(Le Prince de Sang-Mêlé) Le terrible professeur Snape


Comme tous les ans, ils obtenaient leur emploi du temps au petit-déjeuner du premier jour. Pour les classes de niveau ASPIC, l'emploi du temps général devait comporter chaque sujet, aussi chaque élève avait plus de matière notée que ce qu'il suivait, et n'avait à considérer que les cours qu'ils pouvaient suivre. La plupart des disciplines importantes avaient lieu le soir, sur les deux dernières plages horaires. Dans la journée, matin ou début d'après-midi, les périodes de cours étaient remplies avec les matières plus rares, les cours d'options. Cette disposition était due à la disponibilité des professeurs ; ceux dont les disciplines étaient les plus dispensées aux années antérieures avaient déjà le reste de la journée fort bien occupé. Il était à noter également que chaque cours d'ASPIC prenait deux plages horaires. Pour simplifier, ils pouvaient donc considérer qu'une "période" pour désigner un cours revenait à "deux plages horaires", et qu'ils avaient trois périodes par jour, qu'ils les suivent ou non.

Ainsi, par exemple pour ce premier lundi, ils avaient une défense contre les forces du mal en troisième période, et pouvaient pour la plupart totalement ignorer les autres heures, puisqu'il s'agissait de l'étude avancée d'arithmancie et d'études anciennes. Ces deux cours, d'après Hermione, étaient des versions encore plus poussées des cours d'ASPIC d'arithmancie et runes anciennes, et nécessitaient d'avoir eu non pas E, mais O à ses BUSE. Bien sûr, Hermione avait choisi de suivre le cours avancé d'arithmancie. En revanche, elle suivait le cours normal d'études des runes au lieu du cours d'études anciennes.

En attendant leur seul cours de la journée, Harry avait entrepris de commencer à apprendre par cœur le programme que laissait entendre le sommaire du livre sélectionné par Severus. Il savait que l'enseignant n'aimerait pas une récitation stupide du manuel, mais il voulait être préparé au mieux afin de profiter du cours, et même d'y briller.

Enfin, ils se rendirent tous à la salle de défense contre les forces du mal. L'endroit était bien entendu déjà décoré selon les soins du professeur. Rideaux fermés pour assombrir la pièce et instaurer une atmosphère lugubre comme s'ils s'insinuaient dans un lieu dangereux rempli de forces du mal, murs recouverts d'images horrifiantes qui incarnaient des scènes de tortures ou des corps présentant diverses épouvantables blessures, la salle pourrait donner envie de fuir aux âmes sensibles.

D'ailleurs, Harry ne cacha pas son commentaire, à voix basse alors qu'il pénétrait dans le lieu. « Âmes sensibles s'abstenir. »

Le professeur, debout devant son bureau, observait ses élèves s'avancer. « Vous entrez dans une salle de classe de niveau ASPIC, monsieur Potter, pour un cours qui se veut vous enseigner à contrer ou défaire les forces les plus obscures et les plus terribles de notre monde. Si vous ne pouvez pas supporter ces vues, vous ne pouvez pas réussir dans ce vaste domaine d'expertise. »

Les yeux du maître passaient sur chacun des seize élèves présents. Sept Gryffondor, quatre Serdaigle, trois Serpentard, et deux Poufsouffle.

« Compte tenu du large éventail de professeurs aux compétences variées et de la diversité de leurs priorités et méthodes, je m'étonne que vous soyez si nombreux à pouvoir obtenir votre BUSE. Je serais plus surpris encore si vous parveniez à suivre les cours d'ASPIC étant donné leur intense difficulté. »

Tous les élèves bien installés, Harry levait la main. « Professeur. », appela-t-il.

