Résumé: Sirius Severus et Harry fuient en catastrophe à Forks, là où les attendes leur nouvelle maison, pas toute à fait restaurée, la faute au Directeur de Poudlard et ses sombres desseins concernant le "Sauveur". Protégés par le MACUSA et par la Meute de la Push, ils espèrent être enfin à l'abri, mais rien n'est moins sur

Couple: FANFICTION SLASH! Mais j'ai envie de vous laisser la surprise pour les couples^^

Rating: Le plus haut parce que oui je ne suis pas une tendre et on va, comme toujours aborder des thèmes qui sont pas toujours joyeux et aussi des passages citronnés donc vous voilà prévenu

Disclaimers: les oeuvres originales ne m'appartiennent pas, je ne fais que m'amuser avec les personnages et l'univers comme tant d'autre

amusez vous bien!

Star light

Chapitre 27 :

Dans le salon du manoir Black, le feu crépitait doucement dans la cheminée, apportant un supplément de lumière aussi douce que conviviale. Celle du sapin et des quelques bougies ne suffisaient pas à rendre grâce à la décoration tout d'or et d'argent que Dray avait orchestré de main de maître, mais c'était la seule que des yeux de fouine pas caféïnés pouvaient supporter.

Dray se traîna plus qu'il ne marcha vers un fauteuil laissé libre près de la dite cheminée, enroulé dans un plaid, ce qui lui donnait un air d'âme errante. Dès qu'il fut installé, Evan lui tendit un mug de très grande taille, plus proche de la pinte, sucré à souhait, tel qu'il l'avait promis.

Sur le canapé, Shawn trépignait, faisant des petits bonds impatients, au point que Sebastian assis à côté de lui, buvait son café avec de menues précautions, histoire de ne pas renverser le précieux liquide. En avisant le froncement de sourcil de Dray, menace implicite à l'encontre de son mari, le potioniste posa une main ferme sur sa cuisse.

« -Paddy ? … Tu y es presque, encore un peu de patience... »

Evan qui grignotait doucement un bout de pain au chocolat, sourit gentiment devant l'attitude infantile et si attachante de son parrain. Il avait toujours gardé sa capacité à s'émerveiller d'un rien, comme les enfants. Parfois trop d'ailleurs, mais avec le temps, il était facile de comprendre que c'était cette naïveté candide qui le sauvait de ses propres fantômes. Ainsi chacun avait sa façon à lui de gérer ses traumas.

Prenant pitié, Evan cala un morceau de sa viennoiserie dans une de ses joues et se dirigea vers le paquet qu'il avait reçu du MACUSA, destiné à son parrain. Le papier était d'un bleu roi miroitant et le nœud était fait de satin argenté. Il avait essayé de faire quelque chose de joli, avait pris le temps de regarder des tutos sur youtube, mais il n'avait jamais été très doué. Avant c'était Hermione qui l'aidait dans cette tâche. Elle avait un don pour plier le papier à la perfection. Ca l'avait toujours fasciné. Ron aussi. Après plusieurs essais infructueux, il avait fini par laisser tomber et choisi d'utiliser sa magie. Comme souvent, elle avait emballé chaque paquet avec une élégance et une dextérité dont Hermione aurait été fière.

« -Tiens Siri. Joyeux Noël ! »

L'animagus le regarda avec des grands yeux. Il était heureux d'être le premier à recevoir son cadeau, mais il était plus impatient de donner que de recevoir.

« -Moi d'abord Bambi ? Fit-il d'une voix sur aiguë. »

Evan hocha la tête en signe d'assentiment. Shawn posa son cadeau à côté de lui et tendit les bras vers son filleul, invitation silencieuse. Voyant les yeux gris si singulier des Black légèrement embués de larmes sous le coup de l'émotion, Evan ne se fit pas prier et se glissa dans son étreinte. Il grimpa sur ses genoux et se laissa bercer par l'animagus. Il respira longuement la fragrance boisée de son après rasage qui l'apaisait toujours autant.

« -Merci mon Bambi.

-Dis moi merci après l'avoir ouvert Siri, s'amusa Evan un léger trémolo dans la voix. »

Dray grogna dans sa tasse, embarrassé que l'émotion soit si contagieuse de bon matin.

« -Ne virez pas Pouffsouffle si vite. Sinon ce soir c'est la vallée des larmes...Inutile de vous rappeler qu'elles abîment et creusent le visage, n'est ce pas ? Je ne tiens pas à ressembler à un lapin atteint de myxomatose lors de la soirée de la réserve ! »

Evan sortit la tête des épaules de Shawn qui était près de s'offusquer et déclara avec un sourire en coin.

« -Il est vrai que cela manquerait de style, mais je ne suis pas sûr que cela empêche Jacob de te remarquer, Blondie ! »

Le susnommé haussa un sourcil.

« -C'est petit ça, grinça-t-il.

-Qu'est ce qu'il se passe avec Jacob? Demanda tranquillement Sebastian en touillant son café.

-Rien, répondit précipitamment Dray, trop précipitamment. Il ne se passe rien avec Jacob. »

« Pas encore » pensa Evan. Mais de toute évidence, le Serpentard n'était pas prêt à l'entendre, alors autant retourner à la distribution des cadeaux.

Il laissa Shawn ouvrir tranquillement son paquet et alla chercher ceux de Dray et Sebastian, qu'il leur tendit avec un sourire et un « Joyeux Noël ». Les Serpentards le remercièrent, puis Sebastian se leva pour tendre son cadeau à Dray, et une boite à musique à Evan.

« -Avant que tu dises quelque chose, mon Poussin, la boîte est enchantée et te conduira jusqu'à ton cadeau. »

Evan sourit intrigué, avant de lever la tête vers le paquet doré que Dray lui tendait.

« -Ils disent que c'est ce qu'il y a de mieux et de plus unique, lui dit-il les joues légèrement rougies. Parfait pour toi en somme...

-Merci Dray. »

En guise de réponse, le blond se racla la gorge et poursuivit sa distribution. Il allait pour tendre l'enveloppe qui contenait le cadeau de son parrain, lorsque Shawn bondit du canapé en criant :

« -OH ! OOOOOOOOOH ! Farces et attrapes pour sorcier facétieux ! C'était ça le paquet de MACUSA ! Mais, mais ! C'est pas sur leur catalogue ça !... Et ça non plus ! OOOOOOOOOOH ! Y a leurs feux d'artifices ! Et le marais moussu géant ! Et y a une version pour une roseraie ! Je vais pouvoir avoir ma ROSERAIE ! »

Shawn sortit le kit magique de sa boîte et le montra à son mari qui eut pour lui un sourire indulgent. L'animagus avait été si triste de voir qu'aucun rosier n'avait survécu autour du manoir. Enfin, si il y en avait bien un qui avait survécu à des décennies de décrépitude, mais pas à la tentative d'Evan d'apprendre à conduire... Ils étaient pourtant issu d'une variété cultivée uniquement par la famille Black et était connue pour leur robustesse.

Sebastian lui sourit avant de l'embrasser tendrement sur la tempe.

« -Il va quant même falloir attendre ce printemps, mon amour, lui rappela-t-il. »

-Oui, mais j'aurais ma roseraie, répondit-il rêveur en resserrant le kit tout contre son cœur. »

Ensuite de quoi, il alla faire un câlin à Evan dont les yeux brillaient devant sa réaction. Alors qu'il ne cessait de répéter « Merci, mercimercimerci. » Dray secoua la tête faussement désabusé.

« -Merlin tout puissant Evan. Un kit de farces et attrapes ? Tu veux qu'on y passe tous ? »

Pour toute répartie, Evan lui tira la langue. Dray oscillait sans cesse entre cynisme et orgueil. Il attendait de voir sa réaction devant son cadeau.

