C'était décidé, ce serait ce soir. L'adolescent était un élément indispensable au plan de leur maître, essentiel. Alors comme le Seigneur des Ténèbres l'avait décidé, l'enfant serait là. Bartémius était fou, mais compétent. Il n'échouerait pas.

Bientôt, le Seigneur des Ténèbres serait de retour.


Ils tombèrent au sol lourdement, et lâchèrent la coupe qui atterrit plus loin. Le calme du lieu était en grand contraste avec celui qu'ils venaient de quitter. Pour autant, lorsque Neville se redressa et observa les alentours, il ne trouvait pas l'endroit plus rassurant.

Il connaissait ce cimetière. Il était déjà venu ici.

Ils étaient arrivés devant un grand chaudron, assez grand pour contenir un homme qui voudrait s'y baigner, si tant est que cela vienne à l'esprit de quelqu'un comme lubie d'un soir.

Cédric se levait en lui demandant s'il allait bien. Neville n'était certain de rien. Il allait certainement bien physiquement, mais que répondre lorsque vous foulez le sol de votre cauchemar le plus terrible et récurrent ?

Derrière eux, il y avait la statue et la pierre tombale que Neville avait déjà vues si souvent, celle de Thomas Jedusor.

Le Poufsouffle se dirigea vers la coupe, émerveillé que ce fût un portoloin. Neville tenta de couper court aux célébrations. Il était convaincu qu'ils n'étaient pas tirés d'affaire.

« Cédric, ce n'est pas fini. Je connais ce cimetière, et ce n'est certainement pas la suite de l'épreuve, nous devons repartir ! »

Cédric s'approcha de lui. « Qu'est-ce que tu veux dire ? »

« Que Vol… » La douleur qu'il ressentit soudainement, brûlante dans sa cicatrice, le fit hurler et se plier en deux.

Cédric s'inquiéta. « Neville, qu'est-ce qu'il y a ? »

Neville releva les yeux, et aperçut alors Peter Pettigrow approcher. « Voldemort ! Il faut partir, Cédric ! »

L'animagus projeta le garçon-qui-avait-survécu à la statue qui ornait la pierre tombale derrière lui, et fit s'abaisser le bâton de la faux devant l'enfant pour le maintenir emprisonné dans les bras de pierre.

Le Poufsouffle se redressa vers l'homme qui était sorti de l'ombre et pointa sa baguette vers lui. « Qui êtes-vous ? » exigea-t-il.

Une voix, que Neville connaissait fort bien à présent, s'éleva. « Tue l'autre ! »

« Avada Kedavra ! » prononça le serviteur. Le rayon vert frappa Cédric de plein fouet et le projeta plus loin.

« Non ! » hurla Neville. Il ne pouvait pas croire qu'il venait d'assister à la mort de Cédric Diggory, que Peter Pettigrow avait lancé ce sort.

« Fais-le, maintenant ! » exigea Voldemort dans l'urgence, intransigeant.

Le serviteur laissa tomber son maître dans le chaudron bouillonnant.

Avec sa baguette, il fit sortir un os de la tombe de Thomas Jedusor. « L'os du père donné en toute ignorance… », commença-t-il à réciter. Il fit tomber l'ingrédient dans la potion.

Il tendit ensuite son bras au-dessus de la substance et sortit un couteau. « La chair du serviteur, volontairement sacrifiée… » Il se trancha la main au niveau du poignet, laissant échapper un cri de douleur.

Il se retourna ensuite vers Neville, et s'avança. « Et le sang de l'ennemi… » Neville eut beau se débattre, il ne pouvait pas s'échapper. « … prit par la force… » Peter entailla tout l'avant-bras droit du garçon. Neville sentit l'horrible souffrance, l'élancement dans sa chair et son muscle, la brûlure de ses veines coupées. S'il avait pleuré la mort de Cédric, il pleurait à présent des supplices douloureux qui lui étaient encore infligés.

