Bonjour tout le monde,

Je vous poste le chapitre 6! Celui-ci a été un peu plus difficile à écrire. Je ne sais pas trop pourquoi. Bref, il est là.

Je ne sais pas ce que vous allez en penser, mais j'espère que vous aurez du plaisir en le lisant. Je pense que les descriptions de la violence deviendront plus présentes dans le futur. J'aime mieux vous prévenir. Je pense bien aussi me laisser aller dans les descriptions plus intimes.

Bonne lecture!

SeverusRiddle


CHAPITRE 6

Harry se reposait à l'ombre d'un chêne dans le parc de Poudlard. La brise était fraîche et semblait adorer jouer dans ses cheveux épars. Le gazon ondoyait sous les douces rafales, telles des vagues. Cette vision était magnifique sous ce ciel dégagé qui offrait de multiples possibilités aux oiseaux pour déployer leurs ailes et y danser. Ce ciel, Harry ne sut ce qu'il aurait donné en ce moment pour être un volatile et voler jusqu'à s'y noyer et en être ivre. Pour tout oublier. Là-haut, c'était la liberté de vivre, la liberté d'esprit.

Les paupières lourdes, le corps engourdi, Harry se laissa aller à la torpeur. Mais celle-ci ne dura que quelques minutes : les cauchemars le saisissaient à nouveau, sous forme de plusieurs visages. Il voyait Voldemort, puis Tom à tour de rôle, mais le mauvais rêve finissait toujours par une silhouette, assise sur le bord d'un lit. Une silhouette au sourire satisfait, voire ironique. Harry ouvrit brusquement les yeux, confus. Où était-il? Un affreux mal de tête cognait à ses tempes. Même la nausée le saisit. Il voulait tenter de se reposer un minimum avant les sélections de Quidditch, mais il n'y arrivait pas. Il avait pensé abandonner cette idée de faire partie de l'équipe, mais Black et Bole étaient revenus de nombreuses fois à la charge dans les derniers jours avec un air piteux, suppliant. Ce qui était fort étrange à voir chez les Serpentards.

Et que dire de Tom?

Depuis l'événement de la chambre, Harry était bouleversé. Le vide était à nouveau là, en lui, mais de façon différente. Comme un deuil, le deuil d'une vie complète. La seule raison de sa présence dans le passé, son seul objectif, était réduite à néant. Il n'avait pas pu tuer Tom alors qu'il était à sa portée, son corps endormi devant lui, vulnérable. Il lui aurait suffi de simplement souffler les deux mots pour en finir indéfiniment. Pour sauver le futur, pour sauver Ron et Hermione. Mais il n'avait pas pu. Il n'était pas un meurtrier. Que lui restait-il à présent comme objectif? Et Tom, dans tout ça, avait un comportement étrange depuis. Si Harry le trouvait curieux à son égard auparavant, ce n'était rien comparativement en ce moment. Depuis la nuit fatidique, Jedusor le saluait chaque matin. Il lui proposait même de le raccompagner lorsqu'ils avaient cours ensemble. Il suivait ses faits et gestes comme si Harry lui appartenait, comme un objet de collection. Et jamais, au grand jamais, Tom n'avait soulevé les événements de ladite nuit... Mais Harry savait qu'il savait. C'était un non-dit entre eux, lourd, sombre. Peut-être que Jedusor ne connaissait pas les réelles intentions derrière son intrusion dans la chambre. Mais il savait que c'était Harry le responsable... Il n'y avait aucun doute.

Harry se demandait parfois s'il aurait préféré une colère vive, voire meurtrière, à ce nouveau comportement frisant l'obsession. Ce comportement étrange qui le gênait et le faisait parfois suffoquer. Tout le week-end, Harry avait fui la Salle commune de Serpentard tout comme le reste de la semaine. Il avait vogué dans les couloirs entre les cours, avait étudié à l'abri des regards ou bien à la bibliothèque, entre deux rayons. Il avait cette manie de croire qu'on l'épiait dans l'ombre et sa cicatrice parfois incommodante lui donnait souvent raison. Il ne voyait pas Jedusor, certes, mais il le savait parfois là, dissimulé sans jamais venir le voir. Comme s'il réfléchissait à un plan.

Après s'être étiré de tout son long, tel un chat, Harry se leva de son arbre et observa une fois de plus le ciel. Il le rejoindrait bientôt, puisque les sélections de Quidditch débutaient dans très peu de temps. Ses pas le menèrent vers l'immense terrain, son cœur plus calme que ce qu'il avait connu par le passé. Il était souvent nerveux devant les sélections, mais pas cette fois-ci. De nombreux Serpentards se tenaient sur le terrain pour participer à la sélection de Quidditch. Plusieurs spectateurs reposaient dans des estrades à même le gazon ou bien plus haut dans les gradins. Harry alla rejoindre Black près d'une pile de balais. Étonnamment, le sorcier se tortillait les doigts dans tous les sens.

— Ne sois pas si nerveux, lui dit Harry. N'es-tu pas assuré d'avoir ton poste de Batteur?

Black lui lança un regard noir, mais prit tout de même le temps de lui répondre.

— Il y a beaucoup de nouveaux candidats, siffla-t-il. Et qui sait si un jeune surdoué ne viendrait pas me recaler?

