(L'Ordre du Phénix) L'arrestation de Dumbledore
Le mois de février avait passé, et mars commençait doucement à s'écouler. Neville, Harry et Draco n'avaient de cesse de s'entraîner à l'occlumancie. Le premier dormait mieux depuis qu'il méditait avec une méthode apparemment fonctionnelle, et qu'il s'acharnait à maîtriser l'art pourtant trop complexe et subtil à première vue à son goût. Contrôler ses émotions lui posait moins de problèmes qu'à Harry en tant normal, bien que cette année paraissait difficile sur ce plan pour lui. Il appréciait retrouver son calme et sa tranquillité usuelle. Il demeurait toutefois effrayé à l'idée de paraître aussi intimidant que Severus s'il s'engageait trop sur cette voie.
Draco progressait même en legilimancie à force de le lancer quelques fois sur Harry ou Neville, plus souvent le premier que le second. Il n'avait néanmoins ni une très bonne expertise ni une grande endurance. Aussi, la plupart du temps se contentait-il de donner les conseils dont s'abstenait Severus. Il s'entraînait également de son propre côté sur la visualisation et la sélection de souvenirs spécifiques. Son parrain attendait de lui qu'il atteigne un niveau similaire à ce que l'espion pratiquait, et le jeune Serpentard ne comptait pas décevoir son chef de Maison. Si Harry et Neville devaient apprendre ce qu'il savait depuis avant sa première année, il devrait être tout aussi capable de progresser à vue d'œil.
Harry demeurait grandement motivé par l'idée de pouvoir séjourner dans le confort d'avoir un presque beau-père proche de lui. Il avait conscience qu'il ne pourrait plus redevenir sa pupille comme en troisième et quatrième année, mais la perspective d'au moins pouvoir retourner dans ses quartiers et passer du bon temps était une carotte qu'il avait hâte de saisir. Il se fichait depuis longtemps de sa réputation lorsqu'il s'agissait de recevoir publiquement des retenues de la part du maître des potions. Tout ce à quoi il aspirait était de passer du temps avec l'homme.
Les leçons d'occlumancie demeuraient des épreuves intenses et pénibles, surtout lors de la pratique. Harry et Neville finissaient bien souvent épuisés, après des heures d'entraînement soutenu. D'autant que Severus mettait à rude épreuve le contrôle de leurs émotions, trouvant toujours les commentaires les plus piquants lorsqu'il visionnait un souvenir, et parfois même y plaçait sa propre présence.
Un soir de début mars, Neville, dont l'expérience en duel ne cessait de croître durant les séances de l'AD et dont les lancements de charmes de bouclier devenaient des réflexes, en eut un malencontreux, vers la fin de la période d'occlumancie, lorsque le maître lui lança un énième Legilimens. Sitôt le Protego lancé en contre-attaque, le sort mental fut retourné contre l'envoyeur, et Neville put saisir, dans la surprise du professeur comme de l'élève, quelques bribes de souvenirs.
Un enfant aux vêtements trop grands et usés, recroquevillé dans un coin d'une maison délabrée, tandis qu'un homme aux cheveux sombres et au nez crochu se disputait avec une femme mince au visage cireux. Le garçon bousculé dans un couloir de Poudlard, entouré des rires de camarades. Il tentait de maîtriser son balai qui semblait aussi instable que durant le premier match de Quidditch de Harry ou la première tentative de vol de Neville, une fillette rousse riant à côté de lui.
Il se retrouva brutalement expulsé, lui-même sous le choc de ces étranges visions et de la sensation d'avoir pu pénétrer l'esprit d'un autre. Chose bien complexe, en effet. Pendant un bref instant, il avait cru être propulsé dans une pensine tumultueuse où obtenir une information entière paraissait impossible. Ce n'était que part une habitude nouvellement acquise après de nombreuses séances d'entraînement à l'occlumancie qu'il était parvenu à saisir quelques images partielles. À terre, soutenu dans le dos par Harry accroupi à ses côtés, Neville observait, toujours béat, le professeur pâle et furieux. Les yeux noirs de l'homme lui semblaient plus obscurs que jamais, tandis que le maître des potions s'efforçait de rester calme. Lorsque la voix, au ton extrêmement bas, chuchotante, s'éleva, Neville sentit tous ses os se glacer d'effroi. Harry était aussi figé que lui, fixant son mentor sans retrouver la capacité à penser des mots autres que les paroles de l'homme. Draco, sur le côté, encore debout et sa baguette reposée dans ses mains, observait la scène dans un calme immobile et respectueux.
