Bonjour à tous, l'histoire d'Harry Potter ne m'appartient pas, créer par JK Rowling, plusieurs personnages viennent de mon imagination. Je suis désolée pour les fautes d'orthographes.

Chapitre 64 : Tout peut changer

Cela fait deux semaines qu'Harry ne mange presque plus rien. Depuis qu'ils savent la vérité, Harry n'arrive plus à faire entrer grand-chose dans son estomac malgré les remarques de Ténébris pour qu'il se nourrisse. Il ne devrait pas être dans un tel état, il savait depuis le début qu'il ne pourrait jamais se rapprocher de ses parents et de ceux qui sont chers à ses yeux. Il pensait l'avoir accepté, mais ce n'était pas le cas. Ténébris ne lui dit rien, mais Harry se doute qu'elle sait ce qui le ronge à l'intérieur.

Heureusement, il arrive à se distraire malgré tout. Les cours et les entrainements de quidditch sont une aide précieuse et le mieux, ce sont les combats contre les Mangemorts. Maintenant qu'ils n'ont plus le retourneur de temps, ils sont obligés de n'opérer que la nuit et non plus en plein jour comme avant. Ce qui arrange Harry, c'est qu'ils ne peuvent plus revenir en arrière dans le temps. De ce fait, leurs nuits sont devenues très courtes, l'empêchant de sombrer dans de nouveaux cauchemars où il verrait ses parents, jeunes, lui faire des reproches.

L'inconvénient, c'est qu'à peine deux semaines sur ce rythme, plus la victoire difficile qu'ils ont dû obtenir le week-end dernier en Quiddtich, sont en train de l'achever. Ténébris et lui sont obligés de se reposer au maximum pendant leur temps libre pour récupérer au mieux, tout en jonglant avec leurs cours, leurs devoirs et leurs «statuts de Sangs Purs, Pro Voldemort». Harry est même surpris de ne pas encore avoir eu de convocation du Lord au sujet des Créatures de la forêt interdite.

Cependant, moins il le voit, mieux il se porte.

Harry regarde par l'une des fenêtres de la bibliothèque, au moment où il entend des voix au loin. Le match entre Gryffondor et Pouffsouffle se déroule en ce moment même et aucun des 2 n'a voulu aller le voir, cela leur ferait trop mal. Harry ne veut pas voir son père sur un balai et se souvenir qu'il ne pourra jamais faire un match à ses côtés. Cependant, ils savent un peu plus tard qui a gagné le match de Quidditch, car leur capitaine est venu les voir pour les prévenir. Il les avait cherchait dans les gradins, mais comme il ne les a pas vus, il a dû les chercher après le match pour leur donné ses consignes. Ainsi, Ténébris et Harry apprennent que Gryffondor a gagné 350 contre 100 pour les blaireaux. Désormais, les 2 seules équipes à avoir fini leurs 3 matchs sont Gryffondor avec 590 points et Serdaigle avec 400 points. Il reste un seul match entre Serpentard et Poufssoufle qui se déroulera le week-end d'après, pour savoir qui gagnera la coupe. Le capitaine des verts a déjà calculé, Harry devra attraper le vif d'or quand ils auront 40 points de plus que Poufsouffles. Ainsi, ils passeront devant les Rouges et récupérons la coupe de Quidditch.

Les deux voyageurs temporels écoutaient d'une oreille distraire les consignes de leurs capitaines, mais Ténébris n'a pas pu s'empêcher de rougir de honte quand Jordan Clairvas prévient la jeune Américaine qu'elle n'a pas intérêt à rejouer comme le week-end dernier. Elle lui promet que cela ne se reproduit pas, avant que Clairvas ne s'en aille. Cette situation tire le premier sourire d'Harry depuis longtemps. Même s'ils n'en ont rien à faire de savoir qui gagne la coupe, Ténébris se donnera à fond pour jouer à son plus haut niveau, fierté oblige.

Ténébris pourrait presque être heureuse de se faire crier dessus par leur capitaine, si cela signifie tirer Harry de sa morosité. Malheureusement, cela ne dure pas et cette humeur maussade, les poursuives quand ils reprennent les cours le lundi suivant, malgré tout les efforts de Ténébris pour remonter le moral d'Harry. Elle sait qu'il ne fera rien d'imprudent. Avoir commandé des gens lui a appris à réfléchir avant d'agir, ce qu'il avait bien besoin. Cependant, Harry ne pourra pas tenir éternellement ainsi, elle en est persuadée.

Elle a aussi gardé un œil sur les deux Serpentards, les cinq Gryffondors et le directeur. Si du côté d'Albus, il n'y a rien à signaler, elle n'est pas complètement sûre du côté des jeunes adultes. Elle a un mauvais pressentiment malgré le manque de preuves, car il semble qu'ils suivent tous les ordres donnés. Sauf qu'elle connait la plupart d'entre eux, Harry et elle vont avoir droit à une intervention de leur part, elle en est convaincue. Surtout qu'ils ont réussi à s'allier sans qu'ils s'en aperçoivent et il y a un risque pour qu'ils recommencent.

Ces interrogations en tête et la volonté de continuer à les tenir à l'œil, ils vont à leurs derniers cours de la journée et c'est celui de Défense contre les Forces du Mal. Elle n'écoute pas vraiment le début, préférant porter son regard sur la classe, jusqu'à ce qu'elle entende un mot: Epouvantards. Instinctivement, elle se met en alerte en se redressant de tout son long, et voit Harry faire de même. Leur prof vient de leur annoncer qu'ils allaient revoir pendant cette heure, l'intégralité du programme de troisième année pour savoir s'ils les maitrisent toujours avant de passer leur ASPIC. Ténébris grince des dents en se souvenant qu'à la fin du mois de juin, ils ont les ASPICS. Ils ont encore l'espoir de vaincre Voldemort avant les examens et éviter ainsi de les passer, ne leur servant à rien. C'est pour cela qu'ils ne faisaient pas vraiment attention aux cours de révision jusqu'à présent. Sauf que maintenant, savoir que le cours s'achèvera avec les Epouvantards, cela met un coup de stress monumental à Ténébris et Harry sachant qu'ils ne pourront pas fuir.

Les minutes défilent très rapidement aux yeux de Ténébris qui enchaine les exercices pratiques de troisième année les uns après les autres, avec le reste de la classe. Elle jette discrètement un Tempus, dans l'espoir qu'il ne reste pas assez de temps de cours pour faire l'exercice sur les Epouvantards mais ce n'est pas le cas. En 30 minutes, ils ont assez de temps pour tous passer devant la vieille malle où se trouve l'Epouvantard. Sans grande surprise, tous les étudiants qui viennent de passer y arrivent et il ne reste plus que les deux Américains qui se sont mis en dernier dans la file.

Quand Ténébris avance vers la malle bougeant dans tous les sens où le prof a renfermé la créature, elle voit Lily, Remus, Severus, Sirius, Peter et James la fixer. Tout comme elle, ils se demandent sans doute si sa peur et celle d'Harry sont les mêmes, révélant la Ténébris sombre et un Détraqueur ou si l'Epouvantard, va prendre une toute nouvelle forme, après tout ce qu'ils ont vécu.

