(Le Prince de Sang-Mêlé) Un bien long réveillon


Le 24, toute la maisonnée entra en effervescence. L'agitation était grande alors que tous s'affairaient pour préparer Noël. C'était tel que le jeune Malfoy, habitué à l'organisation par les elfes de Maison sous la direction méthodique de sa mère, n'avait jamais vu. Le chaos régnait et déferlait partout dans la demeure. Le blond voulut tenter d'en profiter pour explorer des pièces interdites, bien qu'il puisse se demander comment y parvenir quand tous couraient dans tous les sens, toutefois, Molly Weasley le réquisitionna près d'elle pour lui expliquer comment se préparait une fête à la mode Weasley. Les enfants roux n'hésitèrent pas à se moquer de lui, tandis que Neville et Harry compatissaient en silence. Kreattur exprima également de bien nombreuses fois son mécontentement envers cette animation, et Draco se contenta de lui demander de ne pas saboter le travail de ces étranges préparatifs. Il le laissait libre de râler tant qu'il voulait, c'est-à-dire beaucoup.

Quand tout fut prêt, enfin, la longue soirée put commencer. Ils utilisaient le grand salon, qu'ils avaient aménagé pour l'événement. Étant peu, et la salle très grande, afin d'obtenir une atmosphère plus conviviale, ils avaient ajouté des sortes de cloisons par endroit comme pour séparer en plusieurs petits salons. Plusieurs de ces sous-salles avaient été préparées avec soin en tant que coins de pauses. Le réveillon se transforma vite en un banquet composé de verrine, de biscuits et de gâteaux. Un repas de fête aurait plutôt lieu le lendemain midi. Chacun pouvait se servir comme il l'entendait, et discuter à tort et à travers avec d'autres, en restant debout quelque part, proche de la longue table que Molly continuait d'entretenir durant toute la soirée, ou en cherchant des fauteuils dans un petit salon improvisé.

C'est ainsi que Harry et Draco trouvèrent Remus, Tonks et Arthur dans un petit-salon et vinrent s'installer avec eux sur les dernières places d'un canapé. Le sorcier roux se trouvait sur un fauteuil, et le couple sur un canapé un peu plus petit. Les trois sièges étaient disposés autour d'une table basse, comme c'était le cas pour les autres coins de pauses. Ce qui différait de l'un à l'autre était plutôt la composition entre fauteuils et canapé, mais la table basse demeurait en général, plus pratique pour poser des plats, des verres, des assiettes ou des verrines. Les adultes s'interrompirent lorsqu'ils virent le duo adolescent entrer derrière les rideaux très Weasley. Harry portait un plateau où séjournaient trois verres d'alcool et deux verres de cocktail. Draco apportait quelques gâteaux d'une fournée bien entamée par d'autres.

« Molly nous a chargés de vous apporter des rafraîchissements. », expliqua Harry tout en posant sa charge sur la table basse. Il récupéra les deux cocktails pour lui et Draco. La femme leur avait effectivement demandé de porter cela à ces trois isolés, mais c'était eux qui, en premier, lui avait demandé si elle savait où se trouvait Remus.

Les trois adultes les remercièrent tout en prenant chacun un verre. Draco posa les gâteaux tout en s'asseyant à côté d'Harry.

« De quoi discutiez-vous ? » s'enquit le blond.

« Je ne pense pas que cela vous concerne. », répondit doucement Remus.

« Ils parlaient de la guerre. », conclut Harry.

« Est-ce bien le moment ce soir ? » railla Draco.

Remus connaissait bien, très bien même, ces deux garçons. Il n'y avait absolument aucun doute à avoir quant au fait qu'ils avaient au moins une intention cachée. « Que voulez-vous, tous les deux ? »

« Rien n'interdit aux jeunes comme nous de venir discuter avec les "adultes responsables". », commenta Harry.

« Tu imagines bien que nous venions voir quelqu'un d'assez spécifique, Remus. », enchaîna Draco.

« Si vous voulez quelque chose, vous devriez le dire plus explicitement. », intervint Tonks, toujours suspicieuse quand elle regardait Malfoy fils.

