Bonjour à tous,
Un chapitre que j'attendais particulièrement donc une auteure m'avait suggéré l'idée.
Chapitre 87: Tout pour une tarte
Allongée sur son lit, Astrid repense aux paroles de son frère et à la manière d'aborder Harold. Pourtant, une horrible réalité est en évidence: pour la première fois de sa vie, elle ne sait pas quoi faire face à un homme en dehors des duels.
- Astrid, ma chérie, je peux entrer?
Astrid tourne la tête et aperçoit sa mère sur le pas de la porte en train de l'observer.
- Tu n'es pas descendu de la journée, tu as même sauté ton entrainement quotidien. Cela ne te ressemble pas.
- J'ai parlé avec Angus.
- Et?
- Il m'a parlé d'Harold.
- Alors? Qu'est ce qu'il regarde chez une femme? J'ai quelques idées pour te mettre en valeur.
- Il ne m'a rien dit de tel, il a même affirmé que c'était un sujet qu'il n'abordait pas avec lui. Cependant, il est certain d'une chose: il raffole des myrtilles. Mais je ne sais pas quoi faire de cette information.
- J'ai bien ma petite idée.
- Je n'aime pas ce sourire, répond Astrid. On dirait le même qu'Angus m'a fait quand je lui ai demandé de l'aide.
- Les dragons ne font pas des anguilles, tu ne peux pas te pointer comme ça avec juste quelques myrtilles et les manger avec lui.
- Et pourquoi pas?
- Astrid, ma fille. Le simple fait d'attirer l'attention d'Harold veut dire qu'il te plait. Et par conséquent, que tu le veuilles ou non, tu deviendras une femme avec des obligations: tu deviendras responsable de la bonne tenue du foyer ainsi qu'une mère. Et donc tu ne peux pas rester éternellement une guerrière.
- Qu'est-ce que tu proposes alors?
- J'ai bien ma petite idée, qui restera sur quelque chose à partager: une tarte aux myrtilles.
- Sérieusement?
- Oh oui, mais je dirai même plus, propose lui de manger la tarte avec toi. Tu ne l'auras rien que pour toi... en plus de l'amener d'un endroit pour ne pas être déranger par une autre prétendante.
- Merci Maman, tu est la meilleure.
- C'est mon rôle de mère de guider ma fille. Sors de ton lit et rejoint moi en bas, nous partons en forêt.
Pendant toute la journée, mère et fille parcours la forêt à la recherche du fruit tant espéré. Mais la cueillette fut bonne malgré tout et Astrid rentre à la maison avec un panier rempli de myrtilles. Les cueillir est une chose, mais les conserver à l'abri de tout appétit est une autre paire de manche.
- Et pourquoi je n'ai pas le droit d'en prendre? se plaint Haaken.
- Parce qu'Astrid s'est donnée du mal pour les cueillir et elles ne sont pas destinées à finir dans ton ventre.
- Mais alors, à quoi ça sert de les avoir dans la maison si personne ne peux les manger.
- Le moment ... n'est pas encore venu, conclut Sigrid.
Pendant les jours suivants, Astrid guettait le moindre signe du retour d'Harold dans les différents endroits de Stritz. Ses prières ont été entendues et Harold refait son apparition peu de temps après, mais ce n'est pas pour autant qu'elle a réussi à l'approcher. Cependant, quelques temps après le retour d'Harold, Astrid décide de passer à l'attaque. Suivant les conseils de sa mère, elle a planifié un plan pour passer du temps avec Harold et à passer une journée entière en apprentissage à la cuisine sous la directive de sa mère.
- Tu n'as rien oublié?
- Non, j'ai le panier, la tarte, le drap. Je pense que j'ai tout.
- Tu es sûre? Tu as oublié quelque chose d'important.
Astrid essaye de chercher ce qu'elle n'a pas pris, mais elle ne trouve pas.
- Comment veux tu couper la tarte si tu ne prends pas de couteau? déclare Sigrid en sortant un couteau.
La mère dépose l'ustensile dans le panier et laisse partir sa fille pour son rendez-vous. C'est à ce moment précis qu'Haaken rentre dans la maison.
- Par Thor, quelle journée pourrie. Le conseil m'a encore pris la tête avec ... Tiens, mais quelle est cette délicieuse odeur?
Sans adresser un mot à son père, Astrid passe devant Haaken et sort de la maison.
- C'était Astrid avec un panier que je viens de voir sortir? Et sans sa hache? Mais où va-t-elle?
- Laisse donc ta fille tranquille, elle a des projets pour la journée.
Ignorants toute l'agitation de sa maison et les regards interrogateurs des Stritziens, Astrid se dirige vers la forge. La chance est avec elle puisqu' Harold s'y trouve et aucune jeune femme n'est à l'horizon. Arrivée au comptoir, elle appelle Harold.
- Bonjour Astrid, que puis-je pour toi?
- Salut Harold. Euh, comme nous n'avons pas pu nous voir ces derniers temps, je voudrais passer du temps avec toi.
- Ma foi, pourquoi pas. J'ai fini mon travail ici, laisse moi le temps de prendre une épée et j'arrive.