Ce qui serait bien normal.

Mais Ténébris refuse de se laisser impressionner ou de tout simplement imaginer ce que cela pourrait être. Dans son esprit, Ténébris pense à son-elle maléfique, celle qui est apparue la première fois qu'elle a vu un Epouvantard, celle qu'elle est devenue pendant quelques mois et celle qu'elle a revue dans la maison des Gaunt pour récupérer la bague. Elle se rappelle ce qu'elle lui a craché à la figure ce jour, avec assurance et certitude : elle n'est plus sa plus grande peur. Ténébris en était convaincue à ce moment-là, mais là tout de suite, devant une grande partie des 7ème annéeque cela redevienne le cas. Si c'est elle, cela n'a aucune importance que son Epouvantards soit sous sa véritable forme. Tous penseront que ce qui fait peur à Ténébris est une personne avec un air maléfique et qu'il pourrait bien s'agir d'une personne de son entourage ou d'un cauchemar. Au pire des cas, Ténébris devra subir quelques moqueries sans grandes importances. Mais si c'est autre chose, cela pourrait la mettre en danger et révéler des choses qu'il ne faudrait pas. De plus, comme elle ne sait pas à quoi s'attendre, tout peut arriver.

Face à la malle, sa baguette de Sureau transformé à la main, Ténébris se concentre, prête à lancer le sortilège Ridikulus. Le problème, c'est qu'à l'instant où la créature est lâchée, Ténébris sait que l'Epouvantard a pris une toute nouvelle forme. Tout le monde est surpris quand ils voient la plus grande peur de Ténébris apparaitre et même Harry ne s'attendait pas à cela. Devant la Serpentard se présente un immense sablier sculpté en or, sans aucun motif. Il y a des grains de sable dans la première partie du sablier, mais également dans la deuxième. Ce qui est étrange dans cette réplique, c'est qu'aucun grain de sable ne s'écoule vers le bas.

Il est comme figé entre les deux parties.

Des murmures se font entendre dans la salle face à cette peur si bizarre et incompréhensible ! Sauf pour Harry, Ténébris et ceux qui ont vu leur histoire qui comprennent la signification de ce sablier. La plus grande peur de Ténébris n'est pas l'objet en lui-même, mais ce qu'il représente. Elle a peur du temps qui va inévitablement s'épancher, mais surtout de son temps à elle qui ne s'écoulera plus jamais comme il aurait dû. Sa vie est figée à jamais, sans espoir de pouvoir reprendre le cours de sa vie, auprès de ceux qu'elle aime.

Le visage de la jeune femme est figé devant cette constatation. Dans un état second, elle pointe sa baguette vers le sablier et fait apparaitre une locomotive en mouvement sur laquelle se trouvent de petits bonshommes souriants. Ténébris entend derrière elle certains rires, mais aucun son ne sort de sa bouche. Elle est bien trop confuse pour quitter sa place. Elle n'arrive pas à sortir le sablier de sa tête et cette impression d'être enfermée à l'intérieur de l'objet. C'est comme si, Mort elle-même, lui a créé cet Epouvantard pour lui rappeler qu'elle sera toujours prisonnière du temps et de ses choix.

Ténébris aurait pu rester debout éternellement à cette place si une main ne lui avait pas agrippé l'épaule pour l'aider à reculer. Cette main est chaude et douce au contact de sa peau, la réveillant de ce cauchemar éveillé. Pendant un instant, elle pense qu'il s'agit d'Harry qui lui fait comprendre qu'elle n'est pas seule et l'aide. Mais en tournant la tête, elle voit le visage de Severus avec un air qu'elle n'avait jamais vu avant sur son visage.

De la compassion.

Cette expression la sonne, mais elle continue de se laisser guider par cette main bienveillante à son égard. Pendant encore quelques secondes, elle veut se dire que le Severus de cette époque se comporte comme celui qu'elle a connu. Severus l'amène près du mur et lui bloque la vue vers les autres élèves. Sa main glisse de son épaule à la sienne et la lui serre gentiment avant de détourner le regard. Ténébris, le cœur au bord des lèvres, fait de même pour regarder Harry s'approcher de la malle où l'Epouvantard est retourné avec cette impression d'être de nouveau une enfant qui a besoin d'être protégée des autres élèves.

Harry est à la même place que Ténébris, il y a quelques instants. Maintenant, il est sûr que tout comme sa fiancée, sa peur a changé. C'est pourquoi il est surpris quand il voit non pas un, mais deux Détraqueurs face à lui. Dans un premier temps déconcerté par cette apparition et par les cris de peur derrière lui, il s'en remet vite jusqu'à ce qu'il regarde plus attentivement les deux Détraqueurs. Ils ne l'attaquent pas, à l'inverse de tous les autres Epouvantards qu'il a affrontés.

Non, ceux-là restent immobiles et se tiennent la main. Leurs habits aussi sont différents, ils portent toujours de longues capes sombres, mais elles ressemblent plus aux capes de sorciers. Leurs visages sont sous les capuches, mais leurs mains ne sont pas longues et difformes. Elles sont certes blanches et en putréfaction, mais on dirait des mains d'humains. Tout aurait pu se terminer là si Harry avait immédiatement lancé le sort, sans chercher plus loin. Mais il n'a pas réussi, ayant la sensation que ce n'était pas fini. Il le regrette rapidement quand la terreur monte en lui à la vue des deux Détraqueurs qui lèvent ensemble leurs mains libres pour relever leurs capuches et montrer leurs visages. Des cris d'incompréhension se font entendre dans toute la salle, mais Harry ne peut détourner son regard des deux visages apparus face à lui.

Ron et Hermione se tiennent devant lui.

Leurs visages sont bien différents de ceux qu'ils ont normalement. Des lambeaux de peaux et du pus recouvrent leurs têtes. Leurs yeux, autrefois si expressifs, sont vides de toutes émotions. Les Moldus pourraient les comparer à des zombies. Pour Harry, cette vision est bien pire qu'un simple Détraqueur.

Sa plus grande peur est la peur elle-même, lui avait dit en troisième année le professeur Lupin. Il semblerait que sa plus grande peur soit désormais de ne jamais pouvoir oublier, de ne pas pouvoir tourner la page de ce qu'il a vécu et de ne plus pouvoir avancer. L'Hermione et le Ron Détraqueurs sont les symboles de son incapacité à se pardonner pour ses choix. Harry et Ténébris n'étaient pas là quand Ron et Hermione avaient besoin d'eux. Ils n'étaient pas là quand ils sont morts. Ils avaient choisi d'espionner Voldemort, au lieu d'aller les aider. Ils les ont abandonnées, et peu importe que Ron et Hermione ne leur en veulent pas, suite à leurs conversations grâce à la pierre de Résurection. Ténébris et Harry ressentent tous les deux la culpabilité du Survivant et ils ignorent si un jour, ils pourront le surmonter.