Draco concéda. « Nous avons réfléchi sur ce que nous savons des années d'études des Maraudeurs, et un nouvel élément est apparu. Il s'agit de quelque chose d'assez étrange, et nous espérions que Remus pourrait nous informer dessus. En tant qu'ancien professeur de défense contre les forces du mal, il devrait être apte à nous expliquer. »

Harry compléta. « En fait, nous pensons avoir découvert l'origine de certains sorts relativement sombres, et c'est assez perturbant. »

Arthur coupa sagement. « Et vous voudriez vous entretenir avec Remus seul, c'est ça ? »

Harry lui sourit, une pointe de timidité et de gêne un peu visible, clairement reconnaissant de cette intervention, mais n'osant ou ne voulant pas acquiescer. Le roux hocha la tête et s'en alla. Remus se pencha vers Tonks, et lui chuchota qu'il allait s'en occuper. La jeune femme partit alors à son tour, sans oublier de récupérer les gâteaux.

« Qui a dit que nous n'en voulions pas ! » s'insurgea Draco.

Elle lui sourit avec malice. « Moi. Soyez rapide, et vous pourrez venir en chercher. »

Il soupira audiblement tandis qu'elle disparaissait derrière les rideaux.

Remus les observa très sérieusement. « Alors, que vouliez-vous ? »

Harry se montra très déterminé. « Une certaine personne employait un sort appelé "Levicorpus"… »

« Ou plus précisément, le sortilège du pendule. », spécifia Draco.

« Il l'utilisait contre certains camarades avec un plaisir malsain, je suis certain que tu sais à qui je fais référence, n'est-ce pas. Des éléments nouveaux nous ont amenés à repenser à cette scène. Toutefois, je n'essaye pas de reparler question moralité maintenant. »

« Ce qui nous intéresse, c'est l'emploi de ce sort. Parce que, tu vois, je connais aussi ce sortilège. Et je l'ai obtenu par une source totalement différente des Maraudeurs, qui n'aurait jamais collaboré avec eux. »

« Et nous nous demandions comment ces deux-là pouvaient connaître le même sort. »

Remus savait fort bien à qui ils faisaient référence. James et Severus, les deux rivaux qui ne pourraient jamais s'entendre pour leur vie. « Il n'y a rien qui empêcherait deux sorciers de connaître le même sort juste parce qu'ils ne s'entendent pas. », expliqua-t-il aisément.

Aucun des deux adolescents ne semblait accepter cette remarque.

« Il ne se trouve pas dans un manuel. », contra Harry durement.

« En tout cas, pas un que l'on pourrait acheter ni même trouver dans une vieille bibliothèque de riche famille Sang-Pur. », insista Draco.

Alors Remus leur donna une autre justification vague. « Il s'agissait d'un sortilège très répandu durant nos années d'études. Je ne sais pas comment c'est arrivé, mais il était devenu très populaire et les élèves pouvaient à peine se déplacer sans être soulevés en l'air par leur cheville. »

Harry fronça les sourcils sans comprendre. « Comment un sort peut-il être si employé pendant une courte période, et devenir inconnu la génération suivante ? »

Draco lui proposa une raison. « Si son créateur était parmi les élèves auprès de qui c'est devenu populaire, et que ces élèves, une fois adultes, ont jugé inapproprié de l'enseigner à leurs enfants. »

« Pas comme celui qui vous l'a appris, donc. », nota Remus.

Avant que le Serpentard ne décide d'incendier sur place le sorcier adulte, son homologue de Gryffondor poursuivit. « Populaire ou non, il devait passer par le bouche-à-oreille. Je vois mal comment des membres de deux maisons opposées, qui se détestent, peuvent être arrivés à obtenir le même sort. Puisqu'il est informulé, ce n'est pas comme s'ils pouvaient l'avoir retenu en entendant un autre le lancer. »

« C'était le sort de couloir le plus utilisé à mon époque. Il n'est pas irréaliste qu'ils aient pu l'apprendre tous les deux. Certes, ce sort fonctionne très bien en informulé, mais rien n'interdit de l'employer verbalement. »

« Comment ce sort a-t-il pu fuiter ? » interrogea Draco, toujours peu convaincu. Remus le regarda avec un léger froncement de sourcil, sans comprendre l'origine de cette question. Alors Harry détailla.