Il lui pointa alors une silhouette plus loin, aux cheveux presque blancs : Malefoy.

— Par contre, toi, tu vas bien détrôner Malefoy. Il va peut-être m'arriver la même chose!

Harry croisa les bras, la bouche aussi plate que l'horizon.

— Je peux très bien partir aussi. Je n'ai jamais demandé à remplacer Malefoy!

Deux mains l'agrippèrent avec force par-derrière, enserrant ses épaules.

— Non, ne fais pas ça! le supplia alors la voix de Bole. J'ai besoin de toi dans l'équipe pour enfin rapporter la Coupe! Tu comprends, tu vas être notre atout! Alors, ne fais pas exprès pour perdre!

Harry soupira avec force.

— Je ne suis pas du genre à cacher mes talents, avoua-t-il.

Et c'était justement à cause de ce défaut qu'il avait attiré l'attention de Jedusor depuis la rentrée scolaire : il ne contrôlait pas son impulsivité, se refusait de jouer les incapables en cours et avait des poussées magiques fort incommodantes. Alors que Tom accaparait encore son esprit, il croisa le regard assassin de Malefoy. Harry soupira davantage pendant que Bole s'avança vers le milieu du terrain. Il se lança un Sonorus.

— Bonjour à tous! Vous êtes nombreux à vous présenter pour les sélections de Quidditch. Je vois de nouveaux visages dans la foule, alors, merci de votre intérêt! Je souhaite bonne chance à tout le monde.

Il applaudit dans ses mains avant de continuer ses explications.

— Pour commencer, nous allons procéder à la sélection du Gardien. Nous continuerons avec les Poursuiveurs, les Batteurs et enfin, l'Attrapeur. Vous pouvez attendre près de l'estrade que votre tour arrive.

Harry s'éloigna alors du centre du terrain afin d'aller s'asseoir pour attendre patiemment. Il prit le temps de choisir une place éloignée des autres. Il observa donc Black aider Bole dans les éliminatoires. Le Gardien fut remplacé par un nouveau Serpentard, plus jeune, du nom de Groove, mais assez talentueux. Il avait réussi à intercepter quatre balles sur cinq. Le tour arriva aux Poursuiveurs et Harry fut surpris de constater que Greengrass faisait partie de l'équipe de Quidditch. Elle était assez douée – pas comme Ginny, bien entendu – et réintégra l'équipe sans peine et de misère. Alors que Black s'envolait sur son balai pour son tour de sélection, des chuchotements excités s'élevèrent dans les estrades où se tenait Harry. Il se doutait bien que le père de son parrain était populaire, mais il n'aurait pas pensé à ce point. Mais les gloussements continuèrent et Harry sentit son front pétiller. Tom… C'était Tom qui créait tout ce remue-ménage.

Incapable de s'en empêcher, Harry tourna légèrement la tête afin d'observer l'endroit d'où provenait tant d'excitation. Plus haut, sur les bancs, il vit Jedusor, un livre à la main. Pourquoi assistait-il aux sélections alors qu'il ne semblait pas du tout intéressé par le Quidditch? Il prit une place dans un endroit un peu trop visible au goût d'Harry, qui s'empressa de détourner le regard avant de se faire surprendre par Tom. Son cœur battait à toute allure, ce qui le déconcerta. Il s'agrippa un moment la poitrine, furieux contre lui-même. Il n'était pas nerveux auparavant! Pourquoi maintenant? À cause de Tom? S'inquiétait-il de son appréciation de sa future performance? Il se mordit l'intérieur de la joue.

Black se sélectionna à nouveau comme Batteur, tout comme Avery. Deux personnes qui rejoindraient les rangs de Jedusor… Mais Black avait un petit côté rebelle : il aimait la fraîcheur et les idées déviantes. Peut-être qu'Harry pourrait le convaincre qu'il y avait meilleur avenir que de suivre les idéologies excessives sur les Sang-Purs? Après tout, l'idée que tous étaient sur le même pied d'égalité déviait chez les Serpentards. Son cœur dansait encore dans un rythme anormal. Il refusait de se calmer. Il était toujours agité lorsque Bole demanda à Harry, à Malefoy et à un certain Jinster de se présenter sur le terrain. Ils étaient seulement trois pour le poste d'Attrapeur. Alors qu'Harry avançait vers les balais offerts, Malefoy le heurta d'un bon coup d'épaule.

— Pousse-toi de mon chemin, ordure! cracha-t-il avant de s'emparer d'un balai pour prendre son envol.

Harry se frotta l'épaule, celle-ci douloureuse : Malefoy n'y était pas allé de main morte. Il retrouva la Comète 180 qu'il avait bien aimée la dernière fois et décolla à son tour, les cheveux s'éparpillant dans tous les sens. Son cœur se calma enfin. Le sentiment de liberté l'emplit à nouveau et il se permit de sourire véritablement. Il aimait tant voler! Lorsqu'ils furent tous les trois dans les airs, ils attendirent que le Vif d'or s'échappe dans le ciel afin de le retrouver. Le premier qui mettait la main dessus obtenait le poste d'Attrapeur.