Harry réagit plus par réflexe qu'autre chose et les transforme vite en une personne quelconque qui glisse sur une peau de banane. Tout comme Ténébris il y a quelques instants, Harry est lui aussi figé et il faut attendre l'intervention de Ténébris pour qu'il bouge. À l'instant où la sonnerie retentit, les deux Voyageurs temporels sortent de la salle, presque en courant.

Sans se concerter, Ténébris et Harry se précipitent vers la tour d'astronomie, complètement abattue parce qu'ils viennent de vivre. Quand il pose un pied au sommet de la tour, Harry lance son sac à dos sur le mur d'à côté, avant de glisser au sol, la tête entrée dans ses mains. Pour Ténébris, elle s'approche de la rambarde et s'accroche à elle de toutes ses forces, comme pour la faire rester dans la réalité.

Combien de temps passe ? Aucun ne saurait le dire et ils s'en moquent complètement. Heurseument, c'est la fin des cours, car rien ni personne ne les fera redescendre. Au point qu'à cet instant, Voldemort pourrait débarquer dans l'école que ce n'est pas sûr qu'ils réagissent face à l'abattement qu'ils ressentent en eux. Jamais jusqu'à présent le désespoir ne les avait envahis, ils avaient toujours trouvé un moyen, une solution ou une raison de continuer, de ne pas se laisser démonter et d'avancer, mais être face à ces nouvelles peurs les a perturbés bien plus qu'ils ne l'auraient cru. Si l'un des deux flanchait, l'autre était toujours là pour relever l'autre et quand les deux étaient plus bas que terre, Ron et Hermione étaient présent pour les aider. Mais maintenant ? Qui peut les soutenir ? Être en face des Epouvantards leur a fait comprendre beaucoup de choses.

Ténébris a de nouveau l'impression de ne pas être libre, d'être de nouveau un pantin. Elle s'était promis d'être la seule maitresse de sa destinée, de toujours garder la tête haute et de rester fière. C'est en 5ème année qu'elle avait compris que cela n'avait jamais été le cas. Elle a été, d'une certaine manière, l'instrument qu'Albus Dumbledore a façonné pour détruire Voldemort à cause d'une prophétie... Prophétie qui a tracé son avenir sans qu'elle le sache.

Ensuite, elle fut celle du Mage Noir.

Elle avait eu l'espoir fou d'avoir enfin son destin en main quand elle est redevenue elle-même à la mort de Severus. Pour découvrir plus tard qu'elle n'était vivante uniquement parce que des Entités célestes ressentaient un manque et attendaient deux nouvelles personnes à leur côté. Depuis qu'elle est revenue à la vie, elle a compris qu'elle a toujours été une marionnette entre les mains du destin. Désormais, tout le reste de sa vie sera dirigé par son choix d'avoir voulu sauver des gens. Sauf qu'au fond d'elle, elle voulait vraiment croire qu'elle avait encore une chance d'avoir les cartes de sa vie en main.

Au final, Harry et elle ne sont-ils pas encore manipulés ? Est-ce que cette mission qu'ils se sont donnée n'est pas tout simplement un os à ronger que les Uniques leur donnent ? Tout ceci n'est qu'au fond que leur dernier acte désespéré pour un avenir meilleur, avant de devoir quitter définitivement ce monde et de n'être plus que des simples téléspectateurs. Au-delà de cela, Ténébris se rend également compte que ni elle ni Harry n'ont en vérité fait leur deuil. Avoir vu Hermione et Ron dans cet état de putréfaction lui a monté les larmes aux yeux au point où elle a failli s'effondrer et s'excuser malgré le fait qu'elle sait qu'aucun des deux ne leur en veut. Mais la nature humaine a le don de vous faire sentir coupable malgré tout.

En réalité, les deux Survivants croyaient qu'en se lançant, corps et âmes perdus dans cette mission, cela leur permettrait de tourner la page puisqu'aucun de leurs amis ne mourait pendant la guerre. Mais la vérité c'est que le Ron et l'Hermione qu'ils ont connus n'existeront jamais dans l'avenir. En plus, rien ne dit que les nouveaux Ron, Hermione et Harry de cette nouvelle réalité seront amis dans le futur, sans l'épisode du Troll qui a provoqué leur rapprochement.

L'évidence s'impose. Tout va être différent de ce qu'ils ont connu à présent et ils ne sont en réalité pas préparés à cela. Dans ses réflexions personnelles, Harry demande dans un murmure :

- Est-ce qu'on a bien fait les choses ? Est-ce qu'il n'y avait pas un autre moyen ?

Ténébris ferme les yeux et inspire très fort en serrant encore plus la barre dans ses mains. Malgré qu'il est la tête dans ses bras, Ténébris a parfaitement entendu son amant poser à voix haute la question qui la terrifie. Malheureusement, elle n'a aucune réponse à lui apporter pour qu'il se sent mieux. Au moment où les deux allaient abandonner et imaginer un autre plan, ils sentent quelque chose autour d'eux qui leur font relever la tête. La magie antique de Poudlard se réveille pour la première fois depuis qu'ils sont à cette époque.

Cette magie se connecte immédiatement à la leur comme lors de leur grand affrontement contre Voldemort. De la chaleur et du réconfort remplissent leurs cœurs meurtris, détendant leurs muscles et évacuant la pression. Harry a l'impression de sentir l'étreinte aimante de sa mère telle qu'il l'a toujours imaginée, à l'inverse de Ténébris qui a l'impression d'entendre à nouveau les rires de joie et d'encouragement de son père, de Severus et de tous les adultes qui lui sont chers.

Par sa seule présence, la magie de Poudlard leur fait comprendre qu'ils sont sur le bon chemin et qu'ils doivent continuer malgré les doutes et les peurs. Pour la première fois depuis qu'ils sont arrivés à cette époque, ils savent que Poudlard est derrière eux et qu'au besoin, l'école est prête à se manifester une nouvelle fois pour les aider.

Ténébris se retourne lentement pour se diriger vers Harry. Sans un mot, elle lui écarte les bras et se blottit contre lui. Les bras d'Harry se referment sur son dos et la tête du garçon se pose sur le sommet de son crâne. Aucun des deux ne sait vraiment comment tout cela va se terminer, pour eux comme pour tous les êtres vivants. Mais une chose est sûre, ils ont retrouvé leur motivation de départ. Ils n'arrivent ni à faire leur deuil ni à accepter leur devenir, mais l'avenir qu'ils sont en train d'écrire sera toujours mieux que ce qu'ils ont vécu. Ils sont ensemble et c'est tout ce dont ils ont besoin pour l'instant.

C'est dans cette position et avec cette conviction que Ténébris se pose une question qu'elle aurait dû se poser depuis longtemps. Où peut bien se trouver cette source de magie Antique dans l'école ? Elle ne s'en était jamais questionnée avant, mais maintenant, elle compte bien le découvrir.