Une fois qu'il eut lâché son filleul, Shawn fit sa propre distribution et donna leur paquet à Dray et Sebastian. Ce dernier en avait profité pour poser le cadeau de son mari sur le canapé.

Evan ouvrit le paquet de Dray et découvrit une grande boite rectangulaire recouvert d'un tissus vert, frappé d'un sceau doré en japonais qu'il reconnu tout de suite.

« -Des aquarelles Kuratake ! Merci Dray, elles sont magnifiques ! »

Le sourire du jeune homme faisait deux fois le tour de sa tête et embarrassa le blond qui se tortilla sur son fauteuil.

« -Hmmm, de rien, Bambi...

-Dray ! S'écria Sebastian. Un cours en duo avec le meilleur pâtissier magique de la communauté ?! C'est quasiment impossible à trouver !

-Je connais quelqu'un qui connaît quelqu'un... éluda-t-il sobrement.

-Merci, mon Lapin ! J'ai hâte qu'on y aille ensemble. »

L'instant suivant se fit dans un étrange flottement, lorsque les deux potionistes ouvrirent le paquet d'Evan en même temps, à croire que c'était fait exprès. Il les observa du coin de l'œil impatient de voir leur réaction. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne fut pas déçut.

Dray imita à la perfection le poisson boulu, tandis que Sebastian s'étouffait à moitié avec sa gorgée de café. Aussitôt Shawn lui tapota doucement le dos et se pencha au dessus de son épaule pour voir de quoi il retournait. Il ouvrit de grands yeux avant de s'écrier :

« -Salazar !

-Précisément, s'amusa Evan.

-Co... Comment tu as eu ça ?! Balbutia Sebastian.

-Être le champion de Poudlard à ses avantages... »

Alors que Sebastian tournait les pages de son exemplaire comme d'autres feuillette un livre de prière, Dray restait bêtement à le fixer, comme s'il ne croyait pas que cela puisse être vrai.

« -Tu veux dire, qu'en plus des artefacts des fondateurs exposés dans la bibliothèque, tu as ce genre de merveille et tu n'as rien dit ! Déblatéra le blond interdit. »

Evan lui sourit avec un air de chat qui vient de gober une souris.

« -Note que ça aurait gâcher la surprise.

-Eh bien, pour une surprise... T'as intérêt à partager le reste maintenant que la surprise est passée ! A moins que tu en gardes sous le coude pour nos anniversaires ou un prochain noël ? Si c'est ça, je veux bien, accorda-t-il en osant enfin feuilleter son exemplaire, quoique avec des mains légèrement tremblantes. »

En voyant les deux mordus de potion absorbés par leur dernier cadeau, Shawn eut un sourire tendre. Pas sûr que Monsieur lâche son livre pour jouer avec lui...

C'est sur cette note pas très innocente qu'il ouvrit le cadeau de son mari et si ceux qu'il lui avait offert pour leur séance de jeu avait été extrêmement licencieux, il ne s'attendait pas à en recevoir un autre dans un écrin de velours devant les enfants !

Dans un « gloups » étranglé, il referma l'écrin, faisant sursauter tout le monde ou presque. Sebastian avait à peine esquissé un mouvement, ce contentant d'observer la réaction si merveilleusement stimulante de son « Paddy ».

« -Ça va Siri ? S'enquit Evan. Tu es tout rouge. »

Rouge était un doux euphémisme ! Même ses oreilles étaient écarlates ! On aurait pu faire cuir un œuf sur chacune d'elle et il en allait de même pour ses joues.

« -J'vais bien ! »

Evan haussa un sourcil interloqué et jeta un coup d'œil à Sebastian. Il avait ce drôle d'air. Celui qui présageait un jeu pour adulte dont seul lui et « Paddy » avaient le secret.

« -Y a quoi là dedans ? Tu veux pas nous dire ? Demanda Evan innocemment.

-C'est pas pour les Bambi ! S'écria Shawn. »

Aussitôt l'animagus fila hors de la pièce, son précieux cadeau entre ses mains fébriles, sous le rictus appréciateur de Monsieur. La soirée serait mémorable... Et très bruyante, c'était heureux que les enfants soient de sortie...

Evan resta un moment interdit devant la fuite rocambolesque et la gène de son parrain. Il fixa Sebastian qui faisait mine de rien, se contentant de boire nonchalamment son café. Puis, il se tourna vers Dray qui secoua la tête désabusé.

« -Morgane et Salazar, soupira-t-il. Ne me dis pas qu'il croit encore à la cigogne ?! Il t'imagine vraiment si asexué ? »

Evan gloussa en agitant légèrement la main pour faire disparaître les papiers d'emballage qui s'amoncelaient un peu trop dans la pièce.

« -Je tournerais le clé de la boîte à musique lorsqu'il reviendra, déclara-t-il. Peut être que ça l'empêchera de rougir, au moins durant la prochaine demie heure... »

Sebastian eut un léger ricanement à cette pique affectueuse qui faisait mouche. Ils connaissaient tous suffisamment l'animagus pour savoir que son rougissement perdurerait jusqu'à l'arrivée du reste de la famille. Mais c'était Noël après tout, un miracle était encore possible.

Pendant ce temps, Dray se passionna pour les livres de potions que lui avait offert son parrain et futur tuteur dans son apprentissage alchimique, dont les titres étaient dès plus évocateurs : « Les secrets du chaudron : formules oubliées », « maîtrise de l'art alchimique » et pour finir « La voie du poison et des herbes ».

Il était tellement surexcité à l'idée de commencer sa lecture, qu'il dût se faire violence pour ouvrir son dernier cadeau, celui de Shawn. Alors qu'il allait pour l'ouvrir, celui-ci reparu mine de rien en apportant un fournée de biscuits au sucre. Il s'assit prêt de son mari sans oser le regarder dans les yeux.

Le potioniste sourit avant de l'embrasser tendrement sur la tempe et de le remercier pour son cadeau, un équipement de moto flambant neuf. Il allait à nouveau pouvoir l'accompagner en virée !

Avec une ostentation démesurée, Dray saisit son paquet, le soupesa, palpa le papier brillant et le porta à son nez en reniflant. Il prit un air faussement concentré avant d'énoncer avec un sourire naïf :

« -Un bonnet ?! »

Ce qui eut pour effet de détendre l'atmosphère. Il était clair pour tout le monde, qu'il s'agissait d'un nouveau livre, mais pas n'importe lequel.

Dire que Shawn passait son temps à patrouiller sur le territoire Quileute pour mieux vérifier les dispositifs de sécurité magique, à réparer sa moto ou à tenir compagnie à son cher et tendre lorsqu'il travaillait sur ses potions, était un peu réducteur. Il n'était pas un grand fan du ménage ou du rangement tel que son mari, l'hypermaniaque, la faute à sa formation de potioniste, l'entendait. Il bricolait beaucoup dans le manoir, retapant et aménageant les pièces au fur et à mesure. Il jardinait beaucoup, même si pour le moment, il n'y avait plus grand chose à faire, sauf peut être dans la serre, mais c'était le domaine réservé de Evan et surtout de Dray. Il cuisinait beaucoup, s'assurait que tout le monde allait bien dans la maison, dorlotait Amber dès qu'il en avait l'occasion et surtout, il triait, classait les biens entassés dans divers débarras du manoir et parfois à la cave.

« -C'est fou les malles et les cartons qui s'entassent sans qu'on sache le comment, du quoi, qui ou même pourquoi ?! Disait-il. »

Son hyperactivité faisait de lui une fusée thermonucléaire qui avait tendance à faire le ménage par le vide, mais au moins on y voyait clair ! Même si Sebastian devait souvent lui rappeler de faire des pauses.