« Nous avons retrouvé un… parchemin où quelqu'un a longuement travaillé pour créer ce sort. »

« Alors quelqu'un est tombé sur ce parchemin. », déclara Remus comme une évidence. « Ou, comme Draco l'a proposé, cette personne a montré ce sort à des amis ou de la famille, et ça a grandi. Je ne vois pas ce que vous attendez de moi. J'ignore d'où vient ce sort à l'origine. Je ne sais pas comment James l'a appris, et vous imaginez bien que je ne peux pas savoir comment Severus en a également eu connaissance. »

Les deux adolescents s'échangèrent un regard, un instant indécis. Ils avaient déjà décidé qu'ils ne voulaient pas parler du livre du Prince de Sang-Mêlé, et annoncer que Severus se prétendait créateur de ce sort n'était pas non plus une option. Alors, ils abandonnèrent là, contentés seulement par la découverte que ce sort était populaire dans les années 70. Ils remercièrent l'homme pour son temps, et se levèrent pour partir. Juste avant de passer les rideaux, Harry se retourna vers son oncle.

« Oncle Remus, le parchemin où nous avons trouvé l'origine de ce sort est daté de 1945. Tu n'as pas d'idée de comment ce sort a pu prendre son essor seulement dans les années 70 ? »

L'homme secoua la tête, bien qu'intrigué. « Non, je ne vois pas, Harry. Peut-être que le créateur l'a communiqué à un enfant, un petit-enfant, ou un neveu ou nièce, à un membre de sa famille plus jeune qui fit ses études quand ce sortilège devint populaire. »

Le duo rejoignit Neville, qu'ils avaient plus tôt laissé en compagnie de Ginny, et auprès de qui Tonks s'était apparemment réfugiée. Il semblait que la jeune femme appréciait particulièrement Ginny. Alors qu'ils approchaient, les deux garçons secouèrent la tête négativement, Harry presque dépité, de telle sorte que Neville comprenne qu'ils n'avaient rien obtenu de tangible ou qui les satisfasse.

« Remus est tout à toi, cousine. », aborda Draco nonchalamment. La jeune femme saisit sans problème que les adolescents souhaitaient discuter entre eux. Elle retourna auprès de son homme, et Harry expliqua brièvement que Remus ne savait rien, mis à part qu'il s'agissait d'un sort très populaire à son époque. Neville leur conseilla d'abandonner le sujet avec cela, mais il pouvait voir et savoir que les deux curieux ne s'arrêteraient pas là et continueraient de chercher à découvrir qui pouvait être le Prince de Sang-Mêlé.

Un peu plus tard dans la soirée, Neville et Harry se retrouvèrent en discussion avec Arthur et Molly, autour du buffet. Les deux adolescents inquiets se renseignaient au sujet de la situation dans le monde sorcier, à l'extérieur des protections du manoir Black ou de Poudlard. Les gens avaient peur, c'était certain. Molly ne sortait plus de l'endroit sécurisé, et tout le monde s'inquiétait, bien sûr. Le ministère tentait de se montrer motivé et efficace, mais n'arrivait en vérité à rien, et Voldemort montait en puissance.

« Cet été, vous étiez au Terrier. Vous n'y retournez pas ? » questionna Harry. Il avait ouvert le manoir pour accueillir tous ceux qui en auraient besoin, mais cela ne signifiait pas qu'il s'attendait à ce qu'ils désertent entièrement leur maison.

« Nous y retournerons. C'est notre maison. », déclara doucement Molly, avec un sentiment triste dans sa voix.