Avec extase, Harry parcourut lentement le terrain, profitant de la caresse du vent sur son visage. Il en oubliait le monde autour de lui, maintenant concentré sur sa tâche. Il zigzaguait avec aisance, parlant doucement à son balai comme le ferait un cavalier avec son cheval. Il survolait les gradins avec une joie non dissimulée. Il se sentait si bien, il en oubliait tous ses soucis en étant sur son balai. Alors, sans prévenir, il balança sa tête vers le sol et lâcha ses bras afin de les écarter grandement pour accueillir le vent dans une étreinte. Il respira à pleins poumons, un sourire étalé sur les lèvres. Il entendit des cris provenant des estrades et vit des doigts pointés vers lui, mais il s'en fichait. Il se fichait des exclamations d'effroi et du sang battant à ses tempes, il se sentait en vie en ce moment. L'adrénaline lui grisait la tête comme l'alcool le faisait chez l'ivrogne. Il continuait de voler ainsi, tournoyant parfois telle une turbine sur sa Comète. Son regard croisa le visage de Tom, qui semblait le scruter avec une expression difficile à identifier, puisqu'il voyait le monde à l'envers. Tout ce qu'il put entrapercevoir fut sa peau blême, ses yeux écarquillés, sa bouche mince comme une ligne.

Malefoy et l'autre Serpentard volaient à l'opposé de lui, scrutant le ciel avec un sérieux mordant. Harry se repositionna sur son balai et se concentra davantage sur sa tâche. Il arpenta le terrain, montant et descendant à intervalle régulier, puis enfin, il le vit. Le Vif d'or brillait sous les rayons du soleil, près d'une grande colonne des gradins. Il s'approcha alors lentement, étant le premier à le voir. Puis, lorsque la distance le satisfit, il s'allongea sur son balai et fonça à toute allure. Des exclamations s'élevèrent sur le terrain, ce qui alerta ses concurrents. Le Vif d'or fila au loin, zigzagant pour semer ses poursuivants. Mais Harry ne le lâcha pas.

Malheureusement, le Vif d'or fonça vers Malefoy et bientôt, Harry se retrouva à la même hauteur que le Serpentard. Malefoy ne se gêna pas et le bouscula avec force à plusieurs reprises pour le pousser du chemin. Mais Harry l'évita la majorité du temps avec agilité. La boule dorée bifurqua vers les gradins parmi les quelques spectateurs présents. Malefoy regarda Harry, hésitant à ralentir son allure.

— Tu es fou Evans!

Le nouveau parcours était certes dangereux, mais cela n'arrêta pas Harry qui fonça vers les étudiants. D'un sourire aux lèvres, il vit les spectateurs s'écarter du chemin et croisa même Tom. Mais il garda son regard fixé sur le Vif d'or qui remonta en flèche vers le ciel. Malefoy ainsi que Jinster étaient trop loin pour rivaliser avec lui. Il monta très haut dans le ciel, puis bifurqua vers le sol en chandelle afin de poursuivre la boule dorée. Il se rapprocha de plus en plus du sol, l'impact imminent. Mais Harry n'avait aucunement peur, trop habitué de jouer à ce jeu dangereux avec le sol. À la dernière seconde, ses doigts se refermèrent sur le Vif d'or et il serra le manche de son balai avec l'ordre de remonter de nouveau vers le ciel, un grand sourire aux lèvres, la boule dorée visible entre ses doigts.

Des applaudissements s'élevèrent sur le terrain. Les pieds d'Harry touchèrent le sol, le Vif d'or toujours en main. Bole courut jusqu'à lui, le visage radieux.

— Bravo Evans! Tu es officiellement notre nouvel Attrapeur!

Harry s'inclina légèrement, l'adrénaline s'estompant peu à peu de ses veines. Il vit du coin de l'œil Malefoy arriver à grands pas, le visage cramoisi. Il pointait sa baguette sur Harry, le bras tremblant.

— Comment pouvez-vous prendre un Attrapeur aussi fou? Il aurait pu blesser les spectateurs dans les estrades! Sale Sang-de-Bourbe!

Et il cracha à terre, le regard de plus en plus énervé.

— Calme-toi, Malefoy, le somma Bole en levant les mains. Écoute, je comprends que tu sois furieux, mais Evans a réussi la sélection.

— Il est trop imprudent! vociféra Malefoy. Il prend des risques inutiles, vous allez le regretter. Il vous fera perdre par sa stupidité!

Il était vrai qu'Harry prenait des risques au Quidditch, il avait déjà fait perdre son équipe à cause de son tempérament, mais c'était aussi une force qui lui permettait de se dépasser afin de gagner. Malheureusement, Harry se sentait déjà épuisé par la scène devant lui.

— Je peux très bien me désister, si c'est trop compliqué, répliqua-t-il. Si c'est pour faire autant d'histoire. Mais ça n'enlèvera jamais le fait que j'ai gagné contre toi.

Il haussa les épaules à ses dernières paroles. C'était peut-être condescendant de sa part, mais il savait ce qu'il valait au Quidditch. La baguette de Malefoy se pointa de nouveau sur lui, avec fureur, et un sort en sortit. D'un geste rapide de la main, Harry se protégea d'un Protego, le visage ennuyé. Est-ce que tous les Malefoy étaient aussi mauvais perdants?

