Bonjour à tous,
Vous les avez attendu, les voilà. Et la première rencontre entre Astrid et Harold.


Chapitre 78: Le retour

Tristesse, remords, colère, rage, désabusé. Ce sont ces sentiments qui habitent Harold depuis presque un mois, depuis la mort de sa mère et que son père l'a renié. Harold a volé le plus loin possible des Marché du Nord, loin de cet endroit maudit. Pendant des jours, il a pleuré, à peine bu et n'a rien mangé. Son coeur est lourd: il a perdu toute sa famille, sa maison, son envie, son but.

Harold devenait de plus en plus faible, et perdait connaissance assez régulièrement. Malgré le réconfort de Krokmou, les forces d'Harold s'amenuisent au fil des jours. Et suite à une énième perte de connaissance en plein vol, Krokmou se décida à trouver de l'aide. Il se dirigea vers la seule île alliée qu'il connaissait: celle des Dames Ailées. Alors, il vola pendant des heures et des heures pour atteindre son but, malgré le fait qu'Harold reprenait connaissance de temps en temps.

L'île est en vue, Krokmou espérait apercevoir ces Dames et faire soigner son ami. La chance était de son côté: une patrouille rentrait chez elle et Krokmou rugit pour attirer leur attention. Ces dernières le regardent et viennent vers lui, la stupeur les gagne quand elles reconnaissent le Furie Nocturne et son passager inconscient. Ne perdant pas de temps, elles guident Krokmou jusqu'à l'entrée et emmènent Harold vers leur guérisseuse. Cette dernière installe Harold sur le lit et commence son inspection, elle est interrompu peu de temps après par Nathalie.

- Je te demande bien vouloir sortir s'il te plait, je n'ai pas fini de l'examiner.

Nathalie sort de la pièce et patiente tranquillement devant la porte. Après quelques minutes, la guérisseuse autorisa Nathalie à rentrer.

- Alors, comment va-t-il?

- Je suis perplexe, répond la guérisseuse. Il n'a aucune blessure, mais il est dans un état où il souffre d'un manque d'eau et de nourriture. J'ignore encore pourquoi.

- Fait tout ton possible pour le faire boire et manger, je vais t'envoyer Sélénia pour qu'elle puisse t'aider. Je vais demander aux cuisinières de préparer de la soupe en urgence, j'espère que ça suffira pour qu'il reprenne connaissance.

Dans l'heure qui suivait, tout le monde s'attelait aux tâches demandées par Nathalie. Sélénia accourut au chevet d'Harold et aida la guérisseuse à nourrir Harold toujours inconscient. Enfin, il reprend connaissance alors que ses infirmières étaient en train de tout ranger.

- Où suis je? demande Harold qui n'a pas reconnu les deux personnes.

- Harold, enfin tu es réveillé.

- Sélénia! Mais si tu es là, ça veut dire ...

- ... que tu es chez les Dames Ailées! Je vais chercher Nathalie.

- Non Sélénia, ce n'est ... pas la peine. Elle n'a même pas attendu que je finisse ma phrase.

Harold détourna la tête et fixa le plafond de la salle, ignorant tout le monde. La guérisseuse ne bronche pas, mais continue de fixer Harold. Lorsqu'elle entend des bruits de pas, elle sort immédiatement de la pièce et empêche les arrivants de rentrer. Quelques minutes s'écoulent avant que Nathalie, Sélénia et la guérisseuse ne rentrent.

- Harold, comment te sens tu? J'ai été très inquiète quand j'ai appris que tu as été amené inconscient à l'infirmerie.

- Je vais bien, mentit Harold. Je ne voulais pas vous inquiétez, j'ignore même pourquoi Krokmou m'a amené ici. Je repartirai dès que possible, je ne veux pas abusé de votre hospitalité.

- Tu n'iras nulle part mon garçon. Tu es trop faible pour faire quoique ce soit.

- Je peux parfaitement prendre soin de moi.

- Oui, bien sûr! enchérit la guérisseuse. À tel point que tu as à peine bu et rien mangé depuis des jours, je doute que tu es capable de le faire.

- Qu'est ce que vous insinuez?

- J'insinue qu'il s'est passé quelque chose de grave pour que tu sois dans cet état. J'ai déjà vu une fois une patiente qui avait les mêmes symptômes que toi: je pense que tu souffre de dépression.

Harold baissa les yeux, honteux de voir qu'il a été percé à jour.

- Qu'est-ce qui s'est passé? demande Nathalie. Vous allez tous rejoindre votre famille quand nous nous sommes quitté.

Les larmes aux yeux, Harold raconta tout: l'embuscade aux Marchés du Nord, Viggo, la détresse de sa mère, le reniement de son père et les derniers jours à voler au hasard dans l'archipel. Comprenant la détresse de son ami, Sélénia s'assoit sur le lit et console Harold.