« Avez-vous déjà un problème, monsieur Potter ? »

Il abaissa sa main pour parler. « Pas exactement, professeur. Je pensais juste qu'une petite mise au point s'imposait avant de commencer : lorsque vous étiez professeur de potions, vous n'admettiez que les élèves avec un Optimal à leur BUSE… » Un mouvement d'inquiétude circula parmi la foule d'étudiants. « … Je suppose que la plupart des élèves présents ici n'ont eu qu'un Effort exceptionnel, surtout si nous considérons, comme vous le dites, la disparité dans nos cours de défense contre les forces du mal. Quel critère acceptez-vous pour le cours d'ASPIC de défense contre les forces du mal ? »

« Monsieur Potter, avez-vous l'impression que je demandais à quiconque de quitter cette classe ? »

« Non. Mais vous ne connaissez pas nos résultats de BUSE. »

« Songez-vous, monsieur Potter, que je n'ai pas conscience du fait que la plupart d'entre vous n'aient pas obtenu une mention Optimal à sa BUSE ? Suggérez-vous, monsieur Potter, que je ne puisse penser aussi bien que vous ? Théorisez-vous que je ne sois pas en mesure d'arriver aux mêmes conclusions que vous ? »

« Absolument pas, professeur, toutefois je pensais qu'un éclaircissement pour tout le monde semblerait plus… convenant ? »

« Eh bien, puisque Monsieur Potter semble avoir besoin qu'on lui explicite l'évidence, oui, les élèves ayant obtenu un Effort exceptionnel à leur BUSE de défense contre les forces du mal sont admis dans ma classe. »

« Pourquoi, alors que vos exigences en potions sont optimales ? »

Le professeur toisa son élève quelques instants avant de se décider enfin à lui donner une réponse. « Monsieur Potter, vous resterez ici à la fin du cours. Maintenant, arrêtez de nous faire perdre notre temps à tous. »

Harry cachait mal son sourire alors qu'il hochait la tête. « Oui, monsieur. »

Severus reprit son discours. « Les forces du mal sont nombreuses, variées, en constantes évolutions, et éternelles. Les combattre revient à lutter contre un monstre aux multiples têtes duquel, chaque fois qu'un cou est tranché, en germe une nouvelle, plus cruelle, plus rusée qu'auparavant. Vous devez affronter ce qui est instable, mouvant, indestructible. Vos défenses doivent par conséquent se montrer aussi flexibles et inventives que les arts que vous cherchez à défaire. »

Il commença à faire le tour de la classe. « Ces images, comme vous l'aurez deviné, ne sont pas là pour être "accueillantes". Elles représentent ce que peuvent provoquer les forces du mal. Ainsi, vous voyez ce à quoi vous pourriez être confronté en plongeant dans la lutte contre les forces du mal. » Il indiqua ensuite ce que dépeignait chacune des scènes, tels une réaction à la malédiction de Doloris, un baiser du détraqueur, ou encore à quoi ressemblait un inferi. « Vous étudierez toutes ces choses cette année. » Il revenait à l'avant de la salle. « Nous commencerons, à l'instar de chacune de vos classes d'ASPIC appropriées, par le lancement de sorts informulés. Puisque vous n'avez guère eu cours de charmes ou de métamorphose jusqu'à présent, il m'échoit de vous introduire sommairement ce sujet. Bien que vous soyez complètement novices dans l'usage de la magie non verbale, vous saurez de quoi il s'agit sans le moindre doute. La définition est dans le nom. Quel est l'avantage d'un sort informulé ? »

Il étudia la classe à la recherche d'un élève à interroger. Hermione levait bien évidemment la main, suivie par Harry et Draco. Les deux jeunes hommes semblaient déterminés, aux regards compétitifs qu'ils s'échangèrent, à se démarquer au mieux durant ce cours. Personne d'autre ne se portait volontaire. Après avoir observé l'interaction silencieuse entre Harry et Draco, Severus tourna son attention vers Hermione.

« Miss Granger ? »

« Votre adversaire n'est pas averti du type de magie que vous êtes sur le point d'effectuer, ce qui vous donne un avantage d'une fraction de seconde. »

Il ne cacha pas sa lassitude à une telle explication. « Une réponse copiée presque mot pour mot du "Livre standard des sorts, sixième année", mais correcte dans l'essentiel. Tous les sorciers ne sont pas capables de performer de la magie non-verbal. Il vous faudra beaucoup de pratique avant d'y parvenir. Cela exige uniquement de la concentration et de la discipline mentale, ce que beaucoup d'entre vous sont incapables de faire… pour le moment. Toutefois, vous devriez être averti que le bois dont est composée votre baguette peut influencer votre aptitude à exécuter de tels sorts. Les baguettes de cornouiller refuseront d'effectuer de la magie non-verbal. »

