Salut, salut! Comme j'ai bien avancé sur les chapitres ultérieurs, je vous poste le chapitre 32! Je voulais en revanche m'excuser pour la … lenteur dans l'évolution de la relation entre nos jeunes mariés. Les grandes déclarations, ce n'est pas encore pour maintenant. Mais ça va venir, hein.
Encore un grand merci pour vos retours!
Chapitre 32 :
Le bureau de Dumbledore était baigné d'une douce lumière tamisée par les hautes fenêtres voûtées. Les nombreux instruments magiques cliquetaient et tournaient sur eux-mêmes dans un ballet incessant, projetant des éclats colorés sur les étagères croulant sous les livres anciens. Brittany, droite comme un piquet, se tenait près de Rogue, ses mains crispées sur les manches de sa robe. Elle n'était pas certaine d'être prête pour cette expérience, mais son mari ne lui laissait pas vraiment le choix.
— Voyons voir, fit Dumbledore en fouillant dans sa robe. Ah, la voilà.
Il sortit sa baguette et la tendit à Brittany avec un sourire bienveillant.
— Essayez, mon enfant.
Brittany hésita, puis attrapa le bois poli entre ses doigts. Dès le premier contact, une étrange sensation lui parcourut le bras, comme un frisson désagréable. Elle déglutit, cherchant le regard de Rogue, mais son mari resta impassible.
— Lumos, articula-t-elle prudemment.
Une explosion lumineuse jaillit de la baguette, non pas sous forme d'un simple faisceau, mais comme une véritable déflagration qui fit trembler la pièce. Plusieurs bibelots explosèrent dans un fracas assourdissant.
— Oh… souffla Brittany, horrifiée.
Avant qu'elle ne puisse réagir, la baguette s'illumina à nouveau d'une lumière vive et des étagères entières se mirent à vibrer dangereusement. Un livre ancien s'envola et vint s'écraser sur un tableau représentant un sorcier au visage sévère, qui s'exclama d'indignation.
Brittany lâcha précipitamment la baguette qui tomba au sol en produisant une petite étincelle finale. Ses joues rouges de honte, elle bredouilla :
— Je suis désolée… vraiment, je… je ne voulais pas…
Brittany s'agenouilla et commença à ramasser maladroitement les morceaux brisés.
Rogue, resté silencieux jusque-là, observa le désastre avec un air parfaitement impassible, puis leva un sourcil en direction du directeur.
— Honnêtement, je ne vois pas une grande différence entre l'état de ce bureau avant et après notre passage. Vous avez simplement apporté… une certaine intensité au désordre.
Dumbledore croisa les bras, observant sa pièce avec une expression amusée.
— Bon, merci Albus. Nous vous laissons, déclara Rogue en relevant fermement sa femme et en l'entrainant vers la porte avant qu'elle ne puisse s'excuser une énième fois. Vous avez de quoi vous occuper.
Dumbledore n'eut pas le temps de répondre qu'ils quittaient déjà la pièce, laissant derrière eux le vieux sorcier et son bureau dévasté.
Rogue entraina Brittany dans les couloirs, réprimant une forte envie de rire. Il s'arrêta devant une porte imposante de bois sombre, finement sculptée de motifs entrelacés. Un heurtoir en forme de félin y était fixé, surveillant les visiteurs d'un air sévère. Rogue frappa trois coups secs, et après un court instant, la porte s'ouvrit sur Minerva McGonagall, vêtue de sa traditionnelle robe émeraude.
La sous-directrice arqua un sourcil en découvrant le couple sur son seuil.
— Severus? Brittany? Vous êtes déjà de retour?
— En effet, Minerva, répondit Rogue d'un ton parfaitement neutre. Nous devons vérifier quelque chose. Pouvons-nous entrer une minute?
McGonagall hésita, puis s'effaça pour les laisser passer.
— Voulez-vous du thé ? proposa-t-elle poliment, refermant la porte derrière eux.
— Non, nous voulons vous emprunter votre baguette.
Elle se figea, les bras croisés sur sa robe impeccable. Ses lèvres pincées et son regard perçant indiquaient clairement qu'elle n'avait pas l'intention de céder sans explication.
— Vous voulez que je vous prête ma baguette ? répéta-t-elle lentement.
Rogue soupira d'agacement.
— Pas à moi. A Brittany.
McGonagall posa enfin ses yeux sur la jeune femme. Son regard, d'abord étonné, s'emplit d'une certaine appréhension.
— Mais… je croyais que vous ne faisiez pas de magie ? observa-t-elle prudemment.
Brittany sentit ses épaules se raidir.
— Bon sang, Minerva ! s'impatienta Rogue. Même Albus a posé moins de questions !
Brittany aurait voulu disparaître. McGonagall resta silencieuse un instant, ses yeux perçants passant tour à tour de Rogue à Brittany. Finalement, elle poussa un soupir résigné et, à contrecœur, tendit sa baguette.
— Très bien. Mais faites attention.
Brittany la saisit avec précaution, comme si elle tenait entre ses doigts un objet hautement inflammable.
— Allez-y, ordonna Rogue en croisant les bras. Essayez Wingardium Leviosa.