— Malefoy, calme-toi bon sang! Nous avons justement besoin d'une personne qui prend ce genre de risque au poste d'Attrapeur! s'exclama Bole en baissant la baguette du sorcier. Et je suis le capitaine, c'est moi qui décide. Tu resteras dans l'équipe, mais comme remplaçant.

Malefoy renifla avec dédain, replaça ses cheveux et passa près d'Harry, le visage sombre.

— Surveille tes arrières, Evans, lui murmura-t-il, menaçant.

Il le percuta une fois de plus et partit au loin, rouge de colère. Harry se frotta durement les cheveux, vidé de toute son énergie. Black arriva près de lui, le sourire aux lèvres.

— Ne t'en fais pas, lui dit-il avec une tape dans le dos. Il s'en remettra. On a vraiment besoin de toi dans l'équipe!

Harry n'était pas convaincu : ce qu'il connaissait des Malefoy, c'était une indéniable fierté. Et si celle-ci était piétinée, jamais ils ne l'acceptaient entièrement. L'équipe de Quidditch de Serpentard vint féliciter Harry, impressionné par ses aptitudes sur un balai. Il se fit traîner dans les vestiaires pour se laver et se changer, le ventre grondant étrangement sa faim. Ce constat fit froncer les sourcils d'Harry, il ne se souvenait plus de la dernière fois où il avait eu une vraie fringale.

Il rejoignit la Grande Salle afin d'y prendre son repas du soir, son corps trop paresseux pour atteindre les cuisines. Lorsqu'il pénétra les lieux, des Serpentards l'appelèrent à grands gestes. Parmi eux : Black. Les sourcils froncés, Harry s'avança vers le milieu de la table. Black, près de Greengrass, s'écarta pour lui laisser une place. Non loin d'eux, Bole leva son verre pour le saluer. Malefoy, quant à lui, renifla en portant son regard ailleurs.

— Viens avec nous au lieu d'aller en bout de table, insista Greengrass, plus douce que lors de la Cérémonie de la répartition.

— C'est gentil, mais je n'ai pas envie de vous déranger, marmonna-t-il, sa routine bousculée.

— Voyons, arrête de t'isoler, Evans. On voit bien ton potentiel maintenant!

Un grand silence s'éleva soudainement, Harry ne comprenant pas la raison de celui-ci. Une main ferme se déposa sur son épaule, envoyant des décharges électriques dans tout le corps.

— Bonjour Evans, lui murmura Tom près de son oreille. Magnifique performance sur le terrain. Félicitations pour ton poste d'Attrapeur.

Harry resta immobile, le cœur de nouveau en course. Le souffle chaud de Tom fit frissonner sa nuque. Et c'était sans compter la sensation du pouce de Jedusor qui créait des arabesques sur ses vêtements, telle une caresse.

— Tu te joins enfin à nous, tu m'en vois fort heureux, continua-t-il plus fortement afin de se faire entendre de tous.

Sa prise se resserra, faisant frémir Harry.

— Viens t'asseoir près de moi, le somma Tom en le tirant à sa suite.

La place entre Greengrass et Black s'effaça alors que Jedusor entraînait sa proie vers son endroit habituel, son trône. Harry prit place au côté de Tom, un peu à contrecœur, la gorge nouée et face à Lestrange. C'était la première fois qu'ils se retrouvaient aussi proches depuis la tentative d'assassinat. Il se sentait mal de refuser son invitation, et se sentait encore plus mal pour tout, en fait. Tous les Serpentards les observaient avec une certaine curiosité, une certaine convoitise même, mais les conversations reprirent rapidement. Il sentit le souffle de Tom à nouveau près de lui.

— Eh bien, Evans, tu es vraiment doué sur un balai. Très agile. C'est la première fois que je te voyais sourire de la sorte.

— J'adore voler, marmonna-t-il. Je ne connais pas plus grand plaisir que celui-ci.

— Ah oui? Et quelle en est la raison?

— La liberté, ce sentiment où rien ne peut m'atteindre. L'adrénaline qui coule dans mes veines, souffla-t-il, les yeux maintenant dans le vague. Aucune sensation ne peut surpasser celle-ci.

— Je déteste voler, avoua Tom. Je ne comprends donc pas ce sentiment, cet intérêt. Mais j'imagine qu'il peut surgir dans d'autres circonstances.

Harry resta muet, ne sachant que répondre. Il voyait le Voldemort de son présent exulter devant les cadavres à ses pieds. Il revoyait le visage de ceux qu'il aimait. La nausée le prit, un goût amer tapissant l'intérieur de sa bouche. Tom profita de ce moment pour agripper un ustensile et servir une bonne portion de ragoût de porc dans l'assiette d'Harry. Lestrange émit un grognement alors que des pommes de terre vinrent rejoindre la viande ainsi que quelques légumes. Les yeux grands ouverts, Harry observa Tom lui offrir cette montagne de nourriture avec, ce qui semblait, un sourire satisfait, alors que certains regards le fusillaient, dont celui de Malefoy. Il bougea sur sa chaise, les mains moites. Pourquoi Jedusor agissait-il ainsi? C'était plus qu'étrange, lorsqu'on considérait le fait qu'Harry avait tenté de le tuer. Tom se servit à son tour du ragoût et des accompagnements, puis mangea lentement, observant par moments Harry du coin de l'œil. Ce dernier ne touchait pas à son assiette, dégoûté par tant de nourriture, et surtout, par tant de viande. Du bout de sa fourchette, il poussait ses boulettes de porc avec une grimace.