Son regard passait sur les élèves comme s'il cherchait à évaluer si l'un d'eux possédait une telle baguette. « Alors que les baguettes en pin sont parmi les plus sensibles à la magie non-verbal ; les baguettes de saule possèdent une réputation bien fondée de permettre une magie non-verbal avancée ; et de tous les bois, l'aulne est connu pour être le mieux adapté à la magie non-verbal. Toutefois, qu'importe les facilités que vos baguettes vous accordent, je m'attends à ce que chacun d'entre vous qui ne posséderait pas une baguette de cornouiller parvienne à user d'un tant soit peu de magie non verbale d'ici la fin de l'année. »

Il expliqua un peu plus en détail le principe du lancement d'un sort informulé, et appuya bien en particulier sur le fait de penser la formule au lieu de la dire, ainsi que sur l'importance d'exécuter le bon mouvement de baguette. Enfin, il exigea qu'ils se divisent en binôme, et se répartissent debout dans la salle tandis que les tables et les chaises s'écartaient. Il imposa la consigne qu'un des partenaires tente de nuire à l'autre sans parler, grâce à un sortilège et non un charme ou une métamorphose puisque leur cours était après tout de la défense contre les forces du mal ; et que l'autre tente de repousser le sortilège dans le même silence. Il requit qu'ils ne lancent aucun maléfice et encore moins de malédictions… pour le moment.

« Je sais à quel point des étudiants de votre âge sont capables d'attaquer leurs camarades ou les pierres du château avec des sorts plus violents, toutefois vous n'êtes pas ici pour vous blesser gravement. Si je surprends l'un de vous à en profiter pour exécuter un maléfice sur un rival, l'incapacité à différentier les niveaux de magie noire ne sera pas une excuse. »

« Allez-vous nous apprendre comment les sorts sont classifiés entre sortilège, maléfice et malédiction ? » questionna soudainement Harry.

« Moins un point pour parler en dehors de votre tour, Potter. Vous aurez à travailler ce sujet comme devoir à me rendre la semaine prochaine. » Harry pouvait sentir plusieurs regards le transpercer. Le professeur sembla le remarquer également. « Je vous aurais donné ce travail dans tous les cas. Pour le moment, contentez-vous de vous placer en binôme. »

L'idée de s'attaquer semblait en pousser plusieurs à éviter de se grouper avec un ami. Neville jugea cela déraisonnable, d'autant qu'il était possible de trouver des sortilèges somme toute assez bénins, ce qui ne blesserait pas l'adversaire. Alors que ceux qui se mettaient avec quelqu'un qu'ils n'aimaient pas déclaraient implicitement qu'ils sélectionneraient les plus mauvais sorts. Pour cet exercice, Harry choisit immédiatement de se mettre avec Draco, qui ne refusa en aucune façon. Neville se retrouva donc avec Hermione.

Voyant les hésitations de la plupart des élèves, Severus décréta qu'ils seraient chacun en binôme avec des amis. Cette annonce satisfaisait plutôt Neville, et soulageait Hermione également. Mais par conséquent, Seamus et Dean se groupèrent ensemble, Ernie et Justin formaient le duo de Poufsouffle, les trois garçons de Serdaigle discutaient sur le groupe qu'ils formeraient, puisque Padma irait naturellement avec sa jumelle. Ron ne savait pas le moins du monde où aller. Théodore et Pansy s'échangèrent un regard neutre. Ils s'étaient certes installés côte à côte durant le cours, ils ne semblaient pas volontaires à l'idée de se lancer des sorts.

Agacé par cette lenteur à se mettre en place, Snape appela les trois garçons de Serdaigle, les jumelles, ses deux Serpentard, et Weasley. Les huit élèves s'approchèrent de lui, à contrecœur pour les garçons de Serdaigle et Ron. « Pouvez-vous m'expliquer pourquoi la moitié de cette classe est incapable d'obéir à un simple ordre ? »

« Nous n'étions pas… », commença à s'insurger Parvati, qui s'était déjà mise en binôme avec sa sœur.

« Silence, miss Patil. Messieurs Goldstein, Corner et Boot, auriez-vous l'obligeance de vous hâter à faire un choix ? Lesquels d'entre vous peuvent aller s'entraîner maintenant ? »

« En tant que préfet… », commença Anthony.

