(L'Ordre du Phénix) Le Chicaneur


Ils revenaient tout juste de la gare, et se promenaient au bord du parc, lorsque Neville, dont les yeux s'égaraient régulièrement vers la hutte où il avait grandi, aperçut la fumée qui montait de la cheminée.

« Hagrid est de retour. », souffla-t-il.

« Quoi ? » demanda Harry, qui n'avait pas bien entendu, mais déjà Neville s'élançait vers la cabane, sans écouter ou répondre. Harry et Hermione se précipitèrent à sa poursuite, abandonnant leurs autres comparses.

« On devrait y aller. », déclara Ron, prêt à courir. Ginny le stoppa en saisissant son bras.

« Non, Ron. Hagrid est le tuteur de Neville, c'est particulier. Nous irons le saluer plus tard. »

« Hermione et Harry y vont bien, eux. »

Sa sœur le fixa durement. Il ne se laissait pas intimider par sa sœur, mais il trouvait finalement que Neville avait le droit à un petit temps seul avec Hagrid, et comme les deux autres Gryffondor étaient bien plus proches du garçon-qui-avait-survécu que lui, ils avaient plus de droits de s'y rendre que lui. Il était d'ailleurs d'assez mauvaise humeur de voir Hermione porter sans honte des gants et bonnet assortis à l'écharpe Serpentard, de nouveau autour de son cou. Il l'avait interrogée à ce sujet, et l'adolescente s'était contentée d'expliquer que c'était un cadeau qu'elle avait récupéré une fois chez ses parents. Ron espérait bien que Draco ne les rejoindrait pas tout de suite, parce qu'il n'était pas convaincu d'être capable de rester calme devant le blond. Mais ce dernier avait, d'après les deux préfets de Gryffondor, pris une charge supplémentaire en tant que préfet de Serpentard de surveiller le bon retour de chaque élève, en particulier de ceux de sa Maison.

Quand Neville, Harry et Hermione arrivèrent près de la maisonnée, ils entendirent s'élever la voix aiguë d'Ombrage. Les deux préfets durent tirer Neville à l'écart, caché sous une fenêtre, pour l'empêcher d'ouvrir d'un coup la porte en grand.

« Je vais l'arrêter. », tenta de résister l'énervé.

« Calme-toi, Neville. », chuchota avec empressement Harry. Ils s'étaient baissés rapidement sous le niveau de la fenêtre trop visible de là où était Ombrage. « La colère ne te va pas du tout. »

Ce dernier commentaire permit à l'adolescent de réaliser son comportement, et de se détendre légèrement. Ils écoutèrent Hagrid répondre qu'il était parti pour sa santé, au grand air. Cet argument ne pouvait convaincre Ombrage, qui nota sarcastiquement qu'en effet, en tant que garde-chasse, il était rarement au grand air. Elle le menaça ensuite implicitement de le faire renvoyer, lui conseillant de ne même pas défaire ses bagages. Une fois encore, les deux préfets durent maintenir ensemble Neville, Harry lui mettant même une main devant la bouche, pour l'empêcher de courir au secours de son tuteur.

« Elle part ! » souffla Hermione avec urgence, après qu'elle ait perçu le mouvement vers la porte de la dame en rose par un coup d'œil furtif et accidentel à travers la fenêtre. Les trois adolescents s'empressèrent de faire en partie le tour de la bâtisse afin qu'Ombrage ne les vît pas. Harry monta discrètement la garde, se risquant à passer la tête au tournant du mur. Quand il aperçut la femme asperger la porte du demi-géant de son parfum, il se sentit satisfait que Neville n'en sache rien.

« On peut y aller. », chuchota-t-il enfin. Le trio pénétra promptement le logis.

Neville courut dans les bras du demi-géant. « Bonjour Hagrid ! Où étais-tu pendant tout ce temps ? »

Le grand homme serra fort son protégé un instant, puis lui tapota le dos pour lui signifier de s'écarter.

« Mettez-vous tous à votr' aise. J'm'en va vous raconter. »

Ils s'installèrent tous confortablement. Hagrid, couvert de plusieurs blessures au visage, égratigné, cogné, griffé, se tapota plusieurs fois avec une grande tranche de viande fraîche afin d'apaiser l'inflammation.