Peter retourna au chaudron pour y faire tomber les gouttes de sang de Neville qui coulaient le long de la lame de son couteau. « Le Seigneur des Ténèbres renaîtra. » La première qui chuta sembla suffire à ce que la magie opère.

Il s'écarta alors que le chaudron fondait, et que toute la mixture formait une nouvelle forme, devenant progressivement humaine en même temps que le vêtement sombre recouvrait son corps comme un ajout de fumée.

La chose qui se précisait tournait le dos à Neville. Peter contournait lentement la zone pour se placer face à son Maître. La créature renaissante posa ses pieds au sol. Elle tourna quelque peu sa tête dans quelques étirements de son cou, s'habituant à son nouveau physique. Elle se passa les mains sur son crâne chauve et lisse qui gagnait encore des oreilles. Le Seigneur des Ténèbres reprenait vie, son beau visage à nouveau là, sans ses cheveux et sans nez, mis à part deux fentes rappelant un aspect de serpent.

Le puissant sorcier prit une respiration, et fit délicatement quelques pas sur le sol. « Aaah, me voilà de retour… le Seigneur des Ténèbres revient… ma baguette, Queudver. » Sa voix était douce, envoûtante, mais impérative.

Tremblant, l'animagus tendit le bout de bois semblable à un os. Les doigts fins du mage noir se posèrent sur le précieux amplificateur de sa magie, le caressèrent, puis se fermèrent dessus et le tinrent délicatement avec révérence.

« Tends ton bras, Queudver. »

Frémissant, le serviteur au dos voûté par un apparent respect ou vénération mais une réelle terreur commença à présenter son bras droit à la main coupée. « Oh, merci mon Seigneur, merci… »

« L'autre bras, Queudver. », siffla le Seigneur des Ténèbres soudainement, mécontent.

L'autre homme se recroquevilla sous la menace, l'expression serrée face à la désillusion, et tendit son bras gauche. Son maître releva sa manche et pointa sa baguette sur le serpent noir qui marquait la chair dodue. Il appuya le bout du bâton, et projeta sa magie, faisant ressortir le dessin, le rendant plus net. Un cri étrange, magique, s'éleva dans l'air, ou plutôt en descendit, comme venant du ciel.

Sous les nuages, une fumée sombre à la forme de crâne se forma, et le serpent de vapeur gris sortit de la mâchoire imagée. Des langues de nuées s'extrayèrent également, et fusèrent vers le sol. Des hommes en grand manteau noir, avec des masques, atterrirent sur la terre battue. Ils étaient positionnés en cercle autour de leur maître, à bonne distance chacun les uns des autres.

Tout ce que Neville pouvait identifier était les cheveux longs blond pâle qui s'échappaient de la capuche du plus proche de lui. Mais il savait pertinemment qui étaient ces hommes. Voldemort avait appelé ses Mangemorts, qui, attirés par la magie de leurs marques, s'étaient présentés dans leurs vêtements d'anonymats et de terrorismes.

Le garçon était incapable de savoir si Karkaroff et Severus étaient venus. Il n'en avait pas l'impression, mais comment savoir ?

La voix ensorcelante du Seigneur des Ténèbres s'éleva doucement dans le silence revenu, comme une musique caressante. « Mes amis, treize années ont passé, et pourtant vous voici tous à nouveau réunis, auprès de moi, comme si c'était hier que nous nous étions quittés. Je dois dire que… je suis très déçu. » Il avait ponctué sa déclaration avec une vraie déception marquée.

Neville pouvait sentir la peur qui assaillait ces hommes.