Et puis un jour d'automne, alors qu'il classait, étiquetait et empaquetait avec méthode, s'étalant autant que c'était possible ( mais c'était loin des yeux de son mari, donc moins grave!), il tomba sur de vieilles photos de la famille Black. Des photos de Narcissa à tous les âges, avec quelques breloques et petits souvenirs.

Soigneusement, il avait tout rangé dans une boite et avait montré sa trouvaille à Sebastian.

« -Tu crois que tu aurais des photos de Lucius quelque part ? Lui avait-il demandé.

-En cherchant bien. Pourquoi ?

-Je me disais que je pourrais faire un album souvenir à Dray pour noël, avec sur chaque double page, une photo de sa mère d'un côté avec des petits souvenirs et de l'autre son père au même âge. Tu sais, comme dans cette vieille série américaine ?

-Amicalement vôtre ? »

L'animagus avait secoué la tête en signe d'assentiment.

« -Comme celui qu'on a fait pour Evan. »

Sebastian avait fondu d'amour, comme s'il retombait amoureux de lui. Il faisait tout avec passion, qu'importe les conventions. Il était parfois épuisant, même terriblement agaçant, mais pour rien au monde il n'aurait voulu d'un autre homme dans sa vie. Il lui avait sourit avec amour, trouvant l'idée fabuleuse.

« -Je vais te trouver ce qu'il faut et Tu lui offriras. C'est ton idée et tu vas t'en occuper à merveille comme avec le premier... je t'ai dit « je t'aime » aujourd'hui ? »

Après un fougueux baiser, Shawn s'était exécuté avec bonheur. Au fil des pages, on découvrait, en plus des photos, là un ruban pour les cheveux, un devoir miniaturisé de potion, ici un écusson, des fleurs séchées, relief d'un bouquet de marié, un faire part de naissance...

Le tout était protégé par une reliure en velours bleu gris, douce et miroitante comme de l'eau.

Dray caressa les pages en silence et retint difficilement ses larmes. Il renifla distraitement avant de se lever, la tête basse et d'aller vers son cousin et bredouilla un « merci » dès plus croassant. Il tendit pudiquement une main tremblante vers lui. Une seconde plus tard, la main de son cousin était dans la sienne et la pressait avec force.

« -Si jamais tu veux un câlin, je te promets de ne jamais le répéter. A personne, promit-il. »

Les yeux toujours obstinément baissés, Dray hocha la tête et Shawn se leva, navré et compatissant, pour mieux le prendre dans ses bras.

Les premières secondes, Dray resta les bras ballants, tendu au possible, luttant encore contre l'émotion qui menaçait de le submerger et d'emporter ce qui lui restait de contrôle, puis il abandonna. Sa tête bascula sur l'épaule de Shawn et il y sanglota doucement alors que son cousin ne cessait de le bercer.

L'instant d'après, Evan et Sebastian se joignaient à leur étreinte, soulagés que le Serpentard accepte de lâcher un peu son sac de pierre. Mais n'est pas Malefoy qui veut et il ne tarda pas à mettre fin à l'étreinte, en faisant comme toujours preuve d'ironie.

« -On avait dit qu'on ne virerait pas Pouffsouffle ! Allez zou !... Bambi ! Tu nous la tourne cette clé ? Ce corps de rêve ne va pas s'apprêter tout seul et nos invités ne vont plus tarder !

-Bien sûr ! Il ne faudrait pas décevoir Jacob, n'est ce pas ? Minauda Evan en réponse.

-Ecrase Potty ! »

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La boîte à musique tenait dans la main. Elle était en argent et émail, délicatement ciselé. Les signes du zodiaque étaient gravés artistiquement tout autour. Evan ouvrit le couvercle et découvrit une petite nymphe d'argent, entourée d'une galaxie bleu et pourpre. Il tourna la clef et une douce musique tirée d'une vieille comptine sorcière s'éleva dans les airs. Au plafond, la galaxie peinte dans la boîte, se refléta. Une des étoiles y brillait plus fort que les autres et se mit à tourbillonner comme une petite luciole. Elle s'agita et quitta le planétarium pour Evan guider vers la serre. Il la suivit, Dray, Sebastian et Shawn sur les talons.

Une fois arrivée dans la serre, la petite luciole de magie, la traversa dans sa longueur pour arriver à une porte qu'Evan était sûr de n'avoir jamais vu. Elle était en bois sur sa partie inférieure et munie de carreaux colorés sur sa partie supérieure. Evan l'ouvrit rapidement de plus en plus intrigué et impatient.

En entrant, ce qui le frappa le plus fût la luminosité. Sur sa droite et donnant sur l'espace dédié à la future roseraie, une immense baie vitrée qui montait jusqu'à un puits de lumière au plafond. Certains carreaux étaient colorés, comme ceux de la porte, apportant une touche de chaleur à l'ensemble. En face, il y avait une méridienne et un fauteuil, installés sur une petite estrade. Devant elle, un poste de peinture, avec tabouret, chevalet et une déserte qui débordait de pots de peinture rangés par couleur et de pots encombrés à l'extrême de pinceaux. Sur le côté gauche, un meuble encastré en bois, qui semblait avoir toujours été là et qui suivait le style victorien de la maison. Il était aménagé à la fois comme un cabinet d'apothicaire avec beaucoup de tiroirs en bas, un plan de travail en chêne vernis et des étagères qui contenaient tout son matériel de dessin de façon à ce qu'il puisse facilement le voir. Non loin, il y avait un poêle en fonte, devant lequel se trouvait deux fauteuils en velours garnis de coussins et une table basse, posés sur un tapis moelleux. Au fond de la pièce, il y avait un évier en émail, taille XXL et une porte donnant sur le porche et sur le jardin.

« -Vous... Vous... bégaya le jeune homme. Vous avez fait une extension ?... Pour en faire un atelier ?... Pour moi ?

-Tu es le seul à en avoir besoin n'est ce pas ? Rétorqua Sebastian en souriant.

-Et puis, ta chambre devient un vrai chantier ! Tu dois passer ton temps à ranger, puis ressortir tes affaires ! Poursuivit Shawn. Là au moins tu pourras tout laisser traîner si le cœur t'en dis. »

Evan déglutit avec difficulté et se retint de pleurer devant l'intention et tout le travail que cela leur avait demandé, et tout cela sans qu'il s'en aperçoive.

« -Mais comment vous... ?

-Préparation, préparation et préparation ! Fanfaronna Shawn.

-Et aussi de la stratégie, ajouta Sebastian. Pratique non ? De partir toute une journée à Port Angeles ? »

Hébété, Evan regarda partout, prenant le temps de tout observer, les yeux brillants comme des étoiles. Ils avaient descendus toutes ses toiles, les en cours, comme celles qui étaient terminées, et même tous les cadres qu'il avait préparé à l'avance. Il y avait une odeur de cire d'abeille qui flottait dans l'air, et se joignait à elle celle du feu crépitant doucement dans le poêle.

Sa chambre avait été voulue comme un sanctuaire, mais été plus proche du cocon douillet. Le véritable sanctuaire était ici. Il avait à peine eut l'idée d'avoir une pièce dédiée à la peinture, que ses parrains y avaient pensé et avaient tout aménagé en secret. Juste pour lui. Finalement, c'était cela le miracle, non de noël, mais de sa vie. Sa famille, quoi que bancale, brisée et éclectique était son miracle !

Toujours aussi gêné par l'ambiance qui n'en finissait plus de virer Pouffsouffle, Dray se racla ostensiblement la gorge.

« -Je pense qu'on a assez fait pleurer dans les chaumières pour aujourd'hui ainsi que pour le reste de l'année ! »

Il attrapa Evan par les épaules et le poussa gentiment hors de la pièce.

« -Tu pourras t'extasier autant que tu veux plus tard ! Là l'urgence c'est d'aller retirer ces pyjamas de noël, parce que je refuse de les porter une seconde de plus !...