« Tu pourrais demander à l'infirmerie… », voulut proposer Harry.

« Oh, c'est pas la peine. » L'homme s'assit en face d'eux. Il les regarda intensément. « C'est top secret, c'est compris ? »

Neville et Hermione acquiescèrent.

« Ne le prends pas mal, Hagrid, mais tu ne sais pas garder un secret. », commenta Harry.

« Il ne le répétera pas non plus. », affirma Neville à Hagrid au sujet de Harry.

« Ça dépend. Draco au moins pourrait être averti. Quant aux Weasley… »

« Et bientôt toute l'école sera au courant, Harry. Non. », refusa Hermione.

« Seulement des personnes de confiance, proches de nous. Et ça dépend de ce dont il s'agit… »

« Bien, j'vais vous l'dire. », attesta Hagrid. « Dumbledore m'avait envoyé chercher l'aide des géants. »

« Et tu les as trouvés ? » s'excita Neville, avec une touche d'admiration et d'envie.

« Ils sont plutôt difficiles à rater. Mais j'étais pas l'seul. »

« Des Mangemorts ? » devina Harry.

Hagrid hocha la tête.

Le garçon aux yeux verts serra le poing. « Et ils les ont suivis, n'est-ce pas ? »

« Ils ont eu le message de Dumbledore, c'est c'qui compte. Certains se souviendront peut-être qu'il a voulu être leur ami. »

« C'est eux qui t'ont fait ça ? Les Mangemorts ? »

« Non… »

« Les géants ? » s'enquit Hermione.

« Pas exactement… »

Hagrid ne leur en dit guère davantage. Toutefois, ils restèrent pour prendre le thé avec lui et y passèrent la soirée. Ils discutèrent de tout et de rien, d'Ombrage et du ministère, le rassurèrent qu'il ne pouvait être expulsé du château, tout comme Trelawney, bien qu'il s'inquiéta pour son poste d'enseignant. Harry et Hermione rentrèrent plus tôt que Neville au château, afin que leur ami obtienne quelque intimité avec son tuteur. Le garçon-qui-avait-survécu parla alors de ses déboires, il confiait ses craintes et ses tourments. Enfin, il évoqua le scepticisme des autres face aux sombrals, et leur incompréhension globale sur ses créatures fabuleuses. Comme disait Luna, la crainte venait souvent de méconnaissance et de l'inconnu ou de la différence. Hagrid savait dès lors sur quoi porterait son prochain cours.


Durant les vacances, beaucoup d'élèves avaient raconté à leurs parents comment étaient les cours de défense contre les forces du mal. Le niveau baissait. Toutefois, avec la main mise sur les journaux, le ministère parvenait à camoufler l'affaire.

Les quelques élèves qui avaient subi la torture personnelle d'Ombrage avaient, pour certains, conté leurs déboires. Après les soins par Pomfresh et Evans, et l'arrêt des punitions plus d'une semaine avant le départ du train, les blessures n'étaient plus visibles, pas même de cicatrices à cause de la magie noire. Ceux qui préparaient leur propre potion au murlap avaient plus de marques, mais en vérité peu d'élèves écopaient d'assez de retenues pour les graver définitivement. La plupart évitaient de la provoquer de nombreuses fois après avoir été punis.

Les principales victimes d'Ombrage étaient Neville, Harry, tout opposant politique qui crierait un peu trop fort leur croyance en le retour de Celui-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom ou leur indignation de l'absence de pratique au cours, et les nés-moldus qui respiraient un peu trop fort. Elle évitait Serpentard, et les Sang-Pur au comportement impeccable autant que possible. Toutefois, chaque manquement à son règlement strict imposé par les décrets pouvait conduire à une sanction.

Les parents des nés-moldus pouvaient difficilement s'insurger envers les nouvelles pratiques de ce monde dont ils étaient exclus. Quant aux autres, ils ne pouvaient que s'appuyer sur les dires de leurs enfants dont les blessures n'apparaissaient plus, et se faisaient aisément censurer. Bien sûr, ils pouvaient s'insurger auprès de leurs collègues, mais le ministère parvenait toujours à diriger des paroles rassurantes et à endiguer les élans d'indignations. Au final, qui pourrait croire que quelqu'un pense à faire du mal à des enfants ? Cette dame Ombrage semblait bien amicale, et il devenait au fil des générations si compliqué de concevoir une descendance que les jeunes sorciers étaient bien souvent considérés comme extrêmement précieux, et choyés. Nuls ne pourraient oser les maltraiter.