Il reprit de sa voix veloutée. « Ici, il manque six Mangemorts… Trois sont morts à mon service. Un autre a été trop lâche pour revenir… Il le paiera. Un autre m'a quitté définitivement… Il sera tué, bien entendu. Le dernier me sert encore à Poudlard… Mais vous qui êtes tous là… pas un seul n'a cherché à me retrouver. »

« McNair ! » D'un mouvement de baguette vif, le Seigneur des Ténèbres fit tomber le Mangemort au sol, le masque disparu. Il fit le tour du cercle, appelant chacun d'eux et procédant de la même manière à chaque fois, rapide. « Avery ! Crabbe ! Goyle ! Nott ! Yaxley ! »

Seule restait debout la silhouette blonde. Le Seigneur des Ténèbres s'en approcha lentement. Il prit une voix plus calme, mais teintée de dégoût. « Pas même toi… Lucius. » Il fit, comme pour les précédents Mangemorts, tomber le masque de l'homme. Sa capuche restait, mais Neville pouvait être certain qu'il s'agissait bien du père de Draco.

Cependant, au contraire des autres, Lucius riposta, il entreprit de défendre son inaction.

« Je vous assure, mon Seigneur, que s'il y avait eu le moindre signe, ou des murmures… »

Voldemort l'interrompit. « Mais il y a eu des signes, mon cher ami fuyant, beaucoup de signes, et plus que des murmures. »

« Je vous assure, mon Seigneur, que je n'ai jamais renoncé aux anciennes pratiques. »

Lucius, qui ne s'était pas vraiment laissé tomber entièrement jusqu'au sol, eut l'audace de se relever pour faire bien face à son Maître, et enleva sa capuche. Les autres semblèrent décider également qu'il était temps pour eux de se redresser, et quittèrent leurs positions agenouillées.

« Ce visage, que j'ai été obligé de porter chaque jour au ministère depuis votre absence, ça, c'est mon vrai masque. », déclara-t-il en s'efforçant de faire entendre sa répugnance pour l'action qu'il avait dû entreprendre pendant des années, et son mépris pour le ministère.

Peter s'avança dans les rangs. « Moi, je suis revenu. », tenta-t-il de se valoriser avec hésitation, d'une voix faible et aiguë.

Voldemort bougea en un instant devant le petit homme qui se ratatina dans un sursaut de frayeur. « Par peur, pas par loyauté. », réfuta le Seigneur sèchement. Il poursuivit cajolant. « Cependant, tu t'es montré bien utile au cours de ses derniers mois. » Il fit un preste mouvement de baguette devant le poignet mis en garrot de son serviteur, et une main d'argent se forma et s'y attacha.

Les yeux de Peter pétillaient de gratitude. « Oh, merci Maître, merci ! »

Le Seigneur des Ténèbres s'éloigna de lui sans un regard, et s'approcha plutôt du corps mort de Cédric dont les yeux étaient écarquillés et vides de vie. Il poussa la joue du garçon avec son pied nu. « Oh, un si beau garçon… »

Neville était écœuré de le voir toucher comme ça le Poufsouffle, de le voir si dédaigneux. Comment cet homme pouvait-il se permettre d'être aussi insensible devant la mort qu'il avait ordonnée ?

Il était maintenu à la statue, et ne pouvait pas faire quoi que ce soit pour s'échapper. Il allait très certainement mourir ce soir, il doutait que Voldemort l'épargne ou l'oublie. Mais si sa vie devait se terminer ici pour lui aussi, il partirait la tête haute, avec courage, comme Cédric.

« Ne le touche pas. », interdit-il avec fermeté.

Voldemort se déplaça devant lui avec souplesse, comme s'il n'était qu'un souffle de vent d'automne soulevant les feuilles dans une brise puissante et légère.

« Ah, Neville, j'avais presque oublié que tu étais là, au-dessus des restes de mon père. Je ne te présente pas, car tu es presque aussi célèbre que moi maintenant. Le garçon-qui-a-survécu… Ta légende est bâtie sur des mensonges, Neville. Dois-je révéler comment ça s'est passé cette nuit-là, il y a treize ans ? Dois-je divulguer comment, en vérité, j'ai perdu mes pouvoirs ? »

L'homme bougeait habilement dans le cercle décrit par ses Mangemorts. Il savait très certainement faire un discours et avait un véritable sens du spectacle.