— Mange.

L'ordre venait de Tom, évidemment. Harry l'observa, les sourcils froncés.

— Je… je n'aime pas la viande, hésita-t-il comme s'il était un enfant prit en faute.

Tom le scruta longuement, comme s'il cherchait à déchiqueter sa tête afin de lire dans son esprit. Ses yeux étaient plutôt sombres, sans cette couleur rubis qu'Harry lui connaissait tant. Soutenir son regard n'était pas chose aisée, mais Harry tint bon. Un pouf! se fit entendre. Une assiette végétarienne s'était matérialisée devant Harry : un ragoût de lentilles avec du riz et des légumes verts. Reconnaissant envers les elfes de maison, il se saisit du plat en repoussant son ancienne assiette.

— Eh bien, je le saurai pour la prochaine fois, émit alors Tom, sans la moindre expression. Et pourquoi n'aimes-tu pas la viande?

Sa voix était réellement curieuse. Harry fut surpris de ce constat et répondit sans vraiment y réfléchir.

— Ça me rappelle certains traumatismes.

Puis il se tut, la bouche pâteuse. Il regrettait ses paroles. Il sentait maintenant Tom se pencher près de lui, sa chaleur irradiant près de son corps. Il était un peu trop près. Encore une fois. Même son odeur herbacée lui chatouilla le nez.

— Et quels traumatismes?

Harry lâcha son ustensile et serra les poings. Il revit Ron, Hermione, Ginny et plus encore, leurs yeux vitreux et absents de vie. Des larmes vinrent perler ses cils, mais il les retint. Il plongea son regard grave dans celui de Tom.

— Des morts, beaucoup de morts. Des gens que j'aimais.

Un silence plana entre eux, un silence plein de questions.

— Je ne comprends pas comment on peut vouloir tuer une personne, que ce soit un Moldu ou bien un sorcier. Peu importe le sang, ajouta-t-il. J'aurais beau essayer avec toute la conviction que j'ai… Je n'en suis pas capable.

Il vit les pupilles de Tom se dilater étrangement, sa bouche se tortiller d'une façon qu'il n'aurait su décrire. Son visage déjà pâle le devint un peu plus. Il était dérangé, mais par quoi? Harry se demanda quel aspect avait son propre visage, mais il sut que ses iris émeraude étincelaient davantage. Il eut d'ailleurs l'impression que Tom se noyait dans son regard, comme s'il s'accrochait à cette couleur vive. Avait-il bien fait d'ajouter ses derniers propos? En même temps, il venait de poser la table : Tom savait maintenant qu'Harry venait de lui avouer ses intentions de ladite nuit, mais aussi qu'il détestait les meurtriers… Et donc, qu'il le détestait. Tom se détourna et piqua sa fourchette dans une boulette de viande. Il la mastiqua lentement, le regard maintenant songeur.

Le reste du repas se passa en silence. Enfin, Black prit un plaisir à ressasser les prouesses d'Harry, répétant qu'il était né avec un balai, ce qui gêna plutôt le concerné. Il mangea une partie de ses lentilles, avala quelques cuillerées de riz et, lorsque le dessert apparut, il tendit la main vers la tarte à la mélasse. Ses doigts frôlèrent ceux de Jedusor. Un long frisson le parcourut et, en réponse à ce frisson, il retira rapidement sa main, laissant le passage libre pour Tom. Celui-ci suspendit son geste, puis fixa un moment Harry avec une nouvelle intensité qui le mit mal à l'aise. Il avait chaud. Il sut que son visage était empourpré. Son cœur le faisait souffrir. Et il avait peur. Il inclina la tête.

— Excusez-moi, je me retire, souffla-t-il sans oser regarder les Serpentards.

— Va te reposer, Evans, lança étonnamment Greengrass, compréhensive. Tu dois être épuisé des sélections. Heureusement, tu as tout le week-end pour te remettre sur pied.

Harry hocha la tête puis se leva. Il sentit Tom lui effleurer le bras, mais ignora les sensations en lui, ses pieds plus rapides que sa pensée. Il s'isola dans son dortoir, sur sa causeuse, à scruter les fonds du lac telle une âme en peine.

Les jours s'écoulèrent rapidement, tel le sable d'un sablier. Harry s'isolait un peu moins, et ce, malgré lui. Depuis son admission dans l'équipe de Quidditch, beaucoup de choses avaient changé. Les élèves l'observaient différemment, une nouvelle lueur dans les yeux. Harry n'était pas revenu au stade d'être épié comme il l'était dans son présent à cause de son titre de survivant, mais les regards étaient assez semblables. Les murmures allaient bon train : Harry était aussi doué que Tom à l'école. Il excellait en cours, réussissait tous ses exercices pratiques avec brio et répondait aux questions avec une aisance peu commune, un peu comme le faisait Hermione. On ressentait sa présence magique lorsqu'il entrait dans une pièce, au même titre que Jedusor. La différence résidait plutôt dans la sensation que procurait sa magie, plus chaude, plus accueillante. Ainsi, un nouveau titre vit le jour : Rival de Jedusor. Harry l'avait entendu au détour d'un couloir, d'une conversation entre des étudiants de Serdaigle et de Gryffondor. Ce titre le troublait : que ce soit ici ou dans son présent, il restait le rival de Voldemort.