-Je croyais que tu les aimais bien ? S'indigna Shawn presque penaud.

-Pour la blague oui ! Mais soyons sérieux, le rouge noël, ça ne me va pas du tout au teint ! »

Et rouge, ils l'étaient avec des flocons pour lui, des bonhommes en pain d'épices pour Sebastian, des rênes pour Evan et un millier de bonhommes de neige pour Shawn.

« -Oui, hein ? Te voir dans une tenue pareille pourrait donner des idées à certaines personnes...Éluda Sebastian en pressant doucement l'épaule de son mari qui arborait une moue vexée.

-Ça suffit avec Jacob, j'ai dit ! Brailla Dray alors qu'il montait les escaliers.

-Mais qui a parlé de Jacob ? S'étonna faussement Evan avant de partir en courant pour éviter les foudres de son ami. »

Quelques minutes plus tard, tous étaient parés de leurs plus beaux atours. Quoique pas forcément aux goûts d'esthète de Dray, mais bon... Ce dernier avait opté pour un pull en cachemire blanc col en v, avec un pantalon noir en simili cuir. Evan portait un jean bleu foncé et un pull col roulé vert forêt qui faisait ressortir ses yeux. Sebastian avait sorti sa plus belle chemise noire en soie, et Shawn arborait un pull rouge avec la tête de Rudolf dessus. Même Amber était apprêtée, puisque Evan lui avait attaché un ruban autour du cou, avec un grelot doré. Le petite bichette trottinait fièrement dans le manoir, en véritable mascotte auto proclamée.

Ils étaient à s'affairer soit dans la cuisine, à réchauffer l'entrée, soit dans la petite salle à manger, à peaufiner les derniers détails de la décoration de table. Comme pour le reste de la maison, tout n'était que blanc, or et argent. Les chandeliers diffusaient une douce lumière qui se reflétait dans les décorations. Alors que Shawn sabrait le champagne et que Evan sortait les caisses de bièraubeurre du garde mangé, il y eu du bruit dans l'allée, signe que les Blacks venaient de passer la grille.

En parfait gentleman, Dray se dirigea vers la porte pour leur ouvrir, avant même qu'ils n'aient eu le temps de frapper.

« -Joyeux Noël, Jacob ! Joyeux Noël Mr Black ! Les salua-t-il. »

Jacob lui répondit dans un sourire, tout en oubliant pas de le regarder de cet air toujours si intense. Dray eut du mal à cacher son indifférence, lorsqu'un étrange frisson parcouru son dos.

« -Joyeux Noël ! Mais pitié, pas de Mr Black entre nous ! Appelle moi Billy, comme tout le monde. Je suis ravi de rencontrer un nouveau cousin d'Angleterre. Bienvenue chez les Yankees, gamin ! »

Tout cela Billy l'avait dit en montant la rampe magiquement apparue pour lui. Il tapota le bras du blond qui lui fit un sourire d'autant plus éblouissant.

« -D'accord pour Billy ! Je suis ravi également ! Maintenant je sais de qui Jacob tient son charme. Je peux prendre vos manteaux ?

-Merci, c'est gentil... N'est ce pas, qu'il est beau ? Il a tout pris de sa mère, s'amusa Billy. »

Puis s'approchant de son fils, alors que Dray suspendait les manteaux et les écharpes.

« -Je dois reconnaître que ton loup a du goût, lui confia-t-il en chuchotant. C'est une bombe anatomique...

-Papa ! S'indigna Jacob. »

Il regarda dans la direction du blond, mais il semblait n'avoir rien entendu. Heureusement.

Les minutes qui suivirent lui permirent de retrouver un peu de sérénité, car ce ne fut qu'embrasse et vœux de noël. Chacun prit place dans le salon, tandis que Shawn servait des coupes de champagne et Evan des bouteilles de bièraubeurre, le tout accompagné par quelques petits fours au fromage. Puis ce fut une nouvelle distribution de cadeaux. Les adultes échangèrent des bouteilles de vin, et même des places pour un concert de rock. Ils avaient découvert qu'ils aimaient tous les trois ce groupe et c'était avec plaisir qu'ils iraient ensemble.

Evan offrit une paire de chaussures qu'il avait enchantées à Jacob.

« -Fini les baskets version confettis après chaque transformation ?! C'est génial ! Tu es génial ! S'écria-t-il en le prenant dans ses bras. »

Evan sortit de son étreinte tout échevelé et rougissant.

« -Les mêmes attendent le reste de la meute, déclara-t-il après s'être raclé la gorge. Mais tu es l'alpha, alors tu as la primeur. »

Puis, pour détourner l'attention, il offrit un tableau à Billy. Celui de la plage de la Push, d'où on pouvait voir certaines baleines dans le fond.

« -Magnifique ! La plus belle vue de la Push ! Merci Evan. C'est ma toile préférée ! »

Dray avait également prévu un petit quelque chose pour ses très lointains cousins. Un arbre généalogique de la famille Black, estampillé et approuvé par les gobelins, où la branche de leur famille avait été ajouté. Étant issu d'un cracmol, ce n'était initialement pas le cas.

« -Ce n'est pas grand chose, mais je me suis dit que ça vous intéresserait...

-Merci beaucoup Dray ! C'est comme une réhabilitation, tu as eu une très jolie idée. »

Dray hocha la tête et esquissa un sourire. Il ne pouvait faire plus en la circonstance sans laisser transparaître sa gène. Décidément, il avait les émotions à fleur de peau aujourd'hui !

Passé la solennité de la distribution de cadeau et le sentimentalisme qui en découla, selon Dray, la conversation se fit plus légère. Les anecdotes fusèrent, notamment sur le match entre attrapeurs qui avait eu lieu quelques jours plus tôt et qui avait fait grand bruit. Toute la meute et leur proche rêvaient de voir un match de Quidditch en vrai !

Dray eut également droit au récit des jeux d'hiver de Forks et la déculotté de Shawn fasse à Evan, ce qui le fit éclater de rire. Ce son, aussi pur que du cristal, fit s'envoler un millier de papillon dans le ventre de Jacob. Il décida derechef que c'était le plus beau son du monde !

Puis, alors que les flûtes de champagnes n'étaient pas loin de s'assécher, une sonnerie tout en grelots se fit entendre en provenance de la cuisine.

Dray reposa sa bièraubeurre et se leva en déclarant :

« -Ceci mes amis, signifie qu'il va être l'heure de passer à table !... Je vous laisse vous installer, je vais chercher l'entrée ! »

Evan fit de même avec sa boisson et lui emboîta le pas dans le but de l'aider. Aussitôt le blond fit volte face et pointa un doigt sentencieux juste sous son nez, jusqu'à le faire loucher.

« -Nope ! Tu as assez joué les elfes de maison pour cette vie, mon petit Bambi ! Vas t'asseoir à table et ne bouge plus c'est un ordre ! »

Evan secoua la tête tout penaud et trottina vers sa place, sans dire un mot. Jacob fronça les sourcils devant cette pic qu'il avait du mal à comprendre et se proposa pour aider Dray, qui accepta d'un sourire.

« -Ça c'est mon fils ! Montre donc à notre hôte que tu es aussi charmant que serviable ! »

Alors qu'il disparaissait dans la cuisine, Jacob se tourna une dernière fois vers son père en fronçant les sourcils.

Mais qu'est ce qu'il fichait depuis tout à l'heure ?! Qu'est ce qu'il n'avait pas compris dans :

« -Je préfères ne pas lui dire tout de suite. On vient tout juste de se rencontrer. C'est bien trop tôt ! On a tout le temps... »

Pour l'instant, le blond ne semblait rien remarquer d'anormal, mais il n'était pas idiot ! Loin de là ! Il allait finir par se douter de quelque chose et Jacob ne le voulait surtout pas ! Trop de choses lui échappaient pour le moment !