« C'était l'amour. Car voyez-vous, quand la vieille Augusta Longbottom s'est sacrifiée pour sauver son petit-fils, elle lui a assuré la meilleure des protections. Je ne pouvais le toucher. C'est de la vieille magie, j'aurais dû m'en douter. Mais ça ne fait rien, ça ne fait rien. Les choses ont changé… Et ! »

Il se mouva prestement juste devant l'adolescent et leva un doigt. « Je peux te toucher maintenant ! » Il appuya son index en plein sur la cicatrice en forme d'éclair du jeune garçon, qui hurla de douleur. L'homme riait et se délectait de la souffrance de son adversaire. « Oui, ahahah ! Incroyable ce que ces quelques gouttes de ton sang on fait, n'est-ce pas ? »

Il rabaissa enfin son bras, et tira d'un coup sec sur la faux de la statue pour libérer l'enfant. Neville tomba à genoux sur le sol.

« Lève-toi ! Nous allons nous battre en duel. Prends ta baguette, Longbottom ! »

Neville se redressa et fit face à l'être sombre. Il déglutit, mais ne recula pas. Les Mangemorts quittaient le cercle et s'écartaient. Ils se regroupaient tous au même endroit, autour de Lucius qui s'était également reculé, afin de laisser de la place aux adversaires.

« On t'a appris à te battre en duel, je suppose. D'abord, on se salue en s'inclinant, comme ceci. » Il joignit le geste élégant à la parole. Neville le fixa, immobile. « C'est l'usage, tu dois t'y conformer. Dumbledore te l'a certainement dit, il n'aimerait pas que tu oublies les bonnes manières, n'est-ce pas ? Alors, incline-toi ! »

Neville sentit la présence familière de l'Imperium. Il ne parvint pas à s'y soustraire avant de se plier en deux pour s'incliner. Il luttait, et cela rendait l'expérience bien plus désagréable. L'emprise partie d'elle-même.

« C'est très bien. Maintenant… Endoloris ! »

Voldemort ne le laissa sous l'impardonnable que 7 secondes.

Sept secondes qui parurent interminables au jeune garçon. Sept secondes de souffrances insupportables. Sept secondes où chacun de ses muscles se tordait et se contractait sous une douleur intense. Sept secondes où il eut l'impression de revivre chacune de ses blessures obtenues tout au long de sa vie. Sept secondes durant lesquelles il ne pouvait que gigoter sur le sol en hurlant, sans moyen de lutter contre l'oppression. Sept secondes où l'élancement lancinant qui parcourait tout son corps le brûlait furieusement. Sept secondes durant lesquelles il pouvait comprendre pourquoi la douleur pouvait rendre fou.

Mais Neville se refusa à sombrer dans la folie ou à désirer la mort. Il avait décidé de rester fort. Il endurerait cette souffrance, et il se relèverait ensuite. Sa volonté resterait inébranlable. Il serra les dents pour contenir ses gémissants. Il ne pouvait pas s'empêcher de se tordre de douleur au sol, mais il ne hurlerait pas. Il avait trop crié pour une soirée.

Voldemort relâcha le sort.

« C'est très bien, Neville, ta famille aurait été fière de toi… »

Le garçon tentait déjà de se relever, et ne lâchait jamais du regard le plus âgé. « Pas comme la vôtre. », déclara-t-il durement.

Neville vit les traits du visage de l'homme se tirer fugitivement dans une expression de colère et de haine, et le mage noir le repoussa au sol plus loin d'un coup de baguette.

« Je vais te tuer, Neville Longbottom. Je vais te détruire. »

Neville avait beau être résolu à partir la tête haute, il ne voulait pas mourir. Il ne pouvait absolument pas empêcher la peur de l'assaillir. Il était terrifié depuis l'instant où il était entré dans ce cimetière, et tout allait de mal en pis.