- À vrai dire, ce n'est pas pour un de nos entraînements que je suis venu te voir.
- Vraiment? demande Harold complètement surpris. De quelle façon alors?
- Accompagne moi et tu le sauras bien assez tôt, enchérit Astrid avec un air espiègle.
Harold n'en demande pas plus et sort de la forge. Mais au moment de partir, Astrid remarque un détail gênant.
- Sans ton dragon s'il te plait, je ne voudrais pas... Ah non, ce n'est pas pour toi. déclare Astrid en mettant le panier hors de portée des narines de Krokmou.
- Krokmou, attend moi près de la maison. Ou plutôt, va passer du temps avec Fjord. Ça fait longtemps que tu n'as pas jouer avec lui.
Krokmou fait la moue mais ne proteste pas pour autant. Astrid regarde le dragon noir s'éloigner et relâche la tension de ses épaules lorsqu'elle n'aperçoit plus le glouton sur pattes.
- J'ignore ce que tu cherches à protéger mais ça a attiré son attention. C'est pour ça qu'il n'a pas bronché quand je lui est demandé de partir.
- Ordonner tu veux veux dire.
- Non, demander. Krokmou est libre de ses mouvements et rien ne l'oblige à m'obéir. Je suppose que je risque rien puisque qu'il a inspecté ton panier. Et à sa réaction, je pense avoir une petite idée.
- Oh vraiment?
- Il n'y a pas d'armes et il doit y avoir de la nourriture. Et je pense qu'elle n'est pas à son goût.
- De toute façon, je ne demande pas son avis. Bon, tu m'accompagnes?
- Je te suis.
Harold emboîte le pas d'Astrid et traversent le village à la vue de tous, ignorant les murmures ou les regards haineux qui commençaient à se propager. Les jeunes adultes finissent par grimper sur une hauteur surplombant le village avec une vue sur l'océan.
- Voilà, nous sommes arrivés.
- Très belle vue, répond Harold. Stritz regorge de jolis endroits.
- J'ai surpris ma mère à cet endroit, guettant l'horizon à espérer un bateau qui ramènerai Angus. Et c'est en partie grâce à toi.
- Tu m'accordes beaucoup trop de crédits dans cette histoire. Mais laisse moi t'aider à tout installer.
Astrid sort le drap du panier et le tend à Harold, ce dernier s'empresse de le déplier et de le poser sur l'herbe. Astrid s'installe sur le drap et commence à sortir la tarte et le couteau pour les poser sur le drap.
- Une tarte aux myrtilles?
- Oui, je l'ai préparée.
- Toute seule?
- Non, je me suis fait aidée.
- Par ta mère, je suppose. En tout cas, tu es tombée sur le fruit que j'adore.
- J'ai toujours su mettre dans le mille.
- Mouais, répond Harold, avec ... des conseils d'une certaine personne. Je pourrais te donner des anecdotes sur lui lorsque nous cohabitions.
- Autant je serai ravie de connaître ces détails, autant je suis curieuse à ton égard.
- Très bien, que veux tu savoir?
- Eh bien, pourquoi ne me parlerais tu pas de ...
Pendant toute la journée, Harold et Astrid parlaient de tout et n'importe quoi, riaient de bon cœur sans se soucier du temps qui défilait. L'affaiblissement de la luminosité du jour attira l'attention des deux adultes.
- Oh non, le soleil se couche déjà.
- Ce n'est pas grave, il y en aura d'autres.
- Si tu le dit, répond Astrid.
Les jeunes adultes rangèrent leur pique-nique et redescendent vers le village, Harold raccompagne Astrid jusque devant chez elle.
- Je n'avais pas besoin d'être raccompagnée, je sais très bien où j'habite.
- Je sais, se défend Harold. Mais je voulais faire durer le moment. En tout cas, merci beaucoup Astrid, pour tout. On se voit demain?
- Oui, bien sûr.
Harold entoure ses bras autour d'Astrid en remerciement et repart aussitôt vers sa maison d'occupation. Astrid ne rentra chez elle une fois qu'Harold a disparu de son champ de vision.
- Enfin, te voilà jeune fille. Tu trouves que c'est une heure pour rentrer à la maison?
- Tu n'avais pas à t'inquiéter, Maman savait très bien où j'étais.
- Et à l'avenir, je voudrais en être informé aussi.
- Haaken, intervient Sigrid, Astrid est suffisamment grande pour aller où elle veut.
- Mon toit, mes règles. se défend Haaken.
- Et c'est justement pour éviter ça que je ne t'avais rien dit, répond Astrid. Tu m'aurais imposer des règles.
- Jeune fille, c'est pour ton bien. Et ne me contredit pas sinon tu vas finir dans ta chambre.
- Ça tombe, j'y allais. Ça fera gagner du temps à tout le monde.
Sans laisser le temps à son père de répondre, Astrid file dans sa chambre et s'installe sur lit. Peu de temps après, elle entend des bruits de pas qu'elle reconnait très bien.
- N'en veux pas à ton père: il s'inquiète, c'est tout.
- Il n'avait aucune raison d'y penser, tu étais au courant de tout.
- Oublions ça, comment s'est passé ton ... rendez-vous?