« Penses-tu qu'un charme de bouclier fonctionnerait face au Seigneur des Ténèbres ? La bataille a lieu dans ton esprit, sans agitation stupide de baguette magique. Il entre même à distance, il pénètre sans prendre la peine de te lancer un sort. Le Protego ne te servirait à rien. Si tu songes à te déborder par cette voie de la facilité devant moi, tu ne tiendras pas deux secondes contre le Seigneur des Ténèbres. Chaque bribe de souvenirs est une arme qu'il utilisera contre toi. »
« Je suis désolé, Severus. Ça m'a simplement… »
« Échappé ? Là est bien le problème, Neville. Si tu penses perdre ton temps à placer un mur physique entre vos corps lorsque tout se joue dans ton esprit, tu n'arriveras pas à grand-chose. Le cours est terminé pour ce soir. Retournez dans vos salles communes. »
Harry aida Neville à se relever, et ils ne perdirent pas un instant pour s'évader en vitesse du bureau. Draco hésita bien une fraction de seconde à dire un mot, mais jugea de suite qu'il valait mieux qu'il quitte les lieux à son tour, sans attendre.
Au cours suivant d'occlumancie, le professeur sortit sa pensine pour y placer ses souvenirs.
« Qu'est-ce que tu fais ? » questionna Draco.
« Nous éviterons de reproduire l'incident de la semaine dernière. », déclara le maître avec froideur.
Harry croisa les bras, et parla d'une voix forte. « C'est une idée, ça. Stockons nos souvenirs personnels pour garder notre intimité pendant ces cours invasifs. Si le grand maître occlumens en a besoin, faisons-le tous. »
Severus ne semblait pas amusé du tout alors qu'il s'était retourné vers Harry et le fixait avec dureté. « Il s'agit seulement d'une précaution pour ma part. De votre côté, l'idée de devoir protéger vos plus grands secrets devrait être une motivation supplémentaire pour progresser. S'il n'y a pas d'enjeux, vous ne ferez pas autant d'efforts. Votre esprit a besoin d'être confronté à la nécessité de se protéger pour que votre entraînement soit optimal. Vous avez besoin d'adversité pour réussir. Il reste bien sûr préférable de s'entraîner avec quelqu'un de confiance qui ne trahirait pas les informations, les "secrets", qu'il obtiendrait. Toutefois, même devant le meilleur des confidents, chacun d'entre vous préférerait conserver ses pensées propres. Alors, souvenez-vous des enjeux lors de nos séances et efforcez-vous de vous protéger. »
« Je peux arrêter de m'entraîner avec Draco alors ? »
« Non. »
« Décret d'éducation numéro cent neuf : Les élèves exécutant des formules interdites seront sujets à une punition sévère en vertu de l'article 28. »
Le temps filait, les décrets continuaient, les vacances arrivaient. Une pause pour avril était bienvenue. Comme pour les vacances précédentes, Ombrage prit ses précautions quelque temps avant la pause afin de camoufler les punitions qu'elle infligeait aux élèves. Et puisqu'aucun n'était désireux de souffrir juste pour la mettre en difficulté, tous continuaient de se soigner. Le train partit le dernier jour de mars, pour ne revenir qu'à la mi-avril, le 14.
Durant la pause, pour un certain déplaisir mêlé de désintéressement des jumeaux, les cinquièmes années et en particulier Hermione, Harry et Neville avaient entrepris de s'acharner sur un travail intense de révision pour leurs BUSEs qui auraient lieu deux mois après. Le programme de révision établie par la préfète studieuse avait été serré, et chacun s'appliquait profondément. Ron, qui n'était guère tenté pour servir de cobaye à ses frères, acceptait relativement docilement de participer à ces séances que Sirius nommait de "sans intérêts". Ginny regrettait surtout qu'il ne soit guère possible de sortir pour voler avec leurs balais dans cette rue trop moldue. Les jumeaux, plutôt que d'inventer de nouveaux bonbons, préparaient assidûment un large stock de fusées d'artifices. Leurs "Feuxfous Fuseboum", inventés par eux-mêmes, auraient d'après eux une grande utilité dans la chasse à la dame rose et à ses supporters. Surtout, ils escomptaient bien en vendre à de nombreux clients pour semer autant de zizanie que possible.