Ténébris n'a pas le temps de lister des possibilités dans sa tête qu'ils entendent des bruits de pas arriver jusqu'à eux, grâce à leurs ouïes très développées. Les deux savent très bien qui monte dans la tour d'astronomie et Harry se permet même un léger sourire sauf qu'aucun d'eux ne bouge. À leur place, Harry et Ténébris auraient sans doute fait pareil. Quand la porte s'ouvre près d'eux, Ténébris se serre encore plus dans les bras d'Harry, sachant ce qu'il va arriver. Une première personne, suivie d'une autre, s'avance au milieu de la tour, les cherchant du regard, jusqu'à ce qu'ils les voient. Ténébris plonge dans les yeux onyx de son porteur alors qu'Harry regarde les yeux si semblables de son parrain.

Severus et Regulus.

Il n'y a rien d'étonnant à ce que ces deux-là soient ici. Severus a sans doute cherché Regulus pour l'entrainer avec lui, tout en lui expliquant ce qui s'est passé pendant le cours. Même s'ils se sont éloignés, le reste de l'école est convaincu qu'ils sont toujours amis. En partant de ce principe, il n'y a rien d'extraordinaire de les voir suivre leurs camarades après le cours. Ce qui l'est plus et ce que le reste de l'école ignore, c'est de savoir que quatre Gryffondors se cachent sous la cape, ce que les deux voyageurs savent très bien. C'est sans doute pourquoi, Lily, Sirius, Remus et James se montrent très vite, avant même qu'Harry ou Ténébris ne leur demandent de sortir. Harry note que Peter n'est pas là, à son grand soulagement.

Aucun des nouveaux visiteurs ne dit quelque chose alors qu'on sent le malaise autour d'eux. Ils les ont suivis, mais n'ont sans doute pas pensé plus loin, ce qui fait sourire Ténébris. Les Lions ont déjà influencé les Serpents sans le savoir. Ils attendent patiemment de savoir qui va parler en premier.

- Co… comment vous sentez vous?

Le doux Remus, le gentil Loup Garou, celui qui place le bonheur et le bien-être des autres avant le sien, ce n'est pas étonnant que ce soit lui qui parle le premier. Ténébris voit même le soulagement des autres dans leur posture aux mots de Remus, contents de ne pas être le premier à parler.

- Comme quelqu'un qui vient de se prendre une gifle face à la réalité qu'elle se cache, je suppose, réplique Ténébris sans aucune agressivité dans la voix.

Harry voit les yeux de ses vis-à-vis fuirent aux mots de Ténébris. Il sourit même en voyant Sirius bougonnait et James rougir.

- Je… Nous sommes désolés, dit James après quelques instants sans les regarder dans les yeux.

- De quoi ? demande Harry. De vous êtes rapprochés ? D'avoir ignoré notre demande de ne pas vous mêler de tout cela ? Ou bien de tout autre chose ?

Le jeune homme n'arrive pas à cacher la pointe d'amusement dans sa voix, ce qui surprend les autres, mais pas Ténébris. Les voir ensemble est la preuve dont ils avaient besoin pour confirmer qu'ils n'ont pas tenu compte de leur demande.

- Je crois que ce que Potter veut dire, c'est que nous sommes désolés pour ce que vous venez de vivre, pas pour ce que tu viens d'énoncer, rétorque Regulus doucement.

- Hors de question qu'on s'excuse pour autre chose, dit Sirius qui semble avoir besoin d'ajouter cela.

Comme pour leur signifier qu'ils ont décidé de ne pas les écouter, ce qu'Harry et Ténébris ont très bien compris. Et au fond, peuvent-ils seulement leur en vouloir? Quand ils se sont réveillés, ils étaient terrorisés à l'idée que tout soit perdu, que leur combat n'ait servi à rien. C'est pour cela que Ténébris leur a demandé de ne rien faire, mais ils ont été bêtes de croire qu'ils se plieraient à leurs règles. Car ils doivent le reconnaitre, auraient-ils obéi s'ils avaient été à leur place?

Bien sûr que non. Ils auraient agi dans leur dos, ils auraient trouvé quelque chose, n'importe quoi pour agir et apporter leur soutien. Leur erreur est d'avoir oublié qu'ils étaient faits du même bois. Tout comme Harry n'aurait jamais laissé qui que ce soit se battre à sa place, son père ne l'aurait pas fait. Sirius et Remus n'auraient jamais laissé ni James combattre seul ni d'autres faire tout le travail.

Regulus n'est pas un leader, c'est même tout l'inverse. Harry et Ténébris ont vite compris qu'il est le genre de personne qui trouvera tous les moyens possibles pour éviter le champ de bataille, voulant sauver sa peau. Mais ils ont oublié qu'il est celui qui a percé le secret de Voldemort, qui a découvert l'existence des Horcruxes et qui s'est sacrifié pour que d'autres réussissent. Les Voyageurs pensaient que la personnalité de Regulus ne se découvrirait que bien plus tard, mais le fait d'avoir vu leurs souvenirs a peut-être réveillé en Regulus un homme prêt à aider et à combattre pour continuer de vivre la vie souhaitée. Quant à Lily et Severus, il est facile de comprendre pourquoi ils font cela. Lily veut connaitre son fils et Severus, sa petite sœur. En les regardant côte à côte, ils comprennent que vouloir les éloigner était stupide. Harry et Ténébris le savent, mais ne disent rien, voulant voir ce qui va se passer.

- Toutes nos condoléances pour Ron et Hermione, murmure Lily, vite suivie par les autres.

La surprise s'imprègne sur le visage de Ténébris et Harry qui ne s'attendaient pas à cette phrase. Ils en ont entendu des condoléances, mais les entendre dans ce contexte semble tellement irréel. Après tout, ils ne connaissent pas Ron et Hermione, mais ces paroles leur font du bien.

- Merci, disent-ils dans un murmure.

Toujours assis par terre, Severus fait de même, se mettant face aux deux amants. Tous le regardent, cherchant à comprendre son geste, car Severus n'est pas connu pour s'asseoir dans un lieu sale, mais plutôt pour faire en sorte d'être toujours supérieur dans n'importe quelle circonstance. Pour le futur maitre des potions, il est normal qu'il se mette à leur niveau pour ce qu'il va dire, surtout qu'il ne croit pas être supérieur à eux, bien au contraire.

- Comme l'a dit Black, je ne m'excuserais pas de ne pas vous avoir obéi. Mais j'ai compris… ou tout du moins, quelqu'un m'a aidé à comprendre que je devais m'excuser pour autre chose.

Severus tourne la tête vers Lily qui lui sourit et vient s'assoir à côté de lui, vite suivie par tous les autres. Sirius se pose près du mur à leur côté avec son frère et Remus, James pour sa part, se met à côté de Lily. Créant un demi-cercle bien étrange, avec Severus, Lily et James devant Harry et Ténébris. Ils ont la preuve qu'ils se sont déjà parlé tous ensemble, que leur choix est fait et qu'ils ne sont plus ennemis.

- Je m'excuse pour le comportement que j'avais étant adulte envers toi, Harry. Mais aussi d'avoir pu te blesser, Ténébris, pendant l'année écoulée.