Arthur développa avec sérieux. « Le problème, c'est que nos protections ne sont pas assez puissantes. Ce n'est pas assez sécurisé, il serait imprudent d'y aller. Bill, notre premier fils, devrait venir nous aider à placer de puissants sorts de protection. Il est briseur de malédiction pour Gringotts. Il est aussi dans l'Ordre d'ailleurs, avec Fleur Delacour. Il est très doué pour les sorts de défense. J'espère que ce sera suffisant. »

« Pourquoi ne pas demander aux jumeaux également ? » questionna Neville. « Leur boutique, qui brille au-dessus du chemin de traverse, n'est-elle pas protégée par une grande quantité de sorts puissants ? »

Le couple s'échangea un regard, considérant cette alternative. Molly ne semblait pas convaincu. « Oui… peut-être… », émit-elle.

« Les jumeaux ne sont pas vraiment des spécialistes de la défense contre les forces du mal. », argumenta Arthur.

« Ils sont plus doués qu'ils en ont l'air. », contredit Harry avec un sourire. « Ils ne sont juste pas très scolaires. »

« Mais quand ils veulent quelque chose, ils savent l'obtenir. », ajouta Neville. « Ils ont trouvé ou peut-être même inventé des sorts pour protéger leur boutique, ils peuvent très bien les placer sur le Terrier, non ? »

Un petit sourire timide s'afficha sur le visage de la femme. « D'accord, nous leur demanderons. Merci pour vos conseils, les enfants. »

« Par contre, nous ne sommes plus vraiment des enfants. », contredit Harry.

Neville tira son meilleur ami pour l'éloigner et surtout éviter un débat à ce sujet. « Ça ira, Harry. »

Plus loin, Draco vit leur mouvement et chuchota à Ginny. L'adolescente se dirigea au buffet pour récupérer un plat bien garni, tandis que le Serpentard s'orienta vers ses deux amis.

« Besoin de s'isoler un peu ? » demanda-t-il.

« Ce ne serait pas de refus. », accepta Neville. « Nous sommes debout depuis un certain temps. », rit-il un peu.

Le trio se mut vers un petit-salon pour s'installer tranquillement. Ginny écarta les rideaux pour les rejoindre lorsque soudainement, Draco bondit sur ses pieds. « Mince, alors ! »

« Qu'est-ce qui t'arrive ? » s'étonna Neville. Harry plissait les yeux en scrutant le blond également.

« Eh bien, depuis le début de la soirée, nous avons complètement oublié Ron. Quelqu'un a-t-il discuté avec lui, ici ? »

« Ce n'est pas très grave. », contra Ginny en pénétrant plus avant dans la cache au calme, un plateau plein de gâteaux dans ses mains.

« Il fera une crise si on l'ignore toute la soirée. », argumenta le Serpentard.

« Eh bien, si toi tu veux le rejoindre, vas-y. Ce sera sans moi. » Elle sourit ensuite aux deux autres, pendant que Draco, dans son dos, les observait avec un air sombre, presque suppliant vers Neville. « Vous en voulez ? » proposa-t-elle au sujet des gâteries.

Draco coupa. « Je ne vais pas rejoindre Ronald tout seul. Vous imaginez ? Neville, tu m'accompagnes ? Je ne pense pas que le trio moi-Ronald-Harry soit une très bonne idée, mais toi… »

Neville se leva. « D'accord, allons voir Ron. »

Harry s'apprêta à se lever également, seulement pour se statufier à mi-chemin en voyant le regard froid que Draco, à présent dans le dos de Neville, lui envoyait. Ginny vint prendre la place que Neville venait de délaisser. « Êtes-vous vraiment obligé d'y aller ? » questionna la plus jeune.

« Ça me paraît capital. », appuya Draco, quittant la pièce à la suite de Neville.

Harry se rassit prudemment. « Tu ne veux pas rejoindre ton frère ? »

Elle lui sourit doucement. « Ron et moi ne sommes pas "amis". Nous avons des amis en commun, c'est tout. J'ai cru que tu allais me laisser seule. »

Il roula des yeux et emprunt sa voix de sarcasme. « J'ai cru que Draco allait me tuer sur place si je le faisais. Et puis, tu nous as apporté tout un plat, je me dois d'au moins goûter. »

« Tu verras, ils sont très bons. » Le plat posé sur ses genoux, elle saisit l'un des gâteaux. « Ouvre la bouche. », proposa-t-elle.