Une semaine après la rentrée des vacances, comme chaque week-end, l'AD avait une nouvelle réunion. C'était cette fois en plein après-midi du dimanche. Depuis quelque temps déjà, Harry avait commencé à leur enseigner le patronus. Les progrès étaient plus ou moins rapides selon l'élève, et Harry rassurait en expliquant que si la forme corporelle était plus puissante, l'incorporelle serait amplement suffisante pour les protéger dans la plupart des cas et restait l'une des meilleures protections contre les forces du mal qu'ils pourraient trouver.
Ginny parvint à produire un cheval, tandis que les pies des jumeaux voletaient jusqu'au plafond à la recherche de farces à commettre. La loutre d'Hermione semblait nager dans les airs. Ron put aussi produire une forme corporelle de chien, un Jack Russel terrier d'après Neville. D'autres bruits d'extases parvinrent lorsque le sanglier d'Ernie Macmillan surgit durant cette séance. Harry félicita Seamus pour la production de son renard, animal que Draco associait davantage aux Serpentard qu'aux Gryffondor. Seamus n'avait guère ses oreilles posées à côté lorsque le blond avait grimacé et chuchoté son commentaire à Parvati avec qui il discutait. Le jeune irlandais regarda le Sang-Pur avec toute la malice attendue de son patronus, et décida que puisque les rivalités de Maison qu'il avait découvertes durant ces années à Poudlard semblaient avoir été mises de côté par Neville et Harry depuis longtemps, et par plus peut-être puisque le serpent enseignait à la moitié de la salle dont plusieurs lions, il pouvait parfaitement avouer.
« Tu sais, Malfoy, j'ai passé une minute entière sous le Choixpeau. C'est assez long. Je pourrais bien posséder quelques traits de d'autres Maisons. »
« Pas de Serpentard. »
Seamus haussa les épaules, et Harry commenta que la forme du patronus ne dépendait pas de la Maison, de toute manière.
Le lièvre de Luna sautillait joyeusement dans toute la salle, et passait saluer chaque membre de l'AD, et chacun de leurs patronus corporels. Le cygne de Cho ne s'élevait pas avec l'élégance qu'il arborait à la séance précédente, puisque l'asiatique s'avérait absente, mais Harry s'en souvenait pour le dénombrer.
« Nous avons 8 corporels. », glissa, impressionné, Harry à Draco.
Le blond grommela. « Neville et moi devrions parvenir à en produire si eux le peuvent. En particulier Ronald. »
« Tu n'as même pas essayé. », rappela Harry. En effet, depuis qu'ils avaient commencé le cours de Patronus, Draco récompensait ceux qui réussissaient à réaliser une forme corporelle en leur enseignant en toute discrétion des sorts un peu plus… secrets, tel le sortilège du Pendule. Tout du moins l'enseignait-il à ceux qui s'étaient montrés dès la première séance tolérant à l'idée de l'écouter lui plutôt que Harry. Ainsi, Draco avait sa liste bien définie d'éventuels futurs connaisseurs du sortilège : Luna, Ginny, Fred et George, Parvati et sa jumelle, ainsi qu'Hermione. Il ne comptait tout de même pas partager ces sorts avec des inconnus de Serdaigle.
« Expecto Patronum ! » épela la voix déterminée de Neville. Il avait eu de nombreux cours avec Remus, y avait longuement pensé, et profitait à présent également de l'enseignement de son meilleur ami, aussi excellent pédagogue sinon plus que l'aimable loup-garou. Il lui fallait trouver la force d'un souvenir particulièrement heureux, et le laisser l'envahir. Il ressentait le frisson de magie, et espérait bien déboucher sur une forme distincte.