« Je reste. », coupa Michael. Il se tourna vers ses deux amis. « Allez-y. »

Anthony et Terry ne se firent pas prier. Ils hochèrent la tête en signe d'accord, et s'éloignèrent.

« Reste six. », commenta Snape.

« Quatre. Padma et moi sommes ensemble. », contredit Parvati.

« Non. »

« Pourquoi ? »

Padma tira légèrement sur la manche de sa jumelle pour lui signifier d'arrêter.

« Pour insolence, Miss Patil. Trouvez-vous un autre camarade. Il me semble clair que vous êtes l'une et l'autre Gryffondor et Serdaigle, et quel heureux hasard qu'il y ait là un Gryffondor et un Serdaigle solitaires. » Il toisa chacun des élèves restants. « Ma consigne n'était-elle pas assez claire ? Si vous n'êtes amis avec personne, mettez-vous au moins avec un camarade de maison. »

« Mais nous sommes amies. », protesta Padma.

« Non, vous êtes sœurs, au cas où cela vous aurait échappé, et ce n'est pas synonyme. Alors choisissez quelqu'un d'autre. »

« Très bien. », soupira la Serdaigle. Elle tourna ses beaux yeux bruns vers son camarade de Maison qui hocha la tête en signe d'accord, tandis que Ron et Parvati s'échangeaient un regard peu convaincu. Néanmoins, il demeurait impossible de dire "non" au terrible professeur Snape. Les trois nouveaux binômes s'éloignèrent pour se mettre en position et commencer l'exercice.

Alors qu'il prenait place avec Parvati, Ron chuchotait. « Il faudrait qu'on prépare de vrais binômes pour la prochaine fois, qu'il nous impose pas un choix… »

« Tu aurais préféré quelqu'un d'autre ? Excuse-moi, mais dans le choix qui restait, je pouvais préférer d'autres partenaires, toi plus difficilement. »

« Ouais ? T'aurais pris qui, Nott ? Pire, Parkinson probablement. Je parlais de voir avec toute la classe, pas seulement nous. »

« Silence. », appela le professeur. « Je ne dois pas entendre une seule voix dans cette salle de classe. Weasley, quelle partie n'avez-vous pas comprise dans : sortilèges informulés ? »

Ron esquiva le regard de Snape, sans répondre.

« Mettez-vous au travail. », intima le professeur.

Les autres groupes travaillaient tous depuis plusieurs minutes, et donnaient pour la plupart l'impression d'être constipés. Draco et Hermione s'étaient mis en défense tandis que Harry et Neville tentaient, sans grands succès, de leur lancer un sort sans en prononcer la formule. Après un certain temps, Draco finit par se lasser, et fit léviter sa table et ses affaires jusqu'à lui.

« Qu'est-ce que tu fais ?! » s'exclama Harry. Au moins la moitié de la classe les fixa. Le blond s'installait à sa place.

« Je vais travailler, en attendant que tu trouves le moyen de me lancer quelque chose. »

« Ma baguette, ça t'irait ? » répondit-il avec sarcasme.

Le professeur s'était avancé à grands pas de la source d'agitation, et donna une légère frappe à l'arrière du crâne du Gryffondor pour sa remarque impertinente. À côté de Harry, il fixait le Serpentard. « Monsieur Malfoy, voulez-vous recevoir un mauvais sort ? »

Pendant que la majorité des élèves, Draco compris, tournaient un regard perplexe ou suspicieux vers le professeur, Harry croisait les bras avec un sourire satisfait, ses yeux toujours rivés vers son partenaire d'entraînement. Le silence demeurait.

« Répondez, Draco. », ordonna le professeur.

« Non, je préférerais ne pas me recevoir de mauvais sort… »

« Pensez-vous pouvoir prévoir l'avenir, monsieur Malfoy. »

« Pas vraiment… »

« Alors pourquoi n'êtes-vous pas en position pour bloquer le sortilège de Potter dès qu'il se montrera capable d'y arriver ? »

« Mais ça va prendre des heures ! J'ai autre chose à faire que de l'observer comme un idiot. Je ne sors même pas une autre matière, je vais juste prendre un peu d'avance sur le devoir à vous rendre. »

« Si vous n'êtes pas en alertes, monsieur Malfoy, vous pourriez recevoir un sort de n'importe qui dans cette salle, par accident. Debout. »