Dans la cuisine, Dray était déjà en train de s'affairer. Il avait sortit des plats, une saucière et une paire de manique qu'il lui tendit.

« -Tu peux t'occuper de ce qu'il y a dans le four et le disposer dans ce plat, s'il te plaît ? »

Jacob hocha la tête, enfila les gants de protection pendant que le blond démoulait un pain de poisson dans un dès plats qu'il avait préparé. Il s'attendait à quelque chose du même acabit dans le four qui continuait de faire un bruit de clochette, mais quelle ne fut pas sa surprise en découvrant des huîtres gratinées au four.

S'il y avait bien une chose qu'il n'aimait pas c'était bien ces horreurs. C'était viscérale ! Personne ne pourrait lui en faire manger ! S'il réprima un « gloups » de dégoût, il ne put retenir une grimace. Il disposa tout de même les mollusques sur le plat indiqué, sous le regard acéré de son emprunte qui haussait un sourcil interrogateur.

« -Tu manges des huîtres, n'est ce pas ? Demanda-t-il sans le quitter des yeux. »

Jacob se tourna vers lui, la mine embarrassée. Cela avait beau être une simple question, son instinct lui hurlait qu'il avait plutôt intérêt à faire attention à sa réponse, s'il ne voulait pas figurer sur la prochaine page du menu ! Les yeux gris le fixaient de façon si intense qu'il se sentait comme un enfant prit en faute. Fébrile, il fixa son attention sur sa tâche avant de répondre.

« -Pour être franc, ça ne m'a jamais fait envie, outre le faite que ce n'est pas suffisamment nutritif pour être mangé... »

Il avait tenté de faire un trait d'humour, mais vu le soupire que suscita ses dires, il doutait d'avoir réussi...

« -Nutritif ? Répéta Dray d'une voix encore plus traînante que d'habitude. »

Il avait prit soin de détacher chaque syllabe, rendant son loup suffisamment nerveux pour qu'il ait envie de fuir...

« -Très Cher ? »

Dray le saisit par l'épaule et le força à lui faire face, avant de le positionner de telle façon, que les reins de Jacob buttèrent sur le rebord du plan de travail. Dray s'approcha et posa une main à gauche et une autre à droite de l'alpha, sur le plan de travail. Ce dernier arrêta momentanément de respirer en le voyant si prêt de lui. Ils étaient à quelques millimètres de distances ! Il pouvait sentir son souffle sur sa joue.

Loin de ce genre de préoccupation, Dray poursuivit.

« -Tu apprendras que les aliments n'ont pas pour unique but d'offrir le carburant nécessaire à ce corps de rêve, qui est j'en suis sûr pratique en de nombreuses circonstances ! Ils sont la première étape vers un hédonisme raffiné et assumé. La nourriture se doit d'être savourée, agrémentée avec soin pour faire l'apprentissage des papilles gustatives et apporter l'exaltation de l'âme. Ainsi chaque aliment présent sur cette table a été soigneusement sélectionné et sera honoré comme il se doit, n'est ce pas ? »

De très vilaines choses étaient en train de passer par la tête du Quileute. Comment pouvait-on être aussi sensuel en défendant la cause des huîtres ?! Il voulait l'entendre encore ! Qu'importe l'instinct de son loup ou la force de ses précédentes convictions.

« -Sinon quoi ? Rétorqua-t-il d'une voix rauque agrémentée d'un sourire taquin presque de défis. »

Le sourcil de Dray s'étira d'autant plus vers le haut. Quelqu'un avait envie de tester sa patience ? Qu'a cela ne tienne, il allait lui apprendre !

« -J'userais de tous les moyens nécessaire, y compris ma florissante imagination, pour m'assurer que Tous ces aliments de qualité, passent par ta bouche... Même si je dois les y déposer moi-même... »

Sans vraiment s'en rendre compte, à croire que c'était naturel, Dray avait porté sa main sur la joue de Jacob avant de redessiner l'ourlet de sa lèvre inférieure avec son pouce. Le trouble du jeune homme était si palpable... Il avait envie d'y goûter. Qu'importe que quelqu'un puisse entrer et les surprendre. Il avait l'impression d'avoir tous les droits sur le change-forme...

Son ton était si suave, si intense, que Jacob manqua se liquéfier sur place. Le mot « bouche » avait eu dans la sienne une sonorité de baiser. Il avait du mal à rassembler ses pensées, ou même à savoir ce qui attisait le plus son désir de l'embrasser. Sa bouche ? Sa voix ? Les deux ? Ou bien son pouce qui pressait sa lèvre et qu'il avait désespérément envie de croquer ? Un grondement résonna dans sa poitrine, tirant un sourire en coin au sorcier.

« -Alors, Sexy Boy ? Tu manges des huîtres, n'est ce pas ? »

Jacob respira fortement une fois, puis deux, alors que le pouce s'attardait sur son menton, avant d'oser répondre d'une voix sourde :

« -Je ferais honneur à tout ce que Tu déposeras dans mon assiette, Blondie. »

A ces mots, Dray laissa échapper un rire de nez et relâcha enfin Jacob, qui pût à nouveau respirer normalement. Qui avait bien put dire que les loups étaient des créatures sauvages ?

Une fois ce charmant petit intermède passé, il fut temps d'apporter les huîtres agrémentées d'une sauce au vin blanc et échalotes, gratinées au four avec une belle couche de parmesan. Ainsi parées, elles ressemblaient à des petits bijoux dorés. Sans oublier la pain de poissons, fait de saumon et de colin, accompagnés d'un coulis de poireaux. Les deux ensemble étaient un parfait mélange de textures et de saveurs, propre à inspirer l'hédonisme, tel que Dray ce le figurait.

Et comme, il l'avait promis, Jacob dégusta les huîtres que le blond déposa dans son assiette. Billy, qui connaissait son fils, s'étonna qu'il ne dise rien, jusqu'à ce qu'il remarque l'œillade enfiévrée qu'il lançait au sorcier. Il ne savait pas ce qu'il s'était passé dans cette cuisine, mais cela avait eu le mérite de faire plier son rejeton. Il n'aurait jamais cru cela possible, mais apparemment Dray avait plus d'un tour dans son sac. Le destin n'aurait pas pu mieux choisir l'emprunte du futur chez de la tribu.

Le plat principal fut apporté par Shawn et Sebastian. Il se constituait d'un bœuf Wellington et d'une sauce brune épaisse et odorante. La pâte feuilletée avait été élégamment travaillée. Il y avait des torsades, des baies de houx et des petits animaux dessinés si joliment que c'était presque un crime de le découper pour le manger. En accompagnement, il y avait des pommes de terre dauphine que Dray avait formé avec une poche à douille et une salade de brocolis et bacon grillé, enrobée d'une sauce béarnaise.

La viande était cuite à point, la pâte beurré à souhait. Les pommes de terre fondaient dans la bouche et la salade apportait une saveur à la fois fraîche et piquante qui soulignait parfaitement le tout.

Ce repas était très différent de Thanksgiving. Si l'ambiance était tout aussi conviviale, le repas avait ce côté recherché, mélange entre la gastronomie française et anglaise. Comme un hommage au voyage de Dray. Jacob ne fut donc pas surprit d'apprendre que le blond avait grandement participé à son élaboration.

Un plateau de fromage plus tard et ce fut le tour du désert. Un pudding anglais, flambé comme il se doit, avec une chantilly maison qui fleurait bon la vanille de Madagascar. Une perfection qui fut réduite en miette à une rapidité déconcertante. Et pour finir, un café serré avec quelques fruits confits et pour les plus téméraires un verre d'hydromel que Shawn faisait lui même.