Le ministre avait interrogé Ombrage au sujet de cette étrange rumeur apparue durant les vacances de Noël, mais la femme de confiance avait assuré que ce n'était que des affabulations d'adolescents vindicatifs qui n'aimaient guère suivre leurs cours, ou qui étaient de mèche avec Dumbledore et Longbottom. L'idée originale de cette rumeur infondée provenait du garçon-qui-avait-survécu et de son ami, Harry Potter. Aucun des deux n'acceptait le changement de programme décidé et approuvé par le ministère, et ils refusaient encore et toujours de s'y plier. Ils étaient même parvenus à entraîner un certain nombre de leurs camarades dans un groupe illicite d'enseignement au duel. L'homme d'État choisit de la croire sur parole.


Luna sautillait, satisfaite, jusqu'à la table du petit-déjeuner lundi matin.

« Ça arrive. », chantonna-t-elle alors qu'elle s'asseyait auprès de ses amis.

« Qu'est-ce qui arrive ? » demanda Ron.

Elle posa un journal sur la table. Il était semblable à celui qu'elle lisait souvent, Le Chicaneur, le périodique de son père où il traitait d'une grande variété d'animaux sortis d'après beaucoup tout droit de son propre imaginaire, et plus probablement des anciennes légendes ou rumeurs infondées.

« Drôle d'animal, ce mois-ci. », déclara-t-elle, ses yeux clairs se tournant doucement vers Neville, avec son sourire calme et tendre, pour une fois plus rusé que sage. Son ton demeurait toujours le même, rêveur, lunatique, envoûtant.

Une nuée de chouettes et de hiboux arriva dans la salle, et lâcha de nombreux journaux sur les tables des élèves ou des professeurs. Harry lui-même saisissait celui apporté par Luna, pendant que quelques curieux parmi leurs camarades prenaient certains exemplaires, intrigués, pour chercher de quoi il s'agissait. Le garçon aux yeux verts déplia le journal et y lut l'article de l'interview de son meilleur ami, ravi d'y découvrir une photo non trafiquée par Rita. Il le lut à voix haute pour en faire profiter chacun de ses comparses. La prose de Skeeter restait fidèle à elle-même, sans gêner pour autant les informations utiles qu'ils avaient voulu faire passer.

Harry découvrait le contenu, en même temps qu'Hermione, Ginny et les autres Weasley. Toute la soirée de Neville, horrible, était relatée. Comment il s'était retrouvé dans le cimetière avec Cédric, après une traversée ardue dans le labyrinthe et une chasse par Krum, comment Cédric avait été tué par Peter et le Seigneur des Ténèbres ressuscité, comment les Mangemorts en liberté avaient répondu à l'appel. Les ingrédients cités par Pettigrow étaient explicités, les noms de tous les Mangemorts étaient évoqués sans souffrir de la moindre exception, l'implication de Bartémius Crouch Junior alias le faux professeur Maugrey était détaillée, exactement comme Harry s'en souvenait. Le style de la journaliste à scandale parvenait à mêler la gravité de la situation et l'humour osé provocant.

« Comment vous avez fait ça ? » intervint Ron, ébahi. « Les oiseaux ? »

« Draco m'a présenté Dobby. », commença la Serdaigle.

« Quoi, une nouvelle présentation ? » se moqua Hermione, amusée et joyeuse, son regard se tournant vers le Serpentard.

« Ça valait la peine. », affirma-t-il.

Luna continua. « Nous avions d'abord pensé à demander à l'armée d'elfes de maison que Le Chicaneur apparaisse sur chaque table pour le petit-déjeuner, mais nous ne voulions pas qu'ils soient dans les ennuis… »

« Draco s'en soucie ? » questionna rhétoriquement Ginny.

« Luna, oui. », attesta le blond.