« Très bien. Je me prendrais son sort. Ce n'est qu'un simple sortilège après tout. Ça ne me fera pas grand mal. Je n'ai pas besoin de montrer que je peux lancer ou parer un sortilège sans prononcer un mot. »

« Mais es-tu capable de contrer un sort informulé en ignorant de quoi il s'agit ? »

« Un charme de bouclier fera l'affaire. »

« Nous verrons cela, monsieur Malfoy. Lorsque vos camarades parviendront à vous lancer des sorts informulés, vous aurez tout intérêt à tous les contrer sans difficulté. »

Sur ce, le professeur se détourna. Harry décroisa ses bras, sidéré, et suivit l'homme du regard. « Tu le laisses vraiment s'en tirer avec ça ?! » s'exclama-t-il de surprise.

Severus s'arrêta et toisa Harry. « Potter, évitez de me parler sur ce ton, et continuez de pratiquer. Monsieur Malfoy sourira certainement un peu moins lorsqu'il sera touché par un de vos sortilèges. »

À l'issue du cours, Hermione critiquait Draco pour son attitude pendant qu'ils quittaient la classe. Harry resta seul, en arrière, à la consigne du professeur Snape donnée plus tôt. Lorsque la porte fut close, et que le professeur agitait sa baguette pour rouvrir les rideaux, l'élève prit la parole.

« Pourquoi Dumbledore t'a donné le poste, cette année ? »

« Il n'allait pas me renvoyer parce qu'il avait recruté Horace. De plus, il devenait difficile de trouver un autre candidat pour enseigner la défense contre les forces du mal. Y a-t-il un sujet, autre, que tu voudrais aborder, Harry ? »

« Tu as laissé Draco s'en tirer… »

« Autre que cela aussi. »

Harry commença à fouiller dans son sac. « Eh bien, je me demandais comment était le professeur Slughorn, mais je suppose que tu apprécies "Horace". »

« C'était notre professeur de potion, et ta mère l'aime beaucoup. Toutefois, nos vues divergent sur plusieurs points, et notamment la manière de dispenser nos cours. »

Harry fronça les sourcils, soucieux. « C'est-à-dire ? Comment enseigne-t-il. »

« C'est un bon maître de potion, mais pour ce qui est de l'enseignement, je le qualifierais de "professeur de lèche-cul", pour parler vulgairement. Ne répète pas à ta mère que j'ai dit ça. »

Harry rit légèrement, un parchemin dans sa main. « Et au professeur Slughorn, je peux le répéter ? »

« Si cela t'amuse. Il ne s'en vexera que peu. D'après le directeur, Horace admirait mon talent en tant qu'étudiant, mais se trouvait peiné que je sois, je cite, "solitaire, froid, asocial et antipathique". Ça ne l'a jamais empêché de se montrer enthousiaste à mon approche. »

L'amusement de Harry ne diminuait pas. « Oh, et il te reconnaît encore après tout ce temps, alors ? Je ne te trouve pas ces "qualités" là. » Il tendait le parchemin extrait de son sac au professeur.

Severus récupéra le parchemin tout en répondant. « La présence de ta mère apporte beaucoup de bien, Harry, mais je ne me considérerais toujours pas comme un personnage agréable. »

Il baissa son regard sur le papier pour y lire les résultats de BUSE de Harry. Ce dernier poursuivait la discussion. « Ton travail d'espion explique une partie de ton attitude. Et s'il te faut des preuves que tu n'es pas exécrable, il me semble que tu t'entends relativement bien avec la plupart du personnel de Poudlard, et notamment Dumbledore et McGonagall, sans compter les médicomages qui s'occupaient de Maman. »

Le professeur releva le regard vers lui. « Tu aurais au moins pu troller Trelawney. », déclara-t-il le plus sérieusement au monde en lui rendant ses résultats.

L'adolescent pouffa. « Ce n'était plus elle notre professeur, et elle ne participait pas non plus à l'examen. Je m'attendais à plus de remarques. »

« Quelles matières as-tu choisi de poursuivre ? »

« Toutes celles que je peux. Ça me fait les mêmes cours que Neville du coup. »

« Ta prochaine retenue portera sur la botanique. Et elle aura lieu directement avec le professeur Chourave. Te voilà prévenu. »