Même en cours de potions, Harry continuait à exceller grâce à son volume copié du Prince de Sang-Mêlé, prenant même le goût à la confection de potions. Il saisissait mieux l'intérêt de cette matière, comprenant que les potions étaient fort utiles lorsque la magie ne pouvait régler une situation. Ainsi, lors d'un cours, il se fit quelques réserves de potions de Wiggenweld. Malefoy l'avait, après tout, menacé de faire attention à ses arrières. Ce nouvel intérêt lui rapportait aussi les regards admiratifs de Slughorn et une attention particulière de sa part. Harry en profitait, prenant quelques minutes après les cours pour discuter avec lui de ses impressions. Il voulait manipuler son esprit sur sa vision de Tom, mais l'idée d'en apprendre un peu plus lui-même sur les Horcruxes ne lui déplaisait pas. Il en était un et voulait comprendre ce que cela impliquait pour lui. Pouvait-il se guérir d'une telle situation?

Et c'est avec cette idée qu'il prit le rôle de Tom avec cette demande incongrue.

— Professeur Slughorn, se présenta Harry à la fin du cours.

D'un coup d'œil vers la porte, il s'assura que celle-ci fut bien fermé était d'ailleurs seul dans la pièce, Tom hors de portée. Ce constat le rassura.

— Mon cher Evans, se réjouit Slughorn, je vous attendais! Je pensais organiser ma petite fête bientôt, autour d'Halloween, qu'en pensez-vous? Puis-je compter sur votre présence?

Harry soupira intérieurement, mais accepta à nouveau l'invitation à haute voix. Son ventre se crispa anticipait la suite de leur conversation, se demandant comment aborder le sujet des Horcruxes sans alerter son professeur.

— Professeur, continua-t-il avec une légère hésitation, vous savez que j'ai un passé inhabituel…

— Oui, je dois le reconnaître, rit-il, son gros ventre rebondissant à chaque secousse.

— Lors d'un voyage avec mon père en Roumanie, nous sommes tombés sur un groupe de sorciers assez lugubre. J'avoue ne pas avoir aimé l'expérience, tout comme mon père. Les hommes discutaient de magie noire et un mot en est ressorti : Horcruxe.

Immédiatement, Slughorn se tendit. Harry sentit sa gorge trembler, mais il se refusait de baisser les bras. Il chercha à détendre l'atmosphère avec sa magie, rendant son éclat plus chaud.

— Je ne connais rien aux Horcruxes, tout comme feu mon père... Mais mon père et moi avons entendu parler de parties d'âmes déchirées, d'immortalité, et tout ça grâce au meurtre…

À ses mots, Harry trembla comme une feuille. Les larmes inondèrent ses yeux. Cette vision eut pour effet de détendre Slughorn.

— Je… Les Horcruxes semblent abominables… Mon père… il est mort assassiné, vous comprenez? Par un mage noir! Pourrait-il être un Horcruxe? Et que son âme soit piégée dans une magie aussi horrible?

Harry n'était pas doué pour jouer la comédie, mais avec cette part de vérité et son vécu... Il trouvait sa prestation fort réaliste.

— Je suis réellement désolé pour votre père, M. Evans, lui répondit avec douceur Slughorn. Je peux comprendre votre questionnement. Je ne suis pas un expert dans les Horcruxes, mais je peux vous assurer que votre père n'en est pas un. Si c'était le cas, celui-ci serait encore vivant.

Malgré la comédie, les larmes d'Harry coulèrent véritablement. Il était en colère d'être un Horcruxe, d'être enchaîné à un être aussi cruel. Était-il le seul être ainsi?

— Je ne comprends pas, souffla Harry.

— La partie d'âme maudite doit se rattacher à quelque chose ou quelqu'un, expliqua le professeur. Si la chose ou bien la personne venaient à être détruites, l'âme n'aurait plus aucune attache et donc, s'évanouirait.

Mais Harry n'était-il pas mort? Dans son cas, c'était différent. Sa propre âme survivait grâce aux Reliques de la mort, ainsi, la partie d'âme de Jedusor survivait à son tour en Harry.

— Mais comment peut-on créer un Horcruxe avec un être vivant, un être humain? Ça n'a aucun sens! Comment est-il possible de confectionner une telle abomination? J'adore la magie, mais parfois… celle-ci peut être terrible.

Les poings serrés, Harry tremblait de la tête au pied. La main de Slughorn se déposa sur son épaule dans une étreinte chaleureuse.

— Mon garçon, je vois votre grandeur d'âme, sourit-il. La mort de votre père vous affecte, ce qui est tout à fait naturel, mais vous ne devez pas laisser cet événement créer un ressentiment en vous. Certes, la magie peut faire de terribles choses, mais ô combien merveilleuses! Ce dont il faut nous inquiéter est plutôt le vecteur d'une magie aussi sombre. Le sorcier derrière de tels actes.

Harry sautilla d'un pied à l'autre, se demandant s'il devait prendre la perche qui lui pendait au bout du nez.

— Justement… à ce propos… J'ai quelques inquiétudes envers un étudiant.

Slughorn resta muet devant le comportement d'Harry.