Luna poursuivait. « Alors ils les ont distribués aux chouettes et hiboux de l'école, et les ont envoyés ici directement. »

« Difficile pour la dame en rose et Rusard de tous les contrôler dans cette situation. Dobby s'est chargé de récupérer les journaux du père Luna jusqu'aux cuisines, puis je suppose que tous les elfes s'y sont mis. »

« Beau travail. », félicita Harry. Il se tourna vers son meilleur ami. « Et à toi aussi, Neville. Félicitation pour l'interview. »

Ginny approuvait, souriante, que Neville était doté de nombreuses qualités.

Quand Ombrage reconnut ce qui se passait, cette distribution "illégale" et ce contenu "interdit", elle devint furieuse. Il était trop tard ; beaucoup avaient déjà lu, au moins en partie, et même décidé de trouver un moyen ou un autre d'en envoyer un exemplaire à leurs parents.

À Serpentard, un Chicaneur ouvert dans les mains, Théodore était blême. Il releva enfin le regard pour fixer le groupe du garçon-qui-avait-survécu, et plus spécifiquement Draco. Ce dernier n'était pas particulièrement souriant non plus, juste neutre, mais tranquille. Une discussion s'imposait.


Le message fut affiché dans la matinée.

« Décret d'éducation numéro soixante-seize : Tout élève surpris en possession du magazine Le Chicaneur sera renvoyé. »

C'était pourtant déjà trop tard pour empêcher l'information de circuler. Plusieurs avaient déjà lu. Certains feraient passer la revue en contrebande à d'autres.


Théodore trouva la première occasion pour en discuter avec Draco. Dès la première heure de cours, le blond se trouvait à la bibliothèque, avec Hermione. Ils étaient les seuls de leur groupe à ne pas avoir cours, les quatrièmes étant en soin aux créatures magiques, et les autres cinquièmes en divination avec le remplaçant de Trelawney, un centaure banni de son clan. Théodore s'approcha seul, les idiots de Crabbe et Goyle suivant aussi le cours, et les autres de la bande occupés ailleurs. Surtout, le mouvement de rejet était rapidement arrivé. Déjà beaucoup tentaient de s'éloigner au mieux des fils de Mangemorts reconnus dans le journal, les filles et Zabini ne faisaient guère exception à cette règle pour le moment. Théodore se retrouvait ainsi isolé, et n'aurait certainement plus que les deux idiots à ses côtés.

« Draco, nous avons quelques mots à échanger, loin de Granger. »

Le blond voulait refuser, mais la fille se leva. « J'ai des livres à aller chercher. Vous savez, "Roueries et fourberies pour sorciers hardis", "Les Noms célèbres du monde magique contemporain", "Tant qu'il y a de la magie, il y a de l'espoir", "Étude sur la possibilité d'inverser les effets réels et métaphysiques de la mort naturelle, concernant en particulier la réintégration de l'essence et de la matière", "Le Sortilège de l'Imperium et comment en abuser", oh, et le "livre invisible de l'invisibilité" devrait me prendre un certain temps. »

Nott la gratifia d'un visage neutre peu amusé. Il n'était pas particulièrement blasé, mais elle pouvait deviner qu'il en avait le sentiment. Elle partit rapidement. Le provoquer défoulait sommairement, néanmoins elle savait qu'il n'avait pas tendance à réagir et qu'il resterait sans réponse. Une fois l'adolescente disparue dans les rayonnages, Théodore se tourna vers son camarade. Il demeura silencieux.

« Tu voulais parler. », notifia Draco.

« Oui. Je ne suis pas certain que l'endroit soit convenable. »

« Qu'importe ce que tu as à dire, rien ne me gênerait. Tu peux évoquer n'importe quel sujet, et faire fi des éventuelles oreilles indiscrètes alentour. »

Théodore observa les lieux qui les entouraient. Quelques élèves étaient présents, et certains les regardaient avec suspicions. D'autres semblaient préférer fuir loin.

« Tu es content ? » questionna Théodore.