- Ne t'excuse pas, demande Harry en secouant la tête. Le professeur des Potions que j'ai eu n'existe pas encore et sache que j'ai pardonné à l'homme pour ce qu'il m'a fait, en ayant compris ses raisons. Je ne peux pas lui en vouloir ou t'en vouloir à toi, vu le contexte.

- Et tu ne m'as pas blessé, Severus, poursuit Ténébris sereinement, n'imaginant pas une seule seconde qu'elle aurait ce genre de conversation. Je me suis promis de ne pas vous mélanger, tu es toi et non lui.

Severus est rassuré par ces phrases, mais il tient quand même à dire le fond de sa pensée. Il ne l'aurait jamais fait dans un autre contexte, mais s'il veut leur montrer qu'ils peuvent lui faire confiance, il doit le faire.

- Peut-être, mais j'avoue que j'aimerais vraiment tisser avec toi les liens que mon Moi adulte avait. Je sais que rien ne sera pareil, mais je veux pouvoir te regarder et ressentir ce qu'il éprouvait pour toi.

Cette demande prend de court la jeune immortelle qui n'aurait jamais imaginé que Severus puisse un jour lui dire cela. Elle avait cru ne jamais pouvoir voir en ce Severus autre chose qu'un camarade de classe, mais peut être…

Oui, peut-être pourrait-elle ressentir à nouveau ce bonheur d'avoir Severus près d'elle sans arrière-pensée ? Pas comme un allié ou un partenaire, mais comme un confident, un membre de sa famille. Dans une pulsion, Ténébris s'écarte d'Harry et se jette dans les bras de Severus surpris et la rattrape maladroitement. Ses joues deviennent rouges d'embarras, mais Ténébris ne peut que savourer cet instant. Severus ne sait pas trop quoi faire et après un moment, pose ses mains dans son dos et la serre contre lui. Il y met tellement de force qu'il a peur à un moment de l'étouffer, mais cela ne semble pas la gêner. Dans cette étreinte, il y met donc tout ce qu'il ressent : sa joie de la serrer, son chagrin face à tout ce qu'elle a vécu, son envie d'être près d'elle, sa motivation de se battre à ses côtés et la hargne, prêts à en découdre. Les autres sont toujours en état de chocs de voir cette scène quand Ténébris s'écarte des bras de Severus, qui n'arrive pas à la regarder dans les yeux. Soudain, il se passe quelque chose que personne n'avait vu venir, Harry éclate de rire face à cette situation. Tous dirigent leurs regards vers le Survivant et il dit, toujours en rigolant:

- C'est tellement bizarre ! Severus est embarrassé par une action de Ténébris !

Ce rire hystérique permet aux autres de comprendre l'originalité de la scène entre les deux Serpentards. Pour Harry qui n'a connu que le Severus adulte, le voir aussi gêné face à Ténébris doit être très comique. Cela provoque l'hilarité des autres, vite suivie par Ténébris qui ne peut s'en empêcher, à l'inverse de Severus qui ne rigole pas et commence à bougonner qu'on se moque ouvertement de lui.

- Sev ! Ne boude pas ! s'exclame Lily, le sourire aux lèvres.

- Je ne boude pas !

- Bien sûr que si ! ajoute Ténébris.

Les deux femmes se lancent un regard complice. Leur amitié pour Severus pourrait bien devenir le point de départ de la leur et une aide pour Lily de se rapprocher de son fils. Pendant que Sirius et James taquinent Severus qui répond vertement, Lily décide que c'est désormais à elle de mettre les choses aux clairs. Elle se tourne vers Harry qui regarde émerveiller James rétorquer avec panache et humour. Lily remarque tout l'amour et l'admiration que porte Harry à son père malgré ses ressentis contre lui et cela lui donne du courage et de l'espoir pour ce qui va suivre.

- Harry, dit-elle calmement, provoquant le silence autour d'elle.

Harry regarde sa mère et attend, sachant que si Ténébris et Severus ont pu mettre les choses au clair, cela va être également son tour. Lily se lève et prend la place où se trouvait Ténébris il y a quelques instants, à ses côtés.

- Harry, j'aurais sans doute respecté ton choix de ne pas vouloir t'impliquer auprès de nous malgré la douleur que je ressens. Je t'aurais laissé faire ce que tu veux, en me disant que tu sais quoi faire, mais j'ai compris que celui qui souffrirait le plus dans ce cas là, ce serait toi et je ne peux pas l'accepter. Qui plus ai, je veux apprendre à te connaitre, pas à travers des souvenirs, mais des moments que nous pouvons partager ensemble.

Elle lui prend la main et la serre fort, avec un sourire qui lui illumine le visage.

- James et moi ne te laisserons pas, pas cette fois.

Harry sent que quelqu'un le frôle sur sa gauche. Il était tellement concentré sur les paroles de sa mère qu'il n'a pas remarqué que son père s'était rapproché pour s'asseoir à ses côtés, les bras sur ses jambes et le regarder avec un sourire aux lèvres.

- Si Severus…

- Potter, intervient le nommé en grognant son nom de famille.

James lève les yeux au ciel et reprend avec un ton mordant :

- Si Rogue (lance un regard noir au Serpentard) a senti le besoin de s'excuser auprès de toi et Ténébris, je le dois aussi.

- Tu n'es pas …

- Harry.

Le jeune à la cicatrice se tait quand il entend le ton employer par James. Harry a senti qu'il n'avait pas à faire au garçon, intrépide et téméraire, mais à l'adulte qu'il deviendra, à l'homme qui a choisi de se sacrifier pour donner une chance à sa femme et à son fils de vivre. Il a en face de lui, le père qu'il a toujours voulu apprendre à connaitre.

- Je suis désolé de vous avoir jugé sans vous connaitre, toi et Ténébris.

Il lance un regard vers la nommée qui hoche la tête, mais n'intervient pas. Se reconcentrant sur Harry, James poursuit :

- Je me doute qu'au vu de ton caractère et de la situation, tu ne tiendras pas compte de mon comportement envers vous, mais je tiens à me racheter. Je ne veux pas que les seuls souvenirs que tu as de moi soient ceux des autres ou de ces derniers mois, où j'ai été très dure avec toi. Je veux que tu connaisses celui que je suis avec mes amis et ma famille, car tu es mon fils, notre fils à Lily et moi.

James ne quitte pas un seul instant le regard d'Harry pendant qu'il parle. James veut lui faire passer ses regrets et aussi ses espoirs, mais il sait que de simples mots ne suffiront pas, raison pour lequel les yeux chocolat regardent les iris vert émeraude. Quand il voit Harry vaciller, il s'approche de lui et le prend dans ses bras.