Dray avait beau dire que la nourriture n'était pas uniquement du carburant, ils en avaient tous tellement usé qu'ils roulèrent plus qu'ils ne marchèrent pour quitter la table ! Allaient-ils être capable de faire la fête ce soir ? Et Evan qui devait passer l'après-midi chez les Cullen ? Allait-il s'endormir là bas ? C'était bien possible...

Alors qu'il se préparait à sa première visite dans sa « belle famille », Dray demanda à Jacob s'il accepterait qu'il vienne avec lui pour aider à décorer la salle des fêtes de la réserve qui servirait pour leur petite soirée. Avec sa magie, il pourrait être utile ? Il n'avait pas très envie de tenir la chandelle entre leur deux parrains ou les empêcher de profiter de leur soirée entre adulte. Quelque chose lui disait qu'ils avaient grande hâte.

« -Non, bien sûr ce sera avec plaisir ! Lui répondit le Quileute avec enthousiasme et précipitation. »

Il se félicitait d'avoir pris le 4x4 de son père aujourd'hui. Il n'aurait pas supporter de conduire son empreinte dans son vieux tacot, qu'importe qu'il l'adore ! C'était indigne ! Seigneur Leah avait raison, il fallait qu'il s'en débarrasse !

Dray lui sourit, ravit de pouvoir rester en mouvement et se sentir utile. Ainsi, ses pensées si mélancoliques, sur ses parents notamment, ne viendraient pas gâcher sa journée avant que sa tête n'est touchée l'oreiller et c'était très bien.

Il enfila son manteau, ses gants, son écharpe et son béret en laine grise et emboîta le pas au Quileute. Avant de fermer la porte derrière lui, il se tourna une dernières fois vers Shawn et Sebastian :

« -Bonne soirée... »

Merlin ! Ce petit sourire de connivence !

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Evan arriva chez les Cullen en balais, un sac sans fond accroché au manche, alors que les rayons du soleil faisaient briller la neige comme un millier de petit diamant. Il avait profité tranquillement de sa balade, appréciant le vent qui lui avait fouetté le visage et redonner un peu de vigueur après un repas si copieux qu'il en avait presque mal au ventre. Sans parler de l'effet de toutes les émotions qu'avait suscité la distribution de cadeau. C'était pile ce qu'il lui fallait pour entamer la suite de sa journée.

A l'instar du manoir, la maison de sa belle famille était en dehors de Forks, nichée au cœur des arbres. Son architecture était très différente, bien plus moderne. Ce qui n'était pas très difficile ! Elle était toute blanche et munie de grandes fenêtres pour mieux profiter de la nature environnante, dans un style minimaliste, mais chaleureux grâce aux nombreux accents de bois.

Il y avait pas mal de voitures différentes et de grandes marques garées devant. Une passion qu'il ne pourrait sans doute jamais comprendre, mais qu'importe !

Il se posait à peine que la porte s'ouvrit en grand. Edward sortit en trombe de la maison, un sourire éblouissant éclairait son visage auquel Evan répondit avec entrain. Le vampire le prit dans ses bras, le souleva du sol et l'enserra, comme pour se rassurer sur sa présence. Il enfouit son nez dans son visage et se saoula de son odeur si enivrante. Dieu, qu'il lui avait manqué ! Qu'importe que cela ne fasse que 24 heures ! C'était déjà trop !

Evan se mit à glousser sous ses chatouilles bien involontaire et profita tout à loisir de l'étreinte de son compagnon, en n'oubliant pas de passer ses bras autour de son cou.

« -Tu m'as manqué, souffla Edward. »

Alors qu'il posait son front contre le sien, Evan en profita pour lui ravir ses lèvres et l'embrasser, chastement d'abord, puis de plus en plus passionné et hardi, il dévora proprement sa bouche, grignota ses lèvres, suçota sa langue jusqu'à ce qu'il doive s'arrêter pour reprendre son souffle.

« -Tu m'as manqué aussi... »

Edward sourit contre ses lèvres et le souleva d'avantage, en passant ses mains sous ses cuisses. Aussitôt, Evan entoura ses hanches avec ses jambes.

« -Je n'avais pas prévu de faire ma première entrée dans ta maison de cette façon, s'amusa Evan.

-Il n'y a que nous... Ils nous ont laissé un peu d'intimité et je veux pouvoir savourer chaque instant... »

Lui aussi aurait voulut profiter de son compagnon encore de nombreuses heures, mais les vampires n'étaient pas les bienvenus dans la réserve. Qu'importe qu'ils s'entendent mieux, s'était trop tôt pour renoncer à plusieurs décennies de traditions.

« -Et si tu venais me rejoindre cette nuit ? Proposa Evan. Après la fête ?

-Je n'osais pas te le demander... »

Il serait probablement épuisé par sa journée, mais il pourrait le tenir tout contre lui toute la nuit et c'est tout ce qu'il demandait.

Une fois leur promesse scellée d'un baiser, il fut temps de rentrer se mettre au chaud. Evan commençait à frissonner entre ses bras. Avant qu'il ne puisse dire ouf, Edward l'avait déposé dans un des très nombreux canapé de la maison, au plus prêt de la cheminée et emmitouflé dans un plaid.

« -Tu voudrais boire un thé? Demanda le vampire. »

Une fois qu'il eut acquiescé, Edward disparu dans ce qui devait être la cuisine, le laissant tout à son exploration de la maison. Le rez de chaussé n'était qu'une immense pièce à vivre où chaque recoin était aménagé de façon précise. Là une immense table, là un bureau, là de quoi regarder des films sur grand écran ou jouer à la console. Face à une immense baie vitré, il y avait le piano d'Edward en laque noir, majestueux. Autour de lui les murs étaient recouverts de livres rares et anciens, sur divers sujets. La touche de Carlisle.

Il ne put poursuivre son exploration des lieux qu'Edward revenait avec sa tasse fumante et odorante.

« -Je ne te proposes pas de biscuits pour aller avec ? »

Il posait la question, taquin, mais il connaissait suffisamment son compagnon pour savoir qu'il été sûrement un peu nauséeux d'avoir autant mangé en une si courte période. Evan lui sourit paresseusement alors qu'il soufflait sur le breuvage avant d'en boire une gorgée.

Edward allait pour s'asseoir à ses côtés, mais le sorcier l'arrêta avant.

« -Il y a quelque chose pour toi dans mon sac, fit-il énigmatique. »

Edward haussa un sourcil. Evan avait l'air impatient de lui offrir son cadeau de noël. A le voir soudain somnolent, il avait sûrement peur de s'endormir avant de faire sa distribution. Il se prit donc au jeu et plongea la main dans le sac. Il s'attendait à toucher très vite le fond, mais ce fut loin d'être la cas. Son bras suivit rapidement sa main, sans qu'il ne touche la moindre paroi. Il aurait put sauter tout entier dedans qu'il n'était pas sûr d'y parvenir non plus.

« -C'est le sac de Mary Poppins ! S'exclama-t-il excité comme un enfant. »

Evan éclata de rire, lorsque Hermione lui avait appris ce sortilège, il avait eu la même réflexion.

« -Presque ! Dis ton nom ! Suggéra-t-il. »

Le vampire s'exécuta et aussitôt quelque chose bondit jusque dans sa main. Il s'en saisit et sortit le paquet. Impatient, il prit su lui de ne pas déchirer le papier argenté qui le recouvrait. Il se montra aussi délicat que possible et il fit bien, car il aurait sûrement déchiré les feuillets qui constituaient son cadeau. Mais pas n'importe quels feuillets. C'était des parchemins veloutés, légèrement ocre, où étaient inscrit des partitions vierges.

« -C'est magnifique. Je n'ai jamais vu un papier de cette qualité...

-Et tu n'as encore rien vu... Tu nous joues quelque chose ? »

Le vampire leva ses yeux dorés vers lui, agrémentés d'un sourire en coin.