« Euh… », fit-il maladroitement. Il avait commencé à lever sa main pour récupérer la pâtisserie, mais ne savait plus que faire après la proposition de son amie. Elle lui souriait toujours, tranquillement. Il se sentit comme un idiot, et finalement rabaissa son bras et obéit. La fille lui donna délicatement le gâteau, et ils s'amusèrent tous deux de leurs maladresses à ce petit jeu, tant lorsque Ginny essaya en première que lorsque Harry tenta de lui rendre la pareille.

Ils passèrent un bon moment juste tous les deux, discutant en douceur et calme de diverses sujets, avant d'enfin décider de quitter le petit abri. Quand ils retournèrent "à la lumière", ils saisirent un regard bien appuyé de Molly, et rougirent comme s'ils avaient été pris en faute, sans savoir vraiment pourquoi. Harry se sentait comme s'il avait rompu une règle d'hospitalité, alors qu'il n'en était rien et qu'il le savait. Ginny croisa le regard attentif de Draco, plus loin encore, et hocha discrètement la tête d'un remerciement.

Durant le reste du séjour, Arthur semblait s'efforcer de laisser de l'espace aux jeunes, en particulier quand il s'agissait de laisser Harry et Ginny seuls. L'adolescente trouve plusieurs autres occasions de se rapprocher du lecteur avide et calme qui aimait passer du temps dans la bibliothèque dont il n'avait toujours pas pu lire tous les ouvrages. Draco devint très prompt à s'engager dans des parties d'échecs avec Ron, ou à aider les jumeaux à faire de leur frère cadet un cobaye pour leurs nouvelles idées de produit Weasley. Molly commença de manière moins discrète à couver Harry de ses bonnes attentions, ce que Ron rattacha à un surplus de gratitude pour celui qui leur offrait un toit sûr.

Kreattur s'amusait à servir toujours Draco avec un grand dévouement, et d'afficher sa claire préférence pour répondre aux moindres caprices du Serpentard tout en méprisant et délaissant le reste de la maisonnée. Il accepta par exemple d'extraire des livres sur la botanique de la bibliothèque pour Neville à condition que le garçon lise exclusivement dans sa chambre, qui était aussi celle de Ron, ou dans la cuisine, sous la surveillance de l'elfe. Le garçon-qui-avait-survécu commentait que le choix de Sirius de séparer un elfe lié autant à l'habitation qu'à la famille de l'héritage du bien immobilier s'avérait être une erreur des plus gênantes. Draco chargeait à la fois Kreattur de s'assurer que Ginny ait le champ libre pour aborder Harry en tête à tête, et à la fois qu'il puisse explorer les salles renfermant les secrets de familles et antiques objets éventuellement maudits sans que quiconque puisse le surprendre.

À la fin des vacances, Draco n'était pas certain de ne pas avoir été flairé par le loup-garou, mais l'homme ne l'avait réprimandé qu'à demi-mot à un dîner, sans même le viser particulièrement, simplement en rappelant et insistant bien sur les règles de sécurité dans le manoir ; une discussion à laquelle Harry participa le plus activement pendant que Draco demeurait silencieux. Remus avait aussi évoqué à une occasion que l'Ordre était en difficulté, et composé que de peu de personnes, toutes de confiances, au moins selon Dumbledore. Ils devaient se fier aux jugements de l'homme, et ne pas douter les uns des autres, parce que ce serait le début de la fin. Draco n'avait pas retenu ce qui avait amené à une telle précision sage de l'ancien professeur, mais il l'appréciait. Neville n'hésitait pas à rejoindre le loup-garou sur cette idée, et c'était aussi réconfortant pour le Serpentard qui avait entendu parler des accusations de Ron à son égard, et vu quelques regards méfiants d'Harry. Toutefois, il savait comment tout se terminerait : plus personne, pas même Neville ou Remus, ne parviendrait à lui faire confiance à lui ou à son parrain. Il espérait sincèrement que les jumeaux ne lui en veulent pas trop à la fin. Parce qu'avoir ces deux-là à dos serait terrible, et pour l'instant, ils savaient qu'il préparait quelque chose mais acceptaient de le fournir pour tout ce qu'il demanderait.