La jeune femme s'exécuta. Elle espérait secrètement que rien ne se produirait. Qu'elle pourrait prouver, une bonne fois pour toutes, qu'elle n'était pas faite pour la magie. Mais à peine eut-elle prononcé la formule qu'une force incontrôlable jaillit de la baguette.
Une rafale magique balaya la pièce. Les parchemins s'élevèrent dans les airs comme pris dans une tempête invisible, projetant les encriers et répandant de l'encre noire sur les tapis. Une pile de livres s'effondra bruyamment, tandis qu'une chaise, soulevée bien trop haut, décrivit un arc dans les airs avant de s'écraser contre le mur dans un craquement sinistre.
— Assez ! s'exclama McGonagall, récupérant précipitamment sa baguette des mains de Brittany.
La jeune femme recula instinctivement, le visage livide.
— Je… je suis désolée… balbutia-t-elle, la voix à peine audible.
McGonagall secoua la tête, visiblement sonnée, mais ne fit aucun commentaire. Rogue, en revanche, laissa échapper un soupir exagéré et lança avec une pointe d'amusement :
— Merci pour votre coopération, Minerva.
Puis, sans laisser le temps à Brittany de protester, il l'attrapa par le bras et l'entraîna hors de la pièce.
— Mais, Severus … tenta-t-elle.
Ils marchèrent en silence jusqu'à leurs quartiers. Une fois la porte refermée derrière eux, Rogue fit quelques pas, l'air pensif, avant de sortir sa propre baguette et de la tendre à Brittany.
— Prenez-la.
Brittany serra les poings et secoua la tête.
— Non. Ça suffit.
— Qu'est-ce que vous racontez ?
— Je suis une catastrophe ambulante, Severus. J'ai peut-être cassé des objets aujourd'hui, mais qu'est-ce qui m'empêcherait de blesser quelqu'un la prochaine fois ? Je ne peux pas prendre ce risque.
Elle fit demi-tour et se dirigea à grands pas vers sa chambre, mais il fut plus rapide. En quelques foulées, il la rattrapa et lui saisit fermement le poignet.
— Ce n'est pas une solution, trancha-t-il.
Brittany se figea. L'intensité de son regard, la tension dans sa voix… Il semblait en colère, mais elle percevait autre chose sous la surface.
— Réessayez, ordonna-t-il, plus calmement cette fois.
Elle voulut protester, reculer, mais l'angoisse nouait sa gorge. Une panique sourde monta en elle, incontrôlable, et avant même qu'elle ne puisse la refouler, une larme roula sur sa joue.
Rogue la lâcha aussitôt, surpris. Son regard s'adoucit légèrement.
— Je suis désolé, murmura-t-il. Je n'aurais pas dû être aussi brusque.
Brittany détourna la tête, honteuse de sa réaction.
— Je ne peux pas…
— Si, vous le pouvez.
Il tendit à nouveau la baguette vers elle, cette fois avec patience.
— Faites-moi confiance, insista-t-il.
Elle inspira profondément, tentant de calmer les battements affolés de son cœur. Puis, lentement, elle saisit la baguette. Ses doigts tremblaient légèrement.
— Lumos, souffla-t-elle d'une voix fragile.
Aussitôt, une lueur vive jaillit de l'extrémité du bois sombre, illuminant doucement la pièce. Rogue retint son souffle. Cela confirmait ses soupçons. Sa baguette ne se contentait pas d'obéir à Brittany… Elle la reconnaissait.
Brittany baissa les yeux vers la baguette toujours allumée entre ses doigts.
— Pourquoi est-ce que la vôtre fonctionne avec moi… alors que celles de Dumbledore et du Professeur McGonagall ont failli tout détruire ? demanda-t-elle, hésitante.
Rogue la fixa un instant, réfléchissant à la meilleure manière d'expliquer ce phénomène.
— Une baguette est bien plus qu'un simple outil, finit-il par dire. Elle choisit son sorcier, elle s'adapte à lui, à sa magie, à sa volonté. Certaines acceptent d'être utilisées par d'autres, mais elles restent… réticentes. La réaction que vous avez eue avec les baguettes d'Albus et de Minerva est ce qui arrive lorsque la magie d'un sorcier et celle d'une baguette ne sont pas compatibles.
Il marqua une pause, jetant un regard à sa propre baguette toujours entre les mains de Brittany.
— Mais la mienne… ne semble pas faire de résistance, poursuivit-il, une pointe de perplexité dans la voix.
Il fit quelques pas dans la pièce, comme pour organiser ses pensées.
— Cela peut signifier plusieurs choses, ajouta-t-il lentement. Soit votre magie est naturellement proche de la mienne, soit il y a un lien plus profond entre nous qui la rend compatible avec vous.
Brittany fronça les sourcils, troublée.
— Un lien plus profond ?
— N'allez pas imaginer des sornettes romantiques, coupa-t-il sèchement.
Il croisa les bras, son regard se durcissant légèrement, comme s'il rejetait l'idée avant même qu'elle ne prenne forme. Pourtant, un sentiment diffus, quelque chose qu'il ne voulait pas nommer, s'installa au creux de sa poitrine. Cette femme, qui avait d'abord été un obstacle, un poids, une inconnue imposée par le destin… Elle s'imposait lentement dans sa vie. Et peut-être bien dans son cœur aussi.