« -Justement, j'ai composé quelque chose pour toi. C'est mon cadeau de noël. »

Evan s'arrêta de boire pour l'observer avec la plus grande attention. Il avait composé pour lui ? Son cœur battit plus fort, ce que le vampire ne manqua pas de remarquer. Le sorcier se redressa soudain plus alerte. Il ne voulait pas en perdre une miette afin de graver chaque geste, chaque note jusque dans son âme.

Edward s'assit à son piano, terriblement solennel, à croire qu'il allait jouer devant un publique international. Il souleva la couvercle et caressa les touches, de la même façon qu'il le touchait, lors de moment plus intime. Evan retint difficilement un soupire et lui dit :

« -Pose les parchemins sur le pupitre. »

Sans chercher à discuter, Edward s'exécuta, avant de prendre une grande inspiration et de commencer à jouer. De la main gauche jaillirent de notes sombres et mélancoliques. Puis doucement presque timidement, quelques notes plus douces, plus joyeuses se firent entendre, alors qu'il jouait des deux mains. Les notes devinrent cristallines, comme lorsque les premiers rayons d'un soleil timide et printanier au retour des beaux jours.

Les notes s'enchaînèrent créant un balais de emprunt de réconfort et de profondeurs. Les accords étaient plus longs, plus lents, comme le temps qui s'écoulait lentement, presque paresseusement lorsqu'ils avaient appris à se connaître.

La musique accéléra son rythme jusqu'au crescendo. Les doigts d'Edward semblaient danser sur les touches, avec tant d'intensité, qu'Evan se sentit fébrile. C'était puissant et vibrant, comme la force de leurs étreintes dans la passion. La partition était tel un dialogue langoureux, ponctué d'étrange battements de cœur. Peut être était ce les siens ? Ou était ce le piano qui retranscrivait les tourments de son propre cœur lorsqu'il se sentait sur le point de basculer ?

Puis, la mélodie s'apaisa, les mains d'Edward glissait doucement sur les touches, dans une promesse d'éternité qui émut Evan a tel point qu'il manqua pleurer.

Sur la partition, les notes étaient apparues au fur et à mesure, immortalisant sur ses pages, la déclaration d'amour d'un vampire pour son compagnon d'éternité.

Incertain, Edward se tourna vers lui attendant un verdict qui ne venait pas. Evan semblait bouleversé, incapable de prononcer le moindre mot. Lentement, le vampire s'approcha de lui, comme s'il avait peur de l'effrayé. Mais loin d'avoir peur, Evan ne cessait de le fixer de ses grands yeux brillants.

« -Tout va bien, amour ? Demanda-t-il en tendant la main vers sa joue. »

Evan pencha la tête pour accentuer la caresse sur son visage et ferma doucement les yeux en souriant.

« -Mieux que bien... Mais je n'ai plus envie d'aller à la réserve ce soir et c'est entièrement ta faute... Répondit-il taquin. »

Edward sourit à ce tendre aveux et s'accroupit pour être à la hauteur de son amant. Il caressa son visage, ses cheveux, puis sa nuque, avant de le repousser gentiment sur le canapé et de l'y allonger. Il le dévisagea éperdument pendant quelques secondes avant de fondre dans ses bras et de l'embrasser paresseusement.

« -J'aimerais te donner une autre raison de rester, mais l'alpha risquerait de venir te chercher lui même..., murmura-t-il dans son cou en le serrant contre lui. Je vais te garder prêt de moi jusqu'au dernier moment... Et puis je te rejoindrait cette nuit... »

Sa dernière phrase avait un goût de promesse qui enflamma les reins du sorcier. Il caressa les omoplates, redessina les vertèbres jusqu'aux lombaires avant d'agripper la ceinture de son jean et de plaquer leur bassin l'un contre l'autre avec fièvre.

« -Quant tu viendras cette nuit, j'aimerais que tu rejoues mon cadeau de noël... sur ma peau... »

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Dray s'était gardé occupé toute le journée, ainsi qu'une bonne partie de la soirée. Il avait fait sensation auprès de la meute avec ses sortilèges pour décorer la petite salle des fêtes et il avait eu le plaisir de rencontrer Leah en chair et en os. La jeune femme avait passé une bonne partie de l'après midi à finir de tricoter le cadeau de noël pour son emprunte, une écharpe arc en ciel, avec bonnet et gants assortis.

Julia devait venir le surlendemain pour passer la fin de ses vacances de noël dans un chalet de montagne où elles seraient loin de tous, la belle-mère en premier lieu. Apparemment la situation était toujours un peu tendue, mais sur la bonne voie cette fois. Mais rien ne valait de vraies vacances en amoureuses.

Evan avait fait son apparition en début de soirée, la mine froissée. Signe qu'il avait fait une sieste chez son vampire. Pas étonnant entre les émotions de la matinée et le repas qui avait suivit. Il avait mis quelques minutes à être alerte, mais à présent, il riait à gorge déployée, une bière au beurre à la main.

Tout allait pour le mieux. Tout le monde était charmant, souriant, enthousiaste. Au point qu'un gouffre immense semblait se créer au fur et à mesure de la soirée, entre l'apprentit alchimiste et eux. Il faisait de son mieux pour garder un sourire de façade. Il avait le verbe incisif, était aussi fabuleux qu'il se devait, au point de s'épuiser comme rarement.

A chaque fois que la conversation prenait une pause, même d'une demie seconde, il devait se retenir de se mettre à pleurer devant tout le monde, lorsque ce n'était hurler !

Il était tellement pitoyable !

Excédé, il profita de l'inattention d'Evan, pour s'éclipser. Le brun ne cessait de lui jeter des coups d'oeil depuis son agression, comme s'il craignait qu'il finisse par s'effondrer. Comme si cette dernière avait la moindre importance ! Pfff !

Salazar il avait vraiment besoin de prendre l'air ! Et de fumer aussi !

Ça ne lui arrivait pas souvent, sauf en soirée ou en boîte, ou comme maintenant, lorsqu'il avait besoin de garder son attention sur autre chose que le manque de ses parents ou les retombées de la guerre qui ne cessait de venir l'emmerder !

Il attrapa vite fait son manteau, ne prit même pas la peine d'enfiler son écharpe ou même des gants. Le froid lui ferait du bien !

Jacob sortait tout juste des toilettes lorsqu'il le vit partir en trombe de la salle, les mâchoires serrées et un paquet de cigarette dans la main. Dans la poche arrière de son pantalon, il devinait un briquet en argent. Même fumer il le faisait avec classe... Sans réfléchir plus avant, il le suivit. Il dût faire le tour du bâtiment pour le trouver adosser à une embarde en bois qui bordait le parking. S'il resta dans l'ombre, il ne manqua pas les gestes fébriles, le souffle court et les larmes qu'il retenait de toutes ses forces.

Dray tira une première bouffée de cigarette avec empressement. La première lui piqua la langue et ne lui procura que peu de réconfort. La deuxième un peu plus, mais pas assez. Il essaya de reprendre le contrôle de sa respiration et du nœud qui se formait dans sa gorge, en vain. Il tenta de se concentrer sur ce qu'il voyait. Les arbres majestueux recouverts tantôt de neige tantôt de givre, tandis qu'il exhalait la fumée. Le ciel était si beau ce soir, emplit d'étoiles, qu'importe que le froid soit mordant au point de givrer ses joues et engourdir ses doigts...

Il prit un nouvelle bouffée, joua avec la fumée de sa cigarette en lui donnant la forme d'un dragon... Inspira longuement l'odeur de pin et de feu de bois, mais le gouffre était toujours là, au creux de sa poitrine. Il ne cessait de grandir, de chercher à l'engloutir... Traîtresses, les larmes s'échappèrent de ses yeux. Il eut un sifflement désespéré alors qu'il se frappait le front avec rage.