L'éléphant qui traversa la salle choqua tout le monde. Tous, en dehors de Luna qui restait paisible, fixaient ce pachyderme avec sidération. L'animal parcourut toute la longueur, de la cheminée devant laquelle Neville se tenait jusqu'au mur où apparaissait généralement la grande porte par laquelle ils entraient mais ne sortaient pas toujours. L'adolescent, lui-même étonné, observa son patronus rétrécir et disparaître, sa concentration envolée.
« Je… je crois que j'ai réussi. »
Aussitôt, ses camarades s'exclamèrent tous avec joie, et vinrent vers lui pour le féliciter ouvertement. Seuls Harry et Draco restèrent éloignés.
« Il l'a fait. », chuchota Harry avec insistance.
« J'ai noté. », murmura le Serpentard en retour.
« Tu es meilleur que lui en charmes. »
« Harry… », grogna le blond, contrarié.
Le jeune Gryffondor tourna un visage souriant vers lui. « Eh bien quoi ? Il me semblait que tu avais vécu une enfance plus qu'heureuse. Où devrait être la difficulté de trouver le souvenir approprié ? Ce n'est pas comme si tu manquais des capacités magiques "supérieures". Toutes les personnes dans cette salle qui parviennent à obtenir un patronus corporel démontrent leur habileté extraordinaire, et leur faculté à puiser un souvenir particulièrement fort. Tu es un des meilleurs élèves en charmes après moi et Hermione, plus quelques autres je ne sais, et surtout tu es censé être un expert en occlumancie. Trouve un de ces fichus souvenirs, et montre un patronus corporel. Sinon, je continuerais de me moquer. Maintenant que même Neville y parvint, je peux me le permettre. Si tu abandonnes, tu admets que Ron est plus doué que toi. Tu es le seul de notre groupe à ne pas en avoir. Et je ne trouve pas cela cohérent de tes capacités et de la quantité d'entraînements que tu as eus en troisième année cumulées à celles de maintenant. »
« Ça va, ça va ! Je vais le faire. Laisse-moi me… concentrer. » Il râla ensuite plus doucement encore alors qu'il s'écartait de Harry pour avoir de l'air. « Sans avoir un détraqueur, faux ou non, pour tenter de nous sauter dessus, c'est tout de même plus facile. »
Harry appela plus fort. « N'oublie pas que tu dois avoir de bonnes intentions, pures ! L'orgueil n'est pas un bon motivateur pour exécuter le charme du Patronus. »
Draco, dos tourné, agita la main comme pour lui signifier qu'il avait compris, et transmettre sa lassitude.
« Cause fifi. », traduisit Harry à voix basse.
Après les applaudissements auprès de Neville, chacun retourna au travail. Le jeune professeur aux yeux verts prenait note de tous ceux qui parvenaient à produire un patronus incorporel. Dean Thomas, Katie Bell, Lavande Brown, Parvati et Padma Patil, Anthony Goldstein, Hannah Abbott, Justin Finch-Fletchley, et Zacharias Smith.
Draco préférait grandement le calme de cet endroit, bien que relatif, aux séances de cours particulier qu'il avait subi avec Remus. Il avait apprécié le côté privé, unique, familier du contexte des cours de patronus, et préférait ces aspects à la foule de Gryffondor, Serdaigle et Poufsouffle qui lui étaient plutôt inconnus. Toutefois, il n'était pas un de ces courageux lions qui prisaient l'adrénaline et s'exerçaient à force de stress et de danger de mort. Le conseil de Harry ne manquait cependant pas de clairvoyance. Il pouvait user d'occlumancie et de méditation pour parvenir à trouver le souvenir approprié. Une petite introspection, avec peut-être l'aide d'une legilimancie interne, semblait pertinente. Il s'isola loin des autres, et commença à trier ses souvenirs. Il lui fallait quelque chose de particulièrement fort, et de particulièrement heureux. Qu'est-ce que cela pouvait bien être ? Il avait passé des mois à réfléchir dessus en troisième année. Quelques semaines cette année. Il avait presque été tenté de demander conseil à son parrain, mais il s'était ravisé.