Harry est tétanisé dans les bras de son père, mais ce qui le réveille, c'est de sentir le corps de sa mère dans son dos, continuant à lui tenir la main. Harry ferme les yeux et se laisse aller pour la première fois, sentant enfin son cœur s'alléger. Ce qu'il a toujours voulu, ce qu'il a toujours espéré, avoir son père et sa mère, à côté de lui, le soutenant dans ses choix et l'aidant, est en train de se réaliser. Et cela plus que tout, lui fait comprendre que vouloir à ce point s'éloigner d'eux n'était pas la chose à faire. En rouvrant ses yeux, il tombe sur les visages de Remus et Sirius qui lui sourient, sans les ombres planant dans leur regard à son époque. Sirius n'est pas marqué par ses années à Azkaban et Remus n'a pas eu à supporter la solitude de sa condition pendant des années, sous le poids du deuil. Il a en face de lui, les vrais Maraudeurs, heureux de vivre et prêts à l'aider. Tout comme il sait qu'il pourra désormais compter sur ses parents, il peut compter sur eux, surtout quand Sirius lui annonce, avec un immense sourire :

- J'espère que maintenant, vous savez que vous ne pourrez pas vous débarrasser de nous et que nous allons nous battre avec vous.

- C'est d'accord, murmure Harry qui ne pense pas aux conséquences.

À cet instant précis, plus rien ne compte. Il est conscient d'avoir perdu la manche contre eux, mais cela n'a pas d'importance. Il sent dans son esprit que Ténébris accepte de les intégrer à leurs prochains plans et cela provoque une vague de joie en lui. Après plusieurs secondes, James et Lily desserrent leur étreinte sur Harry, mais restent à côté de lui. Si Harry et Ténébris sont désormais d'accord pour les laisser agir, Ténébris s'en veut un peu de couper court à cette ambiance si paisible, mais il faut encore parler de certaines choses maintenant qu'ils sont tous les huit impliqués dans la guerre.

- Même si j'ai compris que c'était une erreur de vous demander de ne pas vous mêler à toute cette histoire, nous devons malgré tout rester très discrets.

- Oui, il faut continuer à faire croire à tout le monde que la guerre entre Serpentards et Gryffondors se poursuit, surtout entre nous, ajoute Remus qui tient à la rassurée et qu'ils comprennent l'intérêt de cette mise en scène.

- Je dois reconnaitre que cela ne me plait pas de savoir que vous allez continuer à jouer aux Mangemorts malgré le danger, lâche Sirius en laissant transparaitre son inquiétude.

Il a bien compris qu'ils doivent continuer de faire semblant devant le reste de l'école pour laisser les Serpentards poursuivre leurs chemins vers les Mangemorts. Sauf qu'il ne veut pas que son frère, Harry et Ténébris soient blessés et c'est également le cas pour Rogue.

- C'est ridicule, dit Regulus. Severus et moi ne sommes pas plus en danger qu'avant.

- Bien sûr que si !

- Réfléchit, Sirius ! On a prouvé notre motivation au Lord et comme nous ne sommes encore que des étudiants, nous n'avons pas beaucoup d'importance pour lui. Nous sommes protégés dans l'école, on doit juste faire attention aux apprentis Mangemorts, ce que nous faisons très bien. Ceux qui sont vraiment en danger, ce sont Harry et Ténébris et j'avoue que je ne m'inquiète pas. Ils ont trompé tout le monde ! Ils continueront à le faire, avec nous.

- Mais ce sera plus simple pour nous si nous continuons notre querelle devant les habitants de l'école, termine Severus qui est conscient qu'ils ne peuvent pas faire autrement.

Sirius sait tout cela, mais cela ne lui plait pas. Malheureusement, il ne peut pas faire grand-chose à part faire son maximum pour faire croire aux étudiants que rien n'a changé. James comprend le dilemme de Sirius et il le réconfortera une fois qu'ils seront seuls, mais pour l'instant, il décide de passer à un sujet qui lui tient à cœur.

- Si on continue de faire semblant devant tout le monde, alors je veux vous aider à aller chercher le dernier Horcruxe !

Harry et Ténébris se crispent immédiatement et répondent immédiatement en cœur, hurlant presque leurs réponses :

- Hors de question!

- Écoutez-nous avant de … commence Lily, interrompue par Harry qui secoue vigoureusement la tête.

- Nous ne vous embarquerons pas dans cette chasse !

- Mais nous connaissons leur existence, s'exclame James.

- C'est vrai, mais cela ne change rien, rétorque Ténébris.

Elle sent qu'ils ne vont pas accepter bien gentiment. Si elle est prête à concéder certaines choses, la chasse aux Horcruxes n'en fait pas partie. Quand les bouches s'ouvrent pour argumenter, elle explique :

- Harry et moi acceptons votre aide. Je suis même prête à vous révéler tout ce qu'on apprendra et même vous laissez combattre à nos côtés si un jour, on n'a pas le choix.

Elle sait très bien que désormais, il sera impossible de les tenir éloignés du combat. Alors, autant mettre les choses aux clairs.

- Mais la chasse aux Horcruxes est une affaire qui ne concerne que nous, surtout qu'il s'agit du dernier.

- Justement, commence Lily. Notre aide vous permettra de le détruire plus vite et d'en finir avec tout cela !

- Sauf que tu oublies qu'il s'agit de l'Horcruxe le plus dangereux et le mieux protéger, dit Harry.

C'est là que Severus, Regulus, Remus, Sirius, James et Lily se remémorent la grotte et ses dangers, mais surtout ce qui est arrivé à Albus Dumbledore quand il a bu la potion. Certains ne peuvent réprimer un frisson, mais cela ne les démotive pas.

- On peut vous aider, j'en suis sûr, annonce James qui s'efforce de ne pas penser à ce que la potion lui montrerait s'il la buvait.

- Pas pour cela.

- Alors quoi ? Tu nous demandes de vous laisser gérer cela en sachant ce qui se passera quand l'un d'entre vous boira cette mixture, Harry !

- Nous sommes plus puissants que lors de notre première visite dans la grotte. On pourra gérer, mais vous prendre avec nous, c'est prendre le risque que vous rencontriez les Inferis et en toute honnêteté, vous pensez pouvoir les vaincre sans vous blesser ou pire vous tuez, en sachant à quel point on a eu du mal à l'époque ?

Personne ne peut lui répondre. C'est vrai qu'ils veulent les aider et ils sont heureux de savoir qu'Harry et Ténébris les compteront comme guerriers, mais ils doivent reconnaitre que pour l'instant, ils sont bien trop faibles vu les circonstances. Rétorquer et poursuivre cette discussion ne servirait à rien, au contraire, ils risqueraient de les braquer et de les éloigner d'eux. Inconsciemment et chacun de leurs côtés, ils se promettent de s'entrainer encore plus pour monter leur niveau et ne pas être un fardeau. Dans l'espoir qu'ils ont bien compris qu'ils ne les accompagneront pas chercher le dernier Horcruxes, Ténébris demande à la place, curieuse.

- Qu'en est-il de Peter?