« Que veux-tu dire ? »

Le brun rachitique retourna la tête vers son camarade. « Tu as vu ou entendu ce qu'a raconté Longbottom. Je t'avais prévenu que ça risquait d'arriver. Ça ne te fait rien ? »

« Mon père l'a cherché. Et je ne suis pas lui. »

« Tu aime ton père. », se scandalisa le Serpentard. « Sa réputation est détruite, c'est le nom de ta famille qui est entaché. Toute l'école va te fuir comme la peste. Ton prétendu "ami" sait tout cela, il savait que tu serais impacté. Si d'autres, si le monde sorcier d'Angleterre obtient ce témoignage et y croit, c'est toute ta famille qui sera touchée. Si les gens croient Longbottom, ton père risque Azkaban. Tu ne me feras pas croire que tout va bien. Tu lui pardonnes ça ? »

« Dis-moi, Théo, tu n'en a rien à faire de ton père. Pourquoi t'énerverais-tu ? Ça ne te regarde pas. »

« En effet, il peut arriver n'importe quoi au vieux Senior, je n'en aurais rien à faire. Pour tout avouer, je pourrais apprécier. Mais le tien ? »

Draco le stoppa. « Le mien ? Mon père ne te concerne pas, Théo. »

« Je ne disais pas cela. Pour être honnête, il m'est indifférent, mais il s'agit de toi. Et tu as pensé à Crabbe et Goyle ? Ils ont été tes amis, il me semble. Eux, ils aiment leur père. Vous trois, vous devriez être énervé par ce que Longbottom a fait. Pourquoi es-tu donc aussi calme ? »

Draco plongea son regard aux yeux de glace, l'expression froide, dans ceux plus foncés de Théodore. « Théo, tu devrais arrêter là. C'est parfaitement inutile. J'ai participé à ça. Je savais ce qui était prévu, j'ai fait venir Skeeter, j'ai organisé l'interview et la distribution. Et ma réponse pour tourner le dos à mes amis est toujours la même : non. Quant à mon isolement personnel, j'ai toujours Nev, Mione, Harry et les autres. C'est toi qui n'as personne, en dehors de Crabbe et Goyle, ces deux idiots, que tu as toi-même choisis. Si tu ne voulais pas te restreindre à eux, tu aurais dû mieux choisir tes amis. De toute évidence, tu n'en as pas des capables de demeurer à tes côtés quand ton père est désavoué. Je pourrais être peiné, si je ne savais pas que tu tendais à suivre les traces de nos pères. Peut-être que Pansy ou Zabini en ont tout simplement marre de ton inaptitude sociale aussi, et qu'ils n'ont pas toléré de découvrir ta dernière cachotterie. Taire ce secret était une terrible erreur, et uniquement la tienne. À moins que tu aies une faveur acceptable à me demander, Théodore, tu peux repartir. Et j'irais retrouver une née-moldue bien plus agréable à côtoyer. Moins fourbe, retors et trompeur. »

Théodore apparaissait à présent d'une pâleur extrême. Il devenait toutefois plus assuré après la mention de la faveur. « Tels que sont nos termes, une faveur n'a pas besoin d'être "acceptable". Nonobstant, je n'en ai pas, pour l'heure. Mais retiens bien, Draco, que je n'ai pas trahi mon père malgré tout mon ressentiment, alors que tu as fait plonger le tien. Et tu vas devoir continuer avec ça sur la conscience. Je me demande si le sourire d'un de tes amis justifiait cela. »

Le solitaire mit fin à la discussion en partant, et Draco tint parole, il alla rejoindre Hermione.


Après la sortie du Chicaneur, Seamus aborda Neville pour s'excuser. Avec les vacances de Noël, même sa mère avait commencé à évoquer que le ministère disait n'importe quoi. L'interview par Rita Skeeter avait fini de convaincre l'adolescent, et il prévoyait même d'en envoyer un exemplaire à sa mère s'il pouvait y parvenir dans le dos d'Ombrage. Neville était prêt à pardonner au garçon, et savait que Dean et Ron en étaient très contents. Harry émettait quelques réticences purement morales, parce qu'il n'aimait décidément pas lorsque quelqu'un s'en prenait à son meilleur ami, mais ce revirement montrait que leur action fonctionnait, et le but n'était-il pas de produire un tel effet ? Aussi, Harry s'abstint de tout commentaire désobligeant, et invita même Seamus à rejoindre l'AD dès la prochaine séance. Seamus prenait la peine de s'excuser, la moindre des choses était de pardonner.