— Un camarade de ma maison s'intéresse avec ardeur à l'immortalité. Et… cette histoire d'Horcruxe, ça m'inquiète, révéla-t-il, la bouche sèche. S'il venait à entendre parler de cela… D'avoir des détails… J'ai bien peur qu'un terrible mage noir voie le jour en ce camarade, pire encore que Grindelward.

Le visage empathique de Slughorn devint bien sérieux. Il fronçait les sourcils si intensément qu'ils formèrent un « V ».

— Ce que vous me dites, M. Evens, est bien inquiétant. En êtes-vous certain? Plusieurs sont les sorciers rêvant à la vie éternelle, mais rares sont ceux cherchant avec une réelle conviction...

— Eh bien, le sorcier dont je parle, le coupa Harry d'une voix qu'il eut du mal à reconnaître, j'ai bien peur qu'il soit en mesure d'aller dans les... extrêmes pour y parvenir.

Slughorn passa la main sur son visage.

— Pouvez-vous me dire de qui vous parler? Je connais tous les élèves de ma maison et aucun ne correspond à cette description.

Cette question, Harry s'y attendait, mais devant celle-ci, sa langue ne put bouger. Il réfléchissait à vive allure, ne sachant que faire. Devait-il révéler le nom de Tom alors qu'il était un élève modèle aux yeux de la majorité des professeurs? Perdrait-il la confiance de son professeur en le faisant?

— Je préfère garder cette information pour moi, pour le moment du moins. Et vous ne me croyiez pas si je vous le disais… Tout ce que je peux vous dire, ajouta-t-il avec toute la conviction qu'il pouvait dans sa voix, c'est que si un étudiant se présente et vous demande des informations sur les Horcruxes, je vous demande de vous abstenir.

Slughorn croisa les bras, incertain. Il ne semblait pas croire Harry, ce qui n'était pas réellement surprenant.

— Le professeur Dumbledore a confiance en moi, insista-t-il. Vous pouvez aller le voir, si vous le voulez. Je vous remercie de votre attention.

Harry tourna les talons, puis s'arrêta un moment. Il se retourna de moitié et observa son professeur de potions.

— Advenant le cas qu'une personne soit un Horcruxe, serait-il possible de la guérir?

Slughorn, ne s'attendant pas à cette demande, prit le temps de réfléchir.

— C'est une bonne question… Je ne pourrai malheureusement pas vous répondre avec assurance, M. Evans. Toutefois, réfléchissons ensemble. Peut-on ramener les morts à la vie? Il faudrait en être capable, je crois, pour réparer une âme brisée.

Cette analyse portait à la réflexion.

— Merci beaucoup. Sachez que vous êtes un excellent professeur, termina Harry avant de partir, le cerveau tournant à plein régime.

Une fois de plus, il se sentait épuisé. Depuis la guerre, les émotions intenses l'essoufflaient comme s'il était redevenu un enfant qui ne comprenait rien à ce qu'il ressentait. Les mains moites, il fila dans le couloir. Il était seul à son grand soulagement. La crainte subsistait toujours en lui : la peur de croiser Tom lors d'un tournant avec l'horrible impression d'être espionné. Toutefois, ce ne fut pas lui qu'il croisa au tournant d'un couloir, mais plutôt Lestrange sur qui il tomba nez à nez. Harry le contourna, mais le garçon agrippa sa robe de sorcier.

— Je ne sais pas ce que tu as fait à Tom, le menaça-t-il, mais je te conseille de garder tes distances.

Harry l'observa avec fureur, n'en croyant pas ses oreilles.

— Ce que je lui ai fait? C'est plutôt lui qui est sur mon dos sans arrêt! Je ne sais pas ce que tu vois, mais tu ferais mieux de laver tes yeux.

Lestrange plissa étrangement la bouche, il semblait anxieux.

— Qu'est-ce qu'il y a? lança Harry.

— Depuis le début de l'année, depuis ta rencontre en fait, cracha-t-il, un doigt pointé vers lui, il n'est plus le même! Il délaisse notre groupe, discute de moins en moins de nos objectifs! Il me délaisse, moi!

Harry recula un moment devant une telle réaction. Lestrange était vraiment sous l'emprise de Tom, il semblait le vénérer plus que quiconque. Si seulement il savait que la nouvelle lubie de Jedusor était l'immortalité et non sa personne. C'était lors de sa sixième année qu'il avait poussé ses recherches sur les Horcruxes, déterminer quels objets auraient l'honneur d'accueillir ses morceaux d'âmes. Certes, Harry voyait que Tom nourrissait une certaine obsession pour lui, mais toujours en lien avec ses projets.

— Et depuis ton admission dans l'équipe de Quidditch, tu envoûtes tous les Serpentards! continua Lestrange. Mais ça ne marchera pas avec moi, je vois clair en toi.

— Tu vois clair en moi? répéta Harry d'une voix traînante. Eh bien, que vois-tu?

— Tu veux remplacer Tom! C'est ça que tu veux!