Elle voit la contraction musculaire sur les trois Maraudeurs et la colère dans le regard des deux Serpentards, mais elle veut absolument savoir ce qu'ils ont choisi. S'ils doivent se battre un jour côte à côte, Ténébris doit savoir ce qu'il en est avec le dernier des Maraudeurs. C'est Remus qui leur explique d'une voix neutre :

- Peter est sous test, on peut dire. Il doit nous prouver qu'il veut changer, qu'il va se battre pour nous et ne plus être un lâche. Nous gardons aussi un œil sur tout ce qu'il fait pour s'assurer qu'il ne s'approche pas des apprentis Mangemorts. Quand nous sommes partis à votre recherche, Peter n'a pas voulu nous suivre, il pensait que venir vous voir après le cours ne serait pas une bonne idée. Il est remonté à la tour et y est toujours.

Remus touche un morceau de parchemin qu'Harry et Ténébris n'avaient pas vu avant : la carte des Maraudeurs. Severus et Regulus (ainsi que Dumbledore) sont désormais au courant de l'existence de cette carte, c'est sans doute pour cela que Remus la mentionne facilement. Ténébris est malgré tout heureuse de leur choix et comprend qu'au fond des trois garçons, une part d'eux espère que Peter redeviendra un Maraudeur à part entière, ce qu'elle espère vraiment.

Ne voyant plus quel sujet important ils ont à aborder, Lily commence à parler de choses plus légères pour lentement mais surement faire vraiment connaissance tous ensemble. James, Remus et Sirius participent activement à la conversation ainsi que Ténébris et Harry. Pour Severus et Regulus, c'est plus discret, n'intervenant que rarement, mais ils sont à l'écoute et attentifs. Ils restent dans la tour jusqu'à l'heure du repas où ils doivent redescendre.

Il est décidé que les quatre Gryffondors décident en premier et les Verts devront attendre plusieurs minutes avant de descendre pour éviter que quelqu'un les aperçoive ensemble. Mais avant que Lily ne suive ses amis, elle s'approche de Ténébris et lui glisse à l'oreille.

- Tu devrais aller voir ton père. Quand je suis partie de son bureau la dernière fois, il était anéanti même s'il le cachait bien.

Et elle s'en va sans un regard en arrière, sachant que Ténébris ne pourra pas rester sans rien faire.

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Un lion en cage allant d'un bout à l'autre de sa prison en fer, c'est l'impression que Ténébris avait d'elle-même à cet instant. La situation aurait pu être comique de voir Ténébris Ariana Morgana Dumbledore passer devant le Griffon gardant la porte de son père, sans oser y entrer malgré les coups d'œil lancés régulièrement à la statue dans l'espoir qu'il se passe quelque chose. Bien sûr, les seuls qui auraient pu se moquer d'elle sont tous dans leurs salles communes respectives, ou dans ledit bureau.

Quoique, Ténébris se fait la réflexion que toute autre personne passant à ce moment-là se demanderait bien ce que peut faire Ténébris Coriate devant le bureau du directeur et ce serait encore pire si c'est un apprenti Mangemort. Il irait peut-être tout rapporter à Voldemort qui se douterait de quelque chose, la convoquerait, découvrirait peut-être son secret et toute leur mission serait terminée et puis…

Ténébris secoue violemment sa tête pour chasser toutes ses pensées. Voilà qu'elle devenait paranoïaque ! Uniquement par ce qu'elle est devant cette porte ! Décidée, la jeune Serpentard se met devant le Griffon et inspire un bon coup pour se calmer et remettre ses idées en place. Elle ne peut pas empêcher son regard de rester sur l'animal qui la regarde calmement. À son époque, elle connaissait toujours le mot de passe pour passer ou au pire, le gardien la laissait passer sans poser de question. Le voir ne pas bouger d'un pouce lui rappelle à quel point tout est différent ici. Elle pourrait sans problème trouver le mot de passe. Après tout, il suffirait qu'elle dise plusieurs noms de sucrerie pour tomber sur le bon à un moment ou encore, tout simplement demander à la statue de prévenir le directeur qu'elle souhaite le voir. Mais elle doute, Ténébris ne sait pas ce qu'elle veut faire.

Et tout cela parce que Lily lui a dit d'aller voir son Père ! Elle a bêtement écouté la future mère de son petit copain, sans réfléchir plus en amont ! Peut-être que c'est un signe, un message codé entre Lions pour lui faire comprendre qui si elle arrive à parler à son père, Lily et James lui donneront leur bénédiction pour leur couple, même si techniquement elle l'a déjà grâce à leur fantôme rencontré dans la forêt interdite et…

… Et elle déraille encore.

L'immortelle se gratte la tête, sachant pertinemment que tout ce qu'elle pense est tellement ridicule. Elle se fait des films toute seule à cause de la peur et de l'appréhension. Elle doit se l'avouer, elle est ici parce qu'elle le veut, même si la remarque de Lily l'y a encouragée. Maintenant que tout s'est arrangé avec les Maraudeurs, Lily et les Serpentards, Ténébris a l'espoir de discuter «normalement» avec le directeur. Même si elle sait que rien ne sera pareil qu'avant. Sauf qu'au-delà de cela, elle a peur que cet Albus ne veuille pas la connaitre, à l'inverse des autres. Bien évidemment, elle ne pourrait pas lui en vouloir qu'il ne veuille pas développé de relation avec elle, mais cela la détruirait.

Au moment où elle s'apprête à renoncer et à repartir, elle ressent la magie antique de Poudlard, la frôler et l'encourager. La première pensée qui lui vient en tête, c'est qu'il aura fallu attendre quelques semaines avant la fin de l'année scolaire pour qu'elle ressente cette magie. La deuxième est qu'elle est une Gryffondor avant tout ! Ténébris lève les yeux vers la statue, lève le menton et choisit la méthode la plus simple en demandant :

- Préviens le directeur que Ténébris Coriate souhaite le voir.

La statue continue de la regarder, mais elle sait qu'elle va passer le mot. Quelques secondes plus tard, le Griffon se déplace et laisse apparaitre les escaliers qu'elle monte immédiatement, sachant qu'elle ne doit pas réfléchir ou elle va fuir. La porte du bureau est déjà ouverte, lui montrant immédiatement le directeur derrière son bureau et Fumseck à côté de lui sur son perchoir. D'un pas lent, elle entre dans la pièce avant que la porte ne claque derrière elle. Elle n'ose pas poser son regard dans les yeux de son père, à la place, elle regarde le bureau. Elle se sent soudainement très mal à l'aise, car elle ne sait pas quoi dire ni par où commencer. Elle aurait peut-être dû réfléchir un peu plus avant de venir. Heureusement, Ténébris n'a pas besoin de réfléchir plus longtemps, qu'elle entend :

- Je craignais que tu continues de passer devant la gargouille toute la journée sans monter me voir.

Cette phrase la fait rougir. Elle avait complètement oublié que le Directeur a des yeux partout dans l'école et qu'il saurait qu'elle se trouvait en bas.

- Pour être honnête, je n'étais pas sûre moi-même, murmure-t-elle, consciente de lui montrer son incertitude.

Un petit rire sort de la bouche du vieil homme qui réplique nonchalamment :

- Et si tu t'asseyais.