Il était presque tenté de penser au bal de quatrième année, mais savait qu'il n'y avait pas que du bon. Que lui fallait-il chercher vraiment ? Le réconfort ? La protection ? Neville s'était autrefois basé sur le bonheur de l'amitié. Draco n'était pas convaincu par cette alternative. Le patronus devait chasser les ténèbres, les dangers, la mort. C'était un porteur d'espoir, de lumière, et, certes, d'amour aussi.
Harry rassurait Nigel doucement qu'il n'y avait rien de honteux à ne rien parvenir à produire, surtout à son si jeune âge, quand un patronus provenant de l'arrière passa si vite à sa droite qu'il sentit un courant d'air. Il releva le regard, tout comme Nigel qui se retournait, pour observer l'animal légendaire planer à la verticale de droite à gauche contre le mur du fond dans un arc de cercle avant de retourner vers le coin de la salle, derrière lui, d'où il provenait. La porte se formait sur le mur par lequel ils entraient.
« Sérieusement ? » lâcha Harry, estomaqué. « T'as vraiment un dragon ?! »
« Il semblerait. », se moqua le Serpentard, sa baguette reposant paisiblement dans ses mains devant lui, alors qu'il revenait vers eux.
La porte s'ouvrit et un adolescent rachitique pénétrait avec précipitation. « Sortez tous ! »
Draco se stoppa et se retourna. « Qu'est-ce que tu fais là ? » questionna-t-il, étonné. Tous se regroupaient, dans un calme étrange, les regards rivés vers l'intrus. Les jumeaux pointaient leurs baguettes vers le Serpentard.
L'adolescent s'avançait vers Draco alors qu'il expliquait rapidement. « Vous avez été trahi. Nous savons comment entrer, et ils ne vont pas tarder à arriver. Partez. » Il attrapa Draco par le poignet, même s'il n'avait pas la force de le faire bouger si l'autre refusait. « Allez ! »
« Nous devons… », commença le blond, avant que Neville n'intervienne.
« Que tout le monde s'en aille ! »
Pendant que chacun obéissait en hâte, Harry s'approchait des deux Serpentard. « Qui a trahi ? »
« Je n'ai rien à te dire Potter. D'ailleurs, je ne suis jamais venu. »
Le garçon abandonna son camarade de Maison sur place, et s'enfuit au plus vite pour intercepter le reste de la brigade en chemin, et surtout, ne pas sembler avoir averti les dissidents. La fuite des membres de l'AD fut de courte durée. Ils avaient peut-être quitté la salle, mais cette dernière fut fouillée intégralement, et les papiers laissés sur le miroir étaient d'excellentes pièces à conviction. Théodore fixa les noms sur la liste d'inscription en se demandant comment, avec autant de cerveaux, aucun n'avait pu penser à la possibilité que ceci soit très utile pour Ombrage. Il ne pouvait pas vraiment faire disparaître une preuve que Pansy avait déjà agité, fièrement, devant la grande inquisitrice.
Neville et Harry furent rapidement conduits, par Percy Weasley rien de moins, dans le bureau du directeur, en compagnie du ministre, d'Ombrage et de deux aurors, dont Shacklebot. La dame en rose persiflait à l'oreille du ministre comme une vipère soufflerait mensonges et tromperies à l'oreille d'un dirigeant, le poussant, tentateur, à commettre de graves erreurs qui n'arrangeraient que chaos et obscurité. Les adolescents eurent beau s'ingénier à justifier que tout cela était leur idée, le directeur s'imposa pour prendre tout le blâme. Le parchemin indiquait "l'armée de Dumbledore", rien d'autre. Le centenaire assura que tout était de son fait, et le ministre ordonna son arrestation aux deux aurors, Dawlish et Shacklebot. Seulement, le directeur n'était pas prêt à se laisser arrêter sans opposer de résistance, d'après ses propres termes. Lorsque les employés du ministère voulurent le saisir, il leva les bras, et son phénix arriva à toute vitesse. Il disparut dans un éclair de flammes, et les hommes ainsi qu'Ombrage furent renversés à terre. Ils se relevèrent, observant l'absence de vieux sorcier dans la salle.
« Vous ne l'aimez pas, monsieur le Minisitre, mais reconnaissez qu'il ne manque pas de style. », commenta Shacklebot.