Il nota à ce moment précis que les paroles de Voldemort faisaient la différence. Il y avait une différence entre avoir la certitude de mourir… et entendre de la voix de son futur meurtrier que ce serait vraiment le cas.

Le puissant sorcier s'approcha, et se pencha au-dessus de lui. Sa voix chuchotait. « Après ce soir, personne ne doutera plus jamais de mes pouvoirs. Après ce soir, si on parle de toi, ce sera seulement pour évoquer comment tu m'as supplié de te tuer, et comment, par charité, je t'ai rendu ce service. »

Le mage noir se redressa et fit se lever le garçon par magie. « Debout ! » ordonna-t-il vivement. Il se détourna ensuite pour mettre de la distance entre eux. Quand il fit à nouveau face au garçon, ce dernier se tenait encore là, et le fixait avec détermination.

Il y avait un sort qui pourrait le sauver, lui laisser un moment de répit. Il y avait un sort qu'Harry avait passé des heures et des jours à lui enseigner. Neville était bien plus compétent avec le Protego, qui sortait à présent instinctivement, mais un Protego ne bloquait pas un Avada. La solution d'Harry était bien plus efficace. Pour lancer un Avada, Voldemort aurait besoin de sa baguette… Il espérait être plus rapide que l'homme, mais sa formule était plus courte à prononcer que le sort favori du meurtrier, non ?

« Expelliarmus ! » cria-t-il avec force.

« Avada Kedavra ! » contra l'autre vigoureusement.

Le rayon rouge et le vert se rencontrèrent.

Les deux faisceaux lumineux se connectaient en un seul fil brillant de magie, rouge d'un côté et vert de l'autre. Chaque couleur tentait de repousser l'autre dans ses limites. Neville tenait fermement sa baguette et luttait pour gagner cette lutte acharnée. Il ignorait ce qu'il fallait pour cela, mais il ne lâcherait pas.

Tantôt le vert prenait du terrain, tantôt c'était le rouge qui s'approchait de la baguette d'if.

Tout changea lorsqu'au bout d'un moment, une lumière s'échappa du centre de percussion des deux sorts, et retomba dans une hyperbole pour former un dôme blanc tout autour d'eux. Puis, un à un, des sortes de fantômes, des esprits apparurent, sortant de la baguette du Seigneur des Ténèbres.

Il y avait d'abord Cédric, volant dans l'air. Puis le vieux jardinier moldu du rêve du garçon-qui-avait-survécu. Ensuite, il y avait la grand-mère de Neville, sa mère, son grand-oncle et son père…

Les esprits de ses parents et de sa grand-mère s'approchèrent de lui.

La grand-mère parla. « Quand nous te le dirons, tu briseras le lien. Nous le retiendrons, mais seulement quelques instants. Tu devras faire vite. »

Ce fut au tour du père. « Tu retourneras à Poudlard avec le Portoloin, mon fils. »

Cédric appela. « Neville, ramène mon corps à mon père, s'il te plaît. »

Neville hocha la tête.

Sa mère prit la parole. « Nous t'avons toujours aimé, Neville. »

Son père reprit. « Nous avons toujours su que tu serais merveilleux. »

La grand-mère s'impatientait. « Oui, oui, on est tous très fier, moi aussi. Allez, brise le lien ! »

Neville obéit en baissant sa baguette et lui-même pour éviter le sort si jamais le rayon de Voldemort devait finir de l'atteindre. Pendant que les esprits se jetaient vers le Seigneur des Ténèbres pour le retenir, Neville courut vers le corps de Cédric sans se retourner. Il posa une main sur le buste du jeune homme et tendit sa baguette pour Accio le Portoloin qu'était la coupe.

L'objet vola rapidement jusqu'à sa main de baguette, et il fut transporté avec le corps de Cédric.

Il espérait juste que ça le ramène à Poudlard et non de nouveau devant la statue du cimetière.