Ténébris le voit montrer l'un des sièges qu'elle rejoint rapidement pour s'asseoir. Il lève sa baguette pour faire apparaitre un service à thé et des biscuits. Pourtant, Ténébris ne fait pas attention à sa tasse devant elle, obnubilée par la baguette que Dumbledore tient dans sa main : la baguette de sureau, la même que la sienne. Ténébris s'est longtemps demandé comment plusieurs objets pouvaient exister deux fois au même moment. Entre sa baguette qui est dans son holster et devant elle, la baguette d'Harry qui est avec lui et chez Olivenders, la cape et la carte, cela ne devrait pas être possible. Peut-être que Mort a lancé sa magie sur ces objets pour qu'ils puissent exister malgré tout ? Il faudrait qu'elle lui pose la question un de ces quatre, même si elle doute qu'elle n'aura pas une réponse claire.

- Un biscuit ? demande Albus en lui tendant une assiette avec son sourire caractéristique.

Ténébris sort de sa rêverie et en prend un qu'elle mange tout de suite et boit une gorgée de thé, toujours sans regarder l'homme, ne sachant pas quoi dire.

- Je vois que je t'ai appris à te comporter en société, mais je doute de t'avoir enseigné qu'il ne fallait jamais regarder la personne en face de soi.

Ténébris ne sent aucune réprimande dans sa voix, juste de l'amusement. Lentement, elle lève son regard vers celui de son vis-à-vis. Le visage de l'homme est illuminé par un sourire doux et ses yeux bleus pétillent de joie et de bonheur. Ténébris redécouvre son père quand elle était très jeune. Elle se remémore un souvenir lointain, elle, au milieu de la pièce, jouant avec un Phoenix en bois qu'elle s'amuse à faire voler avec sa magie, alors qu'il la regarde avec douceur et émerveillement à son bureau. Ce souvenir lui serre le cœur, mais elle ne baisse pas les yeux, continuant à regarder ceux qu'elle aime tant.

- Je… Je…

C'est tellement ridicule qu'elle en pleurait presque. Elle ne sait pas du tout comment se comporter face à lui, lui donnant l'impression de revenir en 5ème année. Quand elle ignorait quoi faire, qu'elle avait l'impression que son père était un étranger... ce qui est le cas à cet instant.

- Monsieur le Directeur, commence-t-elle en voulant être le plus polis possible, mais Albus lève la main pour l'interrompre.

Ce simple geste la stoppe et elle est incapable de poursuivre.

- Ténébris, dit doucement le directeur en gardant ses yeux sur ceux de Ténébris. Au fond de toi, ce n'est pas moi que tu veux voir. C'est quelqu'un qui a existé pour toi, mais qui n'est pas ici. Que nous le voulions ou non, je ne suis pas ton père.

Son cœur a été brisé plusieurs fois dans sa vie à cause de la mort de tous ceux qu'elle aime, de ce qu'elle n'a pas réussi à faire ou de ce qu'elle a fait, mais jamais elle n'aurait cru entendre un jour ces mots de cette bouche. Elle sait depuis le début que l'Albus qu'elle a connu et celui-ci sont les mêmes personnes, ils ont les mêmes mimiques, expressions ou manières. La différence, c'est que l'un est mort, mais la connaissait par cœur et celui-là est vivant, mais n'est pas celui qui l'a élevée, qui ne la connait qu'à travers des images.

Elle ne savait pas ce qu'elle voulait au début, mais maintenant, après ces mots, elle se doit de se l'avouer, elle voulait une chance. Une chance de tout reprendre à zéro, que même s'il ne la considère jamais comme sa fille, il ferait un effort pour lui permettre de se sentir mieux, de se sentir de nouveau aimé et choyer par un homme qui prendrait en compte son bonheur. Néanmoins, cela ne lui correspond pas, Albus n'a jamais été le genre d'Homme à bercer les autres d'illusions, au contraire, il les pousse à vivre dans la réalité même si elle est dure, plutôt que de se mentir à soi-même. Lily lui a dit qu'il était anéanti, elle a sans doute cru que c'était à cause d'elle, mais cela devait être tout autre chose ou simplement une erreur de la rousse.

Dans ce siège qu'elle connait par cœur, Ténébris n'arrive pas à faire un seul mouvement, comme si le meuble l'aspiré pour qu'elle ne bouge plus. Quand elle sent une main se poser sur la sienne, elle réagit et tourne à nouveau son regard vers les yeux pétillants. Discrètement, Albus s'était levé et a contourné le bureau pour s'accroupir à côté d'elle. Ténébris n'arrive pas à lire les sentiments de l'homme dans ses yeux, mais la jeune Immortelle n'arrive pas à cacher les siens. Sur son propre visage se lit la douleur, le déchirement, la peine et la tristesse, mais aucune once de colère. Elle ne peut pas lui en vouloir, mais ferme les yeux quand une larme coule sur sa joue, seule preuve de son anéantissement intérieur. Albus regarde cette unique goutte d'eau rouler sur cette peau avant de poursuivre :

- Mais je veux le devenir.

En une dixième de seconde, Ténébris rouvre les yeux sur Albus qui continue:

- Tout ce que tu as vécu ne s'est pas réalisé pour moi, mais j'ai vu ta vie et je sais que malgré tout ce que j'ai pu te faire, tu m'aimes toujours. Tes souvenirs sont devenus les miens même si je ne les ai pas vécus et c'est pour cela que j'ai également appris à t'aimer à travers eux. Alors oui, je ne suis pas celui qui t'a accompagnée pendant toute ton existence, mais c'est ce que j'aurais fait quoi qu'il arrive. On a désormais les mêmes souvenirs et le même amour l'un pour l'autre et je ne veux pas te perdre une nouvelle fois.

Il serre la main de la jeune fille qui continue de l'écouter, tout en sentant l'espoir envahir son cœur :

- Tu m'as pardonné pour mes actes et le savoir me remplit de joie, mais cela ne me suffit pas. Pourras-tu voir en moi l'homme que tu as connu ?

Il y a tellement de doute, de peur et d'espoir dans les yeux bleus que c'est ce qui pousse Ténébris à dire, sans une once d'hésitation :

- C'est déjà le cas, papa.

Sans réfléchir, elle se jette dans ses bras et s'y blottit. C'est la première fois qu'elle dit ce simple mot à cette époque et cela lui fait tellement de bien. Elle sent les bras de son père se serrer contre elle pendant qu'elle entend le bruit de son cœur battre dans sa poitrine.

- Merci, Ténébris, je t'aime tellement, dit-il en laissant ses propres larmes couler sur son nez aquilin.

Albus laisse ses émotions le submerger, conscient qu'il n'a pas à se retenir face à Ténébris... face à sa fille. Il lui caresse les cheveux, aimant cette sensation de joie qui se propage en lui, quand un poids se pose sur l'épaule de la jeune voyageuse. Elle n'a pas besoin de savoir qui c'est, imaginant sans problème la scène qu'ils offrent vue de l'extérieur. Le directeur, accroupi par terre, la tenant contre lui comme si elle allait partir et Fumseck les entourant de ses ailes. Symbole d'une promesse et d'un avenir rayonnant... et une si belle photo.