- Je comprends mieux ta détresse maintenant. Tu pourras rester aussi longtemps que tu le désires. Cependant, tu devras manger ce qui te sera préparé. Tu dois reprendre des forces et te changer les idées, mes Dames t'aideront.

Harold ne dit rien, mais acquiesça. Nathalie et Sélénia se retirent, laissant Harold se reposer tranquillement. Pendant les trois prochaines semaines, quelque soit l'activité d'Harold, il est toujours accompagné. Pour s'occuper et tromper son esprit, Harold se proposa même aux cuisines ou aux soins des bébés Razolames. Surpris par cette demande, Nathalie ne le contredit pas et donna à Harold ce qu'il demandait. Et par un beau matin, Nathalie trouva Harold à la nurserie.

- Comment vas tu?

- Bien mieux maintenant, je dois dire que je me suis mal comporté en arrivant ici.

- Tu n'as pas à t'excuser, c'est compréhensible au vue des derniers évènements.

- Mais je me suis apitoyé sur mon sort, me délaissant ainsi que Krokmou. Contrairement à ces petits Razolames.

- Je ne te comprends.

- Ils ont perdu un proche, mais la vie ne s'est pas arrêtée pour eux. Ils doivent continuer à avancer, tracer leur propre chemin et vivre leur vie.

- Qu'est-ce que tu comptes faire?

- Retourner dans l'archipel Barbaric et retrouver les autres. Je me trouverai peut-être un but à ce moment là.

- Alors, j'ai bien fait de faire passer une rumeur parmi les marchands te concernant. Vers où vas-tu te diriger?

- Vers la Rive. Je partirai demain matin.

Le soir venu, Harold assista au banquet organisé par Nathalie. Il en profita également pour remercier tout le monde et de l'avoir supporter pendant ces dernières semaines. Enfin, le moment du départ est arrivé et Harold fit de nouveaux adieux. Krokmou mit le cap vers la Rive, heureux de retrouver son partenaire de toujours. Après quelques heures de vol, la Rive est enfin en vue et le duo atterrit devant leur ancienne hutte. En entrant, tous les souvenirs lui reviennent en tête et Harold lâcha un soupir de soulagement. Son attention est attiré par le parchemin laissé par Angus et il le lit aussitôt, il rigole en constatant que son ami avait cru en lui. Regardant une dernière fois cet endroit, il finit par quitter une nouvelle fois la Rive.

Pendant quatre jours, Harold survola l'immense étendue d'eau tout en évitant certains endroits. Malgré le message d'Angus, il réfléchissait à trouver un moyen d'atterrir sur Stritz sans faire paniquer tout le village. Lorsqu'il est sur le point d'arriver à Stritz, son attention est attirée par deux immenses bateaux et les mouvements répétés d'un dragon au-dessus de l'île.

- On dirait qu'il y a du grabuge, prenons un peu de hauteur et observons calmement.

Harold et Krokmou survolèrent rapidement le champs de bataille, et ne peuvent que constater l'horrible capharnaüm qui y règne. Les attaques répétées de Fjord tuaient un grand nombre d'ennemi, mais Angus ne le chevauchait pas. Il parcourt tout le champs de bataille à sa recherche et est soulagé de le voir sain et sauf. En observant la direction dans laquelle il courrait, il voit qu'un immense viking qui était sur le point de se faire exécuter.

- Plus le temps de réfléchir, on descend s'y mêler et lance une boule de plasma sur le bourreau ici.

Krokmou plongea instantanément, prit de la vitesse et tire: sa précision mortelle vient sauver Haaken d'une mort certaine. Les gardes sont abasourdis et relâche sans le vouloir leur poigne sur le chef Stritzien, Haaken profita de la situation pour se relever et se débarrasser de ses gardes. Cette diversion a permis à Angus de rejoindre son père et de le défendre.

Avec son père derrière lui, Angus toisa ces trois adversaires et se prépara au combat à venir. Soudain, un cri strident connu de tous retentissait dans les air. Tout le monde releva la tête et aperçu brièvement une salve rapide de boules violette, ces dernières viennent percuter et tuer les trois adversaires d'Angus.

Reprenant de la hauteur, Harold identifia les adversaires et demanda à Krokmou de les viser. Avec cet appui aérien inattendu, les Stritziens repoussèrent vaillamment les envahisseurs et réussirent à isoler des groupes de Bannis. En cherchant à aider des Stritziens en difficultés, Harold aperçoit une jeune femme blonde en difficulté face à quatre énormes Bannis. Il décide donc d'intervenir.

Astrid tentait tant bien que mal de résister à quatre adversaires, mais elle se retrouva bientôt acculée à un mur.

- Regardez moi cette beauté mes amis, n'est-elle pas formidable?