« -Bordel ! Grogna-t-il. Tu vas pas faire ta pisseuse Malefoy ?! »

Jacob fronça les sourcils. Pourquoi était il si dur et si froid envers lui-même ?

Lentement, le Quileute sortit de l'ombre.

« -Dray, l'appela-t-il. Est ce que tout va bien ? »

Honteux d'être vu si vulnérable, le blond émit un grognement avant de rétorquer plus durement qu'il ne l'aurait voulut :

« -Mais oui ! Retourne donc à l'intérieur ! T'occupe pas de moi ! »

Mais Jacob ne bougea pas ce contentant de l'observer de ses grands yeux noirs. Les mains du blond étaient de plus en plus tremblantes et une grimace amère déformait sa bouche.

« -Tu veux que j'aille chercher Evan ?

-Comme un gentil petit toutou ? »

Dray était cruel à dessein. Ça avait toujours été sa marque de fabrique: attaquer en premier. Mais à voir le visage mi contrarié, mi blessé de l'alpla, il se mordit la langue prit de remord.

« -Il a déjà suffisamment joué les défenseurs de la veuve et des orphelins... »

Il tira une nouvelle taffe sur sa cigarette et détourna le regard. Comment pouvait-il se sentir aussi nu ? Aussi vulnérable sous le regard d'un gars qu'il venait juste de rencontrer ?

« -Tu as le droit de ne pas aller bien.

-Pitié ! S'écrit-il dans un grondement. On croirait l'entendre... Vous vous êtes passé le mot ?! Fiches le camps ! Je vais très bien j'te dis ! »

Cela faisait longtemps que son instinct de loup n'avait pas hurler « MENSONGES ! » à ses oreilles. La dernière fois c'était avec Evan lorsqu'il s'abîmait dans les travaux de rénovation de la salle de musique. A part lui tenir compagnie lors d'une après midi sous le thème d'une rétrospective d'Indiana Jones, il n'avait pas eut l'impression de servir à grand chose. Plus tard, lorsqu'il avait demandé à Evan comment il pouvait l'aider, alors qu'il était sous l'emprise de potions calmantes, il lui avait dit qu'il l'aidait déjà suffisamment. Ce soir, ce qu'il faisait ne suffirait pas. Il le sentait, et pas seulement parce que le caractère d'Evan et de Dray était différent, mais parce que le blond était son emprunte. Il ne pouvait pas échouer dans son rôle de compagnon. Il devait être un soutient pour lui. Mais pour cela, il avait besoin de comprendre !

« -Pourquoi tu fais ça ? Demanda-t-il d'une voix rauque. Pourquoi tu te fais autant de mal ?

-Parce que je le mérite ! »

Il avait crié si fort, que le son résonna dans la nuit.

Jacob eut envie de reculer sous la pression de cette souffrance soudain si viscérale. Mais s'il le faisait, il le perdrait... Alors il se contenta de rester là et de recevoir toute sa souffrance, pourvut qu'elle lui laisse un peu de répit.

Devant son visage si sérieux et si préoccupé par son triste sort, Dray eut un rire sardonique.

« -Ça t'en bouche un coin, hein ?!... Mais c'est la vérité ! Je mérite de souffrir ! De ne rien lui dire ! J'ai été un salaud avec lui ! Pendant 5 ans, je fais de sa vie un enfer ! Même pendant ses rares moments de répit, j'étais là pour foutre la merde ! »

Dray jeta sa cigarette et l'écrasa rageusement avec son talon.

Jacob fronça les sourcils. Qu'est ce qu'il racontait ? Evan n'avait jamais dit de chose pareille sur son cousin ? Non il avait juste dit...

« -Ben quoi ?! T'en tires une tronche !... »

Le ton de son emprunte était mauvais, aussi corrosif que de l'acide sulfurique. Il s'approcha de lui avec un air de défis qui lui donna l'envie de le frapper. Pour s'en empêcher il serra les poings à s'en faire saigner.

« -C'est si éloigné de la jolie petite fable qu'il raconte à tout le monde, hein ?...On ne pouvait pas s'encadrer, Singea-t-il ...On aurait pu si je n'avais pas du maintenir l'illusion pour mieux rester en vie et préserver mes parents. »

Un rire amer lui échappa, ainsi qu'une larme qu'il fit mine d'ignorer. Il s'approchait de plus en plus du Quileute, comme s'il cherchait à provoquer sa forme de loup qui pouvait être si dangereuse lorsqu'il était en colère ! Pourquoi faisait-il ça ?!

« -Mais ça n'a servit à rien... Certains jours, je me perdais entre ce que je voulais dire et ce que je devais dire... J'ai longtemps essayé de me persuadé que ce n'était pas vraiment moi qui l'insultais et le rabaissais sans cesse...Mais c'était bien mes mots prononcé avec ma voix ! »

Excédé, hurlant et soufflant, il dressa un index sentencieux sous le nez de Jacob, jusqu'à le planter sur son torse de braise à chaque mot qui sortait de sa bouche.

« -Alors je continuerais a ne rien lui dire. Et j'emmerde la réciprocité !... Quoi ?! On dirait que tu veux me frapper ?... Tu voudrais me faire taire ? »

Aussitôt, la lumière se fit. Seigneur ! C'était cela qu'il voulait ? Qu'il lui fasse mal ? Pour expier ?

Guider par un instinct impérieux qui avait du mal à s'y retrouver au travers de toutes les sensations que lui envoyaient son emprunte, Jacob leva la main et l'attrapa par le cou. Ce n'était pas violent, mais doux et ferme au point de rendre le blond aussi docile qu'une poupée.

« -C'est un bourreau que tu veux, Blondie ? Gronda Jacob. »

Mais aucune réponse ne vint. Dray resta là, les bras ballants, ses yeux mercures plongés dans ceux si noirs et si profonds de l'alpha, cherchant une rédemption qu'il n'était pas sûr de mériter. Lentement les doigts se resserrèrent sur sa gorge sans toutefois l'empêcher de respirer, même si c'était plus difficile.

Jacob se perdit dans la contemplation de son visage qui ne cessait de rougir et pas seulement à cause du froid. Il se pressa contre Dray et passa un bras dans son dos pour le soutenir, tandis qu'il serrait plus fort. Le blond suffoqua doucement, mais ne se défendait toujours pas. A la place son corps s'abandonnait dans l'étreinte puissante du change forme. Inconsciemment une part de lui savait que Jacob ne lui ferait jamais de mal et qu'il serait en sécurité avec lui. Qu'il pouvait arrêter de se battre...

Se soudaine apaisement dans ce flot d'émotion destructrices, permit à Jacob de mieux comprendre son emprunte. Après une longue inspiration, il relâcha son cou avant d'embrasser tendrement sa tempe et de murmurer ;

« -Je serais tout ce que tu veux, Blondie, si tu me jures que c'est ce dont tu as vraiment besoin... Même si c'est d'un bourreau... »

Il s'écarta de lui à regret pour mieux le laisser respirer. Il fit un pas en arrière, puis deux avant de s'en retourner et de lui dire :

« -... Pour ce dernier, j'espère que tu diras non... »

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JOYEUX NOEL A TOUS ET A TOUTES!

J'ai voulu vous faire ce looooooooooong chapitre en guise de cadeau de noel j'espère que ça vous a plu?

Ca a été intense de tout écrire pour aujourd'hui, mais challenge réussi^^

Pour la suite, il va peut être falloir attendre un peu parce que du coup j'ai plus d'avance^^, alors je vais me remettre de ce marathon de fin d'année et j'espère vous retrouver pour le début de la suivante avec on l'espère un chapitre par semaine on y croit oui oui !

N'hésitez pas à me dire ce que vous avez préféré dans ce chapitre ?

Sur ce je vous souhaite à nouveau un joyeux noël et de bonnes fêtes de fin d'année et je vous dis à tout bientôt!

Des zoubis

Angel