Ce fut plus fort qu'Harry, il partit dans un grand rire. Lui, remplacer Tom? Devenir le prochain Voldemort? Parmi toutes les théories, c'était la plus ridicule. Son rire devint plus intense, presque hystérique. Comment Lestrange pouvait-il penser cela? Ne voyait-il pas que Jedusor était celui qui menait tout le monde par le bout du nez, et non lui? Une main empoigna avec violence le haut de sa chemise, le poussant contre le mur en pierres. Le poing compressa sa gorge alors que Lestrange le dévisageait avec dégoût.

— À partir de maintenant, tu vas ignorer Tom, compris?

Harry le scruta, les yeux en demi-lune. Puis, un sourire vint soulever le coin de sa bouche.

— Eh bien, qu'en penses-tu, Jedusor? Je n'y vois aucun inconvénient de mon côté, mais qu'en est-il de toi?

Lestrange fronça les sourcils avant d'écarquiller les yeux d'angoisse. Il lâcha Harry et se retourna pour faire face à Tom, les yeux collés au sol. Son corps tremblait, le dos voûté en signe de soumission. Harry, quant à lui, se frotta la gorge et s'éloigna des deux sorciers. Il fut surpris du tableau qui s'offrait à lui. Le visage de Tom était obscurci par une colère si vive que ses yeux étaient entièrement écarlates. Ses cheveux flottaient sous sa puissance magique, assombrissant l'air autour de lui. Il dominait Lestrange de sa stature, l'observant comme s'il était un horrible insecte qu'il voulait écraser de son pied.

— Que veux-tu à Evans? tonna Tom, menaçant.

— Je… Je voulais l'éloigner de toi, Tom! Il accapare tes pensées depuis son arrivée! Ce n'est pas normal! Tu n'es plus toi-même!

Jedusor s'avança vers Lestrange et d'un geste vif, l'empoigna au cou. De son autre main, il appuya le bout de sa baguette contre sa tempe.

— Ce que je fais ne te regarde pas, Lestrange!

Il enfonça avec force sa baguette contre son visage, resserrant davantage ses doigts autour de son cou. Lestrange toussa; sa respiration était laborieuse.

— N'oublie pas où est ta place, ajouta Tom en appuyant plus fort sur sa gorge. Compris?

Lestrange hocha difficilement la tête, mais Jedusor ne le relâcha pas pour autant. Il l'observait avec une telle rage que cette vision fit peur à Harry. Ce dernier se précipita vers Tom, cherchant ses yeux des siens.

— Calme-toi, Jedusor! le supplia-t-il. Lâche-le!

Les yeux de Tom bougèrent jusqu'à rencontrer le visage d'Harry, mais sa main ne relâcha pas son emprise.

— C'est bon, il a compris la leçon!

La colère de Tom était si grande qu'elle annihilait le peu de raison en lui. Alors Harry, sans réfléchir, fit la première idée qui lui vint à l'esprit: il entoura la taille de Tom de ses bras, le serrant contre lui. Tout son corps se colla contre le dos du sorcier, dans une étreinte étroite. Immédiatement, la magie de Tom s'infiltra en lui, lui grisant la tête comme s'il venait de boire un verre entier d'endorphine. Il se sentait bouillir sous la puissance magique de Jedusor, répondant à celle-ci par sa propre magie. Elles se mêlèrent, dansèrent ensemble. Il resserra ses bras avec force, ses doigts s'encrant dans la peau de Tom alors que son nez s'enivrait de son odeur herbacée et sa peau, de sa chaleur. Puis, sa raison revint au bruit de suffocation de Lestrange et il tira Tom vers l'arrière, séparant les deux sorciers de leur joute. Harry tomba au sol, son dos heurtant la pierre. Il lâcha un cri de douleur avant d'ouvrir les yeux, une masse contre son corps. Jedusor était appuyé sur lui, ayant suivi Harry dans sa chute. Leurs yeux se rencontrèrent et Harry put voir la magnificence de ceux-ci. Leur nuance changeait, telle une bille que l'on observait au soleil. Il s'y serait noyé, mais le souffle chaud de Tom contre ses joues le ramena au présent. Ses mains le poussèrent afin de se libérer pour mieux se relever, le visage en feu.

Lestrange, quant à lui, était recroquevillé au sol, les mains près de sa cherchait son air entre ses quintes de toux.

— Je suis désolé, Tom, se plaignit-il, les larmes aux yeux. Pardonne-moi. Pardonne-moi.

Harry ne sut comment réagir devant une telle scène. Tom avait été violent avec Lestrange et ce dernier rampait à ses pieds pour s'excuser, le supplier même…

Tom, maintenant debout, s'avança à la hauteur d'Harry, les yeux fixés sur son visage alors qu'il s'adressait à Lestrange:

— Tu es le seul à qui je permettais tant de familiarité, mais je te retire ce privilège.

À ses paroles, Lestrange se mit à gémir, mais n'ajouta rien. Tom tourna les talons afin de partir. Toutefois, il empoigna le poignet d'Harry avec une force brute, le traînant à sa suite.

— Nous devons parler, lui dit-il, la voix rauque.


Et voilà! Qu'en avez-vous pensé? Est-ce moi où la communauté de fanfiction est en baisse depuis quelques années? Les réactions et les commentaires se font bien plus rares maintenant.

Je suis désolée, il n'y a pas de fanart sur AO3, cette fois-ci. Je manque un peu de temps. Et aussi, je ne pense pas être en mesure de publier un autre chapitre cette semaine. On verra!

À la prochaine!