- Ce doit être la fille du chef, si nous nous amusons un peu avant de la mettre sur le marché?

- Premier sur le coup, elle est à moi.

Soudain, Krokmou atterrit sur le toit de la maison et Harold sauta directement entre Astrid et ses quatre adversaires. Il dégaina tout de suite Ulfberth et les menaça.

- Quatre contre une, vous n'avez pas honte?

- T'es qui toi? Laisse nous la donzelle et tu auras une mort rapide.

- Autre possibilité, c'est vous qui mourrez. Krokmou.

Krokmou tira une boule de plasma sur un adversaire qui tomba immédiatement au sol, mort sur le coup. Harold en profita pour pour trancher la gorge d'un deuxième adversaire, bloqua dans la foulée un coup d'épée et transperça le coeur du troisième assaillant. Attirant l'attention du dernier adversaire, Astrid en profita pour lui asséner un coup dans le dos et le tuer. Se détournant de sa victime, elle fixa Harold d'un oeil mauvais.

- Je n'avais pas besoin de ton aide, je m'en sortais très bien toute seule.

- Je n'en doute pas, mais tu te faisais acculer et ces brutes ont misé sur le nombre. Il suffisait de te désarmer pour te rendre inoffensive.

- Attention à ce que tu dis, menaça Astrid.

- Loin de moi cette idée, mais il me semble que la bataille n'est pas finie. Krokmou, va aider Fjord.

Les deux amis se détournent d'Astrid et foncèrent dans la bataille, cette aide supplémentaire permet à Stritz de neutraliser les adversaires et de sortir vainqueur de cet assaut. Les prisonniers sont rassemblés sur la plage, prêt pour un rapide interrogatoire.

- Qui vous envoie? demande Haaken.

- Tu n'as qu'à demander à ton fils et à son ami, rétorque un Banni.

- Comme si les dragons pouvaient parler, il est stupide ou quoi? demande un Stritzien.

- Je ne parlais pas de lui, mais de son ami et démon: le chevaucheur de Furie Nocturne.

Des murmures s'élevaient parmi les rangs alliés, essayant de comprendre ce qu' il a voulu dire. N'ayant pas la force de les interroger, Haaken exigea qu'ils soient conduit dans leur cellule. Il parcourt le village à la recherche de ses enfants, son coeur s'accéléra alors qu'il n'arrivait pas à les trouver. Haaken aperçoit Angus qui essayait de calmer Astrid mais en vain, le frère se détourna de sa soeur et se dirigea vers un petit rassemblement de Striziens. Haaken le suit, traverse la foule et est déboussolé par ce qu'il voit: Fjord, qui n'a jamais voulu se faire caresser par personne d'autre qu'Angus, se faisait cajolé par le mystérieux chevaucheur. Le casque qu'il avait sur la tête empêche toute identification.

- Jeune homme, commence Haaken, je te remercie pour l'aide inestimable que tu nous as apporté dans cette bataille. Sans ton intervention, j'aurai été exécuté sur la plage, mes enfants seraient orphelin de leur père et Stritz aurait perdu son chef. Le clan Hofferson a désormais une dette envers toi.

Jamais, de mémoire stritzienne, un Hofferson devait une dette clan. Alors des murmures s'élevaient.

- Vous ne me devez aucune dette, je suis ici à la demande de mon ami.

- Aucun Stritzien n'est ami avec un démon comme toi, déclare Arnbjörn. Repart d'où tu viens.

- Me traites tu de menteur?

- Tu n'as aucune preuve de ce que tu annonces, es tu même humain? intervient un Stritzien.

- Je me porte garant de ce qu'il dit.

Tous les regards se tournèrent vers Angus qui s'avança vers Harold.

- Tu as mis du temps pour venir, qu'est-ce qui t'es arrivé?

- J'ai vadrouillé ici et là, me posant dans un coin pendant un certain temps. Je suis retourné sur la Rive, j'ai vu ton message et me voilà. Merci pour mes affaires au passage.

- Mon père ne voulait pas mais j'ai réussi à le convaincre, ça fait des voyages en moins pour toi.

- En tout cas, on peut dire qu'il y avait de l'animation. Et tu oses dire que c'est moi qui attire les ennuis.

- On ne vous dérange pas? demande Arnbjörn.

- Maintenant que tu le dis, si. répond Angus. Et sois gentil, prépare nous deux chopes.

- Je ne suis pas ...

- Suffit, cria Haaken. Angus, puisque tu le connais, tu pourrais nous le présenter.

- Permettez moi de le faire, déclare Harold tout en retirant son casque. Si ma mémoire ne me joue pas des tours, vous êtes le chef Haaken?

- En effet.

- Alors, permettez moi de me présenter à nouveau: je m'appelle Harold Horrib' Haddock Troisième du nom.